Un rapport officiel préconise l’expérimentation du « Disease Management »

« Améliorer la prise en charge des malades chroniques :les enseignements des expériences étrangères de disease management » est donc le titre du rapport co-signé par les inspecteurs Pïerre- Louis BRAS, Gilles DUHAMEL et Étienne GRASS. La première surprise vient du fait qu’un des trois auteurs avaient déjà mis son nom il y a quelques semaines au bas d’un autre rapport très critique pour les expériences françaises de réseaux de santé. Sur la base d’une enquête sommaire menée auprès d’une douzaine de réseaux, ils avaient fait assez rapidement litière de la somme d’abnégation exigée des promoteurs de réseaux et les avaient aussi promptement mis au pilori de l’histoire en compagnie des bailleurs officiels, ARH et URCAM, « coupables » d’avoir eu… le chéquier trop facile. Or le procureur d’hier revêt aujourd’hui l’habit de l’avocat d’une autre formule, finalement assez proche quoique d’inspiration plus anglo-saxonne, celle du « Disease Management ».

La notion fondatrice du « plan de soins »

La définition du DM proposée par les auteurs est donc la suivante, traduite de la version américaine rédigée par une association d’industriels du secteur : « Le DM est un système coordonné d’intervention et de communication en matière de soins, dirigé vers des populations pour lesquelles les efforts des patients eux-mêmes ont un impact significatif. Le DM : – soutient la relation entre le médecin et le patient dans le cadre d’un plan de soins ; – se concentre sur la prévention des complications en utilisant des recommandations scientifiquement fondées et des stratégies visant à accroître les capacités des patients à se prendre en charge (en anglais : empowerment) ; – évalue ses résultats humains, cliniques et économiques de manière continue dans le but d’améliorer globalement la santé des patients ». Dans le concret, le DM a, le plus souvent et en tout cas dans les trois pays explorés par la mission – États-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne -, consisté à mettre en oeuvre ce que les Américains toujours pudiques appellent « plan de communication » mais que nos inspecteurs qualifient, eux, de « coaching » de la population malade.

L’intervention du Disease Management se fait depuis un « centre d’appel » (hot line en anglais) où des conseillers passent leur temps à appeler les malades et (pour 10 % de la population couverte à gérer leurs appels entrants).

Le contenu d’une conversation est soigneusement « balisé » dans un format d’une vingtaine de minutes, avec un jeu de questions/ réponses assez normalisé de sorte d’ « uniformiser la prestation » : le déroulé type rapporté par nos limiers de l’IGAS figure en encadré en fin d’article. Cette prestation d’écoute « pro-active » a donné lieu, dans les pays visités, à un nouveau métier de « manager » de santé, le plus souvent recruté pour ses capacités à l’ « empathie téléphonique » : aux États-Unis, ils seraient déjà 3.500 !

Un manager pour 1.000 malades, vingt minutes de conversation trois fois l’an

Un ratio assez communément admis impute à chaque manager le coaching d’un millier de malades sauf pour la tâche de ceux qui sont redevables d’un management maximal. Les experts parlent en général à propos de ce type de prestation de «Case Management », du fait de sa complexité particulière, liée à une éventuelle co-morbidité ou à un profil de risque particulier du malade. Dans le cas de figure, une infirmière expérimentée gérera une centaine de malades seulement. La pression sur chacun est évidemment fonction de son inclusion initiale à tel ou tel niveau de la pyramide ; elle peut aller de trois contacts par an à la base jusqu’à un contact long, mensuel pour les cas les plus complexes.

Le succès d’une entreprise de DM repose généralement sur une segmentation précise de sa population à gérer. Imaginons une population atteinte d’une maladie éligible au DM, elle sera ainsi « segmentée » : 50 à 70 % de la population ciblée feront l’objet d’une prise en charge légère, de 20 à 40 % de la cible seront considérés comme relevant d’un suivi lourd et de 3 à 5% feront l’objet d’un suivi intense à la limite du harcèlement (voir schéma ci-dessous).

Soixante à 80 $ par an pour coacher un patient atteint d’IC

De ses missions à l’étranger, le triumvirat de l’IGAS a ramené des informations assez éclairantes dans la perspective d’une expérimentations française : – aux États-Unis, il a pu observer – en se laissant un peu facilement aller à la sidération qui frappe tout Français parti en observation du système US – tout un monde industriel lié par un seul objectif : la rentabilité économique plutôt que l’efficience sociale. Le DM ne s’est imposé là-bas que dans un modèle de concurrence intense (et coûteuse) des « Managed Care Organizations », assureurs-santé opérant auprès des entreprises.

La prestation de DM, généralement produite par des entreprises hautement spécialisées, se facture à des prix qui font rêver de ce côté-ci de l’Atlantique : 10 à 20 $ par patient et par mois dans l’asthme, 60 à 80 $ pour une insuffisance cardiaque, 250 pour une insuffisance rénale !… Ã comparer aux coûts du Case Management estimés entre 81 et 410 $ mensuels par patient ! Des études et évaluations multiples, nos enquêteurs en rapportent une certitude : on parle d’un possible « retour sur investissement » de 1 pour 1 mais cette rentabilité n’est pas forcément acquise à court terme. Or l’économie de santé américaine se nourrit de court terme compte tenu du… nomadisme de l’assuré américain qui change d’assureur comme d’emploi. Mais, malgré cela, 68 % des assureurs publics et privés US sont obligés de mettre du DM dans leur « panier de prestations remboursables » dès lors que… la concurrence le fait. Bonjour les primes !

En Angleterre, la mission IGAS a observé que le DM trouve également sa place dans un système nationalisé. Le NHS qui salarie ses médecins généralistes de ville et spécialistes à l’hôpital a, dans sa grande tradition centralisatrice, décidé d’expérimenter le DM à sa façon avec un grand programme… appelé à être évalué fin 2008.

D’Allemagne, elle a rapporté une sorte de contre-modèle : le DM avait été (ainsi d’ailleurs que les réseaux de soins) largement expérimenté, et avec succès, sur la fraction de population (10 % environ) à qui est interdit le statut d’assuré social pour cause de… revenus suffisants (3.000 € mensuels environ) pour s’assurer dans le secteur assurantiel privé. La réforme permanente du système, y compris la dernière en date, portée par la coalition CDU/CSU, a fait du DM une sorte de « pivot » de la réforme des Caisses, ellesmêmes en concurrence. Au final, 1,6 millions de personnes sont entrées en deux/trois ans dans des programmes de DM mais d’abord parce que cette prestation apportait aux Caisses des suppléments de financement. Formule prohibée par nos auteurs pour des raisons qui les honorent. Malgré le boycott des médecins, sans doute pour des raisons d’hostilité globale à une réforme qui les touche aussi au porte-monnaie, la formule trouve rapidement sa place dans l’arsenal médicosocial : les patients qui s’y engagent sont en effet dispensés du ticket modérateur forfaitaire de 10 € mensuels exigé pour tous les autres patients.

Quel rôle pour le médecin prescripteur ?

Les trois IGAS sont revenus de leurs pérégrinations assez séduits pour militer ostensiblement en faveur de quelques expériences « ciblées ». Deux pathologies sont citées : le diabète et l’insuffisance cardiaque, avec dans chaque cas de figure une implication forte de la puissance publique. Les auteurs suggèrent d’ailleurs que ces expériences se réalisent sur la base d’un cahier des charges élaboré par la Haute Autorité de Santé et que cette instance supervise l’évaluation avec un chapitre adhoc sur l’évaluation économique diligentée… par les Caisses. Ã un moment du rapport, ses auteurs envisagent, sans la retenir, l’hypothèse de faire même réaliser l’expérience par les médecins conseils.

Le plan-Juppé et ses fâcheuses « expériences- Soubie » restent de toute évidence un grand motif d’inspiration à l’Inspection des affaires sociales.

Deux questions restent pourtant ouvertes : – alors même que le cadre juridique expérimental figure déjà au code de la Sécu, les co-signataires en appellent à un passage préalable au Parlement : en jeu la question du volontariat des patients. Aux États- Unis, il est réputé acquis ; le patient peut manifester son désir d’en… sortir mais son avis préalable n’est pas requis pour y entrer. Le DM est là-bas considéré, au même titre qu’un médicament, comme un pur objet de prescription médicale… ; – le statut du médecin : doit-il être simple prescripteur ou peut-on même se passer in fine de son intervention. C’est que le sujet est potentiellement explosif : il peut arriver – l’épisode semble assez fréquent aux Etats-Unis – que le Disease Manager décèle au fil d’une conversation à l’initiative du manager une prescription non conforme à l’EBM… On imagine, dans ces conditions, la tentation de lui faire réaliser une sorte d’EPP externe…

Il n’est peut être pas innocent que les seuls médecins entendus par la mission l’aient été… aux États-Unis ; en France, la mission a entendu 36 personnes sur le sujet mais aucun représentant de syndicat médical, de société savante ou d’institution quelconque. ❚

Jean-Pol Durand

|Un appel téléphonique-type _ Le déroulé-type d’une conversation téléphonique de 20 minutes est décrit de la façon suivante par un professionnel : – introduction-plaisanterie (2 minutes) ; – discussion sur le statut clinique, passage en revue des différents éléments (3 minutes) ; – discussion sur les médicaments (3 minutes) ; – passage en revue d’une problématique propre à la personne (5 minutes) ; – poser des objectifs de soins, éduquer (5 minutes) ; – programmer un nouvel appel (2 minutes).|(gallery)




Les principales dispositions prévues à la Loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2007

Deux-cent millions de plus _ Pour la première fois en dix ans, une proposition d’ONDAM du Gouvernement a été retoquée par le Parlement. Les députés ont octroyé 200 millions d’euros supplémentaires à la médecine de ville – sans rééquilibrer les autres enveloppes. En 2007, la ville disposera donc de 66,7 milliards d’euros (+ 1,1 % par rapport à 2006) ; les établissements hospitaliers de 65,8 milliards (+ 3,5 %) pour un ONDAM général de 144,8 milliards (+ 2,5 %). La deuxième étape de la CCAM clinique ne fait pas partie des priorités officiellement annoncées par le ministre.

Deux ultimatums aux signataires de la convention _ Les signataires de la convention ont jusqu’au 31 janvier 2007 pour ouvrir le secteur optionnel, prévu par l’accord chirurgie de 2004. Faute d’avenant, le ministre pourra créer par arrêté ce secteur, à dépassements encadrés et plafonnés, ouvert à « des médecins relevant de certaines spécialités » – formellement pas exclusivement des chirurgiens -, sur critères de formation, d’expérience ou de qualité. _ Même motif, même punition : sans conclusion par les signataires de la convention de l’avenant prévu sur la convergence du médecin référent et du médecin traitant avant fin janvier, le ministre pourra, toujours par arrêté, définir un « contrat » individuel à passer avec l’assurance maladie pour les généralistes qui s’engageraient sur leur volume d’activité, la qualité, la formation, la PDS et la dispense d’avance des frais.

Révision du droit d’opposition majoritaire _ Un amendement au Sénat a levé l’ambiguïté entre la loi de réforme et son décret d’application sur le droit d’opposition majoritaire à la convention. Comme pour les accords collectifs chez les salariés sur lequel il est calqué, seuls les syndicats « représentatifs » pourront prétendre à ce droit. Mais les parlementaires ont modifié la loi sur la représentativité syndicale pour inclure, comme critère formel, l’audience électorale.

Réforme de la RCP _ Si les syndicats médicaux, l’UNCAM, les compagnies d’assurances et le ministère ne concluent pas, sous deux mois, un accordcadre pour juguler les hausses des primes en responsabilité civile professionnelle, le Gouvernement pourra légiférer par ordonnance, par exemple en faisant prendre en charge par la collectivité les indemnisations les plus lourdes.

Trois aménagements du contentieux _ En cas d’urgence et de violation particulièrement grave ou financièrement préjudiciable des engagements conventionnels, les CPAM pourront déconventionner tout professionnel après qu’il aura pu présenter ses observations. Les recours des médecins contre les pénalités financières des caisses ne relèvera plus des tribunaux administratifs mais de ceux des affaires de Sécurité Sociale. Le défaut d’obligation d’EPP sera jugé par les chambres disciplinaires de l’Ordre et non plus par les sections des assurances sociales.

Deux nouveaux fonds _ Le Fonds d’amélioration des soins de ville (FAQSV) et la Dotation nationale des réseaux (DNDR) fusionnent dans le Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS) national et décliné régionalement. Doté de 350 millions d’euros en 2007, le FIQCS reprend, entre autres, le financement des expérimentations, des réseaux, des maisons médicales de garde, des aides à l’installation ou au maintien des professionnels dans les zones déficitaires, du lancement du DMP. _ Autre création : le Fonds des actions conventionnelles (FAC) qui reprend les aides – formation, informatisation… – offertes aux professionnels sous convention, précédemment attribuées par le Fonds de réorientation et de modernisation de la médecine libérale (FORMMEL) ou le Fonds national d’action sanitaire et sociale. Le FAC sera directement géré par les signataires des conventions.

Et encore… _ Octroi d’un droit de prescription limité aux infirmières (matériel médical) et aux opticiens (renouvellement ou adaptation de lunette) ; reconnaissance de la permanence des soins comme service public ; suppression de l’avis de la HAS pour modifier la seule hiérarchisation d’un acte ; instauration d’une consultation de prévention pour les personnes de 70 ans ; renforcement de la lutte contre les fraudes ; création d’un Observatoire économique de l’hospitalisation publique et privée (T2A) ; instauration d’un Fonds de prévention des risques sanitaires ; création d’une Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux ; amélioration de l’aide à l’accès à la couverture complémentaire ; dispositions diverses relatives au DMP. _ Autre création : le Fonds des actions conventionnelles (FAC) qui reprend les aides – formation, informatisation… – offertes aux professionnels sous convention, précédemment attribuées par le Fonds de réorientation et de modernisation de la médecine libérale (FORMMEL) ou le Fonds national d’action sanitaire et sociale (FNASS). Le FAC sera directement géré par les signataires des conventions et aura entre autres prérogatives le financement de la FPC et de l’EPP.

Jean-Pol Durand




Interview de Patrick Joly – Le médecin habilité : « Nous sommes des stimulateurs, pas des censeurs »

301 – Le Cardiologue – Qu’est-ce qui conduit à devenir médecin habilité ?

Patrick Joly – La curiosité du système et une certaine dose d’optimisme pour considérer qu’il pourrait aller mieux. La Haute Autorité de Santé m’a proposé de devenir médecin habilité, j’ai rempli les papiers et j’ai tenté l’expérience.

Comment s’est passée la formation ?

P. J. – C’est assez contraignant : trois ou quatre week-ends à Paris. Mais c’est intéressant. C’est bien fait, très formaliste, un peu rigide. Ils nous font passer le message qu’il faut avoir, certes, de la méthodologie mais aussi beaucoup de souplesse et beaucoup d’évolutivité. Les règles sur la HAS se modifient en permanence, elles ont déjà changé trois fois depuis que je suis habilité : il faut savoir s’adapter.

Comment intervient-on lorsque l’on est médecin habilité ?

P. J. – Ã la demande d’un groupe de médecins, par exemple dans une clinique, à la demande de l’URML ou d’une association agréée comme l’UFCV. On nous demande si l’on veut animer une EPP individuelle ou collective. Nous sommes là pour aider les médecins, théoriquement motivés – de manière obligatoire ou volontaire – dans leur démarche. En les conduisant dans une voie, en expliquant où la méthodologie pêche, en les encourageant surtout.

Quelles sont les demandes les plus courantes des médecins évalués ?

P. J. – Assez basiques au départ : satisfaire à leur évaluation obligatoire. Les autres demandes viennent progressivement, quand ils découvrent. Quand ils s’aperçoivent qu’ils faisaient déjà de l’évaluation sans le savoir, sans la bonne méthodologie. Le problème est de faire passer l’idée que cette pratique répond désormais à un besoin d’organisation, dans le cadre d’une évaluation globale et de certification.

Le message est-il si difficile à faire passer ?

P. J. – Oui, parce qu’il existe des médecins qui adhèrent spontanément et ceux qui traînent les pieds. Dans un groupe, je dirais qu’il y a au moins 30 % de perte. Dans le meilleur des cas, ils ne viennent plus, ne font pas ce qu’on leur demande. Sinon, c’est le mauvais esprit, ils crient au flicage… On apprend à gérer.

Avez-vous participé à de nombreuses EPP ?

P. J. – J’ai aidé à une EPP individuelle, trois dans le cadre d’établissements privés et quatre EPP collectives : un groupe de cardio, un de rhumato, un de généralistes, un d’endocrino. Vous savez que l’on n’intervient pas seulement dans sa discipline. Cela renforce l’idée selon laquelle le médecin habilité n’intervient pas en juge et censeur de sa spécialité mais bien pour porter une méthodologie inter-spécialités.

Le C. – Pensez-vous qu’il faut améliorer l’EPP ?

P. J. – Non, l’EPP est un mouvement en cours pour sensibiliser les médecins au fait que rien n’est figé et qu’ils peuvent s’améliorer quel que soit leur âge – fort heureusement une majorité de la population médicale fait de la FMC – mais il n’y a pas que cela. Dans le cabinet médical, dans la gestion des dossiers… on peut aussi s’améliorer. Quand on propose des idées, des trucs, les médecins s’accrochent. Écrire sur écran plutôt qu’à la main pour que le remplaçant ou le successeur lise les dossiers, c’est aussi de l’EPP ! L’évaluation, c’est de la sensibilisation, surtout au moment où les médecins, avec la surcharge de travail et le ras-le-bol actuel, ont davantage envie de loisirs que de travailler deux fois plus que la population générale au risque de se faire reprocher de gagner trop. Il faut donc marcher sur des oeufs, mais le but est qu’à chaque réunion d’EPP chacun ait un élément qui le stimule. Il faut donc des piqûres de rappel régulières.

On fait comment ?

P. J. – Pour les spécialistes qui travaillent en clinique, c’est assez simple : les staffs sont de gros moteurs. Pour les autres, je pense qu’il faut incorporer des séances d’EPP dans la FMC, que l’évaluation devienne une composante comme l’EPU. On va à une réunion d’EPP, comme à une réunion de FMC, sur un sujet particulier où chacun est sensibilisé.

Vous supprimez donc définitivement les frontières entre EPP et FMC ?

P. J. – La première est une stimulation à l’organisation et à la meilleure pratique de tous les jours, souvent par du formalisme. La seconde est une stimulation à une meilleure pratique en connaissant mieux les choses. Même si c’est un peu différent, la base est la même.

Voir aussi l’article complet « L’EPP selon la méthode UFCV : évaluation largement positive par ceux qui l’ont vécue« 




Interview de Pierre-Antoine Ayrivié – Le médecin évalué : « S’évaluer, c’est évoluer »

301 – Le Cardiologue Comment se lance-t-on dans une démarche d’évaluation de sa pratique ? _ Pierre-Antoine Ayrivié – La première fois, il y a deux ans, c’était une EPP dans le cadre de l’URML. Il y avait un côté pionnier, et c’est toujours agréable d’être parmi les premiers à fouler un sentier, à le défricher. Quand on m’a proposé cette forme d’évaluation, j’ai donc accepté l’expérience. C’était pour voir si c’était réalisable, pour faire le point sur mon activité : on a toujours quelque chose à modifier.

Les vingt premiers patients à l’aune de deux référentiels.

Le C. – Quel type d’EPP avez-vous suivi ? _ P.-A. A. – Nous étions cinq ou six réunis pour les explications méthodologiques des médecins habilités puis nous avions des formulaires à remplir, au cabinet, pour les vingt premiers patients vus sur deux référentiels : le dossier médical et l’HTA… je crois.

Le C. – Vous n’avez donc pas été marqué au point de vous souvenir précisément du second référentiel ? _ P.-A. A. – Non, on apprend tellement au jour le jour. J’ai suivi le protocole, j’ai fait mon référentiel, voilà. Et j’ai vu ce que je pouvais en retirer. Une modification de la manière de travailler sur deux points bien précis. Sur le dossier médical, avoir systématiquement l’adresse et le numéro de téléphone actualisés des patients. Je croyais le faire, mais je me suis aperçu que la secrétaire ou moi pouvions oublier de demander si les numéros avaient changés. Sur l’HTA, je ne précisais pas suffisamment, dans les conclusions, les objectifs à atteindre par le patient.

Le C. – Comment se sont passées les réunions avec les médecins habilités ? _ P.-A. A. –Dans la réunion qui suivait notre travail sur chacun des deux référentiels, c’étaient les réponses du groupe qui étaient évaluées. Personne n’était donc montré du doigt en cas d’écart avec le référentiel. Pourtant j’ai remarqué que chaque fois que l’un de nous était « en faute », entre guillemets, il cherchait toujours une mauvaise raison pour se justifier. Personne n’accepte facilement d’être surpris en dehors des clous. De ne pas être parfait.

Le C. – Est-ce que cette pratique d’évaluation vous a semblé naturelle ? _ P.-A. A. – Non, pas du tout. Comme les confrères, j’ai même trouvé cela déstabilisant au départ. Je trouve aussi que la finalité de la chose c’est en outre d’uniformiser les tendances. Est-ce parce que la médecine est devenue de plus en plus technique ? On s’aperçoit que l’on est obligé d’avoir des consensus pour être en mesure de dire : je soigne bien mon patient puisque que je suis dans les règles. On peut évidemment en sortir avec de bonnes raisons, mais avec le risque d’être très ennuyé si ça ne marche pas. Finalement, c’est peut-être cela l’EPP : un rappel des règles. Je crois d’ailleurs que c’est utile à tous, même à ceux qui sortent avec un diplôme tout neuf parce que l’on ne travaille pas de la même manière à l’hôpital, en formation ou en cabinet.

Lorsque l’on a pris de mauvaises habitudes, elles sont difficiles à perdre .

