Convaincre les médecins et les hôpitaux, un défi pour les entreprises de l’e-santé

(TICpharma – Léo Caravagna) Les entreprises de l’e-santé ont de grandes difficultés à faire adopter leurs solutions par les établissements de santé, et encore plus par les médecins, selon des intervenants de deux tables rondes au salon MedFIT, qui s’est tenu à Strasbourg mi-octobre… [Lire la suite]




Les Français sont-ils parmi les plus gros consommateurs de médicaments au monde, comme le pense le ministre Thomas Cazenave ?

(franceinfo: – Armel Balogog) Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave appelle les médecins à moins prescrire de médicaments et les Français à moins en consommer, alors que « près de 4 000 médicaments » sont en rupture ou risquent de l’être… [Lire la suite]




Diminution de la morbidité, augmentation d’une espérance de vie en bonne santé… L’activité physique, alliée des économies de coûts de santé

(franceinfo: – Apolline Merle) Les politiques commencent à se pencher sur les conséquences économiques d’une nation sportive alors que l’activité physique sera la grande cause nationale en 2024, en écho aux Jeux de Paris. Et les chiffres sont plus qu’encourageants… [Lire la suite]




Amlodipine EG 5 mg et 10 mg, gélule : rappel de lots

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Une interversion à l’empaquetage entre 2 dosages d’un antihypertenseur, l’amlodipine, conduit le laboratoire EG Labo à un rappel de lots, informe l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué… [Lire la suite]




FA : une étude randomisée confirme la non infériorité de l’ablation par électroporation

(Medscape – Vincent Richeux) Dans le traitement de la fibrillation auriculaire (FA) paroxystique, une ablation par électroporation à l’aide du dispositif Farapulse® (Boston Scientific) est au moins aussi efficace et sûre que l’ablation thermique standard (radiofréquence ou cryothérapie), selon l’essai randomisé ADVENT, dont les résultats à un an ont été présentés lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC 2023). Ces résultats devraient conduire à la validation de cette nouvelle approche qui a l’avantage d’être plus rapide à réaliser… [Lire la suite]




Franchises médicales : le gouvernement continue de consulter, indique le ministre délégué aux Comptes publics

(franceInfo:)Face à cette mesure impopulaire, le gouvernement a fait marche arrière. Mais cela ne veut pas dire que l’idée est abandonnée, laisse entendre Thomas Cazenave sur France Inter… [Lire la suite]




IHU de Marseille : l’agence du médicament allège les restrictions sur les essais cliniques, un an après le départ de Didier Raoult

(franceinfo:) L’ANSM autorise l’institut à reprendre « les recherches impliquant la personne humaine », mais un bilan trimestriel des projets d’essais cliniques devra être transmis… [Lire la suite]




Instagram lié à la dépression, à l’anxiété et à l’insomnie chez les enfants : action en justice de plusieurs états américains

(Medscape – Jonathan Stempel, Diane Bartz et Nate Raymond (Reuters) Des dizaines d’États américains poursuivent Meta Platforms et sa filiale Instagram, les accusant d’avoir alimenté une crise de santé mentale chez les jeunes en rendant leurs plateformes de médias sociaux addictives… [Lire la suite]




Agonistes du récepteur du GLP-1 : pas de lien avec le cancer de la thyroïde, selon l’EMA

(Medscape – Aude Lecrubier) Les données disponibles ne permettent pas d’établir un lien de cause à effet entre les agonistes du récepteur du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) — exénatide, liraglutide, dulaglutide, semaglutide et lixisénatide —et le cancer de la thyroïde, selon le comité de sécurité de l’EMA (PRAC)… [Lire la suite]




Les médecins nés et diplômés à l’étranger, une solution « peu onéreuse » aux déserts médicaux

(Medscape – Jacques Cofard)  Une récente étude de l’Irdes démontre que la présence de médecins nés et diplômés à l’étranger comble en partie les carences médicales dans les zones rurales. Mais la France rechigne, comparé à d’autres pays développés, à avoir recours à cette option… [Lire la suite]




Sanofi pourrait se séparer de son activité santé grand public et de produits comme Doliprane, Mucosolvan ou Novanuit

(Le Monde – AFP) Le groupe pharmaceutique français souhaite se concentrer sur les médicaments et les vaccins innovants et précise viser des économies d’un montant pouvant aller jusqu’à 2 milliards d’euros entre 2024 et fin 2025… [Lire la suite]




« Près de 4 000 médicaments » en rupture ou en risque de rupture en France, annonce le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine

(franceinfo:) L’amoxicilline et la cortisone font partie des médicaments touchés par la pénurie. Il y a des ruptures ponctuelles et d’autres « qui s’inscrivent dans la durée et là, ça devient dramatique », estime jeudi le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine… [Lire la suite]




Le Sénat adopte la loi Valletoux, après d’importantes modifications

(Medscape – Jacques Cofard) Le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi du député Frédéric Valletoux, en supprimant toutes les dispositions qui irritaient les syndicats de médecins : adhésion de facto aux CPTS, participation obligatoire à la permanence des soins, entre autres… [Lire la suite]




Obésité et tirzépatide : quid du maintien de la perte de poids à un an ?

(Medscape – Nathalie Raffier) Lors d’une séance plénière du 59e congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD), les résultats de l’essai de phase 3 SURMONT-4[1,2] – SURMOUNT étant le programme d’étude sur le tirzépatide en dehors du diabète – ont été discutés… [Lire la suite]




Le suivi du patient chronique

Le congrès national du CNCF qui s’est tenu à Marseille du 19 au 21 octobre a été un succès. Il a répondu à sa vocation : fournir une formation et une information pratiques et conviviales.


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En témoigne la salle pleine pour la session sur le suivi du coronarien chronique, avec des présentations de Victor Aboyans et Vincent Pradeau, et de l’insuffisant cardiaque stable, avec des présentations de Jennifer Cautela et Marc Villacèque

Concernant le coronarien, le message a été clair : les tests de recherche d’ischémie et d’analyse morphologique des artères coronaires (coroscanner…) ne modifient pas le pronostic du coronarien stable qui est équivalent, en matière de mortalité, à celui d’une personne de même âge. Il est par ailleurs établi qu’il existe de meilleurs éléments prédictifs d’un événement athérothrombotique prochain chez ce patient stable, tels un divorce en cours, une perte d’emploi, un deuil récent… De quoi modifier la nature de l’interrogatoire, bien que face à de tels éléments, il n’existe a priori pas de thérapeutique préventive validée.

