N’oubliez pas la revalorisation des salaires !

Signé le 7 juillet, l’avenant n°89 à la convention collective du personnel des cabinets médicaux prévoyait une augmentation de la grille des salaires au 1er juillet.


Retour à la newsletter

La CSMF, la FMF, le SML, MG France, Avenir Spé d’une part et les centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, UNSA) ont convenu le 7 juillet dernier d’une augmentation de 3% applicable à l’ensemble de la grille des salaires et pour l’ensemble des positionnements, et ce à compter du 1er juillet 2023.

La grille de correspondance entre les niveaux de positionnement et les salaires minimaux pour 151,67 heures mensuelles au 1er juillet 2023 est donc désormais la suivante :

Positionnement Salaires minimaux mensuels pour 151,67 heures travaillées par mois
4 1747,20 euros
5 1747,20 euros
6 1852,33 euros
7 1927,66 euros
8 2010,41 euros
9 2177,56 euros
10 2231,07 euros
11 2350,95 euros
12 2485,69 euros
13 2633,15 euros
14 3168,91 euros
15 3372,56 euros
16 4441,99 euros

De nouvelles négociations s’ouvriront le 1er octobre 2023.

Nathalie Zenou

© AndreyPopov – Depositphotos




Les études qui ont fait le buzz à l’ESC

Le congrès 2023 de l’ESC à Amsterdam a été très riche en données nouvelles issues d’études randomisées qui nous permettront de mieux prendre en charge nos patients.


Retour à la newsletter

NOAH-AFNET 6 : Chez les patients âgés présentant des épisodes atriaux rapides (>170/mn >6mn) (AHRE) et des facteurs de risque cliniques d’AVC, l’anticoagulation avec edoxaban à la dose approuvée pour la FA ne réduit pas un résultat composite d’AVC, d’embolie systémique ou de décès cardiovasculaire.
Comme prévu, l’anticoagulation augmente les saignements majeurs. Le taux d’AVC était faible avec et sans anticoagulation.
Sur la base de ces résultats, les patients avec AHRE doivent être traités sans anticoagulation jusqu’à ce que la fibrillation auriculaire soit diagnostiquée par ECG.

Budapest CRT Upgrade : Chez les patients atteints d’IC à FE réduite avec une stimulo-dépendance importante et, en stimulation VD, un complexe QRS stimulé large, la mise en place d’une re-synchronisation (CRT-D)  par rapport à une stimulation conventionnelle (DAI uniquement) réduit les hospitalisations pour IC  et la mortalité toutes causes confondues et s’accompagne d’une amélioration du remodelage inverse du VG par rapport à un DAI seul.
Dans l’ensemble, les patients IC à FE réduite bénéficiant d’une stimulation conventionnelle droite doivent être strictement suivis dans la pratique clinique. Pour ceux présentant une stimulation VD intermittente ou permanente, une re-synchronisation doit être effectuée immédiatement sans reporter la procédure à une date ultérieure afin d’éviter ou de réduire le risque d’événements indésirables.

STOPDAPT-3 La stratégie sans aspirine comparée à la stratégie DAPT ne montre pas de supériorité pour les saignements majeurs dans le mois suivant une ACT, et est associée à un signal suggérant un excès d’événements coronaires. La double antiagrégation plaquettaire doit demeurer la stratégie standard au moins 1 mois après l’implantation du stent coronaire.

ADVENT démontre, dans le traitement de la FA paroxystique, que l’innocuité et l’efficacité de l’électroporation ne sont pas inférieures à l’ablation thermique (RF ou Cryo).
Les délais de procédure sont nettement plus courts.
Moins de sténoses des veines pulmonaires avec l’électroporation qu’avec l’ablation thermique.

CASTLE HTx : L’ablation de la FA est-elle possible en cas d’insuffisance cardiaque terminale ?
Pouvons-nous réduire la charge de la FA ?
La fonction ventriculaire gauche s’améliorera-t-elle ?
L’ablation de FA est sûre et efficace chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque terminale.
L’ablation de la FA doit être considérée comme faisant partie des options de traitement standard chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque avancée.
L’ablation de la FA a des effets bénéfiques sur la mortalité et prolonge la durée de vie jusqu’à la nécessité d’interventions chirurgicales type greffe.

DANPACE II : La stimulation atriale est-elle néfaste ? La réduction de la stimulation auriculaire chez les patients atteints d’une maladie du sinus ne réduit pas l’incidence de la fibrillation auriculaire.
La programmation d’une fréquence de base à 40 bpm sans stimulation asservie est associée à un risque accru de syncope/presyncope.

ONCO DVT Study : Chez les patients cancéreux présentant une TVP distale isolée, le traitement par edoxaban pendant 12 mois est supérieur à une durée de 3 mois sur un critère composite : TEV symptomatique récurrente ou décès lié à la TEV.

STEP-HFpEF trial : Amélioration fonctionnelle significative et réduction de poids chez les patients IC à FEVG préservée, obèses et non diabétiques, sous sémaglutide, un analogue du GLP1, à dose élevée.

 Maxime Guenoun

© Fotoflash – Fotolia




Les revenus des médecins en baisse en 2022

Les bénéfices nets comptables moyens des médecins libéraux ont diminué de 7% en 2022 après une augmentation de 9I% en 2021.


Retour à la newsletter

Selon l’Union nationale des associations de gestion agréées (Unasa), les revenus nets moyens de la quasi-totalité des médecins libéraux (27 spécialités sur 34) sont en baisse.

Les revenus des spécialistes sont en baisse

Hors médecine générale, les recettes sont en hausse sauf pour quelques spécialités (angiologie, gynécologie médicale, gynécologie obstétrique, médecin acupuncteur, neuropsychiatrie, stomatologie). La hausse des charges liée à celle de l’inflation (+5I%) et au rattrapage des mesures d’aides mises en place en 2021 plombent cependant les revenus, notamment ceux des allergologues (-9,8I%), des rhumatologues (-9,2I%), des dermatologues (-6,5I%) et des ORL (-6,3I%). Les cardiologues affichent quant à eux une baisse de revenus de 5,2I%.

Les généralistes sont les plus touchés

Les généralistes sont cependant les plus touchés en raison de la stagnation de leur activité. Les revenus moyens des généralistes se montent ainsi à 90I141I€ en 2022 contre 96I333I€ en 2021.

Une revalorisation insuffisante pour compenser la hausse des charges

La baisse des revenus des médecins implique celle de leur niveau de vie. On comprend dans ce contexte que même avec une croissance de l’activité, la revalorisation de 1,50I€ prévue par le règlement arbitral ne suffira pas à compenser la hausse du coup de la vie, l’inflation ayant bondi pour atteindre 10I% sur 2021 et 2022. La hausse du C sera sans nul doute au menu des négociations conventionnelles que syndicats et pouvoirs publics espèrent reprendre prochainement.

Nathalie Zenou

© Everythingposs – Depositphotos




Permanence des soins : l’IGAS rend sa copie

L’IGAS a remis son rapport concernant la permanence des soins en établissements de santé alors que l’enquête annuelle du Cnom confirme que la participation des médecins à la permanence des soins ambulatoire s’est stabilisée en 2022.


Retour à la newsletter

Le rapport IGAS N°2023-009R conclut la mission relative à la permanence des soins en établissements de santé (PDSES), confiée en janvier dernier à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) par le ministre de la Santé et de la prévention. Les inspecteurs ont jonglé avec plusieurs contraintes : le court délai imparti, une absence structurelle de données, un contexte politique sensible et une absence de cadrage budgétaire des mesures susceptibles d’être financées.

Néanmoins, 80 auditions, des réunions de travail avec 300 interlocuteurs et 4 déplacements en région ont permis d’aboutir à la rédaction de ce rapport et des 30 propositions qu’il contient. Les inspecteurs se sont également appuyés sur les résultats de deux enquêtes SOLEN adressée aux ARS et à un panel d’établissements pour obtenir des données dans les territoires (spécialités, répartitions gardes et astreintes, mutualisation, ressources humaines…).

  • La première partie du rapport positionne la PDSES au sein de l’offre de soins et présente un état des lieux réglementaire et opérationnel. Cette partie dresse un certain nombre de constats, notamment :
    • l’absence de dysfonctionnements majeurs et structurels concernant le fonctionnement de la PDSES qui pourraient remettre en question l’équilibre général du système ;
    • des évolutions sociétales en cours et de nouveaux arbitrages des professionnels entre revenus et temps, avec une moindre acceptabilité des contraintes liées à la PDSES.
  • La deuxième partie propose des modalités d’organisation et de pilotage de la PDSES
    destinées à renforcer la confiance et l’adhésion des acteurs.
  • La troisième partie propose de repenser la mise en œuvre de la PDSES autour d’efforts mieux partagés dans les territoires, pour des organisations plus robustes et un fonctionnement plus soutenable.
  • La quatrième partie présente des propositions visant à améliorer la reconnaissance des professionnels en période de PDSES. Dans cette partie, les inspecteurs proposent notamment :
  • de faire converger les modalités d’indemnisation de la PDSES entre les professionnels libéraux et salariés afin de reconnaitre le temps de travail réalisé en garde et d’assurer une équité de traitement ;
  • de simplifier le processus de rémunération de la PDSES des professionnels libéraux intervenant en établissements privés.

Quatre principes pour concevoir une nouvelle PDSES

Les inspecteurs ont posé 4 principes pour dessiner une PDSES rénovée capable de répondre aux besoins de la population :

  • L’opportunité présentée par le renouvellement des schémas régionaux de la PDSES pour procéder à une profonde réorganisation du dispositif ;
  • La nécessité de considérer les enjeux démographiques autant que les enjeux de reconnaissance pour mettre en place une PDSES soutenable ;
  • La définition d’un schéma de mobilisation de la PDSES qui ne repose ni sur une
    obligation généralisée et systématique ni sur le strict volontariat ;
  • Une approche du sujet globale reposant sur la mobilisation de leviers
    pensés et mis en œuvre de manière complémentaire.

Nathalie Zenou

Lire le rapport de l’IGAS


Rapport de l’IGAS

Enquête CNOM sur la PDSA en médecine générale


Enquête CNOM

© DalaProd – Fotolia




Actu-sondage : Été 2023, que faites-vous ?

Les beaux jours s’installent, annonçant les vacances pour bon nombre d’entre nous.
Et vous, comment voyez-vous votre été ? Si vous cherchez un remplaçant, avez-vous pensé à consulter la plateforme CardioLink ?


Retour à la newsletter

© Amedeoemaja /depositphotos




Délais de rendez-vous : les ophtalmos toujours en progrès

Depuis 2019, le SNOF réalise une étude annuelle avec le CSA pour recueillir des données objectives. D’autres statistiques permettent également de confirmer les bons résultats de la spécialité en matière d’amélioration des délais de rendez-vous.


Retour à la newsletter

En décembre dernier, le SNOF annonçait une nette amélioration des délais de rendez-vous dont la médiane est passée entre 2019 et 2022 :

  • de 43 à 30 jours pour les rendez-vous pris par téléphone ;
  • de 42 à 26 jours pour les rendez-vous pris par internet (34 jours pour les cardiologues sur Doctolib).

Le SNOF se félicite de voir ainsi diminuer de 13 jours le délai médian des prises de rendez-vous par téléphone, qui devient inférieur à un mois. L’amélioration est encore meilleure sur internet : les délais se sont améliorés de 38 % et la proportion des premiers rendez-vous obtenus est passée à 25 % (+3 % vs 2021). De plus, 10 % des rendez-vous sont donnés dans un délai de moins de 4 jours, y compris pour des demandes non urgentes (2 jours par internet).

L’objectif est d’arriver à un délai médian de 15 jours (25 jours en moyenne). Ce délai permet en effet à la population de ne pas ressentir une difficulté à obtenir un rendez-vous.

Le travail aidé fait la différence

Par ailleurs, une enquête parue dans Marianne en septembre 2022 montre que l’ophtalmologie, longtemps mauvaise élève de la classe en matière de délais de rendez-vous, se situe désormais au milieu des autres spécialités. Cette progression est à mettre au crédit du recours au travail aidé qui a permis de diminuer les délais et n’est pas encore assez utilisé par les autres spécialités.

Des pôles libéraux pour mailler le territoire

Afin de continuer à améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les zones sous-dotées, le SNOF propose de développer le concept de pôle d’ophtalmologie qui comprendrait un cabinet principal de groupe avec des sites secondaires pour compléter une offre insuffisante dans certaines zones. Cela permettrait également de développer l’offre en orthoptie, encore insuffisante, et d’attirer de nouveaux médecins en proposant une diversification des parcours et une montée en puissance plus rapide.

Les sites secondaires peuvent s’implanter sur de nouveaux sites ou dans le cabinet déjà existant d’un ophtalmologiste partant à la retraite ou encore au sein d’une MSP, d’un ISPIC ou d’un hôpital de proximité.

Cette évolution est nécessaire car la population de ces zones est souvent plus âgée et moins mobile. Elle consulte plus tard, avec des pathologies plus avancées qui nécessite une prise en charge en présentiel.

Nathalie Zenou

Regardez l’interview du Dr Thierry Bour, président du SNOF (20’) 


Interview vidéo

© Peshkova – Depositphotos




Le rapport Charges et produits de la Cnam est disponible

Le conseil de la Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) a publié son rapport annuel dans lequel sont formulées des propositions de formuler des propositions destinées à améliorer l’efficience et la qualité du système de santé.


Retour à la newsletter

Publié chaque année, le rapport « Charges et produits » permet à la caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) de formuler des propositions pour respecter les objectifs de dépenses d’assurance-maladie et garantir le maintien d’un système de santé solidaire, performant et soutenable.

La Cnam travaille à partir d’analyses réalisées sur l’évolution des dépenses et des pratiques, et en s’appuyant sur les recommandations françaises et internationales. Son rapport annuel éclaire les politiques de santé ainsi que les débats se déroulant chaque automne dans le cadre de l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Le rapport charges et produits 2023 prévoit la réalisation de 1,265 milliard d’euros (Md€) d’économies en 2024, dans un contexte de sortie de crise et d’amorce de rétablissement des comptes de l’Assurance-maladie dont le déficit est attendu à 8,2 Md€ en 2023.

La prévention et la prise en charge de certaines pathologies sont abordées de manière spécifique, dont celles de l’insuffisance cardiaque.

Vous trouverez une présentation du rapport dans le n°453 de la revue Le Cardiologue à paraître début septembre.

Nathalie Zenou

© PressMaster – Depositphotos




Cumul emploi-retraite : la Carmf vous accompagne

La Carmf met en place un module pour naviguer dans les démarches liées à l’exonération des cotisations de retraite en 2023 pour les médecins en cumul retraite/activité libérale intégral.


Retour à la newsletter

Le nombre de médecins en cumul retraite/activité libérale augmente régulièrement depuis 2009. il est ainsi passé de 12 467 à 12 607 entre 2022 et 2023. L’âge moyen de la liquidation des droits à pension s’établit pour les médecins à 66 ans et 4 mois.

Prévue par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, une exonération des cotisations de retraite en 2023 est prévue pour les médecins en cumul retraite/activité libérale intégral dont le revenu professionnel non salarié annuel est inférieur à 80 000 €.

Le décret fixant ce seuil étant paru tardivement, la Carmf a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne pourrait pas mettre en place l’exonération suffisamment rapidement pour éviter l’appel du solde des cotisations 2023. Elle procèdera toutefois à la régularisation de la situation pour les médecins concernés dans les 3 mois, sans démarche de leur part (et donc au remboursement du trop-perçu).

Les cotisations sont calculées sur les revenus 2021 (régimes complémentaires et ASV) et sur les revenus 2022 (régime de base). Il est également possible de demander un nouveau calcul des cotisations des régimes de base et complémentaire pour l’année 2023 au cas où los revenus 2023 seraient dès à présents, estimés en-deçà du seuil des 80 000 €.

Nathalie Zenou

Plus d’informations sur le site de la Carmf


CARMF

© Vadimphotos / Depositphotos




Une filière dédiée pour améliorer la prise en charge de l’insuffisance cardiaque

A Saint-Denis (93), le centre cardiologique du Nord a mis en place une filière dédiée pour mieux prendre en charge les patients insuffisants cardiaques.


Retour à la newsletter

laperche_thierry_287x287

Présentation par le Dr Thierry Laperche.

