Manifestations et reculades



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Les médecins ont manifesté mardi à l’appel des syndicats. Leur mobilisation semble porter ses fruits..

Environ 5I000 médecins ont manifesté ce mardi 14 février à Paris, répondant à l’appel d’une quinzaine d’organisations syndicales. Si les libéraux composaient l’écrasante majorité du cortège, les médecins hospitaliers n’en étaient pas absents pour autant.

Les négociations en sont-elles vraiment ?

La manifestation avait pour objectif de dénoncer la proposition de projet de loi (PPL)[1] de la députée Rist. Celle-ci prévoit l’accès direct aux consultations IPA en structure coordonnée et leur autorise la primo-prescription. Elle met également en place un « engagement territorial » des médecins et instaure leur responsabilité collective en matière de permanence des soins.

Outre l’opposition à cette PPL en cours d’examen au Parlement, la mobilisation des médecins visait également à protester contre la tournure prise par les négociations conventionnelles, en particulier les premières propositions de revalorisations (1,50 euro pour l’ensemble des médecins libéraux).

Front uni des médecins contre le PPL Rist

L’opposition à la PPL Rist a conduit les syndicats d’internes, SOS Médecins, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) et des syndicats de praticiens hospitaliers à se joindre à la mobilisation des libéraux. Ce sont notamment les mesures prévoyant l’accès direct aux consultations IPA et la possibilité pour eux de réaliser les primo-prescriptions qui suscitent la colère des médecins.

Tous demandent le maintien du principe selon lequel nul ne peut exercer la médecine s’il n’est pas médecin. Celui-ci pose le diagnostic et élabore la stratégie thérapeutique en intégrant et coordonnant les autres catégories de soignants. Revenir sur ce principe reviendrait à entériner l’inégalité d’accès aux soins dans les territoires sous-dotés et met en danger la qualité et la sécurité des soins.

Prudence des pouvoirs publics

Lundi, on apprenait que le député Frédéric Valletoux retirait sa PPL sur la fin de la liberté d’installation… pour la réécrire.

Le ministre de la Santé a, quant à lui, estimé qu’une revalorisation de la consultation à 30 euros ne serait « pas absurde » (mais en incluant la notion d’engagement territorial). Le directeur général de l’Assurance-maladie, Thomas Fatome, appelle les syndicats à reprendre les négociations.

La mobilisation des médecins semble inciter les pouvoirs publics à la prudence. Encore faut-il qu’elle dure dans le temps et que la volonté de négocier existe bel et bien.

Nathalie Zenou

(1) La proposition de loi, ou PPL dans le jargon parlementaire, est un texte de loi déposé à l’initiative d’un ou de plusieurs parlementaires. La PPL n’est pas soumise à une délibération du Conseil des ministres ou à un avis du Conseil d’État.

© DR




Rendre du temps au médecin… ou pas

Quinze mesures pour réduire les tâches administratives des médecins ou le miroir aux alouettes ?


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Rendre du temps médical aux médecins figurait parmi les priorités du ministre François Braun qui a donc présenté 15 mesures destinées à réduire leurs tâches administratives et regroupées en 5 axes :

  • faire des certificats médicaux obligatoires l’exception ;
  • transmission des pièces justificatives par les médecins libéraux à l’Assurance-maladie : « vers le zéro papier » ;
  • faciliter la gestion administrative des patients en affections de longue durée (ALD) : « limiter les sollicitations inutiles pour les médecins libéraux » ;
  • intégrer les outils du numérique en santé dans la pratique quotidienne des médecins ;
  • fluidifier les relations entre l’Assurance-maladie et les médecins libéraux.


Cliquez ici pour accéder aux détails des mesures

Des réactions mitigées

Les syndicats ont accueilli l’annonce avec circonspection. De nombreuses mesures parmi celles présentées existent déjà mais ne sont pas appliquées, comme par exemple la fin des certificats pour le sport qui nécessitent un vrai travail auprès des acteurs concernés.

Quant à d’autres, comme la dématérialisation, elles ne sont pas de nature à faire gagner du temps au médecin qui devra toujours saisir les informations demandées, mais sur un formulaire en ligne – avec un outil chronophage et plus ou moins simple d’utilisation en lieu et place d’un document papier.

Des mesures absentes

Certains regrettent l’absence de mesures plus significatives telles que l’auto&déclaration des arrêts de travail très courts, la fin des prescriptions médicales de transport, des lits médicalisés ou encore de certains soins infirmiers comme la toilette.

Nathalie Zenou

© Kraken Images




Vincent Pradeau, président du Syndicat des cardiologues

Nouvellement élu président du Syndicat national des cardiologues, Vincent Pradeau nous présente sa vision de l’avenir de la profession.


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Vincent Pradeau, qui êtes-vous ?

J’ai 53 ans, je suis marié. Mon épouse est médecin urgentiste, praticienne hospitalière au CHU de Bordeaux et nous avons trois enfants de 25, 23 et 19 ans.  Je suis périgourdin d’origine, j’ai grandi à Limoges où j’ai fait mes études de médecine. Je suis bordelais d’adoption depuis mai 1994, début de mon internat, et viscéralement girondin de cœur et d’esprit.

Quel cardiologue êtes-vous ?

Je suis installé depuis 2003 dans la métropole bordelaise sur la rive droite de la Garonne dans un cabinet plurispécialiste de quatre cardiologues et une endocrinologue-diabétologue. Je fais des consultations avancées dans une maison pluriprofessionnelle dans l’entre-deux-mers à Langoiran, patrie d’Alain Giresse. Nous sommes membres des deux CPTS qui nous sont géographiquement proches.

J’ai une activité de cardiologie générale avec une forte inclinaison pour l’imagerie, la prise en charge en ville de l’insuffisance cardiaque et la prévention cardiovasculaire. Nous partageons avec un autre cabinet de cardiologie, un plateau technique non invasif complet sur la polyclinique Bordeaux Rive Droite, membre du groupe régional GBNA Santé.

Quel syndicaliste êtes-vous ?

J’ai toujours eu des engagements transversaux : de délégué de classe à représentant au conseil d’administration de mon lycée, de représentant des internes de cardiologie au CHU de Bordeaux puis à celui des chefs de clinique de cardiologie jusqu’à la présence au sein du bureau de l’Amicale des cardiologues de Bordeaux et d’Aquitaine (ACBA) qui est notre organisme de formation régional.

C’est assez naturellement que je me suis rapproché du syndicat régional des cardiologues à l’époque de la seule Aquitaine. Les premières rencontres avec Joël Ohayon avant mon installation n’ont pas été nécessairement des plus faciles, mais il est rapidement devenu mon mentor syndical, m’amenant avec lui comme délégué à l’assemblée générale annuelle du syndicat national pour la première fois en 2006 ou 2007, le plus souvent en compagnie de Georges Fel qui a également joué un rôle important dans l’apprentissage du padawan syndicaliste que j’étais. Le président d’alors était Jean-François Thébaut. Sa maîtrise des arcanes de l’organisation du système de santé ainsi que sa vision humaniste et organisationnelle des soins m’ont fasciné.

J’ai été élu pour la première fois au conseil d’administration du SNC sous la présidence d’Eric Perchicot (2014) et c’est à Jean-Pierre Binon que je dois d’être entré au bureau en 2016.

Soutenir la candidature de Marc Villacèque en 2020 était une évidence. La campagne a été violente, l’élection difficile mais je pense que cette difficulté nous a soudés autour de lui et permis d’affronter moins de deux mois après l’élection le tsunami qu’a été la pandémie. Être son secrétaire général dans ces conditions difficiles a été pour moi une incroyable expérience humaine, et voir dans ces conditions le nombre d’adhérents, ne pas s’effondrer et repartir à la hausse est vraiment une récompense. Cela ne crée bien sûr que des devoirs à la nouvelle équipe.

Quelle est votre analyse du contexte actuel ?

Cette nouvelle mandature avec un conseil d’administration renouvelé et une équipe dynamique déjà mobilisée s’ouvre dans un contexte global chargé : une guerre à l’est de l’Europe avec des risques de déstabilisation globale à chaque instant ; une crise énergétique qui lui est en partie liée et fait peser des contraintes économiques importantes qui n’épargneront pas les cardiologues ; un cycle inflationniste en cours, inédit depuis plus de 40 ans… Cela met à mal la rémunération des cardiologues autant que les budgets sociaux.

Le contexte social est également électrique sur le plan social avec une forte mobilisation contre la réforme des retraites dans un contexte post-Covid où s’impose une transformation radicale du rapport au travail dans la société.

Pour ce qui est du domaine de la santé, les négociations conventionnelles en cours sont plus que difficiles, guidées en filigrane par les contraintes budgétaires. La politique de la santé se décide manifestement plus à Matignon et à Bercy qu’au ministère de la Santé ou à la CNAMTS. Il n’est pas exclu que ces négociations achoppent et que nous nous retrouvions dans quelques semaines sous le régime d’un règlement arbitral qui peut vite devenir arbitraire.

Les cardiologues prennent leur part de ces négociations et leur force de proposition est reconnue. Plusieurs de nos représentants sont présents au sein des délégations d’Avenir Spé et de la CSMF. Je tiens ici à particulièrement souligner le leadership de Marc Villacèque en la matière. S’il a quitté la présidence du SNC, Marc demeure au sein de l’équipe de l’équipe dirigeante pour porter haut la parole de notre syndicat, notamment auprès de la CNAMTS.

Président, quelle sera votre action ?

C’est fidèle à l’impulsion que Marc a donnée depuis trois ans que je souhaite poursuivre la transformation de notre structure vers un syndicat de service. Nous conservons donc les Innov’Cardio pour continuer de mettre à disposition de tous les cardiologues, quelle que soit leur modalité d’exercice, les outils pratiques organisationnels, techniques, réglementaires et financiers qui facillitent l’exercice du quotidien. C’est dans cette optique que nous sommes heureux d’accueillir au CA Thierry Laperche (CCN) et Jean-Luc Banos (Pays Basque) qui nous apporterons leur expérience de structures très intégrées regroupant de nombreux cardiologues au sein d’une même entité.

La mise en place effective des équipes de soins spécialisés constitue un enjeu majeur des prochains mois, avec le déploiement des ESS  Cardio+ dans le cadre d’un article 51  porté par le syndicat et coordonnée par Thiery Garban dans quatre régions. Ce projet recourt à des modalités innovantes de télémédecine pour donner accès à des soins cardiologiques à des patients non mobilisables. Parallèlement à cette expérimentation, nous allons élaborer un kit ESS clé en main. Jean-Baptiste Caillard coordonnera ce projet compte tenu de son expertise dans ce domaine et son expérience de président d’URPS.

Dimitri Stepowski animera la dynamique commission numérique qui continuera à défricher et tester pour chacun les outils de demain destinés à faciliter le quotidien et nous aider à mieux appréhender la télémédecine.

La révision en cours de la CCAM est autre sujet vital. Celle-ci n’a pas été faite depuis 2005. Un travail gigantesque de classement de hiérarchisation des 180 actes de cardiologie est en cours. Arnaud Lazarus, cardiologue rythmologue et membre de notre CA, est à la tête du comité en charge de ce travail. Le calendrier de la révision court jusqu’en 2024. Il s’agit de la mère des batailles, notamment en termes de valorisation des actes nouveaux mais aussi du maintien d’un niveau de rémunération correcte des actes techniques du quotidien, en premier lieu desquels l’échographie cardiaque.

La commissions interventionnelle coordonnée par Patrick Joly va également avoir une feuille de route chargée avec les travaux qui s’ouvrent avec l’HAS sur le passage dans le droit commun des autorisations pour le TAVI, avec une première échéance au 1er avril. Ces travaux sont conduits en coordination avec les autres structures du Conseil national professionnel de cardiologie.

Un autre dossier majeur des prochains mois est la problématique de l’accessibilité pour les cardiologues libéraux à l’imagerie de coupe. C’est un élément qui devient incontournable avec la création de de la filière de spécialistes en imagerie dans la maquette du DES. Il est impératif que nous arrivions à trouver des accords gagnant-gagnant avec nos collègues radiologues, que ce soit durant la formation initiale, la formation continue, l’accès aux machines et les modèles économiques qui en découlent.

La formation va également être un axe essentiel de la politique du syndicat dans les années qui viennent. On ne peut que louer le dévouement et l’engagement de Pierre Marette au sein de FormatCœur. Yves-Michel Florès y poursuivra son action avec notamment la pérennisation des GAP (groupes d’analyse des pratiques professionnelles), le positionnement pour la formation de maîtrise de stage universitaire et la poursuite et l’intensification des formations thématiques socioprofessionnelle.

Dans le cadre plus large de la future certification périodique, il paraît important de rassembler toutes les forces vives portés par les organismes professionnels des cardiologues afin de mettre en place des formations communes pertinentes de qualité et ne pas laisser le champ libre qu’à des structures à visée purement commerciale. Nous travaillons en confiance dans cette optique avec la présidente de l’ODP2C, Dominique Guedj-Meynier, et Stéphane Lafitte, représentant de la formation au Conseil national professionnel de cardiologie.

C’est fort de cette collaboration sur le thème de la formation que nous poursuivrons le rapprochement avec le CNCF initié par Marc Villacèque pour constituer un pôle libéral uni et solide. Je sais pouvoir compter sur Pierre Sabouret et ses successeurs dans cette ambition.

Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec le CNP dont Bernard Iung prend la présidence.  Je tire deux enseignements de cette année à la tête de la structure fédérative de notre spécialité :

  • Lorsque vous avez dans la même pièce Christophe Leclercq, Ariel Cohen, Christophe Piot, Simon Cattan, Walid Amara, Jean-Pierre Binon, Marc Villacèque, Jean-Claude Dib, vous ne ressortez pas à la fin de la journée avec la même vision de la spécialité que celle que vous aviez le matin même. C’est dans cette dynamique qu’a été élaboré le Livre Blanc de la Cardiologie dont les 14 propositions diffusent largement au-delà dans le monde de la santé.
  • Lorsque le CNP porte une parole argumentée, avec des dossiers travaillés en amont, fort de nos différences mais avec l’intérêt de la profession comme objectif, les choses avancent beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus efficace que lorsque les réunions se font à la dérobée, chacun de son côté, à la Porte de Montreuil, à la plaine Saint-Denis ou rue de Ségur.

Avec qui allez-vous travailler ?

Pour être efficace le syndicat doit voir un organe efficace de communication. Jean-Pierre Binon continuera bien sûr à présider Cardiologue Presse qui édite à la fois la revue Le Cardiologue et la lettre d’information électronique CardioHebdo. Nous avons la chance de compter dans notre comité rédactionnel François Diévart, Maxime Guenoun, Frédéric Fossati, Nathalie Zenou à la fois rédactrice et coordinatrice. Serge Sarzotti dont chacun apprécie au quotidien les qualités de synthèse bibliographique, nous rejoindra bientôt.

En-dehors de ces médias traditionnels, nous allons mettre encore plus l’accent sur la communication via les réseaux sociaux. Soyez tous prêt à tweeter, « linkediner », « youtuber » … pour relayer nos idées.

Et les patients ?

Le projet ne pourrait pas être complet sans la participation des patients. Jean-François Thébaut, ancien cardiologue maintenant de l’autre côté la barrière, continuera à nous apporter son expertise et sa sagacité ; nous continuerons à enrichir nos liens notamment avec les associations de patients atteints d’insuffisance cardiaque déjà associées à la lettre ouverte récente du CNP aux autorités et dans laquelle nous dénoncions les menaces sur la télésurveillance. Ce partenariat est essentiel à l’aire de la certification périodique puisqu’un volet y sera spécifiquement dédié. Il n’y a que des avantages à pratiquer la coconstructition.

Et le syndicat ?

Sur un plan plus structurel, cette mandature verra probablement notre déménagement de la rue Niepce et une réforme de nos statuts notamment quant aux modalités d’appel de cotisations. Thierry Garban, notre secrétaire général, mènera à bien cette réforme.

Patrick Joly et Marc Villacèque réactiveront la commission humanitaire que le Covid ne nous avait pas permis de développer.

De plus, je vois deux éléments essentiels pour l’avenir qui constituent des objectifs pour la fin de mandature : avoir mis en place les conditions d’un renouvellement générationnel et d’une féminisation de notre structure :

  • Nous sommes en contact avec le club des cardiologues formation et les associations d’internes notamment pour faire vivre notre plateforme de mise en contact Cardiolink.
  • J’ai donné carte blanche à Fanny Dounia pour mener un groupe de réflexion qui fera des propositions pour que nos consœurs cardiologues intègrent la gouvernance de nos structures. Elles seront d’ici peu majoritaires dans les effectifs des cardiologues et doivent participer à l’organisation professionnelle de leur avenir.