Pour l’insuffisant cardiaque, c’est plus difficile, notamment dans la période des six premiers mois qui suivent une décompensation. Le risque de décompensation reste élevé et ce ne sont ni le dosage régulier du NT-proBNP ni les échocardiographies répétées qui permettent de prédire la future décompensation. En revanche, la télésurveillance, notamment du poids, est un outil utile, surtout si cette surveillance est correctement encadrée par l’éducation du patient à comprendre les signes d’alerte.

Il est temps de faire évoluer notre pratique.

Francois Diévart

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Congrès du CNCF

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Faire la loi oui, mais comment ?

Rejet du PLFSS par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, loi Valletoux détricotée par les Sénateurs… légiférer en santé est-il encore possible ?


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Contrairement au Projet de loi de finances, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) n’est pas automatiquement renvoyé aux commissions parlementaires chargées des affaires sociales. Cependant, il est de tradition qu’elles l’examinent, après avoir entendu les ministres concernés. De plus, la commission des finances s’en saisit également pour avis. Pour rappel, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale rassemble 73 députés représentant les différents groupes parlementaires.

La responsabilité du gouvernement à nouveau engagée

Lors de la séance plénière du mercredi 25 octobre, les articles 1 et 2 du projet de loi ont été supprimés par les députés qui ont adopté la première partie du texte portant sur l’exercice 2023 de la Sécurité sociale. Mais la commission des Affaires sociales ayant rejeté le texte le 20 octobre, la première Ministre Elisabeth Borne a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement et à recourir à l’article 49.3 pour faire adopter la partie « Recettes » du texte. Des motions de censure ont été déposées dans la foulée par les groupes LFI et Rassemblement national. Si ces motions sont rejetées, ce qui devrait être le cas, le texte sera considéré comme adopté par l’Assemblée nationale (sans discussion ni débat), et poursuivra son parcours législatif.

La loi Valletoux détricotée par les sénateurs

En parallèle de l’examen du PLFSS par l’Assemblée nationale, la loi Valletoux a été adoptée par le Sénat, après que sa commission des affaires sociales du Sénat a retiré près du quart des articles, notamment l’article 3 qui prévoyait le rattachement automatique des praticiens aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), afin de faciliter la coordination entre les professionnels.

De même, l’article concernant la permanence des soins assurée par les établissements de santé a été réécrit : le but était de davantage faire contribuer les cliniques aux gardes et astreintes mais les sénateurs proposent que la contrainte par les ARS ne s’exerce qu’en dernier recours. De plus, la garde d’un praticien dans un autre établissement que le sien ne pourra se faire que sur la base du volontariat.

Les amendements visant à réguler l’installation des médecins ont tous été repoussés, essentiellement par crainte d’un déconventionnement massif et du signal négatif qui serait adressé aux étudiants.

Le texte va désormais être examinée par une commission mixte paritaire sénateurs – députés pour dégager une version commune qui sera proposée au vote des députés.

Quelle place pour les syndicats ?

Alors que les négociations conventionnelles sont sur le point de reprendre, on peut penser que si la mobilisation des syndicats et des médecins au cours des dernières semaines n’est certes pas le seul facteur expliquant les difficultés rencontrées par les pouvoirs publics (alimentées par les oppositions politiciennes), elle a néanmoins contribué à une certaine prise de conscience conduisant députés et sénateurs à juger les projets décevants et pas à la hauteur des enjeux ni des besoins des patients.

Alors qu’un nouvel équilibre semble se dessiner entre pouvoirs publics et corps intermédiaires, les syndicats sont déterminés à maintenir la pression pour faire entendre la voix des médecins libéraux.

Nathalie Zenou

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Plainte aux États-Unis contre Meta pour mise en danger des enfants : « Il serait bien que la France se saisisse aussi du problème », lance un chercheur

(franceinfo:) Michel Desmurget, docteur en neurosciences, alerte sur « un vrai problème de santé publique pour nos enfants et ados ». Les réseaux sociaux ont « des effets sur la santé mentale qui sont liés à la dépression, à l’anxiété et au sommeil »… [Lire la suite]




Japon : grâce à l’intelligence artificielle, des aides auditives vont bientôt permettre de distinguer une voix dans un brouhaha

(franceinfo:) Une nouvelle génération d’aides auditives arrive. Elle va permettre de séparer les voix les unes des autres et n’en amplifier qu’une, celle que l’on aura choisie… [Lire la suite]




Évaluation des facteurs de risque cardiovasculaire en cas d’insuffisance ovarienne prématurée

(Medscape – Françoise Houssa) Un risque accru de maladies cardiovasculaires (CV) est une des conséquences à long terme de l’insuffisance ovarienne prématurée (IPO). Un des défis de l’hormonothérapie (HT) est de réduire ce risque CV… [Lire la suite]




Cancer du poumon à l’ESMO 2023 : plusieurs études modifieront la prise en charge 

(Medscape – Pr Nicolas Girard, Pre Marie Wislez) L’actualité des cancers thoraciques a été particulièrement riche lors de l’édition 2023 du congrès ESMO. Les Prs Nicolas Girard et Marie Wislez commentent plusieurs études qui modifieront les prises charges des tumeurs thoraciques… [Lire la suite]




Vaccin de Novavax contre le COVID-19 actualisé : son approbation en Europe retardée

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Prévue pour octobre, l’approbation de la version actualisée du vaccin contre le Covid-19 de Novavax  adaptée à la souche XBB et non basée sur une technologie à ARNm  est retardée en Europe. Le laboratoire a fait savoir dans un communiqué publié le 16 octobre que l’Agence européenne du médicament (EMA) lui a demandé des précisions supplémentaires avant d’accorder son autorisation… [Lire la suite]




Stylos d’Ozempic falsifiés : l’ANSM relaie une alerte de l’EMA

(Medscape – Stéphanie Lavaud) L’Agence nationale de santé des médicaments (ANSM) a été informée par l’Agence européenne du médicament (EMA) de la circulation de stylos préremplis faussement étiquetés comme de l’Ozempic (semaglutide, 1mg, solution injectable) chez certains grossistes de l’Union européenne et au Royaume-Uni [1]. Aucune alerte n’a été rapportée en France, mais l’ANSM incite les pharmaciens à la vigilance… [Lire la suite]




Évaluation des facteurs de risque cardiovasculaire en cas d’insuffisance ovarienne prématurée

(Medscape – Françoise Houssa) Un risque accru de maladies cardiovasculaires (CV) est une des conséquences à long terme de l’insuffisance ovarienne prématurée (IPO). Un des défis de l’hormonothérapie (HT) est de réduire ce risque CV… [Lire la suite]




