Les violences en milieu hospitalier

Publié le 22 novembre, le Rapport 2022 de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) traite des violences commises en 2020 et en 2021. La crise sanitaire ayant eu de fortes répercussions sur le fonctionnement des établissements, ces deux années ont été traitées de manière commune.


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Les incivilités, violences et actes de malveillance signalés constituent des atteintes aux personnes et aux biens hors du champ des pratiques médicales. Ils sont le fait de patients/accompagnants et autres personnes sur personnels de santé, ou de personnels de santé sur patients/accompagnants et peuvent survenir entre patients/accompagnants et autres personnes ou entre personnels de santé.

Les violences peuvent être dues un ressenti, un comportement, une pathologie ou encore un trouble cognitif. Le rapport analyse ces événements et propose des mesures que chaque établissement peut s’approprier pour y mettre fin, la violence ayant de nombreuses conséquences négatives sur les plans humain (personnel en souffrance, arrêt de travail, difficulté de fidélisation, difficulté de recrutement, sentiment d’insécurité pour les personnels et les patients) et financier pour l’établissement et pour la société. De plus, les actes de violence mettent en danger l’accès aux soins et leur continuité.

Nombre de signalements déclarés et répartition par secteur juridique d’établissement

  • 2020. 383 établissements [293 EPS (77 %), 39 EPSIC (10 %), 51 EBL (13 %)] ont signalé 19 579 atteintes aux personnes et aux biens.
  • 2021. 391 établissements [289 EPS (73,9 %), 45 EPSIC (12 %), 57 EBL (15 %)] ont signalé 19 328 atteintes aux personnes et aux biens.

Répartition des signalements atteintes aux personnes/atteintes aux biens

  • 2020. 81 % sont des signalements d’atteintes aux personnes dont 24 % liées à un trouble psychique ou neuropsychique (TPN). 19 % concernent des atteintes aux biens (dont 4 % sont liées directement à un TPN).
  • 2021. 82 % sont des signalements d’atteintes aux personnes dont 21 % liées à un trouble psychique ou neuropsychique (TPN). 18 % sont des signalements d’atteintes aux biens (dont 4 % sont liées directement à un TPN).

Les 5 structures et unités déclarant le plus de violence

  • En 2020. Psychiatrie (22,3 % des signalements) ; USLD/EHPAD (13,1 %) ; Urgences (12,7 %) ; Unité de soins (9,7 %) ; Médecine (8,5 %).
  • En 2021. Psychiatrie (22,2 % des signalements) ; USLD/EHPAD (12,5 %) ; Urgences (12,2 %) ; Unité de soins (10,1 %) ; Médecine (7,6 %).

Les atteintes aux personnes sur une échelle de gravité de 1 à 4

  • 2020. Les violences physiques (niv. 3) et menaces avec arme représentent 50,9% ; les insultes et injures (niv. 1) 29,9 % ; les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (niv. 2) 16,5 % ; les violences avec arme (niv. 4) 2,7 %.
  • 2021. Les violences physiques (niv. 3) et menaces avec arme représentent 46,7 % ; les insultes et injures (niv. 1) 32,1 % ; les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (niv. 2) 18,3 % ; les violences avec arme (niv. 4) 2,9 %.

Les victimes

  • 2020. 33 139 victimes, les « personnels » représentent 83 % du total (94,6 % étant des personnels de santé), les patients 10%, les agents de sécurité 4 % et les visiteurs 1 %.
  • 2021. 34 550 victimes dont 84 % de « personnels » (93,2 % étant des personnels de santé). Les patients représentent 8 % des victimes, les agents de sécurité 4 %, et les visiteurs 1 %.

Les auteurs

  • 2020. 18 738 auteurs de violences aux personnes ont été recensés dont 73,7 % de patients, 16,3 % d’accompagnateurs et visiteurs, 3,4 % personnels de santé.
  • 2021. 19 115 auteurs de violences aux personnes ont été recensés dont 70,1 % de patients, 19,3 % d’accompagnateurs et visiteurs, 3,6 % personnels de santé.

Les suites pénales et des décisions du justice

  • 2020. Les signalements ont donné lieu à 1 574 plaintes et à 149 mains courantes dont 461 plaintes et 37 mains courantes déposées par les établissements eux-mêmes. 77 % des cas de violences n’ont pas été suivis d’une démarche judiciaire.
  • 2021. Les signalements de violence ont donné lieu à 1 446 plaintes et à 127 mains courantes dont 386 plaintes et 35 mains courantes déposées par les établissements eux-mêmes. 78 % des cas de violences n’ont pas été suivis d’une démarche judiciaire.

A noter que ces données doivent être relativisées : les établissements ne renseignent pas cette rubrique lors de la survenue des faits, et encore moins à la suite des décisions judiciaires, parfois très éloignées dans le temps. Quant aux personnels de santé, ils ne se signalent que très peu aux services de police et aux unités de gendarmerie alors qu’ils bénéficient d’une protection pénale renforcée depuis 2003.

Le rapport encourage les directeurs d’établissements à acquérir une nouvelle compétence de « sécurité », la non prise en compte de la prévention et de la lutte contre les incivilités et les violences participant à l’aggravation du phénomène.

Trois axes sont développés dans le rapport annuel : la prévention primaire (prévenir la violence), la prévention secondaire (faire face à la violence) et la prévention tertiaire (soutenir la victime et lui donner les moyens de se reconstruire).

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Cinq ans pour refonder la santé

L’Institut santé a tenu son congrès national le 12 octobre dernier. Cet organisme multidisciplinaire et « transpartisan » réunit des personnalités du secteur de la santé et de la société civile et propose une refondation globale touchant l’organisation des soins, l’hôpital, la ville, les patients ou la gouvernance.


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« Dans cinq ans, il sera trop tard pour reconstruire un système universel accessible à tous les citoyens de première qualité en France ». C’est le cri d’alarme lancé par les membres de l’Institut Santé rassemblés autour de l’économiste Frédéric Bizard et qui plaident pour un pilotage de la santé au plus près des territoires pour la gérer « à partir des besoins des usagers ».

450 bassins de vie couvrant en moyenne 150 000 habitants se substitueraient ainsi à la territorialisation actuelle incarnée par les GHT et les CPTS. Les missions de ces territoires seraient réévaluées tous les cinq ans et c’est dans ce cadre que seraient abordés les déserts médicaux, la permanence des soins et les inégalités en santé.

Mieux maîtriser les dépenses

Un contrat serait par ailleurs passé pour les patients chroniques à 100 % entre le coordinateur médical, le patient et l’assurance santé pour renforcer l’efficience de la prise en charge des pathologies chroniques et mieux maîtriser les dépenses. Cette contractualisation sera obligatoire pour obtenir le remboursement à 100 %.

Ce contrat devrait stimuler la médecine de parcours et renforcer le rôle de la ville. Les soins primaires et les spécialistes seront valorisés sur « des missions clairement définies en contrepartie d’un financement à sa juste valeur et d’une autonomie renforcée ». La ville et l’hôpital se partagerait la permanence des soins ambulatoires en s’appuyant sur des maisons médicales de garde hébergeant hospitaliers et libéraux.

L’hôpital doit par ailleurs être ancré dans son territoire et libéré de ses contraintes, avec une organisation proche de celle de la fédération Unicancer dans laquelle des médecins, assistés d’un directeur administratif, dirigent les établissements. L’institut fait également des propositions concernant les carrières des médecins, par exemple la transformation du statut PU-PH.

Un payeur unique

Enfin, l’institut propose de n’avoir qu’un payeur unique, la sécurité sociale devenant le financeur exclusif de la majorité des prestations. Les organismes complémentaires ne financeraient que les soins non couverts. Cela permettrait de mieux gérer le risque, d’offrir une meilleure lisibilité et de permettre un pilotage plus efficace des prestations et des tarifs.

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Dr Pierre Raphaël

Exerçant à l’Institut du Cœur Saint-Gatien (Saint-Cyr-sur-Loire), le Dr Pierre Raphaël a choisi de mettre en place une prise en charge très active des patients présentant une insuffisance cardiaque, grâce à la télésurveillance.


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Au total, la télésurveillance permet de suivre quotidiennement plus de 800 patients âgés de 30 à 101 ans. Ceux-ci disposent d’une balance et d’un saturomètre qui mesure la fréquence cardiaque et la saturation. Ils reçoivent également une console centrale affichant le bon fonctionnement des outils et la prise des mesures du patient. Elle est également munie d’une alarme lumineuse et sonore se déclenchant en cas de prise d’une mesure annonçant une potentielle décompensation. Si l’alarme se déclenche, les patients ont pour consigne d’appeler l’équipe médicale sur une ligne dédiée, 7 jours sur 7.

Si nécessaire, une consultation est organisée dans les 48 heures avec une IDE et le cardiologue référent.

Par ailleurs, les consultations sont organisées fréquemment jusqu’à l’optimisation du traitement médical.

La télésurveillance est complétée par un programme d’accompagnement thérapeutique pour chaque patient, soit à distance (par téléphone) soit en présentiel. Y participent une sophrologue, un kinésithérapeute, un diététicien, un coach sportif, une IDE et un cardiologue.

La démarche est très bien accueillie par les patients et le taux d’observance est de 80 %. Les patients qui ne prennent pas leurs mesures sont systématiquement appelés.

Pour améliorer la prise en charge globale, les cardiologues de la clinique travaillent avec la CNAM dans le cadre du programme PRADO (sortie d’hospitalisation). L’ARS aide à la mise en place du programme d’éducation thérapeutique. La télésurveillance fait également l’objet d’une rémunération par la CNAM.

 

Pour tout renseignement


Dr Pierre Raphaël

Nathalie Zenou

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Le Haut-Conseil de la Nomenclature

Le Haut-Conseil de la Nomenclature (HCN) a été installé le 2 septembre 2021 par le ministre de la Santé. Il pilote la révision des actes de la Classification Commune des Actes médicaux (CCAM) pour prendre en compte l’évolution des pratiques et l’innovation médicale.


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La CCAM date de 2005. Elle permit alors de mieux connaître les actes techniques et de dissocier le coût de la pratique et le travail médical. La transformation du système de santé implique maintenant d’améliorer la pertinence du recours aux soins et la qualité des pratiques et d’intégrer plus rapidement les innovations médicales.

En 2019, le rapport sur les modèles de financement du système de santé et les modèles observés à l’étranger ont établi la nécessité de distinguer la description et la hiérarchisation des actes, et leur tarification qui relève des négociations conventionnelles.

Créée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, le HCN est une structure scientifique indépendante présidée par le Pr François Richard, ancien urologue hospitalier. Le Dr Christian Espagno, ancien neurochirurgien libéral, en est le vice-président. Le HCN est composé à parité de professionnels hospitaliers et libéraux, incluant également un économiste de la santé, un médecin de santé publique et un représentant des patients. Il a 3 ans pour examiner l’ensemble des 13 000 actes inscrits dans la CCAM, dont les 168 actes relevant de la cardiologie.

Ses travaux sont réalisés en toute transparence et s’appuient sur l’expertise des comités cliniques des différentes spécialités médicales dont les membres ont été proposés par les Conseils nationaux professionnels de chaque spécialité, et validée par la CHAP (Commission de hiérarchisation des actes et prestations) réunissant les partenaires conventionnels.

Les membres du HCN

  • Représentants des praticiens hospitaliers : François Richard (président), Claude Ecoffey, Hervé Fernandez, Bénédicte Fremy et Valérie Bousson
  • Représentants des médecins libéraux : Christian Espagno, Frédéric Fossati, Michel Queralto, Sophie Siegrist et Isabelle Marquis
  • Personnalités qualifiées sont : Benoit Dervaux et Stéphane Sanchez
  • Représentant des patients : René Mazars

5 questions au Dr Frédéric Fossati, membre du HCN

Le HCN a été installé en septembre 2021. Que s’est-il passé depuis ?

Depuis son installation officielle, le HCN a proposé à la CHAP une nouvelle méthodologie de hiérarchisation des actes de la CCAM, validée par cette instance en octobre 2021. Il a défini une quarantaine de « familles d’actes » à partir d’une cartographie de la CCAM plus en accord avec les pratiques médicales actuelles, chacune des familles étant représentée par un « référent clinique » entouré de spécialistes proposés par les CNP concernés, réunis au sein d’un « comité clinique » dont le nombre varie en fonction de la quantité d’actes à réviser… (quelques-uns pour l’endocrinologie à près de 20 pour l’anesthésie).

Une fois ces comités cliniques installés, ils ont eu pour mission de trouver des « actes repères » (choisis pour leur fréquence et leur caractère représentatif, et dont la pratique est homogène) qui serviront à hiérarchiser l’ensemble des actes de leur spécialité (« hiérarchisation intra-spécialité ») à partir d’un acte « de référence » emblématique de la spécialité.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le HCN passe actuellement en revue et valide la liste des actes repères et de référence proposés par chaque comité clinique ; viendra ensuite la hiérarchisation « inter-spécialité » par croisement 2 à 2 entre familles d’actes aboutissant à une échelle globale des actes repères dont le HCN vérifiera la cohérence. Parallèlement, les comités cliniques poursuivront leurs travaux de révision en se prononçant sur le maintien, la suppression éventuelle des actes, la modification de leur libellé ou l’opportunité d’inscrire de nouveaux actes.

Peut-on entrevoir des évolutions pour la cardiologie libérale ? Si oui, lesquelles ?

Il est encore trop tôt pour entrevoir des évolutions pour la cardiologie libérale ; il y aura forcément un rééquilibrage entre les actes liés à la rythmologie interventionnelle et ceux de l’hémodynamique interventionnelle mais son ampleur est pour le moment inconnue.

Le travail du HCN influencera-t-il les négociations conventuelles ?

Non, car le rôle du HCN s’arrête à la hiérarchisation et ses travaux ne seront pas encore terminés ; en revanche, la tarification issue de cette nouvelle hiérarchisation fera l’objet de négociations entre les partenaires conventionnels dont on peut penser qu’elles seront âprement discutées…

Comment la cardiologie est-elle représentée dans les travaux du HCN ?

Le comité clinique cardiologie compte 12 membres à parité public/privé. Il est dirigé par le Dr Arnaud Lazarus qui connaît parfaitement la CCAM.