Le centre cardiologique du Nord (CCN) est un établissement hospitalier libéral indépendant créé en 1973, il y a tout juste 50 ans. Une quarantaine de cardiologues y travaillent à temps plein. Le centre accueille également des praticiens spécialistes ayant des activités en connexion avec la cardiologie (chirurgie vasculaire et cardiaque, anesthésie, radiologie, médecine nucléaire, endocrinologie, diabétologie, pneumologie, néphrologie, angiologie et neurologie). Le CCN dispose également d’un centre de réadaptation accessible en SSR et en ambulatoire.

Répondre à l’afflux des patients IC

Comme dans de nombreux autres établissements, l’insuffisance cardiaque est un problème fréquent, responsable d’environ 750 hospitalisations par an au CCN avec une durée moyenne de séjour proche de 5 jours. Pour faire face à cet afflux souvent non programmé, le centre a mis en place une filière dédiée dont l’objectif est d’améliorer le suivi des patients pour diminuer le nombre d’hospitalisations et de ré-hospitalisations. Chaque patient doit être pris en charge rapidement et de manière optimale, qu’il soit hospitalisé ou non.

Une filière complète

Pour cela, le centre dispose, outre ses lits d’hospitalisation conventionnelle ou en SSR :

  • d’un hôpital de jour où peuvent se faire ou bien des bilans de suivi des insuffisants cardiaques, ou bien une cure de diurétiques IV,
  • de liens contractualisés avec la fondation Santé Service, acteur très impliqué dans l’hospitalisation à domicile (HAD), ce qui permet aux insuffisants cardiaques décompensés un retour précoce à domicile avec poursuite des diurétiques IV ou de recevoir des injections de Ferinject à domicile,
  • d’un service de consultations sans rendez-vous où, outre la prise en charge des patients en phase de décompensation débutante ou avérée, des titrations sont également réalisées (une infirmière dédiée est actuellement en phase de formation),
  • de facilités pour orienter les insuffisants cardiaques vers de la réadaptation si possible en ambulatoire grâce à son établissement SSR,
  • d’un suivi de certains patients par télésurveillance (sous la responsabilité des praticiens et non du centre),
  • et surtout d’une coordinatrice d’insuffisance cardiaque, qui fait le lien entre l’hôpital et la ville, en relation avec les médecins généralistes, les infirmières, les EHPAD et les patients, mais qui est également impliquée dans l’annonce au patient de sa pathologie et dans l’éducation thérapeutique faite aux patients et à ses proches.

Des partenaires institutionnels

Pour assurer le fonctionnement de la filière, le CCN a noué différents partenariats :

  • l’ARS Ile-de-France finance une partie du poste de la coordinatrice d’insuffisance cardiaque, en espérant que ce financement pourra être pérenne,
  • la CPAM de Seine Saint-Denis a délégué un technicien au sein du CCN pour faciliter l’organisation du retour à domicile des patients, via la prise de rendez-vous auprès des professionnels de santé impliqués dans le suivi des insuffisants cardiaques, ce dans le cadre du programme PRADO,
  • la fondation Santé Service assure la prise en charge en HAD des patients. Un projet est en cours de structuration pour que les patients décompensés qui se présentent aux consultations sans rendez-vous puissent être pris en charge immédiatement en HAD, si leur état le permet, sans passer par l’hospitalisation conventionnelle,
  • la CPTS de Saint-Denis, à l’initiative du CCN, déploie progressivement un parcours de soins dédié à l’insuffisance cardiaque (avec médecin généraliste, kinésithérapeute, diététicien et IDE). En outre la CPTS a contractualisé un partenariat avec le réseau RESICARD, pour développer au sein de la ville l’éducation thérapeutique chez l’insuffisant cardiaque.

Coordination Nathalie Zenou


Contact : Dr Thierry Laperche


En savoir plus sur le CCN

© Fotoevent.stock – Depositphotos




CARDIO+ : les équipes de soins spécialisées sont déployées !



Retour à la newsletter

Les Equipes de Soins Spécialisés en Cardiologie CARDIO+ sont désormais déployées dans quatre territoires grâce aux quatre premières équipes mobiles (Loire-Atlantique, Allier, Territoire de Fumel dans le Lot-et-Garonne, et Centre-Val de Loire).

La difficulté qu’ont certains patients à accéder aux soins en cardiologie a motivé la création de CARDIO+ – sous l’impulsion du Dr Thierry Garban – par le syndicat des cardiologues qui s’est associé pour cela à tous les acteurs de la cardiologie, du privé et du public (SFC, CNCF, CNCH).

Pourquoi CARDIO+ ?

Les patients ciblés par cette expérimentation article 51 « équipes de soins spécialisés en cardiologie et télémédecine » sont les patients en régions sous dotées ou les patients ne pouvant se déplacer chez un cardiologue sans l’assistance d’un tiers : patients en EPHAD, en SSR ou hospitalisés à domicile, ou tout simplement non mobilisables sans un transport sanitaire. CARDIO+ permet désormais d’obtenir pour ces patients l’avis d’un cardiologue par télémédecine notamment grâce à la réalisation d’une échographie cardiaque à distance avec de l’intelligence artificielle embarquée permettant de la reconnaissance d’images et des mesures semi-automatiques. Toutes les pathologies chroniques cardiovasculaires peuvent être concernées ainsi que l’apnée du sommeil.

Une prise en charge coordonnée

Après analyse de la requête et une réflexion sur la meilleure modalité de prise en charge, une équipe mobile composée d’un personnel paramédical formé pourra se déplacer auprès des patients pour collecter toutes les données cardiologiques nécessaires à la prise en charge du patient. Un suivi au long cours sera ensuite mis en place avec une coordination médecin traitant-équipe de cardiologues de l’ESS ainsi qu’un infirmier en pratique avancée, le tout dans le cadre d’une démarche de parcours en lien avec les GRADeS.

Les premières inclusions ont commencé. Pour adresser des patients, les établissements ou les médecins traitants se rendent sur le site internet de l’ESS concernée et utilisent les outils proposés dans la rubrique « Demander un avis à l’ESS ».

Nathalie Zenou

Vous voulez en savoir plus :


Innov’cardio

Consultez l’Innov’Cardio réalisé avec notre partenaire EthiCare sur les ESS en cardiologie


Contact email – Thierry Garban

Contactez le Dr Thierry Garban, coordinateur du projet au sein du SNC


ESS Pays de la Loire


ESS Nouvelle-Aquitaine


ESS Centre-Val de Loire


ESS Auvergne-Rhône-Alpes

© BiancoBlue – Depositphotos




Cumul emploi-retraites : un décret qui apporte plus de questions que de réponses

Le montant des revenus jusqu’auquel les médecins cumulant emploi et retraite sont exonérés de cotisations CARMF est enfin connu, mais trop de questions demeurent sans réponse.


Retour à la newsletter

Le décret fixant le plafond des revenus permettant aux médecins libéraux de cumuler emploi et retraite tout en bénéficiant de l’exonération des cotisations CARMF est paru au Journal Officiel du 24 juin 2023.

Le montant du plafond de revenus annuels (BNC) pour bénéficier de cette exonération est fixé à 80 000 €. Toutefois de nombreuses inconnues demeurent :

  • Le décret est publié pour l’année 2023. Que se passera-t-il l’année prochaine ?
  • L’année des revenus à retenir n’est pas précisée : s’il s’agit de l’année n-2, comme c’est habituellement le cas pour la complémentaire CARMF et l’ASV, la mesure proposée aura un effet très mitigé puisqu’il ne sera pas possible de revenir sur les chiffres de 2021. Il serait plus pertinent de considérer les revenus de 2023, ce qui permettrait aux médecins proches du seuil de choisir d’adapter ou non leur rythme de travail.
  • L’Etat ne semble pas prévoir de compensation de l’exonération pour la complémentaire CARMF et l’ASV, ce qui laisserait présager d’une hausse des cotisations à terme pour compenser le manque à gagner des organisations.

Nous attendons donc des précisions dans les jours qui viennent. La CARMF devrait revenir vers les médecins concernés par cette nouvelle disposition pour procéder, le cas échéant, au remboursement des cotisations déjà versées.

Nathalie Zenou

Données générales

© Vadimphotos / Depositphotos




Télésurveillance : premières inscriptions sur la liste des activités de télésurveillance médicale

Dès le 1er juillet, quatre indications dont l’insuffisance cardiaque chronique pourront bénéficier de la télésurveillance dans le droit commun grâce à leur inscription sur la liste des activités de télésurveillance médicale (LATM).


Retour à la newsletter

Ces indications sont issues du programme ETAPES : l’insuffisance respiratoire chronique, le diabète, l’insuffisance rénale et l’insuffisance cardiaque. Les négociations se poursuivent concernant la télésurveillance (TS) des porteurs de prothèse cardiaque implantable car ces prothèses sont inscrites sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) depuis 2011 (ETAPES ayant été lancé en 2014).

Pour l’insuffisance cardiaque, les patients concernés sont ceux souffrant d’insuffisance cardiaque chronique (ICC), quels que soient le type et l’étiologie de la maladie et ayant été hospitalisés au cours des 12 derniers mois pour une poussée d’insuffisance cardiaque ou actuellement en classe NYHA 2 ou plus avec un taux de peptides natriurétiques élevé (BNP > 100 pg/ml ou NT pro BNP > 1000 pg/ml).

Certains patients sont inéligibles : patients refusant l’accompagnement thérapeutique ou la transmission des données, ou encore patients se trouvant dans une situation physique ou psychique rendant impossible l’utilisation du DM de TS ou de ses accessoires.

L’inscription sur la LATM est valable trois ans. Les opérateurs (i.e. les professionnels de santé réalisant la TS) bénéficieront d’un tarif de 28 €/mois/patient (vs un forfait fabricants allant de 12,5 € à 50 €/mois/patient – respectivement pour une file active au-delà de 100 000 patients et une file active entre 1 et 4 999 patients). Les assurés participeront à la prise en charge de la TS à hauteur de 40 %.

La durée de prescription est limitée à six mois (trois mois pour le diabète). Une période d’essai d’un mois est prévue, avant évaluation de l’intérêt de la TS pour le patient concerné.

Nathalie Zenou

© Depositphotos – Robuar




Budget 2024 : arrêts de travail et médicaments dans le viseur du gouvernement

La santé est l’un des trois axes qui devrait permettre au gouvernement de réaliser 10 milliards d’euros d’économies (10 Md€) dans le budget 2024.


Retour à la newsletter

Le programme de stabilité 2023 a été construit pour réduire le déficit public à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027. Il s’agit de revenir à la normale après plusieurs années de dépenses exceptionnelles destinées à répondre aux conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Le gouvernement vise ainsi le désendettement du pays grâce à la croissance, au travail et à des économies.

Au moins 10 Md€ d’économies répartis sur trois axes 

  • trois politiques publiques (le logement, le travail et les opérateurs de l’Etat),
  • le verdissement de notre fiscalité,
  • les dépenses de soins.

Concernant les dépenses de soins, le gouvernement souligne qu’elles représentent 50 % de la dépense publique et appelle à la responsabilisation de tous les acteurs, rappelant que le vieillissement de la population et l’essor des technologies de pointe conduisent mécaniquement à une explosion des dépenses.

Les arrêts maladie et les médicaments dans le viseur

  • Arrêts maladie : + 30 % en 10 ans, 16 Mds d’euros de dépenses au total. On peut noter dans ce contexte la poursuite de la montée en charge du nouveau régime d’indemnités journalières (IJ) instauré en 2021 pour les professionnels libéraux.

Cette annonce tombe 10 jours après le lancement début juin d’une campagne de l’Assurance-maladie destinée à mettre sous objectifs (MSO) ou sous accord préalable (MSAP) les prescriptions d’IJ des médecins généralistes gros prescripteurs d’arrêts maladie. La Cnam entend ainsi convoquer 5 000 médecins généralistes à des entretiens confraternels et 15 000 médecins recevront la visite de délégués de l’Assurance-maladie.

  • Prescriptions médicamenteuses

Les généralistes sont ici aussi dans le viseur de Bercy, chacun prescrivant en moyenne l’équivalent de 730 000 € de soins par an (450 € / patient). Les dépenses de confort et de facilité sont notamment visées, qui devraient être limitées pour permettre par exemple une meilleure prise en charge des ALD.

Nathalie Zenou

© Phovoir – Jean-Bernard Nadeau




Médicaments essentiels : bientôt 450 molécules « made in France »

La production d’une cinquantaine de médicaments essentiels va être relocalisée, dont la moitié dans les semaines qui viennent. En tout, 450 molécules sont concernées.


Retour à la newsletter

Les projets de relocalisation des 50 médicaments prioritaires concernent la matière première, le produit fini, ou même les deux. Pour atteindre cet objectif, l’Etat soutient huit nouveaux projets de relocalisation via France 2030, représentant un investissement total de plus de 160 millions d’euros. Les laboratoires concernés sont Interor, Seqens, EuroAPI, Aguettant, Skypharma, Ethypharm, GSK et Benta Lyon.

Un guichet pour la relocalisation

De plus un guichet destiné à faciliter et encourager la relocalisation des médicaments essentiels devrait être ouvert prochainement. L’objectif en est double :

  • soutenir les projets d’extension de capacité et de relocalisation ;
  • financer la mise au point de procédés de production innovants et décarbonés pour renforcer notre compétitivité.

Une première enveloppe de 50 millions d’euros permettra de soutenir les premiers projets.

Les molécules concernées

Les molécules en cours de relocalisation ou d’augmentation des capacités sont la ciprofloxacine, le paracétamol, la morphine, le fentanyl, le propofol, le midazolam, le diazépam, le clonazépam, le rocuronium, le cisatracurium, le suxamethonium, l’adrénaline, la noradrénaline, le méthylprednisolone, l’esoméprazole, le furosémide, le clopidogrel, le salbutamol, le topotecan, le melphalan, le busulfan, la fludarabine, le paclitaxel et l’oxaliplatine.

Par ailleurs, le président Macron souhaite élargir la relocalisation des médicaments au niveau européen à travers le PIEEC (projet important d’intérêt commun européen) santé.

Nathalie Zenou

Vous pouvez consulter les éléments communiqués par le ministère de la Santé et de la Prévention


Gestion des pénuries


Listes des médicaments essentiels

Données générales

© Viktorcap / depositphotos




VivaTech 2023 : la technologie plus haut, plus loin, plus fort… y compris en santé

Viva Technology est le plus grand événement européen dédié aux start-up et à la Tech : plus de 120 000 visiteurs sont attendus, qui rencontreront les quelques 13 000 exposants lors des 4 jours du salon.


Retour à la newsletter

Leaders de la tech, de grands groupes, des acteurs publics et des investisseurs du monde entier sont rassemblés cette semaine pour découvrir les innovations technologiques proposant des solutions innovantes pour répondre aux défis actuels. L’objectif est notamment de permettre aux start-ups de trouver des investisseurs qui leur permettront de se développer.

La santé constitue depuis toujours l’un des grands secteurs d’activité présents à VivaTech. Près de 240 start-ups seront présentes, parmi lesquelles 3 start-ups incubées par le CNRS :

  • One Biosciences qui développe de nouveaux médicaments de précision grâce à une nouvelle approche utilisant l’intelligence artificielle,
  • Resolve Stroke qui améliore la prise en charge des patients en rendant accessible l’imagerie médicale haute définition
  • Mablink Bioscience qui invente des bio médicaments pour lutter contre le cancer.

Par ailleurs, pour la première fois, un village dédié à la santé féminine (« FemTech » – Female Technology) a été installé au cœur de VivaTech. Il héberge des solutions abordant des sujets comme le bien-être féminin, la santé menstruelle, la reproduction et la contraception, la grossesse et l’allaitement, la santé mentale, etc.

De plus, 4 conférences dédiées à la santé auront lieu vendredi 16 et samedi 17 :

  • L’IA et les données au service de la prévention sanitaire : vers une médecine sans médecin ? : L’utilisation de l’intelligence artificielle et des données offrent des capacités infinies en matière de prévention sanitaire, mais quels sont les risques soulevés ? En termes d’éthique et de responsabilité ?
  • Première rencontre avec Miroki/Miroka : Enchanted Tools souhaite améliorer l’expérience des professionnels de santé en introduisant des robots pour les aider dans leurs tâches quotidiennes.
  • Augmenter l’activité physique chez les adolescents : Le point sur le projet Sport & Jeunesse, un groupe de travail dédié à la mise en mouvement des jeunes grâce à l’innovation. La session rappellera les objectifs du projet, les avancées majeures du groupe de travail et présentera les lauréats de l’appel à projets.
  • Le personnel soignant augmenté : Le futur de la santé – German Bionic propose une innovation destinée à prévenir le mal de dos chez les professionnels de santé et faciliter le quotidien des soignants.