Le C. – Êtes-vous décidé à poursuivre l’évaluation ? _ P.-A. A. – J’en ai déjà fait une autre. Comme l’UFCV m’a proposé la même EPP, j’ai recommencé après avoir vérifié que je ne prenais la place de personne et avec pour autre motivation de voir ce qui me restait de la première. Je me suis aperçu qu’il y avait des choses que je faisais moins bien, que j’avais déjà oubliées. C’est la preuve que lorsque l’on a de mauvaises habitudes, elles sont difficiles à perdre ! C’est cela l’EPP : s’évaluer pour évoluer. Inversement, j’ai vérifié que je fais des choses depuis ma première évaluation que je ne faisais pas auparavant. Je vais aussi, dans le cadre de mon activité d’expert auprès des tribunaux, suivre un groupe de pairs. Ce n’est pas obligatoire mais je suis sûr que cela va m’aider de voir comment font les autres.

Le C. – Pas d’évaluation en ligne ? _ P.-A. A. – Je suis juste allé voir le site de l’UFCV, au début, quand les cas cliniques ont été mis en ligne. J’ai fait deux cas, c’était sympa. Je trouve cependant que c’est très tolérant. J’aurais préféré parfois que l’on me dise : « là, tu t’es trompé ».

Voir aussi l’article complet « L’EPP selon la méthode UFCV : évaluation largement positive par ceux qui l’ont vécue« 




Simples turbulences avant la tempête estivale

300 – Les signataires de la Convention se sont donc séparés le 17 mars dans la nuit sur un accord a minima. Maîtrise médicalisée ou pas, la négociation butait sur un vil problème comptable. Aux généralistes, on disait – en substance – « OK pour votre C à 23 €, mais en deux étapes, clairement suspendue pour la seconde à un nouveau programme d’économies »… Aux spécialistes, dans l’attente d’une nouvelle tranche de valorisation de la CCAM technique et de quelques mesurettes complémentaires pour les spécialités « perdantes » du parcours… on disait à peu près « OK, mais à enveloppe quasi-constante ! Et commençons par faire baisser les actes “perdants” dans la mécanique de la CCAM pour revaloriser les actes “gagnants” »… Pour les signataires qui n’avaient souscrit au dispositif que contre la promesse de 180 M€ à chacune des trois étapes de « lissage », la couleuvre était difficile à avaler.

Tout cela donne évidemment le piètre sentiment de partenaires sur le point de divorcer… Les amis communs ont évidemment tout mis en oeuvre pour les en empêcher, au premier rang desquels Xavier Bertrand qui n’a pas hésité à reprendre le bleu de chauffe du « mécano de la réforme » pour rabibocher les parties… sous évidente urgence politique. Difficile d’aller aux deux scrutins en étant fâché avec une clientèle aussi influente que la médecine générale ! La photo de famille fut prise au MEDEC, le « salon » de la médecin générale.

Le prochain gouvernement choisira-t-il d’ « opérer à chaud » ?

Ce qui n’empêchera pas la réalité comptable de faire son retour médiatique en juin, donc au tout lendemain des législatives. Car cette partie du calendrier de l’assurance maladie sera respectée, n’en doutons pas ! Elle pré- L voit qu’au 15 juin le Comité d’alerte, constitué de 3 « crânes d’oeuf » ministériels, donne son avis sur la probabilité de respecter, ou non, l’ONDAM 2007. On lui demande de peser son pronostic « au trébuchet », de l’ordre de 3/4 point… Et il ne faut pas oublier que l’ONDAM de la médecine de ville est fixé pour 2007 à + 1,1 % de croissance… Autant dire qu’il a été pratiquement vidé de substance avec les deux épidémies hivernales de grippe et de gastro-entérites. Pas besoin d’être grand clerc pour imaginer ce Comité « donnant du clairon » avant le solstice d’été…

La seule question qui vaille – à laquelle personne n’est évidemment en mesure de répondre car aucun candidat n’a voulu se hasarder sur ce terrain mouvant – est donc la suivante : « comment réagira le gouvernement en place à ce moment-là ? » La réponse dépend évidemment de l’inspiration dudit gouvernement qui n’aura pas les mêmes réponses selon qu’il sera de gauche, de droite ou du centre ou de coalition… En Allemagne où c’est la dernière version qui prévaut, l’élaboration du plan-Merkel n’a pas fait de miracle… Du moins le gouvernement peut-il se permettre d’ignorer les manifestations d’hostilité de l’ensemble des professionnels de santé !

Deux solutions se présentent :

– soit ce gouvernement décide d’opérer à chaud et, pour les médecins, il y a « risque » de renouer avec les affres d’un « plan- Juppé II » sans plus de nuances sémantiques entre maîtrise médicalisée vs comptable. Un gouvernement de Droite peut être tenté de recourir à des solutions plus libérales mais sans doute pas le « secteur 2 généralisé » réclamé par d’aucuns et qui aurait la capacité de provoquer la colère sociale… Le sort des retraites – que le gouvernement, quel qu’il soit, devra affronter à nouveau en 2008 – recèle déjà suffisamment de mèches allumées ;

– le gouvernement peut aussi bien se donner le temps de rechercher une solution moins conflictuelle – elles existent et, à gauche ou à droite, les experts y sont déjà attelés – car ce qu’on attend d’une première année d’exercice du pouvoir, c’est d’abord de ne pas alourdir la dette.

La solidité des alliances à l’épreuve

Mais en tout état de cause, les ultimes conflits de ces dernières semaines laisseront des cicatrices :

– du côte de la Sécu, le mythe de la nouvelle gouvernance a volé en éclat : Xavier Bertrand pourrait même s’entendre reprocher d’avoir « dynamité » la négociation en plaidant prématurément pour « le C à 23 » avant toute expertise (qu’il a demandée bien après son annonce) ;

– du côté médical, la fiction de la maîtrise dite médicalisée a aussi vécu. Comptable ou pas, elle impose aux médecins de gager contractuellement par des économies les augmentations qu’ils revendiquent… Toute entorse à la règle est mise à leur débit ; encore heureux si on leur abandonne la discussion du « curseur » du calendrier ;

– enfin, dernier point – peut-être le plus important – celui des alliances syndicales. Le front commun CSMF-SML résistera-t-il dans l’adversité comme il a réussi à le faire aux affaires ; le gouvernement serait-il tenté par un éventuel retournement d’alliance ? Le fait que les signataires de la Convention aient été désavoués par l’électorat l’an passé n’entame pas leur crédibilité politique mais un nouvel échec conventionnel compromettrait forcément leur stratégie cogestionnaire.

Les hypothèques sont nombreuses… avec une seule certitude pour horizon : les « turbulences » qui ont émaillé les derniers jours de l’hiver ne font que préluder à la zone de tempêtes qui va animer notre été !…

Jean-Pol Durand




Au terme d’un dernier round de négociation-psychodrame le C2 passera à 44 € le 1er juillet 2007

300 – Quelques remarques de forme tout d’abord : cette négociation tarifaire, la troisième de la nouvelle ère conventionnelle aura sans doute été la plus caricaturale… de tous les maux de la Convention, celle-là comme au demeurant toutes celles qui l’ont précédée. De l’avis d’un participant, l’atmosphère des négociations y a été particulièrement délétère du fait d’une posture psycho-rigide de la délégation des Caisses. Frédéric Van Roekhegem, son leader, s’y est montré particulièrement inflexible, notamment – et de manière parfaitement surprenante – par rapport à son ministre de tutelle. Contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, les pressions gouvernementales sont se faites discrètes en fin de parcours, sans doute parce que le terrain de la négociation était très soigneusement balisé. Il n’empêche que la gouvernance de l’attelage conventionnel pose aujourd’hui un tel problème qu’il faut se demander s’il est armé pour affronter (voir encadré en fin d’article) la période de tempête qui s’annonce au lendemain des échéances électorales.

Signe des temps : les syndicats signataires n’ont souscrit que « du bout des lèvres » à un protocole pourtant âprement négocié… par eux. Et le bureau de l’UNCAM – les présidents des trois caisses nationales emmenés par le breton Michel Régereau (CFDT) – a pratiquement accusé son directeur d’avoir « tout cédé » aux médecins ! Au final un accord que n’assume vraiment aucune des deux parties. On a rarement connu telle désillusion.

La coronarographie dans l’oeil du cyclone

Le fond de l’accord tient en relativement peu de lignes, du moins pour ce qui concerne les cardiologues : – la lettre-clef « C » des généralistes, passera donc à 22 € le 1er juillet prochain et, théoriquement, à 23 au 1er juin 2008… Les clauses de cette ultime étape sont tellement floues que mieux vaut ne pas s’y attarder. Mécaniquement, le C2 de consultant passe respectivement à 44 et 46 € aux mêmes échéances. Ce tarif de 44 € serait difficile à remettre en cause par les nouveaux gouvernants de juin. Sur cet acte de consultant, il convient également de retenir l’engagement des parties d’instruire un « aménagement des règles de nomenclature (…) lorsque l’avis de consultant requiert un acte bilan paraclinique complémentaire ». C’est la CHAP, Commission de Hiérarchisation des Actes Professionnels, et non les négociateurs de la convention, qui aura charge de finaliser ce dossier. Les cardiologues, à l’instar d’autres spécialités, attendent avec l’impatience l’issue de cet avatar du parcours de soins lorsqu’il interdit au consultant la cotation C2 au motif qu’il doit revoir son patient avant six mois ; – la CCAM des actes techniques enfin, aurait dû connaître, selon le calendrier initial, une deuxième étape de valorisation. Petit rappel des épisodes précédents : la réforme de 2005 avait produit des actes « gagnants » et des actes « perdants ». Les actes gagnants n’avaient, dans la première étape été valorisés que du tiers de ce qu’ils devaient gagner… les actes perdants – dont le holter, l’épreuve d’effort et la coronarographie – demeurant à leur valeur initiale. La première valorisation avait été créditée d’une enveloppe de 180 M€ et tout le monde était persuadé que chaque étape allait bénéficier de la même ligne de crédit… Sauf la CNAM qui, contre toute attente, a adopté le principe inverse : gager la hausse des actes gagnants par une baisse proportionnée des actes perdants, dont le holter et l’épreuve d’effort en cardiologie. Émotion que l’on suppose au siège du SNMSCV qui s’était rapidement mobilisé et qui a obtenu gain de cause sauf pour la coronarographie. La tarification des artériographies coronaires a été actée à – 10 %, celle des dilatations à – 2,7 % en deux étapes : 1er juillet prochain et 1er janvier 2008. Pour prix de ce sacrifice, les cardiologues interventionnels obtiennent satisfaction, à l’instar des radiologues, sur une vieille revendication : c’est finalement un organisme indépendant, choisi sur décision commune des syndicats et des caisses, qui sera chargé de statuer sur le coût de leur pratique, motif récurrent de conflit avec l’ex « pôle-nomenclature » de la CNAM. _ Toujours au chapitre de la CCAM des actes techniques, les actes « gagnants » de la réforme seront donc crédités d’une hausse en deux temps ; 15 % du différentiel avec la valeur-cible au 1er juillet et 10 % au 1er janvier. Bonne nouvelle pour les rythmologues qui étaient restés sous statut- NGAP et qui franchiront, au 1er juillet, une première étape de valorisation de 11 % du gain correspondant au différentiel entre le tarif actuel et la valeur-cible ; – le tableau habituel des économies garde cette année encore toute son actualité : statines, IJ, hypnotiques/anxyolitiques, IPP, antibiotiques, transports mais aussi, et c’est une nouveauté, les anti-hypertenseurs assortis d’un objectif de baisse de CA de 2 % ! La grande nouveauté de l’année réside néanmoins dans la déclinaison « individuelle » des objectifs de maîtrise ou de prévention (voir encadré en fin d’article).

Le Disease Management piloté par les Caisses

Ultime innovation – et celle-là d’une portée encore difficile à anticiper – les caisses ont décidé du principe d’une expérience pilote de prévention du risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques. Les médecins traitants volontaires seront nantis d’une « prime » de 10 € (s’ajoutant au forfait ALD de 40 €) pour s’impliquer plus avant. Sous quelle condition ? Mystère absolu à ce jour… On dit la CNAM très « inspirée » par les expériences de « Disease Management » récemment vantées par un rapport de l’IGAS (voir « Le Cardiologue » de décembre 2006). Les cardiologues devraient être également sollicités, comme il semble normal s’agissant de prévention du risque cardiovasculaire.

Jean-Pol Durand

|Objectifs individuels : les généralistes auront un cap « personnalisé » sur plusieurs marqueurs| |La grande nouveauté de cet avenant conventionnel réside dans la méthode avec l’introduction du principe de déclinaison individuelle des objectifs collectifs de prévention ou de maîtrise. Bien sûr, ces objectifs ne seront pas « individuellement opposables » et ils ne porteront que sur la contribution personnelle de chaque praticien à la réalisation de l’objectif commun. Mais enfin, c’est la même méthode qui a été déployée, avec le succès que l’on sait, chez les pharmaciens pour parvenir au taux de substitution générique actuel de 75 % !

Les objectifs individuels sont initialement présentés par les DAM (Délégués de l’Assurance Maladie), le discours étant ultérieurement relayé par un praticien-conseil ciblant ses « entretiens confraternels » sur les réfractaires au premier avis !

Ces objectifs « personnalisés » concerneront cette année la déclinaison des thèmes de prévention : dépistage précoce du cancer du sein dans la file active féminine de la tranche d’âge, augmentation de la vaccination anti-grippale des personnes âgées et enfin diminution de la iatrogénie chez les patients âgés polymédiqués. Les « indicateurs individuels » porteront sur deux lignes de prescriptions : les benzodiazépines et les vasodilatateurs.

Certaines rubriques de maîtrise médicalisée feront l’objet de la même technique d’individualisation, notamment le respect de l’ordonnancier bizone pour ceux des malades pris en charge au titre d’une ALD. Les premières campagnes de pédagogie ont déjà produit des effets comptables : par rapport à la dépense totale, la part des « remboursés à 100 % » a déjà décru, de 1,3 point en 2005, 1,1 en 2006. Le cap est mis sur un objectif de 2 points dès cette année.

Seuls les généralistes sont théoriquement concernés mais il faut, pour les cardiologues correspondants, savoir que toutes les ALD de cardio sont concernées : arthériopathie chroniques avec manifestations ischémiques, insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves, HTA sévère, maladie coronaire…

De l’entretien récemment accordé au Figaro et au Quotidien du Médecin par M. Frédéric Van Roekhegem, directeur de l’UNCAM, il faut évidemment retenir son insistance à souligner la réalité comptable de ces engagements souscrits par le corps médical dans son ensemble. Il mettait clairement dans la balance le passage du C à 23 € au 1er juin 2008 (et donc du C2 à 46 !). Et même si cette lecture est réfutée par les syndicats signataires, elle ne peut être complètement ignorée.

Un autre objectif de maîtrise concerne plus directement les spécialistes, à savoir la prescription de transports ambulanciers mais il ne semble pas devoir faire l’objet de la même déclinaison individuelle. Non plus que la mise en oeuvre de l’AcBUS « anti-agrégants plaquettaires » faisant état d’une augmentation de 5 points du nombre de patients sous aspirine seule ou en association.

Le Cardiologue consacrera une prochaine enquête à ce sujet qui a déjà provoqué beaucoup d’émotion depuis sa publication au J.O. du 5 janvier dernier.|




Compte rendu de l’Assemblée Générale du 27 janvier 2007 à Paris

299 – RAPPORT MORAL DES PRÉSIDENTS

_ Docteur Christian AVIÉRINOS _ Docteur Jean-François THÉBAUT

C’est le Docteur AVIÉRINOS qui fait le bilan des sept premiers mois de l’année 2006 en constatant tout d’abord qu’il n’est pas certain que la convention 2005 soit réellement un facteur d’amélioration et de progrès pour nos pratiques. L’enquête menée par le syndicat en février 2006 indiquait une baisse d’activité de la cardiologie non invasive et cette baisse d’activité, malgré les dires de l’Assurance Maladie, n’a pas été compensée par la mise en place de la CCAM technique dont on attend toujours la deuxième étape.

Il rappelle également un point politique perturbant qui avait été évoqué l’an dernier : à savoir l’obligation pour tous les cardiologues stimulistes d’être titulaires d’un DIU dont les conditions d’obtention n’étaient pas réalisables pour un cardiologue libéral. Après avoir obtenu un appui franc et massif du Conseil de l’Ordre et de son président, l’apaisement a été donné par le Professeur DANCHIN, président de la SFC, qui a modifié certains termes de son texte.

Il rappelle aussi l’incitation donnée par le Syndicat de participer aux élections aux URML et, malgré les résultats non conformes aux conseils du Syndicat National, se félicite de la présence de nombreux cardiologues au sein de celles-ci.

Enfin il termine en rappelant la remise en service du site cardionews.com, portail de la cardiologie libérale.

Il souhaite à nouveau bon courage au Docteur Jean-François THÉBAUT et constate que son début de mandat porte déjà l’empreinte de l’expérience et de la sagesse.

Le Docteur THÉBAUT prend la parole pour rappeler qu’il y a 11 ans exactement il participait pour la première fois à cette assemblée générale sous la présidence du Docteur Bernard DUPONT, que c’est là qu’il a fait la connaissance du Docteur AVIÉRINOS. Il tient à le remercier pour tout le travail effectué pendant ces presque huit années en s’engageant toujours pour trouver la meilleure solution pour la cardiologie libérale. Il rappelle son action durant ces périodes d’activité intense et de turbulences importantes dans des contextes politiques contrastés : la création de la CSC, le plan Juppé, la mise en place de la maîtrise comptable avec son cortège de pénalités financières, lettres clés flottantes, diminution de certains actes, absence de revalorisation durant 10 ans pour les K et 6 ans pour les consultations, baisse autoritaire de la CSC et du KE, négociations de la CCAM des actes techniques, menaces sur la cardiologie conventionnelle, péril sur la cardiologie interventionnelle, oubli de la MPC, pour les cardiologues, en plein mois d’août 2004, signature de la convention unique, mise en place de la CCAM technique sans acte perdant, parcours de soins et maîtrise médicalisée. Le Docteur AVIÉRINOS a été de tous les combats ; bien sûr les esprits chagrins continueront de penser que c’était mieux avant et qu’ils méritent mieux, mais les plus optimistes préfèreront y voir tous les dangers évités : cela aurait pu être pire sans le syndicat comme nous le rappelle régulièrement Vincent GUILLOT.

Plusieurs belles réalisations sont aussi à l’actif de Christian AVIÉRINOS : la création de Cardiologue Presse sous l’instigation de Serge RABENOU, les liens renoués avec la SFC par la création du Conseil de FMC cardiologique (conseil paritaire), la publication du deuxième Livre Blanc, la participation du Syndicat à un travail collectif avec la SFC, le CNHG et le CNCF sur la démographie médicale et la récente refonte du site www.cardionews.fr.

Il est à déplorer toutefois un échec, mais commun aux petits comme aux grands : l’informatisation des dossiers médicaux des cardiologues et le transfert des données d’activité au serveur du Syndicat !

La première partie de cette intervention doit interpeller les jeunes cardiologues sur l’action du Syndicat durant ces années et il remercie le Docteur AVIÉRINOS aussi de la confiance accordée aux équipes successives de l’UFCV.

Le maître-mot des propres ambitions présidentielles du Docteur THÉBAUT ne sera pas la rupture mais au contraire la volonté de continuer le travail accompli par les équipes précédentes dans un esprit coopératif et combatif au regard des enjeux colossaux qui s’annoncent : nous sommes en train de vivre, n’en doutons pas, une mutation historique de notre système de santé.

Quatre grands chapitres peuvent résumer l’année 2006 qui seront également les axes de travail de l’année 2007 : – la convention et le parcours de soins ; – les travaux sur les deux CCAM ; – la mise en place de la T2A ; – la FMC et l’EPP.

La convention et le parcours de soins

Dès la mise en place du parcours de soins en juillet 2005 le Syndicat avait vigoureusement réagi à la campagne de désinformation des caisses prônant le passage obligé par la case « médecin traitant ».

Malgré les mesures d’accompagnement insuffisantes (C2 d’utilisation étriquée, MCS de 2 €insuffisante, utilisation anecdotique du DA), la cardiologie fait partie des spécialités perdantes. Ce ralentissement global d’activité est corrélé avec une baisse sensible des prescriptions qui fait que, en macro économie, le bilan conventionnel 2006 montrerait que 75 % des objectifs de maîtrise (IJ, bizone, génériques, statines) ont été atteints contre une augmentation des honoraires prévus de seulement 2/3 (2,1 % vs 3,2 %) prévus pour 2006 par l’ONDAM !

Il faut exiger vigoureusement des mesures correctives avec l’élargissement des possibilités d’utilisation du C2, l’assouplissement du parcours de soins, la revalorisation des visites, la prise en compte de la permanence des soins avec paiement des astreintes et activation de la deuxième phase de la CCAM technique avec revalorisation des actes gagnants, sans acte perdant.

Le Syndicat National s’est associé à un mouvement national de grève lancé par l’UMESPE pour obtenir la rémunération de la PDS des spécialistes (astreintes en cliniques, UPATOU et cardiologie interventionnelle) et des fonctions transversales.

Les CCAM

CCAM technique : ce dossier est suivi conjointement avec le nouveau secrétaire général Patrick ARNOLD. Une dizaine de réunions ont eu lieu en 2006, notamment à l’UMESPE qui est notre principal allié sur cette thématique. Les enjeux sont de trois niveaux : obtenir la deuxième phase de revalorisation, initialement prévue pour l’automne 2006, obtenir la revalorisation des actes de la rythmologie interventionnelle, injustement gelés, et préserver l’avenir de la cardiologie interventionnelle dont le gel des tarifs est remis en question à chaque occasion par le directeur général de l’UNCAM et ses services.

La ligne politique du Syndicat arrêtée par le Conseil d’Administration est la suivante : exiger la réparation de l’injustice flagrante subie par la rythmologie et préparer les inévitables discussions à venir sur le coût de la pratique de la cardiologie interventionnelle, tout en refusant tout marchandage ou toute baisse autoritaire. Les syndicats signataires, Alliance, CSMF et SML, nous soutiennent actuellement dans cette démarche. Il faut tout de même rappeler que c’est l’action du Syndicat et l’intervention de l’UMESPE/CSMF que ont permis d’obtenir le gel les cotations de la cardiologie interventionnelle en y ajoutant les coefficients complémentaires d’imagerie et que c’est encore le Syndicat, représenté par Jean-Louis NEIMANN, qui a pu convaincre les experts économistes de cette nécessité.