Deux généralistes sur trois prêts à exercer une semaine par an dans un désert médical

(Medscape – Christophe Gattuso) 64% des généralistes seraient disposés à exercer une semaine par an dans un territoire sous-doté selon une enquête réalisée par l’assureur MACSF. Ce résultat confirme l’intérêt de l’initiative de Médecins solidaires, qui a ouvert en juin un deuxième centre dans la Creuse pour assurer des vacations médicales… [Lire la suite]




La deeptech CorWave inaugure sa première usine de pompes cardiaques implantables « nouvelle génération »

(TICpharma – Wassinia Zirar) Le directeur général de CorWave, Louis de Lillers, a inauguré le 9 octobre à Clichy, en présence des ministres délégués chargés de l’industrie, Roland Lescure, et du numérique, Jean-Noël Barrot, la première usine de l’entreprise où doivent être à terme produites 1.000 pompes cardiaques implantables de nouvelle génération… [Lire la suite]




Fibrillation atriale infraclinique : l’anticoagulation sans bénéfice sur le risque d’AVC

(Medscape – Vincent Richeux) Chez les patients présentant des arythmies atriales infracliniques (Atrial High Rate Episodes, AHRE), mais sans fibrillation atriale documentée par électrocardiogramme, le traitement par anticoagulant n’est pas associé à une baisse du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), rapporte l’essai randomisé NOAH-AFNET 6. Les résultats ont été présentés lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC 2023) et publiés simultanément dans le NEJM [Lire la suite]




Double vaccination grippe-Covid : c’est parti !

(Medscape – Fanny Le Brun) La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière vient d’être lancée, ce 17 octobre, 2 semaines après celle contre le Covid-19 qui avait été avancée face à la recrudescence des infections… [Lire la suite]




ESMO 2023 : une mine de nouvelles données dans tous les types de cancer

(Medscape – Liam Davenport, Aude Lecrubier) Aujourd’hui débute la grand-messe de l’oncologie européenne, le congrès de l’European Society of Medical oncology (ESMO) 2023 à Madrid. Parmi les principaux sujets : de nouvelles données sur les immunothérapies et les thérapies ciblées dans un large éventail de cancers, ainsi que de nouveaux schémas de chimiothérapie seront présentés aux côtés de thèmes clés sur la résilience des professionnels en oncologie et la prévention du cancer… [Lire la suite]




Covid-19, grippe et bronchiolite : SPF met en place une surveillance intégrée des IRA

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Santé Publique France (SPF) met en place, pour la saison 2023-2024, une surveillance des infections respiratoires aiguës (IRA) dite intégrée, car incluant le Covid-19, la grippe et la bronchiolite (VRS) sous un même format de restitution hebdomadaire. Autre nouveauté : l’adjonction à ce système de surveillance de l’analyse des eaux usées… [Lire la suite]




Fin de grève et début des négos pour les médecins libéraux

(Medscape – Jacques Cofard) La grève « illimitée » de 12 organisations syndicales de médecins libéraux aura duré un long week-end. Débutée vendredi 13 octobre, elle a pris fin ce 17 octobre au soir. Pour rappel, ces 12 organisations avançaient deux principales revendications : la reprise des négociations conventionnelles et la réécriture de la proposition de loi du député Frédéric Valletoux, qui doit être discutée au Sénat en séance publique le 24 octobre prochain… [Lire la suite]




Bithérapie aGLP-1 et iSGLT-2 : un « plus » sur le plan cardiovasculaire et rénal ?

(Medscape – Nathalie Raffier) Les agonistes des récepteurs du GLP-1 (aGLP-1) et les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (iSGLT-2) sont reconnus pour leurs effets cardioprotecteurs. Deux études récentes ont rapporté une synergie bénéfique de leur association en matière de protection cardiovasculaire et rénale… [Lire la suite]




Un lien trouvé entre certaines leucémies pédiatriques et les étendues de surfaces viticoles

(Medscape – Anne-Gaëlle Moulun) Une étude française, menée par l’Inserm en association avec Santé publique France, montre une association entre le risque de développer une leucémie pédiatrique de type “lymphoblastique” et l’étendue de la surface couverte par les vignes, dans un périmètre de 1000 mètres autour de l’adresse des enfants étudiés. Décryptage avec Stéphanie Goujon, ingénieure de recherche Inserm au CRESS, co-responsable du programme GEOCAP et co-autrice de l’étude… [Lire la suite]




Quels outils pour éviter les erreurs de cotation ? – Mode d’emploi

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La cardiologie a rendez-vous à Marseille

Le congrès national du CNCF se tient du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2023 au parc Chanot à Marseille.


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Les habitués le savent, les nouveaux le découvriront, il s’agit d’un moment convivial unique de formation et d’information pratiques pour tous les cardiologues.

De très nombreux sujets de pratique quotidienne seront discutés dans le cadre d’une cinquantaine de sessions avec la plupart des meilleurs experts universitaires et libéraux.

Afin de favoriser la discussion et les échanges, les membres du CNCF ont choisi que, sauf cas particuliers, les sessions d’une heure ne comportent que trois présentations.

Le SNC aux avant-postes

Comme chaque année, votre syndicat est particulièrement actif lors de ce congrès avec une session en partenariat avec le CNCF, vendredi 20 octobre de 15h15 à 16h15, ayant pour titre « La cardiologie de demain, c’est déjà aujourd’hui ».

Prenant acte des avancées permises par l’article 51 dont l’objectif est de promouvoir des organisations innovantes, cette session est consacrée à de nouveaux modes d’exercice de la cardiologie. Seront donc abordées les créations d’unités de prise en charge libérale de l’insuffisance cardiaque, de la réadaptation cardiaque et l’élaboration d’équipes de soins spécialisées (ESS) en cardiologie.

Cardiologue, entrepreneur, visionnaire, souhaitant améliorer tout autant la qualité de ta pratique et de tes prescriptions, que le parcours des patients et l’accès aux soins ainsi que l’efficience du système de santé… cette session est la tienne.

Le syndicat est aussi à l’origine de l’élaboration d’une session destinée à présenter, notamment par le biais des données épidémiologiques et la mise en perspective de recommandations parues cette année, ce qui semble devoir être les modalités optimales de suivi du coronarien chronique et de l’insuffisant cardiaque stable.

C’est donc le jeudi 19 octobre 2023 de 13h00 à 14h15 que vous pourrez prendre connaissance et discuter de ce que pourrait ou devrait être «  Le suivi cardiologique du patient chronique ». Un réel sujet de pratique quotidienne.