Enfin, certaines annonces ont déjà été faites :

  • Le laboratoire Sanofi mise sur l’intelligence artificielle et la science des données pour accélérer les percées scientifiques au service des patients
  • le président Emmanuel Macron a profité de sa visite au salon pour annoncer que l’Etat investira 500 millions d’euros pour développer l’intelligence artificielle.

Nathalie Zenou

© DR




L’atlas de la démographie médicale confirme une diminution des médecins libéraux depuis 2010

L’édition 2023 de l’atlas annuel de la démographie médicale publié par le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) révèle notamment l’érosion de l’exercice libéral.


Retour à la newsletter

D’une manière générale, l’atlas met en lumière la quasi-stagnation des médecins en activité régulière (197 417, soit -1,3 % entre 2010 et 2023) mais aussi l’augmentation du nombre de médecins en activité intermittente et en cumul emploi-retraite.

Concernant les médecins spécialistes libéraux (hors médecine générale), plusieurs éléments ressortent en comparant les éditions 2010 et 2023 de l’atlas, confirmant des tendances déjà connues :

  • une augmentation de la part des salariés (58,7 % vs 54 %), et la diminution des exercices mixtes et libéraux exclusifs (respectivement 11 % vs 13,6 % et 30,3 % vs 32,4 %) ;
  • le retrait de la plupart des spécialités des territoires situés en périphérie de région et éloignés des métropoles régionales, avec une répercussion sur l’accès aux soins et les parcours de soins ;
  • une augmentation du nombre de médecins spécialistes diplômés à l’étranger (hors UE), implantés plus particulièrement dans les territoires sous-dotés ;
  • une hyperspécialisation de plus en plus forte, notamment en cardiologie.

D’autres tendances se confirment également comme la féminisation du corps médical (51 %) et le rajeunissement des médecins (âge moyen : 48,6 ans, avec toutefois de fortes disparités territoriales).

Nathalie Zenou

Vous voulez en savoir plus sur l’atlas 2023 (CNOM) :


Atlas 2023

Les principales données


Atlas – partie 1

Données générales


Atlas – partie 2

Approche territoriale des spécialités médicales et chirurgicales

© BiancoBlue – depositphotos




Les nouveaux visages de votre syndicat : Patrick Montant

Le Dr Montant a 45 ans. Il exerce en Haute-Savoie, après avoir réalisé sa formation à l’université catholique de Louvain (Belgique). Il a notamment effectué 2 années de recherche en imagerie au sein de l’équipe des Professeurs Jean-Louis Vanoverschelde et Bernhard Gerber. .


Retour à la newsletter

1) Quelle cardiologie pratiquez-vous ?

Je suis avant tout cardiologue généraliste au sein d’un cabinet de groupe. S’y ajoute une activité de praticien hospitalier à temps partiel me permettant un contact aux patients hospitalisés, des astreintes, et une activité technique d’imagerie cardiaque qui représente une forme de sous-spécialité (écho de stress et IRM).

2) Quel est votre mission au sein du SNC ?

J’ai l’honneur d’avoir repris le poste de président du syndicat des cardiologues de Haute-Savoie depuis juin 2022. Je me suis ensuite naturellement porté candidat pour intégrer l’assemblée générale et le conseil d’administration du syndicat national.

3) Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

A court terme, j’ai déterminé trois axes de travail :

  • renforcer les liens entre cardiologues du département, par des réunions de groupe, par des soirées scientifiques et par la constitution du premier groupe GAP du département avec l’aide si précieuse de l’UFCV/FormatCœur ;
  • sensibiliser les cardiologues, notamment la plus jeune génération, sur l’intense activité syndicale nationale, et en particulier sur les combats menés pour défendre notre profession ;
  • favoriser l’installation en libéral des jeunes consœurs et confrères.

A moyen terme, j’espère participer à des rapprochements interdépartementaux au sein de la région Auvergne Rhône-Alpes.

Au niveau national, je souhaite participer à la collaboration interrégionale, et peu à peu à m’impliquer dans certaines commissions de travail. Dans cette attente, le syndicat national, et le Dr Thierry Garban en particulier, m’ont fait l’honneur de me faire confiance pour coordonner le projet ESS Cardio+ en Auvergne Rhône-Alpes. Il s’agit d’un projet expérimental piloté par le syndicat avec constitution d’équipes infirmières mobiles capables de réaliser un bilan cardiologique complet, y compris échocardiographique, sur site (domicile, Ehpad, etc.), pour des patients difficiles à mobiliser en zone de désert médical. Ce bilan est interprété à distance par un cardiologue. C’est une solution innovante et prometteuse pour maintenir l’accès aux soins pour tous et sur tout le territoire. S’y ajoutera une prise en charge coordonnée sous forme de parcours de soins, avec interventions d’IPA.

4) Quel serait l’avenir idéal de la cardiologie selon vous ?

Je suis convaincu que le mode de pratique du cardiologue libéral ne peut plus être le mode exercé jusqu’alors et qu’il faut s’ouvrir à de nouvelles méthodes de travail, en particulier la délégation de tâches, le travail coordonné et les outils numériques. Au-delà, de ne jamais perdre de vue l’essentiel : le plus précieux que nous puissions donner à un patient est notre disponibilité et notre bienveillance.

Nathalie Zenou

© NeydtStock / Depositphotos




Proposition de loi Valletoux : des amendements à la pelle



Retour à la newsletter

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale examine cette semaine la proposition de loi du député Frédéric Valletoux relative à l’accès aux soins. Elle sera discutée en séance publique (première lecture) dès lundi 12 mai.

La proposition de loi de Frédéric Valletoux vise à « améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ». Plus de 760 amendements ont été déposés, dont 260 jugés irrecevables. Les députés de la commission travaillent donc sur les 500 amendements jugés recevables et l’on note déjà certaines tendances, la question de la régulation de l’installation des professionnels de Santé libéraux, en particulier des médecins s’étant invitée dans les débats.

Des amendements rejetés ou supprimés… pour l’instant

Les amendements proposant les mesures les plus coercitives ont été rejetés ou seront à nouveau présentés en séance publique. Parmi ces amendements :

  • Un amendement entendait revenir sur le principe de liberté d’installation des médecins libéraux (autorisation de l’agence régionale de santé [ARS] après avis du conseil de l’Ordre départemental [CDOM] concerné).
  • Deux amendements proposaient d’organiser un conventionnement sélectif des médecins en fonction de la zone d’exercice, ou d’imposer aux médecins spécialistes d’exercer pendant trois ans minimum dans les zones sous-dotées après obtention de leur diplôme.

Des amendements votés

La commission a approuvé plusieurs amendements, parfois à l’unanimité, dont plusieurs émanant d’un groupe transpartisan :

  • Un amendement imposant aux médecins souhaitant quitter leur lieu d’exercice, de le signaler six mois à l’avance à l’agence régionale de santé (ARS), sauf cas de force majeure prévu par décret (décès, maladie grave, etc.). Cet amendement concerne également les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes.
  • Un amendement proposant la création d’un « indicateur territorial de l’offre de soins (ITOS) », évaluant « la densité de l’offre de soins médicaux et paramédicaux des territoires, pondérée par leur situation démographique, sanitaire, économique et sociale ». Les zones sous-dotées ou surdotées seraient définies chaque année. Les promoteurs de cet amendement estiment que les outils actuellement disponibles (travaux de l’Ordre des médecins sur la démographie, et l’accessibilité potentielle localisée (APL) définie par la Drees (cf notre prochain numéro de la revue Le Cardiologue n°452) manquent de visibilité et de reconnaissance.
  • Un amendement n’autorisant de toucher qu’une fois tous les dix ans des aides à l’installation dans une zone sous-dotée ou isolée.
  • Un amendement modifiant le guichet unique départemental d’accompagnement à l’installation des professionnels de santé créé par l’article 38 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2023. La mission de ce guichet serait élargie à l’ensemble de leurs démarches administratives, par exemple leur remplacement.

Nathalie Zenou

© Antoine Monat – Fotolia




L’acte CCAM du mois : YYYY001

L’an dernier, nous avions fait une incursion dans le chapitre 19 de la CCAM intitulé adaptations pour la CCAM transitoire (car la quasi-totalité de nos actes sont regroupés dans le chapitre 4, dédié à l’appareil circulatoire) pour aborder les « forfaits » de surveillance cardiologique et notamment l’acte YYYY002, facturable dans nos USIC


Retour à la newsletter

Le libellé CCAM le décrit comme un forfait de cardiologie de niveau 1. Il s’agit d’un acte technique médical (code de regroupement « ATM »), isolé, remboursable et non soumis à une entente préalable, valorisé au tarif de 26,88 € quel que soit le secteur conventionnel du praticien, à facturer par patient, par médecin et par 24 heures, 7 jours au plus.

A la différence du YYYY002, il ne s’applique que dans les secteurs cardiologiques conventionnels (hors USIC ou réanimation cardiaque).

Il est accompagné d’une note détaillée précisant qu’il s’agit d’une surveillance monitorée continue et traitement d’un ou deux malades au maximum hospitalisés sous la responsabilité d’un médecin avec surveillance du tracé ECG, sur oscilloscope et du cardiofréquencemètre, y compris éventuellement les actes habituels d’électrocardiographie et de réanimation et les prises continues ou intermittentes de pression avec ou sans enregistrement et ce quelle que soit la technique.

Peuvent être facturés en supplément et à taux plein (comme pour le YYYY002) la réalisation d’un choc électrique (quel qu’en soit le nombre), la pose ou le changement de cathéter endocavitaire pour une stimulation électrosystolique transitoire, la pose d’un cathéter endocavitaire pour prise de pression dans les cavités droites.

Frédéric Fossati. La Madeleine

© Sudok1/depositphotos




Faire entrer le numérique en santé “dans le quotidien” de tous



Retour à la newsletter

La conférence de présentation de la feuille de route du numérique en santé pour 2023-2027 a permis à François Braun, et aux coresponsables de la délégation ministérielle au numérique en santé (DNS), de rappeler que l’enjeu est de faire entrer les services digitaux dans « le quotidien » des Français et des professionnels.

Le plan comprend 4 axes et 65 objectifs associés. Il prend la suite de la feuille de route lancée en 2019 qui avait permis de rattraper le retard de la France dans le domaine de la e-santé en mettant en place un cadre technique dont Mon espace santé constitue le point central, et un cadre de collaboration entre les acteurs publics et avec l’écosystème.

Plusieurs valeurs guident la nouvelle feuille de route : l’éthique, le caractère universel et humaniste du système de santé français, le principe de souveraineté et la durabilité du système mis en œuvre.

Impliquer les professionnels de santé et former les patients

L’enjeu sera désormais d’amener les professionnels de santé à s’approprier les outils mis en place, en particulier Mon espace santé. Le plan prévoit d’intégrer d’ici 2027 un volet concernant le numérique en santé dans les formations initiales du sanitaire, du médicosocial et du social, qui représente 500 000 élèves par an.

Plusieurs mesures sont prévues pour favoriser l’accessibilité des personnes éloignées du numérique à ces nouveaux outils aux personnes éloignées du numérique, dont la formation de 10 000 médiateurs du numérique en santé d’ici juin 2026.

Quels financements ?

La nouvelle feuille de route sera en partie financée par deux programmes d’investissements :

  • la vague 2 du Ségur du numérique, répartis en deux volets (équipement – 465 M€ et « usage » – 210 M€) ;
  • et la stratégie d’accélération santé numérique (770 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030). Cette somme permettra notamment de financer la formation des professionnels de santé.

Des moyens complémentaires seront nécessaires pour financer le volet cybersécurité dans les établissements. Des discussions sont en cours pour débloquer des moyens pluriannuels.

Le prochain conseil du numérique en santé aura lieu dans six mois et permettra de faire un bilan des six premiers mois de la feuille de route.

Nathalie Zenou

© MacroVector – depositphotos




Accès aux soins : la loi Rist enfin publiée 



Retour à la newsletter

Après un parcours législatif mouvementé, la loi « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » a été publiée au Journal Officiel samedi 18 mai.

Déposée en octobre par la députée Rist et adoptée par le parlement le 10 mai, la loi a pour objectif de favoriser l’accès aux soins en facilitant notamment le recours aux paramédicaux, a été publiée samedi au Journal officiel. Le texte compte 17 articles.

Les mesures qui n’ont pas été retenues

La Commission Mixte Paritaire a supprimé différents éléments :

  • la création de 2 types d’infirmiers en pratique avancée (IPA) : les IPA spécialisés et IPA « praticiens » ;
  • l’indemnisation des rendez-vous médicaux non honorés ;
  • le principe « d’engagement territorial des médecins » qui avait suscité une levée de boucliers chez les syndicats de médecins libéraux.

Les 17 articles de la loi

Article 1er :

  • accès à la primoprescription pour les IPA ;
  • ajout de la Haute autorité de santé (HAS) à la liste des instances consultées pour avis sur le décret en Conseil d’Etat qui fixera les modalités de la primo-prescription ;
  • accès direct aux IPA salariés exerçant dans les établissements de santé publics, privés d’intérêt collectif (Espic) et privés, ainsi que dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS) ;
  • accès direct aux IPA libéraux exerçant au sein de structures d’exercice coordonné (maisons de santé, équipes de soins primaires) ;
  • abrogation des expérimentations de primoprescription et d’accès direct aux IPA prévues par les articles 76 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2022 et l’article 40 de la LFSS pour 2023.

Article 2

  • Autorisation accordée aux infirmiers pour prendre en charge la prévention et le traitement des plaies dans le cadre d’un exercice coordonné, y compris la prescription d’examens complémentaires et de produits de santé.
  • Les modalités doivent être définies par décret en conseil d’Etat.

Articles 3 et 4

  • Accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes et aux orthophonistes exerçant dans des structures de soins coordonnés, et en établissement de santé ou médico-social. Pour les kinésithérapeutes, l’accès direct est limité à 8 séances en l’absence de diagnostic médical préalable.
  • IPA, kinésithérapeutes et orthophonistes établiront un compte rendu des soins réalisés et l’adresseront systématiquement au patient et à son médecin traitant. Ils alimenteront le dossier médical partagé.

A noter que si l’accès direct aux IPA et aux kinésithérapeutes participant à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) est pour l’instant exclu, il fera l’objet d’une expérimentation sur cinq ans conduite dans six départements.

Article 5

  • Création d’un deuxième type d’assistant dentaire aux compétences élargies aux actes d’imagerie à visée diagnostique, aux actes prophylactiques, aux actes orthodontiques et à des soins postchirurgicaux (sous réserve d’une formation complémentaire).

Article 6

  • Mise en place d’un ratio d’emploi des assistants dentaires en fonction du nombre de chirurgiens-dentistes ou de médecins exerçant au sein des centres de santé dentaires.
  • Responsabilité collective de permanence des soins (PDS).

Article 7

  • Instauration d’un principe d’une « responsabilité collective » de participation à la PDS en établissement de santé et en ville

Article 8

  • Simplification de la procédure de mise à jour des protocoles de coopération nationaux.

Article 9

  • Modification des niveaux de formation des préparateurs en pharmacie.

Article 10

  • Modification des conditions de formation pour exercer comme diététicien.

Article 11

  • Extension des compétences des pédicures-podologues (prescription d’orthèses plantaires et de séances de soins adaptés et gradation du risque podologique en cas de diabète).

Article 12

  • Elargissement de l’autorisation reconnue aux opticiens-lunetiers d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste « lors de la première délivrance suivant la prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact » (avec son accord écrit).

Article 13

  • Autorisation accordée aux orthoprothésistes, aux podo-orthésistes et aux orthopédistes-orthésistes d’adapter, dans le cadre d’un renouvellement, les prescriptions médicales initiales d’orthèses plantaires de moins de 3 ans (sauf opposition du médecin).

Article 14

  • Statut de professionnel de santé conféré aux assistants de régulation médicale. Ils passent ainsi de la filière médico-administrative à la filière soignante de la fonction publique hospitalière.

Article 15

  • Patients en ALD dont l’ordonnance renouvelable est expirée : le délai de délivrance exceptionnelle par le pharmacien d’officine passe d’un à trois mois pour éviter les interruptions de traitement.

Article 16

  • Les pharmaciens biologistes sont autorisés à pratiquer des prélèvements cervico-vaginaux dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus.

Article 17

  • Assouplissement du régime d’autorisation des tests, recueils et traitements de signaux biologiques à visée de dépistage, d’orientation diagnostique ou d’adaptation thérapeutique immédiate (Trod), pour permettre leur réalisation par des non-professionnels de santé. Ceux-ci seront désignés par un arrêté pris après avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Nathalie Zenou

* Titre emprunté à un excellent livre de Michael Darmon (édition L’observatoire, mai 2019).