CCAM clinique : ce dossier est lui suivi conjointement avec le Docteur Patrick ASSYAG, secrétaire général adjoint, et il s’agit là du dossier de tous les dangers. Nous devons nous battre bec et ongles pour que la spécificité de notre exercice de spécialiste soit reconnue et que notre CSC soit préservée. Il faut rappeler que la FMF a accueilli les coordinations MG dont le discours et les projets sont aux antipodes de sa branche spécialiste FMFSpé.

La mise en place de la T2A

Trois points doivent être rapidement évoqués : la revalorisation des GHS de T2A de rythmologie obtenue par une coopération exemplaire entre la FHP et le groupe de rythmologie de la SFC, la mise à l’écart temporaire de l’inclusion des DMI cardiologiques dans les GHS avec notre intervention en urgence devant l’insuffisance de la FHP, les discussions « vigoureuses » sur la prise en charge des actes frontières dont l’ECG d’effort. Une enquête du Syndicat a montré que le surcoût de cet examen était de l’ordre de 25 à 30 % par rapport à un examen fait au cabinet.

FMC et EPP

Là aussi une année particulièrement riche avec l’agrément par la Haute Autorité de Santé de l’UFCV en janvier dernier parmi les sept premiers organismes agréés et grâce au travail de son nouveau président, Christian ZICCARELLI, et de son équipe, dont plus particulièrement Elisabeth POUCHELON, Patrick ASSYAG, Serge ASSOULINE et Jean-Jacques DOMEREGO. Le 18 décembre l’UFCV a pu remettre sa première attestation de fin de cycle au Docteur TERNISIEN, puis à une trentaine de cardiologues engagés dans cette démarche.

Le Collège des Réseaux a continué de travailler sous l’impulsion de Patrick ASSYAG avec la production de lettres informatiques remarquables.

Notre rapprochement tant avec la SFC qu’avec le CNCF permettra d’offrir aux cardiologues un riche éventail de produits FMC de qualité.

Vincent GUILLOT, dont le travail est toujours remarquable, nous parlera des contentieux en cours.

Il faut en outre rappeler la signature du protocole d’accord entre la SFC et la SFR sur la réalisation des actes d’imagerie en coupe qui devrait permettre se stabiliser nos relations avec les radiologues.

De plus le Syndicat a rejoint l’UEMS. Grégory PERRARD et Patrick ARNOLD l’y représentent.

Enfin je me dois de terminer en remerciant l’ensemble du Conseil d’Administration et du Bureau pour la confiance accordée et la qualité du travail accompli, sans oublier tous les présidents de régions sans qui le syndicat ne vivrait pas et bien sûr tous les présents de cette assemblée.

RAPPORT FINANCIER

_ Docteur Serge RABENOU

Le Docteur RABENOU, trésorier, présente les comptes vérifiés et approuvés par l’expert comptable, Monsieur Didier BASSON.

Quitus est donné à l’unanimité au trésorier.

Le Docteur RABENOU présente ensuite le budget prévisionnel pour l’année 2007.

Le montant, pour la part nationale, des cotisations pour l’année 2007 est voté, à l’unanimité (abstention de l’Aquitaine) : 145 € pour la cotisation à taux plein, 65 €pour la première année d’installation, 80 € pour la deuxième année et 45 € pour les retraités. Cette augmentation de 20 € permettra de compléter l’autofinancement destiné à offrir aux syndiqués un service prioritaire et sans frais EPP/FMC pour les actions organisées par l’UFCV (à charge pour le Syndicat et/ou l’UFCV de trouver les financements complémentaires sur leurs fonds propres).

Le montant de l’abonnement au journal est toujours fixé à 40 € pour les adhérents et 80€ pour les non-adhérents et gratuit pour la première année et la deuxième année d’installation ainsi que pour les retraités.

CCAM, CONVENTION ET OBJECTIFS

_ Docteur Jean-François THÉBAUT

Le Docteur THÉBAUT fait part du bilan de l’observatoire de la CCAM en date du 6 décembre 2006 avec des résultats de janvier à septembre 2006. Il est à noter que l’UNCAM a maintenant des outils d’analyse très performants grâce au codage des actes et il est possible d’avoir des informations précises sur les actes réalisés (combien, comment, par qui, où ?) : par exemple sur un mois, pour 247.151 échographies vasculaires 69 % furent réalisées par des généralistes (angéiologues), 16 % par des cardiologues et 15 % par des radiologues, quant aux échographies cardiaques au nombre de 169.625 elles furent réalisées à 99 % par des cardiologues. On peut noter aussi que les honoraires des coronarographies et dilatations coronaires sont partagés entre cardiologues (69 %), radiologues (21 %) et anesthésistes (9 %). Est-ce un hasard si la cardiologie interventionnelle fait partie des exemples retenus par l’UNCAM ?

Il rappelle que si les médias se focalisent uniquement sur l’augmentation du C, il ne faut pas oublier que l’on devrait passer à la deuxième phase de la CCAM avec l’augmentation du deuxième tiers prévu, ce qui représente une augmentation théorique d’environ 150 M€, dont profiteront certains actes (ECG, échocardiographie par exemple).

La CHAP vient de définir une nouvelle méthodologie pour permettre d’inscrire et de hiérarchiser les nouveaux actes, plus rapidement, en les faisant comparer par les experts aux actes déjà existants.

Il rappelle que pour la rythmologie interventionnelle le Syndicat exige sa réévaluation dans cette deuxième phase avec le soutien de l’UMESPE, du SML et d’ALLIANCE.

Quant à l’épreuve d’effort, il faudrait théoriquement attendre la troisième phase de la CCAM pour demander une réévaluation du coût de la pratique.

La MAPA, elle, est toujours un acte hors nomenclature.

La maîtrise médicalisée en 2006 donne de bons résultats sur les prescriptions (y compris les statines) et les indemnités journalières, les résultats sont très inférieurs aux objectifs sur le respect de l’ordonnancier bizone, il n’y a pas d’inflexion significative des dépenses de transport. Le montant d’économies attendu pour l’année 2006 était de 791 M€, il sera vraisemblablement de 601 M€.

Le Docteur GUILLOT indique que la région Picardie-Nord-Pas-de-Calais fait partie des « bons élèves » quant à la prescription des statines, mais qu’il faut noter tout de même un taux de mortalité plus élevé de 160 % par rapport aux autres régions, voire 200% dans certaines villes !

CARDIOLOGIE INTERVENTIONNELLE

_ Docteur Jean-Louis NEIMANN

En préalable, Jean-Louis NEIMANN souligne les dangers de l’AcBUS sur les antiagrégants plaquettaires en cas d’arrêt brutal de ces médications chez un patient porteur d’un stent actif. Il demande à l’Assurance Maladie d’avoir la plus grande prudence possible dans ses messages. Pas il regrette un certain manque de mobilisation dans la grève soutenue par le Syndicat pour les activités transversales et les astreintes en clinique.

Actuellement on est en attente de textes (décrets et arrêtés ministériels) qui devraient paraître fin mars 2007 relatifs aux conditions d’autorisation applicables aux activités interventionnelles sous imagerie médicale par voie endovasculaire en cardiologie, aux conditions techniques de fonctionnement de ces activités, aux activités minimales des établissements et aux indicateurs d’évaluation des activités de cardiologie interventionnelle. Dans ce groupe de travail le Syndicat est représenté par le Docteur Marie-Claude MORICE et luimême qui y siège au titre des CME.

Il est rappelé qu’un arrêté a théoriquement plus de valeur qu’un SROSS et qu’il serait peut-être possible que soient réglés ainsi les conflits régionaux : dès l’instant où un établissement satisfera aux conditions de l’arrêté il pourrait théoriquement obtenir une autorisation ; mais néanmoins les annexes du SROSS étant opposables, il y aura alors un litige.

Il rappelle que l’action du Syndicat depuis plusieurs années a permis de geler les tarifs de la cardiologie interventionnelle en attendant une nouvelle étude économique, tarifs que les tutelles revoyaient à la baisse de façon drastique (baisse de 25 % environ).

POLITIQUE DU MÉDICAMENT EN MATIÈRE DE PATHOLOGIES CARDIOVASCULAIRES ET ENGAGEMENTS DE L’INDUSTRIE EN MATIÈRE DE FMC ET EPP

_ Monsieur Christian LAJOUX, _ président du LEEM Le Docteur THÉBAUT présente Monsieur Christian LAJOUX, président du LEEM, qui a accepté de participer à notre assemblée générale et qui est, lui aussi, un syndicaliste ardent.

Monsieur LAJOUX le remercie de cette invitation et veut tout d’abord rappeler que certaines idées reçues ont la vie dure et qu’il faut maintenant les dénoncer : l’industrie est tellement riche qu’elle peut supporter toutes les baisses de prix des médicaments… de toute façon le progrès thérapeutique est assuré…

Il faut rappeler qu’il y a 10 ans le premier laboratoire pharmaceutique était Hoechst, il a été racheté… Les grosses entreprises sont maintenant des monstres fragiles, des géants qui peuvent se retrouver dans des situations délicates et ne peuvent plus à un moment donné absorber les politiques nationales et même internationales. Les choses évoluent et actuellement il y a une crise internationale de la recherche malgré l’investissement important de l’industrie du médicament. Nous interpellons les politiques pour avoir une autre politique de santé mais aussi une autre politique du médicament. Les entreprises du médicament, les laboratoires pharmaceutiques, sont des acteurs impliqués dans le traitement des patients, pour le gain d’années de vie et pour la qualité de vie.

à la question : la politique du médicament est-elle cohérente aujourd’hui dans notre pays ? Il répond que le médicament est devenu maintenant un variable d’ajustement qui représente 20 % des coûts totaux des dépenses de santé mais qu’il représente aussi 65 % des économies attendues. Il rappelle que l’ONDAM n’est pas fixé au ministère de la Santé mais à Bercy, que la France est l’un des cinq pays au monde à posséder une véritable industrie pharmaceutique grand site d’emplois sur le plan national et le premier producteur de médicaments en Europe. Il rappelle qu’un emploi créé dans l’industrie du médicament créé quatre emplois dans les autres secteurs d’activité (comme le transport par exemple) et qu’un euro investi en entraîne cinq dans les autres secteurs.

Le LEEM condamne la politique strictement comptable qui veut diviser les médecins entre eux, les médecins et les pharmaciens, les médecins et l’industrie du médicament. Aucune industrie n’a fait autant de progrès que la nôtre. Notre pays, en terme de Santé Publique, a besoin de courage politique et d’une véritable économie de la santé. Les investissements de santé sont condamnés à croître avec l’augmentation de la durée de la vie, les nouveaux médicaments… Il ne faut pas se laisser enfermer dans les logiques comptables, car il ne s’agit pas de coût de la santé mais d’investissement de la santé.

Le modèle de santé français est un bon modèle qui est copié dans certains pays, mais aujourd’hui il est à noter qu’il y a concurrence entre les modèles et les pays.

L’AcBus sur les antiagrégants plaquettaires est pour lui une remise en cause de la médecine par les preuves, les cardiologues en ont été les acteurs involontaires et parfois contraints.

Quant à l’automédication des patients, il s’agit d’un faux problème, ceux-ci s’automédiquent depuis longtemps.

La FMC est un exemple de participation de l’industrie du médicament qui s’engage (voir le code de bonne conduite signé par le LEEM et le Ministre de la Santé) à ne pas faire de promotion et à être transparente.

Monsieur LAJOUX répond volontiers aux questions qui lui sont posées, notamment sur les enquêtes de prescription des statines en se demandant si l’UNCAM détenait le droit de prescrire, rappelle que les industriels sont plutôt attachés à la prescription et au remboursement des médicaments mais qu’il faut responsabiliser le patient dans une démarche de santé et le risque couru d’avoir une médecine à deux vitesses.

Le Docteur THÉBAUT remercie chaleureusement Monsieur LAJOUX du temps qu’il a consacré, de sa franchise et des informations.

TABLE RONDE SUR LA CCAM CLINIQUE

_ Docteur Christian ZICCARELLI

Le Docteur ZICCARELLI fait le compte rendu de la table ronde du vendredi aprèsmidi consacrée à la CCAM clinique et dont les experts étaient les Docteurs Jean-Luc JURIN et Patrick ASSYAG. La CCAM clinique se veut une dimension intellectuelle des actes dont le contenu peut être variable avec une possibilité d’accès à ces niveaux quelle que soit la spécialité. Actuellement il existe une consultation de base à 21/23 €, un acte de consultant à 28 €, un avis d’expert à C2 et des cotations spécifiques CSC, Cpsy et majorations pédiatriques. La proposition initiale du Pôle Nomenclature comportant plus de 250 situations cliniques est inacceptable pour les syndicats qui ont chacune fait des contre propositions : – MG France : tous les médecins sont des spécialistes : acte unique de consultation et acte unique d’expertise (à patient égal, rémunération égale) + de nombreux forfaits ; – FMF : quatre paramètres de travail médical : accueil, examen clinique, choix para clinique, traitement ; chaque paramètre comprenant quatre niveaux soit 256 combinaisons possibles et « x tarifs », ce qui ne paraît pas réaliste ; – SML : accent sur le contenu de l’acte avec deux ou trois niveaux, simples (ex : pathologie stable) à complexes (ex : nouvelle pathologie avec démarche diagnostique et le parcours de soins) ; – CSMF : l’acte de consultation mobilise des ressources intellectuelles, participe à rendre un acte pertinent et efficient. Après consultation des verticalités, il en ressort trois à quatre niveaux de consultations accessibles (10-15 % d’inclassables) avec des modificateurs permettant la cohérence entre CCAM clinique et technique.

Après consultation des verticalités, il en ressort que 85 % des consultations peuvent être classés en trois ou quatre niveaux différents auxquels il faudrait ajouter les modificateurs permettant la cohérence entre CCAM clinique et technique, et des actes spécifiques à certaines spécialités : ex CSC, Cpsy.

Il rappelle que la cardiologie a déjà trois niveaux de consultations : CS, CsC et C2. La Cs et la CsC représentent plus de 60 % des actes et il faut maintenir la formule de la CCAM technique « pas d’acte perdant ».

Pour les cardiologues, donc, le risque est de voir la CsC assimilée à un niveau 2 de consultation, ce qui serait inacceptable, à moins que le niveau 2 soit au moins de 33€ avec la possibilité d’associer aussi un acte technique (ECG par exemple). Il rappelle que la CsC n’a récupéré sa valeur initiale qu’au prix de la MCC limitée au secteur 1 et à la CMU.

Il s’agit donc là d’enjeux extrêmement importants pour notre spécialité et, si la proposition du SML semble dangereuse car liée au parcours de soins, le Docteur THÉ- BAUT insiste bien sur le fait qu’il défend la position des cardiologues, que cette position semble avoir été entendue et qu’il continue d’insister sur nos souhaits.

UEMS

_ Docteur Grégory PERRARD

Le Docteur PERRARD avait été nommé par le Conseil d’Administration comme représentant des cardiologues libéraux à l’UEMS (Union Européenne des Médecins Spécialistes) dont le siège est à Bruxelles. Il existe un comité de direction (avec, pour la France, des membres présentés par l’UMESPE) qui travaille sur les gros dossiers et des « boards » par spécialité (deux membres par pays souvent un libéral et un universitaire désignés par le syndicat « vertical ») et dont l’influence est débutante. Il est possible de consulter le site en anglais, comme toutes les communications et les écrits d’ailleurs, www.uems.net. Il s’agit d’une structure qui est complexe et onéreuse et dont le rôle actuellement est pour le moins « très flou ». Quoiqu’il en soit, il s’agit surtout d’une activité de lobbying et il est important d’y être présent. Les objectifs de l’UEMS sont de se pérenniser, de devenir un interlocuteur reconnu, respecté, incontournable et unique dans son champ de compétences et de mieux définir ses rôles : défense de la profession, formation, soins de qualité… Quoiqu’il en soit plusieurs dossiers et projets ont été définis pour la période 2006/2012 : – le temps de travail pour chaque type de praticien, y compris les internes ; – la FMC à l’échelon européen ; – l’harmonisation des standards de FMC ; – l’exercice transfrontalier ; – la télémédecine ; – les transferts de compétences ; – l’autonomie de la profession ; – la reconnaissance des diplômes…

Si la Cour européenne a statué que la médecine est un service et qu’un médecin européen peut donc aller exercer où il veut, se pose le problème des nouveaux états membres, mais aussi le problème des autres professions libérales qui voudraient créer des cabinets internationaux comme aux États-Unis.

CAISSES, CONTENTIEUX : PIQÛRES DE RAPPEL !

_ Docteur Vincent Guillot

Comme à son habitude c’est avec brio que le Docteur GUILLOT rappelle les quelques litiges de cette année 2006 : avec en particulier un avis favorable de la section de l’Assurance Sociale du Conseil Régional d’Ile de France de l’Ordre pour la réalisation d’un échocardiogramme et d’un échodoppler pratiqués à deux jours différents sur le même patient.

Sinon cette année fut une période de transition avec quelques reliquats des litiges NGAP, des ratés de la mise en place de la CCAM qui sont en voie de résolution et des conflits avec les secrétaires médicales. Le Docteur GUILLOT termine en insistant une fois de plus sur la MAPA qui n’est toujours pas prise en charge par l’assurance maladie et qui est un acte hors nomenclature.

LA PAROLE AUX RÉGIONS

La parole est donnée aux délégués des différentes régions et si certains problèmes sont communs, en particulier la démographie médicale pour l’Auvergne, la Champagne-Ardenne, le Centre et les Pays de la Loire et ce sujet sera abordé largement dans le prochain Livre Blanc, des problèmes plus spécifiques sont évoqués.

Poitou-Charentes : l’intérêt du collaborateur libéral qui permet d’avoir un remplaçant qui travaille en même temps que le cardiologue qui possède le cabinet, mais il faut bien prévoir les conditions de départ du futur retraité ; quant au collaborateur salarié les recommandations du Conseil de l’Ordre ne sont pas parues et le décret d’application non plus.

Bretagne : se pose le problème des stages dans les cabinets libéraux des internes en cardiologie difficiles à mettre en place, de plus on note une grosse pression des cliniques pour le recrutement de ces internes.

Alsace : il est demandé à certains cardiologues de transmettre des comptes rendus de consultations (même anciennes) vers les consultations d’anesthésie par fax : se pose le problème du secret médical. Le Docteur GUILLOT donne la réponse de l’Ordre qui est formel : pas d’envoi par fax de ce genre de document. Pour les documents plus anciens, les patients ont le droit de les demander eux-mêmes.

Aquitaine : qu’en est-il des nouvelles carrières ouvertes à des professionnels censés aider les cardiologues libéraux débordés d’une part et d’autre part dans cette région il n’existe aucune USIC libérale validée. Les expérimentations commencent simplement. Pour la formation de technicien, les expérimentations sont encours, l’arrêté a été publié, deux sites sont habilités dont l’hôpital de la Timone à Marseille. Pour la validation des USIC tant en Aquitaine que dans la France entière, le Syndicat appuiera la demande de l’Aquitaine et ce sujet sera abordé en C.A. du lendemain.

Franche Comté : il y a de grosses inquiétudes sur la CCAM clinique.

Isère : le problème de la prévention est soulevé avec une bonne image et demande que le syndicat s’occupe de ce volet. Le Docteur ZICCARELLI annonce qu’un référentiel se met en place et qu’il sera disponible vraisemblablement en septembre 2007. – Languedoc : toutes les USIC ont été validées, malheureusement se pose le gros problème de la pérennité du financement des réseaux. – Lorraine : c’est surtout l’âge du président !

Manche : il n’y a aucune clinique qui pratique les épreuves d’effort dans ce département et le Docteur DESECHALLIERS aimerait connaître la marche à suivre pour négocier l’utilisation des plateaux techniques des hôpitaux publics. – Midi Pyrénées : le Docteur COURTAULT voudrait que l’on évoque les relations entre les praticiens et les établissements et que le Syndicat se dote d’experts conseils dans ce domaine.

Provence : il est à noter la prédominance du secteur privé dans le cadre hospitalier. De plus une société a proposé aux généralistes de faire lire et interpréter les ECG par un centre serveur. Le Docteur THÉBAUT rappelle l’avis négatif sur ce procédé émis par le Conseil de l’Ordre et fera un communiqué sur ce point qu’il pensait réglé.

Région Centre : grâce à l’action des urgentistes, les POSU vont disparaître au profit d’une réorganisation faite par les urgentistes eux-mêmes, il va donc falloir être très vigilants. Le Docteur THÉBAUT évoque l’enquête en cours de la DHOS sur les urgences à laquelle participera le Syndicat.

Rhône : certains pharmaciens appellent les cardiologues pour dire que les prescriptions ne sont pas conformes aux AMM : la DASS viendrait éplucher les ordonnances délivrées par les pharmaciens eux-mêmes. Le Docteur THÉBAUT pense que cette agitation n’est pas anodine car à côté du dossier DMP, les pharmaciens se battent pour avoir eux aussi un « dossier pharmacien ».

RAPPORTS AVEC LES CENTRALES

SML _ Docteur Clément ROOS

Le Docteur THÉBAUT annonce qu’il vient enfin d’avoir des contacts directs et productifs tant avec le Docteur CABRERA qu’avec le Docteur HAUSCHWILD représentante des spécialistes. Le SML soutiendra les demandes de la cardiologie. Le Docteur ROOS regrette que le SML se soit éloigné de la CSMF. Il assure que le Docteur CABRERA tiendra compte des problèmes des cardiologues.

FMF _ Docteur Jean-Pierre HUBERMAN

Le Syndicat déplore le manque de réponses aux courriers et le manque d’informations tout au long de cette année de la part de cette centrale dont les prises de positions concernant la médecine générale sont inquiétantes. Le Docteur HUBERMAN demande que l’on fasse parvenir, une fois de plus, une synthèse de nos revendications, mais il est très pessimiste sur les relations du Syndicat avec cette centrale, notamment en ce qui concerne l’avenir de la CSC qui semble être totalement ignorée par la méthodologie proposée.