Quel message devons-nous retenir ?

La période qui s’ouvre pour le SNC va être agitée et incertaine mais c’est cela qui la rend intéressante. Une équipe motivée et renouvelée est déjà au travail. Notre seul moteur est l’action au service des cardiologues. Les jetons de présence et le ronron du plaçou[1] ne sont pas notre culture. Notre seule légitimité vient du nombre de nos adhérents, et c’est de là que nous tirons énergie. Plus nous serons nombreux, plus notre voix portera. Rejoignez-nous pour construire ensemble la cardiologie de demain !

[1] Expression limousine désignant un emploi obtenu grâce à l’entregent de quelqu’un, généralement un poste de planqué.

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Sondage de soutien pour une journée d’action



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L’intersyndicale appelle à la mobilisation générale

Sept syndicats de médecins libéraux annoncent la mise en œuvre d’actions pour protester contre les propositions et l’attitude des pouvoirs publics.


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Dans une lettre ouverte à Elisabeth Borne, les syndicats représentatifs des médecins libéraux soulignent l’absence des conditions nécessaires à la mise en place d’une nouvelle convention médicale, celle-ci devant permettre d’améliorer l’accès aux soins des Français. Pire, ils pointent du doigt trois facteurs bloquants interdisant la reprise des négociations :

  • le recours à la loi pour contourner les syndicats représentatifs (PPL Rist) ;
  • un ONDAM pour la médecine libérale très inférieur à l’inflation ;
  • de nouvelles contraintes conditionnant la remise à niveau des tarifs.

Les syndicats signataires de la lettre avertissent que l’atteinte des objectifs fixés par le ministre de la santé et de la prévention implique de redonner à la médecine de ville des moyens à la hauteur des enjeux.

Face à l’absence de réponse des pouvoirs publics, l’intersyndicale annonce la mise en œuvre de plusieurs actions :

  • la grève de la PDSA ;
  • la grève du fonctionnement du SAS ;
  • la grève administrative, etc. ;
  • la fermeture ciblée des cabinets médicaux et des restrictions des horaires d’ouverture en soirée ainsi que le samedi matin ;
  • la fermeture des cabinets le 14 février et un rassemblement unitaire à Paris devant le Sénat pour exprimer au gouvernement la colère des médecins libéraux.

Les syndicats signataires : Union syndicale Avenir Spé-Le Bloc et ses parties prenantes, Avenir Spé et Le Bloc, CSMF, FMF, MG France, SML et UFML.

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« Nul ne peut exercer la médecine… sans avoir été reçu docteur »

Adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 17 janvier, la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist a suscité la colère des syndicats de médecins qui ont aussitôt quitté la table des négociations conventionnelles.


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C’est notamment l’article 1er de la proposition de loi qui a provoqué cette réaction. Il prévoit d’autoriser l’accès en premier recours aux IPA qui pourront également établir un primo-diagnostic et prescrire un premier traitement aux patients. Une sorte de super infirmier, pas médecin mais disposant malgré tout de ses prérogatives. L’objectif est d’en inonder le territoire.

Certes, la pratique avancée est inscrite dans la loi française depuis 2016 et le SNC est partisan du recours aux IPA en cardiologie, sous la supervision du cardiologue. Le médecin seul dispose de la formation nécessaire pour poser un diagnostic et déterminer une stratégie thérapeutique qui sera ensuite mise en œuvre par une équipe médicale et paramédicale. Formés pour suivre des patients chroniques stabilisés, les IPA n’ont pas vocation à traiter des pathologies d’urgence ni à pouvoir être consultés en premier recours.

La députée Stéphanie Rist n’a même pas attendu que l’expérimentation prévue au PLFSS 2022 ait débuté, encore moins d’en connaître le résultat. On est loin de l’engagement pris d’expérimenter avant de déployer au niveau national…

De plus, notons que la proposition de loi a été votée par une large majorité certes… 73 députés ont voté en faveur du texte et 15 se sont abstenus. On retiendra que 489 de nos élus n’ont pas jugé utile d’être présent le jour du vote…

La santé de nos concitoyens mérite mieux que la légèreté et l’inconséquence de ces élus, qui s’ajoutent à la bêtise d’une proposition élaborée pour répondre en urgence à des difficultés réelles mais dont la résolution ne pourra se trouver que dans la concertation et la collaboration de l’ensemble des acteurs.

Rétablir l’accès aux soins de tous les usagers constitue une priorité mais loin de la refondation annoncée, la proposition de loi de la députée Rist promet d’accélérer le démantèlement de l’un des piliers de notre pacte social et brade la santé de nos concitoyens.

Nathalie Zenou

© Kurhan – Fotolia




Trop, c’est trop

Les syndicats ont claqué la porte des négociations conventionnelles jeudi dernier. L’un d’entre eux a même lancé un appel à l’arrêt des gardes et à la grève des heures sup.


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L’amendement n° 382 proposé par le député Frédéric Valletoux a fait déborder le vase de la colère. Posant le principe de la responsabilité collective de participation à la permanence des soins, ce texte voté dans le cadre de la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist consacre le retour de l’obligation de garde, supprimée en 2002.

Les médecins libéraux ne sont pas contre les gardes, ils en effectuent déjà la majorité. Mais si la responsabilité doit être collective, l’ensemble du dispositif doit être égalitaire ce qui implique un traitement identique pour le public et le privé, avec notamment un repos compensatoire rémunéré le lendemain des gardes pour les libéraux. On en est loin.

La réaction des syndicats fait suite aux vœux hospitalo-centrés d’Emmanuel Macron et à la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist sur l’accès direct à certaines professions paramédicales. S’y ajoute également le contrat d’engagement territorial voulu par la CNAM.

Celle-ci estime que la suspension des négociations conventionnelles est regrettable et souhaite leur reprise. Une réunion intersyndicale doit se tenir dans les jours qui viennent qui décidera de la suite des événements, certains syndicats n’excluant pas un durcissement de leurs actions.

Nathalie Zenou

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ROSP 2022 : à vos marques !

Comme tous les ans, la campagne de saisie de vos indicateurs entrant dans le cadre de la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) est ouverte (avec un peu de retard cette année) depuis le 10 janvier ; elle comporte toujours deux volets, l’un concernant l’organisation de votre cabinet (« forfait structure ») et l’autre concernant votre pratique clinique (« indicateurs de qualité de pratique clinique »). Vous avez jusqu’au 10 février 2023, minuit pour les remplir (au-delà de cette date, il ne sera plus possible de les saisir en ligne).


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Pour le forfait structure

Le volet 1 est dédié à l’accompagnement des cardiologues dans l’équipement du cabinet et de l’exercice coordonné et comporte quatre indicateurs (disposer d’un logiciel métier avec logiciel d’aide à la prescription médicale certifié par la HAS et compatible « DMP », d’une messagerie sécurisée de santé, valoriser la prise en charge en exercice coordonnée, affichage des horaires d’ouverture du cabinet dans un annuaire de santé).

Toutefois, au regard du déploiement progressif des structures et modes d’exercice coordonné sur le territoire (en particulier les CPTS, MSP), la CNAM a décidé que l’indicateur « valoriser la prise en charge en exercice coordonné » restera optionnel ; donc, si vous n’avez pas été en mesure de valider ce dernier au cours de l’année 2022, vous ne serez pas pénalisé sur l’atteinte du volet 1 du forfait structure et pourrez bénéficier de la rémunération dès lors que vous aurez validé les autres indicateurs socles du volet 1.

Cependant, si vous faites déjà partie d’un mode d’exercice coordonné, vous pourrez néanmoins bénéficier d’une rémunération de l’indicateur à hauteur de 120 points supplémentaires dès la validation des indicateurs socles du volet 1.

Le volet 2 du forfait structure valorise quant à lui les démarches d’appui au patient dans le parcours de soins au sein des cabinets médicaux ou en recourant à des services extérieurs (capacité à coder les données médicales, amélioration des services offerts aux patients, encadrement des étudiants en médecine, solution pour une téléconsultation sécurisée, équipements médicaux connectés) ; le déclenchement de la rémunération de ce second volet est conditionné par l’atteinte des indicateurs du premier volet.

Pour plus d’information, vous pouvez télécharger les guides méthodologiques ROSP et Forfait Structure mis à disposition sur le site amelipro.fr pour vous accompagner dans votre saisie.

Pour les indicateurs de qualité de pratique clinique

Il vous suffit de vous connecter sur votre espace pro, de cliquer dans la rubrique « Activités » sur l’onglet « Indicateurs convention médicale (ROSP) » puis de saisir les indicateurs déclaratifs. Ils sont au nombre de deux : l’indicateur 1 renseigne sur la part des patients hypertendus ayant eu au moins une MAPA ou une automesure tensionnelle dans la prise en charge de leur HTA dans l’année tandis que l’indicateur 2 porte sur la part de patients de moins de 85 ans en post infarctus du myocarde ayant un taux de LDL-cholestérol inférieur à 1 g/l.

Les autres indicateurs sont déjà préremplis : cela concerne les pathologies chroniques (traitement postinfarctus du myocarde et traitement de l’insuffisance cardiaque), les indicateurs de prévention (part des patients hypertendus sous trithérapie ayant un traitement diurétique, ayant bénéficié d’une surveillance biologique de la créatinine et de la kaliémie au cours de l’année écoulée, part des patients sous bithérapie antiagrégante plaquettaire au-delà des douze mois) et les indicateurs d’efficience (part des antihypertenseurs et des statines prescrites dans le répertoire des génériques)

Le règlement de la ROSP (versé directement par votre CPAM) devrait intervenir en deux temps : courant avril pour la partie « indicateurs de qualité de pratique clinique » et courant juin pour le « forfait structure » si les règles n’ont pas changé d’ici-là…

Frédéric Fossati

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Lutte contre la pénurie médicale : les propositions radicales de la métropole de Chartres

Les élus d’Eure-et-Loir et la communauté médicale demandent une simplification administrative et proposent des mesures choc pour répondre à la pénurie de médecins généralistes.


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L’Eure-et-Loir (environ 400I000 habitants) compte à peine 300 généralistes. A Chartres, 18 sont partis à la retraite en 2022 et seulement 2 se sont installés. Près d’un Chartrain sur trois n’a pas de médecin traitant. La pénurie est telle que les généralistes de la maison médicale de garde ont exercé leur droit de retrait lors des congés de fin d’année, face à l’agressivité des patients.

Dans ce contexte, les élus de Chartres métropole ont envoyé au ministre de la Santé un plan d’urgence voté en mars 2022 et dont ils voudraient appliquer les propositions sous la forme d’expérimentations article 51. Ce plan organise un choc de simplification administrative pour les généralistes et propose notamment la fin des certificats médicaux inutiles, des délégations vers les médecins du travail ou les médecins-conseils et la sensibilisation des patients aux rendez-vous non honorés.

Les patients pourraient par exemple s’autodéclarer en arrêt de travail, les pharmaciens pourraient délivrer des arrêts de travail courts et le médecin-conseil de la CPAM renouvellerait lui-même les ALD. Par ailleurs, les assistantes sociales rempliraient les dossiers d’allocation personnalisée d’autonomie (APA), MDPH ou MDA, et les médecins du travail pourraient prescrire des arrêts de travail, des antalgiques ou des antidépresseurs.

Enfin, pour sensibiliser les habitants au problème des rendez-vous non honorés, le CDOM publie chaque mois une information dans le journal de l’agglomération.

Parlementaires et ordinaux attendent maintenant la réponse de François Braun.

© 360ber/depositphotos




L’acte CCAM du mois : EBQM002

Il y a quelques mois, nous avions abordé un acte d’échographie vasculaire : EBQM001. Dans le prolongement de ce dernier, fut créé à la CCAM un acte associant à la fois une exploration artérielle cervico-encéphalique couplée avec une exploration artérielle des membres inférieurs (probablement dans l’idée d’éviter des cotations abusives…)


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Le libellé CCAM correspond à une échographie-doppler des artères cervico-encéphaliques extracraniennes avec échographie-doppler des artères des membres inférieurs. Il s’agit d’un acte d’échographie (code de regroupement « ADE »), isolé, remboursable et non soumis à une entente préalable…

La note précise qu’il s’agit d’une procédure au sens « CCAM » puisqu’elle associe deux actes différents mais utilisant la même technique ; elle est valorisée à 104,90 € et peut être associée à des modificateurs tels que F (pour un acte réalisé en urgence un dimanche ou un jour férié), S (en cas d’urgence nocturne entre minuit et 8h00) ou U.

En revanche, les actes comme EBQM001 et EDQM001 (échographie-doppler des artères iliaques et des membres inférieurs) ne peuvent pas être codés avec cet acte.

Pour mémoire, en cas d’association de deux ou plusieurs actes d’échographie (cardiaque ou vasculaire) portant sur plusieurs régions anatomiques, UN SEUL ACTE doit être tarifé SAUF dans le cadre d’examens d’organes intra-abdominaux et/ou pelviens et d’un ou plusieurs organes suivants : sein, thyroïde, testicules… (liste des actes et prestations, article III-3-B-2-d des dispositions diverses de la CCAM).

Frédéric Fossati. La Madeleine

© Sudok1/depositphotos




Discours présidentiel : le compte n’est pas bon

Accueilli timidement par les hospitaliers, le discours du président de la République a consterné la plupart des syndicats de médecins libéraux.


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Alors qu’Emmanuel Macron avait promis de répondre aux revendications des médecins libéraux, dont plus de 2 000 ont manifesté jeudi à l’appel du collectif « Médecins pour demain », son discours du vendredi 6 janvier a fortement déçu les principaux intéressés, tant sur le fond que sur la forme.

Les mesures énoncées ne sont en effet que des redites dont on sait qu’elles ne suffiront ni à rassurer les libéraux ni surtout à répondre à leur ras-le-bol. Le président a ainsi évoqué le financement de 10 000 assistants médicaux à fin 2024 alors qu’il en faudrait 40 000 (et que les modalités dudit financement ne sont toujours pas connues), le développement de la téléexpertise et de la téléconsultation (plafonnés à 20 % de l’activité annuelle des médecins), le renforcement de la délégation des tâches notamment cliniques alors que les médecins sont noyés sous l’administratif et une meilleure rémunération de la permanence des soins ambulatoire déjà annoncée par l’exécutif.

Notre pays fait face à une pénurie de professionnels de santé, comme tous les pays européens. En accordant encore de nouveaux moyens à l’hôpital tout en ne répondant pas aux inquiétudes des médecins libéraux, le président de la République ravive l’opposition public-privé alors que répondre aux besoins en santé de la population exige que les différents professionnels de santé travaillent ensemble, chacun devant avoir les moyens d’exercer dans des conditions adaptées à la prise en charge des patients.

Alors que les négociations conventionnelles se poursuivent, le président Macron a crispé les syndicats et suscité leur méfiance. Il est urgent qu’il rectifie le tir.

Nathalie Zenou

© 360ber/depositphotos




Portrait de cardiologues : le Dr Patrick Montant, Président du SNC Haute-Savoie

Le Dr Montant a succédé au Dr Sophie Chodez en juin 2022 au poste de Président du Syndicat Départemental des Cardiologues de Haute-Savoie.


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Installé dans ce département depuis 2010 après une formation réalisée à l’université catholique de Louvain (Belgique), il exerce essentiellement une activité de cardiologue généraliste, à la fois en cabinet libéral et en centre hospitalier régional public (CH Alpes-Léman). Il a toutefois une spécialité en imagerie (échocardiographie de stress et IRM cardiaque).

Principaux chiffres-clés de la Haute-Savoie

La Haute-Savoie comporte 39 cardiologues libéraux (23 cotisants cette année), soit une densité de 6,7 cardiologues / 100 000 habitants.

Défis et enjeux de la région

Cette faible densité, inférieure à la moyenne nationale, génère des délais de consultation longs de plusieurs mois et une charge de travail majeure pour les praticiens, soit deux facteurs répulsifs pour la jeune génération. La situation va s’aggraver avec de nombreux départs à venir à la retraite. Trouver des solutions à la problématique de la démographie est crucial pour maintenir une offre de soins cardiologiques suffisante et de qualité.

Nos projets pour 2023

La démographie ne permet plus au cardiologue d’aujourd’hui de travailler comme le cardiologue d’hier. Le Syndicat national s’est largement penché sur ce sujet avec les autres associations du CNPCV (CNCF, CNCH et SFC). On retrouve le résultat de ce travail dans le Livre blanc récemment publié. Sans rentrer dans les détails, je retiens la nécessité de travailler « différemment », par la coordination territoriale des prestations de soins d’une part, et par la délégation de tâche d’autre part (assistants médicaux et infirmières de pratiques avancée [IPA]).