© Antoine Monat – Fotolia




Que doit savoir le cardiologue de l’intelligence artificielle ?

Qu’il nous soit permis de réaliser une prédiction :
l’intelligence artificielle (IA) va révolutionner la pratique de la médecine dès demain.


Retour à la newsletter

Soyons-en certains. La révolution est en marche et il n’existe pas un aspect de la médecine qui va échapper à cette révolution.

Le diagnostic et en particulier le diagnostic radiologique est/sera dans peu de temps systématiquement assisté par une analyse réalisée par une intelligence artificielle. La radiographie du poumon et le scanner thoraco-abdominal seront préinterprétés par une IA radiologique qui proposera une interprétation des anomalies observées, et qui sera ensuite validée par un radiologue.

Une partie de l’analyse réalisée sera produite directement par l’IA et ne relèvera pas de la compréhension humaine (l’analyse pronostique en niveau de gris par exemple pour un scanner thoracique est très difficile à comprendre pour un humain).

Les interprétations de l’IA validée par le radiologue

Le métier du radiologue consistera à valider le compte rendu final qui sera correct 9 fois sur 10 et à corriger (rarement) les erreurs grossières d’interprétation de l’IA.

Par construction, l’IA restera peu performante lorsque la maladie est très rare.
Les ECG seront interprétés par des IA dédiées. C’est déjà le cas actuellement et des modifications peu importantes des ECG ou peu visibles à l’œil nu attireront l’attention de l’IA qui améliorera ainsi le diagnostic cardiologique.

L’échocardiographie sera interprétée par une IA en première intention. Les boucles seront acquises par des manipulateurs échographistes et seront interprétées en première intention par l’IA et validées ensuite par le cardiologue.

Ceci sera particulièrement intéressant pour les échographies fœtales. Identifier les risques d’anomalies cardiaques d’un fœtus par une IA analysant des coupes cardiaques réalisées par un non spécialiste est un projet qui est quasiment abouti en France.

Les prélèvements anatomopathologiques sont déjà stockés sous forme numérique. Ils sont ou seront lus sous cette forme par une IA dédiée qui formulera le diagnostic et le pronostic de manière aussi performante que les meilleurs anatomopathologistes experts dans leur domaine.

Il faut nous adapter à cette révolution et bien la comprendre pour nous y préparer.
Il était donc logique de consacrer un numéro de CardioHebdo à cette nouvelle approche.

Serge Sarzotti

© Elnur – depositphotos




Conseil national de la refondation en Santé : le bilan à 7 mois



Retour à la newsletter

Sept mois après avoir lancé le Conseil national de la refondation en Santé, le ministre François Braun a dressé un bilan de sa première phase et annoncé quelques jalons pour la suite, reposant sur plusieurs piliers : l’éthique, l’équipe, la confiance dans les territoires et le dialogue.

Evoquant les réussites des derniers mois, le ministre a par ailleurs évoqué son souhait de pérenniser les CNR territoriaux dans tous les départements « pour systématiser cette démarche de co-construction sur la base d’un état des lieux partagé et d’objectifs prioritaires d’accès à la santé ».

Quelques précisions du ministre de la Santé

  • la poursuite du travail sur la régulation du système de santé et son bon usage ;
  • la mise en œuvre d’un cadre légal pour lutter contre les dérives des centres de santé dentaires et optiques ;
  • l’engagement d’une réflexion sur le modèle à promouvoir des centres de soins non programmés, pour éviter les dérives ;
  • un travail avec les parlementaires pour interdire à un médecin de démarrer son exercice professionnel par de l’intérim.

Encore une fois, l’hôpital a largement été mentionné : plus grande reconnaissance des soignants choisissant l’hôpital, modalités de déroulement et de la fin des carrières hospitalières, retraites, travail de nuit … Ces sujets seront abordés dans le prochain Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS).

Le ministre entend également refondre le métier d’infirmier et clarifier les besoins démographiques en matière de professions de santé.

Enfin, un travail spécifique sera mené sur la prévention à travers la mise un place d’un comité de pilotage national dédié.

Le travail effectué dans le cadre du CNR sera pris en considération pour élaborer la nouvelle Stratégie Nationale de Santé à la fin de l’année.

Nathalie Zenou

En savoir plus :

Discours de clôture – CNR Santé (3 mai 2023)


Interview de François Braun sur les conclusions du CNR Santé (3 mai 2023)


Lancement du CNR

© sudok1 – stock.adobe.com




Les nouveaux visages de votre syndicat : Marius Popescu

A la rencontre des nouveaux membres du Conseil d’administration du syndicat : le Dr Marius Popescu (CPTS Montreuil – ESSC IDF)


Retour à la newsletter

Le Dr Popescu a 40 ans. Il exerce depuis 2016 en cabinet de ville à Montreuil (région parisienne) et promeut l’exercice coordonné.

1) Quelle cardiologie pratiquez-vous ?

J’exerce la cardiologie non-invasive, la majorité de mon activité représente la consultation et j’ai une activité de tests d’ischémie (écho d’effort, écho de stress) en établissement.

2) Quel est votre mission au sein du SNC ?

Ayant une expérience dans le domaine des CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé), j’ai été missionné pour la partager avec les cardiologues libéraux. Je suis membre fondateur de la CPTS de Montreuil et je fais partir de l’ESSC (équipe de soins spécialisée en cardiologie coordonnées par le Dr Patrick Assyag).

La CPTS et l’ESS sont des dispositifs qui permettent au cardiologue de ville d’améliorer le parcours de soins notamment dans l’insuffisance cardiaque et aussi de réaliser des actions de prévention cardiovasculaire et de dépistage rapide.

Pourquoi un engagement syndical ? et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?

Être syndiqué c’est avant tout trouver du soutien lorsque l’on en a besoin. C’est aussi l’opportunité de faire des rencontres, de participer à des échanges aussi constructifs qu’intéressants. Le monde est en constante évolution et l’évolution est de plus en plus rapide. Le syndicat accompagne ces mutations.

Je voudrais partager avec mes confrères cardiologues, surtout les plus jeunes, l’intérêt de garder dans l’avenir un syndicat fort et moderne.

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

Le principal enjeu actuel est l’accès aux soins de nos patients. Sans un bon ratio professionnels de santé / patients, on ne pourra pas résoudre les difficultés mais on peut l’améliorer en favorisant une médecine du bon sens, notamment en nous coordonnant mieux. 

En étroite collaboration avec la CPTS de Montreuil et l’ESSC Ile de France, je vais entamer plusieurs actions sur mon territoire dans le domaine du parcours de soins de l’insuffisance cardiaque, le développement de la téléexpertise et une meilleure intégration des outils numériques.

Quel serait l’avenir idéal de la cardiologie selon vous ?

Après six années de pratique en ville, j’ai appris que les patients ont besoin d’échanger davantage avec le médecin pour mieux comprendre leur maladie. Les patients qui comprennent leur maladie l’acceptent mieux adhèrent mieux à leur traitement.

Le développement des outils de diagnostic rapide, l’utilisation de l’intelligence artificielle et l’éducation des patients à l’utilisation des appareils médicaux connectés seront certainement l’avenir de la cardiologie.

Si j’avais une baguette magique, le patient entrerait dans mon cabinet en ayant lui-même réalisé toutes ses explorations et mon rôle d’expert serait d’établir le diagnostic et de définir la « feuille de route » humaine.

Nathalie Zenou

© Fanny Douna




La politique est un métier*



Retour à la newsletter

Alors que les projets de loi Rist et Valletoux ont contribué à faire échouer la négociation conventionnelle récente, voilà que le gouvernement remet sur la table, de nouveau via le député Valletoux, une nouvelle proposition de loi « visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ». L’objectif est-il aussi de faire échouer la prochaine négociation conventionnelle et de rendre inopérante une mission confiée à l’IGAS ?

Un bon diagnostic et de bonnes intentions

Le texte de proposition de loi (PL) déposé le 24 avril par un collectif des membres des groupes Horizons et Renaissance et apparentés et mené par Frédéric Valletoux, Laurent Marcangelli et Aurore Bergé, repose sur un diagnostic clair : « La santé est devenue ces dernières années la première préoccupation des Français, de plus en plus nombreux à être inquiets par les difficultés d’accès aux soins… Au premier plan de cette préoccupation figure le besoin de trouver un médecin à une distance raisonnable du domicile, quel que soit l’endroit où l’on habite et dans un délai raisonnable lui aussi. La première préoccupation des Français doit donc être la première préoccupation du législateur ».

La première ministre, Elisabeth Borne, a indiqué que cette proposition de loi aura vocation à intégrer les mesures issues des conseils nationaux de la refondation territoriaux et a affiché sa volonté de voir examiner cette PL en juin afin de « garantir un accès aux soins à chacun, où qu’il vive ».

Le remède est-il adapté ?

Le remède proposé au terme du diagnostic parait cependant loin d’être adapté : qu’on en juge sur deux articles de cette proposition de loi.

  • L’article 4 vise à « rendre effective la participation obligatoire à la permanence des soins pour tous. Il prévoit la possibilité pour le Directeur général de l’Agence régionale de santé d’appeler les établissements de santé publics et privés à contribuer à la permanence des soins hospitalière ».
    Ce que demande la population est d’avoir accès à un médecin, or, en rendant obligatoire la permanence de soins, il est possible que cela diminue l’accès aux soins. En effet, la loi imposant un repos de sécurité après une garde de nuit, il devient possible que les médecins ayant assuré cette garde ne puissent plus travailler le lendemain de celle-ci faisant perdre de nombreux jours de consultations et donc diminuant l’accès aux soins.
    Plus encore, cette mesure risque de décourager les candidats-médecins qui souhaitent un certain équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle à poursuivre leurs études de médecine voire à exercer la médecine praticienne.
    De façon pragmatique, pour favoriser l’accès aux soins, il vaut mieux deux médecins consultant à mi-temps et ne participant pas à la permanence des soins, plutôt qu’aucun médecin…
  • L’article 7 vise à « interdire l’intérim médical à tous les professionnels, médicaux et paramédicaux, en début de carrière, dans des conditions définies par décret ».
    En dehors de son coût, le problème de l’intérim vis-à-vis de l’accès aux soins parait être celui de médecins hospitaliers ou libéraux ayant déjà une forte clientèle et qui arrêtent leur activité stable pour exercer en intérim plus rémunérateur en moins de temps de travail.
    Le professionnel en début de carrière est parfois hésitant sur son futur mode d’exercice et l’intérim peut transitoirement l’aider à envisager ce qu’il fera.
    Lui interdire l’intérim d’emblée plutôt qu’au-delà éventuellement d’une certaine durée d’un tel exercice pourrait ainsi contribuer à décourager certains candidats-médecins à poursuivre leurs études médicales.
    Encore un effet pervers potentiel non adapté à la situation.

La politique est un métier. Proposer des solutions impose de prendre en compte leurs effets pervers potentiels ou évidents. Plus encore, les proposer de façon unilatérale expose à une crispation des acteurs de santé qui ne sont plus envisagés comme partenaires mais comme variables d’ajustement des carences passées.

Et un OVNI : quel est l’objectif réel de l’article 8 ?

  • Enfin, l’article 8 vise à « permettre le contrôle, par les juridictions financières et les organismes de contrôle administratif, des cliniques privées et de leurs sociétés satellites ainsi que des sociétés qui exercent sur elles un contrôle direct ou indirect, en permettant que leur soient transmis les documents comptables et financiers correspondants. »

Faut-il considérer que cette mesure vise à mettre sous tutelle administrative et financière les établissements de soins privés ? Est-ce cela qui permettra de résoudre les problèmes des urgences et de l’accès aux soins ? Et cela, alors que mission a été confiée à l’IGAS de piloter une équipe devant élaborer rapidement des scénarios pour un nouveau modèle de financement des établissements de santé tenant compte des objectifs de santé publique.

Cette mission débutée en février 2023 a pour objectif de concrétiser l’annonce faite le 6 janvier dernier par le président de la République de sortir de la tarification à l’activité pour 2024. Veut-on aussi faire en sorte que les établissements de soins privés refusent toutes les propositions de l’IGAS ?

François Diévart

* Titre emprunté à un excellent livre de Michael Darmon (édition L’observatoire, mai 2019).

© Antoine Monat – Fotolia




Invitation à la remise des Trophées Outil’IC

Assistez en direct à la remise des Trophées Outil’IC qui se tiendra en ligne le vendredi 12 mai prochain de 12h15 à 14h00, en présence de Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance-maladie.


Retour à la newsletter

Selon l’Assurance-maladie, l’insuffisance cardiaque toucherait 2,3 % de la population française adulte et 10 % des personnes de plus 70 ans, soit plus d’un million de personnes. Chaque année, plus de 160 000 personnes sont hospitalisées pour une insuffisance cardiaque et plus de 70 000 décès sont associés à cette pathologie dont la prise en charge constitue un enjeu majeur tant pour les personnes concernées que pour le système de santé.

Afin de soutenir le développement d’initiatives dans le domaine de l’insuffisance cardiaque, le CNPCV et les organisations qui le composent ont créé les trophées de l’insuffisance cardiaque baptisées « les Trophées Outil’IC ». 

Organisé avec le soutien de la Cnam, ce concours est destiné à valoriser et à promouvoir les initiatives portées par les professionnels de santé français et à améliorer le suivi et les prises en charge de l’insuffisance cardiaque.

Les trophées seront remis aux 10 lauréats le 12 mai.

Assister à la cérémonie, en ligne ou directement dans les locaux de la CNAM, est l’occasion de mieux connaître les lauréats, d’échanger avec eux et de découvrir comment leurs outils peuvent vous aider dans votre pratique quotidienne.

Les dix lauréats sélectionnés ont bénéficié d’un accompagnement pour soutenir la diffusion de leurs initiatives qui ont été réparties selon cinq axes thématiques :

  • Santé publique :
    – Détection des patients ne se connaissant pas – CPTS Bray-Bresle (Neufchâtel-en-Bray)
  • Parcours et Numérique en santé :
    – FILEAS – Hôpital Sainte-Muse (Toulon)
  • Nouveaux métiers et Formation :
    – CECICS – CHU Henri-Mondor (Créteil)
    – PIC et PAC – Hôpitaux de Chartes
  • Relation patients/proches :
    – Consultation d’annonce – CHU Le Kremlin-Bicêtre
  • Innovations médicales et organisationnelles :
    – HADENFER – CHU de Poitiers
    – HAD Diurétique – CHU Henri-Mondor (Créteil)
    – DOBU HAD – Hospices Civils de Lyon
    – HELP-IC – CHU de Grenoble
    – HDJ Diurétique – CHRU de Nancy

Ensemble, les cardiologues et l’ensemble des soignants peuvent améliorer la prévention de l’insuffisance cardiaque et la prise en charge des patients qui en sont atteints.


S’inscrire à l’événement en ligne

© DR




Le règlement arbitral élargit le recours au dispositif des assistants médicaux



Retour à la newsletter

Les assistants médicaux (AM) exercent auprès d’un médecin pour lui permettre de libérer du temps médical. Afin d’atteindre l’objectif de 10 000 assistants médicaux à fin 2024, le règlement arbitral simplifie les conditions de financement du recours à un AM.

Les assistants médicaux peuvent exercer trois types de missions :

  • des tâches de nature administrative ;
  • des missions en lien avec la préparation et le déroulement de la consultation (aide à l’habillage, prise des constantes, enregistrement de l’électrocardiogramme, préparation du dossier administratif… ) ;
  • des missions d’organisation et de coordination (prise de rendez-vous…).

Un dispositif encore peu connu

La convention médicale de 2016 prévoyait des aides à l’emploi pour encourager le recrutement des assistants médicaux. Ces aides ont été mises en place par l’Assurance-maladie en 2019 et 4 304 contrats ont été signés à ce jour, 77 % par des médecins généralistes et 23 % par d’autres spécialistes majoritairement des cardiologues. Pour les premiers contrats signés, une augmentation moyenne de près de 10 % de la patientèle médecin traitant a été constatée.

Le règlement arbitral encourage le recours aux AM

Le règlement arbitral (RA) élargit et assouplit le dispositif qui devient accessible aux médecins de secteur 1 et de secteur 2 OPTAM. L’obligation de pratiquer en exercice coordonné, en exercice regroupé ou en zone sous-dense, disparaît.

Par ailleurs, le RA permet désormais le recrutement de l’assistant médical directement par le médecin ou par l’intermédiaire d’un groupe de médecins libéraux ou d’une structure organisée en groupement d’employeurs.