CSMF _ Docteur Jean-François THÉBAUT

Le Docteur THÉBAUT rappelle le travail en commun sur la CCAM technique et le leitmotiv reporté sur la CCAM clinique « pas d’acte perdant ». L’appui de certains députés, en particulier du Docteur DOOR, a permis d’augmenter l’ONDAM. IL rappelle également le mouvement de grève des astreintes auquel s’est associé le Syndicat. L’UMESPE semble bien défendre nos dossiers actuellement et il paraît important de conserver des points forts au sein de cette centrale.

Vote des cotisations 2007 aux Centrales

Il est tout d’abord rappelé que seules les cotisations de l’UMESPE ont été versées en décembre 2006 et que les C.A. des mois d’octobre et de décembre avaient décidé de geler les cotisations dues à la FMF et au SML dans l’attente d’un soutien explicite à ses revendications.

Après une large discussion il est voté à l’unanimité : _ 1°) que les cotisations 2006 seront honorées pour le SML qui a répondu positivement, mais qu’il n’y aura aucun versement pour la FMF ; _ 2°) que les cotisations 2007 seront, elles, honorées au vu des résultats. Les montants restent identiques (UMESPE : 15.800 €, SML 4.800 €, FMF 8.500 €) et c’est le Conseil d’Administration qui décidera de l’opportunité des versements. Il est demandé au président de faire savoir aux trois centrales la politique appliquée par le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Coeur et des Vaisseaux.

UFCV : FMC OBLIGATOIRE ET ÉVALUATION DES PRATIQUES

_ Docteurs Christian ZICCARELLI, Serge ASSOULINE et Patrick ASSYAG

Le Docteur ZICCARELLI a été élu président de l’UFCV en décembre dernier pour succéder au Docteur THÉBAUT. Il fait le point sur les principales sources de financement pour l’année 2006 : institutionnel pour 93 % (FAF, FPC OGC, EPP OGC), pour 6,8 % par l’industrie pharmaceutique et pour 0,2 % par les cotisations. Il informe des prochains séminaires qui auront lieu en 2007 et qui seront repris dans différents courriers, mails et fax qui seront envoyés de même que sur le site www.ufcv.org. Il rappelle que l’UFCV a mis à disposition des cardiologues libéraux un panel de méthodes leur permettant de valider leur FMC et l’intégralité de leur EPP (100 crédits). Il considère comme extrêmement profitable à la profession la décision d’offrir aux syndiqués les services EPP.

Le Docteur ASSOULINE fait le point sur les différents séminaires qui ont eu lieu au cours de cette année 2006 et près de 1.000 médecins ont été formés ou évalués par l’UFCV ces douze derniers mois. Ce qui est, il faut le noter, une très bonne prestation.

Le Docteur ASSYAG fait le point sur le Collège des Réseaux de la Cardiologie et la façon de valider l’EPP en réseau, il rappelle aussi les quatre numéros de la « Lettre des Réseaux » et annonce les prochaines réunions de l’année 2007 avec un symposium de synthèse qui se tiendra à Marseille en octobre 2007.

CARDIOLOGUE PRESSE

_ Docteurs Christian AVIERINOS et Gérard JULLIEN

Le Docteur AVIÉRINOS, quant à lui, a succédé au Docteur RABENOU à la présidence de Cardiologue Presse à partir du 1er août 2006 et il veut lui rendre un hommage officiel car c’est sur les conseils du Docteur RABENOU que le Syndicat a créé cette structure.

Ensuite il présente l’enquête de la SOFRES de février/mars 2006 qui indique que 87 % des cardiologues interrogés disent lire Le Cardiologue, que notre revue est classée 3e après Cardiologie Pratique et Le Quotidien du Médecin et qu’enfin 91 % des lecteurs sont satisfaits.

Il informe que le site www.cardionews.com, portail de la cardiologie libérale, a été remis en service à compter du mois de juillet et que depuis il est fréquenté de façon croissante (5.078 visiteurs en octobre 2006 pour 8.894 au 24 janvier 2007).

Le Docteur JULLIEN, rédacteur en chef du journal, vient ensuite faire le point sur les numéros parus en 2006 en insistant bien sur la spécificité de notre journal qui possède à la fois une partie socio professionnelle et un cahier FMC qui s’est enrichi cette année de QCM. Il fait également le point sur la partie financière de cette structure.

TABLE RONDE SUR LA TÉLÉCARDIOLOGIE

_ Docteur Arnaud LAZARUS

Les experts de cette table ronde étaient le Professeur MABO (Rennes) et des représentants de Biotronik et Medtronic.

Le Docteur LAZARUS rappelle qu’il ne s’agit pas d’ouvrir un débat, mais de faire le rapport de ce qui a été évoqué la veille, par contre il est très important de s’intéresser à ce sujet de façon très précise et pointue.

En effet si l’article 12 de la loi du 13 août 2004 relative à l’Assurance Maladie stipule que la télémédecine permet, entre autres, d’effectuer des actes médicaux dans le strict respect des règles de déontologie mais à distance, sous le contrôle et la responsabilité d’un médecin en contact avec le patient par des moyens de communication approprié à la réalisation de l’acte médical, les experts ont présenté ce moyen de surveillance des porteurs de stimulateurs et défibrillateurs d’une façon un peu trop « idyllique » sans que soient vraiment abordés les problèmes de responsabilité en particulier… Les caisses verront là un moyen de diminuer les frais de transport et de consultations, mais que se passera-t-il en cas d’incident ? Il va falloir étudier de manière approfondie l’aspect éthique et juridique et ne pas céder à l’activisme de certaines sociétés. Le Docteur THÉBAUT souligne que la télécardiologie aura prochainement des répercussions majeures sur l’organisation des soins et que le Syndicat ne peut être absent de cette réflexion.

TABLE RONDE SUR LE DMP

_ Docteur Patrick ASSYAG

Les experts de cette table ronde étaient le Docteur J.-M. PICARD (conseiller médical GIP-DMP), M. H. PARENT (consultant) et M. P. BRUNEAU (Cégédim). Il a été rappelé le démarrage difficile de ce Dossier Médical Personnel (DMP) puisqu’il était prévu au 1er juillet 2007 et qu’il vient d’être reporté tout récemment au dernier trimestre 2007…, mais les expérimentations lancées en juin 2006 se sont terminées en décembre 2006. L’appel d’offres relatif à l’hébergeur de référence, lancé le 24 mai 2006, a fait l’objet d’un recours en Conseil d’Etat et a donc été reconduit. Le cahier des charges définitif devrait être validé pour la fin avril 2007. Le financement de ce projet est très lourd puisqu’il va atteindre 1 milliard d’euros sur 5 ans et qu’il s’agit là du plus gros projet informatique français. L’UFCV est en train de formaliser un projet destiné à accompagner les cardiologues dans le déploiement du DMP.

Il s’agit d’un projet intéressant, mais le dispositif pour les libéraux n’est pas financé (matériel, logiciel et temps passé) : il ne faut pas recommencer avec le DMP ce qui s’est passé pour la télétransmission des FSE.

D’autre part se pose le problème du masquage qui peut représenter une perte de chance pour le patient en situation d’urgence.

LIVRE BLANC

_ Docteur Jean-François THÉBAUT

Le Docteur THÉBAUT veut terminer cette réunion en annonçant la mise en chantier d’un troisième Livre Blanc de la cardiologie ; si l’édition précédente se voulait un ouvrage de références (et il est à noter que plusieurs de nos propositions sont en cours de réalisation), il est apparu, et cela a été confirmé aujourd’hui, que les souhaits des jeunes cardiologues ne les conduisent pas vers l’exercice libéral. Des groupes de travail seront créés afin que l’on puisse proposer des pistes de réflexion organisationnelles et médico-économiques à la nouvelle équipe dirigeante mise en place après les élections présidentielles dès l’été 2007.

QUESTIONS DIVERSES

Pour finir le Docteur OHAYON aimerait que l’on résume en quelques mots ce qu’il doit rapporter comme message aux cardiologues de sa région à l’issue de cette assemblée générale.

Le Docteur THÉBAUT rappelle qu’il ne peut décider des négociations conventionnelles mais qu’il espère que d’ici la fin du mois de février les pistes suivantes auront un aboutissement : – la deuxième phase de la tarification de la CCAM technique ; – les cotations de la rythmologie ; – l’extension du C2 – et le paiement des astreintes.

Bien sûr il n’est pas maître du calendrier et des reports de réunions, d’autant qu’il existe des enjeux présidentiels nationaux qui perturbent au plus haut point les négociations, avec des options très différentes selon le candidat pour ce qui concerne le système de santé, même si cela ne semble pas être une de leurs préoccupations majeures.

Le Docteur THÉBAUT remercie une fois encore les présents de leur attention et de leur assiduité.

Patrick Arnold




Quelques pistes pour ramener les jeunes confrères à l’exercice libéral

298 – Le Cardiologue – Comment passe-t-on du statut de chef de clinique assistant à une installation libérale en secteur 1 ? _ Grégory PERRARD – D’abord par une rupture. La dépendance d’une hiérarchie, la lourdeur, l’opacité de l’organisation hospitalière commençaient à me peser ; le reste du chemin est affaire d’opportunité, en l’occurrence pour moi la possibilité de m’associer avec un oncle dans un cabinet jadis fondé par mon grand-père ! Pourquoi le secteur 1 ? Parce que mes associés l’étaient tous. Ancien chef, j’aurais pu opter pour le secteur 2, mais il n’aurait pas été forcément rentable : dans le Nord, les patients n’ont pas cette culture médicale que vous connaissez à Paris. J’ai aussi fait ce choix sans état d’âme : cela ne me choque pas qu’un confrère s’installe en secteur 2 à Paris. Mais à titre personnel j’ai du mal à cautionner les dérives de certaines spécialités : accoucher dans la métropole lilloise coûtera environ 2.000 € aux parents…, sauf à s’éloigner dans des maternités publiques périphériques.

Le C. – La cardio libérale était donc chez vous une sorte d’atavisme familial… et cette installation une issue normale de votre cursus. _ G. P. – Non, parce que d’une part cette installation faisait suite à une autre hypothèse, avortée pour des raisons administratives, et que ce n’était pas tout à fait une installation « standard » : mes associés n’étaient pas en recherche… C’est l’occasion qui a « fait le larron »… Quant à l’atavisme familial, il est vrai que je ne me suis jamais vu faire autre chose : voyez-y des raisons psychanalytiques, moi je sais que j’y ai toujours travaillé, choisissant mes stages d’externes en fonction de ce seul objectif. L’exercice libéral relevait d’une autre option. Je suis d’une génération où l’abondance de postes hospitaliers – due au phénomène « 35 heures » – offrait pas mal d’opportunités…

Le C. – Considérez-vous que le statut, fiscal et social, du jeune praticien est une incitation à l’installation ? Y avez-vous été préparé au cours de l’internat ? _ G. P. – Le principal problème des gens de ma génération est moins le niveau de charges – évidemment trop élevé – que le sentiment, peut-être infondé d’ailleurs – de payer à fonds perdus, notamment la CARMF. Deuxième question : la préparation à l’installation est absolument nulle dans le cursus…

Le C. – … Pourtant il y a maintenant une journée nationale d’information… _ G. P. – Je n’en ai personnellement jamais eu connaissance ! Et je ne suis d’ailleurs pas sûr que le principe d’une journée nationale soit la meilleure solution, surtout à Paris où les provinciaux rechignent toujours à se rendre. Je partage néanmoins l’opinion que, s’il était mieux connu, le secteur libéral aurait plus la faveur des internes. Des systèmes tels qu’on les pratique à INFORCARD (association de FMC des cardiologues du Nord), ouverte aux PH et aux internes, m’apparaît largement préférable. On a même réussi à faire reconnaître nos réunions comme obligatoires dans le cursus de l’internat. C’est une voie intéressante qui, en outre, permet aux praticiens installés de connaître les internes, et réciproquement : ils peuvent se rendre compte qu’il n’y a pas qu’au CHU que des gens travaillent, font de la recherche, s’interrogent. C’est à l’échelon régional qu’il faut établir ce type de lien direct.

Le C. – Il y a aussi la formule du stage chez le praticien ? _ G. P. – Ma femme, aujourd’hui angiologue, était il y a peu médecin généraliste et garde un excellent souvenir de son stage chez le praticien. Six mois sont probablement un peu longs ; une semaine par cycle de sept serait sans doute mieux indiquée. L’hôpital véhicule des tas d’idées fausses sur le privé, des tas de peurs, évidemment alimentées par les PH, plus d’ailleurs par ignorance que par défiance : que peut expliquer de l’exercice libéral un PH qui n’a jamais remplacé ?

Le C. – Votre génération est-elle aussi tentée que la précédente par la technique ou envisage-t-elle une forme de retour à la clinique ? _ G. P. – De toute évidence la technique. Ã l’hôpital, on a une vision péjorative du cardiologue clinicien même si on sait qu’il peut être précieux. Mais ces gens n’existent pas au CHU : on y trouve des coronarographistes, des rythmologues, des cardiopédiatres, des « soins-intensifologues » mais jamais aucun clinicien. Et on va naturellement vers ce qu’on voit, ce qu’on connaît, ce qu’on admire éventuellement. La clinique revient un petit peu aujourd’hui avec l’essor de l’écho cardiaque. Il est pratiquement impossible d’être échographiste sans être également bon clinicien.

Le C. – Comment voyez-vous votre exercice en 2015 ? _ G. P. – Mes deux associés seront partis en retraite (silence). Remplacés ou pas, là est la question ! C’est la raison pour laquelle je tiens à garder le contact avec les internes, par le biais d’un éventuel stage, de remplacements ou de contacts dans l’association de FMC. Parce que la région Nord était terriblement dépourvue en postes de CCA, M. KACET, notre coordonateur avait inventé le système d’assistant à temps partagé : mi-temps d’assistanat dans un hôpital périphérique, avec promesse d’embauche comme PH, et mi-temps de clinicat au CHU. On en est à la troisième « génération » et le système marche assez bien. Au point que la filière publique va fatalement s’épuiser. L’hypothèse devient intéressante dans un cadre privé. Est-ce que le CHU y consentirait, je n’en sais rien mais je sais aussi que ce serait une bonne façon de garder les internes dans le Nord Pas-de-Calais

Le C. – Revenons à votre exercice en 2015… _ G. P. – Entre mon cabinet et la clinique, il y a 25 km ; je pense donc qu’il existera toujours mais je ne suis pas certain que l’organisation en sera la même… Serai-je comme un radiologue installé dans son fauteuil à regarder les examens qu’aura faits pour moi une armée de paramédicaux… ? Je me pose d’ailleurs la question en des termes un peu différents : aurai-je le choix ? Car je ne suis pas très favorable au transfert de charges : aussi bien fait soit-il, un compte rendu ne traduira jamais l’impression ressentie pendant l’examen. Dans mon ancien service, on faisait les coro mais jamais les épreuves d’effort, ce qui m’a toujours frustré…

Le C. – Faut-il avoir peur de la paperasse ? _ G. P. – Raisonnablement. Il faudra toujours gérer les comptes rendus, même réalisés par du personnel paramédical. Il faudra évidemment ouvrir le DMP pour y intégrer notre conclusion mais la charge restera sans comparaison avec celle du généraliste et aussi avec celle du PH. Permettez-moi juste une anecdote : j’étais déjà syndicaliste pendant le clinicat et j’essayais d’avoir un rôle actif aussi bien dans la vie du service que de l’établissement. Notre bataille a consisté à sauver l’existence des CCA au sein de l’internat. Il a fallu six mois pour aboutir à une solution évidemment transitoire, mais qui dure toujours. Là où un problème de même nature (logistique) a trouvé une solution en une réunion de deux heures à la clinique…, avec mise en oeuvre le lendemain. J’étais littéralement « scotché » et je suis désormais sans inquiétude sur la bureaucratie du privé, largement en deça des pesanteurs du public !

Le C. – Venons-en à la vie syndicale. Que retenez-vous de l’actualité de l’EPP ? _ G. P. – Au niveau du cardiologue « de base » c’est – me semble-t-il – encore un grand point d’interrogation… Ã mon échelon, c’est « un mal nécessaire » pas forcément choquant à regarder la modestie du barème. Ã l’échelon de mon association locale de FMC, c’est une vraie chance. La validation va permettre de faire le ménage entre la formation- alibi-promo et la démarche indépendante, de qualité. Petit à petit, et notamment après le travail de l’UFCV, l’EPP va s’imposer comme une avancée largement positive.

Le C. – Les négociations tarifaires ? Le futur secteur optionnel ? Les évolutions du parcours de soins ? _ G. P. – Laissez-moi un délai pour me familiariser avec ces sujets. Vu du Nord, le seul problème qu’on ait jamais rencontré avec le parcours de soins est, en tiers payant, celui des patients-CMU qui n’avaient pas déclaré de médecin traitant… J’ai participé fin janvier à ma troisième AG. Il me semble qu’on a la chance d’avoir un bureau actif, compétent et dévoué. Une équipe soudée autour de Jean-François THÉBAUT et Christian ZICCARELLI…

Le C. – Où les quadras sont hélas encore trop rares ? _ G. P. – Parmi ceux de mes amis qui se sont installés en libéral, la moitié l’ont fait comme salariés (souvent d’ailleurs « salariées », au féminin) d’une SELARL issue d’un gros cabinet. Ce sont des « super-salariés » pour qui le libéralisme a forcément un tout autre sens. On ne peut pas isoler l’action syndicale de la réflexion sociétale. Voilà un authentique enjeu de réflexion pour demain. ❚




Un rapport officiel préconise l’expérimentation du « Disease Management »

297 – « Améliorer la prise en charge des malades chroniques :les enseignements des expériences étrangères de disease management » est donc le titre du rapport co-signé par les inspecteurs Pïerre- Louis BRAS, Gilles DUHAMEL et Étienne GRASS. La première surprise vient du fait qu’un des trois auteurs avaient déjà mis son nom il y a quelques semaines au bas d’un autre rapport très critique pour les expériences françaises de réseaux de santé. Sur la base d’une enquête sommaire menée auprès d’une douzaine de réseaux, ils avaient fait assez rapidement litière de la somme d’abnégation exigée des promoteurs de réseaux et les avaient aussi promptement mis au pilori de l’histoire en compagnie des bailleurs officiels, ARH et URCAM, « coupables » d’avoir eu… le chéquier trop facile. Or le procureur d’hier revêt aujourd’hui l’habit de l’avocat d’une autre formule, finalement assez proche quoique d’inspiration plus anglo-saxonne, celle du « Disease Management ».

La notion fondatrice du « plan de soins »

La définition du DM proposée par les auteurs est donc la suivante, traduite de la version américaine rédigée par une association d’industriels du secteur : « Le DM est un système coordonné d’intervention et de communication en matière de soins, dirigé vers des populations pour lesquelles les efforts des patients eux-mêmes ont un impact significatif. Le DM : – soutient la relation entre le médecin et le patient dans le cadre d’un plan de soins ; – se concentre sur la prévention des complications en utilisant des recommandations scientifiquement fondées et des stratégies visant à accroître les capacités des patients à se prendre en charge (en anglais : empowerment) ; – évalue ses résultats humains, cliniques et économiques de manière continue dans le but d’améliorer globalement la santé des patients ». Dans le concret, le DM a, le plus souvent et en tout cas dans les trois pays explorés par la mission – États-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne -, consisté à mettre en oeuvre ce que les Américains toujours pudiques appellent « plan de communication » mais que nos inspecteurs qualifient, eux, de « coaching » de la population malade.

L’intervention du Disease Management se fait depuis un « centre d’appel » (hot line en anglais) où des conseillers passent leur temps à appeler les malades et (pour 10 % de la population couverte à gérer leurs appels entrants).

Le contenu d’une conversation est soigneusement « balisé » dans un format d’une vingtaine de minutes, avec un jeu de questions/ réponses assez normalisé de sorte d’ « uniformiser la prestation » : le déroulé type rapporté par nos limiers de l’IGAS figure en encadré en fin d’article. Cette prestation d’écoute « pro-active » a donné lieu, dans les pays visités, à un nouveau métier de « manager » de santé, le plus souvent recruté pour ses capacités à l’ « empathie téléphonique » : aux États-Unis, ils seraient déjà 3.500 !

Un manager pour 1.000 malades, vingt minutes de conversation trois fois l’an

Un ratio assez communément admis impute à chaque manager le coaching d’un millier de malades sauf pour la tâche de ceux qui sont redevables d’un management maximal. Les experts parlent en général à propos de ce type de prestation de «Case Management », du fait de sa complexité particulière, liée à une éventuelle co-morbidité ou à un profil de risque particulier du malade. Dans le cas de figure, une infirmière expérimentée gérera une centaine de malades seulement. La pression sur chacun est évidemment fonction de son inclusion initiale à tel ou tel niveau de la pyramide ; elle peut aller de trois contacts par an à la base jusqu’à un contact long, mensuel pour les cas les plus complexes.

Le succès d’une entreprise de DM repose généralement sur une segmentation précise de sa population à gérer. Imaginons une population atteinte d’une maladie éligible au DM, elle sera ainsi « segmentée » : 50 à 70 % de la population ciblée feront l’objet d’une prise en charge légère, de 20 à 40 % de la cible seront considérés comme relevant d’un suivi lourd et de 3 à 5% feront l’objet d’un suivi intense à la limite du harcèlement (voir schéma ci-dessous).

Soixante à 80 $ par an pour coacher un patient atteint d’IC

De ses missions à l’étranger, le triumvirat de l’IGAS a ramené des informations assez éclairantes dans la perspective d’une expérimentations française : – aux États-Unis, il a pu observer – en se laissant un peu facilement aller à la sidération qui frappe tout Français parti en observation du système US – tout un monde industriel lié par un seul objectif : la rentabilité économique plutôt que l’efficience sociale. Le DM ne s’est imposé là-bas que dans un modèle de concurrence intense (et coûteuse) des « Managed Care Organizations », assureurs-santé opérant auprès des entreprises.