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Appels à la grève : trop d’appels tuent l’appel

Depuis le début de l’examen du PLFSS une légitime grogne monte parmi les médecins, amplifiée par la mise en œuvre de l’article 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne. Des grèves s’annoncent de tous côtés, sans qu’on sache très bien d’où elles viennent ni où elles vont et, surtout, sans concertation entre les différents acteurs.


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« Grève des internes en médecine : « j’ai 27 ans et je suis déjà fatiguée », « “Nous sommes des salariés déguisés de la Sécu” : le combat de 10000 médecins pour un C à 50 euros ».  Les titres de la presse interpellent et font passer les médecins libéraux pour des nantis irresponsables.

La médecine libérale est une nouvelle fois moins bien servie par le PLFSS, alors que les conditions de travail sont difficiles pour les médecins, en ville comme à l’hôpital.

Suite à l’ajout de la quatrième année de formation pour la médecine générale, les syndicats d’étudiants font grève les jeudis et vendredis jusqu’au 17 novembre, le syndicat des internes l’ISNI appelant à la grève que le 17 novembre avec des syndicats libéraux. Les 19 syndicats de médecins libéraux et publics opposés sur la forme à cette mesure n’ont pas réussi à s’entendre sur un texte commun la critiquant.

Devant la possibilité d’accès direct aux infirmiers et au kinésithérapeute, plusieurs syndicats, pas tous, organisent « les vendredis de la colère ». D’autres syndicats ont rédigé un communiqué de presse publié conjointement avec le conseil de l’ordre, demandant que la délégation d’activité se fasse de manière coordonnée. 

Dénonçant le manque de valorisation des actes malgré l’inflation, un collectif communiquant sur Facebook et soutenu par quelques syndicats de médecins, propose une grève les 1 et 2 décembre. Enfin, un syndicat appelle à discuter du déconventionnement, par lequel aucun acte n’est remboursé par la Sécurité sociale.

Que penser de tout cela sinon que l’union fait la force et la désunion fait le jeu du gouvernement et de l’Assurance-maladie ? Le syndicat national des Cardiologues demande à tous les syndicats et en particulier à ceux qui ont pouvoir de signer la convention, de s’accorder sur une action commune et défendre efficacement la médecine libérale. Les dernières grèves des médecins étant peu suivi et les manifestations encore moins, le SNC est prêt à se mobiliser, mais avec des revendications claires et communes, notamment sur la prise en compte de l’inflation pour nos actes de tous les jours.

La rédaction de CardioHebdo

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Financiarisation de la biologie médicale : les académies disent « Stop »

Dans une communication commune, les académies de médecine et de pharmacie lancent un appel aux pouvoirs publics et aux professionnels.


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Dans un rapport commun intitulé « La biologie médicale en France : évolutions et enjeux », les académies nationales de médecine et de pharmacie s’inquiètent des « dérives » de la financiarisation de la biologie médicale. En France, 4 000 à 5 000 laboratoires privés et un peu plus de 1 000 laboratoires publics hospitaliers se côtoient.

Depuis 2001, des groupes financiers ont fortement investi dans les laboratoires via des sociétés détenues à l’étranger. Deux catégories d’acteurs coexistent : les biologistes indépendants (réseau LBI) et des fédérations de SEL qui forment une dizaine de grands groupes détenant environ 70 % du marché.

Il en résulte une très forte concentration des techniques au sein de centres très performants mais éloignés des patients, les laboratoires se transformant peu à peu en simples sites de prélèvement. Ceci n’est pas compatible avec le besoin de répondre aux urgences médicales.

Une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux

En parallèle de cette évolution, on constate une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux, un désintérêt des internes pour la spécialité et une pyramide des âges préoccupante, les biologistes affichant une moyenne d’âge supérieure à 50 ans.

L’arrivée de nouvelles technologies dans le secteur de la biologie serait de nature à redonner de l’intérêt aux jeunes pour la spécialité : séquençage ADN, diagnostic prénatal sans prélèvement de tissu fœtal, de la trisomie 21 et dans le diagnostic préimplantatoire pour des embryons, mise en évidence de cellules tumorales ou d’ADN tumoral dans le sang du patient, rôle dans la détermination de la dose à prescrire pour un médicament via la prescription d’anti-tumoraux après réalisation de tests génétiques déterminant l’effet thérapeutique et prévenant les effets toxiques graves…

Le rapport ne chiffre pas les investissements nécessaires pour acquérir les équipements permettant de profiter de ces innovations mais insiste sur la nécessité pour les professionnels de disposer des moyens nécessaires pour rester « des acteurs des avancées médicales, notamment dans le développement du numérique en santé et de l’intelligence artificielle ».

Où vont-ils trouver l’argent ?  Surtout après l’énième  réduction autoritaire de certains actes (pour un montant total de 250 millions d’économies) qui leur est imposée…

Nathalie Zenou

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Enfin l’Exonération des cotisations CARMF pour les cumul emploi-retraite

Retenu dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne, un amendement exonère de cotisations d’assurance vieillesse les médecins libéraux en cumul emploi-retraite, sous réserve d’un montant de revenus plafonné qui sera fixé par décret.


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L’amendement proposé par le député Philippe Juvin (par ailleurs chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou) a pour objectif de « maintenir en activité les médecins actuellement en place, le plus longtemps possible ».

Selon la Carmf, 12 422 médecins sont en situation de cumul emploi-retraite. Le Pr Juvin indique également que « 27 % des 79 830 médecins retraités ont moins de 70 ans et qui peuvent donc être remobilisés ». Dans la mesure où cotiser plus ne leur ouvre pas de droits supplémentaires à la retraite, il semble logique au député de les exonérer de cotisation. Sauf que …

… Les médecins libéraux en exercice financent la retraite de leurs aînés, que perçoivent également les médecins en cumul emploi-retraite. En cas d’exonération de cotisations de ces derniers, la CARMF estime que son manque à gagner « pourrait aller jusqu’à 7,3 % des cotisations à hauteur d’un milliard d’euros, soit au total près de 200 millions de pertes de recettes potentielles. Ces pertes impacteraient à coup sûr les résultats du régime complémentaire déjà déficitaire et du régime ASV tout juste proche de l’équilibre ». La CARMF met également en doute l’effet incitateur d’une telle exonération, redoutant que certains médecins ne choisissent plutôt d’avancer la liquidation de leur retraite.

Il est en revanche certain que la mise en place de cette mesure sans compensation du manque à gagner pour la CARMF, sera répercutée par celle-ci sur les pensions de retraite qui baisseraient alors d’environ 8 %.

Une défiscalisation incitative

Certains syndicats ont d’ores et déjà réclamé une défiscalisation incitative pour les médecins concernés plutôt qu’une exonération de charges et demandent à l’Etat d’assumer ses choix, rappelant l’article L131-7 du code de la sécurité sociale qui prévoit une compensation des cotisations exonérées : « Toute mesure de réduction ou d’exonération de cotisations de sécurité sociale, instituée à compter de la date d’entrée en vigueur de la loi n° 94-637 du 25 juillet 1994 relative à la sécurité sociale, donne lieu à compensation intégrale aux régimes concernés par le budget de l’Etat pendant toute la durée de son application. »

Nathalie Zenou

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Profession cardiologue : 14 propositions pour préparer la cardiologie de demain

Pour répondre à la demande croissante d’accès aux soins en cardiologie dans un contexte médical défavorable, le Conseil national professionnel cardiovasculaire et ses composantes, dont le SNC, portent d’une seule voix 5 grandes recommandations déclinées en 14 propositions.

RECOMMANDATION 1
FAIRE ÉVOLUER L’OFFRE DE SOINS EN CARDIOLOGIE

  • Proposition 1 : Augmenter rapidement le nombre de cardiologues.
  • Proposition 2 : Consolider la prise en charge de l’infarctus du myocarde en phase aiguë sur le territoire national.
  • Proposition 3 : Utiliser au quotidien les outils numériques, notamment la télémédecine, pour rendre la pratique en cardiologie plus efficiente en s’appuyant également sur de nouveaux métiers.
  • Proposition 4 : Renforcer la coordination des acteurs de la filière cardiologie.
  • Proposition 5 : Favoriser le développement de nouveaux métiers et leur participation à la prise en charge des patients en cardiologie au sein de nouveaux parcours en cardiologie.
  • Proposition 6 : Améliorer la pertinence de l’adressage des patients aux cardiologues par les autres médecins.

RECOMMANDATION 2
IMPLIQUER TOUS LES CARDIOLOGUES DANS LA FILIÈRE DE SOINS NON PROGRAMMÉS

  • Proposition 7 : Encourager la participation de tous aux gardes et aux astreintes.
  • Proposition 8 : Impliquer les cardiologues de ville dans la permanence des soins non programmés et le suivi cardiologique post-accueil aux urgences (SAU).

RECOMMANDATION 3
RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DE LA CARDIOLOGIE GÉNÉRALE

  • Proposition 9 : Valoriser la cardiologie générale en ville et à l’hôpital.
  • Proposition 10 : Promouvoir le statut mixte des médecins pour décloisonner la ville et l’hôpital et améliorer l’attractivité des postes hospitaliers.

RECOMMANDATION 4
FAVORISER L’ÉVOLUTION DES PRATIQUES ET LA PERTINENCE DES ACTES

  • Proposition 11 : Développer des indicateurs pertinents de performance et de qualité en cardiologie.
  • Proposition 12 : Mettre en place une évaluation des pratiques au sein des cabinets et des établissements de santé.
  • Proposition 13 : Améliorer l’expérience patient.

RECOMMANDATION 5
SOUTENIR LA RECHERCHE

  • Proposition 14 : Développer la recherche pour faire face aux grands enjeux de la cardiologie et maintenir l’attractivité de la spécialité.

Pour en savoir plus et télécharger le livre blanc


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Nathalie Zenou




Profession cardiologue : le CNPCV dresse l’état des lieux et précise les enjeux

Le Conseil national professionnel de cardiologie (CNPCV) et l’ensemble de ses composantes ont publié le Livre blanc « Profession Cardiologue : Enjeux et recommandations pour la cardiologie de demain »

Avec près de 15 millions de personnes prises en charge en France pour une maladie cardiovasculaire, un risque cardiovasculaire ou un diabète, les maladies cardiovasculaires sont l’une des principales causes de décès en France. Elles représentent également plus de 13 milliards d’euros de dépenses annuelles pour l’Assurance-maladie. La tendance n’est pas à l’amélioration, la CNAM ayant recensé près de 480 000 patients supplémentaires en 4 ans, soit une croissance de 2,5 % en moyenne.

Or, alors même que la prévention des maladies cardiovasculaires constitue un enjeu prioritaire des actions de santé publique, leur prise en charge fait aujourd’hui face à des défis importants.

Des professionnels sous tension

L’augmentation du nombre de patients survient alors que les professionnels sont en tension : la pyramide des âges des cardiologues indique que 25 % d’entre eux ont plus de 60 ans et les prévisions font état de 220 départs à la retraite chaque année jusqu’en 2027. Dans le même temps, seuls 180 internes en cardiologie sont formés. La diminution générale des effectifs concerne aussi bien les cardiologues libéraux que les hospitaliers. 

Des disparités territoriales et des délais trop longs

Par ailleurs, la densité moyenne nationale de 7,7 cardiologues libéraux pour 100 000 habitants, ce chiffre masque d’importantes disparités entre les départements. L’inadéquation entre le nombre de cardiologues disponibles et les besoins des patients et les disparités régionales induisent souvent des délais de consultation trop longs. La situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne les délais de consultation après une décompensation cardiaque pour laquelle une prise en charge dans les 15 jours après l’apparition des premiers symptômes est recommandée. Dans les faits, les délais de consultation en ville sont tels que près de la moitié des patients concernés finissent hospitalisés.

Coordination et recours au numérique insuffisants

En résumé, le nombre des patients concernés par les pathologies cardiovasculaires, souvent combinées à d’autres pathologies, augmente régulièrement. La complexification des situations des patients est à mettre en parallèle avec les effectifs des cardiologues qui stagnent. A l’inadéquation entre l’offre et la demande en soins s’ajoute la faible collaboration des professionnels au sein des parcours de soins. En effet, les prises en charge pluridisciplinaires par des équipes formées et coordonnées restent peu fréquentes, de même que l’utilisation d’outils numériques communs. 

Pour répondre à ces problématiques, le Conseil national professionnel cardiovasculaire a publié le 13 octobre dernier son « Livre blanc de la Cardiologie – Enjeux et recommandations pour la cardiologie de demain », avec 14 recommandations pour dessiner les contours de la cardiologie de demain.

Pour en savoir plus et télécharger le livre blanc


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Nathalie Zenou




Congrès national du CNCF : l’événement annuel de la cardiologie libérale

Le congrès national du CNCF se tient du 20 au 22 septembre à Strasbourg. Comme chaque année, ce congrès met en avant la convivialité et la pédagogie autour des thèmes récents de l’actualité de notre profession centrés sur la pratique quotidienne.


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La session de votre syndicat

Elle aura lieu le vendredi 21 octobre de 15h00 à 16h00 et s’intitule : « Le cardiologue libéral face aux enjeux d’aujourd’hui ». Elle sera modérée par Jean-Pierre Binon et Eric Perchicot et permettra d’entendre le président du syndicat, Marc Villacèque (Le cardiologue face aux nouveaux enjeux d’organisation du cabinet) et Vincent Pradeau (Le cardiologue face à sa formation) ainsi que Thierry Garban (Le cardiologue face aux nouvelles organisations territoriales).
Trois interventions seulement en une heure pour laisser une place nécessaire à la discussion.

Et ce n’est pas tout

Le congrès national, c’est plus de 50 sessions scientifiques dont une dizaine en partenariat avec plusieurs sociétés savantes : SFC, EAS, Council of cardiology practice, SFD, SFHTA, CNCH, GERS-P, Club des cardiologues du sport, CCF.

C’est une lecture inaugurale : 45 ans d’angioplastie coronaire, par le Pr Jean Marco.

C’est une conférence de clôture par le Pr Jacques Marescaux sur ce qui fait la force de la région strasbourgeoise, le développement d’une structure pédagogique de recherche et d’éducation en imagerie, en chirurgie et en techniques peu invasives, expérience locale devenue un succès mondial.

Ce sont deux sessions dévolues à la présentation des nouvelles recommandations de l’ESC, dont l’une entièrement consacrée au bilan préopératoire.

