Appli carte Vitale: 82% des médecins libéraux et 86% des pharmaciens d’officine équipés d’un logiciel compatible

(TICsanté – Wassinia Zirar) A un peu plus d’un an de la généralisation de l’application carte Vitale (ApCV), 82% des médecins libéraux et 86% des pharmaciens d’officine sont d’ores et déjà équipés d’un logiciel métier compatible, ont rapporté la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et la délégation au numérique en santé (DNS) le 18 juin lors du 11e conseil du numérique en santé (CNS)… [Lire la suite]




Les étudiants en LAS de La Sorbonne, recalés de médecine, déposent un recours au tribunal administratif

(What’s up Doc? – Thibault Colin) Plusieurs étudiants en Licence Accès Santé (LAS) à l’université de La Sorbonne ayant échoué à l’entrée à l’examen pour intégrer la filière médecine, ont saisi le tribunal administratif pour tenter de faire annuler la décision du jury. Ils reprochent notamment à la faculté l’instauration d’un barème « injuste » et un « manque de transparence » dans les critères de notation… [Lire la suite]




Infection par le VRS et risque cardiovasculaire accru : faut-il tester tous les patients ?

(Medscape – Nadine Eckert)  Selon une nouvelle étude transversale américaine, un patient hospitalisé sur cinq infecté par le virus respiratoire syncytial (VRS) développe un événement cardiovasculaire aigu. En cas de maladie cardiovasculaire préexistante, cela concerne même un patient sur trois, d’après les résultats publiés dans le JAMA Internal Medicine [Lire la suite]




La Convention 2024-2029 est officiellement publiée !

L’arrêté approuvant la convention est paru au Journal officiel du 21 juin 2024. Elle est valable 5 ans.


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La Convention a été signée pour cinq ans et son approbation par les ministres concernés ayant été enregistrée et publiée au Journal officiel. Elle ne peut donc plus être remise en question, sauf dans le cadre précisé dans son article 5 :

« La convention peut être résiliée par les partenaires conventionnels, soit par décision de l’Uncam, soit par décision conjointe d’au moins deux organisations syndicales représentatives signataires de la convention représentant la majorité des suffrages exprimés aux dernières élections des unions régionales des professionnels de santé dans chacun des collèges (généralistes et spécialistes), adressée à chaque partie signataire, simultanément, par tout moyen permettant de donner une date certaine à sa réception.

La résiliation, qui doit être motivée, peut résulter :

  • d’une violation grave des engagements conventionnels du fait de l’une des parties ;
  • de modifications législatives ou réglementaires affectant substantiellement les rapports entre les caisses et les médecins.

La résiliation prend effet à l’échéance d’un délai de six mois à compter :

  • de la date d’envoi de la décision des organisations à l’Uncam ;
  • ou de la date d’envoi de la décision de l’Uncam aux organisations signataires.

La procédure de négociation en vue de la signature d’une nouvelle convention et les conséquences sur la convention en cours prévues par les textes s’appliquent à compter de la date d’effet de la résiliation et non plus de la date d’échéance de la convention. »

Nathalie Zenou

© Pascal Wolff – Tomcat




L’UNPS signe le 1er avenant de l’Accord cadre interprofessionnel (Acip)



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Signé le 10 octobre 2018 entre l’Uncam et l’UNPS et contresigné par 24 organisations syndicales représentatives des professions concernées, l’Acip fixait pour cinq ans les lignes directrices des prochains accords conventionnels conclus avec chacune des professions de santé.

L’Acip concerne les professions suivantes : médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, biologiste responsable, pharmacien d’officine, transporteur sanitaire, infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste, pédicure-podologue et audioprothésiste.

L’accord signé en 2018 faisait de la généralisation de l’exercice coordonné la norme de l’organisation des soins primaires (maisons de santé pluriprofessionnelles, équipes de soins primaires ou autres formes d’organisations pluriprofessionnelles, par exemple les CPTS. Il s’articulait autour de trois axes-clés :

  • Le développement de la prise en charge coordonnée des patients,
  • l’accompagnement du déploiement des outils favorisant l’exercice coordonné, notamment numériques,
  • la poursuite de la simplification des conditions d’exercices des professionnels de santé.

Les équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap) au cœur du 1er avenant

L’avenant prévoit la mise en place d’une expérimentation de trois ans visant à déployer les Escap sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’une nouvelle forme de coordination autour du patient, permettant la coordination des professionnels autour d’un besoin spécifique. Le patient est libre du choix des professionnels parmi lesquels doit obligatoirement figurer son médecin traitant.

Quatre situations précises

Le périmètre de l’expérimentation Escap concerne quatre situations cliniques complexes :

  • patients poly-pathologiques chroniques de plus de 65 ans ;
  • patients diabétiques (type 1 et 2) sous insuline ;
  • patients ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés il y a moins d’un an ;
  • patients en soins palliatifs.

L’utilisation du numérique pour une meilleure coordination

En pratique, le professionnel qui identifiera chez un patient un besoin de coordination se connectera à une application mobile sécurisée développée par l’UNPS pour vérifier s’il correspond aux critères de l’expérimentation. Dans l’affirmative, il pourra contacter les professionnels désignés par le patient pour créer une équipe de coordination.

Incitation financière

Une incitation financière permettra de valoriser la participation des professionnels qui s’engageront dans le dispositif :

  • 100 euros par an par professionnel dès l’acquisition et l’utilisation de l’outil ;
  • 100 euros par an par professionnel dès que le professionnel est impliqué a minima dans cinq Escap.

Validité de l’avenant

L’avenant doit être publié au Journal Officiel après approbation ministérielle. Celle-ci ne pourra intervenir qu’à la fin des procédures d’opposition ouvertes aux organisations représentatives des 12 professions concernées.

Nathalie Zenou

© Gajus-Images – depositphotos




Les médecins dans le tourbillon des législatives

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) 37. C’est le nombre de médecins engagés dans la campagne des législatives 2024. Un chiffre bas, si l’on considère le nombre total de candidats recensés par le ministère de l’Intérieur, soit 4005 candidats. Le camp politique qui domine chez les candidats médecins est la majorité présidentielle (18 candidats), suivi de… [Lire la suite]




Soins médicaux : quels enseignements ont été tirés des environnements extrêmes ?