La prestation de DM, généralement produite par des entreprises hautement spécialisées, se facture à des prix qui font rêver de ce côté-ci de l’Atlantique : 10 à 20 $ par patient et par mois dans l’asthme, 60 à 80 $ pour une insuffisance cardiaque, 250 pour une insuffisance rénale !… Ã comparer aux coûts du Case Management estimés entre 81 et 410 $ mensuels par patient ! Des études et évaluations multiples, nos enquêteurs en rapportent une certitude : on parle d’un possible « retour sur investissement » de 1 pour 1 mais cette rentabilité n’est pas forcément acquise à court terme. Or l’économie de santé américaine se nourrit de court terme compte tenu du… nomadisme de l’assuré américain qui change d’assureur comme d’emploi. Mais, malgré cela, 68 % des assureurs publics et privés US sont obligés de mettre du DM dans leur « panier de prestations remboursables » dès lors que… la concurrence le fait. Bonjour les primes !

En Angleterre, la mission IGAS a observé que le DM trouve également sa place dans un système nationalisé. Le NHS qui salarie ses médecins généralistes de ville et spécialistes à l’hôpital a, dans sa grande tradition centralisatrice, décidé d’expérimenter le DM à sa façon avec un grand programme… appelé à être évalué fin 2008.

D’Allemagne, elle a rapporté une sorte de contre-modèle : le DM avait été (ainsi d’ailleurs que les réseaux de soins) largement expérimenté, et avec succès, sur la fraction de population (10 % environ) à qui est interdit le statut d’assuré social pour cause de… revenus suffisants (3.000 € mensuels environ) pour s’assurer dans le secteur assurantiel privé. La réforme permanente du système, y compris la dernière en date, portée par la coalition CDU/CSU, a fait du DM une sorte de « pivot » de la réforme des Caisses, ellesmêmes en concurrence. Au final, 1,6 millions de personnes sont entrées en deux/trois ans dans des programmes de DM mais d’abord parce que cette prestation apportait aux Caisses des suppléments de financement. Formule prohibée par nos auteurs pour des raisons qui les honorent. Malgré le boycott des médecins, sans doute pour des raisons d’hostilité globale à une réforme qui les touche aussi au porte-monnaie, la formule trouve rapidement sa place dans l’arsenal médicosocial : les patients qui s’y engagent sont en effet dispensés du ticket modérateur forfaitaire de 10 € mensuels exigé pour tous les autres patients.

Quel rôle pour le médecin prescripteur ?

Les trois IGAS sont revenus de leurs pérégrinations assez séduits pour militer ostensiblement en faveur de quelques expériences « ciblées ». Deux pathologies sont citées : le diabète et l’insuffisance cardiaque, avec dans chaque cas de figure une implication forte de la puissance publique. Les auteurs suggèrent d’ailleurs que ces expériences se réalisent sur la base d’un cahier des charges élaboré par la Haute Autorité de Santé et que cette instance supervise l’évaluation avec un chapitre adhoc sur l’évaluation économique diligentée… par les Caisses. Ã un moment du rapport, ses auteurs envisagent, sans la retenir, l’hypothèse de faire même réaliser l’expérience par les médecins conseils.

Le plan-Juppé et ses fâcheuses « expériences- Soubie » restent de toute évidence un grand motif d’inspiration à l’Inspection des affaires sociales.

Deux questions restent pourtant ouvertes : – alors même que le cadre juridique expérimental figure déjà au code de la Sécu, les co-signataires en appellent à un passage préalable au Parlement : en jeu la question du volontariat des patients. Aux États- Unis, il est réputé acquis ; le patient peut manifester son désir d’en… sortir mais son avis préalable n’est pas requis pour y entrer. Le DM est là-bas considéré, au même titre qu’un médicament, comme un pur objet de prescription médicale… ; – le statut du médecin : doit-il être simple prescripteur ou peut-on même se passer in fine de son intervention. C’est que le sujet est potentiellement explosif : il peut arriver – l’épisode semble assez fréquent aux Etats-Unis – que le Disease Manager décèle au fil d’une conversation à l’initiative du manager une prescription non conforme à l’EBM… On imagine, dans ces conditions, la tentation de lui faire réaliser une sorte d’EPP externe…

Il n’est peut être pas innocent que les seuls médecins entendus par la mission l’aient été… aux États-Unis ; en France, la mission a entendu 36 personnes sur le sujet mais aucun représentant de syndicat médical, de société savante ou d’institution quelconque. ❚

|Un appel téléphonique-type _ Le déroulé-type d’une conversation téléphonique de 20 minutes est décrit de la façon suivante par un professionnel : – introduction-plaisanterie (2 minutes) ; – discussion sur le statut clinique, passage en revue des différents éléments (3 minutes) ; – discussion sur les médicaments (3 minutes) ; – passage en revue d’une problématique propre à la personne (5 minutes) ; – poser des objectifs de soins, éduquer (5 minutes) ; – programmer un nouvel appel (2 minutes).|




Tabac et Internet

Il faut diriger nos patients sur le site Tabacinfo- Service, site officiel d’aide à l’arrêt du tabac du Ministère de la Santé réalisé par l’Institut National de Prévention et de l’Éducation pour la Santé (INPES). Ce site est utile pour tous : quatre entrées sont possibles : « J’hésite à arrêter », « J’arrête », « Je tiens bon » et « Je veux aider un proche ». Vous y trouverez aussi un « coaching » via e-mail et un numéro de téléphone n° 0825309310 (ouvert de 8 heures à 20 heures du lundi au samedi, 0,15 €/min) avec au bout du fil un tabacologue qui donne des conseils personnalisés pour arrêter de fumer. Allez dans « Professionnels de santé » pour télécharger les outils qui vont vous aider dans votre consultation : guide, livrets « Faire le point » et « Pour arrêter de fumer », dossier de tabacologie, fiches d’aide très utiles pour les patients, et des questionnaires d’évaluation de la dépendance chimique (Fagerström), de la consommation d’alcool, de la consommation de cannabis, du niveau d’anxiété et de dépression (test HAD), des situations liées au tabagisme (Test de Horn), des raisons qui poussent à fumer (QCT2 de Gilliard) et de la motivation. Bref, un site majeur pour gérer en consultation l’arrêt du tabagisme !

Pour lutter contre le tabagisme et toucher particulièrement les jeunes, l’Alliance contre le tabac et l’INPES diffusent une nouvelle campagne : « TOXIC CORP » sur le thème « Le tabac tue un fumeur sur deux. L’industrie du tabac compte sur vous pour les remplacer ». Sur un site Internet, www.toxic-corp.fr, l’internaute visite l’entreprise virtuelle TOXIC-CORP, son usine de fabrication, le service marketing ou encore le bureau du PDG. Il s’agit de rendre concret le risque que l’on prend en fumant, en dénonçant le fait que le tabac tue un fumeur sur deux et de tourner en dérision une industrie à la recherche de nouveaux clients pour remplacer ceux qui décèdent prématurément en raison de la nocivité de ses produits. Le site est la clef de voûte du dispositif de prévention : les jeunes sont invités à découvrir, par eux-mêmes, les stratégies de l’industrie du tabac au travers d’authentiques documents des industriels du tabac rendus publics à la suite de procès à la fin des années 1990 et d’extraits du documentaire : « Tabac, la conspiration ». Cette nouvelle campagne de communication est décalé et volontairement cynique, une fausse campagne de conquête d’une clientèle : les jeunes nouveaux fumeurs !

La Fédération Française de Cardiologie (FFC) propose depuis plusieurs années un site pour que nos enfants ne commencent pas à fumer : « jamaislapremiere.org ». Deux entrées sont possibles dans le site suivant l’âge de l’enfant : 8-10 ans et 10-15 ans. La campagne destinée aux 10 à 15 ans, lancée le 5 septembre dernier, comporte : _ 1) une enquête sur l’initiation au tabagisme à travers un questionnaire conçu et administré par les jeunes eux-mêmes. Il permet d’établir un baromètre annuel, validé par l’institut Louis-Harris qui réalise une enquête identique par téléphone. Les données des enquêtes annuelles précédentes sont disponibles sur le site ; _ 2) un concours de story-boards où les jeunes sont invités à créer un scénario original sur le thème du refus de la première cigarette. Vingt story-boards sont sélectionnés par un jury d’adultes, puis par un jury d’enfants qui en retient cinq. Tourné par des professionnels de l’audiovisuel, le story-board gagnant de 2006 est actuellement diffusé à la télévision. Les storyboards gagnants des années précédentes et celui de 2006 sont visibles sur le blog du site qui comprend beaucoup d’informations actualisées régulièrement (une vidéo de pub anti-tabac très originale est à voir !). La campagne destinée aux 8- 10 ans (classes de CM1 et CM2) est un concours de dessin « coeur et tabac », organisé tous les deux ans par la Fédération Française de Cardiologie et ses associations régionales depuis 1975. Ce concours a pour objectif de faire prendre conscience à l’enfant les dangers du tabagisme sur le coeur et ainsi de le convaincre de faire le choix de ne JAMAIS commencer à fumer.

L’association Classes Non Fumeurs propose aussi un site pour promouvoir la lutte contre le tabagisme des enfants scolarisés. Elle organise le concours européen « Classes Non Fumeurs » ou « Smokefree Class Competition ». Les règles sont similaires dans l’ensemble des pays : les classes s’engagent à être non fumeurs pendant une période de six mois ; les élèves signent un contrat collectif, dans lequel ils s’engagent à ne pas fumer pendant le concours.

Le contrat est basé sur la confiance ; l’élève responsable rapporte régulièrement à son professeur son rapport au tabac, s’il a fumé ou pas. Les classes qui arrivent à ne pas fumer pendant cette période sont récompensées. Elles participent à un tirage au sort qui leur permet de gagner des prix nationaux, ainsi qu’un prix européen : un voyage dans un pays européen ! En 2005, un nouveau concours a été initié : le concours kréa. Il s’agit d’encourager à explorer le monde sans la cigarette de manière créative, à travers les arts plastiques (dessins, affiches, sculptures, jeux…), le théâtre/chanson (théâtre, chanson, saynètes…), les club/débat/expo (club, expositions, débats…), l’écriture (poèmes, textes…) ou des activités sportives. Les projets Kréa sont examinés par un jury, qui récompense les meilleurs projets par plusieurs prix à l’occasion de la journée mondiale sans tabac.

Il ne faut pas oublier les sites francophones ! Le site européen H.E.L.P, Health European Leading Program (Programme européen de lutte contre le tabagisme), « http://fr.help-eu. com », a une vocation européenne de lutte pour la santé publique et particulièrement contre le tabagisme, qu’il soit actif ou passif. En lien avec les 25 pays de l’Union Européenne, le programme H.E.L.P. est un lien entre les fumeurs, les non-fumeurs sujets au tabagisme passif, les associations de lutte contre le tabac, les médias et tous les autres acteurs à vocation anti-tabac. Ce programme propose une information objective, un soutien personnel et collectif, l’initiation et la valorisation de projets, le soutien à des actions locales, nationales ou européennes. Pour entrer dans le site plusieurs possibilités : « Je ne veux pas commencer », « Je veux arrêter », « Je subis la fumée ». Cette dernière entrée dans le site permet d’avoir des conseils adaptés à la situation du tabagisme passif. Dans « ad-Folio » de ce site, vous avez accès à l’observatoire des médias qui vous permet de consulter les différentes campagnes de communication des pays de l’Union européenne concernant la lutte anti-tabac : films TV, spots radio, affiches, édition, ainsi que sites et éléments web sur les thèmes de la prévention, de l’arrêt ou du tabagisme passif tel que ci-joint l’affiche de la campagne du mois d’août réalisée en Suède.

La liste des sites anti-tabac est nullement exhaustive. Devant cette profusion de communications validées, c’est à nous, cardiologues, de montrer, de diriger et d’encourager nos fumeurs, petits et grands, à aller sur ces sites pour trouver une aide objective afin d’éradiquer ce fléau !

Hervé GALLOIS




FMC & EPP : comment cumuler ses 250 « crédits » en 5 ans ?

Pour que le dispositif de la double obligation – FMC et EPP – soit définitivement opérationnel, il manque encore une brique juridique et une ligne budgétaire. La brique juridique, c’est celle qui doit créer officiellement les Conseils Régionaux de l’Ordre. Ce sont ces structures administratives, à créer et surtout à installer, qui hébergeront les Conseils Régionaux de FMC lesquels auront la tâche de colliger les certificats attestant que les médecins se sont acquittés de leur obligation. Ces instances n’ont en effet pas de personnalité morale et elles devront être « adossées » (formule officielle) à une structure en disposant… La ligne budgétaire la plus facile est celle que le ministère devra affecter au fonctionnement de tout le dispositif. Curieusement, c’est celle qui pose le moins de problème puisqu’une enveloppe est déjà provisionnée, mais l’administration est ainsi faite que le déblocage de crédits votés obéit toujours à un protocole complexe à base d’autorisations préalables et d’exhaustivité du processus administratif… C’est ainsi que Bercy réalise, au passage, quelques menues économies d’un exercice budgétaire à l’autre.

La ligne budgétaire la plus difficile n’est d’ailleurs pas connue dans son montant : c’est la somme des subventions que l’industrie pharmaceutique met sur la table des associations depuis des années. Ce « parrainage » – aussi vieux que la médecine libérale – devrait désormais obéir à une « Charte éthique » dont la rédaction s’avère délicate. Et s’avèrera délicate tant que la même industrie aura le sentiment – fondé – de servir de « variable d’ajustement » aux impératifs comptables du budget de la Sécu.

Double obligation et double tutelle, cohérence difficile

Le juridique et le financier, voilà au moins deux hypothèques qui grèvent encore un peu l’horizon de la FMC/EPP à son échéance théorique de 2007. Enfin M. Xavier BERTRAND vient d’assurer (Quotidien du Médecin du 27 juin) qu’il était attelé à trouver une solution respective. Il convient donc de lui faire confiance. Le dossier le mérite car il restera dans les annales comme un sujet qui a, particulièrement, pris les chemins de traverse. Formellement l’obligation de formation médicale continue (FMC) des médecins libéraux remonte aux Ordonnances-Juppé de 1995. Deux lois récentes ont à la fois confirmé et complexifié le dispositif : – la loi du 4 mars 2002, dite « Droits des malades » a confirmé l’obligation de la FMC ; – la loi du 11 août 2004, dite « de réforme de l’assurance maladie » (ou encore « Loi-Douste-Blazy », du nom du ministre qui l’a portée) y a ajouté l’obligation d’Évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP).

Le cadre législatif est donc le suivant : – la FMC est mise sous « la tutelle » de la profession organisée au sein d’un Conseil National de FMC « qui statue sur avis de la Haute Autorité de Santé » ; – l’EPP est organisée par la Haute Autorité de Santé (HAS) qui se prononce, réciproquement, après l’avis du Conseil de la FMC.

Il est évident que la double obligation – sous une double tutelle – génère une compétition assez préjudiciable à la cohérence du dispositif. Sa lisibilité par les médecins, premiers concernés, vient d’être, en revanche, bien éclairée par la publication – au J.O. du 9 août dernier – d’un arrêté du 13 juillet portant « barème » des diverses actions à portée des médecins.

Ce texte apporte des confirmations, amendements à la marge, des rumeurs qui courraient depuis quelques mois et laisse encore dans le « flou » quelques points.

• Confirmation donc que l’obligation se juge sur 5 ans ; il est évidemment conseillé de s’en acquitter « au fil de l’eau », année après année, et de ne pas attendre la dernière pour faire la course aux points. Ã noter d’ailleurs que l’on parle désormais de « crédits » (à l’américaine) et non plus de « points » selon une formule sans doute jugée trop « scolaire ».

• Confirmation toujours que FMC et EPP relèvent bien d’une seule et même obligation mais apparemment selon des calendriers différents. Début juillet la Haute Autorité de Santé célébrait ainsi le « premier anniversaire » de l’EPP légale sans préciser combien de praticiens s’y étaient engagés. L’EPP « pèse » ainsi 100 des 250 crédits quinquennaux exigés. Autre confirmation, la notion ancienne d’EPP « ponctuelle » et « pérenne » semble avoir été portée par pertes et profits au profit d’une démarche « continue » : l’UFCV, qui compte parmi les premiers organismes officiellement agréés pour l’EPP, a pris le parti de commencer le processus soumis aux cardiologues par une EPP « ponctuelle » pour le continuer par une EPP « pérenne ». Il n’empêche que des précisions sont attendues de la HAS pour clarifier le sujet…

• Amendements à la marge : les points respectivement attribués aux divers modules de FMC « présentielle » : ce sera donc 8 crédits par jour et… 4 par demi-journée ou par soirée. Le ministre a donc – et c’est heureux – considéré qu’une soirée après une journée de travail valait bien une demi-journée sur des bancs de faculté. Toute la profession lui en saura gré ! Au final, l’obligation de formation « présentielle » (qu’on pourrait aussi bien qualifier de « traditionnelle ») équivaut à un peu moins d’une semaine en FMC, soit sensiblement ce qui se pratique déjà hors obligation.

• Confirmation enfin : une seule catégorie de FMC ne suffira pas ; il faudra aller chercher quelques autres dizaines de crédits dans la formation « individuelle » – presse écrite, livre, télématique – et si possible agréée par les CNFMC (c’est-à-dire avec comité de lecture, pré ou post-tests validés). La liste des revues agréées dans toutes les spécialités devrait être publique avant la fin de l’année.

• Amendement enfin : l’exclusion des essais de phase IV de médicaments et/ou matériels ; et la reconnaissance – en catégorie 3 – des situations professionnelles formatrices. Les postes électifs sont de cette nature ainsi que, d’une matière générale, tout engagement associatif (FMC des généralistes, pédagogie auprès d’élèves, ou de patients…) ou professionnel (réseau de soins). En un mot tout ce qui sort de la pratique habituelle quotidienne et qui oblige le praticien à se documenter, à se former.

• Lorsque les « méthodes modernes » de formation/évaluation (e-learning, podcasting…) sont réalisées par des organismes agréés, il est appliqué le même barème que pour la catégorie 1.

Jean-Pol Durand




Interview de Jean-François Thébaut (nouveau président du Syndicat)

295 – Le CardiologueOn vous a accusé d’être un apparatchik du syndicalisme, coupable de « complicité » dans la fabrique d’une « usine à gaz conventionnelle » qui porte la marque de la CSMF… ?

Jean-François THÉBAUT – Pour moi la notion de « médecine libérale et sociale » n’est pas seulement un slogan mais une conviction éthique. La CSMF porte ces valeurs et j’ai, pour elle, un attachement sentimental et historique. _ J’ai effectivement une bonne expérience des appareils, mais au-delà des circuits décisionnels. Même ses ennemis reconnaissent à la CSMF une capacité de lobbying sans égal. J’ajoute que c’est la seule organisation qui fasse, au grand jour, un travail de fond qu’on ne trouve pas ailleurs. L’exemple de la CSC est typique de cette capacité : c’était une grande idée, encore fallait-il trouver un interlocuteur capable de la porter dans le cadre de son projet. Ce fut le cas avec la CSMF. _ Pour autant la CSMF n’a pas toujours raison et en postulant à ce mandat de président je n’ai pas d’état d’âme quant aux priorités de mes engagements en faveur de la cardiologie libérale ! La réforme en est un exemple : elle a connu des heurts et sans doute les pièges ont-ils été sous-estimés (la CCAM a été une horreur bureaucratique, le parcours de soins une horreur médiatique). Conséquence : la cardiologie libérale se retrouve au nombre des spécialités « perdantes » quand la réforme aurait dû tourner à son avantage…

Le C.…Peut-être pas à ce point quand même…

J.-F. T. – La grande majorité de la spécialité avait une pratique s’inscrivant déjà dans le cadre du parcours de soins. Et la revalorisation du rôle de consultant aurait – mécaniquement – dû provoquer une augmentation des revenus. On a d’ailleurs des témoignages en ce sens. Mais le message des tutelles a été brutalement radical avec un calendrier précipité. Sous l’effet de la désinformation des caisses, même les patients les plus fidèles – nous ont rapporté des cardiologues – ont eu peur « de ne plus être remboursés s’ils venaient les voir sans lettre du médecin traitant »

Le C.Pourtant le syndicat a rempli son rôle en informant ses mandants, aussi bien sur la CCAM que sur le parcours… ?

J.-F. T. – C’est moins la complexité du dispositif que reprochent les cardiologues que ses bugs incompréhensibles. Une absurdité parmi d’autres : interdiction de coter C2 pour un malade vu en urgence et à la demande de son médecin traitant, en arythmie complète, au motif que vous êtes appelé à le revoir dans les six mois. Le message que nous font passer les confrères est partout le même : la réforme ? OK mais avec bon sens. Or, dans le cas du C2, les tutelles ne nous font pas confiance, c’est une évidence, par crainte d’une explosion du nombre de C2. Elles multiplient les obstacles pour « verrouiller » le dispositif. Conséquence : il est sous-exploité et le rendement promis n’est pas au rendez-vous. Vincent GUILLOT nous expliquait récemment comment utiliser le C2 au mieux. Et nous faisons une action auprès des caisses pour obtenir un élargissement de son champ d’application, puisque l’explosion redoutée n’a pas eu lieu.

Le C.N’est-on pas également confronté dans cette affaire à la démonstration que la pratique de la cardiologie est déjà duale, selon que le cardiologue exerce en coeur de ville aisée ou en zone plus défavorisée… Prenons le cas du DA…

J.-F. T. – L’utilisation du DA est malheureusement anecdotique, alors que c’était, rappelez-vous, ce qui avait fait échouer les négociations de janvier 2003. J’ai moimême dû en pratiquer moins d’une dizaine en un an, alors que les complémentaires en redoutaient aussi la généralisation. Rappelez-vous les craintes de certains redoutant que le DA soit l’occasion d’une médecine à deux vitesses ! L’explication est d’ailleurs assez simple : le praticien de secteur 1, et en particulier le cardiologue, veut exercer son métier sans devoir « bidouiller la nomenclature ». Il n’est pas habitué, comme les chirurgiens par exemple, à demander systématiquement à son patient le montant du dépassement pris en charge par sa mutuelle pour y adapter son dépassement.