Ce sont tous les grands thèmes de la pratique quotidienne abordés de façon aussi pratique que possible, allant de l’HTA dans la prise en charge quotidienne à l’amylose et au retentissement cardiaque des traitements du cancer…

C’est un atelier de lecture de l’ECG avec Etienne Aliot,

Ce sont plusieurs sessions en partenariat avec l’industrie pharmaceutique abordant l’actualité thérapeutique.

Ce sont, ce sont, ce sont…

Nous vous attendons nombreux !


Découvrez le programme

François Diévart

© Johan Swanepoel




Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

L’actualité en santé est riche, ce qui témoigne d’une vie démocratique saine. Si riche qu’on pourrait presque dire qu’elle bouillonne. Espérons que notre système de santé, pilier du contrat social, ne s’évaporera pas à la faveur de ce bouillonnement.

PLFSS annonçant une 4e année pour le DES de médecine générale, amendement proposant un conventionnement sélectif et coercitif, Cour des Comptes attaquant la convention et le paiement à l’acte et privilégiant le paiement au forfait, Ordre national des infirmiers brandissant fièrement une cartographie sans désert pour se poser en recours contre les déserts médicaux ou encore CNOM focalisant ses efforts sur les équipes de soins primaires et opposant ainsi généralistes et spécialistes…

L’automne ressemble au printemps tant il foisonne de communications, d’idées et de propositions venant de tous les horizons possibles.

Une énième usine à gaz ?

Devant un système de santé qui peine à tenir la promesse du « bon soin pour le bon patient au bon moment », ce florilège serait une bonne nouvelle s’il débouchait sur autre chose que des querelles de clocher et in fine une dilution des responsabilités des soignants.

A force de tout déléguer et de renforcer l’autonomie de chaque acteur en lui faisant croire que tout est égal et équivalent, on aboutit à une cacophonie dont on se demande comment elle pourrait accoucher d’autre chose que d’une énième usine à gaz.

Que chacun ait un rôle à jouer est certain, mais ne confondons pas Zerbinette avec Hyacinthe et Célimène avec Eliante. Si la mise en scène revient aux institutions, c’est au médecin que revient le rôle-titre sur le terrain, c’est avec lui et autour de lui que doit s’organiser la prise en charge du patient. Quant au scenario, il devrait être co-écrit.

Bref, il est urgent de remettre un pilote dans le cockpit et de faire asseoir les passagers. Sinon l’avion « Système de Santé français », fleuron de notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale, pourrait bien se cracher sous l’œil médusé des patients et de ses « usagers ».

L’équipe rédactionnelle de CardioHebdo

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L’acte CCAM du mois : DZQM002

L’échodoppler cardiaque est devenu un outil incontournable au cours de notre exercice quotidien et peut dans certains cas être couplé à un test d’effort.


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D’après le libellé CCAM, il correspond à une échographie-doppler transthoracique continue du cœur et des vaisseaux intrathoraciques, avec épreuve de stress sur lit ergométrique (code de regroupement « ADE » pour acte d’échographie) ; il nécessite pour sa réalisation un environnement spécifique à sa réalisation, identique à celui de l’épreuve d’effort.

L’échocardiographie de stress inclut :
– la surveillance continue de l’électrocardiographie [ECG] et de la pression artérielle,
– l’enregistrement événementiel ou à chaque palier de l’électrocardiographie et de l’échographie sur un appareil de numérisation.

Il n’est pas soumis à une demande d’entente préalable et est valorisé à 170,66 € quel que soit l’appartenance au secteur conventionnel. S’agissant d’un acte isolé, il ne peut faire l’objet d’une association avec un autre acte CCAM, et encore moins avec un acte de consultation, et ne peut pas bénéficier des modificateurs (F et U) utilisés dans le cadre des gestes réalisés les dimanches, jours fériés ou la nuit.

Frédéric Fossati. La Madeleine

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Enfumage ?

Les ondes retentissent actuellement du grand progrès en matière de prévention que devrait constituer l’instauration d’une consultation gratuite de dépistage pour les personnes de 25, 45 et 65 ans.


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La santé publique devrait y gagner, la machine bureaucratique être heureuse de fonctionner à nouveau en s’enrichissant d’une nouvelle procédure garantissant au patient la gratuité et au médecin le paiement de l’acte et l’image du gouvernement et du ministre de la santé devraient être améliorées car « enfin, on s’occupe de prévention en France ».

Problème

Mais comment peut-on dire d’un côté qu’il y a un manque de médecins pour gérer les soins courants et de l’autre vouloir faire venir en masse trois contingents d’âge dans les consultations ? Même si cela est bon pour la santé publique. Ce qui reste à prouver par ailleurs car une mesure reposant sur un principe n’en garantit pas l’efficacité.

Hypocrisie

Surtout, depuis plusieurs décennies, ce bilan gratuit existe et il peut être fait tous les 5 ans dans les caisses d’Assurance-maladie : il s’adresse à toute personne qui le souhaite dès lors qu’elle a plus de 16 ans et il dure 2h30. On doute fortement qu’un médecin généraliste puisse consacrer un tel temps à un tel acte.

Comme il est écrit sur le site de la CNAM, « l’examen est personnalisé en fonction de l’âge, des antécédents familiaux, des habitudes de vie et des facteurs de risque. L’examen est totalement gratuit, vous n’avez aucune avance de frais à faire ». Il repose sur un questionnaire médical, un entretien sur le mode de vie, des examens biologiques, un examen dentaire, un examen médical et pour les femmes, un examen gynécologique peut être proposé, et en sus pour tous, si besoin, un examen visuel, auditif, du souffle et un électrocardiogramme peuvent être réalisés. Avec l’accord du patient, les résultats des examens peuvent être transmis au médecin traitant sachant qu’à la fin de la consultation, un suivi personnalisé est proposé suivant les besoins avec possibilité d’un suivi médical par un spécialiste, de réunions d’information ou des ateliers.

Qui dit mieux ? Est-ce qu’un praticien libéral peut proposer tout cela à un patient ?

Plutôt qu’un effet d’annonce, dont on doute de l’efficacité pratique en dehors du fait de sensibiliser à la prévention mais sans qu’on ne sache encore, quand et si la mesure sera appliquée, n’eut-il pas mieux valu, Monsieur le ministre, faire la promotion des bilans gratuits permis par les caisses d’assurance maladie tous les 5 ans ? Ah oui, mais ce n’est pas une nouveauté médiatique. Pardon.

François Diévart

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Une campagne contre l’insuffisance cardiaque

Dimanche 25 septembre, la CNAM a lancé une campagne de mobilisation nationale de sensibilisation à l’insuffisance cardiaque. Objectif : alerter et encourager à consulter son médecin.


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L’insuffisance cardiaque touche 1,5 million de Français et entre 400 000 et 700 000 personnes en souffrent sans le savoir. La campagne de la CNAM s’adresse en priorité aux personnes de plus de 60 ans qui sont plus particulièrement concernées par cette maladie. Il s’agit d’informer le grand public mais aussi d’accompagner les professionnels de santé pour détecter au plus tôt l’insuffisance cardiaque et ainsi prévenir son aggravation.

Sensibiliser le plus grand nombre

La campagne insiste sur les signes d’alerte (prise de poids, essoufflement, œdèmes des membres inférieurs, fatigue), chacun étant représenté par un pictogramme facilement identifiable et mémorisable.

La campagne d’information a débuté par une conférence de presse de la CNAM en présence de la SFC, du collège de médecine générale et d’une association de soutien aux insuffisants cardiaques. Elle se déploiera toute la semaine, aussi bien sur les médias grand public que professionnels. Un second volet sera révélé en 2023.

Nathalie Zenou

Plus d’informations…


Site de la SFC


Site de l’Assurance-maladie

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DES de médecine générale : 4 ans … pour faire quoi ?

Le projet de loi de financement pour la Sécurité sociale fait apparaître une me année pour le DES de médecine générale. La mesure sera discutée en séance publique entre le 20 et le 26 octobre prochains.


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L’article 23 du PLFSS vise à modifier le code de l’éducation, socle légal des études de médecine. Depuis 2017, le troisième cycle des études de médecine (TCEM) est découpé en trois phases :

  • une phase socle d’un an,
  • une phase d’approfondissement de 2 à 3 ans,
  • une phase de consolidation de 1 à 2 ans.

Une 4e année sous la forme d’un stage

Actuellement, le DES de médecine générale dure 3 ans contre 4 pour les autres DES. Le législateur souhaite que cette 4e année s’effectue sous la forme d’un stage dans le cadre d’un régime d’autonomie supervisée, dans des lieux agréés en pratique ambulatoire et en priorité dans les zones sous-dense. On compte aujourd’hui 12 941 maîtres de stage universitaire à même de superviser ces étudiants. On peut se demander combien exercent en zone sous-dense et s’ils seront réellement en mesure de superviser un étudiant.
Le nouveau dispositif s’adresserait aux étudiants démarrant leur 3e cycle à la rentrée universitaire de septembre 2023. Les premiers effets sont attendus pour 2026.
Les syndicats d’étudiants ont exprimé leur opposition à cette proposition par la voix de la présidente de leur intersyndicale.

Nathalie Zenou


© Wavebreakmedia/depositphotos




11e édition de la semaine nationale de prévention du diabète

Le diabète constitue une véritable épidémie : près de 5 millions de personnes sont concernées en France. Pour la 11e année consécutive, la Fédération Française des Diabétiques organise la semaine nationale de prévention du diabète. Elle se tiendra du 23 au 30 septembre.


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A l’heure actuelle, 4 millions de personnes suivent un traitement médicamenteux associé au diabète. Il faut leur ajouter de 500 000 à 800 000 personnes atteintes sans le savoir.

Sensibiliser le grand public sur le diabète de type 2

Depuis 2012, la Fédération française des diabétiques organise sur l’ensemble du territoire (métropole, Guadeloupe, Martinique, La Réunion) la semaine nationale de prévention du diabète. Chaque année, les associations fédérées se mobilisent localement pour organiser des animations durant toute cette période. Cet événement a déjà permis de sensibiliser plus de 200 000 personnes sur le diabète de type 2 et ses facteurs de risque, en ciblant prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Edition 2022 : diabète et tabac

Le risque relatif de diabète de type 2 est augmenté de 37 à 44 % chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs.

L’objectif spécifique de l’édition 2022 est d’informer le plus tôt possible les personnes exposées au tabagisme (actif ou passif) sur le risque de développer un diabète de type 2. Près de 300 actions seront ainsi organisées par les bénévoles des associations locales pour sensibiliser les personnes fumeuses et le grand public au risque que représentent le diabète de type 2 et le tabagisme, pour repérer les personnes à risque de diabète de type 2 avec le questionnaire de test de risque et enfin, pour orienter vers le pharmacien ou le médecin généraliste les personnes dont les résultats au test présentent des risques de développer un diabète.

Une grande campagne de communication sera également diffusée sur le web et via la presse. De plus, un dispositif spécifique sera mis en place auprès des personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Nathalie ZENOU

© Piksel Stock




Prolongation du programme ETAPES

Les expérimentations ETAPES arrivaient en principe à leur terme le 30 juin 2022. Le gouvernement a finalement annoncé leur prolongation jusqu’au 30 juin 2023.


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Le programme ETAPES (Expérimentations de Télémédecine pour l’Amélioration des Parcours en Santé) vise à encourager et soutenir financièrement le déploiement de la télésurveillance sur l’ensemble du territoire.

Un calendrier trop serré

La Loi de financement pour la Sécurité Sociale pour 2022 prévoyait l’entrée de la télésurveillance dans le champ d’une prise en charge de droit commun (ie un remboursement généralisé par l’assurance maladie) au 1er juillet 2022 au plus tard. La phase préparatoire s’étant avérée plus complexe que prévu, le gouvernement n’a pu maintenir la date initialement envisagée et l’entrée en vigueur du droit commun du cadre de prise en charge de la télésurveillance est reportée. Le programme ETAPES est ainsi prolongé jusqu’au 30 juin 2023.

Une prolongation sans modification

Jusqu’à cette date, une prise en charge de transition sera assurée pour les patients déjà inclus comme pour les nouveaux patients, sans nécessité de déposer une nouvelle demande d’inscription. Il n’y aura ni rupture de prise en charge ni perte de chance pour les patients. Les conditions du programme ETAPES continuent de s’appliquer, notamment les critères d’éligibilité, le montant des prises en charge et l’organisation de l’accompagnement thérapeutique.

5 pathologies concernées

Rappelons que le programme ETAPES concerne cinq pathologies :

  • l’insuffisance cardiaque,
  • l’insuffisance rénale,
  • l’insuffisance respiratoire,
  • le diabète,
  •  les prothèses cardiaques implantables.

Nathalie Zenou

© Mogil/fr.depositphotos




Alerte matériovigilance concernant certains stimulateurs cardiaques de la société Abbott (St. Jude Medical)

Vous avez sans doute été informés d’une alerte de matériovigilance portant sur certains boitiers faisant partie des modèles de stimulateurs double chambre (Assurity et Endurity).

Tous les centres implanteurs ont fait l’objet d’une information fournie par la société Abbott accompagnée d’une liste (par centre) comprenant les numéros de série de ces boitiers devant faire l’objet d’une conduite à tenir spécifique en raison d’un taux de défaillance estimé d’après les données de matériovigilance en France d’environ 0,3 %.

Un communiqué conjoint (ANSM/SFC/CNPCV) a été publié le 8 septembre dernier.


Lire le communiqué

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Les honoraires des médecins libéraux : structure et évolution

En juillet, la commission des comptes de la Sécurité sociale a publié son rapport annuel. Ce dernier comprend 207 pages et rapporte, entre autres, les honoraires des médecins libéraux et leurs évolutions. Panorama.

Paysage

Le nombre de médecins était de 228 000 au 1er janvier 2021, dont 128 000 (56 %) pratiquaient une activité libérale exclusive ou partielle. Cette activité libérale se répartissait équitablement entre spécialistes (48 %) et généralistes (52 %), ces derniers ayant majoritairement une activité libérale exclusive (87 %), de même que les spécialistes bien que dans une moindre mesure (69 %). La moitié des médecins spécialistes sont autorisés à pratiquer des dépassements (52 %), contre une minorité des généralistes (6 %).

Au début des années 2000, alors que le nombre de généralistes stagnait, la démographie des médecins libéraux a été tirée vers le haut par l’augmentation du nombre de spécialistes, avant que leur nombre ne baisse également à partir de 2014, aboutissant à la baisse du nombre total de médecins libéraux, avec 1I700 médecins de moins en 2021 par rapport à 2014.