(Medscape – Moheb Costandi) A l’occasion d’une session sur la « médecine extrême » pendant la conférence annuelle du Royal College of Physicians, à Londres, des experts ont évoqué des exemples de conditions de froid intense qui ont permis d’apporter des évolutions à la pratique médicale au quotidien… [Lire la suite]




Législatives 2024 : Qui sont les médecins candidats dans vos circonscriptions ?

(What’sup Doc?) Des dizaines de médecins sont candidats aux élections législatives. Pour quel parti ? Dans quel région ? Voici la liste des médecins candidats… [Lire la suite]




Diabète de type 2 : de nouvelles recommandations HAS privilégiant les thérapies non médicamenteuses

(Medscape – Fanny Le Brun) Ces dernières années, des évolutions importantes dans la prise en charge du diabète de type 2 ont fait preuve de leur efficacité, notamment les thérapeutiques non médicamenteuses (activité physique, prise en charge nutritionnelle et lutte contre la sédentarité) et de nouvelles molécules. C’est pourquoi la Haute autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations… [Lire la suite]




Pluie d’hommages pour la Pre Francine Leca, première femme chirurgienne cardiaque en France

(Medscape – Christophe Gattuso) Première femme chirurgienne cardiaque en France, qui a voué une grande partie de sa carrière à la chirurgie cardiaque pédiatrique, la Pre Francine Leca, est morte à 86 ans. L’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, qu’elle a cofondée et qui a permis d’opérer du cœur près de 5 000 enfants du monde entier, s’est engagée à continuer son œuvre… [Lire la suite]




Insuffisance cardiaque symptomatique : la quadrithérapie favorisée par un titrage accéléré à distance

(Medscape – Vincent Richeux) Dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque symptomatique, une titration accélérée s’appuyant en partie sur un télésuivi favorise la prescription d’une quadrithérapie optimale dans le respect des recommandations, selon l’étude TEAM-HF, dont les résultats ont été présentés lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) consacré à l’insuffisance cardiaque (Heart Failure 2024)… [Lire la suite]




L’Alsace adopte un plan contre les déserts médicaux

(What’s up Doc?) La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a adopté un « Plan santé« , doté de trois millions d’euros, pour faire face aux « défis significatifs » que sont la « pénurie de professionnels » ou la « désertification des territoires« … [Lire la suite]




Un patient sur six présenterait des symptômes de sevrage à l’arrêt du traitement par antidépresseur

(Medscape – Ute Eppinger) Que l’arrêt d’un traitement par antidépresseur puisse provoquer des vertiges, des nausées ou des troubles du sommeil est un fait bien connu. Ce qui ne l’était pas encore, c’est la fréquence de ces effets du sevrage, qui sont également liés à des attentes négatives chez certains patients… [Lire la suite]




Déserts médicaux : les généralistes s’installent en zone rurale s’ils y ont vécu ou étudié

(The Conversation) Trouver un médecin généraliste en France peut ressembler à un vrai parcours du combattant. Des études montrent que cette réalité est encore plus difficile dans les zones rurales [Lire la suite]




Royaume-Uni : des données de santé sensibles publiées après une cyberattaque

(What’s up Doc?) L’importante cyberattaque menée le 3 juin contre cette entreprise de tests sanguins a eu un « impact majeur » sur plusieurs services, dont celui des transfusions sanguines… [Lire la suite]




La hausse des arrêts de travail expliquée par des facteurs démographiques et salariaux

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) La Cour des comptes vient de rendre un rapport sur la sécurité sociale, où elle explique par le détail les raisons de la hausse du coût des arrêts de travail entre 2017 et 2022… [Lire la suite]




Publiera – publiera pas… quel avenir pour la Convention ?



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Signée le 4 juin par cinq des six syndicats représentatifs, l’Union nationale des caisses d’Assurance-maladie (Uncam) et l’Union nationale des organismes complémentaires d’Assurance-maladie (Unocam), la convention 2024-2029 doit maintenant être approuvée par un décret ministériel.

Alors que la dissolution de l’Assemblée nationale a mis un coup d’arrêt à certains projets comme celui portant sur la fin de vie, qu’en est-il de la convention 2024-2029 ?

Approuvée par les signataires, elle doit maintenant être validée par le ministre qui doit signer le décret de publication. Quinze jours après, sa signature tarde dans un climat politique incertain.

Toutefois, les causes de la résiliation sont précisées dans son article 5 :

« La convention peut être résiliée par les partenaires conventionnels, soit par décision de l’Uncam, soit par décision conjointe d’au moins deux organisations syndicales représentatives signataires de la convention représentant la majorité des suffrages exprimés aux dernières élections des unions régionales des professionnels de santé dans chacun des collèges (généralistes et spécialistes), adressée à chaque partie signataire, simultanément, par tout moyen permettant de donner une date certaine à sa réception.

La résiliation, qui doit être motivée, peut résulter :

  • d’une violation grave des engagements conventionnels du fait de l’une des parties ;
  • de modifications législatives ou réglementaires affectant substantiellement les rapports entre les caisses et les médecins.

La résiliation prend effet à l’échéance d’un délai de six mois à compter :

  • de la date d’envoi de la décision des organisations à l’UNCAM ;
  • ou de la date d’envoi de la décision de l’UNCAM aux organisations signataires.

La procédure de négociation en vue de la signature d’une nouvelle convention et les conséquences sur la convention en cours prévues par les textes s’appliquent à compter de la date d’effet de la résiliation et non plus de la date d’échéance de la convention. »

Aucune de ces conditions ne semble prévaloir actuellement. De plus, par quoi remplacer la convention en cas de résiliation ? Un nouveau règlement arbitral ? Un retour à celui qui était en vigueur depuis mai 2023 ?

Pour ne pas ajouter une autre crise à celle que nous traversons déjà, il faut espérer que le ministre Valletoux trouvera un moment pendant la campagne du candidat Valletoux pour signer ce texte durement négocié !