Le C.Pourtant on sait que le DE serait couramment pratiqué, en cardiologie…

J.-F. T. – En fait 99 % des DE sont des petits dépassements, alors qu’il serait beaucoup plus rentable de pratiquer de gros dépassements justifiés – sur peu de patients disposant par contre d’une couverture adhoc… Une majorité de confrères réfute ce système qui incite à l’abus de droit.

Le C.Abordons, les uns après les autres, les sujets d’actualité. Quels espoirs peut aujourd’hui fonder le cardiologue libéral sur la prochaine réforme des consultations encore appelée « CCAM des actes cliniques » ?

J.-F. T. – Le cardiologue risque beaucoup dans cette entreprise ! Notre CSC spécifique – qui faisait légitimement des envieux – nous a fragilisé dans le passé. Isolés, nous resterions vulnérables. Mon angoisse est que sous couvert de « cause collective » on dispose de la CSC au profit d’un acte « collectif », moins rémunérateur pour nous. Le risque est réel dès lors que les masses budgétaires mobilisées par la revalorisation des généralistes vont être gigantesques et leur récent accès au statut de spécialiste rend leurs syndicats très velléitaires. Comme pour la CCAM technique, le pré-requis de base « Aucun acte perdant » doit être absolu.

Le C.C’est assez dire que les arbitrages se négocieront d’abord à l’intérieur de la CSMF…

J.-F. T. – La CSMF n’est dans cette affaire, évidemment, pas seule en cause. Mais elle est comme toujours en première ligne. Je vous renvoie à votre première question : ma conviction est qu’on ne peut infléchir les décisions, donc les événements, que de l’intérieur d’une structure. Et pas de l’extérieur… C’est pourquoi nous avons interpellé récemment le SML et la FMF sur ces sujets. Ce que je veux dire c’est que je prends toujours l’avis de tous ceux qui m’entourent et que c’est un avis partagé que je défends ensuite sur tous les fronts.

Le C.Que faut-il attendre du futur secteur optionnel ? Est-ce la voie pour arriver au « secteur d’excellence » explorée par le Livre Blanc de 1999 ?

J.-F. T. – Il y a deux façons d’aborder ce sujet : – en faire – position de nos interlocuteurs – la réponse financière au seul problème posé l’été dernier par les chirurgiens ; il faut savoir que quelques centaines de confrères seulement sont concernés ; – ou l’envisager, comme le faisait le Livre Blanc des cardiologues il y a plus longtemps, comme une option ouverte sur la base d’un seul cahier des charges, fondé sur la qualité, régulièrement remis en cause et contrôlé mais offrant un authentique « profil de carrière » à tous les médecins. Le chantier est énorme, potentiellement étalé sur 6 à 7 ans. Si nous sommes bien d’accord pour le réserver, transitoirement, à ceux des jeunes praticiens sortant de la FMI avec une « sur-qualification » (clinicat, Ndlr), ce ne doit être qu’une première étape qui doit ensuite être étendue à tous les spécialistes, secteur 2 comme secteur 1.

Le C.Au risque de mettre en péril la pérennité ou l’intégrité du secteur 2…

J.-F. T. – C’est le danger de ce type de discussion… Mais ce qui, à mes yeux, compromet le plus la pérennité du secteur 2 actuel est plutôt le montant des dépassements. Regardez comment l’opinion s’est retournée contre les chirurgiens lorsqu’ils ont menacé de les multiplier. Si les dépassements se retrouvent plafonnés par un amendement parlementaire au PLFSS c’est, paradoxalement, aux chirurgiens qu’on le devra… La discussion du secteur optionnel recèle donc autant de dangers que d’opportunités, d’autant que l’on sait parfaitement que les complémentaires souhaiteraient utiliser cette discussion pour « mettre en perspective la fermeture du secteur 2 » (sic).

Le C.Que penser de la présence des mutuelles et autres assureurs complémentaires à la table des discussions ?

J.-F. T. – Elle est légitime dès lors qu’ils se montrent disposés, contre une qualité certifiée, à solvabiliser des compléments d’honoraires remboursés – on ne parle plus de « dépassements » dans cette affaire. Il existe donc une vraie « fenêtre » pour ouvrir la discussion avec les assureurs complémentaires.

Le C.En est-on si sûr ?

J.-F. T. – Leur réflexion est en cours mais leur volonté de ne plus rester des interlocuteurs passifs est avérée : le SNMSCV mène déjà des discussions sur le remboursement, au premier franc par les assureurs privés, d’une consultation de prévention dont il nous reste à définir le contenu.

Le C.Venons-en aux autres chantiers du calendrier proche : la deuxième étape de la CCAM des actes techniques et la négociation de la CCAM des actes cliniques. Que peut attendre la cardiologie libérale de ce double rendez-vous ?

J.-F. T. – Concernant les actes techniques, la deuxième étape est intéressante pour quelques actes : l’ECG, l’échocardiographie, qui doivent encore en tirer bénéfice. La négociation du coût de la pratique avait antérieurement achoppé pour la cardiologie interventionnelle et la situation a été « gelée ». Réciproquement le processus « gèle » le sort des disciplines qui auraient du être gagnantes, je pense à la rythmologie pour laquelle toutes nos requêtes se sont heurtées à une fin de non recevoir. Mais la mise en place de l’Observatoire de la CHAP devra prendre en considération nos requêtes légitimes. Nous nous saisirons de cette occasion pour faire réévaluer le coût de la pratique des actes de rythmologie interventionnelle. J’attends d’autres progrès sur ces « actes frontières », ceux qui nécessitent un environnement hospitalier : le cas de l’épreuve d’effort est particulièrement caricatural puisque cet environnement sécuritaire est réglementairement imposé mais non pris en compte, ni par une facturation de l’établissement, ni par un coût de sa pratique spécifique. Ce sera notre stratégie. La cardiologie a des alliés dans cette affaire qui concerne aussi d’autres spécialités : l’obstétrique, la pneumologie, la gastro-entérologie, la dermatologie… Ce qui donne du poids à la négociation globale de la fin de l’année. _ Concernant la CCAM des actes cliniques, mon analyse est beaucoup plus prudente : les cardiologues disposent déjà avec la CSC d’un acte « hiérarchisé » dont il ne faudrait pas compromettre la valeur. Je le réaffirme bien fort : pas d’actes perdants.

Le C.Pour aborder le reste de l’actualité, il convient aussi de s’arrêter un instant sur la double obligation, pas nouvelle mais aujourd’hui opérationnelle, de FMC et d’EPP…

J.-F. T. – L’obligation de FMC n’est pas nouvelle et les cardiologues sont déjà implicitement pour la plupart « en règle » avec l’obligation. L’engagement dans l’EPP mérite plus d’explications. L’UFCV, organisme agréé de la spécialité, aura d’ici la fin de l’année, 300 cardiologues engagés et vraisemblablement 500 de plus en 2007.

Le C.Dans une EPP ponctuelle ou pérenne ?

J.-F. T. – Cette distinction n’est plus de mise, l’ensemble du processus devant être intégré soit dans la pratique soit dans les habitudes de formation. _ En pratique l’UFCV propose une démarche initiale « inductive » présentielle, consistant en une auto-évaluation de leurs courriers aux médecins traitants – pour continuer par une ou plusieurs démarches continues : – soit en s’incrivant en ligne sur le site de l’UFCV au programme EPP Card ; – soit en participant au programme du Collège des réseaux en cardiologie, pour ceux qui sont impliqués dans ce type de pratique ; – soit en participant à un Observatoire de pratiques qui suppose l’utilisation d’un logiciel de dossier structuré comme Cardiolite ou DocWare Cardio par exemple. Il permet d’agréger, au plan régional, des indicateurs de pratiques jusqu’à maintenant éparses ou inexploitées : le pourcentage de patients diabétiques ou coronariens sous statines, prescription de bêtabloquants en cas d’insuffisance cardiaque, etc. – soit en participant aux registres de pratique clinique qui seront développés en partenariat entre le CNCF et la SFC et l’UFCV.

Le C.Et pour ceux des cardiologues qui exercent en clinique ?

J.-F. T. – Ils ont le choix entre la réalisation des références 44/45/46 de la V2 de la certification des établissements et la procédure particulière de l’accréditation des équipes à risques ; pour les autres l’UFCV proposera la structuration de staffs qui répondront au cahier des charges de l’HAS.

Le C.Quel est enfin votre calendrier au delà de l’actualité de 2006 ?

J.-F. T. – Nous allons nous focaliser début 2007 sur l’avenir de la spécialité comme ce fut le cas au moment de la rédaction du dernier Livre Blanc. Trois bases de réflexion m’apparaissent fondamentales : – d’une part avec les problèmes démographiques, mis en évidence par le précédent ouvrage. Depuis cette époque, nos interlocuteurs ont validé notre constat, multiplié les commissions mais guère formulé de réponses, hors la délégation de compétence que nous avions suggérée. Il nous appartient donc de les inventer et de les explorer avec les jeunes générations de cardiologues ; – d’autre part, les clauses de contractualisation avec les assureurs complémentaires ; je vous ai dit déjà que nous négocions avec la FFSA les termes d’un acte de prévention spécifique. Nous entendons ne pas en rester là et, toujours par anticipation, analyser le champ de la négociation sur la valeur ajoutée de la cardiologie (les technocrates parlent désormais de SMR comme « Service Médical Rendu » ; – l’ensemble devant concourir à proposer de nouveaux types d’exercice, avec une mise en perspective d’amélioration de profil de carrière afin de pouvoir répondre au challenge contradictoire issu d’une diminution de l’offre de soins simultanément à une augmentation des besoins tout en maintenant une qualité de vie pour les cardiologues et un service cardiologique rendu aux patients optimal.

Le C.Le taux de syndicalisation de la spécialité vous satisfait-il ?

J.-F. T. – Il n’est pas mauvais (plus de 50 % des cardiologues), mais insuffisant au regard des enjeux à venir ! Pour mobiliser, nous nous devrons d’innover. Il me semble qu’un syndicat doit offrir à ses adhérents des services concrets, directement liés à l’adhésion. Pour moi, le rôle de l’UFCV s’inscrit dans cette ligne. Au même titre qu’une AGA par exemple – dont le bénéfice est lié à la cotisation syndicale – l’UFCV doit proposer un package clé en main, FMC et EPP, avec notre partenaire naturel qu’est le CNCF.

Le C.Est-ce à dire que vous souhaitez renforcer les liens organiques de l’UFCV avec le syndicat ? Alors même que la Haute Autorité insiste sur l’indépendance des structures pourvoyeuses d’EPP et de FMC ?

J.-F. T. – Tout à fait ! Mais l’indépendance scientifique de l’UFCV n’est pas en cause. Ses liens avec la Société Française de Cardiologie doivent se renforcer. L’UFCV va d’ailleurs se doter sous peu d’un Conseil pédagogique ; ce qui n’a rien à voir avec la direction opérationnelle des actions qui, elle, doit demeurer au service de la profession.

Propos recueillis par Jean-Pol Durand




Comment CANDIDE se fit expliquer par PANGLOSS les multiples et merveilleuses formules de jeu sur un parcours de soins et ce qu’il en advint

CANDIDE : Docteur PANGLOSS, mon bon maître, vous êtes l’exemple du cardiologue expérimenté que je rêve de devenir. Expliquez-moi d’où viennent cette sérénité et ce bonheur de vivre qui se dégagent en permanence de votre personne. _ Docteur PANGLOSS – J’exerce le plus beau métier qui soit dans le meilleur des mondes possibles. Notre profession est entourée de puissants et généreux bienfaiteurs qui s’ingénient à faire de notre exercice un plaisir permanent.

C. – Quels sont donc ces bienfaiteurs ? _ Dr P. – Le principal est une bienfaitrice que l’on nomme l’UNCAM. _ Comme nous n’avons pas toujours le temps de jouer sur des parcours de golf, elle nous a créé des parcours de soins où l’on peut se livrer à des jeux dont les règles font appel à la plus grande ingéniosité.

C. – Expliquez-moi ces jeux que je devine passionnants. _ Dr P. – Celui qui a le plus grand succès a été créé pour exercer notre mémoire. Il s’agit d’écrire, dans des circonstances très précises, et sur des cases bien déterminées d’une grille très complexe, des suites étranges de lettres, MCS, MPC,MCC, MPJ… _ Chaque séquence est assortie d’une récompense de 2 €, parfois 2,27 €, voire pour l’une d’entre elles d’un super bonus de 4 €. Celui qui se trompe n’a pas sa récompense. Celui qui se trompe trop souvent subit une punition administrée par une sorte de police des jeux qu’on appelle la CPAM.

C. – Et vous ne craignez pas, qu’à force d’être joué, ce jeu ne devienne monotone ? _ Dr P. – Non, car, dans sa grande mansuétude, notre bienfaitrice, l’UNCAM, avait prévu initialement que, lorsque nous en maîtriserions bien les règles, les récompenses seraient majorées. _ Avec le temps, elle a pensé que le jeu serait plus excitant si, au lieu d’augmenter les récompenses, on intensifiait les punitions. Il s’est créé des comités de joueurs qui contestent cette nouvelle philosophie et qui menacent d’édicter leurs propres règles. Il en résulte une joyeuse animation, et nous ne nous ennuyons jamais.

C. – Avez-vous d’autres jeux ? _ Dr P. – Oui, pour les plus courageux, il y a un superbe jackpot qu’on appelle le DA. Ce jeu exploite la puissance de calcul de nos cerveaux qui doivent être capables de déterminer rapidement des taux de 17,5 % appliqués à des pourcentages de 30 %.

C. – Je n’ai rien compris, mais je n’ai pas votre grande expérience. Avez-vous plus simple ? _ Dr P. – Non, car notre bienfaitrice l’UNCAM ne sait faire pour nous que des choses compliquées. C’est un hommage à notre intelligence.

C. – Je suis impatient de connaître la suite. _ Dr P. – Le jeu le plus élaboré s’appelle le DM, c’est-à-dire le dépassement maîtrisé. L’antinomie apparente de ces deux termes laisse penser que ce jeu est réservé à des esprits forts, capables de se dépasser en se maîtrisant, ou de se maîtriser en se dépassant. Il s’agit d’une espèce d’exercice mathématique, où l’on doit démontrer que 2 tend vers 1, en appliquant un taux inférieur ou égal à 15 % à un pourcentage inférieur ou égal à 70 %. La grande originalité de ce jeu vient du fait que tous les participants perdent quelque chose, avec la différence que les gagnants perdent peu, et que les perdants perdent beaucoup.

C. – Je comprends de moins en moins. _ Dr P. – C’est normal, presque personne n’a compris.

C. – Vous avez des RTT. Expliquez-moi ce dont il s’agit. _ Dr P. – La RTT, pour nous cardiologues, signifie Rallonge du Temps de Travail. Comme nous avons la réputation d’être capables de travailler intensément, ces RTT nous sont offertes par tous ceux qui nous veulent du bien. _ Il y a nos patients impatients et nos correspondants, poussés par leurs patients impatients. _ Il y a tous nos puissants et généreux bienfaiteurs, la DGI, l’URSSAF et bien d’autres, qui nous demandent régulièrement et affectueusement de nos nouvelles, et à qui nous nous devons d’apporter de longues et précises réponses. _ On a imaginé également pour nous d’autres RTT que l’on nomme EPP, réseaux de soins, activités transversales… _ Pour certains privilégiés, il y a des super- RTT qui s’appellent les réunions syndicales.

C. – Vous me paraissez très dynamique, Dr PANGLOSS. Quel âge avez-vous ? _ Dr P. – Comme un grand nombre de cardiologues actuellement, j’ai la cinquantaine bien avancée. En fait, je suis tellement passionné par mon merveilleux métier que je ne m’aperçois pas que j’avance à grands pas vers la soixantaine.

C. – Mais comment se fait-il que vous soyez encore en activité ? Il paraît que dans notre beau pays, tous les travailleurs, et en particulier ceux qui exercent la nuit et le dimanche, ce qui est votre cas, ont droit à une retraite bien méritée très tôt. C’est, dit-on, grâce au principe sacré et intangible de l’avantage acquis, suivant lequel ce que nous ne pouvons pas nous payer nou-smêmes sera réglé ultérieurement et avec allégresse par nos enfants et petits enfants. _ Dr P. – La providence a fait que nous avons une autre bienfaitrice dénommée la CARMF. Elle nous écrit régulièrement que nous devrons payer toujours plus pour toucher moins. Son discours réconfortant a sur nous un puissant effet stimulant.

C. – Pourtant, j’ai lu dans la presse que le nombre de départs en retraite anticipée de médecins en 2005 était plus important que prévu, et que ce phénomène devrait s’accentuer en 2006. _ Mon bon maître, comment expliquez-vous qu’autant de praticiens soient pressés de quitter ce monde professionnel de félicité que vous me décrivez ? _ Dr P. – J’ai l’habitude de professer qu’il n’y a pas d’effet sans cause. Je dois avouer que, malgré mes recherches de la raison suffisante, je ne comprends pas l’effet ni ne m’explique la cause. _ Peut-être faut-il y voir l’influence néfaste d’un écrivain séditieux du dix-huitième siècle qui conseillait d’aller cultiver son jardin.

Vincent Guillot




Comment Internet peut nous aider pour décorer notre salle d’attente utilement?

Notre salle d’attente est un lieu privilégié pour « lire » en attendant son tour. Certains préfèrent détendre l’atmosphère en proposant des affiches et/ou journaux « Grand Public » à vocation plutôt ludique ou « économique », d’autres considèrent que c’est le lieu unique pour proposer de la lecture « scientifique » destinée aux patients. En effet avec Internet, nous avons accès en « direct live » à tous les documents rédigés par les sociétés savantes spécifiquement pour nos patients.

La Fédération Française de Cardiologie propose sur son site « fedecardio.com » ses brochures habituelles très claires (18 brochures d’information aux cardiaques et 12 dépliants de prévention) que vous pouvez commander par e-mail et/ou télécharger au format .pdf (il suffit de vous inscrire gratuitement). Vous pouvez aussi télécharger puis imprimer en format A3 (si vous avez la photocopieuse couleur adéquate) les nouvelles affiches de la FFC, 8 affiches « junior » très ludiques, 2 dépliants « enfant » / « adulte », le document « prenez votre coeur en main » et « la carte de l’urgence », qui ont été réalisés à l’occasion du « parcours du coeur » (cliquez dans « Parcours du coeur » pour les télécharger). N’oubliez pas d’afficher aussi « la lettre ouverte aux parents qui refusent que leurs enfants deviennent les cardiaques de demain », lettre rédigée par le président de la FFC à l’occasion de la semaine du coeur de septembre 2005 (c’est toujours d’actualité !). Enfin quelques éléments sont à mettre à disposition de notre salle d’attente ; allez dans « santé prévention » puis dans « les gestes qui sauvent » et vous téléchargerez, en format .gif, le « que faire en cas d’infarctus » et le « avoir sur soi » joints.

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) vous propose sur son site « inpes.sante.fr » des affiches, documents et livrets très utiles pour votre salle d’attente. Concernant le tabac et l’alcool, téléchargez et/ou commandez les ensembles de documents « Ouvrons le dialogue » avec 2 types de livret « Pour faire le point » et « Pour arrêter de fumer » ou « Pour réduire sa consommation d’alcool ». Vous pourrez aussi vous abonner et télécharger gratuitement les revues de l’INPES : « Equilibres », « Alcool actualités », « Tabac actualités », ainsi que les nouveautés du site en particulier en mars 2006, les premiers résultats du Baromètre Santé 2005 qui décrit les comportements, attitudes, connaissances et opinions des 30.514 personnes qui ont répondu à un questionnaire multithématique sur leur santé. Vous téléchargerez 12 synthèses sous format Word (dont tabagisme et activité physique de l’adulte) sur l’état de santé de nos citoyens en 2005 et si vous voulez en savoir plus les textes complets de chaque rubrique.

Vous cherchez des documents spécifiques, interrogez la base de données en allant dans « le catalogue » et choississez en fonction du thème, du support, du public et/ou de la population.

Le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension (CFLHTA) propose sur son site « comitehta.org » ses livrets et brochures pour les hypertendus que vous pouvez télécharger librement. Téléchargez leur nouveau livret paru en février 2006 sur « Mieux soigner son hypertension par l’automesure » et celui de 2005 « Je suis hypertendu et je me soigne ».

Enfin La Nouvelle Société Française d’Athérosclérose (NSFA) vous propose sur son site « nsfa.asso.fr », en cliquant dans la rubrique « Pour en savoir plus sur le cholestérol », vous téléchargerez le document en .pdf « avec la NSFA, je protège mes artères » où vos patients trouveront en 4 pages des recommandations qui s’adressent à tous ceux qui veulent protéger leurs artères. Ces recommandations sont particulièrement adaptées à ceux qui ont un excès de cholestérol.

Cette liste de sites n’est nullement exhaustive. Peut-être avez-vous déjà pensé à équiper votre salle d’attente avec un ordinateur et un écran plat où vos patients auraient accès à ces sites « validés » pour mieux profiter de votre expertise cardiologique ? Ã un moment où trop d’informations tuent l’information, il est de notre devoir de montrer à nos patients les sites Internet où l’information scientifique est la plus robuste.

Hervé Gallois




La dictée vocale : 10 ans déjà !

En 1996, à l’occasion d’un partenariat avec IBM et l’industrie pharmaceutique, nous avions fait découvrir aux cardiologues la dictée vocale « ViaVoice » et son dictionnaire cardiologique.

Après une phase d’engouement, cet outil a été un peu délaissé en raison des contraintes techniques et des mises à jour rendues nécessaire par l’évolution rapide des processeurs et des logiciels (Windows et Word) et du fait de la décision d’IBM de ne plus maintenir et distribuer les nouvelles versions en France (ViaVoice 10 USA).

Mais depuis, des produits matures et très efficaces sont venus sur le marché.