Une légère reprise du nombre de spécialistes s’est amorcée depuis 2019, sans effet sur le nombre de médecins libéraux, l’augmentation ayant surtout été observée sur le nombre de médecins salariés.

Remboursements et effets de la pandémie

En 2021, l’Assurance-maladie obligatoire (AMO) a consacré 20,7 milliards d’euros aux remboursements de soins des médecins libéraux, 7,5 milliards d’euros pour les généralistes et 13,1 milliards d’euros pour les spécialistes.

ISur la période précédant la crise sanitaire, de 2009 à 2019, la croissance annuelle moyenne des remboursements des honoraires des médecins libéraux par l’Assurance-maladie s’est élevée à 2,6 %.

L’année 2020 a été marquée un confinement prolongé de la population ayant fait peser un risque de rupture du suivi des patients ainsi que de chute des honoraires des médecins. Pour limiter ces risques, l’Assurance-maladie a mis en œuvre deux mécanismes : le dispositif d’indemnisation pour perte d’activité (DIPA) et le remboursement à 100 % des téléconsultations.

Les honoraires moyens par tête des médecins ont baissé de 5,0 % en 2020 par rapport à 2019, de façon légèrement plus prononcée pour les spécialistes (- 5,8 %) que pour les généralistes (- 4,4 %) car une part plus importante de l’activité des spécialistes (57 % de leurs honoraires en 2019) dépend de la réalisation d’actes techniques ne pouvant être réalisée à distance. Ainsi, les honoraires liés aux actes techniques ont diminué de 8,5 % en 2020.

En l’absence du DIPA, les honoraires des généralistes auraient baissé de 5,9 % et ceux des spécialistes de 8,3 %. Sur les 611 millions d’euros versés aux médecins pour le DIPA en 2020 et 2021, 76 % sont allés aux spécialistes.

La téléconsultation a représenté 468 millions d’euros d’honoraires sans dépassements en 2020, contre 6,1 en 2019. Les téléconsultations ont permis de minorer la baisse des honoraires par tête liés aux actes cliniques des généralistes de 7 % (contre 12 % en leur absence) et de 10 % pour les spécialistes (contre 13I%).

Différences entre secteurs 1 et 2

Les médecins généralistes pratiquent majoritairement des honoraires opposables (94 % des médecins généralistes) représentant 95 % des honoraires totaux des généralistes. Les généralistes du secteur 1 se démarquent de ceux du secteur 2 par une plus grande proportion d’actes cliniques (77 %, contre 47 %) et une plus faible proportion d’actes techniques (6 % contre 18 %).

Les honoraires moyens par tête des spécialistes étaient deux fois supérieurs à ceux des généralistes en 2019, contre 1,9 fois en 2009, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,2 %, contre 1,5 %. Les dépassements d’honoraires expliquent une partie de cette différence, représentant en moyenne 54 400 euros annuels par tête pour l’ensemble des spécialistes, contre 3 600 euros pour les généralistes.

Structure des honoraires entre 2009 et 2019

La structure des honoraires par tête des spécialistes est relativement stable : plus de la moitié de leurs honoraires provient d’actes techniques sans dépassement (55 % en 2009 contre 57 % en 2019), une part importante provient de dépassements (15 % en 2009 contre 17 % en 2019) ainsi que de forfaits techniques (de 5 % à 7 %). La part des consultations et visites dans les honoraires des spécialistes a légèrement diminué sur la période (de 23 % à 19 %).

Ainsi, la contribution à la croissance des honoraires par tête des spécialistes a été principalement due aux actes techniques, comptant pour 15,3 points des 24,9 % d’évolution sur les 10 ans. Les dépassements ont contribué à hauteur de 5,9 points et les forfaits techniques à hauteur de 3,2 points.

La rémunération est inégalement répartie entre les différentes spécialités médicales, certaines ont des honoraires et des effectifs élevés (radiologues et ophtalmologues), d’autres sont nombreuses avec des honoraires inférieurs à ceux des omnipraticiens (psychiatres) ou bien moins nombreuses avec des honoraires élevés (anatomo-cytopathologistes).

Il y a des écarts de rémunération allant de 1 à 7 entre neuropsychiatres et radiologues, tandis que certains spécialités gagnent en moyenne moins que les omnipraticiens (endocrinologues, gériatres, pédiatres et psychiatres).

Ces revenus sont ceux avant déduction de charges, dont le montant varie selon les spécialités : les généralistes ont un taux de charges moyen de 44 % contre 49 % pour les spécialistes (allant de 34 % pour les anesthésistes à 65 % pour les anatomo-cytopathologistes).

François Diévart

© Auremar/Fotolia




Santé et médico-social : des feuilles de route bien garnies

« Prendre soin des Français », voilà un objectif ambitieux figurant parmi les politiques prioritaires du gouvernement. Cela passe par un certain nombre de chantiers dont l’exécution sera confiée à autant de directeurs de projets, en lien avec les préfets de région et les départements. Le délégué interministériel à la transformation publique (DITP) animera l’ensemble du dispositif sous l’autorité du premier ministre.

Parmi les chantiers figurent notamment :

• le renforcement de la place de la prévention dans le quotidien des Français ;
• la lutte contre toutes les inégalités d’accès à la santé et les déserts médicaux ;
• l’adaptation et le renforcement de notre modèle hospitalier dans une logique territoriale, en remettant l’éthique et le sens au cœur du projet de l’hôpital ;
• l’apport de réponses aux difficultés de recrutement et de fidélisation dans les métiers de la santé et du social ;
• le versement automatique des prestations sociales pour en finir avec le non-recours et les fraudes ;
• la facilitation du quotidien des personnes en situation de handicap ;
• le bien vieillir à domicile et dans des Ehpad modernisés ;
• un meilleur accompagnement des enfants en danger.

De plus, la feuille de route dans le domaine de la santé et de la prévention prévoit l’accélération du virage préventif du système de santé, la construction d’un système basé sur les besoins de santé et l’intensification de la lutte contre toutes les inégalités sociales, géographiques ou financières en matière de santé. Elle vise également à conforter notre industrie de santé et à améliorer notre préparation et nos réponses aux risques sanitaires.
A noter que la feuille de route dans le domaine de la cohésion des territoires comporte elle aussi un volet santé avec l’amélioration de l’offre de santé dans les déserts médicaux.

Nathalie Zenou

© Igor Vetushko/depositphotos




En bonne forme, Ramsay Santé attire les convoitises

Avec un résultat net en hausse de 82 % en 2021-2022, Ramsay Santé affiche de belles performances et s’oppose à l’offre de rachat faite par un consortium américano-australo-aboudabien à son actionnaire majoritaire.

Sur 2021-2022, Ramsay Santé a enregistré une croissance de 6,9 % tirée par celle des pays nordiques (12,3 %). En France, le groupe est présent en Ile-de-France (+5,7 %), en AURA (+3,2 %) et dans les Hauts-de-France (+3,4 %). Le groupe indique que les hospitalisations complètes ont diminué en MCO (-4,1 %) et en SSR (-1,1 %) alors que les admissions en hôpital de jour ont augmenté de 3 % en MCO et de 27,6 % en SSR.

Malgré un contexte dégradé par l’inflation, la pénurie de personnel soignant et la poursuite de l’épidémie, Ramsay Santé maintient ses investissements autour de 220 millions d’euros, notamment dans le domaine digital.

 
Offre de rachat bloquée

Enfin, détenu à 52,8 % par l’australien Ramsay Health Care, le groupe français a bloqué l’offre de rachat fait à celui-ci par un consortium américano-australo-aboudabien. En effet, cette offre de rachat prévoyait que l’américain KKR, partie prenante du consortium, aurait un accès aux comptes.

Or, KKR est l’actionnaire majoritaire du groupe Elsan, principal concurrent de Ramsay Santé. Face au rejet de son offre, le consortium a mis d’autres options à l’étude. Verra-t-on bientôt la naissance d’un géant de la santé et la fusion des cliniques Ramsay Santé et Elsan ? Affaire à suivre…

Nathalie Zenou

© Vilevi/fr.depositphotos




Pas de classement des établissements hospitaliers cette année

Vous l’avez peut-être remarqué. Peut-être pas. Mais, cet été, l’hebdomadaire Le Point n’a pas sorti son numéro dévolu à présenter « un » classement des établissements hospitaliers français établi selon leur compétence supposée à prendre en charge une maladie ou à effectuer un geste thérapeutique donné.


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On pourrait penser que l’hebdomadaire a enfin admis que tant les indicateurs utilisés que leur mode de recueil n’avaient pas de pertinence. On pourrait aussi penser qu’ils ont enfin compris que cela ne servait pas à grand-chose sauf pour les directeurs d’hôpitaux ou de groupes de cliniques qui n’hésitent pas à se mettre en avant lorsque, par un effet où le hasard a son mot à dire, un établissement qu’ils dirigent de près ou de loin est dans les x premiers. Et peut-être à faire râler les agences de santé ou les actionnaires quand un établissement ne figure pas au tableau alors qu’il coûte des millions d’euros…

Partie remise
Détrompez-vous, pour Le Point, ce n’est que partie remise. L’édition 2022 qui devait concerner l’année 2021 a été annulée car il a été jugé que la pandémie de Covid-19 avait trop perturbé le fonctionnement des établissements pour permettre de disposer de données comparatives et fiables. Le processus reprendra donc concernant cette fois l’année 2022.

Des carences sur le processus de classement ?
On peut toutefois s’étonner : si le processus est pertinent, si les indicateurs sont fiables, pourquoi donc ne pas avoir fait de classement pour l’année 2021 ? N’est-ce pas le rôle d’un établissement de santé de savoir au mieux fonctionner en période de crise ? A moins que le fait de ne pas vouloir ou pouvoir établir de classement concernant l’année 2021 ne rende compte plus ou moins explicitement des carences du processus de classement ?

François Diévart

© S. Decoret/depositphotos




Doctolib – l’éthique à l’épreuve de la finance

La financiarisation du secteur de la santé n’est plus à démontrer. Dernier secteur à être touché, celui de la prise des rendez-vous en ligne, son leader Doctolib étant sous le feu des critiques depuis la semaine dernière pour avoir référencé des pseudo-médecins et des personnes pratiquant des thérapies alternatives c’est-à-dire non validées scientifiquement.


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Doctolib se défend après l’annonce du référencement de 2 personnes se faisant passer pour des psychiatres ainsi que celui de naturopathes, de magnétiseurs et d’hypnothérapeutes. La plateforme a ainsi supprimé 17 profils se réclamant de formations douteuses mais a toutefois maintenu le référencement des autres professionnels concernés.

Une demande des patients
L’entreprise souligne que des associations de patients font la promotion de ces thérapies alternatives et qu’en tant qu’acteur privé, elle n’a pas à trancher sur la place des thérapies complémentaires dans le parcours de santé des patients. Elle ajoute que le référencement des praticiens répond à une demande des patients, certains praticiens exerçant en établissement de santé. Tous les professionnels concernés exercent une activité légale et sont inscrits au registre du commerce.

Réunion de travail avec les autorités
A la suite des réactions du CNOM et de la CSMF, le préfet Christian Gravel, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), a invité Doctolib à une réunion de travail commune. Il s’agira de tirer les enseignements de la situation et de définir le cadre des inscriptions sur la plateforme. La CSMF va plus loin en demandant une réglementation de l’accès aux médecines alternatives, l’interdiction de leur publicité et la clarification de pratiques relevant parfois du charlatanisme.

Faire du chiffre oui, mais à quel prix ?
Au-delà de Doctolib, toutes les plateformes de prise de rendez-vous en ligne peuvent être concernées par cette problématique qui illustre la mercantilisation du secteur de la santé. Rappelons que Doctolib avait levé 500 millions d’euros en mars dernier auprès de ses partenaires historiques (notamment Bpifrance et le fonds Eurazeo), sa valorisation atteignant 5,8 milliards de dollars. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et prévoit de doubler ses effectifs en France, en Allemagne et en Italie.

Nathalie Zenou


© Doctolib




L’ESC c’est déjà la rentrée !

Dès vendredi 26 août, la cardiologie mondiale se retrouve à Barcelone pour le congrès européen, qui renoue avec le « présentiel ». La cardiologie libérale française se mobilise pour vous rapporter toute l’actualité avec dès dimanche une émission quotidienne, lien dans votre boite mail chaque jour et sur le site du CNCF.

Sont attendus de nombreux résultats d’études lors des hotlines dans le domaine de l’insuffisance cardiaque (un traitement pour l’IC à FE préservée), de l’anticoagulation (une nouvelle classe les anti-XI), la revascularisation coronarienne en cas de dysfonctionnement ventriculaire gauche, une monothérapie antiagrégant plaquettaire P2Y12 plutôt que l’aspirine, prendre ses traitements plutôt le matin que le soir, le dépistage numérique de la FA, et bien d’autres…

Comme chaque année, la publication de nouvelles recommandations sera le temps fort du congrès. Elles seront particulièrement importantes pour notre pratique et feront l’objet d’une table ronde dans chaque émission. 

Notre sélection :

Ventricular arrhythmias and sudden cardiac death : les indications 2022 du DAI et quel DAI choisir ? 

– Cardiovascular assessment and management of patients undergoing non-cardiac surgery : la reco qui va codifier la consultation préopératoire que nous réalisons au quotidien, quel bilan préopératoire, quelles mesures de protection ?  

Cardio-oncology : les nouvelles chimiothérapies, l’immunothérapie, quel suivi, quelles interactions, comment prévenir les complications ?

Rendez-vous à l’ESC et bon congrès !

Maxime Guenoun

© Murphy/depositphotos




Prescrira, prescrira pas : alirocumab désormais disponible en monothérapie

Le 26 juillet, alors que l’attention de tous se porte sur la canicule et les incendies qui ravagent la Gironde, un arrêté a été pris modifiant la liste des spécialités remboursables aux assurés. Publié le 29 juillet au Journal Officiel, cet arrêté concerne notamment l’alirocumab dont le remboursement est étendu dans deux nouvelles indications.