« Je gère les affaires courantes, je continue à être en contact avec le ministère et les administrations. Si demain, il y a une crise sanitaire quelque part, je serai évidemment au ministère. Mon cabinet continue d’y travailler et je m’y rends deux fois par semaine. »

Il devrait donc lui être possible de donner un autographe avant les élections législatives…

© Olga Chernetska – Leonid Yastremskiy – depositphotos




Les modalités d’organisation et de fonctionnement des SAS

Prévu par l’article 57 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2024, un décret précise les modalités d’organisation et de fonctionnement des services d’accès aux soins (SAS), notamment les professions, missions et compétences des régulateurs et leur articulation avec l’aide médicale urgente.


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On dénombre actuellement 74 SAS en fonctionnement. Le décret permet plusieurs assouplissements. Il clarifie également les missions et les compétences des professionnels de santé de la régulation ambulatoire et l’articulation de leur action avec celle de l’aide médicale urgente.

De plus, il définit les modalités de gouvernance des SAS et précise les catégories des professionnels de santé qui contribuent au fonctionnement du SAS avec l’appui de la plateforme numérique nationale, aussi bien pour la régulation que pour la prise en charge des patients.

Deux étapes

  1. un assistant de régulation médicale qualifie chaque appel,
  2. en fonction de cette qualification, selon qu’elle relève de soins de médecine d’urgence ou de soins non programmés, la personne appelante est prise en charge soit par le SAMU soit par la régulation de médecine ambulatoire (RMA).

Les conseils prodigués par la RMA peuvent :

  • aboutir à une prescription adressée au patient ou à une pharmacie,
  • orienter vers une consultation, une prise en charge à domicile ou une téléconsultation,
  • orienter vers un infirmier, un pharmacien, un établissement de santé ou les urgences.

Elle est assurée par des professionnels médicaux libéraux conventionnés, des salariés d’une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa) ou d’un centre de santé, les docteurs juniors et internes, médecins remplaçants ou retraités, assistés par des opérateurs de soins non programmés qui peuvent notamment communiquer les informations requises au patient et procéder, le cas échéant, à la prise de rendez- vous.

Les patients peuvent joindre le SAS en composant le 15 ou, par dérogation, le 116 117.

Nathalie Zenou

En savoir plus sur le site de l’agence du numérique en santé


Tout savoir sur le SAS

Le SAS fonctionne-t-il sur mon territoire ?


Carte de France des SAS

La plateforme pour les professionnels de santé 


Plateforme numérique du SAS

© Fotolia – Vitali Michkou




Le téléservice Vaccin Covid définitivement fermé à compter du 28 juin

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Conçu pour faciliter la gestion des campagnes de vaccination en temps de crise sanitaire, le téléservice Vaccin Covid, développé par l’Assurance Maladie (AM) sera définitivement fermé à partir du vendredi 28 juin 2024, a annoncé l’AM [Lire la suite]




Le yoga peut renforcer le traitement médical de l’insuffisance cardiaque

(Medscape – Liam Davenport) Les résultats d’une étude indienne suggèrent que l’ajout d’une thérapie de yoga personnalisée d’une durée d’un an au traitement médical dirigé (guideline-directed medical therapy, GDMT) semble améliorer de manière significative les mesures de l’insuffisance cardiaque associées au pronostic à long terme… [Lire la suite]




La course de chars sur la place Santa Maria Novella à Florence – 2e partie

– Par Louis-François Garnier

de Michel de Montaigne (1533-1592) à Jacques Callot (1592-1635)

C’est la veille de la Saint-Jean 1581 que Montaigne assiste à une course de chars sur la place Santa Maria Novella à Florence, et il relate que les chars sont « vides », ce qui mérite quelques précisions. Il convient d’indiquer qu’il ne s’agit pas de chars à deux roues à la mode grecque ou romaine, de ces quadriges attelés de quatre chevaux disposés de front et conduits par un aurige comme celui de Ben-Hur dans le film de William Wyler (1959).

Rappelons que le Circus Maximus de Rome était doté d’un axe central, élément architectural à part entière dénommé la spina dotée de statues, d’autels, et de mécanismes destinés à indiquer les tours de piste, avec, à chaque extrémité, trois bornes coniques (metae) autour desquelles tournaient les chars. L’empereur Auguste fit ériger sur la spina l’obélisque de Ramsès II, déplacé sur la Piazza del Popolo en 1587, et en 357 après J.-C., l’empereur Constantin fit ériger un second obélisque, celui de Thoutmosis III de Thèbes, qui se trouve aujourd’hui sur la place Saint-Jean-de-Latran. Dans le cas présent, il s’agit plutôt de « chars-à-bancs » à quatre roues et deux chevaux, inspirés du carrus, cette voiture à quatre roues d’origine gauloise destinée à transporter des personnes, et conduite par un cocher.

La gravure de Callot représente cinq chars de ce type allant à bride abattue, et dont l’un s’apprête à prendre le virage de droite. Bien entendu, les chars ne sont pas vides puisque conduits par des cochers qui agitent frénétiquement leurs fouets. En revanche, il n’y a pas, et on peut le comprendre, de passagers dans les chars contrairement à la demi-douzaine de voyageurs qu’on aperçoit dans un char similaire parmi la foule. Il s’agissait donc de véhicules utilitaires mais qu’on utilisait dans le cadre d’une compétition.

Poursuivons, car « ils prirent tous place au hasard à côté d’un des obélisques », probablement celui de droite où est visible une longue perche relevée dotée d’un drap et supposée faire office de « starting-gate ». Les pronostics, et peut-être les paris, vont bon train et « plusieurs disoient que le plus éloigné avoit de l’avantage pour faire plus commodément le tour. Les chars partirent au son des trompettes. Le troisième circuit au tour de l’obélisque, où le dirige la course, est celui qui donne la victoire ».

Tout est une affaire de tactique, car être à la corde expose à négocier les virages avec une difficulté plus grande que pour ceux qui sont à l’extérieur, surtout pour des chars de cette envergure. Ainsi, celui qui est « le plus éloigné » finit par être avantagé alors même que la distance parcourue est plus grande.