Bon congrès à tous

Francois Dievart

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Congrès du CNCF

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Grève des médecins libéraux : vigilance et persévérance

Le mouvement entamé vendredi 13 octobre a été reconduit puis suspendu à la suite de l’envoi de la lettre de cadrage du ministre de la Santé à l’Assurance-maladie.


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Les médecins libéraux syndiqués représentent 10% des effectifs mais l’appel a été largement entendu au-delà de leurs rangs : la mobilisation est estimée à plus de 60%, avec des pics à 90% dans certaines régions.

Des pistes intéressantes

En l’absence de toute réaction des pouvoirs publics (ministère de la Santé ou Assurance-maladie), l’intersyndicale avait annoncé la reconduction du mouvement, i.e. l’arrêt des activités des médecins libéraux sur tout le territoire national, jusqu’à nouvel ordre. Cependant, à la suite de l’envoi de la lettre de cadrage du ministre de la Santé à l’Assurance-maladie, les organisations membres ont choisi de suspendre le mouvement, estimant que la lettre ouvre des pistes permettant de soutenir et rendre plus attractif l’exercice libéral.

Négocier sans rien lâcher

C’est donc une course de fond qui démarre, des rencontres bilatérales devant avoir lieu dès la semaine du 23 octobre alors que la proposition de loi Valletoux sera examinée par le Sénat à partir du 24. Certains réclament d’ores et déjà son ajournement pour permettre des négociations sereines et à même de mettre en place les conditions nécessaires pour réussir le virage ambulatoire. La vigilance est également de mise quant aux moyens donnés à la médecine de spécialité pour lui permettre de prendre toute la place qui doit être la sienne.

Vigilance et persévérance semblent donc au menu des prochaines semaines, dans un contexte national par ailleurs tendu à la suite de l’attaque terroriste islamiste menée vendredi 13 dans un lycée d’Arras et au cours de laquelle un enseignant a été tué.

Nathalie Zenou

© fr.depositphotos – psisaa




Fin de grève et début des négos pour les médecins libéraux

(Medscape – Jacques Cofard) La grève « illimitée » de 12 organisations syndicales de médecins libéraux aura duré un long week-end. Débutée vendredi 13 octobre, elle a pris fin ce 17 octobre au soir… [Lire la suite]




Diagnostic précoce du cancer de la prostate : doser le PSA

(Medscape – Marine Cygler) Quelle est la pertinence du dosage de l’antigène spécifique prostatique (PSA) sérique pour le dépistage du cancer de la prostate ? A l’occasion des Journées Nationales de Médecine Générale (JNMG 2023) qui se sont déroulées les 12 et 13 octobre au CNIT à La Défense, le Pr Alexandre de la Taille (chirurgien urologue, hôpital Henri-Mondor), a détaillé la position de l’Association française d’urologie (AFU) dont il est le Président et expliqué le rôle que pourrait prendre le médecin généraliste dans le dépistage du premier cancer masculin. En France, le cancer de la prostate touche un homme sur 8 avant l’âge de 75 ans et on comptabilise 53 000 nouveaux cas et environ 10 000 décès chaque année… [Lire la suite]




Détection du DT2 et du prédiabète : un plaidoyer en faveur du test d’hyperglycémie provoquée par voie orale 1h

(Medscape – Nathalie Raffier) Au cours du 59e congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD[1], le Pr Jaakko Tuomilehto(Finnish Institute for Health and Welfare, Helsinki, Finland) s’est livré à un plaidoyer en faveur du test d’hyperglycémie provoquée par voie orale 1h (1h-HGPO) dans la détection du prédiabète et le diagnostic du diabète de type 2… [Lire la suite]




Nouvelles recommandations HAS : antibiogrammes ciblés dans les infections urinaires

(Medscape – Fanny Le Brun) Dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance, sachant que les infections urinaires sont l’une des principales causes de prescription d’antibiotiques, la Haute autorité de santé (HAS) vient de valider de nouvelles recommandations élaborées conjointement par la société française de microbiologie (SFM) et la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et ayant pour objectif de diminuer la prévalence des traitements antibiotiques inutiles ou inappropriés pour traiter ce type d’infections… [Lire la suite]




Le travail aidé – Focus sur la secrétaire médicale

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Le travail aidé  – Focus sur la secrétaire médicale

Votre secrétaire est en principe le premier point de contact du patient avec votre cabinet. Elle en est donc la vitrine et participe à la construction de son image et de sa réputation au même titre que vos autres patients lorsqu’ils se répandent en commentaires élogieux ou en critiques acerbes.
– Que fait au juste une secrétaire ?
– Comment est-elle formée ?
– Quelle différence avec un assistant médical ?
– Y a-t-il encore un avenir pour les secrétaires médicales ?

Focus sur la

secrétaire médicale

Sommaire


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1. LES INTERVENANTS POSSIBLES AU SEIN DU CABINET 

2. A QUOI SERVENT LES SECRÉTAIRES MÉDICALES ?

3. LES COMPÉTENCES, SAVOIR-FAIRE ET SAVOIR ÊTRE
DE LA SECRÉTAIRE MÉDICALE

4. QUELLES ÉTUDES POUR DEVENIR SECRÉTAIRE MÉDICALE ?

5. RÉMUNÉRATION DE LA SECRÉTAIRE MÉDICALE

6. L’ENTRETIEN ANNUEL D’ÉVALUATIONE

7. QUELLE ÉVOLUTION POSSIBLE ?

8. RÉCAPITULATIF : QUI FAIT QUOI ?

9. SECRÉTAIRE MÉDICALE : QUEL AVENIR POUR CETTE FONCTION ?

10. TÉMOIGNAGES

Coordination : Nathalie Zenou

Vous pouvez nous contacter au SNC – Tél : +33 1 45 43 70 76 ou par mail

Le Cardiologue n° 454 – septembre – octobre 2023

© Sergeï Nivens – Stokkete – Depositphotos





Rosé Pétra 2021 – Domaine Hauvette

Brad Pitt à Miraval, George Clooney à Brignoles, George Lucas au Château Margül, Ridley Scott dans le Lubéron, bénéficiant de leur renommée, les «people» hollywoodiens, conquis par la Provence et ses potentiels viticoles, tentent de pousser vers les sommets leurs cuvées, notamment de rosés. Mais pour la plupart des spécialistes, le meilleur rosé provençal est bien produit par une française, la discrète, solitaire, au tempérament bien trempé, Dominique Hauvette, dont j’ai déjà vanté le remarquable blanc « Doli a » dans cette revue (Le Cardiologue n° 416).