L’ESS Cardio+

La télémédecine est également une piste importante, via des actes d’ores et déjà de droit commun (téléexpertise, télésurveillance, téléconsultation), mais également via des projets expérimentaux dont le projet d’équipes de soins spécialisées (ESS) « Cardio+ ». Il s’agit d’un projet expérimental piloté par le syndicat avec constitution d’équipes infirmières mobiles capables de réaliser un bilan cardiologique complet, y compris échocardiographique, sur site (domicile, Ehpad, etc.), pour des patients difficiles à mobiliser en zone de désert médical. Ce bilan est interprété à distance par un cardiologue. C’est une solution innovante et prometteuse pour maintenir l’accès aux soins pour tous et sur tout le territoire. S’y ajoutera la notion de prise en charge au forfait sur le long terme (parcours de soins) coordonnée par des IPA.

La région Auvergne-Rhône-Alpes m’a confié la mission de développer ce projet et ce sera pour moi et l’équipe constituée un défi majeur pour 2023 !

Gap, réunions professionnelles et aide à l’installation

J’aurai également à cœur de consolider les liens entres les cardiologues libéraux du département ainsi qu’avec les cardiologues hospitaliers, par l’organisation de réunions à thème, tant à visée scientifique que de partages d’expérience, d’être à disposition des jeunes cardiologues pour s’installer en cabinet, ou encore par la mise sur pied de groupes d’analyse de pratique (GAP). D’ailleurs, trois GAP se montent sur la région pour développer le partage d’expérience et l’évaluation des pratiques. Cela fait partie des actions menées avec l’UFCV/FormatCœur dont les formations permettent de valider le DPC.


Pour télécharger le Livre blanc


Pour en savoir plus sur l’ESS Cardio+

Pour en savoir plus sur le SNC en Haute-Savoie, contactez le Dr Patrick Montant :

Contactez le Dr Patrick Montant par mail

Nathalie Zenou

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Grève et manifestation de rentrée en médecine

Débuté en décembre, le mouvement de grève est reconduit jusqu’à dimanche prochain.


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Les médecins du mouvement « Médecins pour demain » ont pris la décision de prolonger leur grève jusqu’à dimanche alors que la demande en consultations pour cause de grippe, bronchiolite ou Covid, sature les ressources disponibles selon le ministère de la Santé. Une manifestation est prévue à Paris ce jeudi 5 janvier.

Il est difficile de dire avec précision combien de médecins généralistes libéraux suivent ce mouvement : l’Assurance-maladie indiquait début décembre que 30 % des généralistes s’étaient joints au mouvement, contre seulement 5 à 10 % lors de la grève organisée entre Noël et le Jour de l’an, avec toujours très peu de médecins spécialistes. Mais selon le mouvement « Médecins pour demain », 70 % des médecins généralistes libéraux sont actuellement en grève…

La principale revendication des grévistes

Les grévistes réclament en particulier le doublement du tarif de la consultation conventionnée, qui passerait ainsi de 25 à 50 € pour le médecin généraliste. Ils invoquent la nécessité de redonner de l’attractivité à la profession avec notamment la possibilité, grâce à cette hausse, de recruter du personnel pour déléguer les tâches administratives.

Si certains syndicats soutiennent– avec plus ou moins de vigueur – ce mouvement, tous ne le font pas, jugeant les demandes des manifestants non pertinentes. Ils rappellent par ailleurs que les négociations pour la nouvelle convention sont en cours et abordent notamment la question de la délégation de tâche et des moyens de la financer.

La signature de la convention est prévue pour le mois de mars 2023.

Le président de la République adressera en fin de semaine ses vœux aux soignants et devrait à cette occasion présenter une feuille de route pour répondre à certaines attentes comme celles concernant l’organisation des soins et l’attractivité des métiers de la santé.

Nathalie Zenou

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Réadaptation cardiaque libérale en ambulatoire

Alors que la réadaptation cardiaque est recommandée pour les patients coronariens ou insuffisants cardiaques, seuls 30% des patients coronariens et 10 % des patients insuffisants cardiaques en bénéficient (moyennes françaises et européennes).


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Dans le Bas-Rhin, trois mois après une hospitalisation pour décompensation cardiaque, seuls 10 % des patients passent par un service de soins de réadaptation (SSR), et seulement 1 % des patients par un SSR cardiologique. C’est ce constat de sous-utilisation de la réadaptation cardiaque qui a conduit le Dr Florian Zores et ses associés à ouvrir un centre de réadaptation cardiaque ambulatoire en plein cœur de Strasbourg. Jusque-là, la capitale européenne ne recensait que deux centres de réadaptation cardiaque.

Ouverture et file active

Le centre a ouvert en janvier 2020, dans de grands locaux situés à proximité du cabinet principal des cardiologues. L’activité a été dégradée en 2020 et 2021 en raison de la crise sanitaire et se développe régulièrement depuis janvier et surtout septembre 2022. Au mois de septembre, 105 patients actifs sont suivis par l’équipe pluridisciplinaire à l’œuvre au sein du centre.

Qui prend en charge les patients ?

Outre deux salariés (secrétaire et aide-soignante), l’équipe se compose de plusieurs professionnels de santé libéraux : diététicienne, éducateur en activité physique adaptée en santé, infirmière et infirmier, infirmier en pratique avancé, kinésithérapeute, cardiologues, neurologue, hypnothérapeute et psychologues.

Qui adresse les patients au centre ?

Parmi les patients, certains sont adressés par leur médecin traitant, souvent encouragé par le retour positif des patients ayant déjà bénéficié de la prise en charge du centre, que ce soit pour insuffisance cardiaque, postinfarctus, syndrome postCovid 19. D’autres sont envoyés par leur oncologue après avoir été traités pour un cancer du sein. Certains enfin sont adressés par leur cardiologue référent. Le service de chirurgie cardiaque a désormais référencé le centre dans son livret d’accueil comme possibilité de lieu de réadaptation post-opératoire.

Comment la structure est-elle financée ?

  • CNAM – Article 51. Le centre bénéficie d’un financement lié à l’expérimentation article 51 réalisée en association avec les Drs Dany Marcadet (Paris) et Dominique Janody (Reims). Cette expérimentation a pour objectif de démontrer qu’une structure libérale ambulatoire peut faire aussi bien en matière de réadaptation cardiaque qu’un centre classique, afin de compléter l’offre de soins de réadaptation. Il s’agit d’un forfait versé pour la prise en charge des patients rentrant dans le champ de l’expérimentation.
  • Agence Régionale de Santé. L’ARS octroie une aide pour les consultations d’éducation thérapeutique.
  • Actes cotés. Les consultations médicales et les actes de la nomenclature sont cotés normalement (consultations d’inclusion et de sortie, acte de réadaptation cardiaque, etc.).

Les projets

Le Dr Zores et ses associés ont de nombreux projets :

  • Finaliser l’expérimentation article 51 ; des résultats positifs permettraient de faire passer dans le droit commun les financements aujourd’hui attribués dans le cadre de l’expérimentation.
  • Equilibrer la file active et faire connaître la structure aux confrères, plus particulièrement aux cardiologues libéraux.
  • Proposer un parcours de prise en charge postchirurgie bariatrique.
  • Développer la téléréadaptation pour les patients âgés, éloignés ou ne pouvant pas se déplacer (par exemple les patients aidants).

Plus d’informations, contactez le Dr Florian Zores au 06.82.49.22.74 ou par mail :


Contactez le Dr Florain Zores par mail

Nathalie Zenou

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Démographie médicale : Dunkerque, un exemple à suivre ?

Le magazine de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) de fin d’année 2022 consacre un dossier au problème de démographie médicale auquel elle est confrontée. Avec en prime, une interview de deux pages de Frédéric Bizard, économiste de la santé et fondateur de l’Institut Santé. C’est dire si la CUD a étoffé sa réflexion. Voici quelques éléments de celle-ci.


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La demande va croître

En schématisant, on pourrait dire qu’en voulant développer Dunkerque, l’équipe municipale précédente avait comme priorité l’implantation des entreprises afin, secondairement, d’améliorer l’urbanisme. Résultat : perte de 900 habitants par an.

L’équipe actuelle a fait le pari inverse : d’abord embellir la ville et améliorer les services (par exemple, en rendant gratuites toutes les lignes de bus) afin de garder les habitants pour que les entreprises aient envie de venir.

Résultat : finie la diminution du nombre d’habitants dans une CUD de près de 200 000 personnes, forte progression touristique avec deux corollaires. Le premier est l’augmentation du coût de l’immobilier (10 % par an depuis 2 ans). Le deuxième : trois entreprises importantes (Verkor, Flocryl, Clairebout) vont s’installer dans les cinq ans, garantissant 16 000 nouveaux emplois et potentiellement 50 000 habitants de plus. Ajouter à cela le constat de Frédéric Bizard, la France vieillit et consomme plus de soins du fait des maladies chroniques, et l’on comprend le problème de demande de soins à venir.

L’offre s’étiole

Le constat concernant l’offre médicale est alarmant comme partout en France : 9 000 habitants n’ont pas de médecin traitant, 42 % des 163 médecins généralistes en exercice ont plus de 60 ans et prendront leur retraite dans moins de 10 ans alors que la relève n’est pas encore là. Pourtant, les généralistes du dunkerquois travaillent : leur patientèle est en moyenne de 1 800 patients pour une moyenne nationale par médecin de 1 100 patients. Difficile de faire plus.

Le mauvais exemple

Pour pallier les problèmes de démographie médicale, une commune limitrophe de Dunkerque a proposé une prime à l’installation de 50 000 euros et un local professionnel à loyer réduit à tout médecin s’y installant. Résultat : dans cette commune, un généraliste qui exerçait de longue date dans un cabinet situé à 10 km est venu s’installer et empocher la prime mais en apportant l’essentiel de sa clientèle et une généraliste installée depuis peu a demandé à avoir elle-aussi la prime. Refus de la mairie, départ de la généraliste pour s’installer à 20 km.

La réflexion locale

La mairie de Dunkerque a donc construit une réflexion globale avec des économistes et des médecins pour prendre en charge le problème et voici quelques-uns des éléments proposés :

  • Pas de concurrence entre villes limitrophes : même si la santé n’est pas à proprement parler de sa compétence, la politique de santé se décidera à l’échelle de la CUD regroupant 17 communes et non à l’échelle de chaque commune, ce qui s’est traduit par la signature d’une charte de non-concurrence.
  • Offrir du temps médical : accentuer le recours au salariat pour les médecins, retraités compris, par la mise en place de dispositifs innovants (à l’exemple des maisons médicales de garde permettant de fournir un secrétariat), aides pour le recours aux assistants médicaux et à la téléconsultation. Une fois installé, possibilité d’être assisté par un infirmier en pratique avancée (trois postes seront financés par la CUD) et aide à la création de maisons de santé pluridisciplinaire.
  • Attirer les médecins : aide financière aux études médicales en échange d’un engagement d’installation dans l’agglomération, et montant d’aide identique quelle que soit la commune d’installation, aide pour suivre une année préparatoire puis la première année de médecine à Dunkerque, une fois interne, offre immobilière de qualité dans 60 logements spécifiquement réservés, aide à l’installation, notamment financière et ce, tant pour les locaux professionnels, le logement, la scolarisation, l’emploi du conjoint, l’accueil en crèche, les offres de loisirs et de culture prioritaires…

Commentaires

Face au problème actuel de la démographie médicale , il est utile que les municipalités et les médecins comprennent qu’ils sont partenaires et qu’ils doivent proposer des solutions communes répondant aux demandes et possibilités de chaque partie. Les villes limitrophes ne doivent pas être concurrentes mais partenaires et les engagements financiers des mairies doivent avoir des contreparties de la part des médecins.
La patientèle des médecins généralistes rend compte qu’il est illusoire de leur demander de participer à la régulation des urgences ou autres tâches hospitalières, sauf à leur proposer une décharge de travail par ailleurs, mais qui se fera aux dépens de leurs missions spécifiques. Si les libéraux doivent être partenaires de l’hôpital, ils ne peuvent en être les supplétifs.
S’il faut favoriser l’augmentation du nombre de médecins, ce ne sera qu’une solution imparfaite, incomplète et longue à venir. La solution est assurément de repenser son mode d’exercice : à plusieurs, aidé, mieux adapté et spécifiquement organisé face à la demande de santé publique.

François Diévart

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Prise en charge des arythmies cardiaques : vision 2030

Les maladies cardiovasculaires devraient augmenter de 40 % d’ici à 2030. La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Les innovations récentes dans le domaine de l’arythmie cardiaque pourraient révolutionner l’avenir des soins aux patients.

Le point avec le  Dr Olivier Piot


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1) Quel est l’état actuel des lieux de la rythmologie ?

La rythmologie est toujours en pleine évolution et mutation, avec une activité croissante (notamment l’ablation complexe), de nouvelles technologies plus efficaces et un cadre règlementaire plus structuré.

Les nouvelles technologies, l’organisation des équipes et des centres, l’expérience accrue des opérateurs permettent d’améliorer le taux de succès thérapeutique tout en diminuant le temps de procédure et limitant le risque de complications.

Sur le plan réglementaire, l’activité de rythmologie invasive s’organisera en 2023 sur le plan territorial avec une gradation dans les types d’acte liée à des seuils d’activité et des environnements spécifiques. La récente maquette de formation des rythmologues avec la création des docteurs juniors va aussi modifier la démographie des rythmologues.

2) Quels sont les enjeux ?

L’enjeu principal est de pouvoir proposer la bonne prise en charge au patient dans des délais corrects. La croissance du nombre de patients nécessitant une prise en charge en rythmologie et la nécessaire prise en compte des contraintes budgétaires pesant sur le système de santé rendent l’exercice plus difficile.

Comment répondre à ce choc de demande de soins dont la prise de conscience collective est finalement assez récente ?

L’adoption d’innovations tant technologiques qu’organisationnelles par tous les acteurs du parcours de soins en parallèle de la transformation en cours du système de santé est probablement la réponse.

3) Quelles sont les difficultés rencontrées et les défis à relever pour répondre à ces enjeux ?

Trois exemples illustrent le niveau des défis dans la réponse aux enjeux de l’évolution de la rythmologie :

  • le télésuivi des prothèses rythmiques (popularisées par le programme ETAPES),
  • les objets connectés (qui se positionnent de plus en plus comme des produits de santé et revendiquent simplicité d’utilisation, qualité des signaux obtenus, un coût relativement faible et des capacités élevées d’interconnections avec d’autres systèmes),
  • l’analyse des tracés ECG par des outils intégrant des méthodes d’intelligence artificielle (qui semble une évolution incontournable de la pratique quotidienne en rythmologie pour permettre non seulement d’accélérer le traitement des tracés ECG et donc libérer du temps médecin, mais pourrait aussi pour améliorer les indications d’utilisation des prothèses rythmiques et prédire le risque de survenue de pathologies devant motiver une prise en charge plus précoce).

Ces trois exemples montrent le potentiel majeur de transformation de la pratique en rythmologie avec l’entrée de nouveaux acteurs qui sont parfois des mastodontes de la Big Tech.

Outre des considérations éthiques et légales traitées par les institutions, les évaluations scientifiques rigoureuses et médico-économiques sont essentielles pour faire évoluer nos pratiques. Elles doivent s’associer à d’autres évolutions essentielles comme le développement de l’ambulatoire, les organisations territoriales, la délégation de tâches et la pratique avancée.

4) Quel avenir peut-on imaginer pour la rythmologie en 2030 ?

On peut avoir une vision incrémentale, imaginant l’intégration progressive de nouvelles technologies et organisations, ou une vision disruptive, tablant sur le remplacement accéléré d’approches jugées dépassées par des nouvelles.

A titre personnel, j’ai une vision plutôt optimiste de l’avenir de la rythmologie en 2030 sous réserve que les évolutions de nos pratiques et organisations soient rapidement effectives. Le manque actuel de personnel paramédical et la lenteur dans le remboursement en soin courant du télésuivi des prothèses sont deux sujets d’inquiétude sur le rythme des changements à venir.

Voir le document de l’évolution prospective de la prise en charge des arythmies cardiaques :


Accédez au document au format pdf

Nathalie Zenou

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Equipes de soins spécialisés en cardiologie et télémédecine : l’expérimentation est lancée

L’accès aux soins est la première préoccupation des Français en matière de santé. Le Syndicat National des Cardiologues y répond en déployant au niveau national une expérimentation équipe de soins spécialisés (ESS) en cardiologie sur 4 territoires en régions Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire.