Deux équipes s’affrontent, celle du grand-duc et celle de la famille Strozzi, la grande rivale historique des Médicis. C’est ainsi que le banquier Philippe Strozzi dit l’Ancien (1428 – 1491) fut temporairement banni de Florence, mais à son retour il fit construire le palais éponyme et une chapelle remarquable dans l’église de Santa Maria Novella. Dans le cas présent, le texte fait référence à Jean-Baptiste Strozzi, le neveu de Pierre Strozzi (v.1510 – 1558) qui, fait maréchal de France en 1556 par Henri II, est mort au siège de Thionville en 1558. [1] Montaigne nous dit que « le char du Grand Duc conserva l’avantage jusqu’au troisième tour ; mais celui de Strozzi qui l’avoit toujours suivi de plus près, ayant redoublé de vitesse, et courant à bride abattue, mais se resserant à propos, mit la victoire en balance ». Le peuple exulte car Montaigne nous dit s’être aperçu « que le peuple rompit le silence en voyant Strozzi s’approcher, et qu’il lui applaudissoit à grands cris de toutes ses forces, à la vue même du Prince ».

Tout à son enthousiasme, le peuple ne craint plus l’autorité arbitraire de ce grand-duc de Médicis hostile aux Strozzi. [1] Il est vrai qu’à cette occasion, de façon exceptionnelle, « le désordre et la transgression étaient autorisés par l’autorité politique » au même titre que les lois somptuaires étaient suspendues en permettant d’exposer ostensiblement sa richesse et ses bijoux ». [5] Cependant, la victoire n’est pas acquise car il y a litige mais un nécessaire arbitrage reste délicat car il ne s’agit pas de déplaire au prince.

Pour les juges-arbitres qui s’exposent à l’hostilité du grand-duc ou au lynchage populaire, la seule solution est de s’en remettre à la vox populi à l’instar de ces empereurs romains qui sollicitaient la foule dont dépendait alors le sort des gladiateurs vaincus. C’est ainsi que Montaigne relate qu’« ensuite, quand il fut question de faire juger la contestation par certains Gentilshommes, arbitres ordinaires des courses, ceux du parti de Strozzi s’en étant remis au jugement de l’assemblée, il s’éleva tout-à-coup du milieu de la foule un suffrage unanime et un cri public en faveur de Strozzi, qui enfin remporta le prix ».

C’est alors que Montaigne rajoute cette petite remarque : « mais à tort, à ce qu’il me semble. » Qui a raison ? Montaigne ? Alors même qu’il devait être assez éloigné de l’action à moins qu’il ne se soit trouvé sur des gradins à proximité de la ligne d’arrivée ? Et il reste d’ailleurs prudent en ajoutant que « la valeur du prix étoit de cent écus », de l’ordre de 6 700 euros si l’on considère qu’il s’agissait d’écus italiens (scudi) et non de l’écu d’or « au Soleil » français équivalent à environ 80 euros actuels. Montaigne, féru de culture latine, conclut en disant : « Ce spectacle me fit plus de plaisir qu’aucun de ceux que j’eusse vus en Italie, par la ressemblance que j’y trouvois avec les courses antiques ». Il y prit bien plus de plaisir qu’en voyant, le lendemain, les courses de chevaux dans les rues de Florence en disant « ce spectacle n’est pas fort agréable, parce que dans la rue vous ne voyez que passer rapidement des chevaux en furie ».

Le prix était alors de 200 écus (13 400 euros) et « le cheval du Cardinal de Médicis remporta le prix ». Frère du grand-duc François, ce cardinal lui succéda sous le nom de Ferdinand Ier (1549-1609) après avoir fait empoisonner à l’arsenic le couple grand-ducal, lors d’un repas de chasse en 1587. 

La place Santa Maria Novella à Florence vue depuis l’église Santa Maria Novella en 1857. Gravure anonyme