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Jusqu’ici autorisé  chez l’adulte ayant une hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale) ou une dyslipidémie mixte, en complément d’un régime alimentaire, en association avec d’autres hypolipémiants ou non, l’hypocholestérolémiant peut désormais être utilisé en association à un traitement hypolipémiant « optimisé » ou en monothérapie en cas de contre-indication ou d’intolérance avérée à la fois aux statines ou à l’ézétimibe, chez :

  • les adultes ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, à très haut risque cardiovasculaire, insuffisamment contrôlée par un traitement optimisé et nécessitant un traitement par LDL-aphérèse
  • les adultes ayant une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie par un antécédent de SCA récent (prévention secondaire) insuffisamment contrôlée (LDL-c ≥ 0,7 g/L), malgré un traitement hypolipémiant optimisé.

Ces deux indications concernent entre 580 et 2 637 patients.

Le prix public de l’alirocumab a été diminué de 5 % le 15 août (225,63 euros pour le stylo prérempli dosé à 150 mg et 75 mg, et à 449,43 euros pour les deux stylos préremplis aux mêmes doses et pour le stylo dosé à 300 mg).

Outre les cardiologues, les spécialistes en endocrinologe-diabétologie-nutrition/maladies métaboliques et les spécialistes en médecine interne, les spécialistes de médecine vasculaire et les neurologues peuvent également débuter et prescrire un traitement par l’alirocumab depuis le 29 avril.

En résumé, après un syndrome coronarien aigu, l’alirocumab peut être donnée seul s’il existe une intolérance aux statines où à l’ezetrol.

Nathalie Zenou

© RogerPhoto/depositphotos




Actu-sondage : L’été, une période à négocier

Les beaux jours s’installent, annonçant les vacances pour bon nombre de nos compatriotes et parmi eux, les médecins libéraux.

Souvenez-vous… en 2006, un projet de décret relatif à la continuité des soins en médecine ambulatoire prévoyait de nouvelles formalités administratives pour les libéraux souhaitant s’absenter plus de six jours… Ce décret n’a jamais vu le jour mais dans un contexte sanitaire tendu, certaines régions prennent des mesures pour pallier la pénurie de médecins remplaçants.

Les ARS d’Occitanie et des Pyrénées-Orientales mobilisent ainsi les médecins retraités pour assurer des remplacements et prendre en charge les vacanciers.

Et vous, comment voyez-vous votre été ? Si vous cherchez un remplaçant, avez-vous pensé à consulter la plateforme CardioLink


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Qui se cache derrière CardioHebdo ?

Une fois n’est pas coutume, découvrez notre équipe rédactionnelle qui vous apporte chaque semaine un éclairage indispensable sur tous les sujets d’actualité qui compose votre quotidien.


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Le rédac’chef : Dr Frédéric Fossati

Cardiologue stimuliste installé à Lille, Frédéric veille au respect de la ligne éditoriale de CardioHebdo et partage régulièrement son expertise sur la nomenclature qu’il maîtrise parfaitement. Il est également vice-président de la Fédération des spécialités médicales, qui réunit les conseils nationaux professionnels de toutes les spécialités. La FSM contribue à structurer l’expertise médicale et est un interlocuteur reconnu de l’ANSM, de la HAS, de l’IGAS, de l’INPES et de l’ONIAM.

Mme Rédaction : Nathalie Zenou

Quel que soit le sujet qu’on lui soumet, elle en rédigera une synthèse claire et concise et, surtout, dans les temps. Cette conseillère municipale d’une ville des Yvelines définit sa fonction comme celle d’une consultante en communication institutionnelle et son rôle comme celui d’aider à faire passer des messages de manière pédagogique à un public-cible déterminé en fonction d’objectifs clairement définis. Mission accomplie toutes les semaines.

M. Com’ : Dr Maxime Guenoun

Depuis les Bouches-du-Rhône, Maxime apporte la faconde du sud. Intéressé par les sujets liés à la communication sous toutes ses formes, il nous en rappelle les enjeux et milite régulièrement pour proposer plus d’interactivité avec nos lecteurs. Il est également responsable de la commission « projets fédérateurs interstructures » au sein du Syndicat national des cardiologues.

M. Livres : Dr François Diévart

Installé à Dunkerque, François est un amoureux des livres et de la langue française. Il est aussi notre M. Méthodologie et notre relai avec le Collège national des cardiologues français (CNCF) dont il préside le comité scientifique.

M. Documentation : Dr Jean-Pierre Binon

Installé dans l’Allier, Jean-Pierre connaît le système de santé sur le bout des doigts pour avoir présidé le Syndicat national des cardiologues de 2017 à 2020. Il sait toujours où aller chercher les infos et maîtrise les subtilités des textes règlementaires parfois un peu arides. Jean-Pierre a également la charge de la revue Le Cardiologue.

M. Edito : Dr Marc Villacèque

Installé à Nîmes, Marc préside le Syndicat national des cardiologues depuis janvier 2020. Il signe quasiment tous les éditos de CardioHebdo (et ceux de la revue Le Cardiologue) et a régulièrement un coup d’avance sur l’actualité.

M. Pragmatique : Dr Vincent Pradeau

Depuis la Gironde où il est imageur, impliqué dans l’éducation thérapeutique et la prise en charge multidisciplinaire des pathologies chroniques, Vincent nous ramène toujours à l’essentiel en prenant la hauteur nécessaire. Vice-président du Syndicat national des cardiologues, il est actuellement président du Conseil national professionnel cardiovasculaire, l’organisme officiel qui représente les spécialistes des maladies cardiovasculaires et regroupe la SFC, le CNCH, le CNCF et le SNC.

M. Mise en ligne et envoi : Pascal Wolff

Sans Pascal, vous ne recevriez pas CardioHebdo. C’est lui qui transforme nos textes en articles web, gère la cohérence d’ensemble et s’occupe de la programmation des envois. Il doit composer avec nos retards et nos corrections de dernière minute, sans parler de nos échanges parfois interminables pour choisir les sujets des articles !

© FloralSet/depositphotos




Claire Mounier-Vehier : prendre soin du cœur des femmes

Le Pr Claire Mounier Vehier est chef de service de médecine vasculaire-HTA du CHU de Lille. En 2020, passionnée par la santé des femmes, elle co-fonde avec Thierry Drilhon, haut dirigeant d’entreprise et président de la Franco British chamber, le fond de dotation « Agir pour le cœur des femmes – Women’s cardiovascular healthcare foundation ».

Les femmes sont aussi touchées par les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires tuent chaque jour 200 femmes en France et 25 000 dans le monde. De fait, si la mortalité cardiovasculaire globale a diminué depuis 20 ans, on constate une augmentation inquiétante chez la femme de moins de 55 ans : à âge égal, la mortalité hospitalière du syndrome coronarien aigu chez la femme est plus importante que chez l’homme. Malgré cela, les femmes ne se sentent pas concernées par ces maladies qui sont insuffisamment dépistées.
Les spécificités de la santé cardiaque des femmes
Les femmes cumulent différents types de facteurs de risque. En plus des traditionnels tabac, stress psychosocial, précarité, sédentarité, surmenage, alimentation déséquilibrée, surpoids, obésité, diabète… elles subissent les effets des risques hormonaux spécifiques, notamment ceux liés à une contraception inappropriée, des grossesses de plus en plus tardives, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, la ménopause… À âge égal, les femmes ont davantage de facteurs de risque que les hommes, avec un impact artériel plus délétère chez elles. L’hypertension est aussi spécifique chez la femme, notamment avant la ménopause : les plaques d’athérome sont alors molles et peu calcifiées. Son dépistage nécessite donc un coronaroscanner et non un score calcique.
Un fond de dotation dédié à la santé de la femme
Les facteurs de risque spécifiques de la femme peuvent être évités dans la plupart des cas grâce à une éducation à la santé et un dépistage aux différentes étapes de la vie hormonale. Ainsi, 8 accidents cardiovasculaires sur 10 sont évitables avec une information, une éducation à la santé et un dépistage dédié. C’est dans cet objectif qu’a été créé « Agir pour le cœur des femmes » dont les objectifs sont d’alerter, d’anticiper et d’agir.
Une action concrète sur le terrain
Grâce au bus du cœur des femmes, la fondation va à la rencontre des femmes, en particulier les plus vulnérables. Le bus mobilise dans chaque ville 45 à 50 professionnels de santé – libéraux et hospitaliers – dont 2 5% de cardiologues et 25 % de gynécologues / sage-femmes. Les CPAM et les services sociaux des villes sont également impliqués pour orienter les femmes concernées vers le bus. Celui-ci reste 3 jours dans chaque ville et accueille en moyenne 230 femmes. Parmi elles, 70 % ont plus de 3 facteurs de risque, 40 % n’ont pas de suivi gynécologique et 8/10 n’ont jamais vu de cardiologue. L’objectif est de leur faire intégrer un parcours de soins cardiologique et gynécologique grâce au réseau mis en place lors du montage de l’opération.
Les cardiologues libéraux impliqués dans l’action de la fondation
Dans chaque ville, des cardiologues libéraux s’impliquent aussi bien en amont du passage du bus que pendant et après, en proposant notamment des consultations tarifées secteur 1 pour assurer le suivi des patientes dépistées. De plus, la constitution d’un écosystème local permet aux professionnels de santé de se rencontrer, d’échanger et de travailler ensemble par la suite.
La fondation propose également aux cardiologues libéraux de se former aux spécificités des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

Plus d’informations sur la fondation


Agenda 2022 du bus du cœur

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Crise des urgences : comment en est-on arrivé là ?

Le monde est complexe. Toute décision a des implications nombreuses et variées selon l’échelle de temps considérée et les boucles de rétroaction mises en mouvement. Et c’est ainsi que, par le biais de diverses décisions politiques, la crise endémique des urgences s’annonce devenir aiguë cet été, justifiant quelques rappels sur l’histoire des 40 dernières années.

Trop de médecins

Un médecin qui exerce, c’est un médecin qui prescrit, et un médecin qui prescrit, c’est un médecin qui coûte : il faut donc moins de médecins. Alors promouvons les départs à la retraite et ne modifions pas le numerus clausus ! Bien que plusieurs indicateurs en montraient les risques, c’est ainsi que fût promu le MICA à partir de 1988, mécanisme incitatif de départ à la retraite dès 57 ans, avec à partir de 1997 une prime en sus s’ils exerçaient sans prescrire. La mesure fût efficace et les médecins plus rapidement… moins nombreux : 10 500 médecins ont ainsi arrêté prématurément leur activité entre 1988 et 2003.

Pas assez d’urgentistes

Parmi les indicateurs évoqués, il y en avait un qui montrait que les hôpitaux publics allaient manquer d’urgentistes. Regroupons-donc les urgences, mais uniquement dans certains centres hospitaliers publics ! Et c’est ainsi que furent créés les SATU (sic), les UPATOU et les « RIEN du TOUT ». Dès le lendemain, les centres privés qui assuraient les urgences, parfois depuis plus de 100 ans, n’eurent plus le droit de les accueillir. Résultat : moins de centres privés pour accueillir les urgences = plus d’urgences dans les centres publics.

Trop de chômeurs

Pour diminuer le chômage, il faut diminuer la durée hebdomadaire du travail. Passons-donc aux 35 heures, mais payées 39 ! On ne sait toujours pas si cela a été efficace économiquement, mais cela a contribué à désorganiser l’hôpital. Surtout, il semble que cela a eu un fort effet psychologique en valorisant le temps libre et les loisirs : 4 heures de moins à travailler par semaine, en gagnant autant. Mieux que le confinement… Résultat : pourquoi les médecins libéraux devraient-ils continuer à travailler plus de 50 heures par semaine, notamment les plus jeunes qui ont connu les 35 heures à l’hôpital ? Pourquoi assurer des astreintes et des gardes en ville, sans supplément de revenus, sans récupération payée le lendemain ?

Et au final…

On aura compris que parmi les nombreuses causes de la « crise des urgences » figurent plusieurs des décisions politiques des 40 dernières années. Les patients veulent être pris en charge dans les temps qu’ils estiment raisonnables, le médecin n’a pas à considérer que parce qu’il s’agit finalement d’une urgence ressentie et non vitale, le patient aurait dû attendre des jours meilleurs, les médecins libéraux sont surchargés et même si certains travaillent moins qu’avant, ils estiment dorénavant que cela est suffisant. La « valeur temps » n’est plus ce qu’elle était.

François Diévart

© Pixavril




Un nouveau couple pour piloter la santé et la prévention

Brigitte Bourguignon a cédé son fauteuil de l’avenue Duquesne au Dr François Braun, chef du service des urgences de l’hôpital Mercy au CHR de Metz-Thionville et ancien président de Samu-Urgences de France. Agnès Firmin Le Bodo devient ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé.

Un urgentiste ministre de la santé et de la prévention

Référent santé du candidat Macron, François Braun a été praticien hospitalier au CH de Verdun (Meuse) avant de rejoindre le CHR de Metz-Thionville en 2009 et d’y devenir chef du service des urgences.

Il est l’auteur du rapport sur les urgences et les soins non programmés remis à Elisabeth Borne début juillet à la suite de la mission Flash commandée par l’Elysée. Les 41 recommandations énoncées dans son rapport pour remédier à la crise des urgences ont été retenues, certaines devant être mises en œuvre immédiatement.

Le nouveau ministre a annoncé être déjà au travail pour rénover le système de santé qu’il estime à bout de souffle. Il souhaite notamment que les territoires puissent s’organiser localement pour répondre aux besoins spécifiques de leur population et que ville et hôpital travaillent désormais main dans la main et non plus côte à côte.

Organisation territoriale et professions de santé

Quant à Agnès Firmin le Bodo, pharmacienne de formation et proche d’Edouard Philippe (elle est la porte-parole de son parti « Horizons » depuis le début de l’année), elle devient ministre chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé.

Elle renonce ainsi à son mandat de députée de Seine-Maritime où elle avait été élue en 2017. Membre de la commission des affaires sociales et membre de la commission des comptes de la Sécurité sociale lors de la précédente législature, elle avait été élue jeudi présidente de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.

Dans la mandature précédente, elle avait notamment travaillé sur le rôle des proches dans la vie des Ehpad, sur les restrictions d’accès à certaines professions en raison de l’état de santé, sur l’évaluation et le contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (Mecss), sur le bilan des agences régionales de santé (ARS) après dix années d’existence ou encore sur la santé visuelle des personnes âgées en perte d’autonomie.

Elle est particulièrement sensible à la question de la désertification médicale des territoires, le sien étant concerné depuis plusieurs années.

