Appels à la grève : trop d’appels tuent l’appel

Depuis le début de l’examen du PLFSS une légitime grogne monte parmi les médecins, amplifiée par la mise en œuvre de l’article 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne. Des grèves s’annoncent de tous côtés, sans qu’on sache très bien d’où elles viennent ni où elles vont et, surtout, sans concertation entre les différents acteurs.


Retour à la newsletter

« Grève des internes en médecine : « j’ai 27 ans et je suis déjà fatiguée », « “Nous sommes des salariés déguisés de la Sécu” : le combat de 10000 médecins pour un C à 50 euros ».  Les titres de la presse interpellent et font passer les médecins libéraux pour des nantis irresponsables.

La médecine libérale est une nouvelle fois moins bien servie par le PLFSS, alors que les conditions de travail sont difficiles pour les médecins, en ville comme à l’hôpital.

Suite à l’ajout de la quatrième année de formation pour la médecine générale, les syndicats d’étudiants font grève les jeudis et vendredis jusqu’au 17 novembre, le syndicat des internes l’ISNI appelant à la grève que le 17 novembre avec des syndicats libéraux. Les 19 syndicats de médecins libéraux et publics opposés sur la forme à cette mesure n’ont pas réussi à s’entendre sur un texte commun la critiquant.

Devant la possibilité d’accès direct aux infirmiers et au kinésithérapeute, plusieurs syndicats, pas tous, organisent « les vendredis de la colère ». D’autres syndicats ont rédigé un communiqué de presse publié conjointement avec le conseil de l’ordre, demandant que la délégation d’activité se fasse de manière coordonnée. 

Dénonçant le manque de valorisation des actes malgré l’inflation, un collectif communiquant sur Facebook et soutenu par quelques syndicats de médecins, propose une grève les 1 et 2 décembre. Enfin, un syndicat appelle à discuter du déconventionnement, par lequel aucun acte n’est remboursé par la Sécurité sociale.

Que penser de tout cela sinon que l’union fait la force et la désunion fait le jeu du gouvernement et de l’Assurance-maladie ? Le syndicat national des Cardiologues demande à tous les syndicats et en particulier à ceux qui ont pouvoir de signer la convention, de s’accorder sur une action commune et défendre efficacement la médecine libérale. Les dernières grèves des médecins étant peu suivi et les manifestations encore moins, le SNC est prêt à se mobiliser, mais avec des revendications claires et communes, notamment sur la prise en compte de l’inflation pour nos actes de tous les jours.

La rédaction de CardioHebdo

© Vitalik Radko/depositphotos