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Développé par et pour les cardiologues, ce projet est porté par le SNC avec le soutien de l’ensemble de la cardiologie française privée et publique (CNPCV, SFC, CNCF et CNCH). Il est coordonné par le Dr Thierry Garban, secrétaire général du Syndicat et promoteur de notre initiative auprès des autorités. C’est au terme d’une instruction de deux années (par la Cnam et la DGOS) que cette expérimentation peut démarrer aujourd’hui pour faciliter l’accès de la population française aux cardiologues en s’appuyant sur une nouvelle organisation des soins et sur l’utilisation de la télémédecine.

La télécardiologie augmentée

L’expérimentation met notamment en œuvre un nouvel acte innovant : la télécardiologie augmentée. Elle cible les patients ayant besoin d’un tiers pour se déplacer ou résidant en zone sous-dotée ou en EHPAD. Le concept repose sur la constitution d’une équipe mobile paramédicale dirigée par des cardiologues. Concrètement, un professionnel de santé formé se déplace au domicile du patient pour recueillir toutes les données (ECG, Holter ECG, échographie cardiaque, polygraphie ventilatoire…) dont les cardiologues ont besoin pour prendre une décision et organiser le suivi du patient sur la durée, en respectant une logique de parcours.

Le cadre de l’article 51

L’expérimentation s’appuie sur le cadre du dispositif de proposé par l’article 51 de la loi de financement de sécurité sociale de 2018. Celui-ci institue les expérimentations pour tester et évaluer le développement de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits afin de déterminer la pertinence de leur passage dans le droit commun et donc leur déploiement généralisé et leur prise en charge par la solidarité nationale.

Innov’Cardio : un nouveau volet dédié aux ESS

Après avoir consacré les premiers numéros d’Innov’Cardio aux IPA en cardiologie, aux Assistants médicaux pour les cardiologues et aux CPTS, le SNC a développé un nouvel outil pratique d’aide à la mise en œuvre des ESS. Grâce à lui, vous pourrez mieux comprendre leurs missions et les différents modèles d’organisation envisageables. Lien pour télécharger innov’cardio ESS 

Consultez Innov’cardio – équipes de soins spécialisés (ESS) en cardiologie 


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Ce nouveau projet illustre la volonté du Syndicat National des Cardiologues de continuer à innover pour accompagner la transformation de notre modèle de travail et répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, en particulier celui de l’accès aux soins.

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Cumul emploi-retraite : un casse-tête pour Noël

L’article 13 du PLFSS prévoit d’exonérer de cotisations retraite les médecins retraités encore en activité. Le gouvernement souhaite ainsi favoriser le maintien en activité des médecins libéraux retraités sur l’ensemble du territoire.


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Le député Juvin, à l’origine de cette proposition, estime que cette cotisation représente en moyenne 9 850 € / an pour un médecin en secteur 1 et 16 443 € euros pour un médecin en secteur 2.

Si cette mesure a été saluée par la CSMF et le SML, la FMF pointe du doigt les risques qu’elle présente pour la Carmf qui gère les régimes obligatoires de retraite et de prévoyance des médecins libéraux. Au 1er janvier, celle-ci enregistrait 111 818 bénéficiaires pour 126 043 cotisants, parmi lesquels 10 % de médecins en cumul emploi-retraite.

Immédiatement après l’adoption du PLFSS, la Caisse a annoncé renoncer à l’augmentation de 4,8 % des pensions de retraite qu’elle prévoyait en 2023, invoquant un manque à gagner de 73 millions d’euros  lié à cette mesure, et ce malgré l’assurance donnée par le gouvernement quant à sa compensation par l’Etat comme le prévoit la loi organique relative aux LFSS (Lolfss).

Nous ne savons pas encore ce qu’il en sera. Deux cerises sur le gâteau :

  • Pour bénéficier de l’exonération, le revenu professionnel non salarié annuel du médecin devra être inférieur à un montant fixé par décret (pas encore publié) ;
  • L’article 111 du PLFSS semble indiquer que le cumul emploi-retraite des professionnels de santé ne concernerait que les médecins exerçant en zone sous-dense… votre syndicat reviendra rapidement sur ce point qui nécessite des vérifications.

Vous rêviez d’un casse-tête pour Noël ? Les députés vous ont entendu…

Consultez le texte définitif du PLFSS adopté le 2 décembre


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Réforme du financement des urgences : pistes d’organisation

Depuis la réforme du financement des urgences effective depuis le 01.01.2022, les avis de spécialistes demandés par les urgentistes sont cotés à 25 € quel que soit l’acte effectué dans le service d’urgence, simple avis de consultation ou echocardiographie pour le cardiologue.
Plusieurs d’entre vous se sont retrouvés face à ce problème ou en pratiquant une echographie cardiaque avec la cotation DZQM006, vous ne receviez que 25 euros. 

Voici comment le  Dr Laurence Perez et ses associés ont résolu le problème après de nombreux mois de négociation avec les urgences.


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La clinique d’Occitanie de Muret est le premier centre privé de passage aux urgences de Toulouse et sa périphérie avec plus de 30 000 patients accueillis chaque année. En partenariat avec les urgentistes, les dix cardiologues de la clinique ont défini un nouveau mode opératoire afin de transformer en UHCD les passages aux urgences des patients nécessitant un avis cardiologique urgent.

Les trois conditions cumulatives nécessaires

  • le motif d’entrée : le patient doit présenter une pathologie potentiellement évolutive et susceptible de s’aggraver ;
  • le besoin d’une surveillance médicale et un environnement paramédical ne pouvant être délivrés que dans le cadre d’une hospitalisation ;
  • la nécessité de réaliser des examens complémentaires ou des actes thérapeutiques.

De plus, les urgentistes doivent rédiger une note de synthèse jointe au dossier de manière à tracer la nécessité de surveillance en UHCD. Ils doivent également renseigner le transfert UHCD dans le dossier patient informatisé (DPI) pour assurer la bonne codification du mode de sortie et le circuit de facturation vers l’hospitalisation.

En parallèle, les adressages à 24-48 heures par les urgentistes en consultation cardiologique externe pour les avis non urgents ont augmenté. Pour y répondre au sein de l’équipe, les cardiologues se relaient quotidiennement, du lundi au vendredi, de manière à ce que l’un d’entre eux se consacre exclusivement à la prise en charge de ces urgences dites « externes » grâce à un planning dédié.

Les patients sont adressés au cabinet cardiologique par le service des urgences mais aussi par tout médecin traitant requérant un avis spécialisé cardiologique urgent ou semi-urgent sur une tranche horaire préalablement indiquée au patient.

En conclusion

Ce nouveau circuit a permis aux cardiologues de conserver le chiffre d’affaires lié à la réalisation des écho-cardio sans amputer celui des urgentistes.

Nathalie Zenou




Permanence des soins : l’Igas évalue le dispositif de l’été

En juin dernier, la mission flash sur les urgences et soins non programmés aboutit à la mise en œuvre de mesures destinées à renforcer l’organisation des urgences pendant l’été. Un rapport Igas rendu en octobre évalue le dispositif.


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Réalisée en août et septembre, la mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait comme objectif d’évaluer les mesures prises et leurs résultats, de relever les organisations territoriales innovantes et d’identifier les difficultés ou freins repérés. Elle devait également se prononcer sur la potentielle pérennisation ou généralisation de ces mesures.

Les enseignements du rapport

Le rapport montre que le succès des mesures de régulation aux urgences repose sur la conjonction d’une communication continue auprès des usagers portant sur le bon usage des urgences, d’un renfort de la régulation Samu – Centres 15 et du déploiement de la régulation par le service d’accès aux soins (SAS). Si les effets des dispositifs de régulations mis en œuvre cet été semblent positifs, les pouvoirs publics ne disposent pas d’un recul suffisant pour se prononcer de manière définitive.

Recommandations Igas

Le rapport recommande de renforcer la régulation par les centres 15, de déployer les SAS et de poursuivre la communication adaptée sur le « juste recours aux urgences ».

Et la ville ?

Huit mesures concernaient l’augmentation des capacités de réponse à la demande non programmée en ville : une majoration des soins non programmés (SNP), la prise en charge à 100 % des téléconsultations, l’ouverture des maison médicales de garde (MMG) le samedi matin, la mobilisation des infirmiers libéraux, la mise en place de protocoles de coopération au sein des CPTS, le déploiement d’unités mobiles de télémédecine, la définition d’un plafond d’heures de garde des transports sanitaires urgents et la mise en œuvre de transports sanitaires vers les cabinets et les MMG.

L’Igas ne retient pas la pérennisation de l’ouverture des MMG le samedi matin ni la prise en charge à 100% des téléconsultations. La pérennisation de la majoration des actes SNP relève quant à elle de la convention médicale, en cours de négociation depuis octobre.  

L’Igas propose en revanche de continuer à mobiliser les infirmiers et à simplifier les protocoles de coopération, de développer les téléconsultations et de faciliter le recours aux transports sanitaires par la régulation vers le secteur libéral.

Nathalie Zenou

En savoir plus sur le rapport Igas


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TAVI : le succès qui engendre des pertes de chance

Mis au point à Rouen il y a 20 ans, le TAVI est aujourd’hui le traitement de choix pour traiter le rétrécissement aortique. Victime du succès de cette technique, les centres qui la pratiquent font face à des listes d’attentes de plusieurs mois, parfois au détriment de la survie des patients.


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Entretien avec les Drs Mohammed Abdellaoui (Grenoble-Lyon) et Matthieu Godin (Clinique Saint-Hilaire – Rouen).

Les avantages du TAVI sont connus : il permet non seulement de réduire le risque global de saignement et de survenue d’un AVC par rapport à la chirurgie, mais il améliore également l’espérance de vie des patients qui en bénéficient, sans parler de leur confort.

Il en résulte que son indication s’est peu à peu élargie à la grande majorité des patients concernés par un rétrécissement aortique serré, quel que soit leur risque chirurgical : la stratégie est passée de « chirurgie si possible, TAVI si nécessaire » à l’inverse. La demande est telle qu’en 2021, 54 centres ont posé 16 500 TAVI. Malheureusement, le système de santé n’a pas anticipé cette évolution et les centres, déjà confrontés à la gestion de listes d’attente qui s’allongent, voient maintenant survenir des décès de patients en attente de TAVI. Ainsi, à Rouen, les délais d’attente des patients de la clinique atteignent maintenant 6 mois, 14 patients sont décédés alors qu’ils attendaient leur TAVI en 2022. Cela représente 10 % des patients implantés dans cette filière et le futur immédiat est inquiétant à court terme avec plus de 70 patients sur liste d’attente.

Les pouvoirs publics absents

Malgré ces chiffres préoccupants et l’explosion de la demande, les pouvoirs publics ne se saisissent pas de la question et l’ouverture de nouveaux centres fait l’objet de débats au sein de la profession. A l’heure actuelle, les centres réalisant la pose des TAVI sont soumis à des autorisations très strictes, dépendant notamment de la présence d’une unité de chirurgie cardiaque dans les mêmes locaux. Pourtant, 40 % des cardiologues réalisant les TAVI travaillent ailleurs qu’en centre chirurgical et sur les 16 500 TAVI posées en 2021, seulement 0,3 % ont nécessité une conversion chirurgicale. On pourrait donc imaginer de nouvelles règles permettant la pose de TAVI pour des patients sélectionnés dans des centres à haut volume sans chirurgie cardiaque pour assurer l’expertise des praticiens et la sécurité des patients.

Afin de disposer de données factuelles, le Dr Abdellaoui prévoit de mener une enquête début 2023 pour identifier les listes d’attentes, dénombrer les patients en attente de TAVI et recenser le nombre de patients décédés alors qu’ils étaient en attente d’un TAVI en France. Il espère pouvoir ainsi faire bouger les lignes et répondre aux besoins des patients.

Nathalie Zenou

© Science Anm-Depositphotos




Mise en cause des cardiologues : bilan de l’année 2021

Comme chaque année, à l’automne, la MACSF publie un panorama des réclamations de sinistres adressées par ses assurés cardiologues libéraux et hospitaliers. Ces mises en cause émanant des patients sont un excellent indicateur des thématiques médicolégales accompagnant l’exercice médical en cardiologie. Ces réclamations concernent aussi bien les phases diagnostiques que thérapeutiques ou encore le sujet de l’information. 


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Nous vous proposons une synthèse des réclamations reçues durant l’année 2021, année encore inhabituelle d’un point de vue médico-légal. Nous nous trouvons en effet au décours immédiat d’une crise sanitaire majeure ayant lourdement impacté l’activité médicale mais ayant également vu émergé de nouveaux risques notamment liés à des déprogrammations ou des difficultés de suivi de patients.


Covid-19. Déprogrammation et responsabilité médicale

En 2021, les 4 099 sociétaires cardiologues de la MACSF ont adressé 63 déclarations de sinistres corporels, soit une sinistralité de 1,56 % contre 1,53 % en 2020. Dans un tel contexte sanitaire, cette évolution ne peut être considérée comme significative.

Les 2 182 cardiologues libéraux ont, pour leur part,  adressé 51 déclarations. Leur sinistralité s’établit ainsi à 2,34 % contre 2,39 % en 2020. Là encore, il faut tenir du contexte, aucune conclusion ne pouvant bien entendu être tirée de manière probante.

Ces déclarations se répartissent en 1 procédure administrative, 13 procédures civiles, 5 procédures ordinales, 3 procédures pénales, 13 réclamations amiables et 28 saisines d’une CCI. Il est intéressant de noter que la voie « non contentieuse » reste donc la plus utilisée vis-à-vis des cardiologues et l’on peut s’en féliciter. De nombreux événements indésirables graves relèvent le plus souvent d’un accident médical non fautif, pouvant bénéficier d’une prise en charge par la solidarité nationale via l’ONIAM, après expertise bien entendu. Notons malgré tout trois procédures pénales, lesquelles sont toujours redoutées compte tenu des impacts et condamnations possibles, concernant le plus souvent le décès d’un patient (délais à la prise en charge, non-assistance, etc.).

Les motifs de réclamations concernent la conduite diagnostique mais surtout la prise en charge thérapeutique, que ce soit en consultation ou en hospitalisation, lors de gestes techniques ou interventionnels. Notons comme chaque année un point de vigilance particulière concernant des accidents iatrogéniques notamment avec les différentes classes d’anticoagulants.

L’ensemble des motifs de mises en cause peuvent être retrouvés en cliquant sur le lien ci-dessous.


Motifs de réclamations des patients en 2021

 

Analyse sur les mises en cause en 2021

Le Dr Cédric Gaultier, cardiologue interventionnel et cardiologue conseil pour MACSF nous livre son analyse sur les mises en causes adressées durant l’année 2021 :

  • S’il y a peu d’erreurs diagnostiques, on constate encore des plaintes relatives au délai entre la prescription et la réalisation d’un acte diagnostique (coronarographie) se compliquant d’un décès dans l’intervalle. Cette thématique ainsi que la question de la programmation des actes thérapeutiques et de la coordination entre les cardiologues prescripteurs et ceux qui effectuent les actes est de plus en plus discutée d’un point de vue médicolégal et expertal.
  • Comme à l’accoutumée, les anticoagulants et les antiagrégants plaquettaires restent la première cause de complication thérapeutique en cardiologie avec en particulier trois hémorragies intracérébrales, ou des accidents thrombo-emboliques lors d’arrêt d’anticoagulants dans les périodes opératoires (ACFA)
  • Sur le plan interventionnel, il existe une stabilité des accidents en pathologie coronaire avec en particulier un tiers des dossiers qui concerne des complications de la voie d’abord. Avec la multiplication des procédures, mais probablement également une banalisation de l’acte dans l’esprit de la population, on note une progression des plaintes concernant les procédures TAVI (une occlusion coronaire lors d’une inflation complémentaire pour meilleure expansion de la prothèse, une dissection iliaque, et une gestion de l’antiagrégation plaquettaire)
  • En rythmologie interventionnelle, le risque principal concerne toujours l’ablation de fibrillation auriculaire, avec une tamponnade lors de la ponction transseptale, un hématome se surinfectant au niveau du Scarpa et enfin un décès après retour à domicile. A ce sujet, il convient d’être attentif aux consignes après retour à domicile avec en particulier la nécessité de reconsulter le centre expert en cas de douleur thoracique, de l’apparition d’une fièvre ou de trouble de déglutition afin d’éviter un retard diagnostique d’une fistule œsophagienne
  • Malgré un niveau d’expertise élevé de notre spécialité, on rappellera le risque d’accidents corporels au sein du cabinet ou des plateaux techniques, qui a fait l’objet de trois plaintes en 2021 (chutes de la table d’examen…). Face à une population âgée, il convient d’être attentif à ne pas laisser un patient sans surveillance ou de veiller à la montée ou la descente de la table, si le tonus axial semble précaire ou si la corpulence est à risque de chute.