© wikipedia




Tout savoir sur la Covid pour passer un été tranquille



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Epidémie

La reprise de l’épidémie était annoncée par la progression de l’indicateur avancé que constitue le R0. On rappelle que lorsque le R0 est supérieur à 1, l’épidémie progresse. En moins d’une semaine, le R0 est passé de 0,7 à 1,3, ce qui permet d’anticiper une progression importante de l’épidémie au moins en nombre d’infections.
Avec un R0 = 1,5, la propagation actuelle est exponentielle en termes de nouveaux cas et est intenable. Les mesures à prendre sont presque absentes du débat public en raison de la situation politique et d’un certain déni estival.

Efficacité des politiques sanitaires

La surmortalité globale est un paramètre solide pour évaluer l’efficacité d’une politique sanitaire lors d’une épidémie. La surmortalité globale observée en France lors de l’épidémie en 2020 et 2021 est de l’ordre de 7 %. Bien inférieure à celle des États-Unis à 15 %. Meilleure que celle observée en Allemagne, pays souvent cité en exemple à 11 %. Meilleure encore que celle de l’Italie.
On notera la condamnation récente au civil de l’Etat français pour l’absence de stocks de masques au début de l’épidémie. De même, les affirmations étatiques concernant l’inutilité des masques dans une affection respiratoire ont été condamnées.

Variants de l’été ?

BA.4 et BA.5, les deux nouveaux sous-lignages d’Omicron, sont devenus en mai 2022 les variants prédominants en Afrique du Sud. Ils y ont provoqué une nouvelle vague de contaminations de moindre ampleur que les précédentes.
Au Portugal, BA.5 est à l’origine d’un important rebond de l’épidémie de la Covid-19 et d’une mortalité conséquente chez les plus de 80 ans. Logiquement, la vague en cours en France est portée par BA.4 ou BA.5.

Vaccination

De l’étude anglaise de Peacock, qui a analysé le pouvoir neutralisant des sérums post-vaccination sur Omicron et ses variants BA 1, 2, 3, 4, 5, il ressort :
– une baisse de six à quinze fois du pouvoir neutralisant des sérums d’individus triplement vaccinés (deux doses suivies d’un rappel) vis-à-vis de ces quatre variants. Plus précisément, la capacité neutralisante des anticorps contre BA.4 et BA.5 est de huit à dix fois inférieure,
– la quatrième dose entraîne une augmentation de plus de dix fois le taux des anticorps neutralisants vis-à-vis de BA.4 par rapport à une vaccination limitée à seulement deux doses.

PAXLOVID (Nirmatrelvir)

La prescription de Nirmatrelvir ne semble être justifiée que chez les sujets à risque élevé de formes sévères de la Covid-19, en particulier chez ceux âgés de 65 ans et plus, ou ceux admis à l’hôpital pour cette infection, à la condition que les symptômes aient débuté dans les cinq jours (selon le résumé des caractéristiques du produit [1], mais trois jours selon l’étude clinique à l’origine de cette autorisation [4]) précédant cette admission.
À l’heure actuelle, aucune donnée clinique ne justifie la prescription de cet antiviral chez les patients qui ne présentent pas de risque particulier de formes sévères. Le Paxlovid pris après un contage est inefficace et n’empêche pas le développement de l’infection.

Conclusion

– Porter le masque dans les lieux publics fermés ou très peuplés, les transports en commun paraît être une mesure de simple bon sens.
– Cet été, la quatrième dose est très intéressante pour lutter contre BA.4 et BA.5 pour les sujets fragiles ou de plus de 80 ans, ou peut-être ceux qui ont été contaminés par le premier virus et qui sont bizarrement pénalisés en termes d’immunisation contre omicron. Cette quatrième dose permettrait de décorréler les contaminations des hospitalisations des sujets à risque.
– A la rentrée, un vaccin contre omicron et ses variants sera vraisemblablement disponible. Il faudra alors analyser les données concernant ce nouveau vaccin (fabriqué par Pfizer ou par Moderna ou par les deux) avant de se positionner sur l’intérêt de ce vaccin.

Serge Sarzotti

© lightsource/Depositphotos




Médecins salariés des collectivités territoriales : une nouvelle pratique ?

Face à la pénurie médicale, différents dispositifs se mettent en place qui vont au-delà des mesures incitatives classiques. Les acteurs institutionnels locaux (régions, collectivités territoriales) sont en première ligne et choisissent de salarier des médecins.

Au-delà des mesures incitatives classiques, différents dispositifs se mettent en place depuis quelques années :

Ma Santé 2022 : La création de 400 postes de médecins généralistes salariés était l’une des premières mesures de Ma Santé 2022 pour répondre aux problèmes d’accès aux soins. Ces médecins sont recrutés dans des territoires fragiles, en zone sous-dense. Ils peuvent postuler sur deux types de postes qui répondent aux besoins de territoires dont les caractéristiques et les dynamiques sont différentes :

  • un exercice partagé entre la ville et un établissement public ou privé (statut de praticien hospitalier contractuel – 200 postes de généralistes) ;
  • un exercice salarié dans un centre de santé, un établissement de santé ou auprès d’un autre médecin. Ces 200 autres postes pourront être créés par des collectivités locales, des associations, des mutuelles, des établissements de santé.

Les ARS apportent un soutien financier à la structure pour favoriser la création des postes dont les premiers ont été publiés en mai sur le site remplacefrance.

Avant même la mise en place de ces dispositifs, certaines régions avaient pris des mesures et décidé de salarier « des centaines de médecins ». C’est notamment le cas de l’Occitanie et du Centre-Val de Loire. Dans cette dernière, c’est le groupement d’intérêt public (GIP) pro santé qui gère l’opération. Les médecins travaillent 35 à 39h heures par semaine pour un salaire compris entre 4 500 et 9 500 euros bruts (indexé sur celui de la fonction publique hospitalière).

On peut s’interroger sur la pérennité de ce système et notamment son modèle économique.

Commentaire du SNC

Reste à espérer que l’écoute ne sera pas uniquement de façade et que la ministre agira pour réellement coconstruire le système de soins de demain.

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CNOM : nouveau bureau, nouveau président

Les 58 membres élus du bureau du conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) ont choisi comme président le Dr François Arnault. Il présidera l’institution pendant les trois prochaines années.

Un médecin engagé

Le Dr François Arnault est ORL. Il a exercé pendant 35 ans dans la Vienne dont il a présidé le CDOM pendant 10 ans. Conseiller national de l’Ordre depuis 2013, le Dr Arnault y a d’abord occupé les fonctions de délégué général aux relations internes avant d’en être élu le secrétaire général en 2019.

Le nouveau président du CNOM a par ailleurs été maire d’Availles-en-Châtellerault (2008-2018) et vice-président de la communauté d’agglomération Grand Châtellerault.

Un Ordre pour tous, tous pour les patients

Dans son allocution, le Dr François Arnault a précisé que le CNOM jouait un rôle majeur dans l’accompagnement des médecins, quels que soient leur statut, leur âge et leur spécialité. Il estime par ailleurs que tous doivent avoir comme priorité l’intérêt des patients, en particulier dans le contexte de crise actuelle qui met à mal la confiance des Français envers le système de santé.

Plus d’ouverture au sein de l’écosystème

Sur le plan interne, 27 des 29 conseillers élus en juin le sont pour la première fois. Ce renouvellement important devrait permettre de rapprocher le CNOM des médecins. Le nouveau président souhaite également favoriser un état d’esprit plus collectif, que ce soit au sein du CNOM, entre médecins ou avec les autres professions de santé. Il va pour cela renforcer les relations du CNOM avec l’ensemble de ses partenaires : pouvoirs publics, parlementaires et élus des territoires, mais aussi syndicats, ordres des différentes professions de santé et associations de patients.

Un ordre responsable

Enfin, le Dr Arnault souhaite que l’Ordre participe pleinement aux réflexions collectives en matière d’éthique, notamment en ce qui concerne la fin de vie.

En savoir plus

Retrouvez plus d’éléments sur le Conseil de l’Ordre dans notre revue Le Cardiologue n°447 à paraître fin août – début septembre !

© CNOM




Ministre de la santé et de la prévention : « Le grand flottement »

Battue aux élections législatives, la ministre de la santé et de la prévention a annoncé lundi sa démission. Celle-ci ouvre une période de flottement.

Comme en 2017, l’Elysée a imposé une règle selon laquelle un ministre battu dans les urnes devait quitter le gouvernement. Ils sont trois dans ce cas dont la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, que 56 petites voix ont séparé de sa rivale dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais. Mme Bourguignon aura ainsi eu tout juste le temps d’organiser quelques réunions pour prendre connaissance des dossiers et de lancer la mission flash sur les urgences.

Qui ?

Alors que la santé est en pleine crise, la nomination de son successeur pourrait se faire attendre, et ce d’autant qu’avec trois ministres ou secrétaires d’Etat à remplacer, Elisabeth Borne va devoir composer une nouvelle équipe.

Qui peut-elle solliciter pour la santé ? Un candidat pressenti il y a quelques semaines et finalement écarté ? Le nom de Marisol Touraine circule à voix basse. On se souvient de son premier passage au ministère. L’autre possibilité serait que le président de la République convainque LR de former un gouvernement de coalition. Dans les deux cas, une dose d’idéologie serait ainsi instillée dans sa gestion pragmatique des affaires.

Un avenir incertain

Au-delà du suspens quant au futur occupant de l’avenue Duquesne, une question demeure aujourd’hui : comment Emmanuel Macron va-t-il faire pour gouverner avec une assemblée nationale qui ne lui est pas acquise ? Cela promet des moments intéressants, notamment à l’automne lors des débats autour du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS)…

Commentaire du SNC

Reste à espérer que l’écoute ne sera pas uniquement de façade et que la ministre agira pour réellement coconstruire le système de soins de demain.

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Passion hypertension – épisode IV : La nutrition a-t-elle vraiment un effet sur la tension ?

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode IV : La nutrition a-t-elle vraiment un effet sur la tension ?

L’alimentation est très importante pour tenter de pouvoir améliorer son niveau tensionnel. Les modifications qui sont habituellement recommandées concernent la consommation de sel, mais…

Sel et pression artérielle (PA)

La consommation de sel lorsqu’elle est excessive, c’est-à-dire plus de 12 g/j peut conduire à augmenter la pression artérielle. Diminuer sa consommation de sel ne veut pas dire pour autant que l’on diminuera sa pression artérielle avec la même intensité que l’augmentation de la consommation de sel fait élever la tension.

En effet, il est très facile de pouvoir manger du sel en quantité excessive (> 10 g/j) : il suffit de faire un bon repas avec des aliments qui contiennent du sel caché : le pain, le fromage, la cuisine asiatique – surtout les sauces asiatiques – le bouillon cube ou les cuisines italiennes qui comportent, on le sait, beaucoup de sel comme dans la pizza ou dans le fromage italien (le parmiggiano est le fromage le plus salé d’Europe). Sans oublier la plupart des aliments transformés.

En revanche, diminuer sa consommation de sel est difficile car il faut diminuer sa consommation alimentaire tout court. Ce n’est pas uniquement en ne resalant pas à table que l’on va améliorer sa consommation excessive de sel mais en diminuant les aliments qui contiennent du sel caché.

L’ail vieilli en poudre peut faire diminuer la PA

D’autres aliments ont bonne réputation concernant leur effet sur une éventuelle baisse de la pression artérielle. Dans une revue de littérature récente, on a pu mettre en évidence que, parmi tous les aliments, il a été montré que c’est l’ail qui a le plus d’effet sur la pression artérielle.

Mais ce n’est pas n’importe quel ail : c’est un ail en poudre avec un vieillissement qui conduit à la transformation d’un de ses composants. Cette transformation qui consiste à faire vieillir l’ail s’accompagne d’une diminution de la pression artérielle lorsque l’ail est consommé de façon quotidienne.

Cet ail vieilli a une efficacité sur la baisse de la pression systolique d’environ 8 mmHg lorsque la pression artérielle est mesurée par un professionnel de santé à la consultation.

Des conseils… et des médicaments

Si l’on compare cette efficacité à celle des médicaments antihypertenseurs, c’est une efficacité réelle mais beaucoup plus faible que celle d’un médicament antihypertenseur. On sait que tous les médicaments ne vont pas marcher chez tous les patients, mais quand le médicament marche, c’est plutôt des intensités de 15 mmHg de baisse pour la pression systolique lorsque un seul médicament est prescrit alors que, lorsque deux médicaments sont prescrits, la diminution de pression artérielle systolique est plutôt de l’ordre de 25 à 30 mmHg.

Donc l’ail, qui est le meilleur aliment, est deux fois moins efficace que d’autres méthodes pharmacologiques, c’est à dire que les médicaments antihypertenseurs.

Votre patient dispose maintenant de conseils nutritionnels et un éventuel médicament antihypertenseur… Mais comment assurer son suivi avec votre agenda qui déborde ?




Ne manquez pas la dernière édition de votre revue « Le Cardiologue » !

Vous retrouverez dans ce numéro un cahier pratique dédié à l’exercice coordonné qui se déploie depuis quelques années au sein du 1er recours (la médecine de ville).

Conçu à l’origine pour prendre en charge en majorité des soins aigus mobilisant peu d’acteurs, notre système de santé doit aujourd’hui répondre aux besoins d’une population vieillissante et de patients atteints d’une ou de plusieurs maladies chroniques. Cette prise en charge nécessite la participation de nombreux professionnels de santé aux compétences différentes et complémentaires. La coordination de ces différents acteurs constitue donc un enjeu prioritaire. 

Caractéristiques de l’exercice coordonné

L’exercice coordonné se fait sur la base du volontariat et rassemble plusieurs professionnels de professions différentes et/ou acteurs de santé qui s’organisent pour travailler ensemble. Il peut prendre différentes formes, du binôme de professionnels à la coordination d’un ensemble d’acteurs de santé à l’échelle d’un territoire. L’objectif est de structurer l’offre de soins de proximité.

Aides et financement

Les pouvoirs publics proposent des aides et des financements pour accompagner la constitution de structures d’exercice coordonné : retrouvez plus d’informations dans le cahier pratique !


Guide de l’exercice coordonné

Également au sommaire

Votre rendez-vous périodique avec la nomenclature dans L’ABC de la CCAM (3e partie), le point sur les nouvelles conditions d’implantation et d’organisation des soins critiques, la seconde partie du compte rendu de l’AG du SNC, une présentation du ministère de la santé et de la prévention, la page du CNCF consacrée au syndrome X et à l’INOCA (2e partie), la fiche méthode « savoir analyser la littérature médicale » (4e partie), et votre partie magazine : espace vin, culture livre, hightech et art & culture.

