Renforcer l’accès aux soins : les Sénateurs font des propositions concrètes

Représentants de nos élus locaux et ancrés dans leurs territoires, les Sénateurs sont attentifs au sujet de la désertification médicale. La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable s’est de nouveau emparée du sujet et a auditionné l’ensemble des acteurs de ville.

De plus en plus de Français souffrent des inégalités territoriales en matière d’accès aux soins : ils sont plus de 30 % à résider dans un « désert médical » et 11 % des plus 17 ans sont sans médecin traitant. A l’autre bout de la chaîne, 45 % des médecins généralistes sont en situation de burn-out et les délais d’attente avoisinent parfois les 200 jours pour voir certains spécialistes, par exemple les ophtalmologistes. Or, ces inégalités territoriales contribuent à des retards de prise en charge et – dans les cas les plus graves – à des pertes de chance.

Des propositions issues de l’audition des acteurs de terrain

C’est dans ce contexte que la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a lancé une mission d’information sur les perspectives de la politique d’aménagement du territoire et de cohésion territoriale, cette mission comprenant un volet intitulé « renforcer l’accès territorial aux soins ».

Après avoir entendu de nombreux acteurs de santé, mais aussi des acteurs des territoires, des institutionnels et des représentants des professionnels de santé, les membres de la mission proposent des solutions concrètes pour résorber les inégalités territoriales d’accès aux soins.

3 axes et 32 propositions concrètes

Son rapport détaille 32 propositions autour de 3 axes :

  1. faire face à l’urgence en optimisant le temps médical disponible au bénéfice des patients,
  2. promouvoir et faciliter l’exercice dans les zones sous-denses,
  3. accroître les capacités de formation universitaire et déconcentrer une partie des décisions en matière d’offre médicale.


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Liste des propositions adoptées par la commission

I. Faire face à l’urgence en optimisant le temps médical disponible au bénéfice des patients

  • Décharger le médecin du temps administratif en faisant de lui le coordonnateur au service du parcours de soins des patients.
  • Renforcer l’offre de soins de proximité en fluidifiant la répartition des tâches entre professions de santé et professions paramédicales.
  • Rendre plus avantageux le cumul emploi-retraite pour conforter le temps médical dans un contexte marqué par une démographie défavorable.
  • Garantir l’attractivité des professions médicales et soutenir les professionnels en exercice.
  • Soutenir le déploiement de la télémédecine qui facilite l’accès aux soins des populations résidant dans les territoires sous-dotés.

II. Promouvoir et faciliter l’exercice dans les zones sous-denses

  • Corriger les déséquilibres médicaux territoriaux les plus flagrants en agissant sur l’installation des médecins.
  • Inciter les collectivités territoriales à instaurer des guichets uniques à destination des professions médicales.
  • Augmenter le nombre de terrains de stage dans les zones sous-denses et lever les freins à leur attractivité.
  • Renforcer l’attractivité de la médecine générale en créant une 4e année de médecine générale professionnalisante.
  • Accroître les incitations à exercer dans les zones sous-denses et conforter la bonne desserte pharmaceutique du territoire.
  • Accompagner le regroupement des médecins et l’exercice en plusieurs lieux.

III. Accroître les capacités de formation universitaire et déconcentrer une partie des décisions en matière d’offre médicale

  • Accroître de manière substantielle les capacités de formation des facultés et des instituts de formation.
  • Diversifier l’origine des étudiants en médecine pour favoriser des installations territoriales mieux réparties.
  • Déconcentrer les processus de décision en matière d’offre de soins libérale.