Dr Cédric Gaultier. Cardiologue interventionnel, médecin conseil MACSF

Dr Thierry Houselstein. Directeur médical MACSF

Convaincus que des mesures de prévention du risque peuvent améliorer et sécuriser les pratiques, et par là-même réduire le risque médical et les mises en cause des cardiologues, nous vous proposons différents articles accessibles sur le site macsf.


Dossier thématique relatif aux cardiologues

© Johan Swanepoel




Les violences en milieu hospitalier

Publié le 22 novembre, le Rapport 2022 de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) traite des violences commises en 2020 et en 2021. La crise sanitaire ayant eu de fortes répercussions sur le fonctionnement des établissements, ces deux années ont été traitées de manière commune.


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Les incivilités, violences et actes de malveillance signalés constituent des atteintes aux personnes et aux biens hors du champ des pratiques médicales. Ils sont le fait de patients/accompagnants et autres personnes sur personnels de santé, ou de personnels de santé sur patients/accompagnants et peuvent survenir entre patients/accompagnants et autres personnes ou entre personnels de santé.

Les violences peuvent être dues un ressenti, un comportement, une pathologie ou encore un trouble cognitif. Le rapport analyse ces événements et propose des mesures que chaque établissement peut s’approprier pour y mettre fin, la violence ayant de nombreuses conséquences négatives sur les plans humain (personnel en souffrance, arrêt de travail, difficulté de fidélisation, difficulté de recrutement, sentiment d’insécurité pour les personnels et les patients) et financier pour l’établissement et pour la société. De plus, les actes de violence mettent en danger l’accès aux soins et leur continuité.

Nombre de signalements déclarés et répartition par secteur juridique d’établissement

  • 2020. 383 établissements [293 EPS (77 %), 39 EPSIC (10 %), 51 EBL (13 %)] ont signalé 19 579 atteintes aux personnes et aux biens.
  • 2021. 391 établissements [289 EPS (73,9 %), 45 EPSIC (12 %), 57 EBL (15 %)] ont signalé 19 328 atteintes aux personnes et aux biens.

Répartition des signalements atteintes aux personnes/atteintes aux biens

  • 2020. 81 % sont des signalements d’atteintes aux personnes dont 24 % liées à un trouble psychique ou neuropsychique (TPN). 19 % concernent des atteintes aux biens (dont 4 % sont liées directement à un TPN).
  • 2021. 82 % sont des signalements d’atteintes aux personnes dont 21 % liées à un trouble psychique ou neuropsychique (TPN). 18 % sont des signalements d’atteintes aux biens (dont 4 % sont liées directement à un TPN).

Les 5 structures et unités déclarant le plus de violence

  • En 2020. Psychiatrie (22,3 % des signalements) ; USLD/EHPAD (13,1 %) ; Urgences (12,7 %) ; Unité de soins (9,7 %) ; Médecine (8,5 %).
  • En 2021. Psychiatrie (22,2 % des signalements) ; USLD/EHPAD (12,5 %) ; Urgences (12,2 %) ; Unité de soins (10,1 %) ; Médecine (7,6 %).

Les atteintes aux personnes sur une échelle de gravité de 1 à 4

  • 2020. Les violences physiques (niv. 3) et menaces avec arme représentent 50,9% ; les insultes et injures (niv. 1) 29,9 % ; les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (niv. 2) 16,5 % ; les violences avec arme (niv. 4) 2,7 %.
  • 2021. Les violences physiques (niv. 3) et menaces avec arme représentent 46,7 % ; les insultes et injures (niv. 1) 32,1 % ; les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (niv. 2) 18,3 % ; les violences avec arme (niv. 4) 2,9 %.

Les victimes

  • 2020. 33 139 victimes, les « personnels » représentent 83 % du total (94,6 % étant des personnels de santé), les patients 10%, les agents de sécurité 4 % et les visiteurs 1 %.
  • 2021. 34 550 victimes dont 84 % de « personnels » (93,2 % étant des personnels de santé). Les patients représentent 8 % des victimes, les agents de sécurité 4 %, et les visiteurs 1 %.

Les auteurs

  • 2020. 18 738 auteurs de violences aux personnes ont été recensés dont 73,7 % de patients, 16,3 % d’accompagnateurs et visiteurs, 3,4 % personnels de santé.
  • 2021. 19 115 auteurs de violences aux personnes ont été recensés dont 70,1 % de patients, 19,3 % d’accompagnateurs et visiteurs, 3,6 % personnels de santé.

Les suites pénales et des décisions du justice

  • 2020. Les signalements ont donné lieu à 1 574 plaintes et à 149 mains courantes dont 461 plaintes et 37 mains courantes déposées par les établissements eux-mêmes. 77 % des cas de violences n’ont pas été suivis d’une démarche judiciaire.
  • 2021. Les signalements de violence ont donné lieu à 1 446 plaintes et à 127 mains courantes dont 386 plaintes et 35 mains courantes déposées par les établissements eux-mêmes. 78 % des cas de violences n’ont pas été suivis d’une démarche judiciaire.

A noter que ces données doivent être relativisées : les établissements ne renseignent pas cette rubrique lors de la survenue des faits, et encore moins à la suite des décisions judiciaires, parfois très éloignées dans le temps. Quant aux personnels de santé, ils ne se signalent que très peu aux services de police et aux unités de gendarmerie alors qu’ils bénéficient d’une protection pénale renforcée depuis 2003.

Le rapport encourage les directeurs d’établissements à acquérir une nouvelle compétence de « sécurité », la non prise en compte de la prévention et de la lutte contre les incivilités et les violences participant à l’aggravation du phénomène.

Trois axes sont développés dans le rapport annuel : la prévention primaire (prévenir la violence), la prévention secondaire (faire face à la violence) et la prévention tertiaire (soutenir la victime et lui donner les moyens de se reconstruire).

Consulter le rapport ou sa synthèse


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Cinq ans pour refonder la santé

L’Institut santé a tenu son congrès national le 12 octobre dernier. Cet organisme multidisciplinaire et « transpartisan » réunit des personnalités du secteur de la santé et de la société civile et propose une refondation globale touchant l’organisation des soins, l’hôpital, la ville, les patients ou la gouvernance.


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« Dans cinq ans, il sera trop tard pour reconstruire un système universel accessible à tous les citoyens de première qualité en France ». C’est le cri d’alarme lancé par les membres de l’Institut Santé rassemblés autour de l’économiste Frédéric Bizard et qui plaident pour un pilotage de la santé au plus près des territoires pour la gérer « à partir des besoins des usagers ».

450 bassins de vie couvrant en moyenne 150 000 habitants se substitueraient ainsi à la territorialisation actuelle incarnée par les GHT et les CPTS. Les missions de ces territoires seraient réévaluées tous les cinq ans et c’est dans ce cadre que seraient abordés les déserts médicaux, la permanence des soins et les inégalités en santé.

Mieux maîtriser les dépenses

Un contrat serait par ailleurs passé pour les patients chroniques à 100 % entre le coordinateur médical, le patient et l’assurance santé pour renforcer l’efficience de la prise en charge des pathologies chroniques et mieux maîtriser les dépenses. Cette contractualisation sera obligatoire pour obtenir le remboursement à 100 %.

Ce contrat devrait stimuler la médecine de parcours et renforcer le rôle de la ville. Les soins primaires et les spécialistes seront valorisés sur « des missions clairement définies en contrepartie d’un financement à sa juste valeur et d’une autonomie renforcée ». La ville et l’hôpital se partagerait la permanence des soins ambulatoires en s’appuyant sur des maisons médicales de garde hébergeant hospitaliers et libéraux.

L’hôpital doit par ailleurs être ancré dans son territoire et libéré de ses contraintes, avec une organisation proche de celle de la fédération Unicancer dans laquelle des médecins, assistés d’un directeur administratif, dirigent les établissements. L’institut fait également des propositions concernant les carrières des médecins, par exemple la transformation du statut PU-PH.

Un payeur unique

Enfin, l’institut propose de n’avoir qu’un payeur unique, la sécurité sociale devenant le financeur exclusif de la majorité des prestations. Les organismes complémentaires ne financeraient que les soins non couverts. Cela permettrait de mieux gérer le risque, d’offrir une meilleure lisibilité et de permettre un pilotage plus efficace des prestations et des tarifs.

En savoir plus sur l’Institut Santé


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Dr Pierre Raphaël

Exerçant à l’Institut du Cœur Saint-Gatien (Saint-Cyr-sur-Loire), le Dr Pierre Raphaël a choisi de mettre en place une prise en charge très active des patients présentant une insuffisance cardiaque, grâce à la télésurveillance.


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Au total, la télésurveillance permet de suivre quotidiennement plus de 800 patients âgés de 30 à 101 ans. Ceux-ci disposent d’une balance et d’un saturomètre qui mesure la fréquence cardiaque et la saturation. Ils reçoivent également une console centrale affichant le bon fonctionnement des outils et la prise des mesures du patient. Elle est également munie d’une alarme lumineuse et sonore se déclenchant en cas de prise d’une mesure annonçant une potentielle décompensation. Si l’alarme se déclenche, les patients ont pour consigne d’appeler l’équipe médicale sur une ligne dédiée, 7 jours sur 7.

Si nécessaire, une consultation est organisée dans les 48 heures avec une IDE et le cardiologue référent.

Par ailleurs, les consultations sont organisées fréquemment jusqu’à l’optimisation du traitement médical.

La télésurveillance est complétée par un programme d’accompagnement thérapeutique pour chaque patient, soit à distance (par téléphone) soit en présentiel. Y participent une sophrologue, un kinésithérapeute, un diététicien, un coach sportif, une IDE et un cardiologue.

La démarche est très bien accueillie par les patients et le taux d’observance est de 80 %. Les patients qui ne prennent pas leurs mesures sont systématiquement appelés.

Pour améliorer la prise en charge globale, les cardiologues de la clinique travaillent avec la CNAM dans le cadre du programme PRADO (sortie d’hospitalisation). L’ARS aide à la mise en place du programme d’éducation thérapeutique. La télésurveillance fait également l’objet d’une rémunération par la CNAM.

 

Pour tout renseignement


Dr Pierre Raphaël

Nathalie Zenou

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Le Haut-Conseil de la Nomenclature

Le Haut-Conseil de la Nomenclature (HCN) a été installé le 2 septembre 2021 par le ministre de la Santé. Il pilote la révision des actes de la Classification Commune des Actes médicaux (CCAM) pour prendre en compte l’évolution des pratiques et l’innovation médicale.


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La CCAM date de 2005. Elle permit alors de mieux connaître les actes techniques et de dissocier le coût de la pratique et le travail médical. La transformation du système de santé implique maintenant d’améliorer la pertinence du recours aux soins et la qualité des pratiques et d’intégrer plus rapidement les innovations médicales.

En 2019, le rapport sur les modèles de financement du système de santé et les modèles observés à l’étranger ont établi la nécessité de distinguer la description et la hiérarchisation des actes, et leur tarification qui relève des négociations conventionnelles.

Créée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, le HCN est une structure scientifique indépendante présidée par le Pr François Richard, ancien urologue hospitalier. Le Dr Christian Espagno, ancien neurochirurgien libéral, en est le vice-président. Le HCN est composé à parité de professionnels hospitaliers et libéraux, incluant également un économiste de la santé, un médecin de santé publique et un représentant des patients. Il a 3 ans pour examiner l’ensemble des 13 000 actes inscrits dans la CCAM, dont les 168 actes relevant de la cardiologie.

Ses travaux sont réalisés en toute transparence et s’appuient sur l’expertise des comités cliniques des différentes spécialités médicales dont les membres ont été proposés par les Conseils nationaux professionnels de chaque spécialité, et validée par la CHAP (Commission de hiérarchisation des actes et prestations) réunissant les partenaires conventionnels.

Les membres du HCN

  • Représentants des praticiens hospitaliers : François Richard (président), Claude Ecoffey, Hervé Fernandez, Bénédicte Fremy et Valérie Bousson
  • Représentants des médecins libéraux : Christian Espagno, Frédéric Fossati, Michel Queralto, Sophie Siegrist et Isabelle Marquis
  • Personnalités qualifiées sont : Benoit Dervaux et Stéphane Sanchez
  • Représentant des patients : René Mazars

5 questions au Dr Frédéric Fossati, membre du HCN

Le HCN a été installé en septembre 2021. Que s’est-il passé depuis ?

Depuis son installation officielle, le HCN a proposé à la CHAP une nouvelle méthodologie de hiérarchisation des actes de la CCAM, validée par cette instance en octobre 2021. Il a défini une quarantaine de « familles d’actes » à partir d’une cartographie de la CCAM plus en accord avec les pratiques médicales actuelles, chacune des familles étant représentée par un « référent clinique » entouré de spécialistes proposés par les CNP concernés, réunis au sein d’un « comité clinique » dont le nombre varie en fonction de la quantité d’actes à réviser… (quelques-uns pour l’endocrinologie à près de 20 pour l’anesthésie).

Une fois ces comités cliniques installés, ils ont eu pour mission de trouver des « actes repères » (choisis pour leur fréquence et leur caractère représentatif, et dont la pratique est homogène) qui serviront à hiérarchiser l’ensemble des actes de leur spécialité (« hiérarchisation intra-spécialité ») à partir d’un acte « de référence » emblématique de la spécialité.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le HCN passe actuellement en revue et valide la liste des actes repères et de référence proposés par chaque comité clinique ; viendra ensuite la hiérarchisation « inter-spécialité » par croisement 2 à 2 entre familles d’actes aboutissant à une échelle globale des actes repères dont le HCN vérifiera la cohérence. Parallèlement, les comités cliniques poursuivront leurs travaux de révision en se prononçant sur le maintien, la suppression éventuelle des actes, la modification de leur libellé ou l’opportunité d’inscrire de nouveaux actes.

Peut-on entrevoir des évolutions pour la cardiologie libérale ? Si oui, lesquelles ?

Il est encore trop tôt pour entrevoir des évolutions pour la cardiologie libérale ; il y aura forcément un rééquilibrage entre les actes liés à la rythmologie interventionnelle et ceux de l’hémodynamique interventionnelle mais son ampleur est pour le moment inconnue.

Le travail du HCN influencera-t-il les négociations conventuelles ?

Non, car le rôle du HCN s’arrête à la hiérarchisation et ses travaux ne seront pas encore terminés ; en revanche, la tarification issue de cette nouvelle hiérarchisation fera l’objet de négociations entre les partenaires conventionnels dont on peut penser qu’elles seront âprement discutées…

Comment la cardiologie est-elle représentée dans les travaux du HCN ?

Le comité clinique cardiologie compte 12 membres à parité public/privé. Il est dirigé par le Dr Arnaud Lazarus qui connaît parfaitement la CCAM.

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Appels à la grève : trop d’appels tuent l’appel

Depuis le début de l’examen du PLFSS une légitime grogne monte parmi les médecins, amplifiée par la mise en œuvre de l’article 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne. Des grèves s’annoncent de tous côtés, sans qu’on sache très bien d’où elles viennent ni où elles vont et, surtout, sans concertation entre les différents acteurs.


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« Grève des internes en médecine : « j’ai 27 ans et je suis déjà fatiguée », « “Nous sommes des salariés déguisés de la Sécu” : le combat de 10000 médecins pour un C à 50 euros ».  Les titres de la presse interpellent et font passer les médecins libéraux pour des nantis irresponsables.

La médecine libérale est une nouvelle fois moins bien servie par le PLFSS, alors que les conditions de travail sont difficiles pour les médecins, en ville comme à l’hôpital.

Suite à l’ajout de la quatrième année de formation pour la médecine générale, les syndicats d’étudiants font grève les jeudis et vendredis jusqu’au 17 novembre, le syndicat des internes l’ISNI appelant à la grève que le 17 novembre avec des syndicats libéraux. Les 19 syndicats de médecins libéraux et publics opposés sur la forme à cette mesure n’ont pas réussi à s’entendre sur un texte commun la critiquant.

Devant la possibilité d’accès direct aux infirmiers et au kinésithérapeute, plusieurs syndicats, pas tous, organisent « les vendredis de la colère ». D’autres syndicats ont rédigé un communiqué de presse publié conjointement avec le conseil de l’ordre, demandant que la délégation d’activité se fasse de manière coordonnée. 

Dénonçant le manque de valorisation des actes malgré l’inflation, un collectif communiquant sur Facebook et soutenu par quelques syndicats de médecins, propose une grève les 1 et 2 décembre. Enfin, un syndicat appelle à discuter du déconventionnement, par lequel aucun acte n’est remboursé par la Sécurité sociale.

Que penser de tout cela sinon que l’union fait la force et la désunion fait le jeu du gouvernement et de l’Assurance-maladie ? Le syndicat national des Cardiologues demande à tous les syndicats et en particulier à ceux qui ont pouvoir de signer la convention, de s’accorder sur une action commune et défendre efficacement la médecine libérale. Les dernières grèves des médecins étant peu suivi et les manifestations encore moins, le SNC est prêt à se mobiliser, mais avec des revendications claires et communes, notamment sur la prise en compte de l’inflation pour nos actes de tous les jours.