On note que le montant de l’aide de l’Assurance-maladie :

  • diffère selon que l’assistant médical travaille à temps plein ou à mi-temps ;
  • est pérenne ;
  • est dégressif les deux premières années ;
  • est modulé à compter de la 3e année, en fonction de l’atteinte par le médecin des objectifs d’augmentation de sa patientèle ou de sa file active, qui dépendent de leur taille initiale. Si le médecin atteint ses objectifs, le montant de l’aide versée par la Cnam varie entre 36 000 € et 10 500 € selon la taille de la patientèle.

Nathalie Zenou

Le SNC a publié en avril 2022 le numéro 4 d’ Innov Cardio qui présentait le métier d’assistant médical et les outils pour les recruter. Une publication accessible sur internet aux membres cotisants du SNC.

Innov-cardio

© Ressmaster – Depositphotos




Les revalorisations prévues par le règlement arbitral : synthèse pour le cardiologue

Le règlement arbitral a été remis aux ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale le 24 avril. Il prévoit notamment une revalorisation du tarif des consultations.


Retour à la newsletter

Selon le dossier de presse, aucune des revalorisations prévues par le règlement arbitral n’est subordonnée à un engagement territorial.

Des tarifs en hausse de 1,5€

Cette revalorisation s’applique :

  • aux consultations et visites de référence des médecins généralistes qui passent de 25 € à 26,5 € (de 30 € à 31,5 € pour les enfants de moins de 6 ans) ;
  • aux consultations des autres spécialistes de secteur 1, de secteur 2 OPTAM, ou lorsque ces consultations sont réalisées à tarif opposable, qui passent de 30 € à 31,5 € (association d’actes) ;
  • pour les consultations spécifiques au cabinet du cardiologue (donc la CSC) ;
  • à l’avis ponctuel de consultant, et donc l’APC qui passe de 55 € à 56,5 € ;
  • aux consultations complexes qui passent de 46 € à 47,5 €.

Les revalorisations des tarifs des honoraires et rémunérations entreront en vigueur au plus tôt 6 mois après l’approbation de ces dispositions par le ministre de la santé.

Accès aux soins des plus fragiles

Afin de faciliter l’accès de tous à un médecin traitant, il est créé une consultation initiale d’inscription en tant que médecin traitant pour les personnes en affection de longue durée (ALD) sans médecin traitant, valorisée 60 €.

Par ailleurs, le règlement arbitral prévoit l’augmentation du forfait patient médecin traitant de 42 € à 46 € pour les personnes en ALD de moins de 80 ans et pour les personnes de plus de 80 ans sans ALD Comme ce forfait est versé sur une base annuelle, il ne prendra effet qu’à partir de 2024.

Enfin, le nombre de visites très complexes des médecins traitants aux patients en soins palliatifs, est déplafonné (elles étaient jusqu’à présent limitées à 4 visites par année civile).

Nathalie Zenou

© RessMaster




Les nouveaux visages de votre syndicat : Fanny Douna

A la rencontre des nouveaux membres du Conseil d’administration du syndicat : le Dr Fanny Douna, en charge de la Commission « Femmes »


Retour à la newsletter

Le Dr Fanny Douna a 44 ans. Elle travaille en libéral dans le centre-ville de Toulouse, moitié en cabinet (4 cardiologues), moitié en clinique au sein d’une SCM de 10 cardiologues dont elle assure la gérance. Son activité comprend de la cardiologie générale adulte avec des explorations non invasives, notamment des échocardiographies de stress. Elle est également formée en vasculaire et en polygraphie nocturne.

Quel est votre mission au sein du SNC ?

Je suis membre du CA et trésorière de la branche Occitanie du Syndicat depuis quelques années. Au national depuis janvier, j’ai la charge de la nouvelle commission « Femmes », avec la chance d’avoir carte blanche pour la mettre en œuvre et définir ses actions futures.

Pourquoi un engagement syndical ? et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?

Nous avons la chance d’exercer un très beau métier. Notre spécialité est très riche intellectuellement. Pour continuer à effectuer notre métier avec plaisir, il me semble indispensable de s’engager et de prendre position concernant nos pratiques professionnelles, d’être acteurs à part entière de l’évolution de la cardiologie. Cela nécessite de savoir ce que les pouvoirs publics préparent et de faire circuler l’information. Beaucoup de cardiologues ne s’y intéressent pas ou peu au risque de subir des évolutions imposées.

Le SNC mène une réflexion riche dans ce domaine avec des échanges nombreux et sur différents sujets. Les membres du conseil d’administration et du bureau sont accessibles. Ils peuvent avoir des visions parfois différentes selon leurs pratiques. Nous échangeons énormément. Je regrette en revanche que la gent féminine n’y soit que faiblement représentée !

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

J’aimerais que les jeunes cardiologues soient plus sensibilisés aux actions du SNC et participent davantage aux réflexions sur la cardiologie de demain dont ils seront les premiers acteurs. Nous avons déjà mené dans ma région des actions auprès des internes et des chefs de clinique pour leur présenter la pratique libérale et le SNC. J’aimerais aussi que des consœurs cardiologues me rejoignent au sein du syndicat car nous constituons une proportion non négligeable de la profession !

Si vous aviez une baguette magique, quel serait l’avenir idéal pour la cardiologie ?

Dans un monde utopique, je souhaiterais exercer sans avoir besoin de jouer à Tétris® avec un agenda surchargé pour y caser les contraintes administratives et recevoir des patients urgents en prenant le temps nécessaire pour les évaluer correctement, le tout en travaillant en parfaite harmonie avec les différents intervenants médicaux, paramédicaux et administratifs !

Dans ce monde, les instances prendraient en considération notre statut et valoriserait notre travail comme il le mérite. Cela passe par une revalorisation des actes corrélée à l’inflation (ce qui permettrait de revaloriser les salaires de notre personnel qui travaille d’arrache-pied et de moderniser nos outils de travail) ; la possibilité de cumuler les actes quand cela semble nécessaire pour gagner un temps diagnostique précieux ; et, enfin, la possibilité de sanctionner les patients qui n’honorent pas les rendez-vous et nous font perdre un temps médical précieux.

Nous faisons un métier passionnant, enrichissant humainement et intellectuellement. L’idéal serait de continuer à le faire le plus sereinement possible dans l’intérêt de nos patients et dans le respect de nos valeurs.

Nathalie Zenou

© Fanny Douna




Rebâtir le système de santé : un chantier prioritaire pour le président Macron



Retour à la newsletter

Le chef de l’Etat dresse une feuille de route prioritaire comprenant trois chantiers. La santé en fait partie.

Travail, progrès et justice (cette dernière allant de pair avec l’ordre républicain démocratique) constituent les trois chantiers prioritaires du président de la République pour les années à venir.  Au sein du chantier « progrès », la santé occupe une belle place : le président promet en effet de désengorger tous les services d’urgence d’ici fin 2024 et d’attribuer un médecin traitant à 600 000 patients atteints de maladie chronique d’ici fin 2023.

Quid des moyens et de la méthode ?

Si l’intention est bonne et les ambitions grandes, on peut s’interroger sur les moyens et la méthode pour atteindre ces objectifs. La réponse sera donnée la semaine prochaine lorsqu’Elisabeth Borne détaillera sa feuille de route.

Y trouvera-t-on la recette miracle pour renforcer la cardiologie libérale au sein du système de santé ? L’épidémiologie des maladies cardiovasculaires le voudrait. Quant au bon sens des pouvoirs publics, c’est une autre affaire.

Mais qu’Elisabeth Borne et Emmanuel Macron en soient assurés : acteur de terrain, le syndicat national des cardiologues sera comme toujours « force d’action et de bonne volonté » pour participer à la création de la cardiologie de demain.

Nathalie Zenou

© Bruesw




Une commission mixte paritaire modifie la loi Rist



Retour à la newsletter

Adoptée par l’Assemblée nationale, amendée par le Sénat, la loi Rist a fait l’objet d’une ultime révision par une commission mixte paritaire (CMP) rassemblant députés et sénateurs.

La Loi Rist entend améliorer l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé. Sa version initiale avait déclenché la colère des médecins et avait contribué à la rupture des négociations conventionnelles. Les parlementaires sont parvenus à un consensus qui sera examiné par les deux assemblées.

Des mesures supprimées …

Le principe « d’engagement territorial des médecins » a été supprimé, le législateur considérant que cette disposition relève finalement davantage des négociations conventionnelles.

La CMP a également choisi de ne pas retenir la proposition de la députée de créer 2 types d’IPA, spécialisés et « praticiens ». Cette distinction pourrait toutefois être mise en œuvre par voie règlementaire.

L’indemnisation des rendez-vous médicaux non honorés n’a pas été retenue par la CMP.

… et d’autres maintenues avec ou sans modification

Si le principe d’engagement territorial a été supprimé, celui « d’une responsabilité collective de participation à la permanence des soins, tant en établissement de santé qu’en ville » a été maintenu.

L’accès direct aux orthophonistes a été maintenu dans l’ensemble des structures d’exercice coordonné y compris les CPTS.

L’accès direct pour les IPA et les masseurs-kinésithérapeutes a été maintenu en ville (équipe de soins primaires ou spécialisées, centre ou maison de santé) et en établissements mais pas au sein des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), jugées trop hétérogènes.  Dans ces dernières, une expérimentation sera donc menée dans six départements et pour cinq ans, comme prévu par la LFSS pour 2022.

Enfin les parlementaires ont conservé la généralisation du dépistage du cancer du col de l’utérus par les pharmaciens biologistes médicaux et l’élargissement de la liste des professionnels et personnes habilitées pouvant réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique.

Une nouvelle proposition de loi pour évaluer l’offre de soins

Toujours pour lutter contre les déserts médicaux, une proposition de loi transpartisane a été déposée fin mars par le député Jérôme Nury (LR, Orne).

Au menu : régulation de l’installation des médecins et des chirurgiens-dentistes, préavis de 6 mois préalablement à un départ, mesures incitatives, création d’écoles normales de la santé sous forme expérimentale et surtout, création d’un indicateur territorial de l’offre de soins.

Plus d’informations dans une édition à venir !


Consulter le texte de la proposition de loi Nury

Nathalie Zenou

© EmiliaU




Changer de spécialité en cours de carrière : la procédure à suivre

Initialement prévue pour début 2021, la possibilité de changer de spécialité est entrée en vigueur le 1er janvier 2023. Les conditions à remplir et la procédure avaient été précisées dans un arrêté publié en avril 2022.


Retour à la newsletter

Les candidats à la reconversion doivent avoir exercé pendant au moins 3 ans à temps plein pour pouvoir candidater dans un autre DES, ou 1 an à temps plein pour pouvoir candidater à une option au sein de leur DES d’origine (ou à une formation transversale).

Le candidat choisira une seule université et une spécialité et enverra son dossier au plus tard le 30 avril. Celui-ci devra comprendre différentes pièces « permettant d’évaluer les connaissances et les compétences du candidat ainsi que son projet professionnel » (CV, lettre de motivation, justificatifs de formations complémentaires, DU ou DIU).

Les commissions régionales de coordination des 44 spécialités examineront les dossiers avant de rendre un avis écrit. Composées d’universitaires et de médecins hospitaliers, ces commissions tiendront compte du projet professionnel du candidat ainsi que de ses aptitudes et compétences acquises.  

Un quota sera fixé chaque année précisant le nombre de postes réservés aux médecins en reconversion, par discipline et par CHU. Une liste complémentaire sera établie, classée par ordre de mérite.

Une fois admis, les candidats suivront un parcours similaire à celui d’un interne : conventionnement avec un CHU de rattachement, contrat de formation… leur formation pourra néanmoins être aménagée pour tenir compte de leurs expériences antérieures.

Chaque année, 600 à 800 médecins demandent à changer de spécialité. En 2016, l’Ordre avait donné un avis favorable pour 68 % des dossiers. Les généralistes sont les principaux demandeurs, qui souhaitent se consacrer exclusivement à une spécialité qui constitue déjà une grande partie de leur exercice, par exemple la gynécologie, la pédiatrie ou la psychiatrie.

Nathalie Zenou

Modalités d’accès des médecins en exercice au troisième cycle des études de médecine :


Consulter l’arrêté du 25 avril 2022

© Depositedhar




Télésurveillance : encore quelques zones d’ombre



Retour à la newsletter

Un protocole d’accord a été signé par le ministre de la santé, le syndicat national de l’industrie des technologies médicales, France Biotech et France Digitale.

La fin du programme ETAPES prévoit le passage dans le droit commun de la télésurveillance pour cinq pathologies, dont la cardiologie (télésurveillance de l’insuffisance cardiaque et des prothèses implantables – voir CardioHebdo du 14 février 2022 et du 9 mars 2023).

Les grandes lignes du protocole

Le protocole signé fin mars installe un comité de suivi réunissant des acteurs industriels et publics. Il détaille également les tarifs qui seront pratiqués. Les grilles tarifaires devraient rester en vigueur pendant 3 ans. Le taux de TVA proposé (5,5 %) doit encore être validé par Bercy.

En parallèle de la signature de cet accord, l’Assurance-maladie a défini un taux de participation unique pour les assurés : il sera de 40 % (participation aux frais de télésurveillance médicale).

Une grille tarifaire à double entrée

La grille tarifaire prévoit une rémunération fondée sur le nombre de patients inclus dans la file active d’une part (12 tranches de moins de 4 999 patients à plus de 100 000 patients) et le type de bénéfice apporté d’autre part (rémunération par patient croissante selon le bénéficie : bénéfice organisationnel, amélioration de la qualité de vie, réduction de la morbidité et réduction de la mortalité).

Une grille spécifique pour les prothèses cardiaques

A noter que la télésurveillance des prothèses cardiaques fera l’objet d’une grille tarifaire spécifique. En effet, cette activité existe depuis plus de 10 ans. Elle bénéficie d’un recul plus important des acteurs et de tarifs fixés avant l’expérimentation ETAPES. Des discussions sont en cours pour définir des tarifs spécifiques une fois la télésurveillance passée dans le droit commun.

Des trous dans la raquette

On peut noter que le protocole a été signé sans les représentants des professionnels de santé ni des patients. Des associations de professionnels de santé, dont les cardiologues, ont d’ores et déjà critiqué les tarifs fixés pour leur spécialité, les jugeant trop faibles. Par ailleurs, le groupe Air Liquide, principal acteur industriel de la télésurveillance du programme ETAPES, a indiqué qu’il se retirait du marché français.

Enfin, de nombreuses entreprises doivent encore obtenir une certification de conformité au référentiel d’interopérabilité et de sécurité des dispositifs médicaux numériques. Celle-ci est indispensable pour bénéficier d’une prise en charge de l’Assurance-maladie.

Nathalie Zenou

© Everything Possible – Depositphotos




Les nouveaux visages de votre syndicat : François Diévart

Le conseil d’administration du syndicat national des cardiologues a accueilli 13 nouveaux membres à l’occasion de son renouvellement en janvier dernier. Nous publierons les portraits de chacun d’entre eux au fil de l’eau : qui sont-ils ? Comment et pourquoi se sont-ils engagés dans l’action syndicale ? Comment voient-ils la cardiologie de demain ?… Faites leur connaissance !


Retour à la newsletter

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle François Diévart. Après un internat à Lille, un clinicat à Paris, je me suis installé en pratique libérale exclusive à Dunkerque en 1990 au sein d’un groupe de 6 cardiologues qui s’est dissout en 2004 pour mésentente de certains de ses membres (c’est aussi cela la pratique libérale…).

J’exerce depuis en collaboration avec un de mes ex-associés, sans contrat spécifique, mais avec une excellente entente, notamment d’alternance des secrétariats et des vacances et en excellente entente avec plusieurs cardiologues de ville, notamment dans la gestion des examens complémentaires.

J’exerce la cardiologie générale et interventionnelle coronaire, cette dernière comme praticien libéral au centre hospitalier de Dunkerque. J’ai trois domaines de prédilection, la prévention cardiovasculaire, la maladie coronaire et l’insuffisance cardiaque.

Quel est votre mission au sein du SNC ?

Si je n’ai intégré le conseil d’administration du SNC que depuis cette année, je collabore étroitement avec le syndicat depuis au moins deux ans, notamment dans des cellules de réflexion et surtout de communication autour de la revue Le Cardiologue et de la lettre numérique hebdomadaire CardioHebdo. Pour cette dernière, tous les mardis matins à 8h00 nous avons une réunion des divers membres impliqués dans l’élaboration de ces deux revues, permettant de décrypter et analyser l’actualité syndicale de notre spécialité.