Ses 17 ha de vignes, cultivées sur le magnifique piémont nord des Alpilles, bénéficient d’un excellent terroir argilocalcaire près de Saint-Rémy-de-Provence. Choisissant d’emblée la culture biologique et biodynamique certifiée dès 2003, Dominique Hauvette n’utilise aucun produit chimique, remplacé par des tisanes de plantes. En empathie avec l’environnement, elle estime que cette méthode lui permet de ne pas troubler « l’osmose entre ses vins et la nature ». C’est une vraie philosophie pour elle qui accorde un grand respect aux sols et à l’authenticité de ses terroirs. Un travail acharné dans les vignes, mais toujours avec une grande douceur, la taille et l’ébourgeonnage permettent de limiter drastiquement les rendements aux alentours de 15 hl/ha.

Un vin en biodynamie

En cave, la même démarche biodynamique conduit la vinification : limitation au minimum des interventions et intrants, pas de soufre ajouté. Dominique insiste : « Je me concentre sur la production de beaux raisins. Travailler à la vigne permet d’être paresseux au chai ». Le rosé Pétra, assemblant 75 % de cinsault, 15 % de grenache, 15 % de syrah, est obtenu par la technique du pressurage direct, où les raisins éraflés sont foulés, puis immédiatement et doucement pressurés, pour colorer, tel que désiré, le jus qui, débourbé,  fermente spontanément grâce à ses levures indigènes. La maturation et l’élevage sur lies fines, pour garder fraîcheur et vivacité, s’étendent sur 3 à 6 mois dans des cuves en béton en forme d’œuf ; ce contenant procure une homogénéisation parfaite n’amenant pas à filtrer le vin.

Aux antipodes des habituelles teintes pelure d’oignon diaphanes et translucides des rosés provençaux, la cuvée Pétra 2021 du domaine Hauvette arbore une éclatante robe poudrée, rose soutenu tirant sur le rubis pale avec des reflets dorés et orangés.

Il explose littéralement du verre en répandant des senteurs intenses de fruits rouges : framboise, fraise des bois, groseille, de pêches de vigne, d’orange sanguine, d’amande fraîche ; mais aussi de fleurs : rose, violette, pivoine, où viennent s’incorporer des notes épicées de réglisse, de cardamone, de coriandre, et anisées. La bouche, tout en fraîcheur, en limpidité, d’une longueur magistrale, a une texture d’une salinité salivante. La minéralité prégnante apporte beaucoup d’énergie, de générosité, d’équilibre à cette cuvée qui s’épanouit en finale sur de beaux amers mentholés. Ce vin cristallin manifeste une élégance, une finesse, un juteux comme pourrait l’être un vin rouge, d’ailleurs Dominique Hauvette me dit : « Ce n’est pas un rosé, mais un rouge léger ».

Un rosé gastronomique

Ce rosé Pétra qui bouleverse la perception des rosés de Provence, est réellement un vin de gastronomie et les choix culinaires sont nombreux ; tout naturellement les plats méditerranéens : ceviche de daurade ou de bar au pamplemousse et baies roses, encornets farcis à la sétoise, zarzuela catalane, pâtes aux langoustines et bien sûr bouillabaisse. Mais c’est avec le rouget qui, par son goût corsé, apprécie bien les vins rouges que l’on va trouver les mariages les plus aboutis : rouget de roche grillé à la plancha, filets à la tapenade ou à l’aigre-douce, papillotes au basilic et coquillage ou aux agrumes, saltimbocca à la sauge. Ce rosé puissant peut être l’excellent partenaire d’une viande blanche : poulet au citron et olives vertes, agneau au curry, blanquette de veau. Je pense qu’il vaut mieux ne pas lui faire accompagner un fromage ou un dessert en dehors d’une salade de fruits rouges.

Le prix de cette bouteille aux alentours de 30 € est remarquablement doux, lorsqu’on sait qu’une bonne part des rosés banaux de Provence se vend entre 20 et 40 €, voire plus (la cuvée Garrus, créée par Sacha Lichine, s’envole à 115 €). 

A noter malheureusement que Mme Hauvette ne reçoit pas au domaine pour des visites ou dégustations (quand on va chez le pâtissier, on ne demande pas à goûter le gâteau avant de l’acheter, dit-elle).

Ecoutons Dominique Hauvette : « J’ai toujours été un garçon manqué et puis… J’ai trouvé ma féminité dans le vin. La gourmandise, la suavité, la douceur, la souplesse, ce sont pour moi des caractéristiques de mes vins ».

Elever des pur-sang arabes, élaborer de grands vins, contempler le coucher du soleil sur les Alpilles en tournant le dos à la civilisation et en se ressourçant dans la solitude, telle est la vie que Dominique Hauvette a choisi et qui lui convient.

Domaine Hauvette
13210 Saint-Rémy-de-Provence

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

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Gérard de Lairesse (1641-1711) ou pire que d’être aveugle à Grenade – 1ère partie

– Par Louis-François Garnier

L’Alhambra de Grenade et la Grande mosquée de Cordoue sont les fabuleux témoins de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle et qui prit fin avec « le dernier soupir du maure » consécutif à la chute du royaume d’Al-Andalus et à la prise de Grenade par les rois catholiques d’Espagne en 1492. Il faut dire qu’il y avait de quoi pleurer « comme une femme pour ce qu’on n’a pas pu défendre comme un homme », à l’idée de perdre définitivement ce remarquable ensemble fortifié dominant la ville de Grenade, face au quartier populaire de l’Albaicín. Sous le chaud soleil et le ciel bleu d’Andalousie, les sommets enneigés de la Sierra Nevada déversent une eau pure qui rafraîchissait les princes du désert.

C’est cette musique de l’eau qu’entendra l’écrivain Jorge Luis Borges (1899-1986) qui, encore jeune et atteint d’une cécité inexorable, continuera d’écrire avec l’aide de sa mère puis d’une secrétaire. Et puis, il y a l’exubérance des jardins en étages où alternent escaliers, pergolas, et fontaines baignées par les fragrances entremêlées du thym et de la menthe mais aussi des roses, du jasmin, du chèvrefeuille et de la clématite. Mais l’Alhambra est surtout une place forte avec l’Alcazaba de l’arabe « Al Casbah » signifiant forteresse ou citadelle. C’est de sa hauteur que les arabes observaient les mouvements des troupes chrétiennes dans la plaine de Grenade.