La rédaction de CardioHebdo

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Financiarisation de la biologie médicale : les académies disent « Stop »

Dans une communication commune, les académies de médecine et de pharmacie lancent un appel aux pouvoirs publics et aux professionnels.


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Dans un rapport commun intitulé « La biologie médicale en France : évolutions et enjeux », les académies nationales de médecine et de pharmacie s’inquiètent des « dérives » de la financiarisation de la biologie médicale. En France, 4 000 à 5 000 laboratoires privés et un peu plus de 1 000 laboratoires publics hospitaliers se côtoient.

Depuis 2001, des groupes financiers ont fortement investi dans les laboratoires via des sociétés détenues à l’étranger. Deux catégories d’acteurs coexistent : les biologistes indépendants (réseau LBI) et des fédérations de SEL qui forment une dizaine de grands groupes détenant environ 70 % du marché.

Il en résulte une très forte concentration des techniques au sein de centres très performants mais éloignés des patients, les laboratoires se transformant peu à peu en simples sites de prélèvement. Ceci n’est pas compatible avec le besoin de répondre aux urgences médicales.

Une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux

En parallèle de cette évolution, on constate une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux, un désintérêt des internes pour la spécialité et une pyramide des âges préoccupante, les biologistes affichant une moyenne d’âge supérieure à 50 ans.

L’arrivée de nouvelles technologies dans le secteur de la biologie serait de nature à redonner de l’intérêt aux jeunes pour la spécialité : séquençage ADN, diagnostic prénatal sans prélèvement de tissu fœtal, de la trisomie 21 et dans le diagnostic préimplantatoire pour des embryons, mise en évidence de cellules tumorales ou d’ADN tumoral dans le sang du patient, rôle dans la détermination de la dose à prescrire pour un médicament via la prescription d’anti-tumoraux après réalisation de tests génétiques déterminant l’effet thérapeutique et prévenant les effets toxiques graves…

Le rapport ne chiffre pas les investissements nécessaires pour acquérir les équipements permettant de profiter de ces innovations mais insiste sur la nécessité pour les professionnels de disposer des moyens nécessaires pour rester « des acteurs des avancées médicales, notamment dans le développement du numérique en santé et de l’intelligence artificielle ».

Où vont-ils trouver l’argent ?  Surtout après l’énième  réduction autoritaire de certains actes (pour un montant total de 250 millions d’économies) qui leur est imposée…

Nathalie Zenou

© Microgen/depositphotos




Enfin l’Exonération des cotisations CARMF pour les cumul emploi-retraite

Retenu dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne, un amendement exonère de cotisations d’assurance vieillesse les médecins libéraux en cumul emploi-retraite, sous réserve d’un montant de revenus plafonné qui sera fixé par décret.


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L’amendement proposé par le député Philippe Juvin (par ailleurs chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou) a pour objectif de « maintenir en activité les médecins actuellement en place, le plus longtemps possible ».

Selon la Carmf, 12 422 médecins sont en situation de cumul emploi-retraite. Le Pr Juvin indique également que « 27 % des 79 830 médecins retraités ont moins de 70 ans et qui peuvent donc être remobilisés ». Dans la mesure où cotiser plus ne leur ouvre pas de droits supplémentaires à la retraite, il semble logique au député de les exonérer de cotisation. Sauf que …

… Les médecins libéraux en exercice financent la retraite de leurs aînés, que perçoivent également les médecins en cumul emploi-retraite. En cas d’exonération de cotisations de ces derniers, la CARMF estime que son manque à gagner « pourrait aller jusqu’à 7,3 % des cotisations à hauteur d’un milliard d’euros, soit au total près de 200 millions de pertes de recettes potentielles. Ces pertes impacteraient à coup sûr les résultats du régime complémentaire déjà déficitaire et du régime ASV tout juste proche de l’équilibre ». La CARMF met également en doute l’effet incitateur d’une telle exonération, redoutant que certains médecins ne choisissent plutôt d’avancer la liquidation de leur retraite.

Il est en revanche certain que la mise en place de cette mesure sans compensation du manque à gagner pour la CARMF, sera répercutée par celle-ci sur les pensions de retraite qui baisseraient alors d’environ 8 %.

Une défiscalisation incitative

Certains syndicats ont d’ores et déjà réclamé une défiscalisation incitative pour les médecins concernés plutôt qu’une exonération de charges et demandent à l’Etat d’assumer ses choix, rappelant l’article L131-7 du code de la sécurité sociale qui prévoit une compensation des cotisations exonérées : « Toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations de sécurité sociale, instituée à compter de la date d’entrée en vigueur de la loi n° 94-637 du 25 juillet 1994 relative à la sécurité sociale, donne lieu à compensation intégrale aux régimes concernés par le budget de l’Etat pendant toute la durée de son application. »

Nathalie Zenou

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Profession cardiologue : 14 propositions pour préparer la cardiologie de demain

Pour répondre à la demande croissante d’accès aux soins en cardiologie dans un contexte médical défavorable, le Conseil national professionnel cardiovasculaire et ses composantes, dont le SNC, portent d’une seule voix 5 grandes recommandations déclinées en 14 propositions.

RECOMMANDATION 1
FAIRE ÉVOLUER L’OFFRE DE SOINS EN CARDIOLOGIE

  • Proposition 1 : Augmenter rapidement le nombre de cardiologues.
  • Proposition 2 : Consolider la prise en charge de l’infarctus du myocarde en phase aiguë sur le territoire national.
  • Proposition 3 : Utiliser au quotidien les outils numériques, notamment la télémédecine, pour rendre la pratique en cardiologie plus efficiente en s’appuyant également sur de nouveaux métiers.
  • Proposition 4 : Renforcer la coordination des acteurs de la filière cardiologie.
  • Proposition 5 : Favoriser le développement de nouveaux métiers et leur participation à la prise en charge des patients en cardiologie au sein de nouveaux parcours en cardiologie.
  • Proposition 6 : Améliorer la pertinence de l’adressage des patients aux cardiologues par les autres médecins.

RECOMMANDATION 2
IMPLIQUER TOUS LES CARDIOLOGUES DANS LA FILIÈRE DE SOINS NON PROGRAMMÉS

  • Proposition 7 : Encourager la participation de tous aux gardes et aux astreintes.
  • Proposition 8 : Impliquer les cardiologues de ville dans la permanence des soins non programmés et le suivi cardiologique post-accueil aux urgences (SAU).

RECOMMANDATION 3
RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DE LA CARDIOLOGIE GÉNÉRALE

  • Proposition 9 : Valoriser la cardiologie générale en ville et à l’hôpital.
  • Proposition 10 : Promouvoir le statut mixte des médecins pour décloisonner la ville et l’hôpital et améliorer l’attractivité des postes hospitaliers.

RECOMMANDATION 4
FAVORISER L’ÉVOLUTION DES PRATIQUES ET LA PERTINENCE DES ACTES

  • Proposition 11 : Développer des indicateurs pertinents de performance et de qualité en cardiologie.
  • Proposition 12 : Mettre en place une évaluation des pratiques au sein des cabinets et des établissements de santé.
  • Proposition 13 : Améliorer l’expérience patient.

RECOMMANDATION 5
SOUTENIR LA RECHERCHE

  • Proposition 14 : Développer la recherche pour faire face aux grands enjeux de la cardiologie et maintenir l’attractivité de la spécialité.

Pour en savoir plus et télécharger le livre blanc


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Nathalie Zenou




Profession cardiologue : le CNPCV dresse l’état des lieux et précise les enjeux

Le Conseil national professionnel de cardiologie (CNPCV) et l’ensemble de ses composantes ont publié le Livre blanc « Profession Cardiologue : Enjeux et recommandations pour la cardiologie de demain »

Avec près de 15 millions de personnes prises en charge en France pour une maladie cardiovasculaire, un risque cardiovasculaire ou un diabète, les maladies cardiovasculaires sont l’une des principales causes de décès en France. Elles représentent également plus de 13 milliards d’euros de dépenses annuelles pour l’Assurance-maladie. La tendance n’est pas à l’amélioration, la CNAM ayant recensé près de 480 000 patients supplémentaires en 4 ans, soit une croissance de 2,5 % en moyenne.

Or, alors même que la prévention des maladies cardiovasculaires constitue un enjeu prioritaire des actions de santé publique, leur prise en charge fait aujourd’hui face à des défis importants.

Des professionnels sous tension

L’augmentation du nombre de patients survient alors que les professionnels sont en tension : la pyramide des âges des cardiologues indique que 25 % d’entre eux ont plus de 60 ans et les prévisions font état de 220 départs à la retraite chaque année jusqu’en 2027. Dans le même temps, seuls 180 internes en cardiologie sont formés. La diminution générale des effectifs concerne aussi bien les cardiologues libéraux que les hospitaliers. 

Des disparités territoriales et des délais trop longs

Par ailleurs, la densité moyenne nationale de 7,7 cardiologues libéraux pour 100 000 habitants, ce chiffre masque d’importantes disparités entre les départements. L’inadéquation entre le nombre de cardiologues disponibles et les besoins des patients et les disparités régionales induisent souvent des délais de consultation trop longs. La situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne les délais de consultation après une décompensation cardiaque pour laquelle une prise en charge dans les 15 jours après l’apparition des premiers symptômes est recommandée. Dans les faits, les délais de consultation en ville sont tels que près de la moitié des patients concernés finissent hospitalisés.

Coordination et recours au numérique insuffisants

En résumé, le nombre des patients concernés par les pathologies cardiovasculaires, souvent combinées à d’autres pathologies, augmente régulièrement. La complexification des situations des patients est à mettre en parallèle avec les effectifs des cardiologues qui stagnent. A l’inadéquation entre l’offre et la demande en soins s’ajoute la faible collaboration des professionnels au sein des parcours de soins. En effet, les prises en charge pluridisciplinaires par des équipes formées et coordonnées restent peu fréquentes, de même que l’utilisation d’outils numériques communs. 

Pour répondre à ces problématiques, le Conseil national professionnel cardiovasculaire a publié le 13 octobre dernier son « Livre blanc de la Cardiologie – Enjeux et recommandations pour la cardiologie de demain », avec 14 recommandations pour dessiner les contours de la cardiologie de demain.

Pour en savoir plus et télécharger le livre blanc


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Nathalie Zenou




Congrès national du CNCF : l’événement annuel de la cardiologie libérale

Le congrès national du CNCF se tient du 20 au 22 septembre à Strasbourg. Comme chaque année, ce congrès met en avant la convivialité et la pédagogie autour des thèmes récents de l’actualité de notre profession centrés sur la pratique quotidienne.


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La session de votre syndicat

Elle aura lieu le vendredi 21 octobre de 15h00 à 16h00 et s’intitule : « Le cardiologue libéral face aux enjeux d’aujourd’hui ». Elle sera modérée par Jean-Pierre Binon et Eric Perchicot et permettra d’entendre le président du syndicat, Marc Villacèque (Le cardiologue face aux nouveaux enjeux d’organisation du cabinet) et Vincent Pradeau (Le cardiologue face à sa formation) ainsi que Thierry Garban (Le cardiologue face aux nouvelles organisations territoriales).
Trois interventions seulement en une heure pour laisser une place nécessaire à la discussion.

Et ce n’est pas tout

Le congrès national, c’est plus de 50 sessions scientifiques dont une dizaine en partenariat avec plusieurs sociétés savantes : SFC, EAS, Council of cardiology practice, SFD, SFHTA, CNCH, GERS-P, Club des cardiologues du sport, CCF.

C’est une lecture inaugurale : 45 ans d’angioplastie coronaire, par le Pr Jean Marco.

C’est une conférence de clôture par le Pr Jacques Marescaux sur ce qui fait la force de la région strasbourgeoise, le développement d’une structure pédagogique de recherche et d’éducation en imagerie, en chirurgie et en techniques peu invasives, expérience locale devenue un succès mondial.

Ce sont deux sessions dévolues à la présentation des nouvelles recommandations de l’ESC, dont l’une entièrement consacrée au bilan préopératoire.

Ce sont tous les grands thèmes de la pratique quotidienne abordés de façon aussi pratique que possible, allant de l’HTA dans la prise en charge quotidienne à l’amylose et au retentissement cardiaque des traitements du cancer…

C’est un atelier de lecture de l’ECG avec Etienne Aliot,

Ce sont plusieurs sessions en partenariat avec l’industrie pharmaceutique abordant l’actualité thérapeutique.

Ce sont, ce sont, ce sont…

Nous vous attendons nombreux !


Découvrez le programme

François Diévart

© Johan Swanepoel




Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

L’actualité en santé est riche, ce qui témoigne d’une vie démocratique saine. Si riche qu’on pourrait presque dire qu’elle bouillonne. Espérons que notre système de santé, pilier du contrat social, ne s’évaporera pas à la faveur de ce bouillonnement.

PLFSS annonçant une 4e année pour le DES de médecine générale, amendement proposant un conventionnement sélectif et coercitif, Cour des Comptes attaquant la convention et le paiement à l’acte et privilégiant le paiement au forfait, Ordre national des infirmiers brandissant fièrement une cartographie sans désert pour se poser en recours contre les déserts médicaux ou encore CNOM focalisant ses efforts sur les équipes de soins primaires et opposant ainsi généralistes et spécialistes…

L’automne ressemble au printemps tant il foisonne de communications, d’idées et de propositions venant de tous les horizons possibles.

Une énième usine à gaz ?

Devant un système de santé qui peine à tenir la promesse du « bon soin pour le bon patient au bon moment », ce florilège serait une bonne nouvelle s’il débouchait sur autre chose que des querelles de clocher et in fine une dilution des responsabilités des soignants.

A force de tout déléguer et de renforcer l’autonomie de chaque acteur en lui faisant croire que tout est égal et équivalent, on aboutit à une cacophonie dont on se demande comment elle pourrait accoucher d’autre chose que d’une énième usine à gaz.

Que chacun ait un rôle à jouer est certain, mais ne confondons pas Zerbinette avec Hyacinthe et Célimène avec Eliante. Si la mise en scène revient aux institutions, c’est au médecin que revient le rôle-titre sur le terrain, c’est avec lui et autour de lui que doit s’organiser la prise en charge du patient. Quant au scenario, il devrait être co-écrit.

Bref, il est urgent de remettre un pilote dans le cockpit et de faire asseoir les passagers. Sinon l’avion « Système de Santé français », fleuron de notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale, pourrait bien se cracher sous l’œil médusé des patients et de ses « usagers ».

L’équipe rédactionnelle de CardioHebdo

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L’acte CCAM du mois : DZQM002

L’échodoppler cardiaque est devenu un outil incontournable au cours de notre exercice quotidien et peut dans certains cas être couplé à un test d’effort.


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D’après le libellé CCAM, il correspond à une échographie-doppler transthoracique continue du cœur et des vaisseaux intrathoraciques, avec épreuve de stress sur lit ergométrique (code de regroupement « ADE » pour acte d’échographie) ; il nécessite pour sa réalisation un environnement spécifique à sa réalisation, identique à celui de l’épreuve d’effort.

L’échocardiographie de stress inclut :
– la surveillance continue de l’électrocardiographie [ECG] et de la pression artérielle,
– l’enregistrement événementiel ou à chaque palier de l’électrocardiographie et de l’échographie sur un appareil de numérisation.

Il n’est pas soumis à une demande d’entente préalable et est valorisé à 170,66 € quel que soit l’appartenance au secteur conventionnel. S’agissant d’un acte isolé, il ne peut faire l’objet d’une association avec un autre acte CCAM, et encore moins avec un acte de consultation, et ne peut pas bénéficier des modificateurs (F et U) utilisés dans le cadre des gestes réalisés les dimanches, jours fériés ou la nuit.

Frédéric Fossati. La Madeleine

© Sudok1/depositphotos




Enfumage ?

Les ondes retentissent actuellement du grand progrès en matière de prévention que devrait constituer l’instauration d’une consultation gratuite de dépistage pour les personnes de 25, 45 et 65 ans.


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La santé publique devrait y gagner, la machine bureaucratique être heureuse de fonctionner à nouveau en s’enrichissant d’une nouvelle procédure garantissant au patient la gratuité et au médecin le paiement de l’acte et l’image du gouvernement et du ministre de la santé devraient être améliorées car « enfin, on s’occupe de prévention en France ».