Jacques Callot nait à Nancy en 1592, l’année de la mort de Montaigne. Issu d’une famille récemment anoblie, son père était Jean Callot, premier héraut d’armes du duché de Lorraine et avait de ce fait, « une place marquée dans les cérémonies et les tournois ». [4] Jacques, « dédaignant les belles-lettres grecques ou latines (…) demeurait sourd aux remontrances, crayonnait en cachette ». [4] A peine âgé de douze ans, le jeune artiste en herbe s’enfuit de chez lui pour gagner Rome à pied, en se joignant à une troupe de Bohémiens. Il y est reconnu par des marchands nancéiens qui le reconduisent chez son père qui l’oblige à reprendre ses études. Deux ans plus tard, en 1606, il fugue de nouveau vers l’Italie où il est retrouvé à Turin par son frère aîné Jean qui le reconduit en Lorraine. Il est alors mis en apprentissage chez un orfèvre-graveur et maître des monnaies du duc de Lorraine. Jacques Callot va de nouveau se rendre en Italie en 1608, cette fois ci avec l’assentiment de tous les siens, [4] en se joignant à une ambassade de Lorraine qui part alors pour Rome. C’est vers la fin de 1611 qu’il quitte Rome pour Florence où il deviendra un artiste reconnu. Après une douzaine d’année en Italie, il reviendra dans sa ville natale et accomplira une « œuvre immense qui comprend environ mille quatre cents gravures [6] sur des thèmes très variés dont Les Grandes Misères de la guerre, sa série la plus célèbre. [6] Le chef d’œuvre de sa période florentine intitulée La Foire de l’Impruneta, une grande eau-forte datée de 1620 (Louvre), connut un succès considérable avec plus de mille trois cents personnages aux activités diverses et variées sans compter des dizaines d’animaux, qu’il s’agisse de chevaux, d’ânes ou de chiens. Son illustration de la course de chars sur la place Santa Maria Novella a été faite près de quatre décennies après le passage de Montaigne à Florence et les choses n’ont pas vraiment changé de telle sorte qu’il est pertinent de confronter les deux impressions, celle de l’écrivain humaniste et celle de l’artiste. La gravure de Callot a été faite à partir de l’angle Sud-Est de la Piazza Santa Maria Novella où l’artiste a représenté au premier plan un homme que nous voyons de trois-quarts arrière de telle sorte qu’on ne distingue pas son visage. Il est en train de regarder le spectacle et il est vêtu en gentilhomme de l’époque. Son costume, en ce début du XVIIe siècle, n’est pas très différent de celui de la période précédente et on peut imaginer Montaigne vêtu de façon similaire. Cet homme, qui apparait visuellement gigantesque par comparaison avec les petits personnages qu’il observe, porte un chapeau à l’espagnole, à calotte haute et arrondie avec revers sur le côté. Il est probable qu’il porte un pourpoint qu’on ne peut voir sous sa cape. En revanche il a un collet (col ou collerette) avec une fraise en l’occurrence souple et tombante. Le haut-de-chausses, cette culotte qui s’arrête aux genoux (contrairement aux bas-de-chausses allant jusqu’aux pieds) est alors en bourses. Il ne s’agit pas de chausses rembourrées, allant jusqu’à mi-cuisse, formées de bandes ou de crevés comme l’homme qu’a représenté Giorgione (1477-1510) vers 1507 dans La Tempête (Gallerie dell’Accademia de Venise), mais plutôt de chausses recouvrant les cuisses de la ceinture aux genoux, dans le cas présent en dessous, de façon plus lâche et moins structurée que celles qui s’arrêtaient à mi-cuisse. Il s’agit apparemment de chausses bouffantes à gros plis plutôt que la variante plus allongée dites à la gigotte selon la mode vénitienne. Ceci pourrait laisser entendre qu’il s’agit peut-être d’un gentilhomme français, et pourquoi pas d’un autoportrait de l’artiste ? avec des cheveux bouclés retombant délicatement sur la nuque. Dans une autre estampe de Jacques Callot dénommée Les Caprices : La Place du Dôme à Florence gravée vers 1621 (musée du Louvre) figure un personnage similaire « chargé de faire comprendre les espaces » [4] dans une posture légèrement différente, la main droite étant appuyée sur la hanche. Nous sommes redevables à Jacques Callot, ce « merveilleux ciseleur, conteur charmant de choses vues » [4] d’avoir, en quelque sorte, illustré les propos de Montaigne alors même qu’il en ignorait la teneur puisque le manuscrit ne sera publié qu’à la fin du siècle suivant. De tous temps « les grands-ducs de Florence aimaient les fêtes (…) et les artistes trouvaient à exercer leur talent de mise en scène ». [4] C’est ainsi que Jacques Callot a illustré avec brio ce grand moment de liesse populaire, « jusqu’aux spectateurs microscopiques entassés sur les gradins, les moins heureux juchés sur les toits des maisons ». [4]

Références

[1] Journal de voyage de Michel de Montaigne. Edition présentée, établie et annotée par François Rigolot. puf 1992.

[2] Goetz A. Dictionnaire amoureux de la Toscane. Plon 2023.

[3] Gregori M. Le musée des Offices et le palais Pitti. La peinture à Florence. Ed. Place des Victoires 2012.

[4] Bouchot H. Jacques Callot, sa vie, son œuvre et ses continuateurs (Ed. 1889) hachette livre BnF.

[5] Picquet T. Les Rites festifs florentins de la Renaissance Cahiers d’études romanes, 18 – 2008.

[6] Salamon L. Comment regarder… La Gravure. Vocabulaire, genres et techniques. Hazan 2010.

[7] Dumas A. Une année à Florence (Ed. 1851) H hachette Livre BnF.




« Nous, les Européens ». Italie : les médecins cubains à la rescousse

(franceinfo:) Plombé par une dette abyssale, un manque d’investissements et infiltré par la mafia, le système de santé calabrais, une région pauvre au sud de la péninsule italienne, a fait fuir les soignants locaux… [Lire la suite]




Sommeil, mobilité, nutrition… En Chine, les personnes âgées sont assistées pour tout par la tech

(What’s up Doc?) Surveiller la qualité du sommeil via internet, attraper un objet grâce à des bras robotiques ou compter automatiquement les calories dans son assiette : en Chine où la population vieillit, la technologie vient donner un coup de pouce aux personnes âgées… [Lire la suite]




Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire veut faire payer les études de médecine selon la spécialité choisie et le lieu d’exercice

(What’s up Doc?) Voilà une nouvelle idée qu’on n’attendait pas, et une nouvelle salve qu’on n’avait pas vu venir. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a évoqué une nouvelle proposition, bien polémique, dans Questions politiques, dimanche dernier sur France Inter [Lire la suite]




Intérim médical : des dérives toujours présentes malgré les nouvelles mesures

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) Malgré un arsenal de règlements et de dispositions législatives, le recours à l’intérim médical est en augmentation, constate la Cour des comptes… [Lire la suite]




Francine Leca, première femme chirurgienne cardiaque de France, est morte à l’âge de 86 ans

(franceinfo:) Elle avait fondé en 1996 l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, qui a permis d’opérer 5 000 enfants atteints de malformation cardiaque… [LIre la suite]




Décès du Pr Akira Endo, découvreur des statines

(Medscape – Aude Lecrubier) Le microbiologiste et biochimiste japonais Akira Endo, père des statines, est mort à 90 ans le 5 juin dernier. Ses recherches ont mené à la découverte et à l’avènement d’une classe de médicaments qui a révolutionné la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires. Retour sur une aventure scientifique qui a débuté il y a plus d’un demi-siècle… [Lire la suite]




En vente, Biogaran, leader français du générique, restera-t-il sous pavillon tricolore ?

