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Nathalie Zenou
Le sondage réalisé la semaine dernière montre que si les cardiologues sont divisés sur la régulation de l’installation, ils sont majoritairement prêts à s’investir concrètement dans les zones sous-dotées.
Une profession divisée sur la régulation
À la question de savoir si les cardiologues sont favorables à une régularisation de l’installation des médecins dans les zones sur-dotées et sous-dotées, les avis sont presque également répartis : 47 % des répondants y sont favorables, contre 44 % défavorables, avec 9 % de sans avis.
Cette répartition illustre la réflexion en cours chez les cardiologues libéraux, sans crispation sur une position arrêtée, ni fermeture au débat.
Le fait que près de la moitié des cardiologues ayant répondu se montre ouverte à une forme de régulation, dans un contexte souvent tendu autour de cette question, mérite d’être souligné.
Il témoigne d’une conscience collective des déséquilibres territoriaux et d’une volonté, au moins pour une partie significative de la profession, d’envisager des solutions.
Une majorité prête à s’engager concrètement
C’est sur le troisième item du sondage que l’on observe le signal le plus fort. Interrogés sur la disponibilité pour se rendre deux jours par mois dans une zone sous-dotée, 53 % répondent favorablement : 27 % sans condition et 26 % sous certaines conditions.
Seuls 34 % se disent opposés, et 13 % sans avis. Cette majorité relative, mais nette, envoie un message clair : les cardiologues libéraux sont prêts à participer activement à l’effort de solidarité territoriale.
Ce chiffre traduit un état d’esprit constructif. Loin d’un repli corporatiste, la profession manifeste une volonté de contribuer, de proposer, de faire sa part. Si des conditions sont posées par certains – sur l’organisation, les conditions d’exercice ou la reconnaissance de cet engagement – elles ne constituent pas un refus, mais un appel au dialogue.
Un signal positif pour l’avenir
Même si le nombre de répondants au sondage est faible (83), dans un climat souvent tendu entre soignants et décideurs publics, ces résultats apportent une note d’optimisme.
Les cardiologues libéraux n’éludent pas la question de l’inégalité d’accès aux soins.
Mieux : ils se projettent dans des solutions concrètes. Reste désormais à traduire cette volonté en dispositifs souples, efficaces et respectueux de la liberté d’exercice, pour transformer cette disponibilité en actions durables et adaptées aux besoins des patients.
© Laurent Audinet – Dalaprod – Fotolia