Bonne lecture, faites-nous part de vos commentaires !

© BiancoBlue/depositphotos




Indemnités journalières des libéraux : le nouveau système toujours en rodage

La réforme relative aux indemnités journalières des libéraux a été mise en œuvre en juillet 2021, mais sa mise en place connaît des dysfonctionnements.

Depuis bientôt un an, en cas d’arrêt de travail, de maladie ou d’accident, les libéraux perçoivent des indemnités journalières (IJ) avec un délai de carence réduit à trois jours et pendant 90 jours.

Des difficultés de mise en œuvre

Cette réforme était très attendue mais l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) a recueilli les témoignages de libéraux ayant rencontré des difficultés à la suite de leur arrêt : une durée de traitement des demandes trop longue (> 60 jours pour prendre en charge la demande dans 40 % des situations), une perte de temps liée à des demandes complémentaires de la CPAM (dans 18 % des cas, il a été demandé des pièces telles que : certificat médical, attestation sur l’honneur, preuves d’exercice libéral, bulletins de salaire, copies des cotisations Urssaf, …) et, surtout, des IJ versées uniquement après réclamation (59 % des libéraux concernés).

Un manque de moyens mis en place par la CNAM

Cette réforme avait pour objectif de simplifier les démarches des libéraux, mais il s’avère que la CNAM s’était reposée uniquement sur l’outil informatique pour traiter ce nouvel afflux de demandes, sans moyen supplémentaire.
Cette situation ainsi que des erreurs concernant les montants reçus engendrent stress et difficultés financières pour les professionnels concernés.
L’UNPS appelle la CNAM à mettre en place les moyens nécessaires pour alléger le processus et instaurer une aide administrative dédiée aux libéraux. 


En savoir plus sur les indemnités journalières des libéraux

© Amaviael – Depositphotos




« Deux villes pour deux vies » : deux élus s’engagent pour Mécénat Chirurgie Cardiaque

Une belle initiative a récemment vu le jour dans les Yvelines où deux maires ont décidé de s’engager aux côtés de l’association « Mécénat Chirurgie Cardiaque » fondée par le Pr Francine Leca en 1996.

Cette association permet d’opérer en France des enfants issus de pays défavorisés et souffrant de malformations cardiaques, lorsqu’ils ne peuvent pas être soignés dans leur pays. Transportés par Aviation sans frontières, les enfants sont hébergés par des familles d’accueil bénévoles et opérés dans l’un des 9 centres hospitaliers partenaires de l’association. Le coût moyen de la prise en charge globale d’un enfant est de 12 000 € et près de 4 000 enfants ont pu ainsi être accueillis et soignés depuis la création de l’association.

Deux villes pour deux vies

Les deux maires ont pour ambition « de fédérer largement les forces vives de leurs deux communes » autour de cette belle cause, au travers de plusieurs actions et événements sportifs, culturels et solidaires.

« Courir, pour que les petits cœurs puissent eux aussi avoir cette chance ! »

Jean-Baptiste Hamonic (maire de Villepreux) et Cédric Pemba-Marine (maire du Port-Marly) vont eux-mêmes « mouiller la chemise » en courant le « Half Marathon des Sables », une course de 4 jours qui demande aux coureurs de parcourir plus de 100 km en autonomie et en autosuffisance alimentaire. Elle se déroulera du 25 septembre au 2 octobre.

Soutenir les actions solidaires des élus

Ils seront soutenus par l’association « Les élus du cœur », dont les missions sont de « participer, organiser, accompagner, soutenir des actions, mobilisations et événements (sportifs, culturels et innovants notamment) à but humanitaire ou solidaire portés et/ou initiés et/ou soutenus par des élus de la République française. »

En savoir plus sur…


Mécénat Chirurgie Cardiaque


« Les élus du cœur »

Soutenir…


« Les élus du cœur »

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L’acte CCAM du mois : DZQJ008

Il arrive parfois qu’un acte décrit à la CCAM résulte d’une association de deux actes différents mais complémentaires ; cette association est alors décrite par un libellé de procédure dont il convient de porter uniquement son code, à l’exclusion de l’association des codes des actes isolés qui le composent.

Frédéric Fossati. La Madeleine

Le DZQJ008 est un acte d’échographie (code de regroupement : ADE) dont le libellé est : « échographie-doppler transthoracique et échographie-doppler par voie transœsophagienne du cœur et des vaisseaux intrathoraciques ».

C’est un acte remboursable qui n’est pas soumis à une demande d’entente préalable ; il est valorisé à 160,11 € quel que soit le secteur d’activité (I ou II avec ou sans OPTAM) ; les modificateurs F et U peuvent s’y associer (acte en urgence dimanche ou jour férié, ou la nuit entre 20h00 et 8h00).

Seul ce code DZQJ008 est à porter en cas de réalisation de cet acte, quelles qu’en soient les conditions, en particulier quel que soit le nombre d’exécutants ; l’association du code d’échographie-doppler transthoracique (DZQMOO6) et d’échographie-doppler par voie transœsophagienne (DZQJ001) est interdite et contrôlée par les listes d’exclusion.




Passion hypertension – épisode III : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? »

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode III : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? »

C’est la question préférée des patients, avec : « Est-ce que c’est un traitement à vie ? ». Les causes de l’HTA sont nombreuses et l’on ne devrait plus dire au patient « votre hypertension est essentielle » car il est reconnu quatre grandes raisons pour devenir hypertendu.

1) Le vieillissement des artères est la cause principale de l’HTA en France. 80 % des patients avec une HTA traitée ont plus de 55 ans et c’est l’artériosclérose (épaississement globale de la media) qui se combine souvent à l’athérosclérose (épaississement localisé de l’intima) qui en sont la cause.

2) 50 % des hypertendus ont une maladie métabolique associée (diabète type 2 et/ou dyslipidémie et/ou obésité abdominale). Chez ces sujets la prise de poids, de 4 à 5 kg, suffit à provoquer une HTA. Ces troubles sont fréquemment associés chez les femmes à la ménopause et surviennent donc vers 50 ans.

3) En France, 15 % des HTA ont une origine familiale. Ces HTA se déclarent avant 50 ans et l’on retrouve la notion d’une HTA avant 50 ans chez le père, la mère, un frère ou une sœur. Ces sujets sont rarement en surpoids et ont une bonne hygiène de vie. L’activité physique et sportive est souvent inefficace pour faire baisser le niveau de la tension et les médicaments antihypertenseurs sont le seul moyen efficace pour faire baisser la tension. L’observance au traitement est mauvaise en particulier chez les hommes jeunes.

4) Enfin, 10 % à 15 % des HTA sont liés à des causes endocriniennes, notamment des causes surrénaliennes pour les patients de moins de 60 ans. Leur diagnostic est difficile orienté par un potassium abaissé modérément et une inefficacité des IEC ou des sartans.

Le TDM des surrénales est l’examen qui permet d’évaluer la morphologie des surrénales et de proposer le traitement adapté (antialdostérone, diurétiques thiazidiques, antagonistes calciques, ou chirurgie).

En revanche, la recherche d’une sténose d’une artère rénale, si elle était toujours proposée dans le bilan d’une HTA secondaire, n’a plus la cote depuis la publication il y a 10 ans d’essais randomisés montrant l’absence de bénéfice sur le contrôle de la tension de la dilatation des sténoses des artères rénales unilatérales.

Une fois que le patient est informé de sa condition et des causes de son HTA, il s’inquiète en général de ce que ça va changer pour lui, en particulier du traitement et de savoir si une bonne alimentation et une reprise de l’activité physique peut lui « éviter » les « médicaments à vie ».




On marche sur la tête au pays des urgences

Lamine Gharbi, président de la FHP, rappelait récemment que certains établissements privés sont obligés de fermer leur service d’urgences par manque de patients alors que ceux des établissements publics sont saturés, nécessitant parfois la régulation des urgences et la fermeture totale ou partielle des SAU.

C’est le cas du CH de Cherbourg où le président de la République s’est rendu hier. Afin de pallier le manque de personnel au service des urgences, l’hôpital a mis en place une régulation via le 15 entre 15h00 et 8h30. Dans ce créneau, seules les urgences vitales sont prises en charge par les urgences. Le 15 oriente le reste du flux vers les ressources médicales du territoire.

Une mission flash

Face à cette situation qui reflète l’épuisement des personnels et l’inadaptation du système de santé aux besoins actuels, le président de la République a annoncé mardi une mission flash d’un mois sur le sujet spécifique des urgences. Elle est confiée au Dr François Braun, président de Samu-Urgence de France qui sera entouré d’un groupe restreint de professionnels libéraux et hospitaliers. Le groupe devra remettre ses propositions à Brigitte Bourguignon le 28 juin. Celles-ci devraient constituer une boîte à outils opérationnelle et utilisable à court terme.

Commentaire du SNC

La pénurie de professionnels engendre une inflation des salaires des médecins intérimaires à l’approche de l’été : certains hôpitaux sont prêts à leur verser jusqu’à 3 000 € nets pour une garde de 24 heures le samedi ou le dimanche, loin du tarif légal de 1 170 € nets (décret de 2017).  

Cette énième mission est nécessaire, même si elle n’apporte qu’une réponse sur le court terme, l’essentiel étant le travail de fond sur l’articulation de la ville et de l’hôpital, la revalorisation des gardes et l’adaptation des SAU aux besoins des populations.

© Pixavril




Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention

Ministre déléguée à l’autonomie au sein du ministère d’Olivier Véran, Brigitte Bourguignon est désormais ministre de la santé et de la prévention.


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Parcours professionnel et (en) politique

Brigitte Bourguignon a débuté sa carrière comme secrétaire médicale et a ensuite rejoint la fonction publique territoriale.

Adhérente du Parti socialiste depuis 1989, elle y a occupé plusieurs fonctions avant de rejoindre En Marche entre les deux tours de la présidentielle de 2017.

Brigitte Bourguignon a occupé plusieurs fonctions électives, notamment adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer (chargée de la santé et de la lutte contre les dépendances) et députée (PS). Dans le cadre de ce mandat, elle fut membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation ainsi que de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Ella a été corappporteur sur le projet pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2013), rapporteur pour avis du budget du programme « livre et industries culturelles » (2013-2014) et rapporteur sur la proposition de loi visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels (2015). En 2015, Manuel Valls l’a chargée d’une mission temporaire sur le travail social.

Ayant rejoint LREM en 2017, elle a présidé la commission des Affaires sociales de 2017 à 2020 avant de rejoindre le ministère d’Olivier Véran en tant que ministre déléguée à l’autonomie.

Investie par Renaissance (ex-La République en marche – LREM), elle est candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.

Son regard sur la santé

« Assurer l’accès aux soins pour tous » est le mot d’ordre de la ministre.

La lutte contre les déserts médicaux, le renforcement de la prévention et la consolidation et l’adaptation du système de soins sont les priorités de Brigitte Bourguignon qui a affirmé des convictions fortes en matière d’une santé de proximité et accessible à tous.

Gérer la pénurie de médecins sera donc un enjeu tout particulier en attendant l’arrivée des renforts liés à la suppression du numerus clausus.

Une nouvelle méthode

Pour y parvenir, la nouvelle ministre souhaite inventer une nouvelle méthode basée sur l’écoute et la coconstruction, que ce soit avec les usagers, les territoires ou les soignants.

Commentaire du SNC

Reste à espérer que l’écoute ne sera pas uniquement de façade et que la ministre agira pour réellement coconstruire le système de soins de demain.

© wikipedia




Fermeture des urgences : les hospitaliers réclament plus de PDS en ville

Face aux fermetures totales ou partielles de nombreux services d’urgence, les présidents des conférences hospitalo-universitaires demandent en priorité la mise en place de plans de continuité des soins

Le CHU de Bordeaux est le 68e établissement (public comme privé) à avoir partiellement ou totalement fermé son service d’urgences. Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, présidente de la conférence des directeurs généraux de CHU et le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des présidents de CME de CHU réclament tous deux une évolution du système.

Une meilleure coordination

Les deux présidents préconisent une réflexion globale sur l’ensemble du système de soins et notamment la répartition des patients et du travail entre médecins et paramédicaux, ainsi qu’une meilleure éducation des patients sur l’accès aux urgences.

Ils souhaitent également que les ARS parviennent à mieux coordonner les établissements (publics et privés) et la médecine de ville, et à bien articuler cette dernière avec le SAS (Service d’accès aux soins).

Marie-Noëlle Gérain-Breuzard a souligné à cette occasion que seuls 40 % des médecins libéraux participaient à la permanence des soins alors que Frédéric Valletoux (président de la FHF) et le Pr Salomon souhaitent que tous les soignants « prennent » leur part. Les propos de Frédéric Valletoux ont suscité une vive réaction des syndicats de médecins libéraux dont le communiqué conjoint est disponible sur le site internet des différentes centrales. La presse s’en fait également le relai, par exemple ici.

Renforcer la recherche

Marie-Noëlle Gérain Beuzard plaide pour renforcer la capacité des CHU à faire de la recherche pour constituer des laboratoires où s’élaborent « les solutions de demain, en matière d’organisation des soins, de formation et de recherche et d’innovation ». ».

Commentaire du SNC

Repenser le système de soins en articulant mieux les prises en charge – programmées ou non programmées – entre la ville et l’hôpital est incontournable pour faire face aux défis actuels.

La concertation avec tous les acteurs est indispensable pour avancer de manière constructive et efficace, chacun devant recevoir les moyens de réaliser les missions qui lui sont confiées.

Le SNC condamne les propos désobligeant des représentants  des hôpitaux publics vis-à-vis des libéraux qui poussent au final à dissocier les médecins au lieu de les rassembler. 

© Pixavril




L’hôpital du futur vu par Martin Hirsch, patron de l’AP-HP

Directeur général de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a transmis au gouvernement des pistes pour réformer l’hôpital. Trop rigide, celui-ci est perçu comme une administration et non comme un lieu de production.

En 12 pages, Martin Hirsch propose de se libérer du cadre actuel issu de la réforme Debré (1958), arguant qu’il n’était plus adapté aux besoins de la France du XXIe siècle. Il suggère pour cela de créer une commission incluant des professionnels de toutes générations, sous la houlette de personnalités reconnues dans le monde de la santé et dirigée par le vice-président du conseil d’Etat.