La reconnaissance vocale ou ASR (Automatic Speech Recognition) consiste à parler ou à dicter de manière continue à un PC, sans pause entre chaque mot, comme s’il s’agissait d’une conversation, pour obtenir une retranscription textuelle de la dictée. L’objectif est de remplacer totalement le clavier et la souris, c’est-à-dire les principales « interfaces » de l’ordinateur et d’augmenter ainsi le confort et le rendement professionnel de l’utilisateur au maximum.

Plusieurs études indépendantes ont confirmé que l’on peut générer un texte en le dictant à un PC seize fois plus rapidement que ne le ferait la meilleure dactylo du monde ! Nous parlons sept fois plus vite que nous ne transcrivons, ce qui signifie à l’évidence que la saisie au clavier prend beaucoup de temps. Lorsque la reconnaissance vocale est utilisée, les mots dictés sont transformés en texte en temps réel. La relecture et la mise en page du document ne prennent alors que quelques secondes.

Facile et ergonomique !

Les utilisateurs peuvent dicter directement dans la fenêtre du traitement de textes ou dans tout autre programme de Windows disponible sur le marché, comme Word, les programmes de courrier électronique et surtout dans les logiciels de gestion patients.

Actuellement, deux systèmes dominent le marché médical : – Dragon Naturally Speaking V8 (Mysoft), plus proche de ViaVoice ( IBM), elle permet de travailler seul ou en réseau avec sa secrétaire ; – SpeechMagic (Philips Speech Processing – Annotext DictaPlus) , permet, bien sûr, de travailler de façon isolée mais est plus adapté aux grosses structures avec notion de flux de travail via un serveur central, les documents étant traités par un pool de secrétaires.

Dragon Naturally Speaking V8

Naturally Speaking Professional est la version la plus performante de la gamme Dragon et permet de dicter sans avoir à marquer de pause entre les mots, à 160 mots par minute et plus.

à noter tout particulièrement : – dictée précise et vocabulaire immédiatement opérationnel, avec sa gestion multidictionnaires (21 dictionnaires de spécialités médicales), elle permet d’utiliser des vocabulaires optimisés, assurant une précision encore accrue ; – dictée du texte avec attachement du fichier son : idéal pour travailler avec un secrétariat, le traitement de texte de Dragon NaturallySpeaking Professional permet de sauvegarder le fichier texte avec le son attaché. Quand la secrétaire finalise le texte, elle peut, comme avec un magnétophone, vérifier ce que vous avez dicté ; – récupération des fichiers son d’enregistreurs numériques : avec les enregistreurs numériques compatibles, il suffit de connecter l’enregistreur au PC et le fichier son se transforme automatiquement en fichier texte ; – automatisation de textes et de comptes- rendus types : si vous utilisez fréquemment les mêmes textes, vous pouvez les faire apparaître à l’écran par un simple mot-clé. Cette automatisation ne connaît pas de limite de taille de textes et les textes peuvent comprendre des mises en forme pour une mise en page professionnelle ; – automatisation de commandes répétitives : le langage de macrocommandes et de scripts de Dragon NaturallySpeaking Professional vous permet de déclencher par une seule commande vocale les opérations les plus complexes. Dès lors le pilotage à la voix de votre PC ne connaît plus de limite… à part celle de votre imagination ; – optimiser Dragon Naturally- Speaking pour votre vocabulaire et vos tournures de phrases en lui faisant auditer des textes déjà rédigés ; – de nombreux périphériques peuvent être utilisés, enregistreur numérique, microphone à main, microphone sur pied, micro-casque sans fil, micro-casques USB afin d’optimiser les performances de Dragon NaturallySpeaking et de l’utiliser avec une ergonomie qui vous convient au mieux.

SpeechMagic

Philips, avec son logiciel SpeechExecPro , insiste plus sur la notion de flux de travail afin d’accélérer le traitement des documents et d’augmenter la mobilité tout en gardant son efficacité : – la convivialité de l’interface rend la prise en main facile et rapide ; – les inscriptions « parlées » améliorent la communication avec la secrétaire ; – les notifications « tâche démarrée » et « tâche terminée » réduisent le temps de traitement ; – les indexations de priorité permettent de définir aisément les tâches urgentes ; – le logiciel de dictée et transcription possèdent de multiples options de tri et filtrage ; – le transfert des fichiers dictés peut se faire sur le réseau du cabinet (intranet), par Email ou serveur FTP, autorisant ainsi le télé secrétariat, solution incontournable dans un futur proche ; – la protection des données par cryptage limite l’accès des documents aux seules personnes autorisées ; – le format DSS garantit la qualité de la voix et une taille minimale (quelques Ko) ; – de nombreux périphériques sont proposés, offrant la possibilité de dicter directement sur PC avec Speechmike ou d’utiliser -en déplacement- un Pocket mémo numérique voire téléphone mobile.

En conclusion, la dictée numérique associée à la reconnaissance vocale est maintenant arrivée à maturité et permet une organisation optimale du travail en diminuant les contraintes humaines et financières.

Informations complémentaires et adresses utiles : _ http://www.mysoft.fr _ http://www.dictation.philips.com _ DictaPlus France – Parc Esprit 1 – Rue Albert-Einstein, 18000 BOURGES _ Tél. : + 33 2 48 23 43 83 – Fax : + 33 2 48 23 43 89 – Site à consulter : http://www.dictaplus.fr _ Contact : Anne DURAND-BADEL – anne.annotext@wanadoo.fr

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Domaine de recherche

La reconnaissance vocale peut se rattacher à de nombreux pans de la science : linguistique, théorie des langages formels, théorie de l’information, traitement du signal, réseaux neuronaux, intelligence artificielle… _ Aujourd’hui, la reconnaissance vocale est un domaine à forte croissance grâce à la déferlante des systèmes embarqués.

Principe de base

Une phrase enregistrée et numérisée est donnée au programme de reconnaissance vocale. Dans le formalisme ASR, le découpage fonctionnel est le suivant : – le traitement acoustique (front-end) permet principalement d’extraire du signal de parole l’image acoustique la plus significative possible sur des tranches de temps d’environ 30 ms. Cette image se présente souvent sous la forme d’un vecteur de caractéristiques (features extraction) de taille d’environ 10 coefficients ; – l’apprentissage (training) réalise une association entre les segments élémentaires de paroles et les éléments lexicaux. Cette association fait appel à une modélisation statistique entre autres par modèles de Markov cachés (HMM, Hidden Models Markov) et/ou par réseaux de neurones artificiels (AAN) ; – la reconnaissance (back-end) qui en concaténant les segments élémentaires de paroles précédemment appris reconstitue le discours le plus probable. Il s’agit donc d’une correspondance de motif (pattern matching) temporelle, réalisée souvent par l’algorithme de déformation temporelle dynamique (DTW).|

Jean-Pierre Huberman




Vision “Internet” de l’American College of Cardiology (ACC) 2006

Le site de l’ACC est toujours aussi intéressant

Pour ceux qui n’ont pas pu aller à l’ACC, allez dans acc.org et cliquez dans « News at ACC.06 » et vous aurez une première information « majeure » pour nos patients « stentés » qui prennent du clopidogrel associé à de l’aspirine et qui ont lu les informations transmises par les grands médias en particulier l’article « Plavix® et aspirine ne font pas bon ménage » (dans le Figaro daté du 14 mars 2006) rédigé à la suite de la parution des résultats un peu décevants de l’essai CHARISMA. Cette « alerte » de l’ACC pour les patients rappelle les dangers de l’arrêt du clopidogrel chez ces patients.

Pour obtenir les synthèses de l’actualité cardiologique de l’ACC, allez dans « read all about ACC.06 », vous aurez accès aux « Scientific Session News », quatre articles pour chaque journée du congrès. Pour avoir l’ensemble des résumés des « hot-line » allez dans « catch up on what you missed in Atlanta » et vous avez, par journée, les articles préparés pour la presse sur les grands essais thérapeutiques et les grandes avancées du congrès.

Dans le site « theheart.org » édition anglaise et édition française, vous trouverez des synthèses des nouvelles données respectivement en anglais et en français, sachant que les articles français ne sont pas des traductions mais des commentaires de nos experts différents des commentaires des experts internationaux diffusés dans l’édition anglaise. Vous souhaitez avoir les diapositives des grand essais pour nourrir un EPU ou un staff que vous organisez, allez dans le site « clinicaltrialresults » et vous aurez quelques diapositives en anglais de : BASKET, CHARISMA, ACUITY et ACUITY Timing, ISAR React 2, EXTRACT-TIMI 25, PASSION, OASIS-6, PROGRESS 1, APAF, ARMYDA 3, MIST, ASTEROID, TYPHOON, PREMIAR, LONG DES II, TAXUS V et PRIMO CABG II.

L’édition anglaise de « theheart.org » propose quelques diapositives des résultats des essais précédents et de ceux de REACH, TROPHY, TNT, UNLOAD, HOPE2 et NORVIT.

Vous souhaitez avoir les commentaires non seulement d’experts éminents mais aussi ceux de nos collègues praticiens, faites un tour toujours dans « theheart.org » édition anglaise et allez dans « Hightlights », un forum modéré par Melission WALTONSHIRLEY avec onze pages de commentaires « à chaud » des résultats des grandes avancées thérapeutiques. Ce qui est intéressant, c’est que ce ne sont pas des commentaires « scientifiques » mais des commentaires de « vécus cardiologiques » face aux nouvelles données ; bien entendu, c’est du vécu « américain » !

Enfin, depuis plusieurs années, les scoops des grands congrès sont publiés en « préprint » au moment même de leur présentation, c’est le cas de l’essai CHARISMA, HOPE 2, NORVIT, OASIS V, EXTRACTTIMI 25 dont vous pourrez obtenir les publications « in extenso » en allant dans le site du New England Journal of Medicine, « content.nejm.org », en allant dans « Early release » sans oublier de télécharger aussi les éditoriaux. De même, pour obtenir la publication de TAXUS V, il faudra vous rendre dans le site du JAMA, « jama.ama-assn. org ».

Lors de l’ACC sont aussi présentés de nouveaux « guidelines » ou « clinical statement » qui sont rédigés par les experts de l’ACC et de l’AHA ; en allant dans « acc.org » vous pourrez télécharger le « Focused Update on Perioperative Beta-Blocker Therapy » (12 pages) et le « PAD Pocket Guide », dernières recommandations américaines sur la prise en charge des artériopathies périphériques en 68 pages.

Enfin, tout cela c’est de l’internet et du papier, vous avez certainement pu être invité à participer le 21 mars dernier à l’ACC LIVE 2006 dont c’était le 10e anniversaire, synthèse des principales communications réalisée par la Société Française de Cardiologie, le Collège national des Cardiologues Français, l’American College of cardiology et Euthérapie. Fait majeur pour notre pratique, la participation à cette manifestation donne droit à un diplôme attestant de 2 heures de Formation Médicale Continue !

Hervé Gallois




Quoi de neuf sur les sites du Gouvernement

Pour notre pratique de tous les jours, il est essentiel de faire régulièrement un petit tour sur les sites Internet de notre Gouvernement et de nos tutelles. On y trouve beaucoup d’informations très utiles pour nous et nos patients. Le site « sante.gouv.fr » est le site du Ministère de la Santé. On y trouve d’emblée des informations « à la une », par exemple le 2 février dernier, on pouvait noter trois grandes préoccupations du ministère de la santé : le chikungunya, la grippe aviaire et la vague de grand froid. Pour chaque domaine vous avez accès à un dossier complet actualisé en temps réel.

Allez dans « Actualités » et vous pourrez avoir par exemple le point sur la démographie médicale daté du 26 janvier 2006 avec le dossier presse et le discours de Xavier BERTRAND (cadre et carte ci-dessous), vous aurez aussi accès à la liste de toutes les communes de France en zone de faible densité médicale.

Toujours dans « Actualités », téléchargez le Plan National Maladies Rares 2005-2008, ces maladies atteindraient 6 à 8 % de la population mondiale, soit en France trois millions de personnes. Il y aurait actuellement 7.000 maladies rares connues. Une maladie est dite rare si moins d’une personne sur 2.000 en est atteinte. Un site Internet est consacré aux maladies rares, c’est « orpha.net », site d’ORPHANET qui est un serveur d’information sur les maladies rares et les médicaments orphelins en libre accès pour tous publics. L’objectif d’ORPHANET est de concourir à l’amélioration de la prise en charge et du traitement des maladies rares, qu’elles soient d’origine génétique, auto-immune ou infectieuse, qu’il s’agisse de cancers rares ou de maladies sans diagnostic précis.

En allant dans « sante.fr », le portail des agences sanitaires, vous aurez accès aux sites respectifs des neuf agences sanitaires sous tutelle du Ministère de la Santé et des Solidarités : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale (AFSSE), Haute Autorité de Santé (HAS), Agence de la biomédecine, Etablissement Français du Sang (EFS), Institut de Veille Sanitaire (INVS), Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et Biomédecine.

Nous connaissons bien l’AFSSAPS et l’HAS (ex ANAES) en particulier pour leurs recommandations de bonne pratique clinique.

L’AFSSA, l’AFSSAPS et l’INVS sont les trois établissements publics de l’Etat dont la création résulte de la loi du 1er juillet 1998 relative à la veille sanitaire et la surveillance des produits destinés à l’homme. L’AFSSA a trois missions : mission d’évaluation recouvrant l’ensemble de la chaîne alimentaire, des missions d’appui scientifique et technique et des responsabilités spécifiques de l’Agence dans le domaine du médicament vétérinaire. L’INVS a comme missions de surveiller l’état de santé de la population et son évolution, alerter les pouvoirs publics en cas de risque sanitaire dans le domaine des maladies infectieuses, santé environnement, santé travail, maladies chroniques et traumatismes, et réaliser ou coordonner des investigations épidémiologiques. Dans le site de l’INVS vous pouvez télécharger le bulletin épidémiologique hebdomadaire et vous pouvez suivre les actualités épidémiques de notre pays : grippe, grippe aviaire, gastro-entérites, etc.

Le site de l’assurance maladie, « ameli.fr », a aussi beaucoup d’informations tant pour nos patients que pour notre pratique. Dans « A la une », vous avez accès à l’ensemble de la réforme sur « le médecin traitant » avec le mini-site médecin traitant (animation vidéo très claire), le formulaire de déclaration du médecin traitant à télécharger et les principaux chiffres de la réforme. Dans « bonnes pratiques », vous pourrez par exemple télécharger dans « Prescriptions de médicaments anti-cholestérol : les statines », la synthèse des recommandations de l’AFSSAPS et la fiche mémo du coût d’instauration d’un traitement par statines. Autres données très utiles, allez dans « médicaments » puis dans « guide des équivalents thérapeutiques », vous avez accès à une base de données des médicaments classés par dénomination commune, par nom commercial, par classe thérapeutique ou par laboratoire avec le prix de chaque molécule. Par exemple, pour revenir aux statines, si vous souhaitez prescrire de la simvastatine à moindre coût vous remarquerez l’arrivée massive de onze génériques à la date du 9 mai 2005 ce qui permet une économie substantielle de plus de 36% par rapport au produit de référence. Sur ce site vous pouvez vous abonner à la lettre d’information aux médecins de l’assurance maladie et/ou la télécharger directement (lettre n° 14 datée du 26 janvier 2006).

Pour terminer n’oubliez pas de faire un petit tour sur le site de notre conseil de l’ordre, « conseil-national.medecin.fr », allez dans « actualités » et datées du 27 janvier 2006 vous y trouverez les huit propositions du CNOM pour l’organisation de la permanence des soins qui ont été adressées au Ministre de la Santé pour faire face à l’évolution de la démographie médicale actuelle.

Hervé Gallois




Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie

Au format PDF, le texte de la loi relative à l’assurance maladie publiée au J.O n° 190 du 17 août 2004 page 14598 texte n° 2.




Spécial CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux)

Editorial _ La Classification Commune des Actes Médicaux : évolution ou révolution ?

Pourquoi une CCAM « transitoire » et comment en est-on arrivé là ?

Comment tous les tarifs vont se retrouver à leur juste place….en 2008

Comment se calcule désormais le prix d’un acte selon la CCAM ?

Comment coder en attendant le secours de l’informatique ?

Les chapitres 18 et 19, “grandes nouveautés” de la CCAM

Les dispositions générales transitoires de la CCAM et commentaires

Comment remplir les nouvelles feuilles de soins

A titre d’exemple, la codification des actes les plus couramment pratiqués

Nouveaux honoraires conventionnels de consultation au 1er juillet 2005

Sommaire et mode d’emploi de la cotation en CCAM

Les tableaux de la cotation en CCAM(gallery)




Deux dispositifs pour les personnels des cabinets médicaux

Deux nouveautés : – L’utilisation du chèque-emploi (Ordonnance 2005-903 du 2 août 2005) très petites entreprises (5 salariés au plus) est applicable depuis le 1er septembre 2005 à la fois aux nouvelles embauches et aux salariés actuellement en poste. Une demande d’adhésion est disponible soit sur internet (www.emploitpe.fr) ou auprès des URSSAF (www.urssaf.fr). – Le contrat « nouvelles embauches », pour les entreprises de moins de 20 salariés, est un contrat à durée indéterminée, établi par écrit, pour un temps partiel ou un temps plein et qui est soumis aux règles du contrat de travail et des conventions collectives, sauf en ce qui concerne la rupture du contrat qui est possible durant les deux ans qui suivent sa signature avec un préavis et des indemnités réduites (formulaire disponible sur le site de l’URSSAF : www.urssaf.fr).




Jours fériés

Petits rappels en la matière : selon l’article 39 de la Convention collective du personnel des cabinets médicaux, le dimanche constitue le jour de repos habituel des salariés embauchés à temps partiel et du personnel temps plein travaillant tous les jours de la semaine (du lundi au samedi inclus).

Pour ces salariés, une récupération pouvait avoir lieu, en 2005, au titre des 1er et 8 mai qui « tombaient » un dimanche.

En revanche, le jour de l’Ascension n’ouvre droit à récupération que pour les salariés travaillant à temps complet et dont le jour de repos habituel est le jeudi. _ De ce fait, aucune récupération ne pouvait être demandée au titre des jours fériés de mai 2005 pour les personnes embauchées à temps plein et dont le jour de repos habituel est le samedi.




Convention, tarifs, maîtrise : la face cachée des négociations en cours


Le jeu de rôle qui se déroule dans le huis clos conventionnel depuis le mois de décembre peut-il mal tourner ? Et précipiter la faillite du système qui organise l’accès aux soins de nos contemporains depuis bientôt un demi-siècle ? La réponse est clairement non, ou plutôt transitoirement non ; rien de définitif ne surviendra avant les échéances politiques de 2007. Et le durcissement de ton qui a caractérisé le climat de fin décembre est à mettre au compte de l’enjeu caché de cette négociation : les deux acteurs majeurs de la négociation y jouent l’un et l’autre leur légitimité politique personnelle : Michel CHASSANG, président de la CSMF, entend conforter le leadership de son organisation aux prochaines élections de mai aux URML (Unions Régionales des Médecins Libéraux) et Frédéric VAN ROEKEGHEM, directeur de l’UNCAM, met en jeu sa crédibilité à maîtriser l’économie globale d’une réforme qu’il a lui-même inventée. Le premier a donc besoin de résultats tangibles non seulement en termes de valorisation des honoraires mais aussi, et surtout, d’asseoir la mécanique du bilan annuel de la maîtrise médicalisée, selon laquelle toute économie dans les dépenses a une contrepartie en honoraires. Le second entend impérativement se mettre à l’abri d’un « avertissement public » que le Comité d’alerte – un collège de trois experts économistes – est susceptible de délivrer en mai en cas de dérapage putatif des comptes de l’assurance maladie. Mais les deux hommes ont aussi et surtout un intérêt conjoint à réussir : les remous de la fin décembre relèvent donc du psychodrame et seront forcément surmontés. Sauf à déjouer la logique élémentaire.

Rappel des épisodes précédents

La Convention qui régit les rapports du corps médical et de l’assurance maladie a donc été signée il y a un an, le 12 janvier 2004. Sa publication au J.O. avait pris un mois de retard, compte tenu d’un recours devant le Conseil d’État déposé, vainement, par les opposants. Les Caisses ont un peu tardé à installer, dans chaque département, les commissions paritaires censées réguler l’autodiscipline médicale ; elles ont dû aussi former, à marche forcée, la légion de DAM (Délégués de l’Assurance Maladie, sorte de « VM » de la réforme) qui sont allés expliquer les clauses de la maîtrise aux généralistes avant de fréquenter (un peu) les cabinets de spécialistes. En un mot les outils de la maîtrise ne sont devenus opérationnels qu’en mai. Alors même que la barre était haute, à 998 millions d’euros. Lors de leur premier rendez-vous de décembre, prévu par la Convention, les projections faisaient état d’un probable résultat à 700 millions. « Le compte y est donc » soutenait CHASSANG en invoquant l’absence de tout résultat à l’hôpital public, lequel se trouve effectivement à l’origine de 20 % des prescriptions ambulatoires. « Pas encore tout à fait » répliquaient de concert le ministre et le directeur de l’UNCAM, psychorigides sur le respect des chiffres contractuellement négociés et signés. Cette querelle du trébuchet n’a d’autre intérêt que d’autoriser des augmentations déjà actées l’an passé et conditionnées au respect de l’objectif : 1 €sur la majoration de coordination et 3 €pour l’acte pratiqué sur un enfant de 2 à 6 ans. Des broutilles en regard de ce qui attend les négociateurs !