En tant que président du comité scientifique du CNCF, je fais aussi le lien entre ces deux instances majeures de la cardiologie libérale, actuellement en coordonnant la rubrique CNCF dans la revue Le Cardiologue, mais en réfléchissant aux actions communes futures.

Pourquoi un engagement syndical ? et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?

Comme membre des conseils d’administration de la Société française de cardiologie, du CNCF et du SNC, j’ai pu amplement constater que les réflexions y sont différentes et que ces trois branches de la cardiologie sont nécessaires et complémentaires pour la qualité et à la valorisation de notre exercice. De toute évidence, les intérêts spécifiques de la cardiologie libérale ne sont pleinement défendus que par le SNC, ce qui justifie mon engagement en son sein. Je pense que la cardiologie libérale, par la liberté d’action qu’elle donne encore aux praticiens reste un socle de la pratique médicale en France.

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

La cardiologie, comme la médecine en général, est confrontée à de nombreux défis qui justifient une réflexion spécifique du SNC, mais aussi au sein du CNCF et de la SFC :

  • un défi organisationnel avec la nécessité d’agir en équipe. Si l’objectif final est simple, offrir la prise en charge la mieux adaptée à un patient donné, les défis sont complexes : Comment construire une équipe ? Par la bonne entente ? Par des liens contractuels ? Par l’exercice dans une structure commune ? Et alors salarié du privé ou libéral exclusif ? Quel service offrir dans un périmètre territorial donné ?
  • un défi lié à l’arrivée massive du numérique, comme les objets connectés et l’intelligence artificielle par exemple, en phase avancée d’évaluation. Elle va probablement profondément modifier nos pratiques. Comment utiliser ces outils tout en gardant l’esprit libéral et sans dépendre des sociétés commerciales gérant ces outils ? Comment concevoir la pratique quotidienne face au patient singulier devenu un « objet connecté entrant dans des algorithmes » ?
  • un défi démographique avec un grand nombre de cardiologues de plus de 60 ans et en parallèle l’arrivée de nombreux jeunes qui n’ont potentiellement pas la même façon de concevoir leur exercice que les plus anciens. Je pense que c’est à ces derniers d’offrir les moyens et outils permettant aux plus jeunes de maintenir une cardiologie libérale de qualité.
  • un défi informationnel et de formation, car la quantité ne remplace pas la qualité : le haut débit d’information parait inversement proportionnel à la qualité. Comment accéder à l’information réellement pertinente et donc comment trier cette information ? C’est probablement par le développement d’outils de formation qu’il faudra agir et toutes les composantes de la cardiologie doivent marcher de façon unie et complémentaire sur ce point. On pourrait ajouter à ce défi le suivant : le désengagement progressif des laboratoires pharmaceutiques du financement de la formation. Cela laisse entendre que la formation pourrait être moins orientée vers les intérêts plus spécifiques de l’industrie, mais aussi qu’elle se raréfiera sauf si les médecins envisagent qu’il est absolument nécessaire de prendre en main eux-mêmes leur formation.

Mon engagement dans les diverses structures de la cardiologie a pour objectif de réfléchir aux façons de répondre à ces défis et à agir.

Quel serait l’avenir idéal de la cardiologie selon vous ? Je vous donne une baguette magique, que faites-vous ?

Avoir le temps, avoir la formation, notamment communicationnelle, avoir l’équipe et le plateau technique, avoir la convivialité avec les divers correspondants afin que le cardiologue puisse être une sorte de chef d’orchestre dont le patient serait l’auditeur d’une sonate qui serait celle de sa prise en charge la mieux adaptée.

© DR




Les nouveaux visages de votre syndicat : Olivier de Saunière

Le conseil d’administration du syndicat national des cardiologues a accueilli 13 nouveaux membres à l’occasion de son renouvellement en janvier dernier. Nous publierons les portraits de chacun d’entre eux au fil de l’eau : qui sont-ils ? Comment et pourquoi se sont-ils engagés dans l’action syndicale ? Comment voient-ils la cardiologie de demain ?… Faites leur connaissance !


Retour à la newsletter

Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis le Dr olivier de Saunière. J’ai 47 ans. Je suis cardiologue en cabinet de ville à Roanne.

Quelle cardiologie pratiquez-vous ?
Je suis cardiologue généraliste. Je pratique en majorité la consultation, mais mes domaines d’expertise sont la prévention cardiovasculaire et l’imagerie cardiaque non invasive, notamment le scanner cardiaque que je pratique à l’hôpital.

Quel est votre mission au sein du SNC ?
Vincent Pradeau m’a proposé d’être l’un de ses vice-présidents. Je débute dans cette mission, je ferai mon maximum pour améliorer les conditions de travail des cardiologues libéraux tout en gardant à l’esprit que nous devons rester au service de nos patients, nous avons une responsabilité dans l’accès aux soins et l’organisation du système de santé. Nous vivons des moments critiques et c’est aux médecins d’être force de proposition.

Pourquoi un engagement syndical ? Et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?
La difficulté d’accès des patients de mon territoire m’a poussé à réfléchir à la réorganisation de ma pratique. J’ai souhaité devenir actif face à ce problème. Grâce à Jean-Pierre Binon qui m’a contacté dans le cadre d’un parcours de soins d’insuffisance cardiaque auquel nous avions fortement contribué localement, je me suis intéressé aux actions du SNC. La dynamique enclenchée sous la présidence de Marc Villacèque m’a séduit. Il m’a permis de participer à de nombreux projets (innov’cardio, recommandations HAS, groupes de réflexions, création d’un GAP…). Je suis satisfait du travail accompli, j’y ai pris beaucoup de plaisir, j’ai rencontré des cardiologues investis.

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?
Etant cardiologue généraliste de ville moyenne, je souhaite valoriser auprès des cardiologues et des internes cette activité passionnante, clinique, humaine, efficace et de qualité. En tant qu’ancien chef de clinique, praticien hospitalier, chef de service, je connais les avantages et les inconvénients du système hospitalier (surtout depuis les 35 heures et la T2A !). C’est la médecine libérale qui pourra sauver l’hôpital et le système de santé.

Je pense qu’il est nécessaire de créer des groupements libéraux locaux pour pouvoir donner une médecine de qualité, un accès à des soins performants dans les territoires. Télémédecine, tests d’effort, imagerie, éducation thérapeutique, rééducation cardiaque, formation des professionnels de santé, tout cela doit pouvoir se faire en ville au sein de groupements. Ce sont ces types de centres répartis sur tout le territoire que j’ai envie de promouvoir au sein du SNC.

Plus généralement, je souhaite défendre l’idée qu’une meilleure organisation doit pouvoir rendre son efficience au système de santé. A chacun son expertise : aux CHU, la médecine de pointe et la recherche ; aux CH, les patients relevant de l’hospitalisation (déstabilisation sévère, patients complexes) ; aux cliniques, les activités interventionnelles ; aux cardiologues de ville, les urgences non vitales, le dépistage, les actes ambulatoires ; aux infirmières de consultation spécialisées (après formation spécifique et protocole avec le cardiologue), le suivi et la prévention cardiovasculaire.

Quel serait l’avenir idéal de la cardiologie selon vous ? (je vous donne une baguette magique, que faites-vous ?)
Je crois que je viens de répondre à votre question. Mais avec du bon sens, de la volonté, de la persuasion, de la pédagogie, je suis persuadé que le pire peut être évité. En ces temps incertains pour la médecine libérale, l’idéal serait que chaque cardiologue s’investisse pour une cardiologie responsable, efficace et de qualité.

© de Saunière




Les ateliers d’imagerie du CNCF : un succès persistant



Retour à la newsletter

Les ateliers d’imagerie du CNCF se sont tenus à Avignon les vendredi 24 et samedi 25 mars 2023 et ont eu, comme chaque année, un succès de participation, de convivialité et de mise à jour des connaissances scientifiques et pratiques dans le domaine de l’imagerie.

Le défi de l’imagerie cardiovasculaire

Le nombre de publications scientifiques relatives à l’imagerie cardiovasculaire est en croissance exponentielle et plusieurs revues médicales lui sont maintenant spécifiquement dédiées. Les progrès sont permis par le développement de la puissance du numérique, par les études épidémiologiques comme les études d’intervention – ce qui améliore progressivement la connaissance des cardiopathies structurelles – mais aussi, en clinique, de la paroi des artères coronaires par exemple.

Les retombées de ces avancées conduisent à modifier la pratique autour de questions du type « Quels examens demander en première intention ? », « Quelles conclusions en tirer ? ». Ainsi, tant l’IRM pour l’évaluation de la structure du myocarde que le coroscanner pour l’évaluation de la maladie coronaire deviennent des examens majeurs pour la prise en charge. La place de l’échocardiographie, notamment dans ses apports au diagnostic et au suivi des patients, se modifie aussi progressivement.

L’apport du CNCF

Face à ces défis, les ateliers d’imagerie du CNCF ont parfaitement rempli leur rôle : informer et former les cardiologues de façon conviviale sur ces nombreuses avancées en privilégiant des sessions à deux ou trois interventions par heure pour permettre la discussion et le débat.

A titre indicatif, voici les titres de quelques-unes des présentations :

  • « Comment suivre un insuffisant cardiaque en échocardiographie ? »
  • « Quelle imagerie complémentaire dans la cardiomyopathie hypertrophique ? »
  • « Imagerie des dissections carotides et vertébrales. »
  • « Insuffisance cardiaque : IRM pour tous ? »
  • « Les pièges à éviter dans le diagnostic en échocardiographie du rétrécissement valvulaire aortique. »
  • « Evolution de la quantification et du retentissement hémodynamique des sténoses coronaires en coroscanner : où en est-on en 2023 ? »
  • Et une lecture d’Hélène Eltchaninoff : « Surveillance et prise en charge des complications des TAVI ».

Le succès a été au rendez-vous, salué par les participants concernant la qualité des communications et le fait que ce congrès constitue une aide majeure pour l’évolution de leur pratique.

logo-cncf-vectoriel_2020_couleur_300x110

Rendez-vous du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2023 à Marseille pour le congrès national du CNCF.

François Diévart (Dunkerque)

© Wavebreakmedia




Changer de méthode : la recommandation 2023 du Think Tank Economie Santé

Créé en 2011 au sein du groupe Les Echos-Le Parisien, le Think Tank Économie Santé est un groupe de réflexion sur l’économie de la santé. Il publie chaque année une recommandation concrète et pragmatique.


Retour à la newsletter

Une meilleure santé, un réel accès aux soins et à la prévention pour tous et une optimisation des dépenses, tels sont les objectifs des experts membres du Think Tank. Médecins, acteurs institutionnels, enseignants, industriels, responsables syndicaux… tous sont acteurs du système de santé. La diversité de leurs profils garantit l’indépendance et l’originalité de leur réflexion.

Un appel à changer de méthode

Partant du constat que les méthodes précédentes ont échoué, la recommandation 2023 du Think Tank Économie Santé en propose une nouvelle « pour impliquer et responsabiliser simultanément et globalement tous les acteurs de santé sur chaque territoire avec un financement dédié, en marquant une rupture ».

Marquer une rupture

Transformer le système, c’est faire en sorte que travaillent main dans la main et au sein de chaque territoire, tous les acteurs qu’ils soient professionnels de santé (ville et hôpital, public et privé, médecins et « paramédicaux », travailleurs sociaux, etc.) ou travaillant pour les pouvoirs publics (ministère de la santé et ses directions, des agences régionales de santé (ARS), Assurance-maladie).

Cela suppose de :

  1. Redonner du sens en clarifiant les objectifs, en renforçant l’attractivité des métiers, en renouvelant le management et en alliant technocratie et pragmatisme.
  2. Créer des « coalitions de santé territoriales », en impliquant et en responsabilisant les parties prenantes avec un financement dédié et une obligation de résultat.
  3. Former mieux et impliquer les parlementaires.


Découvrir les recommandations 2023 du Think Tank

Recommandations des années précédentes

  • Prévention en santé – Créer un choc de cohérence et d’efficacité au plus près des citoyens en clarifiant le partage des responsabilités.
  • La prospective en santé en France.
  • Réformer la gouvernance du système de santé.
  • Huit préconisations pour améliorer la pertinence en santé.
  • Mobilisons l’innovation pour réduire les inégalités de santé.


Consulter les articles et les recommandations du Think Tank

© Everythingposs




Hôpital : la fin de l’intérim médical ?



Retour à la newsletter

La loi « visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification » (avril 2021) prévoit l’encadrement de la rémunération de l’intérim médical. Elle entre en vigueur le 3 avril.

Si l’intérim est nécessaire pour pallier le manque de professionnels, il pose plusieurs problèmes. Les abus de rémunération qu’il suscite (jusqu’à 5 000 € / jour) grèvent les finances des hôpitaux et incitent certains médecins salariés à quitter l’hôpital.

Identifier les établissements en difficulté

L’application de la loi pourrait mettre en difficulté certains établissements. Les agences régionales de santé travaillent actuellement à réaliser une cartographie très fine de l’offre de soins de leurs territoires pour trouver des solutions et garantir l’accès aux soins des populations, y compris en « territorialisant » les équipes médicales hospitalières si nécessaire.

Le ministère n’exclut pas non plus de recourir à des réquisitions de médecins libéraux pour assurer le fonctionnement des services en difficulté. Le secteur privé est également engagé dans cette lutte contre les « médecins mercenaires » (fédération de l’hospitalisation privée et fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires).

Réinvestir les économies

Les pouvoirs publics attendent environ 1,5 milliard d’euros d’économie grâce à l’application de la loi (il s’agit en fait de refuser les factures dépassant les montants prévus). Le ministre de la Santé prévoit de réinvestir cette somme pour améliorer les conditions de travail des praticiens et l’attractivité de ces métiers.

Nathalie Zenou

© Wavebreakmedia




Accès aux soins : un enjeu planétaire



Retour à la newsletter

L’échec des négociations conventionnelles pointe du doigt l’incapacité de la France à répondre à la crise que traverse son système de santé. L’herbe est-elle plus verte ailleurs ?

La France s’enorgueillit de posséder le meilleur des systèmes de santé, mais cette idée est battue en brèche tant par l’allongement des délais pour obtenir un rendez-vous médical que par les chiffres officiels indiquant que 6 millions de nos concitoyens n’ont pas de médecin traitant. La ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé elle-même confesse que 87 % du territoire est un désert médical. (1)

On serait tenté de trouver chez nos voisins des solutions pour adapter aux besoins actuels notre système construit au lendemain de la seconde guerre mondiale. Malheureusement, force est de constater que les systèmes de santé de tous les pays occidentaux sont à bout de souffle.

La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accélérer ou mettre en lumière un processus perceptible depuis plusieurs années (voire des décennies) et amplifié par la crise énergétique. Partout le bilan est identique : d’un côté une explosion des besoins liée au vieillissement de la population et à l’augmentation des pathologies chroniques, de l’autre un manque patent de ressources tant humaines que financières. Aucun Etat ne semble avoir anticipé les organisations et les moyens nécessaires pour répondre aux besoins en santé des populations.

Une situation mondiale à bout de souffle

En France, les médecins font grève et rompent les négociations ; en Angleterre, certains patients, notamment les plus aisés, abandonnent (à contrecœur) le NHS (gratuit et financé par l’impôt) pour la médecine privée ; en Allemagne, des établissements de santé ferment ; aux Etats-Unis, un tiers des 25 plus grandes grèves de 2022 (au moins 1000 travailleurs) ont été le fait de professionnels du secteur de la santé, notamment les infirmiers ; en Chine, certains prônent une libéralisation du système jugé trop bureaucratique et mal organisé. Quant à l’Italie, elle connaît une telle pénurie que certaines de ses régions, comme la Calabre, font appel à des médecins étrangers en masse pour pallier le manque de praticiens.

Déshabiller les pays émergents pour renforcer les systèmes de soins des pays riches n’est toutefois pas la solution. Certains pays d’Afrique tirent en effet la sonnette d’alarme car leurs soignants se laissent tenter par les offres de pays tels que l’Angleterre, au détriment de leurs propres populations.

Si le sujet a pu être occulté pendant des décennies, il apparaît aujourd’hui que l’accès aux soins et la protection de la santé doivent faire l’objet de politiques menées sur le long terme et que ces politiques doivent être concertées et partagées entre les Etats, au même titre que les politiques concernant l’environnement et les migrations. En attendant que ce vœu pieu se réalise, les professionnels de santé, en France comme ailleurs, refusent de s’adapter à une pénurie qui aurait dû être anticipée et qui menace aujourd’hui la qualité des prises en charge.