C’est sur une muraille adjacente que sont inscrits les vers du poète mexicain Francisco de Icaza (1863-1925) qui interpelle une femme dédaignant de donner une pièce à un mendiant aveugle, en disant : «Donne-lui l’aumône, femme, car il n’y a rien dans la vie de plus grande peine que d’être aveugle à Grenade». Est-ce bien vrai ? On peut en douter lorsqu’on s’intéresse à la vie du peintre Gérard de Lairesse (1641-1711) qui, « arrivé au sommet de son art et de son succès, malédiction pire que toute autre pour un peintre, devient aveugle et, qui, loin de se résigner, continue à enseigner et dicte à son fils un livre où il tente de résumer et transmettre toute son expérience ». [1]

Portrait de Gérard de Lairesse tenant un papier par Rembrandt (1606-1669) vers 1665-1667
(Metropolitan Museum of Art New York).

ACTE I – LES PREMIÈRES ŒUVRES À LIÈGE : 1660-1664

Gérard de Lairesse naît en septembre 1641 à Liège dans une famille d’artistes puisque son père était un peintre assez renommé mais dont il ne reste que peu de traces, et sa mère fille d’un peintre bruxellois. Gérard est le second de quatre garçons qui devinrent peintres avec des fortunes diverses. Il est probable qu’une grande partie de l’apprentissage se fit dans l’atelier de son père qui l’initia aussi à la musique et à la poésie, mais ce père bienveillant étant devenu un peintre de faux marbres, fut amené à souvent s’absenter loin de chez lui. Il en résulta que, encore très jeune, le jeune Gérard fut livré à lui-même. [1] C’est alors qu’il est influencé, sans qu’il s’agisse nécessairement d’un véritable apprentissage, [1] par les œuvres du peintre liégeois Bertholet Flémal (1614-1675), revenu à Liège en 1646 après avoir séjourné plusieurs années à Rome puis à Paris.

Lorsque son frère aîné revint lui-même d’un voyage d’étude en Italie avec le livre d’emblèmes illustré de gravures de l’érudit italien Cesare Ripa (v.1555 -1622), Gérard s’en inspire en faisant des dessins très appréciés. Il est ainsi très probable que, « dès ses débuts à Liège, le style de Lairesse était déjà engagé dans une voie qui resta irréversible, pour l’essentiel : celle de l’art franco-italien » [2], ce goût pour le « classique » dont nous reparlerons.

C’est à partir de 1660, à l’âge d’à peine vingt ans, que Gérard de Lairesse commence à prendre son envol lorsqu’il part pour Cologne en s’arrêtant au passage à Aix-la-Chapelle où il peint un Martyre de Sainte-Ursule (perdu) qui lui attira à la fois l’admiration des uns et la jalousie des autres peintres de la ville. De retour à Liège, il obtient plusieurs commandes en peignant avec le même bonheur des sujets empruntés à l’histoire, à l’allégorie, à la mythologie et à la Bible. C

’est ainsi que, très actif, insouciant, gagnant beaucoup d’argent et en dépensant plus encore, « tout lui prédisait un avenir heureux » mais sa vie passa « bientôt pour irrégulière et dissipée ». [3] C’est de 1662, à la suite d’une commande de l’ancien bourgmestre de Liège, que date Orphée aux Enfers (Musée de l’Art Wallon Liège, en dépôt au Musée d’Ansembourg), mais aussi la première gravure à l’eau-forte datée de Lairesse dénommée Ira qui nous montre la violence d’un guerrier aveuglé tant par la colère que par son manteau qui passe, curieusement, devant son visage.

Nous pourrions, maintenant, y voir un fâcheux présage puisque cette technique de l’eau-forte n’a probablement pas été étrangère à la perte ultérieure de sa vue. Les historiens de l’Art y ont surtout vu une œuvre de jeunesse avec « plus d’intentions et de souci d’expression que de maîtrise ». [1] C’est aussi durant cette période liégeoise (1660-1664) qu’il fit des tableaux inspirés des Métamorphoses d’Ovide, et qui étaient « d’une invention et d’une galanterie aussi plaisante que savante ». [1]

C’est en avril 1664 que survint un drame qui va obliger l’artiste à quitter précipitamment Liège. Avant toute chose il faut dire qu’« un seul don lui avait été refusé : la beauté. Laid, très laid, les lèvres grosses et sensuelles, le nez camus, les yeux saillants, il avait cette face de lutin dont parlent les médecins, mais on verra que cela ne l’empêcha pas de plaire » car, « connaissant sa laideur, il cherchait à y remédier en s’occupant sans cesse de sa parure ». [3] C’est ainsi que lui qui était « fort camard, mais naturellement joli et bien coiffé » [1], n’était pas du genre à se satisfaire d’un « visage de polichinelle qui prête à rire » et tous s’accordent à reconnaître que son intelligence s’efforça de trouver des remèdes à sa mauvaise fortune. Il fit en sorte d’être « poli et bien coiffé et ses yeux étincelants faisaient que, selon un contemporain, les belles lui faisaient bien des avances » [3], et « à cause de ce défaut de nez, il se récompensait de certaines complaisances qui ne rebutaient pas les belles mêmes, qui ont aussi bien fait des avances ». [1]

A l’instar du célèbre peintre grec Zeuxis (464-398 av. J.-C.) qui, dit-on, peignit une grappe de raisins avec un tel réalisme que les oiseaux vinrent la picorer, on raconte que Gérard de Lairesse, ayant vu un homme revenu de France avec une dentelle travaillée, peignit « une dentelle avec du blanc à l’eau pour en orner un collet, et que chacun s’y trompa, croyant qu’il s’agissait de dentelle véritable ». [3] En outre, il fit en sorte d’en changer le motif « tous les dimanches au grand plaisir de la jeunesse qui se piqua d’en avoir de France ». [1] Finalement, on s’aperçut de la supercherie mais il fut néanmoins « fort estimé de cette tromperie ». [1]

Dans un autoportrait au crayon noir et sanguin fait à l’âge d’environ vingt ans (Staatliche Museum Berlin), on peut noter « les grands yeux qui pétillent d’intelligence, la bouche sensuelle et le gros nez court et épaté ». [1] Un autre autoportrait fait une quinzaine d’années plus tard (Offices Florence) montre que son « regard vif compense ce nez camus qui le rendait si disgracieux. On sent nettement ici le souci de Lairesse de plaire, d’être élégant, et de composer avec la laideur que la nature lui avait donnée ». [1]

En définitive, il n’est pas ni le premier, ni le dernier à comprendre que la séduction ne se résume pas à la seule plastique mais son désir forcené de plaire, en prenant sa revanche sur cette nature ingrate, va lui amener de sérieux ennuis. n

ACTE II – L’ANNÉE FATIDIQUE : 1664 

Le jeune Gérard de Lairesse était, dit-on, « sensible et facile à se laisser prendre ».[3] Il se lie d’amitié avec deux jeunes filles originaires de Maastricht qui « demeuraient au-devant de sa chambre. L’une était belle et l’autre d’une virilité et d’un courage extraordinaire pour son sexe ». [1] Il s’agissait de deux sœurs venues à Liège pour y chercher fortune et qui, de fait, vivaient en face de sa chambre, sur le même palier. [3] Ce qui devait arriver, arriva.