(Medscape – Christophe Gattuso) Alors que le gouvernement a annoncé un plan de relocalisation de la production des médicaments en France, la possible cession de Biogaran à un groupe étranger inquiète les autorités. Le Premier ministre a averti que tout candidat « non-européen » à la reprise du leader français du générique au laboratoire Servier devait s’attendre à « des conditions drastiques »… [Lire la suite]




Performance d’une filière neurogériatrique spécialisée post AVC

(Medscape – Caroline Guignot) L’expérience de l’unité neurogériatrique de réhabilitation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) montre la qualité du pronostic des patients gériatriques complexes pris en charge en phase post-aiguë d’un AVC… [Lire la suite]




Le risque de défaillance des stents chez les diabétiques augmente avec la perte de contrôle glycémique

(Medscape – Ted Bosworth) Après une intervention coronarienne percutanée (ICP), en cas de diabète de type 2, le risque de défaillance des stents augmente avec la perte de contrôle glycémique, d’après des données présentées lors du congrès de l’Association européenne des interventions coronariennes percutanées (EuroPCR) 2024 , et publiées simultanément dans le Journal of the American College of Cardiology [Lire la suite]




Tensions d’approvisionnement en Digoxine Nativelle 0,25 mg : comment assurer la continuité de traitement ?

(Medscape – Fanny Le Brun) Digoxine Nativelle 0,25 mg, indiqué en cas d’insuffisance cardiaque et pour certains troubles du rythme cardiaque, subit actuellement de fortes tensions d’approvisionnement. Cette situation devrait durer au moins jusqu’à début juin 2024… [Lire la suite]




La fin du tout T2A d’ici à 2027, annonce la DGOS

(Medscape – Christophe Gattuso) Paris, France – Annoncée fin 2018 par Emmanuel Macron, la réforme du financement des établissements de santé devrait commencer à prendre forme en 2025 et être pleinement effective d’ici à trois ans, a annoncé Marie Daudé, directrice générale de l’offre des soins (DGOS), à l’occasion du récent salon Santexpo. La tarification à l’activité exclusive devrait ainsi laisser progressivement place à un financement plus équilibré prenant en compte des objectifs de santé publique territorialisés et la rémunération de missions spécifiques… [Lire la suite]




Médicaments à base d’hydroxyprogestérone : pourquoi l’Agence européenne recommande leur suspension ?




Nouveau consensus sur les arythmies : les sportifs peuvent se remettre à jouer

(Medscape – Richard Mark Kirkner) Selon une nouvelle déclaration de consensus de la Heart Rhythm Society, les médecins devraient s’en référer à la prise de décision clinique partagée pour aider à gérer le retour au jeu des athlètes souffrant d’arythmie… [Lire la suite]




La fin de la T2A d’ici à 2027, annonce la DGOS

(Medcape – Christophe Gattuso) Annoncée fin 2018 par Emmanuel Macron, la réforme du financement des établissements de santé devrait commencer à prendre forme en 2025 et être pleinement effective d’ici à trois ans, a annoncé Marie Daudé, directrice générale de l’offre des soins (DGOS), à l’occasion du récent salon Santexpo. La tarification à l’activité exclusive devrait ainsi laisser progressivement place à un financement plus équilibré prenant en compte des objectifs de santé publique territorialisés et la rémunération de missions spécifiques… [Lire la suite]




Tensions d’approvisionnement en Digoxine Nativelle 0,25 mg : comment assurer la continuité de traitement ?

(Medscape – Fanny Le Brun) Digoxine Nativelle 0,25 mg, indiqué en cas d’insuffisance cardiaque et pour certains troubles du rythme cardiaque, subit actuellement de fortes tensions d’approvisionnement. Cette situation devrait durer au moins jusqu’à début juin 2024… [Lire la suite]




Trouble du stress post-traumatique : la MDMA rejetée par la FDA

(Medscape – Alicia Ault) Un groupe d’experts de la Food and Drug Administration (FDA) a estimé que les avantages de la midomafétamine (MDMA), une substance psychédélique, associée à une intervention psychologique pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), ne l’emportaient pas sur les risques… [Lire la suite]




Dissolution : la santé au point mort

La dissolution de l’Assemblée nationale entraîne des répercussions sur un certain nombre de décisions touchant au secteur de la santé.


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La dissolution de l’Assemblée nationale induit la suspension complète des examens des textes de loi, des travaux des commissions d’enquête et des missions de contrôle. Quant au Sénat, il doit également ajourner son programme en séance publique.

A l’Assemblée nationale, l’examen de plusieurs textes sont suspendus

  • Le travail sur le projet de loi sur l’aide à mourir est caduque. Toute la procédure d’examen devra être reprise depuis le début… si le nouveau gouvernement inscrit ce texte à l’ordre du jour de l’Assemblée qui sera issue des urnes le 7 juillet prochain.
  • D’autres textes devaient être examinés par les députés en séance publique après avoir été adoptés par la commission des Affaires sociales : proposition de la création d’un CHU en Corse, proposition de loi visant à limiter la vente à la découpe en Ehpad ou encore approbation des comptes de la Sécurité sociale, proposition de loi sur la généralisation de la maîtrise des gestes de premier secours…

Missions, commissions et groupes de travail arrêtés

  • Mission portant sur les urgences psychiatriques dont le rapport final était attendu fin juin.
  • Commission d’enquête sur les difficultés d’accès à l’hôpital public.
  • Comité des métiers des secteurs social et médicosocial pour organiser le pilotage de la revalorisation des salaires des soignants / personnels non concernés par les accords de Ségur.
  • Mission de contrôle de l’action du gouvernement, notamment sur les Ehpad centres de ressources territoriaux et les maisons de naissance.
  • Mission d’évaluation des lois santé de 2019 et 2021.

Nathalie Zenou

© Pascal Wolff – Tomcat




Législatives : les propositions pour la santé



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Le délai très court imposé aux différents partis pour faire campagne en vue des législatives ne va pas permettre d’aborder tous les sujets. Toutefois il est possible de se référer aux programmes proposés par les différents candidats en 2022.

La synthèse présentée reprend les éléments mis en ligne par le LAB « Place de la Santé », « lieu transpartisan de réflexion et de prospective organisé autour de séances de travail permettant un échange libre ». Le LAB est une initiative de La Mutualité Française en partenariat avec la Fondation pour l’Innovation politique, la Fondation Jean Jaurès, Terra Nova et l’Institut Montaigne.