(1) Agnès Firmin le Bodo sur le plateau de Public Sénat lors du 104e congrès de l’Assemblée des Maires de France (AMF).

Nathalie Zenou

© 1xpert




Épreuve d’effort en cabinet, attention !

Une épreuve d’effort (EE) est associée à un risque d’événements indésirables mortels estimés < 0,01 %, et un risque d’événements nécessitant une intervention médicale < 0,2 %. Toutefois, malgré cette incidence très faible, une observation stricte des contre-indications, des critères d’arrêt et des conditions de réalisation sont nécessaires.

Dr Dany-Michel Marcadet (Paris)


Retour à la newsletter

Les tests peuvent être réalisés en dehors des établissements de santé à la condition UNIQUE et non NEGOCIABLE de respecter strictement les recommandations de la Société Française de Cardiologie (1) suivantes  :

  • Le laboratoire d’épreuve d’effort doit comprendre : soit une unité de soins intensifs cardiaques, soit avoir la possibilité de transférer rapidement le patient vers une unité de soins intensifs cardiaques dans un autre centre médical. Dans ce dernier cas, la salle d’urgence dédiée doit être équipée du matériel nécessaire à la réanimation cardiaque à effectuer en attendant le transfert du patient.
    Il doit posséder le matériel suivant : un téléphone pour appeler les secours ; une source d’oxygène ; un système d’aspiration prêt à l’emploi ; un ou plusieurs ergomètres ; un enregistreur d’électrocardiogrammes (ECG) à 12 dérivations avec surveillance permanente du tracé (au moins trois dérivations simultanées) ; un dispositif de mesure de la pression artérielle (PA) et un chariot d’urgence avec un défibrillateur.
  • Avant l’EE, le patient doit recevoir une information orale, notamment sur les avantages, les risques et les alternatives possibles à l’examen, en plus des informations écrites sur le formulaire de consentement qui doit être signé et inclus dans le dossier du patient (voir modèle sur sfcardio.fr), conformément à l’articleL1111-2 du code de la santé publique.
  • L’EE doit être menée sous la responsabilité d’un cardiologue. Pendant une EE ou EEVO2, le laboratoire doit être en mesure d’assurer une réanimation cardiaque effectuée par le cardiologue avec l’aide d’un assistant qualifié (technicien, paramédical ou médecin), formé régulièrement en EE, EEVO2 et aux gestes d’urgence (attestation de formation de niveau 1 en gestes et soins d’urgence).

Des conséquences au non-respect des recommandations

Il est donc absolument prohibé de réaliser un test d’effort seul dans son cabinet, il faut être deux au minimum. Le nom respect de ces recommandations expose bien entendu à de lourdes sanctions en cas d’incident qui serait alors systématiquement considéré comme fautif.

Il est hautement souhaitable de le faire dans des structures médicales de groupe ou ces conditions de sécurité peuvent être beaucoup plus facilement mises en place.

(1) French Society of Cardiology guidelines on exercise tests (part 1): Methods and interpretation.  Marcadet DM, Pavy B, Bosser G, Claudot F, Corone S, Douard H, Iliou MC, Vergès-Patois B, Amedro P, Le Tourneau T, Cueff C, Avedian T, Solal AC, Carré F. Arch Cardiovasc Dis. 2018 Dec;111(12):782-90. Epub 2018 Aug 6. PMID: 30093254.

© Wavebreakmedia




Qui veut la peau de la télésurveillance en cardiologie ?

Le passage de la télésurveillance dans le droit commun s’accompagne d’une diminution des forfaits pour la télésurveillance de l’insuffisance cardiaque et des pacemakers. Au risque de remettre en question son utilisation.


Retour à la newsletter

La télésurveillance (TS) a été lancée en 2017 à travers l’expérimentation ETAPES (expérimentations de télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé) qui a permis sa prise en charge dérogatoire dans cinq pathologies : le diabète, l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale, l’insuffisance respiratoire et la surveillance des prothèses cardiaques.

La TS de l’insuffisance cardiaque concerne aujourd’hui 18I000 patients (moins de 1I000 pour les autres pathologies). Plusieurs études démontrent qu’avec des alertes bien faites, on peut éviter les hospitalisations et augmenter l’espérance de vie des patients.

ETAPES : partage des tâches et des forfaits

Dans le cadre d’ETAPES, un forfait était alloué à l’équipe soignante en cardiologie et à l’industriel, celui-ci se chargeant de la formation des patients pour la prise en main du dispositif et de la gestion des pré-alertes. Les forfaits s’élevaient à 170I€ pour la TS de l’insuffisance cardiaque et 65I€ pour celle des pacemakers (PM) sur six mois.

Le droit commun : travailler plus pour gagner moins

Le programme ETAPES arrivant à son terme, les négociations sont en cours pour définir les modalités du passage de la TS dans le droit commun et son utilisation pour le suivi de l’ensemble des pathologies. Or, pour la cardiologie, la proposition actuelle comporte notamment la diminution des forfaits (168I€ pour la télésurveillance de l’IC et 60I€ pour celle des pacemakers), une augmentation des tâches administratives (facturation mensuelle et non plus semestrielle, soit six fois plus de factures à faire puis à traiter) et un transfert de tâches des industriels vers les équipes soignantes qui seraient désormais chargées de gérer le paramétrage du dispositif, la formation du patient au dispositif et la gestion des événements artéfactuels et des pré-alertes.

Des conséquences prévisibles

Plusieurs scénarios se profilent :

  • la diminution de la TS ou sa reprise par des structures qui suivront les patients et traiteront les données hors hexagone, favorisant une médecine low costI;
  • la nécessité de convoquer plus souvent les patients et donc de diminuer l’offre de soins disponible, dans un contexte de pénurie des soignants.

L’industriel historique de la télésurveillance, Air Liquide, a déjà annoncé sa décision de quitter le marché français, laissant la place aux start-ups condamnées à faire du chiffre et du volume pour asseoir leur pérennité, parfois au détriment de la qualité.

Face à cette situation, le SNC avec le CNPCV, le groupe d’insuffisance cardiaque de la SFC et les association de patients, se sont mobilisés et ont écrit plusieurs courriers au président de la République, à la Première ministre ainsi qu’au ministre de la Santé. Ceux-ci demeurent sans réponse.

Nous voulions croire en la promesse d’une France à la pointe de la technologie en santé. La potion est amère.

Nathalie Zenou

© RessMaster




Radiation du remboursement des guides de mesures du flux de réserve coronaire de la LPPR



Retour à la newsletter

Les guides de mesures du flux de réserve coronaire (FFR) ont été radiés de la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR) le 1er mars alors qu’ils permettent d’améliorer la prise en charge de la maladie coronaire notamment pour les patients ayant des lésions coronaires angiographiquement intermédiaires.

Cette mesure est désapprouvée par les cardiologues interventionnels qui arguent que des études récentes indiquent que ces guides pourraient diviser par 4 la mortalité à 3 ans chez certains types de patients et qu’ils sont économiquement efficients en limitant la pratique d’actes non nécessaires et en divisant par 2 la ré-hospitalisation à 3 ans. Malgré cela, leur utilisation est inégalement déployée en France où le taux d’utilisation moyen est d’environ 10%, très inférieur à celui que l’on observe chez nos voisins européens où il approche les 30%.

Une radiation facteur d’inégalité d’accès aux soins

La radiation des guides de mesures du flux de réserve coronaire de la LPPR va restreindre l’accès à leur utilisation, qui sera encore plus inégale sur le territoire.

Cette radiation sans réintégration de la masse financière est une première et revient à une perte de financement directe pour les établissements qui utilisent ces produits.  De plus, cette décision a été prise sans véritable dialogue avec les parties prenantes et seulement 2 mois avant sa mise en œuvre. Elle va conduire à réduire les efforts consacrés par la communauté médicale pour une meilleure prise en charge des patients en mettant en difficulté les établissements, les pôles d’activités, les patients et les professionnels de santé qui verront l’accès à ces technologies limité car leur déploiement nécessite de l’investissement budgétaire et humain.

Appel à la mobilisation

Président de la Société Française de Cardiologie et Vice-Président du CNPCV, le Pr Christophe Leclercq appelle les cardiologues et les médecins dans leur ensemble à se mobiliser pour convaincre le ministre de revenir sur cette radiation. Une pétition circule, à lire, signer et relayer au maximum.


Accédez à la pétition

Nathalie Zenou

© Krakenimages.com




Qu’est-ce qu’un règlement arbitral ?

Les négociations conventionnelles ayant échoué, la solution du règlement arbitral s’impose. De quoi s’agit-il ?


Retour à la newsletter

Le code de la Sécurité sociale prévoit qu’en cas de rupture des négociations préalables à l’élaboration d’une convention ou d’opposition à la nouvelle convention, un arbitre arrête un projet de convention ou d’accord dans le respect du cadre financier pluriannuel des dépenses de santé (article L162-14-2 du Code de la Sécurité Sociale).

Ce règlement arbitral est pris pour une durée de cinq ans. Toutefois les partenaires conventionnels doivent engager de nouvelles négociations dans les deux ans.

A quoi sert le règlement arbitral ?

En l’absence de convention, le règlement arbitral assure le remboursement des assurés sociaux. S’il ne reprend pas forcément la convention en cours, c’est souvent le cas. Il peut également mettre en œuvre des mesures proposées par la convention refusée par les syndicats.

Quel est le rôle de l’arbitre ?

A compter de sa prise de fonction, l’arbitre désigné a trois mois pour transmettre un projet de règlement arbitral. Au cours de ce délai, il rencontre et entend les représentants de l’assurance maladie et des syndicats représentatifs mais il peut se passer de leur accord. En revanche, les ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale doivent approuver le règlement arbitral.

Qui sera l’arbitre ?

Désignée avant le début des négociations, Annick Morel est inspectrice générale honoraire des affaires sociales (IGAS). Elle a présidé la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) et le Haut-conseil pour l’Avenir de l’Assurance-maladie (HCAAM). Les syndicats avaient accepté sa nomination proposée par la Cnam.

Et si je ne veux pas du règlement arbitral ?

Comme pour la convention, si vous ne souhaitez pas être concerné par le cadre imposé par le règlement arbitral, vous pourrez adresser un courrier dans ce sens à votre caisse primaire d’Assurance-maladie (CPAM). Attention, cela revient à vous déconventionner.

Nathalie Zenou

© RessMaster




Négociations conventionnelles : chronique d’un échec annoncé



Retour à la newsletter

Après 4 mois de négociations avec l’Assurance-maladie, les syndicats représentatifs ont refusé de signer la nouvelle convention médicale.

Plusieurs éléments permettent d’expliquer l’échec des négociations engagées début novembre :

  • Alors que les négociations se déroulent en principe entre l’Assurance-maladie et les syndicats représentatifs, plusieurs acteurs se sont invités autour de la table, directement ou indirectement, et ont parasité les négociations. Les propositions de projet de loi déposées par les députés Stéphanie Rist et Frédéric Valletoux en sont un exemple.
  • Les revalorisations proposées représentaient 1,5 milliards d’euros, mais elles étaient réparties de manière très inégalitaire entre la médecine générale (70I% des revalorisations prévues) et la médecine de spécialité. Elles ne devaient intervenir qu’à compter d’octobre 2024.
  • Le contrat d’engagement territorial (CET) proposé laissait près de 70I% des spécialistes en dehors des revalorisations tarifaires. Or les contraintes économiques qui pèsent sur notre économie n’empêchent pas de continuer à financer les établissements de soins à coups de milliards d’euros perfusés dans l’hôpital public, sans pour autant répondre aux besoins de la population.
  • Enfin et surtout, les propositions faites par la Cnam ne permettront pas d’optimiser l’exercice de la médecine spécialisée ni de lutter contre la désertification médicale ni encore moins de redonner de l’attractivité au métier.

Il est temps d’engager une vraie réflexion sur la médecine de ville, notamment la médecine de spécialité, comme l’a fait la cardiologie avec son livre blanc en 2021. Ce travail est indispensable pour proposer des solutions pragmatiques et obtenir les moyens de l’inscrire dans le système de santé pour que les médecins jouent pleinement leur rôle de prescripteurs et de coordinateurs de parcours.

Nathalie Zenou

© Gampol.Photo7380




Les infirmiers, ça s’en va et ça ne revient pas

Selon une enquête du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), un tiers des étudiants entrés en instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) en 2019 n’a pas été diplômé en juillet 2022.

Avec cette seconde enquête du genre, le Cefiec entend disposer de données objectives pour comprendre notamment les ruptures de parcours. On note que la moitié seulement des IFSI y ont répondu.

Fatale première année

Les chiffres recueillis montrent une déperdition entre la première et la deuxième année, puisque 18,5I% des inscrits en première année en 2021 n’étaient plus présents en deuxième année, dont 12,95I% de suspensions (interruption, exclusion…) et, 5,20I% de redoublements.

Niveau trop élevé et manque d’encadrement

Selon le Cefiec, cet abandon peut avoir plusieurs causes, parfois cumulées, par exemple la différence de niveau entre le niveau des étudiants à la sortie du lycée et celui attendu en première année d’IFSI et la méconnaissance du métier d’infirmier.
Il apparaît que beaucoup d’étudiants ne disposent pas des compétences nécessaires pour procéder aux analyses des situations cliniques qui leur sont présentées. Le Cefiec pointe également du doigt les défauts d’encadrement rapportés par les élèves pendant les stages.

Plusieurs pistes sont proposées pour remédier à la situation

  • Mieux faire connaître le métier et les études d’infirmier grâce à un partenariat entre les enseignants et les formateurs IFSI, l’organisation de journées portes ouvertes et la nomination d’étudiants « ambassadeurs ».
  • Mettre en place un dispositif de pré-rentrée pour effectuer une remise à niveau en cas de niveau scolaire insuffisant.
  • Imaginer des dispositifs du type « cordées de la réussite » afin de favoriser la transmission entre étudiants.
  • Mieux accompagner les étudiants pendant leur scolarité, avec notamment une lutte contre la précarité et un meilleur accès aux soins.

Nathalie Zenou

© Depositedhar




La Loi Rist modifiée par les Sénateurs

Les Sénateurs ont adopté la loi Rist après en avoir modifié plusieurs points importants.

L’article 1er sur la primo-prescription a ainsi été modifié pour l’autoriser pour des actes et traitements définis après avis de l’Académie de médecine, de la HAS et des représentants des professions, et par décret du Conseil d’Etat.

Modification des mesures concernant les paramédicaux

De même, les sénateurs ont supprimé la distinction instaurée par les députés entre IPA spécialisés et praticiens. Ils estiment par ailleurs que les CPTS ne devraient pas figurer parmi les structures autorisant l’accès direct à tous les paramédicaux concernés par la loi et ont également fait passer à 5 le nombre de séances en accès direct chez le kiné au lieu des 10 proposées par les députés.

Les médecins respirent un peu mieux

Les Sénateurs ont de plus ajouté une indemnisation pour les médecins au titre des rendez-vous non honorés (le principe d’une telle indemnisation pose toutefois plusieurs questions) et ont supprimé les dispositions relatives à la responsabilité collective des professionnels et logiquement, l’article sur la « valorisation de l’engagement territorial des médecins ». Enfin, les occupants du Palais de Luxembourg ont supprimé l’article sur l’accès direct au spécialiste.

Le texte est retourné à l’Assemblée Nationale le 15 février. Il y est examiné par la Commission des Affaires sociales avant de repasser devant l’ensemble des députés.

Nathalie Zenou


Consulter le dossier législatif 

© Sénat.fr




Manifestations et reculades



Retour à la newsletter

Les médecins ont manifesté mardi à l’appel des syndicats. Leur mobilisation semble porter ses fruits..

Environ 5I000 médecins ont manifesté ce mardi 14 février à Paris, répondant à l’appel d’une quinzaine d’organisations syndicales. Si les libéraux composaient l’écrasante majorité du cortège, les médecins hospitaliers n’en étaient pas absents pour autant.

Les négociations en sont-elles vraiment ?

La manifestation avait pour objectif de dénoncer la proposition de projet de loi (PPL)[1] de la députée Rist. Celle-ci prévoit l’accès direct aux consultations IPA en structure coordonnée et leur autorise la primo-prescription. Elle met également en place un « engagement territorial » des médecins et instaure leur responsabilité collective en matière de permanence des soins.

Outre l’opposition à cette PPL en cours d’examen au Parlement, la mobilisation des médecins visait également à protester contre la tournure prise par les négociations conventionnelles, en particulier les premières propositions de revalorisations (1,50 euro pour l’ensemble des médecins libéraux).