Notre jeune Gérard, qui avait 24 ans, non seulement tomba amoureux de la plus belle, dont il fit un portrait « sur un morceau de planche » [1], mais « ardent et étourdi » alla jusqu’à lui faire une promesse écrite de mariage, ce qui est une toute autre affaire puisque « chose promise, chose due » selon l’adage bien connu. La famille de Gérard ayant trouvé un tel mariage indigne, utilisa un subterfuge pour l’en dissuader en lui envoyant, pour le séduire, une cousine de telle sorte que la « fiancée » se fâcha. La situation prit une singulière acuité lorsque les deux sœurs vinrent trouver le jeune peintre qui leur indiqua alors que ses intentions étaient changées. Il nous faut maintenant être attentif à la déclaration de Gérard de Lairesse devant l’avocat Delbrouck qui était aussi son beau-frère.

C’est après avoir dîné (déjeuné) chez son père que, regagnant sa chambre pour y travailler, il fut accosté par les deux « maastrichtoises » qui descendaient d’une taverne publique, suggérant que leur sang ait pu être échauffé par quelques bières consommées dans cet estaminet. C’est alors que « pendant qu’une l’entretenait, l’autre lui donnait par derrière un coup de couteau à la gorge qui rencontra l’os en dessous de la mâchoire, puis mit la main à une épée cachée sous sa faille tandis que l’autre prenait un stylet aussi caché. Lairesse pour sauver sa vie, porta un coup d’épée qu’il porte continuellement en vue de se défendre ». Il s’agissait d’une « petite épée de salon qu’il portait toujours avec lui ». [3]

Il fut donc dans l’obligation de se défendre en état de légitime défense face à un spadassin manifeste, bien qu’il s’agisse d’une femme, et le jeune homme ne manquera de faire valoir le fait que sa réaction fut proportionnée à l’agression et n’avait pas outrepassé « les termes de juste et défense, ne lui ayant été possible d’échapper autrement à leurs furies ». [1] C’est ainsi que la fille qui l’avait attaqué reçut, « en reculant, deux coups de l’épée de son adversaire, (…) l’un sous le sein et l’autre sur sa partie honteuse » [1] de telle sorte que « se sentant en sang, elles se retira chez un apothicaire, dont elle manqua de mourir ». Cela se passait « à une heure et demie en plein jour l’an 1664 ; lui se retira aux pères Dominicains, où, pendant qu’il se faisait panser, il fut jugé appréhensible ».

Un mandat d’arrêt est lancé contre lui et de ce fait décrété de prise de corps [3], le peintre prend le parti de quitter Liège et « prenant ses hardes, chargea le tout sur une charrette, y compris la cousine » [3] que sa famille lui avait destinée et avec laquelle il se mariera peu après « à la soldatesque » dans les faubourgs de Liège. C’est, semble-t-il, après s’être arrêté à Bois-le-Duc, qu’ils rejoignent Utrecht et ils auront un premier fils, Andries, en 1665. [1]

Bibliographie

1) Roy A. Gérard de Lairesse 1640-1711 Préface de J. Thuillier Arthena 1992.

2) Hendrick J. La peinture au pays de Liège: XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Ed. Perron-Wahle, 1987.

3) Dumaitre P. Un peintre aveugle Gérard de Lairesse. L’ophtalmologie des origines à nos jours, 1986 ; 5 :73-79 Laboratoires H. Faure.

4) Corbin A. L’hérédosyphilis ou l’impossible rédemption. Contribution à l’histoire de l’hérédité morbide. In: Romantisme, 1981, n°31 : 131-150. www.persee.fr.

5) Brown Ch. La peinture de genre hollandaise au XVIIe siècle. Images d’un monde révolu. De Bussy-Vilo-Paris 1984.

Remerciements au Docteur Philippe Frisé, ophtalmologiste, pour sa documentation.




Remettre les pendules à l’heure

En expliquant pour l’un, les coûts environnementaux, sociétaux et politiques de l’industrie du numérique, et pour l’autre, ce qu’a été réellement la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, et qui est qualifiée de « Grande guerre patriotique » par Vladimir Poutine, deux ouvrages récents remettent en quelques sortes les pendules à l’heure face aux rêves et à la désinformation.

LE NUMÉRIQUE N’EST PAS UNE ABSTRACTION MAGIQUE

Kate Crawford, qui se qualifie de spécialiste des implications sociales et politiques de l’intelligence artificielle (IA) a intitulé son livre contre-Atlas, car, comme dans un Atlas, elle parcourt un territoire, ici celui de l’IA (IA), mais comme dans un contre-Atlas, elle souhaite en montrer la face cachée. Elle démontre que ce que l’on dénomme IA n’est ni intelligente, ni artificielle.

L’IA N’EST PAS ARTIFICIELLE

Cela commence par le coût environnemental du numérique. Si l’auteure indique que l’industrie du numérique représentera 14 % des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2040, elle va bien au-delà de ce qui commence à être connu concernant les coûts énergétiques des grands centres de données, pour s’intéresser notamment à la consommation de matières premières. Et notamment de terres rares car, comme le dit l’auteure « le cloud est la colonne vertébrale de l’industrie de l’IA, et il est fait de pierres, de saumure de lithium et de pétrole ». Et elle rappelle que l’industrie minière actuelle d’extraction des métaux rares comme le lithium n’a rien à envier aux mines de charbon de la fin du XIXe siècle : « La Chine fournit aujourd’hui 95 % des minéraux de terres rares… La domination chinoise sur le marché doit beaucoup moins à la géologie qu’à la volonté d’un pays d’accepter les dégâts environnementaux de l’extraction ». Une petite pique en passant « on estime que Tesla utilise chaque année plus de 28 000 tonnes d’hydroxyde de lithium, soit la moitié de la consommation totale de la planète. En fait, il serait plus juste de présenter Tesla comme un fabricant de piles que comme un constructeur automobile ». Si une seule entreprise de voiture électrique consomme la moitié du lithium produit annuellement, qu’en sera-t-il quand il existera de très nombreuses entreprises de construction de voitures électriques et que tous les pays seront incités à « rouler à l’électrique » ? On y apprend aussi au passage que Google, cette entreprise qui « vous veut du bien » a installé ses locaux sur une ancienne base militaire californienne dotée de pistes d’atterrissages afin que ses cadres fortunés puissent venir au travail avec leurs avions privés.