Problème

Mais comment peut-on dire d’un côté qu’il y a un manque de médecins pour gérer les soins courants et de l’autre vouloir faire venir en masse trois contingents d’âge dans les consultations ? Même si cela est bon pour la santé publique. Ce qui reste à prouver par ailleurs car une mesure reposant sur un principe n’en garantit pas l’efficacité.

Hypocrisie

Surtout, depuis plusieurs décennies, ce bilan gratuit existe et il peut être fait tous les 5 ans dans les caisses d’Assurance-maladie : il s’adresse à toute personne qui le souhaite dès lors qu’elle a plus de 16 ans et il dure 2h30. On doute fortement qu’un médecin généraliste puisse consacrer un tel temps à un tel acte.

Comme il est écrit sur le site de la CNAM, « l’examen est personnalisé en fonction de l’âge, des antécédents familiaux, des habitudes de vie et des facteurs de risque. L’examen est totalement gratuit, vous n’avez aucune avance de frais à faire ». Il repose sur un questionnaire médical, un entretien sur le mode de vie, des examens biologiques, un examen dentaire, un examen médical et pour les femmes, un examen gynécologique peut être proposé, et en sus pour tous, si besoin, un examen visuel, auditif, du souffle et un électrocardiogramme peuvent être réalisés. Avec l’accord du patient, les résultats des examens peuvent être transmis au médecin traitant sachant qu’à la fin de la consultation, un suivi personnalisé est proposé suivant les besoins avec possibilité d’un suivi médical par un spécialiste, de réunions d’information ou des ateliers.

Qui dit mieux ? Est-ce qu’un praticien libéral peut proposer tout cela à un patient ?

Plutôt qu’un effet d’annonce, dont on doute de l’efficacité pratique en dehors du fait de sensibiliser à la prévention mais sans qu’on ne sache encore, quand et si la mesure sera appliquée, n’eut-il pas mieux valu, Monsieur le ministre, faire la promotion des bilans gratuits permis par les caisses d’assurance maladie tous les 5 ans ? Ah oui, mais ce n’est pas une nouveauté médiatique. Pardon.

François Diévart

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Une campagne contre l’insuffisance cardiaque

Dimanche 25 septembre, la CNAM a lancé une campagne de mobilisation nationale de sensibilisation à l’insuffisance cardiaque. Objectif : alerter et encourager à consulter son médecin.


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L’insuffisance cardiaque touche 1,5 million de Français et entre 400 000 et 700 000 personnes en souffrent sans le savoir. La campagne de la CNAM s’adresse en priorité aux personnes de plus de 60 ans qui sont plus particulièrement concernées par cette maladie. Il s’agit d’informer le grand public mais aussi d’accompagner les professionnels de santé pour détecter au plus tôt l’insuffisance cardiaque et ainsi prévenir son aggravation.

Sensibiliser le plus grand nombre

La campagne insiste sur les signes d’alerte (prise de poids, essoufflement, œdèmes des membres inférieurs, fatigue), chacun étant représenté par un pictogramme facilement identifiable et mémorisable.

La campagne d’information a débuté par une conférence de presse de la CNAM en présence de la SFC, du collège de médecine générale et d’une association de soutien aux insuffisants cardiaques. Elle se déploiera toute la semaine, aussi bien sur les médias grand public que professionnels. Un second volet sera révélé en 2023.

Nathalie Zenou

Plus d’informations…


Site de la SFC


Site de l’Assurance-maladie

© Johan Swanepoel




DES de médecine générale : 4 ans … pour faire quoi ?

Le projet de loi de financement pour la Sécurité sociale fait apparaître une me année pour le DES de médecine générale. La mesure sera discutée en séance publique entre le 20 et le 26 octobre prochains.


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L’article 23 du PLFSS vise à modifier le code de l’éducation, socle légal des études de médecine. Depuis 2017, le troisième cycle des études de médecine (TCEM) est découpé en trois phases :

  • une phase socle d’un an,
  • une phase d’approfondissement de 2 à 3 ans,
  • une phase de consolidation de 1 à 2 ans.

Une 4e année sous la forme d’un stage

Actuellement, le DES de médecine générale dure 3 ans contre 4 pour les autres DES. Le législateur souhaite que cette 4e année s’effectue sous la forme d’un stage dans le cadre d’un régime d’autonomie supervisée, dans des lieux agréés en pratique ambulatoire et en priorité dans les zones sous-dense. On compte aujourd’hui 12 941 maîtres de stage universitaire à même de superviser ces étudiants. On peut se demander combien exercent en zone sous-dense et s’ils seront réellement en mesure de superviser un étudiant.
Le nouveau dispositif s’adresserait aux étudiants démarrant leur 3e cycle à la rentrée universitaire de septembre 2023. Les premiers effets sont attendus pour 2026.
Les syndicats d’étudiants ont exprimé leur opposition à cette proposition par la voix de la présidente de leur intersyndicale.

Nathalie Zenou


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11e édition de la semaine nationale de prévention du diabète

Le diabète constitue une véritable épidémie : près de 5 millions de personnes sont concernées en France. Pour la 11e année consécutive, la Fédération Française des Diabétiques organise la semaine nationale de prévention du diabète. Elle se tiendra du 23 au 30 septembre.


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A l’heure actuelle, 4 millions de personnes suivent un traitement médicamenteux associé au diabète. Il faut leur ajouter de 500 000 à 800 000 personnes atteintes sans le savoir.

Sensibiliser le grand public sur le diabète de type 2

Depuis 2012, la Fédération française des diabétiques organise sur l’ensemble du territoire (métropole, Guadeloupe, Martinique, La Réunion) la semaine nationale de prévention du diabète. Chaque année, les associations fédérées se mobilisent localement pour organiser des animations durant toute cette période. Cet événement a déjà permis de sensibiliser plus de 200 000 personnes sur le diabète de type 2 et ses facteurs de risque, en ciblant prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Edition 2022 : diabète et tabac

Le risque relatif de diabète de type 2 est augmenté de 37 à 44 % chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs.

L’objectif spécifique de l’édition 2022 est d’informer le plus tôt possible les personnes exposées au tabagisme (actif ou passif) sur le risque de développer un diabète de type 2. Près de 300 actions seront ainsi organisées par les bénévoles des associations locales pour sensibiliser les personnes fumeuses et le grand public au risque que représentent le diabète de type 2 et le tabagisme, pour repérer les personnes à risque de diabète de type 2 avec le questionnaire de test de risque et enfin, pour orienter vers le pharmacien ou le médecin généraliste les personnes dont les résultats au test présentent des risques de développer un diabète.

Une grande campagne de communication sera également diffusée sur le web et via la presse. De plus, un dispositif spécifique sera mis en place auprès des personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Nathalie ZENOU

© Piksel Stock




Prolongation du programme ETAPES

Les expérimentations ETAPES arrivaient en principe à leur terme le 30 juin 2022. Le gouvernement a finalement annoncé leur prolongation jusqu’au 30 juin 2023.


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Le programme ETAPES (Expérimentations de Télémédecine pour l’Amélioration des Parcours en Santé) vise à encourager et soutenir financièrement le déploiement de la télésurveillance sur l’ensemble du territoire.

Un calendrier trop serré

La Loi de financement pour la Sécurité Sociale pour 2022 prévoyait l’entrée de la télésurveillance dans le champ d’une prise en charge de droit commun (ie un remboursement généralisé par l’assurance maladie) au 1er juillet 2022 au plus tard. La phase préparatoire s’étant avérée plus complexe que prévu, le gouvernement n’a pu maintenir la date initialement envisagée et l’entrée en vigueur du droit commun du cadre de prise en charge de la télésurveillance est reportée. Le programme ETAPES est ainsi prolongé jusqu’au 30 juin 2023.

Une prolongation sans modification

Jusqu’à cette date, une prise en charge de transition sera assurée pour les patients déjà inclus comme pour les nouveaux patients, sans nécessité de déposer une nouvelle demande d’inscription. Il n’y aura ni rupture de prise en charge ni perte de chance pour les patients. Les conditions du programme ETAPES continuent de s’appliquer, notamment les critères d’éligibilité, le montant des prises en charge et l’organisation de l’accompagnement thérapeutique.

5 pathologies concernées

Rappelons que le programme ETAPES concerne cinq pathologies :

  • l’insuffisance cardiaque,
  • l’insuffisance rénale,
  • l’insuffisance respiratoire,
  • le diabète,
  •  les prothèses cardiaques implantables.

Nathalie Zenou

© Mogil/fr.depositphotos




Alerte matériovigilance concernant certains stimulateurs cardiaques de la société Abbott (St. Jude Medical)

Vous avez sans doute été informés d’une alerte de matériovigilance portant sur certains boitiers faisant partie des modèles de stimulateurs double chambre (Assurity et Endurity).

Tous les centres implanteurs ont fait l’objet d’une information fournie par la société Abbott accompagnée d’une liste (par centre) comprenant les numéros de série de ces boitiers devant faire l’objet d’une conduite à tenir spécifique en raison d’un taux de défaillance estimé d’après les données de matériovigilance en France d’environ 0,3 %.

Un communiqué conjoint (ANSM/SFC/CNPCV) a été publié le 8 septembre dernier.


Lire le communiqué

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Les honoraires des médecins libéraux : structure et évolution

En juillet, la commission des comptes de la Sécurité sociale a publié son rapport annuel. Ce dernier comprend 207 pages et rapporte, entre autres, les honoraires des médecins libéraux et leurs évolutions. Panorama.

Paysage

Le nombre de médecins était de 228 000 au 1er janvier 2021, dont 128 000 (56 %) pratiquaient une activité libérale exclusive ou partielle. Cette activité libérale se répartissait équitablement entre spécialistes (48 %) et généralistes (52 %), ces derniers ayant majoritairement une activité libérale exclusive (87 %), de même que les spécialistes bien que dans une moindre mesure (69 %). La moitié des médecins spécialistes sont autorisés à pratiquer des dépassements (52 %), contre une minorité des généralistes (6 %).

Au début des années 2000, alors que le nombre de généralistes stagnait, la démographie des médecins libéraux a été tirée vers le haut par l’augmentation du nombre de spécialistes, avant que leur nombre ne baisse également à partir de 2014, aboutissant à la baisse du nombre total de médecins libéraux, avec 1I700 médecins de moins en 2021 par rapport à 2014.

Une légère reprise du nombre de spécialistes s’est amorcée depuis 2019, sans effet sur le nombre de médecins libéraux, l’augmentation ayant surtout été observée sur le nombre de médecins salariés.

Remboursements et effets de la pandémie

En 2021, l’Assurance-maladie obligatoire (AMO) a consacré 20,7 milliards d’euros aux remboursements de soins des médecins libéraux, 7,5 milliards d’euros pour les généralistes et 13,1 milliards d’euros pour les spécialistes.

ISur la période précédant la crise sanitaire, de 2009 à 2019, la croissance annuelle moyenne des remboursements des honoraires des médecins libéraux par l’Assurance-maladie s’est élevée à 2,6 %.

L’année 2020 a été marquée un confinement prolongé de la population ayant fait peser un risque de rupture du suivi des patients ainsi que de chute des honoraires des médecins. Pour limiter ces risques, l’Assurance-maladie a mis en œuvre deux mécanismes : le dispositif d’indemnisation pour perte d’activité (DIPA) et le remboursement à 100 % des téléconsultations.

Les honoraires moyens par tête des médecins ont baissé de 5,0 % en 2020 par rapport à 2019, de façon légèrement plus prononcée pour les spécialistes (- 5,8 %) que pour les généralistes (- 4,4 %) car une part plus importante de l’activité des spécialistes (57 % de leurs honoraires en 2019) dépend de la réalisation d’actes techniques ne pouvant être réalisée à distance. Ainsi, les honoraires liés aux actes techniques ont diminué de 8,5 % en 2020.

En l’absence du DIPA, les honoraires des généralistes auraient baissé de 5,9 % et ceux des spécialistes de 8,3 %. Sur les 611 millions d’euros versés aux médecins pour le DIPA en 2020 et 2021, 76 % sont allés aux spécialistes.

La téléconsultation a représenté 468 millions d’euros d’honoraires sans dépassements en 2020, contre 6,1 en 2019. Les téléconsultations ont permis de minorer la baisse des honoraires par tête liés aux actes cliniques des généralistes de 7 % (contre 12 % en leur absence) et de 10 % pour les spécialistes (contre 13I%).

Différences entre secteurs 1 et 2

Les médecins généralistes pratiquent majoritairement des honoraires opposables (94 % des médecins généralistes) représentant 95 % des honoraires totaux des généralistes. Les généralistes du secteur 1 se démarquent de ceux du secteur 2 par une plus grande proportion d’actes cliniques (77 %, contre 47 %) et une plus faible proportion d’actes techniques (6 % contre 18 %).

Les honoraires moyens par tête des spécialistes étaient deux fois supérieurs à ceux des généralistes en 2019, contre 1,9 fois en 2009, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,2 %, contre 1,5 %. Les dépassements d’honoraires expliquent une partie de cette différence, représentant en moyenne 54 400 euros annuels par tête pour l’ensemble des spécialistes, contre 3 600 euros pour les généralistes.

Structure des honoraires entre 2009 et 2019

La structure des honoraires par tête des spécialistes est relativement stable : plus de la moitié de leurs honoraires provient d’actes techniques sans dépassement (55 % en 2009 contre 57 % en 2019), une part importante provient de dépassements (15 % en 2009 contre 17 % en 2019) ainsi que de forfaits techniques (de 5 % à 7 %). La part des consultations et visites dans les honoraires des spécialistes a légèrement diminué sur la période (de 23 % à 19 %).

Ainsi, la contribution à la croissance des honoraires par tête des spécialistes a été principalement due aux actes techniques, comptant pour 15,3 points des 24,9 % d’évolution sur les 10 ans. Les dépassements ont contribué à hauteur de 5,9 points et les forfaits techniques à hauteur de 3,2 points.

La rémunération est inégalement répartie entre les différentes spécialités médicales, certaines ont des honoraires et des effectifs élevés (radiologues et ophtalmologues), d’autres sont nombreuses avec des honoraires inférieurs à ceux des omnipraticiens (psychiatres) ou bien moins nombreuses avec des honoraires élevés (anatomo-cytopathologistes).

Il y a des écarts de rémunération allant de 1 à 7 entre neuropsychiatres et radiologues, tandis que certains spécialités gagnent en moyenne moins que les omnipraticiens (endocrinologues, gériatres, pédiatres et psychiatres).

Ces revenus sont ceux avant déduction de charges, dont le montant varie selon les spécialités : les généralistes ont un taux de charges moyen de 44 % contre 49 % pour les spécialistes (allant de 34 % pour les anesthésistes à 65 % pour les anatomo-cytopathologistes).

François Diévart

© Auremar/Fotolia




Santé et médico-social : des feuilles de route bien garnies

« Prendre soin des Français », voilà un objectif ambitieux figurant parmi les politiques prioritaires du gouvernement. Cela passe par un certain nombre de chantiers dont l’exécution sera confiée à autant de directeurs de projets, en lien avec les préfets de région et les départements. Le délégué interministériel à la transformation publique (DITP) animera l’ensemble du dispositif sous l’autorité du premier ministre.

Parmi les chantiers figurent notamment :

• le renforcement de la place de la prévention dans le quotidien des Français ;
• la lutte contre toutes les inégalités d’accès à la santé et les déserts médicaux ;
• l’adaptation et le renforcement de notre modèle hospitalier dans une logique territoriale, en remettant l’éthique et le sens au cœur du projet de l’hôpital ;
• l’apport de réponses aux difficultés de recrutement et de fidélisation dans les métiers de la santé et du social ;
• le versement automatique des prestations sociales pour en finir avec le non-recours et les fraudes ;
• la facilitation du quotidien des personnes en situation de handicap ;
• le bien vieillir à domicile et dans des Ehpad modernisés ;
• un meilleur accompagnement des enfants en danger.

De plus, la feuille de route dans le domaine de la santé et de la prévention prévoit l’accélération du virage préventif du système de santé, la construction d’un système basé sur les besoins de santé et l’intensification de la lutte contre toutes les inégalités sociales, géographiques ou financières en matière de santé. Elle vise également à conforter notre industrie de santé et à améliorer notre préparation et nos réponses aux risques sanitaires.
A noter que la feuille de route dans le domaine de la cohésion des territoires comporte elle aussi un volet santé avec l’amélioration de l’offre de santé dans les déserts médicaux.

Nathalie Zenou

© Igor Vetushko/depositphotos




En bonne forme, Ramsay Santé attire les convoitises

Avec un résultat net en hausse de 82 % en 2021-2022, Ramsay Santé affiche de belles performances et s’oppose à l’offre de rachat faite par un consortium américano-australo-aboudabien à son actionnaire majoritaire.