Front uni des médecins contre le PPL Rist

L’opposition à la PPL Rist a conduit les syndicats d’internes, SOS Médecins, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) et des syndicats de praticiens hospitaliers à se joindre à la mobilisation des libéraux. Ce sont notamment les mesures prévoyant l’accès direct aux consultations IPA et la possibilité pour eux de réaliser les primo-prescriptions qui suscitent la colère des médecins.

Tous demandent le maintien du principe selon lequel nul ne peut exercer la médecine s’il n’est pas médecin. Celui-ci pose le diagnostic et élabore la stratégie thérapeutique en intégrant et coordonnant les autres catégories de soignants. Revenir sur ce principe reviendrait à entériner l’inégalité d’accès aux soins dans les territoires sous-dotés et met en danger la qualité et la sécurité des soins.

Prudence des pouvoirs publics

Lundi, on apprenait que le député Frédéric Valletoux retirait sa PPL sur la fin de la liberté d’installation… pour la réécrire.

Le ministre de la Santé a, quant à lui, estimé qu’une revalorisation de la consultation à 30 euros ne serait « pas absurde » (mais en incluant la notion d’engagement territorial). Le directeur général de l’Assurance-maladie, Thomas Fatome, appelle les syndicats à reprendre les négociations.

La mobilisation des médecins semble inciter les pouvoirs publics à la prudence. Encore faut-il qu’elle dure dans le temps et que la volonté de négocier existe bel et bien.

Nathalie Zenou

(1) La proposition de loi, ou PPL dans le jargon parlementaire, est un texte de loi déposé à l’initiative d’un ou de plusieurs parlementaires. La PPL n’est pas soumise à une délibération du Conseil des ministres ou à un avis du Conseil d’État.

© DR




Rendre du temps au médecin… ou pas

Quinze mesures pour réduire les tâches administratives des médecins ou le miroir aux alouettes ?


Retour à la newsletter

Rendre du temps médical aux médecins figurait parmi les priorités du ministre François Braun qui a donc présenté 15 mesures destinées à réduire leurs tâches administratives et regroupées en 5 axes :

  • faire des certificats médicaux obligatoires l’exception ;
  • transmission des pièces justificatives par les médecins libéraux à l’Assurance-maladie : « vers le zéro papier » ;
  • faciliter la gestion administrative des patients en affections de longue durée (ALD) : « limiter les sollicitations inutiles pour les médecins libéraux » ;
  • intégrer les outils du numérique en santé dans la pratique quotidienne des médecins ;
  • fluidifier les relations entre l’Assurance-maladie et les médecins libéraux.


Cliquez ici pour accéder aux détails des mesures

Des réactions mitigées

Les syndicats ont accueilli l’annonce avec circonspection. De nombreuses mesures parmi celles présentées existent déjà mais ne sont pas appliquées, comme par exemple la fin des certificats pour le sport qui nécessitent un vrai travail auprès des acteurs concernés.

Quant à d’autres, comme la dématérialisation, elles ne sont pas de nature à faire gagner du temps au médecin qui devra toujours saisir les informations demandées, mais sur un formulaire en ligne – avec un outil chronophage et plus ou moins simple d’utilisation en lieu et place d’un document papier.

Des mesures absentes

Certains regrettent l’absence de mesures plus significatives telles que l’auto&déclaration des arrêts de travail très courts, la fin des prescriptions médicales de transport, des lits médicalisés ou encore de certains soins infirmiers comme la toilette.

Nathalie Zenou

© Kraken Images




Vincent Pradeau, président du Syndicat des cardiologues

Nouvellement élu président du Syndicat national des cardiologues, Vincent Pradeau nous présente sa vision de l’avenir de la profession.


Retour à la newsletter

Vincent Pradeau, qui êtes-vous ?

J’ai 53 ans, je suis marié. Mon épouse est médecin urgentiste, praticienne hospitalière au CHU de Bordeaux et nous avons trois enfants de 25, 23 et 19 ans.  Je suis périgourdin d’origine, j’ai grandi à Limoges où j’ai fait mes études de médecine. Je suis bordelais d’adoption depuis mai 1994, début de mon internat, et viscéralement girondin de cœur et d’esprit.

Quel cardiologue êtes-vous ?

Je suis installé depuis 2003 dans la métropole bordelaise sur la rive droite de la Garonne dans un cabinet plurispécialiste de quatre cardiologues et une endocrinologue-diabétologue. Je fais des consultations avancées dans une maison pluriprofessionnelle dans l’entre-deux-mers à Langoiran, patrie d’Alain Giresse. Nous sommes membres des deux CPTS qui nous sont géographiquement proches.

J’ai une activité de cardiologie générale avec une forte inclinaison pour l’imagerie, la prise en charge en ville de l’insuffisance cardiaque et la prévention cardiovasculaire. Nous partageons avec un autre cabinet de cardiologie, un plateau technique non invasif complet sur la polyclinique Bordeaux Rive Droite, membre du groupe régional GBNA Santé.

Quel syndicaliste êtes-vous ?

J’ai toujours eu des engagements transversaux : de délégué de classe à représentant au conseil d’administration de mon lycée, de représentant des internes de cardiologie au CHU de Bordeaux puis à celui des chefs de clinique de cardiologie jusqu’à la présence au sein du bureau de l’Amicale des cardiologues de Bordeaux et d’Aquitaine (ACBA) qui est notre organisme de formation régional.

C’est assez naturellement que je me suis rapproché du syndicat régional des cardiologues à l’époque de la seule Aquitaine. Les premières rencontres avec Joël Ohayon avant mon installation n’ont pas été nécessairement des plus faciles, mais il est rapidement devenu mon mentor syndical, m’amenant avec lui comme délégué à l’assemblée générale annuelle du syndicat national pour la première fois en 2006 ou 2007, le plus souvent en compagnie de Georges Fel qui a également joué un rôle important dans l’apprentissage du padawan syndicaliste que j’étais. Le président d’alors était Jean-François Thébaut. Sa maîtrise des arcanes de l’organisation du système de santé ainsi que sa vision humaniste et organisationnelle des soins m’ont fasciné.

J’ai été élu pour la première fois au conseil d’administration du SNC sous la présidence d’Eric Perchicot (2014) et c’est à Jean-Pierre Binon que je dois d’être entré au bureau en 2016.

Soutenir la candidature de Marc Villacèque en 2020 était une évidence. La campagne a été violente, l’élection difficile mais je pense que cette difficulté nous a soudés autour de lui et permis d’affronter moins de deux mois après l’élection le tsunami qu’a été la pandémie. Être son secrétaire général dans ces conditions difficiles a été pour moi une incroyable expérience humaine, et voir dans ces conditions le nombre d’adhérents, ne pas s’effondrer et repartir à la hausse est vraiment une récompense. Cela ne crée bien sûr que des devoirs à la nouvelle équipe.

Quelle est votre analyse du contexte actuel ?

Cette nouvelle mandature avec un conseil d’administration renouvelé et une équipe dynamique déjà mobilisée s’ouvre dans un contexte global chargé : une guerre à l’est de l’Europe avec des risques de déstabilisation globale à chaque instant ; une crise énergétique qui lui est en partie liée et fait peser des contraintes économiques importantes qui n’épargneront pas les cardiologues ; un cycle inflationniste en cours, inédit depuis plus de 40 ans… Cela met à mal la rémunération des cardiologues autant que les budgets sociaux.

Le contexte social est également électrique sur le plan social avec une forte mobilisation contre la réforme des retraites dans un contexte post-Covid où s’impose une transformation radicale du rapport au travail dans la société.

Pour ce qui est du domaine de la santé, les négociations conventionnelles en cours sont plus que difficiles, guidées en filigrane par les contraintes budgétaires. La politique de la santé se décide manifestement plus à Matignon et à Bercy qu’au ministère de la Santé ou à la CNAMTS. Il n’est pas exclu que ces négociations achoppent et que nous nous retrouvions dans quelques semaines sous le régime d’un règlement arbitral qui peut vite devenir arbitraire.

Les cardiologues prennent leur part de ces négociations et leur force de proposition est reconnue. Plusieurs de nos représentants sont présents au sein des délégations d’Avenir Spé et de la CSMF. Je tiens ici à particulièrement souligner le leadership de Marc Villacèque en la matière. S’il a quitté la présidence du SNC, Marc demeure au sein de l’équipe de l’équipe dirigeante pour porter haut la parole de notre syndicat, notamment auprès de la CNAMTS.

Président, quelle sera votre action ?

C’est fidèle à l’impulsion que Marc a donnée depuis trois ans que je souhaite poursuivre la transformation de notre structure vers un syndicat de service. Nous conservons donc les Innov’Cardio pour continuer de mettre à disposition de tous les cardiologues, quelle que soit leur modalité d’exercice, les outils pratiques organisationnels, techniques, réglementaires et financiers qui facillitent l’exercice du quotidien. C’est dans cette optique que nous sommes heureux d’accueillir au CA Thierry Laperche (CCN) et Jean-Luc Banos (Pays Basque) qui nous apporterons leur expérience de structures très intégrées regroupant de nombreux cardiologues au sein d’une même entité.

La mise en place effective des équipes de soins spécialisés constitue un enjeu majeur des prochains mois, avec le déploiement des ESS  Cardio+ dans le cadre d’un article 51  porté par le syndicat et coordonnée par Thiery Garban dans quatre régions. Ce projet recourt à des modalités innovantes de télémédecine pour donner accès à des soins cardiologiques à des patients non mobilisables. Parallèlement à cette expérimentation, nous allons élaborer un kit ESS clé en main. Jean-Baptiste Caillard coordonnera ce projet compte tenu de son expertise dans ce domaine et son expérience de président d’URPS.

Dimitri Stepowski animera la dynamique commission numérique qui continuera à défricher et tester pour chacun les outils de demain destinés à faciliter le quotidien et nous aider à mieux appréhender la télémédecine.

La révision en cours de la CCAM est autre sujet vital. Celle-ci n’a pas été faite depuis 2005. Un travail gigantesque de classement de hiérarchisation des 180 actes de cardiologie est en cours. Arnaud Lazarus, cardiologue rythmologue et membre de notre CA, est à la tête du comité en charge de ce travail. Le calendrier de la révision court jusqu’en 2024. Il s’agit de la mère des batailles, notamment en termes de valorisation des actes nouveaux mais aussi du maintien d’un niveau de rémunération correcte des actes techniques du quotidien, en premier lieu desquels l’échographie cardiaque.

La commissions interventionnelle coordonnée par Patrick Joly va également avoir une feuille de route chargée avec les travaux qui s’ouvrent avec l’HAS sur le passage dans le droit commun des autorisations pour le TAVI, avec une première échéance au 1er avril. Ces travaux sont conduits en coordination avec les autres structures du Conseil national professionnel de cardiologie.

Un autre dossier majeur des prochains mois est la problématique de l’accessibilité pour les cardiologues libéraux à l’imagerie de coupe. C’est un élément qui devient incontournable avec la création de de la filière de spécialistes en imagerie dans la maquette du DES. Il est impératif que nous arrivions à trouver des accords gagnant-gagnant avec nos collègues radiologues, que ce soit durant la formation initiale, la formation continue, l’accès aux machines et les modèles économiques qui en découlent.

La formation va également être un axe essentiel de la politique du syndicat dans les années qui viennent. On ne peut que louer le dévouement et l’engagement de Pierre Marette au sein de FormatCœur. Yves-Michel Florès y poursuivra son action avec notamment la pérennisation des GAP (groupes d’analyse des pratiques professionnelles), le positionnement pour la formation de maîtrise de stage universitaire et la poursuite et l’intensification des formations thématiques socioprofessionnelle.

Dans le cadre plus large de la future certification périodique, il paraît important de rassembler toutes les forces vives portés par les organismes professionnels des cardiologues afin de mettre en place des formations communes pertinentes de qualité et ne pas laisser le champ libre qu’à des structures à visée purement commerciale. Nous travaillons en confiance dans cette optique avec la présidente de l’ODP2C, Dominique Guedj-Meynier, et Stéphane Lafitte, représentant de la formation au Conseil national professionnel de cardiologie.

C’est fort de cette collaboration sur le thème de la formation que nous poursuivrons le rapprochement avec le CNCF initié par Marc Villacèque pour constituer un pôle libéral uni et solide. Je sais pouvoir compter sur Pierre Sabouret et ses successeurs dans cette ambition.

Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec le CNP dont Bernard Iung prend la présidence.  Je tire deux enseignements de cette année à la tête de la structure fédérative de notre spécialité :

  • Lorsque vous avez dans la même pièce Christophe Leclercq, Ariel Cohen, Christophe Piot, Simon Cattan, Walid Amara, Jean-Pierre Binon, Marc Villacèque, Jean-Claude Dib, vous ne ressortez pas à la fin de la journée avec la même vision de la spécialité que celle que vous aviez le matin même. C’est dans cette dynamique qu’a été élaboré le Livre Blanc de la Cardiologie dont les 14 propositions diffusent largement au-delà dans le monde de la santé.
  • Lorsque le CNP porte une parole argumentée, avec des dossiers travaillés en amont, fort de nos différences mais avec l’intérêt de la profession comme objectif, les choses avancent beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus efficace que lorsque les réunions se font à la dérobée, chacun de son côté, à la Porte de Montreuil, à la plaine Saint-Denis ou rue de Ségur.

Avec qui allez-vous travailler ?

Pour être efficace le syndicat doit voir un organe efficace de communication. Jean-Pierre Binon continuera bien sûr à présider Cardiologue Presse qui édite à la fois la revue Le Cardiologue et la lettre d’information électronique CardioHebdo. Nous avons la chance de compter dans notre comité rédactionnel François Diévart, Maxime Guenoun, Frédéric Fossati, Nathalie Zenou à la fois rédactrice et coordinatrice. Serge Sarzotti dont chacun apprécie au quotidien les qualités de synthèse bibliographique, nous rejoindra bientôt.

En-dehors de ces médias traditionnels, nous allons mettre encore plus l’accent sur la communication via les réseaux sociaux. Soyez tous prêt à tweeter, « linkediner », « youtuber » … pour relayer nos idées.

Et les patients ?

Le projet ne pourrait pas être complet sans la participation des patients. Jean-François Thébaut, ancien cardiologue maintenant de l’autre côté la barrière, continuera à nous apporter son expertise et sa sagacité ; nous continuerons à enrichir nos liens notamment avec les associations de patients atteints d’insuffisance cardiaque déjà associées à la lettre ouverte récente du CNP aux autorités et dans laquelle nous dénoncions les menaces sur la télésurveillance. Ce partenariat est essentiel à l’aire de la certification périodique puisqu’un volet y sera spécifiquement dédié. Il n’y a que des avantages à pratiquer la coconstructition.

Et le syndicat ?

Sur un plan plus structurel, cette mandature verra probablement notre déménagement de la rue Niepce et une réforme de nos statuts notamment quant aux modalités d’appel de cotisations. Thierry Garban, notre secrétaire général, mènera à bien cette réforme.

Patrick Joly et Marc Villacèque réactiveront la commission humanitaire que le Covid ne nous avait pas permis de développer.

De plus, je vois deux éléments essentiels pour l’avenir qui constituent des objectifs pour la fin de mandature : avoir mis en place les conditions d’un renouvellement générationnel et d’une féminisation de notre structure :

  • Nous sommes en contact avec le club des cardiologues formation et les associations d’internes notamment pour faire vivre notre plateforme de mise en contact Cardiolink.
  • J’ai donné carte blanche à Fanny Dounia pour mener un groupe de réflexion qui fera des propositions pour que nos consœurs cardiologues intègrent la gouvernance de nos structures. Elles seront d’ici peu majoritaires dans les effectifs des cardiologues et doivent participer à l’organisation professionnelle de leur avenir.

Quel message devons-nous retenir ?

La période qui s’ouvre pour le SNC va être agitée et incertaine mais c’est cela qui la rend intéressante. Une équipe motivée et renouvelée est déjà au travail. Notre seul moteur est l’action au service des cardiologues. Les jetons de présence et le ronron du plaçou[1] ne sont pas notre culture. Notre seule légitimité vient du nombre de nos adhérents, et c’est de là que nous tirons énergie. Plus nous serons nombreux, plus notre voix portera. Rejoignez-nous pour construire ensemble la cardiologie de demain !

[1] Expression limousine désignant un emploi obtenu grâce à l’entregent de quelqu’un, généralement un poste de planqué.

© DR




Sondage de soutien pour une journée d’action



Retour à la newsletter

© DR