Des pistes pour l’ensemble de la vie hospitalière

Parmi les pistes proposées figurent :

  • la révision des statuts des professionnels de santé,
  • de nouvelles modalités de fixation des rémunérations,
  • l’incitation à la recherche et à l’enseignement,
  • la participation à la vie de l’établissement,
  • la modernisation des formations paramédicales,
  • la création de maisons des étudiants à loyers modérés,
  • un rapprochement réel entre l’hôpital et la ville avec la création de structures mixtes liées contractuellement,
  • la suppression des chaînes parallèles en matière de ressources humaines,
  • une meilleure distinction entre les fonctions de représentation et de responsabilité opérationnelle,
  • l’octroi de réelles responsabilités aux médecins dans les équipes de direction – jusqu’à la direction de l’établissement pour ceux qui le souhaitent,
  • plus de place pour les paramédicaux et les usagers dans la gouvernance,
  • la révision de la taille des structures médicales,
  • des ajustements du mode de financement qui serait intégralement assuré ou a minima géré par l’Assurance-maladie pour supprimer la complexité actuelle,
  • la simplification du codage,
  • la généralisation des mécanismes d’intéressement liés à la qualité et l’organisation des soins,
  • la valorisation de la contribution à l’innovation
  • un nouveau calcul des dotations recherche.

Le cas de l’AP-HP

L’AP-HP connaît des problématiques structurelles et chroniques et des difficultés particulières : rivalités internes entre les services de l’AP-HP et les universités qui y sont liées, concurrence entre les besoins d’aval des services d’urgence et les besoins de recours, instances conçues comme celles d’hôpitaux de taille classique engendrant une « sous-performance chronique » et une situation financière « défavorable ».

Martin Hirsch plaide pour que l’AP-HP s’inscrive « dans une réforme globale de l’hôpital public » ou qu’elle soit traitée comme les établissements supérieurs avec, dans ce cas, un « réel contrat de transformation » : restructuration de l’offre de soins à partir d’un schéma “tout AP-HP”, moins de services redondants, des centres de plus grande taille critique et des hôpitaux plus spécialisés.


Lire la tribune de Martin Hirsch

© Charles Platiau – VILevi – Fotolia




La région Provence

La région Provence regroupe les départements des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Var. Rencontre avec Patrick Joly, président de l’antenne SNC dans la région.


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Les principaux chiffres-clés de la région Provence

La région compte 559 cardiologues libéraux La région compte 456 cardiologues libéraux installés. Toutefois ce nombre cache d’importantes disparités entre les départements (données de l’Observatoire des territoires pour 2020) :

Département Nombre de cardiologues libéraux Densité / 100 000 habitants
04 – Alpes de Haute-Provence 15 9,1
05 – Hautes-Alpes 10 7,1
13 – Bouches-du-Rhône 367 18
83 – Var 103 9,6
84 – Vaucluse 64 11,4

Les défis de la région

Comme de nombreuses régions, la région Provence fait face à un défi démographique même s’il est pour l’instant moins prononcé que dans d’autres régions. Dans certaines zones, les patients doivent patienter 4 à 5 mois pour avoir un rendez-vous, notamment dans Marseille. A 5 ans, étant donné la pyramide des âges, la situation est très inquiétante.

Par ailleurs les petits hôpitaux généraux préfèrent recruter des cardiologues en fin de formation ou venant d’autres régions plutôt que de développer la coopération entre l’hôpital et la ville. Le projet régional de santé (PRS) doit trouver un équilibre entre la nécessité de sauver les hôpitaux publics et celle de permettre à la cardiologie libérale de gagner en pertinence, sans entrave (par exemple sur les installations en rythmo-interventionnel ou les déplacements d’activité).

Les projets de la région pour 2022

La région travaille sur 3 axes en 2022 :

  1. Motiver les jeunes installés à s’intéresser au syndicalisme. Une première réunion organisée au printemps a remporté un vif succès.
  2. Contribuer à la construction du PRS pour que celui-ci ne soit pas hospitalo-centré et encourage une organisation de la cardiologie libérale en établissement plus cohérente.
  3. S’ouvrir au-delà de la région et même du pays pour faire venir de nouveaux cardiologues, grâce notamment à Cardiolink.

Une AG se tiendra au mois de septembre

Pour en savoir plus sur le SNC en région Provence
N’hésitez pas à contacter Patrick Joly par mail en cliquant sur l’icône ci-dessous



© martinm303_depositphotos




Accès au secteur 2 : nouvelles modalités pour les anciens docteurs juniors

La Caisse nationale de l’assurance-maladie (Cnam) a précisé les modalités d’accès au secteur 2 pour les médecins ayant achevé leur troisième cycle comme « docteur junior ».

Le statut de docteur junior a été créé pour les internes accomplissant la phase 3 après les phases socle et d’approfondissement (phase de « consolidation »).

L’accès au secteur 2 suppose d’avoir le titre d’ancien assistant spécialiste des hôpitaux. Celui-ci nécessite de pouvoir justifier de deux années d’exercice comme assistant spécialiste des hôpitaux. La CNAM a confirmé qu’une année de docteur junior est maintenant comptabilisée au titre de l’une de ces deux années.

La CNAM précise également que ces deux années n’ont pas besoin d’être réalisées de façon consécutive et que la seconde année d’assistanat peut être réalisée en dehors d’un CHU.

Commentaire du SNC L’avenir des différents secteurs devra être abordé lors des négociations conventionnelles. En effet, alors que les politiques prévoient de faire disparaître le secteur 2, de plus en plus de spécialistes le choisissent, son accès étant facilité par différentes mesures. En parallèle, les spécialistes semblent de moins en moins attirés par le secteur 1.A suivre…




L’acte CCAM du mois : DEQA001

Dans le prolongement de l’acte DEQP001 dont nous avions parlé dans cette rubrique en novembre dernier, nous abordons son corollaire, le DEQA001, dédié à l’implantation (et l’explantation) d’un enregistreur événementiel par voie sous-cutanée dans le cadre du dépistage des troubles du rythme cardiaque paroxystique.


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Frédéric Fossati. La Madeleine

Le DEQA001 est un acte de chirurgie (code de regroupement : ADC) et non pas technique médical dont le libellé est : « électrocardiographie avec implantation sous-cutanée d’un dispositif d’enregistrement continu ». C’est un acte isolé qui n’est pas soumis à une demande d’entente préalable.

Toutefois, il comporte deux phases : ces phases dites « de traitement » sont parfois rendues nécessaires lorsque l’acte se décompose en des épisodes successifs et complémentaires les uns des autres, réalisés à des moments différents. Chaque « phase » est repérée par un code supplémentaire indiqué devant le sous-libellé correspondant au geste pratiqué. Ce code vient donc s’ajouter au code principal alphanumérique à 7 caractères.

Ainsi, la phase 1 correspond à l’implantation sous-cutanée du dispositif et valorisée à 56,53 € quel que soit l’appartenance au secteur d’activité, tandis que la phase 2 correspond à l’ablation de ce dispositif valorisée quant à elle à 28,27 €.

Dans de vieilles versions de la CCAM, la phase 2 correspondait à l’interrogation du dispositif sous-cutané d’enregistrement continu par télétransmission, l’ablation du dispositif devenant le phase 3… c’était avant la décision de l’UNCAM du 16 décembre 2015 modifiant le libellé de l’acte DEQP001 (« Électrocardiographie avec enregistrement événementiel déclenché et télétransmission ») limitant sa facturation à la seule interrogation d’un dispositif sous-cutané d’enregistrement continu ; dès lors, cette ancienne phase 2 n’avait plus de raison d’être…




Une nouvelle spécialité en cours d’exercice … c’est possible !

À partir du 1er janvier 2023, les médecins en exercice pourront faire un nouvel internat selon un décret et un arrêté publiés au Journal officiel.


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L’arrêté précise que les médecins en exercice pourront postuler pour suivre soit un diplôme d’études spécialisées (DES) d’une spécialité différente de la leur, soit une option dans leur spécialité, soit une formation spécialisée transversale (FST). Il liste également les conditions et les pièces nécessaires pour poser candidature. Le dossier doit être envoyé au plus tard le 30 avril de chaque année à l’UFR de médecine visée.

L’instruction des candidatures

Les commissions régionales de coordination de la spécialité instruiront les dossiers. Leur composition est élargie et inclut désormais un représentant de l’ARS du territoire concerné. Seront pris en considération le projet professionnel du candidat, ses aptitudes, les connaissances et les compétences acquises au cours de sa formation initiale mais aussi dans le cadre de son expérience professionnelle et de la FMC.

Deux rapporteurs neutres seront désignés au sein de la commission qui examinera leurs rapports en séance plénière. Une audition individuelle est également prévue pour « apprécier l’aptitude du candidat à suivre la formation, ses motivations et son projet professionnel. »


Consulter le décret


Consulter l’arrêté




Vaccination : perte de terrain des médecins… ou opportunité et gain de temps ?

La politique de transfert de tâches se déploie progressivement avec l’élargissement des compétences des infirmiers en matière de vaccination.

Depuis le 24 avril 2022, les infirmiers sont habilités à administrer des vaccins « non vivants » chez les personnes majeures et mineures âgées d’au moins 16 ans, sans prescription médicale préalable.

Cela concerne la protection contre 15 pathologies : la grippe saisonnière, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les papillomavirus humains, les infections invasives à pneumocoque, les virus de l’hépatite A et l’hépatite B, les méningocoques de sérogroupes A, B, C, Y et W et contre la rage.

A charge pour eux de renseigner le carnet de santé ou le carnet de vaccination et le dossier médical partagé (DMP) de la personne vaccinée ou le dossier de soins infirmiers et de délivrer une attestation de vaccination. Le médecin traitant ne sera informé que si l’infirmier recueille le consentement de la personne !

Corporatisme ou défense de la profession ?

Les syndicats de médecins qui dénonceront ces mesures au titre des dangers qu’elles font courir à la population seront immédiatement soumis à l’infamante accusation de corporatisme. Dédaignons-la volontiers car c’est bien la fonction première d’un syndicat que de défendre les intérêts de sa profession. Cependant, ne nous trompons pas de combat.

Le médecin est un chef d’orchestre

L’irruption de l’intelligence artificielle et les progrès considérables des technologies et des traitements sont des réalités. Les évolutions vers un plus haut niveau de qualité des métiers de pharmaciens, de sage-femmes et d’infirmiers en sont d’autres, sans oublier le patient qui devient de plus en plus expert.

Dans ce big bang, le médecin du XXIe siècle sera un médecin augmenté par son environnement technologique et organisationnel, concentré sur les compétences que lui seul a pu acquérir par sa formation et son exercice, un chef d’équipe et non plus un médecin isolé.

Une nécessaire approche globale

Tout cela se réfléchit, se discute, se négocie dans une approche globale du système de soins et non comme aujourd’hui par des mesures ponctuelles, désordonnées voire délétères, sans aucune vision d’ensemble. Mais pour cela, il faut accepter de changer de paradigme. La période qui s’ouvre avec un nouvel élan politique et l’ouverture d’une phase de négociations conventionnelles doit avoir cette ambition car se contenter d’un simple rafistolage du système actuel est voué à un échec que l’on ne peut se permettre.

C’est dans ce travail passionnant que le SNC s’est engagé tant auprès des cardiologues que des tutelles, soutenons-le !




Passion hypertension – épisode II : histoire et avenir de la prise tensionnelle

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode II : Histoire et avenir de la prise tensionnelle

Tous les médecins savent prendre la tension et diagnostiquer une HTA… en théorie. Trois méthodes permettent aujourd’hui de mesurer la tension. Après 100 ans de bons et loyaux services, la mesure auscultatoire est depuis 20 ans concurrencée par la mesure oscillométrique utilisée par les tensiomètres électroniques.

Cette automatisation de la mesure rend possible l’implication des patients à la prise en charge de leur maladie. Cette démarche d’empowerment a été mise en avant par les médecins anglosaxons et constitue un des piliers de l’éducation thérapeutique. Elle a fait la preuve de son efficacité dans de nombreuses maladies chroniques (HTA et surtout diabète).

Le numérique en santé, ou e-santé, est l’étape la plus récente de cette évolution et son intérêt pour améliorer la prise en charge des hypertendus est démontré par de nombreuses études de très bonne qualité méthodologique.

L’automesure de la tension, rendue possible par l’usage du tensiomètre automatique, permet d’améliorer le diagnostic de l’HTA en aidant le médecin à ne pas se tromper dans les cas d’HTA blouse blanche et d’HTA masquée qui constituent près de 50 % des patients pris en charge pour une HTA (> recos ISH 2021) !

La prise en compte par les autorités sanitaires de ces nouveaux usages du numérique en santé permettant d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients peut, à moyen terme, faire envisager une valorisation financière des médecins utilisateurs du numérique pour la prise en charge des hypertendus (téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance).

La dernière méthode, basée sur l’analyse d’un signal optique transcutané, est révolutionnaire car elle permet la mesure sans le gonflement d’un brassard donc sans aucune gêne pour le patient (en particulier sans provoquer un réveil pendant le sommeil). Si la méthode est à proprement parlé avant-gardiste, il faudra plusieurs décennies pour qu’elle arrive à remplacer la méthode oscillométrique. Le numérique est indispensable pour l’usage de cette méthode (applications dédiée, analyse en IA, hébergement des données personnelles).

De nombreux obstacles sont encore à franchir et je peux prédire que les cardiologues de plus de 50 ans ne seront pas impliqués par ce bouleversement majeur de la prise en charge des hypertendus.

Si donc les nouvelles méthodes de mesure de tension et le numérique apportent beaucoup pour le diagnostic de l’hypertension et la gestion au quotidien des chiffres de la tension : une application garde en mémoire l’historique des mesures de tension et des traitements antihypertenseurs utilisés… autant se simplifier la vie, alors qu’on doit déjà répondre aux questions des patients et notamment à leur préférée : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? » …

L’objectif du suivi d’un patient hypertendu, c’est de lui redonner confiance. C’est plus facile qu’avec d’autres pathologies cardiaques. Le sourire du patient, ça vaut tout le travail qu’on fait pour progresser et s’améliorer. Mais pour y arriver, il faut commencer par bien mesurer la pression artérielle…