Automesure tensionnelle : un premier bilan positif

368-369 – L’année dernière, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a lancé une expérimentation de six mois d’automesure tensionnelle dans quatre départements (Aube, Aude, Isère et Tarn). L’objectif est d’éviterl’hypertension « blouse blanche » qui entraîne des mises sous traitement médicamenteux injustifiées tant sur le plan de la santé publique que sur le plan financier. On estime que l’HTA « blouse blanche » serait responsable d’un tiers des diagnostics d’HTA chaque année (voir Le Cardiologue n° 364).

Ce sont les généralistes que l’Assurance Maladie a choisi pour diffuser les tensiomètres qu’ils peuvent commander à leur CPAM. Alors que la généralisation du projet est en cours depuis la fin de 2013, la CNAM a livré un bilan de l’expérimentation initiale. Entre le 31 mai et le 25 novembre 2013, sur les 1 934 généralistes des quatre départements, 880 (soit 40 %) ont commandé des tensiomètres et sur un total de 1 177 appareils disponibles, 74 % ont été distribués par les CPAM. Selon une enquête téléphonique réalisée auprès des ces médecins « testeurs », 85 % d’entre eux ont proposé le tensiomètre à leurs patients concernés par des chiffres élevés de PA et pour 95 % des généralistes qui l’ont proposé, 100 % des patients ont accepté de l’utiliser. En moyenne, quatre patients sur dix à qui l’appareil a été proposé l’effet « blouse blanche » s’est révélé probant.

Face à ces patients, 85 % des généralistes n’initient pas de traitement. L’adhésion des médecins et des patients au projet est encourageante pour l’Assurance Maladie qui table sur l’adhésion de 33 % des généralistes la première année de la généralisation du projet, de 73 % la deuxième et sur leur adhésion massive à la fin 2016.