Plus d’informations sur :


Place de la Santé

Le site propose notamment :

  • Un comparateur des programmes des candidats aux présidentielles 2022. A voir ici
  • Un décryptage détaillé des programmes. A voir ici

Les programmes sont présentés par ordre décroissant des suffrages obtenus lors des élections européennes.

Rassemblement National

Revaloriser le salaire des infirmiers (« 10 % de plus que ce que prévoit le Ségur », soit + 422 millions d’euros au total par rapport aux 461 initialement prévus par le Ségur), supprimer les agences régionales de santé (ARS)… En 2022, le RN prévoyait d’investir dans l’hôpital public et proposait notamment d’instaurer un « moratoire » sur les fermetures de lits.

Sur l’accès aux soins, le RN entendait revoir l’intégralité de l’aménagement des territoires, procéder à une démétropolisation (rééquilibrage entre les campagnes et les grandes métropoles) et « mettre en place une rémunération de la consultation modulée selon le lieu d’installation, sans que les praticiens n’aient de démarches spécifiques à faire. »  Marine Le Pen entendait également développer la télémédecine sous toutes ses formes pour faire face aux déserts médicaux et améliorer la coordination des parcours de soins.

Sur les questions éthiques, le RN s’est prononcé contre la GPA (et contre la reconnaissance de la filiation des enfants nés par GPA à l’étranger) et contre l’allongement du délai de recours à l’IVG. Dans le cadre du débat sur la fin de vie, le RN a manifesté son opposition à toute évolution de la loi actuelle (mais le sujet semble diviser ses membres).

D’une manière générale, le programme de Marine Le Pen prévoyait d’axer le système de protection sociale vers les personnes de nationalité française et les étrangers en situation régulière travaillant en France depuis plusieurs années. Toutefois, le décryptage de ses propositions pour l’élection présidentielle mettait en lumière leur traduction concrète : restreindre l’accès des étrangers à certaines prestations et aides de l’État dans le but de faire des économies, dont l’AME (aide médicale de l’État – celle-ci ne représentait en 2020 que 0,4% des dépenses de santé).

Renaissance

Sur le plan santé, Renaissance (Ensemble ! en 2022) proposait de recruter davantage d’infirmier(e)s et d’aides-soignant(e)s à l’hôpital, ainsi que dans les Ehpad à hauteur de 25 %. Le groupe entendait également développer la délégation de tâches pour soulager les médecins libéraux, recourir davantage aux assistants médicaux et aux IPA et créer le rôle de pharmaciens et d’infirmiers référents pour renouveler les ordonnances, ainsi que le développement de la téléconsultation.

Emmanuel Macron avait fixé en 2022 trois objectifs majeurs :

  • mettre en œuvre la révolution de la prévention ;
  • poursuivre les efforts pour la médecine de ville et l’hôpital ;
  • faire reculer les déserts médicaux.

Sur les questions éthiques, la fin de vie constituait un enjeu majeur pour le président actuel. Opposé à la GPA, il maintient néanmoins le principe d’accueil des enfants concernés. Sur l’IVG, en faveur de l’allongement de la durée de recours, Emmanuel Macron souhaitait mieux prévenir les situations d’interruption tardive. Il a porté la constitutionnalisation du droit à l’IVG (4 mars 2024).

En matière d’innovation en santé, le projet d’Emmanuel Macron prévoyait la relocalisation de la production de médicaments en France et la poursuite du soutien au développement des biomédicaments et biotechnologies, ainsi que de nouvelle technologies comme les exosquelettes.

Enfin, la prévention constituait une des grandes priorités du programme de 2022.

Nupes

Le programme de la NUPES proposait deux axes majeurs sur la santé. Voir le programme :

Faire passer la santé d’abord et reconstruire les établissements de santé publics, notamment les hôpitaux

  • Reconstruire le service public hospitalier.
  • Instaurer le « 100 % Sécu » en remboursant à 100 % les soins de santé prescrits et en intégrant les complémentaires santé dans la Sécurité sociale.
  • Rouvrir des services d’urgences, des maternités et des Ehpad publics assurant un service de santé public de proximité à moins de trente minutes de chaque Français.
  • Sortir du tout T2A (tarification à l’activité) et de la politique du chiffre qui met les établissements hospitaliers en situation de conflits d’intérêt avec la Sécurité sociale.
  • Engager un plan pluriannuel de recrutement et de prérecrutement des professionnels du soin et du médicosocial (médecins, infirmier(e)s, aides-soignant(e)s et personnels administratifs), revaloriser les métiers et les revenus et augmenter les capacités d’accueil des établissements de santé publics, notamment les hôpitaux.
  • Actionner tous les leviers pour combattre les déserts médicaux : création de centres de santé pluridisciplinaires publics et embauche de médecins salariés, augmentation des moyens des facultés de médecine pour permettre une véritable suppression du numerus clausus, mobilisation de la médecine libérale et hospitalière, coopératives médicales, conventionnement sélectif, obligation temporaire d’installation, etc.
  • Développer la santé environnementale : faire du plan national santé environnement (PNSE) un moyen d’éradiquer les maladies chroniques liées à la pollution de l’air, à la malbouffe et à l’exposition aux pollutions dans un cadre professionnel (pesticides, radioactivité, amiante, produits chimiques)
  • Mettre fin à l’épidémie de VIH en France en 2030 par un grand plan national de dépistage et de traitement.
  • Faire de la santé mentale une grande cause du quinquennat : renforcer les moyens des centres médicopsychologiques (CMP) et des structures dédiées au handicap psychique, et augmenter le nombre de places en faculté de médecine dans la filière psychiatrique.
  • Protéger la recherche en santé de la finance.