L’IA N’EST PAS INTELLIGENTE

Le deuxième chapitre est consacré à la main-d’œuvre dévolue à l’IA, non pas les fameux cadres fortunés mais tout le sous-prolétariat mondial, sous-payé pour trier et classifier les données afin d’alimenter les logiciels de l’IA, qui n’est donc pas intelligente puisqu’elle a besoin de l’homme pour prétrier les données. S’ensuit une longue présentation de ce qu’est en réalité la collecte de données, sur tous les supports et indépendamment de la vie privée. Et vos photos personnelles mises sur le Cloud sont ainsi largement pillées pour développer les outils de reconnaissance faciale et de détection des affects ou des sentiments prétendument devinés selon l’expression de votre visage. L’auteure estime qu’il s’agit d’un pillage illégal d’un bien commun. Plus encore, les données sont analysées en fonction de classifications qui reproduisent des biais culturels, notamment en matière de simplification de données complexes, comme par exemple, le genre, qui ne peut être que binaire, la couleur de peau, qui connaît mal la nuance, etc. Et tout cela pour arriver progressivement à un scénario du type Minority Report, dans lequel d’après l’analyse de données il serait possible de prédire quand et par qui un acte illégal sera commis. Sans entrer dans cette science-fiction, l’auteure montre comment les données de reconnaissance faciale et d’estimation des affects sont déjà utilisées par divers Etats et sociétés privées, notamment pour le recrutement du personnel dans plusieurs entreprises. Et l’auteure de conclure sa démonstration par ces mots « développée et conçue sans contrôle ni évaluation, sans critères de justice ni d’éthique, l’IA renforce la toute-puissance des géants de la tech et des institutions qui l’adoptent ».

EN SAVOIR PLUS…

Contre-Atlas de l’intelligence artificielle

    • Auteure : Kate Crawford
    • Éditeur : Editions Zulm
    • Parution : mars 2022
    • Pagination : 384 pages
    • Format broché : 23,50 euros
    • Format numérique : 12,99 euros

POUTINE ET SES MENSONGES

Vladimir Poutine tente d’unifier la population vivant sur le territoire qu’il administre en créant ou renforçant le mythe de la « Grande Guerre Patriotique », c’est-à-dire, celle de la victoire du peuple soviétique sur la barbarie nazie, permettant ainsi de libérer le monde et ce au prix de tels sacrifices que le monde devrait être éternellement reconnaissant de la grandeur du peuple russe. Plus encore, il justifie sa guerre contre l’Ukraine par le fait, qu’une nouvelle fois, le peuple russe doit éliminer l’ennemi nazi. Pierre Rigoulot et Florence Grandsenne sont deux historiens dont le livre démonte complètement ce mythe reposant sur une histoire tronquée et complètement falsifiée de la seconde guerre mondiale. Cela permet de comprendre un peu plus les modes de pensée et le cynisme du dirigeant russe.

L’URSS N’A ATTAQUÉ LES NAZIS QUE CONTRAINTE

Si l’URSS a fini par combattre le nazisme, ce n’est qu’après que celui-ci se fut retourné contre elle. Mais pendant des années, elle a facilité son expansion avec comme point d’orgue le pacte germano-soviétique signé en août 1939 et destiné à partager la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS. Et les grands patriotes soviétiques n’ont pas hésité à massacrer un par un, d’une balle dans la nuque, tous les officiers polonais à Katyn. Et quand on évoque Katyn que répond Poutine : il dévie vers une autre ville, Khatyn, avec un h, une autre ville, celle-ci agressée par les nazis. Jusqu’à l’invasion de l’URSS par les troupes allemandes, en juin 1941, l’URSS aidera l’Allemagne en lui fournissant des matières premières (blé, pétrole…), des armements et des produits industriels, trop contente que l’Allemagne, menée par un dirigeant autoritaire puisse régler leur compte aux démocraties européennes menées par des pleutres. Ainsi, l’URSS n’est pas la figure de proue historique du combat contre le nazisme et le Monde ne lui doit pas cette reconnaissance revendiquée.

L’URSS A GAGNÉ CONTRE LE NAZISME AU PRIX FORT

Il lui doit d’autant moins cette reconnaissance que la victoire soviétique a eu un prix très élevé. Notamment des millions de morts russes tués par les russes eux-mêmes, d’une part par les importantes erreurs stratégiques de Staline qui s’est improvisé chef de guerre et d’autre part, car le soldat soviétique avait le choix entre mourir face aux allemands ou reculer et mourir face au NKVD. Mais il y a eu aussi les millions de viols de femmes allemandes dans les territoires « libérés », ce que Staline cautionnait parfaitement « et qui a-t-il à prendre du bon temps avec une femme après de telles horreurs ? ». Cette victoire a aussi eu un coût pour les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis car les puissances occidentales ont très largement aidé l’URSS dans sa lutte contre les Allemands en fournissant des armes, des avions, des camions etc. Mais Poutine réécrit l’histoire et il est légalement interdit de dire le contraire Poutine a installé le mythe de la grandeur du peuple russe ayant délivré le monde du nazisme mais plus encore dans une loi signée par lui-même en avril 2012, il n’est pas permis de contester cette histoire telle qu’elle est racontée : « Selon la loi fédérale est engagée la responsabilité civile de quiconque violerait l’interdiction établie par cette même loi fédérale (…) de nier le rôle décisif du peuple soviétique dans la défaite de l’Allemagne nazie et dans la mission humanitaire de l’URSS lors de la libération des pays européens ». Et les auteurs de conclure par un chapitre intitulé « Au pays du Grand Mensonge » dont la première phrase est « la guerre que mène Poutine contre l’Ukraine est idéologiquement, historiquement et moralement monstrueuse ». Et ils démontrent pourquoi.

EN SAVOIR PLUS…

 

    • Auteur(e)s : Pierre Rigoulot, Florence Grandsenn
    • Éditeur : Editions Buchet-Chastel
    • Parution : mai 2023
    • Pagination : 218 pages
    • Format broché : 22,99 euros
    • Format numérique : 16,99 euros



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