Sur 2021-2022, Ramsay Santé a enregistré une croissance de 6,9 % tirée par celle des pays nordiques (12,3 %). En France, le groupe est présent en Ile-de-France (+5,7 %), en AURA (+3,2 %) et dans les Hauts-de-France (+3,4 %). Le groupe indique que les hospitalisations complètes ont diminué en MCO (-4,1 %) et en SSR (-1,1 %) alors que les admissions en hôpital de jour ont augmenté de 3 % en MCO et de 27,6 % en SSR.

Malgré un contexte dégradé par l’inflation, la pénurie de personnel soignant et la poursuite de l’épidémie, Ramsay Santé maintient ses investissements autour de 220 millions d’euros, notamment dans le domaine digital.

 
Offre de rachat bloquée

Enfin, détenu à 52,8 % par l’australien Ramsay Health Care, le groupe français a bloqué l’offre de rachat fait à celui-ci par un consortium américano-australo-aboudabien. En effet, cette offre de rachat prévoyait que l’américain KKR, partie prenante du consortium, aurait un accès aux comptes.

Or, KKR est l’actionnaire majoritaire du groupe Elsan, principal concurrent de Ramsay Santé. Face au rejet de son offre, le consortium a mis d’autres options à l’étude. Verra-t-on bientôt la naissance d’un géant de la santé et la fusion des cliniques Ramsay Santé et Elsan ? Affaire à suivre…

Nathalie Zenou

© Vilevi/fr.depositphotos




Pas de classement des établissements hospitaliers cette année

Vous l’avez peut-être remarqué. Peut-être pas. Mais, cet été, l’hebdomadaire Le Point n’a pas sorti son numéro dévolu à présenter « un » classement des établissements hospitaliers français établi selon leur compétence supposée à prendre en charge une maladie ou à effectuer un geste thérapeutique donné.


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On pourrait penser que l’hebdomadaire a enfin admis que tant les indicateurs utilisés que leur mode de recueil n’avaient pas de pertinence. On pourrait aussi penser qu’ils ont enfin compris que cela ne servait pas à grand-chose sauf pour les directeurs d’hôpitaux ou de groupes de cliniques qui n’hésitent pas à se mettre en avant lorsque, par un effet où le hasard a son mot à dire, un établissement qu’ils dirigent de près ou de loin est dans les x premiers. Et peut-être à faire râler les agences de santé ou les actionnaires quand un établissement ne figure pas au tableau alors qu’il coûte des millions d’euros…

Partie remise
Détrompez-vous, pour Le Point, ce n’est que partie remise. L’édition 2022 qui devait concerner l’année 2021 a été annulée car il a été jugé que la pandémie de Covid-19 avait trop perturbé le fonctionnement des établissements pour permettre de disposer de données comparatives et fiables. Le processus reprendra donc concernant cette fois l’année 2022.

Des carences sur le processus de classement ?
On peut toutefois s’étonner : si le processus est pertinent, si les indicateurs sont fiables, pourquoi donc ne pas avoir fait de classement pour l’année 2021 ? N’est-ce pas le rôle d’un établissement de santé de savoir au mieux fonctionner en période de crise ? A moins que le fait de ne pas vouloir ou pouvoir établir de classement concernant l’année 2021 ne rende compte plus ou moins explicitement des carences du processus de classement ?

François Diévart

© S. Decoret/depositphotos




Doctolib – l’éthique à l’épreuve de la finance

La financiarisation du secteur de la santé n’est plus à démontrer. Dernier secteur à être touché, celui de la prise des rendez-vous en ligne, son leader Doctolib étant sous le feu des critiques depuis la semaine dernière pour avoir référencé des pseudo-médecins et des personnes pratiquant des thérapies alternatives c’est-à-dire non validées scientifiquement.


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Doctolib se défend après l’annonce du référencement de 2 personnes se faisant passer pour des psychiatres ainsi que celui de naturopathes, de magnétiseurs et d’hypnothérapeutes. La plateforme a ainsi supprimé 17 profils se réclamant de formations douteuses mais a toutefois maintenu le référencement des autres professionnels concernés.

Une demande des patients
L’entreprise souligne que des associations de patients font la promotion de ces thérapies alternatives et qu’en tant qu’acteur privé, elle n’a pas à trancher sur la place des thérapies complémentaires dans le parcours de santé des patients. Elle ajoute que le référencement des praticiens répond à une demande des patients, certains praticiens exerçant en établissement de santé. Tous les professionnels concernés exercent une activité légale et sont inscrits au registre du commerce.

Réunion de travail avec les autorités
A la suite des réactions du CNOM et de la CSMF, le préfet Christian Gravel, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), a invité Doctolib à une réunion de travail commune. Il s’agira de tirer les enseignements de la situation et de définir le cadre des inscriptions sur la plateforme. La CSMF va plus loin en demandant une réglementation de l’accès aux médecines alternatives, l’interdiction de leur publicité et la clarification de pratiques relevant parfois du charlatanisme.

Faire du chiffre oui, mais à quel prix ?
Au-delà de Doctolib, toutes les plateformes de prise de rendez-vous en ligne peuvent être concernées par cette problématique qui illustre la mercantilisation du secteur de la santé. Rappelons que Doctolib avait levé 500 millions d’euros en mars dernier auprès de ses partenaires historiques (notamment Bpifrance et le fonds Eurazeo), sa valorisation atteignant 5,8 milliards de dollars. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et prévoit de doubler ses effectifs en France, en Allemagne et en Italie.

Nathalie Zenou


© Doctolib




L’ESC c’est déjà la rentrée !

Dès vendredi 26 août, la cardiologie mondiale se retrouve à Barcelone pour le congrès européen, qui renoue avec le « présentiel ». La cardiologie libérale française se mobilise pour vous rapporter toute l’actualité avec dès dimanche une émission quotidienne, lien dans votre boite mail chaque jour et sur le site du CNCF.

Sont attendus de nombreux résultats d’études lors des hotlines dans le domaine de l’insuffisance cardiaque (un traitement pour l’IC à FE préservée), de l’anticoagulation (une nouvelle classe les anti-XI), la revascularisation coronarienne en cas de dysfonctionnement ventriculaire gauche, une monothérapie antiagrégant plaquettaire P2Y12 plutôt que l’aspirine, prendre ses traitements plutôt le matin que le soir, le dépistage numérique de la FA, et bien d’autres…

Comme chaque année, la publication de nouvelles recommandations sera le temps fort du congrès. Elles seront particulièrement importantes pour notre pratique et feront l’objet d’une table ronde dans chaque émission. 

Notre sélection :

Ventricular arrhythmias and sudden cardiac death : les indications 2022 du DAI et quel DAI choisir ? 

– Cardiovascular assessment and management of patients undergoing non-cardiac surgery : la reco qui va codifier la consultation préopératoire que nous réalisons au quotidien, quel bilan préopératoire, quelles mesures de protection ?  

Cardio-oncology : les nouvelles chimiothérapies, l’immunothérapie, quel suivi, quelles interactions, comment prévenir les complications ?

Rendez-vous à l’ESC et bon congrès !

Maxime Guenoun

© Murphy/depositphotos




Prescrira, prescrira pas : alirocumab désormais disponible en monothérapie

Le 26 juillet, alors que l’attention de tous se porte sur la canicule et les incendies qui ravagent la Gironde, un arrêté a été pris modifiant la liste des spécialités remboursables aux assurés. Publié le 29 juillet au Journal Officiel, cet arrêté concerne notamment l’alirocumab dont le remboursement est étendu dans deux nouvelles indications.


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Jusqu’ici autorisé  chez l’adulte ayant une hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale) ou une dyslipidémie mixte, en complément d’un régime alimentaire, en association avec d’autres hypolipémiants ou non, l’hypocholestérolémiant peut désormais être utilisé en association à un traitement hypolipémiant « optimisé » ou en monothérapie en cas de contre-indication ou d’intolérance avérée à la fois aux statines ou à l’ézétimibe, chez :

  • les adultes ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, à très haut risque cardiovasculaire, insuffisamment contrôlée par un traitement optimisé et nécessitant un traitement par LDL-aphérèse
  • les adultes ayant une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie par un antécédent de SCA récent (prévention secondaire) insuffisamment contrôlée (LDL-c ≥ 0,7 g/L), malgré un traitement hypolipémiant optimisé.

Ces deux indications concernent entre 580 et 2 637 patients.

Le prix public de l’alirocumab a été diminué de 5 % le 15 août (225,63 euros pour le stylo prérempli dosé à 150 mg et 75 mg, et à 449,43 euros pour les deux stylos préremplis aux mêmes doses et pour le stylo dosé à 300 mg).

Outre les cardiologues, les spécialistes en endocrinologe-diabétologie-nutrition/maladies métaboliques et les spécialistes en médecine interne, les spécialistes de médecine vasculaire et les neurologues peuvent également débuter et prescrire un traitement par l’alirocumab depuis le 29 avril.

En résumé, après un syndrome coronarien aigu, l’alirocumab peut être donnée seul s’il existe une intolérance aux statines où à l’ezetrol.

Nathalie Zenou

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Actu-sondage : L’été, une période à négocier

Les beaux jours s’installent, annonçant les vacances pour bon nombre de nos compatriotes et parmi eux, les médecins libéraux.

Souvenez-vous… en 2006, un projet de décret relatif à la continuité des soins en médecine ambulatoire prévoyait de nouvelles formalités administratives pour les libéraux souhaitant s’absenter plus de six jours… Ce décret n’a jamais vu le jour mais dans un contexte sanitaire tendu, certaines régions prennent des mesures pour pallier la pénurie de médecins remplaçants.

Les ARS d’Occitanie et des Pyrénées-Orientales mobilisent ainsi les médecins retraités pour assurer des remplacements et prendre en charge les vacanciers.

Et vous, comment voyez-vous votre été ? Si vous cherchez un remplaçant, avez-vous pensé à consulter la plateforme CardioLink


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Qui se cache derrière CardioHebdo ?

Une fois n’est pas coutume, découvrez notre équipe rédactionnelle qui vous apporte chaque semaine un éclairage indispensable sur tous les sujets d’actualité qui compose votre quotidien.


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Le rédac’chef : Dr Frédéric Fossati

Cardiologue stimuliste installé à Lille, Frédéric veille au respect de la ligne éditoriale de CardioHebdo et partage régulièrement son expertise sur la nomenclature qu’il maîtrise parfaitement. Il est également vice-président de la Fédération des spécialités médicales, qui réunit les conseils nationaux professionnels de toutes les spécialités. La FSM contribue à structurer l’expertise médicale et est un interlocuteur reconnu de l’ANSM, de la HAS, de l’IGAS, de l’INPES et de l’ONIAM.

Mme Rédaction : Nathalie Zenou

Quel que soit le sujet qu’on lui soumet, elle en rédigera une synthèse claire et concise et, surtout, dans les temps. Cette conseillère municipale d’une ville des Yvelines définit sa fonction comme celle d’une consultante en communication institutionnelle et son rôle comme celui d’aider à faire passer des messages de manière pédagogique à un public-cible déterminé en fonction d’objectifs clairement définis. Mission accomplie toutes les semaines.

M. Com’ : Dr Maxime Guenoun

Depuis les Bouches-du-Rhône, Maxime apporte la faconde du sud. Intéressé par les sujets liés à la communication sous toutes ses formes, il nous en rappelle les enjeux et milite régulièrement pour proposer plus d’interactivité avec nos lecteurs. Il est également responsable de la commission « projets fédérateurs interstructures » au sein du Syndicat national des cardiologues.

M. Livres : Dr François Diévart

Installé à Dunkerque, François est un amoureux des livres et de la langue française. Il est aussi notre M. Méthodologie et notre relai avec le Collège national des cardiologues français (CNCF) dont il préside le comité scientifique.

M. Documentation : Dr Jean-Pierre Binon

Installé dans l’Allier, Jean-Pierre connaît le système de santé sur le bout des doigts pour avoir présidé le Syndicat national des cardiologues de 2017 à 2020. Il sait toujours où aller chercher les infos et maîtrise les subtilités des textes règlementaires parfois un peu arides. Jean-Pierre a également la charge de la revue Le Cardiologue.

M. Edito : Dr Marc Villacèque

Installé à Nîmes, Marc préside le Syndicat national des cardiologues depuis janvier 2020. Il signe quasiment tous les éditos de CardioHebdo (et ceux de la revue Le Cardiologue) et a régulièrement un coup d’avance sur l’actualité.

M. Pragmatique : Dr Vincent Pradeau

Depuis la Gironde où il est imageur, impliqué dans l’éducation thérapeutique et la prise en charge multidisciplinaire des pathologies chroniques, Vincent nous ramène toujours à l’essentiel en prenant la hauteur nécessaire. Vice-président du Syndicat national des cardiologues, il est actuellement président du Conseil national professionnel cardiovasculaire, l’organisme officiel qui représente les spécialistes des maladies cardiovasculaires et regroupe la SFC, le CNCH, le CNCF et le SNC.

M. Mise en ligne et envoi : Pascal Wolff

Sans Pascal, vous ne recevriez pas CardioHebdo. C’est lui qui transforme nos textes en articles web, gère la cohérence d’ensemble et s’occupe de la programmation des envois. Il doit composer avec nos retards et nos corrections de dernière minute, sans parler de nos échanges parfois interminables pour choisir les sujets des articles !

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Claire Mounier-Vehier : prendre soin du cœur des femmes

Le Pr Claire Mounier Vehier est chef de service de médecine vasculaire-HTA du CHU de Lille. En 2020, passionnée par la santé des femmes, elle co-fonde avec Thierry Drilhon, haut dirigeant d’entreprise et président de la Franco British chamber, le fond de dotation « Agir pour le cœur des femmes – Women’s cardiovascular healthcare foundation ».

Les femmes sont aussi touchées par les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires tuent chaque jour 200 femmes en France et 25 000 dans le monde. De fait, si la mortalité cardiovasculaire globale a diminué depuis 20 ans, on constate une augmentation inquiétante chez la femme de moins de 55 ans : à âge égal, la mortalité hospitalière du syndrome coronarien aigu chez la femme est plus importante que chez l’homme. Malgré cela, les femmes ne se sentent pas concernées par ces maladies qui sont insuffisamment dépistées.
Les spécificités de la santé cardiaque des femmes
Les femmes cumulent différents types de facteurs de risque. En plus des traditionnels tabac, stress psychosocial, précarité, sédentarité, surmenage, alimentation déséquilibrée, surpoids, obésité, diabète… elles subissent les effets des risques hormonaux spécifiques, notamment ceux liés à une contraception inappropriée, des grossesses de plus en plus tardives, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, la ménopause… À âge égal, les femmes ont davantage de facteurs de risque que les hommes, avec un impact artériel plus délétère chez elles. L’hypertension est aussi spécifique chez la femme, notamment avant la ménopause : les plaques d’athérome sont alors molles et peu calcifiées. Son dépistage nécessite donc un coronaroscanner et non un score calcique.
Un fond de dotation dédié à la santé de la femme
Les facteurs de risque spécifiques de la femme peuvent être évités dans la plupart des cas grâce à une éducation à la santé et un dépistage aux différentes étapes de la vie hormonale. Ainsi, 8 accidents cardiovasculaires sur 10 sont évitables avec une information, une éducation à la santé et un dépistage dédié. C’est dans cet objectif qu’a été créé « Agir pour le cœur des femmes » dont les objectifs sont d’alerter, d’anticiper et d’agir.
Une action concrète sur le terrain
Grâce au bus du cœur des femmes, la fondation va à la rencontre des femmes, en particulier les plus vulnérables. Le bus mobilise dans chaque ville 45 à 50 professionnels de santé – libéraux et hospitaliers – dont 2 5% de cardiologues et 25 % de gynécologues / sage-femmes. Les CPAM et les services sociaux des villes sont également impliqués pour orienter les femmes concernées vers le bus. Celui-ci reste 3 jours dans chaque ville et accueille en moyenne 230 femmes. Parmi elles, 70 % ont plus de 3 facteurs de risque, 40 % n’ont pas de suivi gynécologique et 8/10 n’ont jamais vu de cardiologue. L’objectif est de leur faire intégrer un parcours de soins cardiologique et gynécologique grâce au réseau mis en place lors du montage de l’opération.
Les cardiologues libéraux impliqués dans l’action de la fondation
Dans chaque ville, des cardiologues libéraux s’impliquent aussi bien en amont du passage du bus que pendant et après, en proposant notamment des consultations tarifées secteur 1 pour assurer le suivi des patientes dépistées. De plus, la constitution d’un écosystème local permet aux professionnels de santé de se rencontrer, d’échanger et de travailler ensemble par la suite.
La fondation propose également aux cardiologues libéraux de se former aux spécificités des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

Plus d’informations sur la fondation


Agenda 2022 du bus du cœur

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