S’organiser pour faire face aux pandémies

  • Adopter un plan de prévention et d’adaptation aux pandémies respectueux des libertés fondamentales, basé sur la société du roulement, la souveraineté, la planification sanitaire et des politiques d’« aller vers » qui favorisent l’accès à la vaccination.
  • Abroger les lois sur l’état d’urgence sanitaire et le passe-sanitaire et le remplacer par un nouveau dispositif de gestion des crises sanitaires discuté au Parlement.
  • Prévoir la levée des brevets sur les médicaments et les équipements nécessaires à une réponse sanitaire urgente, rendre obligatoire le partage de connaissances, de compétences et de technologies en vue d’une production massive et équitablement répartie des biens médicaux de première nécessité
  • Réquisitionner temporairement les entreprises indispensables à la production de matériel sanitaire (masques, tests, purificateurs) et de secours.
  • Assurer notre souveraineté sanitaire en développant des filières de production de médicament et équipements médicaux.
  • Faire un pôle public du médicament qui devra :
    – assurer une relocalisation de la production de médicaments et des vaccins nécessaires à la souveraineté sanitaire ;
    – garantir l’approvisionnement d’une réserve stratégique ;
    – assurer le contrôle des prix sur l’ensemble des produits de santé et communiquer sur leurs coûts réels ;
    – permettre la transparence sur le financement de la recherche et du développement ;
    – mettre en place une conditionnalité des aides perçues par les entreprises privées pour la recherche de vaccins et médicaments ;
    – produire et diffuser massivement les vaccins et traitements passés sous licence d’office.

A noter qu’au sein de la Nupes, les positions variaient entre les différentes composantes sur un certain nombre de sujets. A l’heure actuelle, on ne sait pas comment elles vont se positionner ni si l’alliance sera reconduite à l’identique.

Nathalie Zenou

© Belchonock – depositphotos




Tabac, alcool, combustibles fossiles… Quatre industries sont responsables de 2,7 millions de morts par an en Europe, selon l’OMS

(franceinfo:) En promouvant leurs produits, les géants de ces secteurs interfèrent dans les efforts de prévention et de contrôle de maladies comme les cancers ou le diabète, estime l’Organisation mondiale de la santé… [Lire la suite]




Des cardiologues ont posé un stimulateur cardiaque de la taille d’un capuchon de stylo

(Medscape – Ben Mitchell) Au Royaume-Uni, un homme de 76 ans a été équipé d’un nouveau stimulateur cardiaque 10 fois plus petit qu’un dispositif standard et dont la batterie peut durer jusqu’à 20 ans… [Lire la suite]




Infarctus du myocarde: nouvelle étape pour l’injection intracardiaque de cellules souches

(Medscape – Vincent Richeux) Chez les patients présentant une dysfonction persistante du ventricule gauche après un infarctus du myocarde aigu, l’injection dans l’endocarde d’une suspension obtenue à partir de cellules souches CD34+ autologues (ProtheraCytes®, CellProthera) permet d’améliorer la fonction cardiaque, selon l’essai de phase 1/2b EXCELLENT, qui vient ainsi valider l’efficacité de cette approche… [Lire la suite]




Alpinisme : un risque d’arythmies cardiaques qui évoque celui lié à la plongée en apnée

(Medscape – Dr Doris Maugg) En altitude, le risque de survenue d’une arythmie est accru par l’hypoxémie artérielle, les déséquilibres électrolytiques et une respiration périodique. C’est ce qu’il ressort de l’étude SUMMIT, récemment publiée dans le JAMA Cardiology, qui s’est intéressée à l’incidence des tachycardies et des bradycardies chez des alpinistes en bonne santé qui gravissaient l’Everest (8.849 m)… [Lire la suite]




« On craint des épidémies » : une cellule de l’Institut Pasteur se prépare à traquer les virus et les bactéries pendant les Jeux olympiques

(franceinfo:) Les millions de visiteurs à Paris pendant les Jeux olympiques risquent d’importer des maladies qui pourraient alors se propager rapidement. Une Cellule d’intervention biologique d’urgence est mobilisée pour éviter une pandémie… [Lire la suite]




Une dizaine de médecins du 93 refusent de rembourser 500 000 € d’indus à la CPAM sur des actes majorés

(What’s up Doc?) Les médecins généralistes assurant les gardes dans les structures d’accueil de Seine-Saint-Denis sont remontés contre la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du département. Cette dernière a sanctionné six d’entre eux pour des « actes majorés » facturés de manière abusive, pour un total d’environ 500 000 euros. Une grève est en cours… [Lire la suite]




Le chercheur japonais Akira Endo, le découvreur des statines, est mort à l’âge de 90 ans

(Le Monde – AFP) Le microbiologiste et biochimiste est à l’origine de la découverte, en 1973, de la mévastatine, le premier représentant de la classe des statines dont la capacité de réduire dans le sang le taux de LDL, le « mauvais cholestérol »… [Lire la suite]




Diabète : l’activité d’abord, les médicaments après, selon de nouvelles recommandations




JO : comment la France se prépare à faire face aux risques d’attaques chimiques, biologiques ou nucléaires

(Medscape – Julien Moschetti)  A l’approche des Jeux Olympiques, la France se prépare à faire face aux risques d’attaques chimiques, biologiques ou nucléaires, mais aussi aux situations de crise impliquant de nombreuses victimes. Retour sur deux exercices de gestion de crise de grande ampleur : « MANOIR 24 » et « ARENA 23 ». Organisés par la préfecture des Hauts-de-Seine, ces jeux de rôle hyperréalistes ont mobilisé deux hôpitaux (Louis Mourier et Beaujon), ainsi que les personnels soignants… [Lire la suite]




Alcool et hypertension artérielle : des liaisons dangereuses

(Medscape – Serge Cannasse) Dans son éditorial au numéro du Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) consacré à l’alcool, la Directrice générale de Santé Publique France, Caroline Semaille, rappelle qu’en 2015, l’alcool était responsable de plus de 40 000 décès et que son coût social était estimé à 102 milliards d’euros en 2019… [Lire la suite]




Élections européennes : hôpitaux transfrontaliers, CMU européenne, bouclier rural… Les propositions les plus originales des candidats en matière de santé

(What’s up Doc? – Thibault Colin) Relativement absente des débats télévisés, la question de la santé n’est pourtant pas négligée dans les programmes des candidats au Parlement européen. Si la plupart d’entre eux convergent sur l’investissement dans la recherche et la relocalisation de la production de médicaments, d’autres listes se distinguent par des mesures originales et plus ou moins radicales en matière d’accès aux soins… [Lire la suite]