Car le plat de résistance est à venir : les honoraires de 2006 ! Le problème est triple:

– d’une part, il convient d’augmenter les consultations des généralistes (lettreclé C), moins pour tenir compte de leur sort du moment que pour s’aligner sur la législation européenne. Explications : en 2007 sortent les premières promotions de généralistes « new look », c’est-à-dire ayant cumulé quatre années d’internat, le « minimum » exigé d’un spécialiste. Les médecins de famille deviennent ipso facto des… spécialistes « du premier recours et de la synthèse ». Et il convient donc de les rémunérer comme tels, à hauteur d’une CS actuelle, soit 23€. La route est toute tracée : 21 € en 2006, 22 € en 2007 et 23 € début 2008 ;

– d’autre part, il convient simultanément de réduire la fracture née du parcours de soins. Certains spécialistes, à accès spécifique, n’ont rien perdu (pédiatre, ophtalmologue), d’autres qui pratiquaient, de fait, en accès direct – à l’instar des dermatologues- sont mis dans une situation assez critique à – 10%; les derniers – dont une une majorité de cardiologues – se retrouvant dans une situation intermédiaire, mais néanmoins critique (voir encadré). Selon la jurisprudence tacite qui veut que l’instauration du parcours de soins – non plus que celle de la CCAM en son temps – « ne fasse aucun perdant », il convient donc de « rattraper » ce manque à gagner. Deux chemins peuvent y conduire : l’augmentation ciblée des consultations ou la poursuite de la réforme de la nomenclature qui veut que ce qui aurait dû baisser est resté au niveau antérieur et que les actes qui devaient être augmentés ne l’ont été que du tiers ; il est prévu de continuer à jouer sur ce curseur;

– enfin, il y a la réforme des consultations. Ce que la sémantique officielle appelle « CCAM des actes cliniques » et qu’on pourrait aussi bien appeler « nouvelle nomenclature des consultations » et qui vise à établir une nouvelle hiérarchie des actes cliniques ; à l’ancienne dualité C-CS, succéderait une nouvelle échelle à trois, quatre ou cinq niveaux (à définir) ouverts aux médecins de famille comme aux spécialistes selon des règles et valeurs à définir : C1, C2, C3… Tout le monde en convient : là réside la solution la plus égalitaire- le même prix sanctionnant le même contenu, pratiqué par un généraliste ou par un spécialiste – et donc la plus pérenne. Il s’agit d’une réforme en chantier… « virtuel » depuis des années ! Une « lisibilité » nouvelle et des engagements de calendrier sur le sujet permettraient à chacun de sortir la tête haute de la négociation de marchand de tapis qui se déroule en ce moment.

Son issue n’a, à vrai dire, qu’un autre écueil, du nom de Michel RÉGEREAU, président CFDT de la CNAM et de l’UNCAM, que tout le monde avait fini par oublier tant sa présence est discrète dans la nouvelle gouvernance de l’assurance maladie. Bien sûr, ce personnage, successeur mais pas héritier de Jean-Marie SPAETH, n’a plus un bien grand rôle. D’où sa propension à user, voire abuser, du peu qui lui reste. Et dans ce « peu », il y a la définition d’un « mandat de négociation » au directeur, à M. VAN ROEKEGHEM. En raison d’un problème de calendrier, le Conseil n’est convoqué sur ce sujet que le 15 janvier. Et pour que les apparences restent sauves, « Rocky » (le surnom de M. VAN ROEKEGHEM) doit faire mine d’en tenir compte. L’inverse provoquerait immédiatement le départ du président RÉGEREAU et une sorte de séisme politico-social avec la fin de la participation de la CFDT à la réforme.

… Où l’on rejoint le « jeu de rôle » évoqué précédemment : chaque acteur doit, dans cette affaire, autant à l’être qu’au paraître. Et c’est toute cette architecture baroque qui aura du mal à survivre à quelques épisodes conflictuels comme ceux qui viennent d’émailler la courte vie de la nouvelle convention.

Jean-Pol Durand




Les Confédérés en conclave à Ramatuelle : que faut-il retenir de l’Université d’été de la CSMF ?


Hors les visites ministérielles – exercice obligé de tout ministre soucieux de se ménager la susceptibilité médicale – qui ont déjà fait l’actualité, huit dossiers composaient donc le menu de Ramatuelle-2005 :

■ LA MAITRISE MEDICALISEE – avec la double déposition de Frédéric VAN ROEKEGHEM, directeur de la CNAM et Hubert ALLEMAND, médecin conseil national – censée faire le point sur l’état de la maîtrise. Outre l’annonce, par le directeur, de la prochaine réorganisation de la Caisse nationale intégrant la disparition du service médical autonome et dont on comprend mal qu’elle ne fasse aucune vague à l’extérieur, il faut noter que cette maîtrise médicalisée marche finalement assez bien, calée sur une pente d’économies de 675 millions d’euros là où l’accord conventionnel escomptait un milliard. Ã l’heure de mettre ce numéro sous presse, il n’est même pas exclu que le pronostic ne sera pas revu à la hausse tant les mois qui passent attestent d’un net coup de frein. Même les prescriptions de statines accusent un tassement depuis la rentrée alors même que l’argumentaire n’était pas convaincant. L’arrivée des génériques de simvastatine a sans doute sauvé du naufrage économique cet objectif assez mal fondé au plan scientifique. On a bien compris à l’issue de cette double communication que l’essentiel des économies s’est trouvé réalisé sur la prescription d’arrêts de travail et que, l’an prochain, le chantier sera concentré sur le fameux ordonnancier bizone. Les praticiens seront dotés d’outils nouveaux pour parvenir à mieux isoler ce qui relève de la maladie invalidante de ce qui est « intercurrent » : sans doute l’accès informatisé (grâce à un outil déjà baptisé « webmédecin ») aux informations relatives à l’ALD du patient et des outils pédagogiques cohérents avec une campagne de publicité sur les grands médias audio-visuels ;

le DMP (Dossier Médical Personnel), censé doter, courant 2007, chaque Français déjà titulaire d’une carte Vitale, faisait l’objet d’un atelier co-animé par Dominique COUDREAU, président du GIP, qui a charge de son déploiement expérimental, et Robert GRANDI, porteparole du tandem Cégédim-Thales, un des six consortiums retenus pour la phase expérimentale. Qu’en retenir que ne sachent déjà les lecteurs du Cardiologue ? Sinon que, depuis, le chantier a pris du retard à la suite de la plainte d’un « battu » de l’appel d’offres et qu’il ne sera réellement opérationnel qu’à partir du 5 décembre. Rappelons que cette phase n’a vocation qu’à permettre un cumul d’informations suffisant… à fonder l’appel d’offre définitif qui sera lancé au printemps 2006. Les participants à l’atelier, qu’animait le cardiologue Jean- François THÉBAUT, en sont sortis assez marris de n’avoir que fort peu appris, rien notamment sur le contenu et les modalités d’accès au DMP par les praticiens du parcours de soins ;

L’EXERCICE MULTIDISCIPLINAIRE est un sujet à la fois prospectif et d’actualité ; cet atelier qui mettait sur la sellette une infirmière et un kinésithérapeute n’a hélas pas permis de dépasser le stade des pétitions de principe. L’intervention ultérieure du Doyen BERLAND, le « Monsieur Démographie Médicale » du Gouvernement, n’a pas non plus permis d’en savoir plus que ce qu’il a déjà annoncé dans nos colonnes concernant les expériences de « délégation de tâches » en cardiologie (réalisation d’écho-cardiographie par un technicien en imagerie). C’est du ministre Xavier BERTRAND qu’on attend des informations sur la prospective en ce domaine, promises pour une prochaine conférence de presse ce mois de novembre. A déjà « fuité » de l’arsenal réglementaire envisagé l’hypothèse de permettre aux praticiens qui le souhaitent le cumul d’une retraite et du revenu d’une activité résiduelle… dans des conditions qui, seules, présenteront quelque intérêt ;

LA DEMOGRAPHIE MEDICALE est un sujet qui a désormais du mal à receler quelque élément de surprise. L’atelier de Ramatuelle n’a pas dérogé à la règle ; on se contentera donc d’attendre, pour les commenter, les décisions ministérielles ;

L’ARRIVEE DES CAPITAUX EXTERIEURS dans le monde de la santé était illustré par deux intervenants qu’il aurait été plus pertinent de faire déposer isolément tant leurs sujets sont éloignés : M. Daniel BOUR, président de la Générale de Santé, numéro 1 de l’hospitalisation privée, et M. Luc FIALLETOUT, patron d’Interfimo, filiale du Crédit Lyonnais, qui avait charge de détailler les vertus de la SEL. Qu’en retenir sinon la percutante passe d’armes entre deux biologistes, Claude COHEN, président en titre de la spécialité (versant médical, la majorité étant représentée par la profession pharmacienne) et un praticien de la région Centre, le Dr DELAPORTE, lui-même animateur d’une « chaîne » de laboratoires à l’enseigne de Labco SAS. Enjeu du contentieux : la place et le rôle des capitaux extérieurs à la discipline. Il faut savoir que le réseau actuel des labos d’analyse est déjà en grande partie aux mains d’opérateurs financiers. Avec les conséquences que l’on imagine pour l’indépendance des praticiens. Avec aussi ses avantages : réaliser la cession de son patrimoine professionnel… 10 ans avant la retraite. Le sujet mérite, de toute évidence, un traitement bien au-delà de celui qui lui fut réservé ce jour-là ;

LA REGIONALISATION fait aussi partie des sujets décevants de cette édition de Ramatuelle. Non du fait de ses intervenants, respectivement présidents de la Conférence des URML et des URCAM, mais par manque de texture. Ou plutôt par son ambiguïté : la régionalisation, tout le monde en veut en région et personne n’en veut à Paris ! Les rapports se succèdent sur le sujet depuis celui de Raymond SOUBIE (intitulé « Santé 2010 ») qui plaidait, dès les années 80, pour une authentique déconcentration de l’assurance maladie jusqu’au dernier, celui de feu le Commissariat au Plan qui y a donc consacré un ultime chantier. Conséquence : le mille-feuille institutionnel est devenu indigeste, à peu près illisible et stérile : personne ne sait vraiment à quoi servent ces Conférences régionales de santé, PRAPS et autres CRPN, pour ne faire écho qu’aux derniersnés des acronymes sanitaires régionaux. Ah si : la loi de réforme de l’assurance maladie a prévu que trois régions devraient expérimenter le nouveau statut d’Agence régionale de santé (là on voit à peu près sa vocation à fédérer les deux structures ARH + URCAM) mais leur désignation a pris du retard. Rendez-vous donc à nouveau l’an prochain pour un sujet décidément itératif ! ;

LA HAUTE AUTORIE DE SANTE (HAS) ne faisait pas, a priori, partie des sujets classés sous la rubrique « ateliers » mais la disponibilité de son intervenant-vedette, le Pr Laurent DEGOS, président, et sa capacité à soutenir le jeu délicat des questionsréponses oblige à l’évoquer. On observera que si les missions de cette institution, nouvelle et prometteuse, sont à peu près avérées, c’est son fonctionnement qui interpelle. Et qui pose abruptement question : l’avis qu’elle aurait rendu (postérieurement à Ramatuelle où la question n’a donc pu être posée par les cardiologues présents) sur l’AcBUS traitant des anti-agrégants plaquettaires est-il synchrone avec celui de l’Afssaps pour l’AMM du produit majeur de la classe ? En d’autre termes, on voit bien que les problèmes de la HAS sont devant elle, longs d’une liste équivalente à ceux posés par la maîtrise médicalisée conventionnelle. On attend d’elle des éclairages décisifs sur le panier de soins dû, par exemple, aux bénéficiaires d’une inscription en ALD : quelle prescription relève du 100 % et laquelle n’en relève pas ? _ On attend aussi et surtout de la HAS, pour juger de sa parfaite indépendance par rapport à tous les pouvoirs, de voir quel sujet elle choisira pour sa première « auto-saisine », comme elle en a le droit sinon le devoir, comptable qu’elle est des arbitrages entre la science et l’économie. Ou à tout le moins des suggestions de décisions, suggérées au ministre.

Jean-Pol Durand




Revenus 2004 des cardiologues : 48 % de charges

Premier motif de surprise, ces deux sources ne concordent pas entre elles : pour le même exercice 2004, la Caisse nationale, qui base ses calculs sur les relevés SNIR des praticiens, arrive à une recette moyenne totale de 220.974 € tandis que la fédération d’AGA arrive à 202.300 € !… Pratiquement 10 % de différence, une paille !

Celle-ci s’explique évidemment : la Caisse tient compte de tous les cardiologues, à exercice « classique » ou praticiens interventionnels. Elle n’exclut pas de ses 4.073 recensés tous les hospitaliers disposant d’un secteur privé et les médecins n’ayant pas eu une activité « significative » dans l’année (installation ou départs cours d’exercice comptable). Pour finalement arriver à un chiffre d’affaires sensiblement senblable de 220.974 € en secteur 1 et 221.050 € en secteur 2.

Cette apparente parité de revenus est pourtant faussée par la perspective statistique qui ne sait pas isoler les cardiologues interventionnels. Selon une estimation des caisses, rapportée par le Dr Jean-François THÉBAUT, les cardiologues interventionnels – au nombre de 300 environ, pratiquement tous en secteur 1 – représentent 13 % du chiffre d’affaires global de la spécialité. Le redressement comptable permettrait donc de créditer, sous cette hypothèse, le revenu brut d’un cardiologue « classique » à honoraires opposables d’un niveau de 205.000 €environ, effectivement plus proche de celui avancé par les AGA. Comparaison n’est pas raison pour autant… L’UNASA se prévaut de réaliser ses statistiques sur ses 1.348 adhérents ; à croire que les plus nantis ne se recrutent pas dans ses rangs… Toutes les explications sont sans doute recevables pour expliquer ces « biais » qui n’intéressent, au demeurant, que les experts. On notera à ce propos que si les statistiques de démographie, contradictoires il y a quelques années encore (au moment de confectionner notamment le Livre Blanc), atteignent aujourd’hui un bon niveau de crédibilité, c’est parce que les différentes sources ont consenti à se concerter. La question posée dans ces conditions est de savoir pourquoi il n’en irait pas de même concernant les honoraires, surtout depuis que la CCAM a prévu une double évolution des honoraires, l’une des composantes étant justement fondée sur l’évolution des charges.

Les charges tiens ! Sous réserve de la représentativité de l’échantillon invoquée par l’UNASA, le « fromage » ci-dessus livre donc sa distribution détaillée. Concernant son évolution, on observe qu’il a atteint, en 2004, 48 % des recettes. Ce niveau de charge diminue inversement avec le niveau de recettes : il représente 54,87 % dans la plus basse tranche d’honoraires ( 252700 €).

D’après les AGA, la hausse des charges a été plus modérée en 2004 qu’en 2003 ; on notera que le chapitre souvent le plus lourd dans l’enveloppe de charges – les cotisations sociales personnelles – est lui-même très lié aux revenus de l’année n-2. L’inertie des charges sociales rend donc délicates les comparaisons.

Concernant un autre point, qui a récemment défrayé la chronique dans la presse grand public, à savoir le recours aux dépassements, le diagnostic de la caisse livre un « non-lieu » sans nuance aux cardiologues : en secteur 2 (et secteur 1 + DP), le taux moyen de dépassement reste étale, à un niveau de 22,5 % depuis trois ans (à comparer aux 60 % en gynécologie, 57 en dermatologie, 53 en rhumatologie, 52 en chirurgie ou 47 % en pédiatrie)…

En secteur 1, les dépassements – légaux (DE) ou moins (tarif syndical) – ont plafonné à 0,4 % à comparer aux 6,5 % en gynéco, 3,7 % en chirurgie, 3,2 % en dermato… Dans le même temps, la moyenne des spécialistes de secteur 1 dépassait de 2,6 % en moyenne en 2004, générant une recette supplémentaire de 5500 €. Contre moins de 1000 € en cardiologie !

Le dépassement est décidément un art difficile en cardiologie. Dont et y compris le fameux tarif syndical dont le mot d’ordre ne s’est manifestement pas imposé dans la spécialité.

Jean-Pol Durand(gallery)




Bons élèves de la maîtrise médicalisée : les médecins libéraux doivent être attentifs aux développements du secteur optionnel

D’abord les « bons » résultats de la maîtrise médicalisée. Soyons francs, il ne s’agit encore que de frémissements. Ils ont été rendus publics fin juillet par la CNAM créditant l’évolution des dépenses d’un taux de croissance de 3,2 %. Soit rigoureusement la « commande » législative figurant à la loi de financement de la Sécurité sociale. En d’autres termes, Xavier BERTRAND peut se targuer d’être « dans les clous » de la réforme. Il s’est donc un peu emporté contre le Haut Conseil pour l’avenir de cette réforme (HCAAM, lequel est le véritable « dépositaire » du consensus social qui l’avait précédée), qui avait – sous la plume de son responsable, M. Bertrand FRAGONARD, ancien directeur de la CNAM – mis en doute la capacité du gouvernement à tenir les promesses de… 2006. « Pas de défaitisme prématuré » s’est emporté le ministre de plus en plus à l’aise dans ses habits de mécano de la réforme.

Pour les libéraux, la nouvelle est bienvenue, d’autant plus qu’ils sont à l’origine de cette performance quand l’hôpital « dérape » de plus en plus au plan comptable. Il convient pourtant de ne rien céder à l’euphorie : au 30 juin, la Convention censée être le principal levier de la réforme, n’était pas pour grand’chose dans la performance. Six lignes d’économies lui étaient imputées : les génériques, les antibiotiques, les anxiolytiques, les statines, les IJ et le respect de l’ordonnancier bi-zone. Deux des objectifs apparaissaient pouvoir être tenus (IJ et génériques), deux autres affichaient une évolution de bon aloi (antibiotiques et hypnotiques) et les deux derniers restaient parfaitement étales : statines et ordonnancier bi-zone.

Soit les deux enjeux les plus importants financièrement et les plus difficiles. Concernant les statines, plus personne ne croit vraiment possible d’enrayer la croissance d’une classe thérapeutique d’abord tirée par les indications ; concernant le respect de l’ordonnancier bi-zone, les choses sont plus complexes. Pour reprendre les formules qui ont souri à l’industrie, la CNAM a déployé un « réseau de VM » qui s’en est allé porter la « parole de la maîtrise » chez les généralistes mais pas encore chez les spécialistes. L’accueil est, paraîtil, globalement favorable et les médecins de famille promettent généralement d’être plus attentifs aux parties haute et basse du « bi-zone ». L’objectif est de faire descendre en partie basse 5 % des prescriptions figurant abusivement en partie haute (prise en charge à 100 %). Une action plus ciblée sur les spécialités qui initient souvent le traitement devrait s’imposer avant la fin de l’année. En tout cas, c’est d’abord sur cet objectif – où les médecins n’ont guère d’alibi à invoquer – que seront jaugées leurs capacités à tenir un engagement de maîtrise. Celui-là « pèse » donc 455 millions d’euros et conditionne les revalorisations tarifaires de l’an prochain.

Mais la « vraie maîtrise » est sans doute ailleurs : dans la définition, d’une part, de véritables référentiels de prise en charge de chacune des 30 ALD, normalement promise par la Haute Autorité de Santé (HAS, ex ANAES) dans les prochains mois (et avant la fin de l’année pour l’HTA sévère) et dans ce que les technocrates des caisses appellent, d’autre part, la « liquidation médicalisée », selon laquelle ne sont remboursées de prescriptions que celles figurant à l’AMM de chaque médicament d’abord et au protocole PIRES signé par le patient d’autre part. Pour cela, il faudra que le DMP soit opérationnel…, en 2007 peut-être.

Il n’empêche qu’à ce jour, la crédibilité de la réforme n’est pas entamée. Elle se trouve au contraire chaque jour de nouveaux « alliés objectifs ». Les généralistes ont reçu cet été le deuxième versement correspondant à leur portefeuille de patients les ayant choisi comme « médecin traitant » ; les spécialistes sont beaucoup moins à la fête, confrontés aux affres de la CCAM-V2 et, parfois, de la T2A en établissement. L’affaire a failli redevenir inflammable cet été encore jusqu’à la promesse que tout serait définitivement opérationnel au 15 septembre. Après cette date, plus moyen de se réfugier dans la NGAP, il faudra coder et ce codage deviendra donc obligatoire car… tarifant. Avec une dizaine d’actes « courants », les cardiologues se rassérèneront en pensant aux radiologues (ou aux chirurgiens ) confrontés, eux, à des centaines de codes… Là encore, le salut pérenne est dans l’informatique et ce sont nos éditeurs de logiciels qui sont, pour le coup, interpellés.

Il faudra, en revanche, être attentif, dans les semaines qui viennent, aux développements d’une promesse née dans la torpeur estivale. Reportons-nous au 19 juillet : les parties signataires de la Convention – Caisses d’un côté et CSMF, SML et Alliance de l’autre – se retrouvent pour adopter quelques avenants subsidiaires. Et, comme il est normal dans ce genre de rencontres, parlent… aussi du reste.

Dans les sujets connexes, un sujet qui fâche : le point 9 de l’accord chirurgiens d’août 2004. On se souvient que ces derniers avaient réussi l’an passé le « hold-up du siècle » sous la simple menace d’un exil londonien. Leur revendication était alors la réouverture du secteur 2 à leur seul bénéfice. « Pas d’exclusivité de ce genre » soutenaient les centrales, seules habilitées à négocier et… signer, et qui – ô miracle ! – obtenaient donc la promesse de cette réouverture pour tous les anciens chefs qui auraient fait l’erreur initiale d’opter pour le secteur 1. Ou, à défaut, la création d’un secteur… « optionnel » dont rien n’était précisé. Comme cette promesse engageait la CNAM, il y avait fallu le paraphe de son président à côté de celui du ministre de l’époque Philippe DOUSTE-BLAZY. L’accord avait été négocié par le directeur de cabinet du ministre, un dénommé Frédéric VAN ROECKEGHEM devenu entre temps « patron » de la CNAM et interlocuteur n° 1 des médecins.

Entre temps, le président de la CNAM ayant changé, l’actuel ne se sent nullement « tenu » par la signature de son prédécesseur. Il y a là comme un parfum de reniement – voire de « forfaiture » – mais les promesses, comme le dit l’adage, « n’engagent que ceux qui les croient »… Les chirurgiens ayant fourvoyé leur cause dans une équipée ratée en Grande-Bretagne, le dossier de la réouverture partielle du secteur 2 apparaissait « tombé aux oubliettes »… jusqu’à ce que les centrales l’exhument à la dernière réunion des parties signataires le 19 juillet.

La réponse de M. VAN ROEKEGHEM souffre peu d’exégèse : _ 1) hors de question de rouvrir le secteur 2 à quiconque, le gouvernement ne le souhaite pas, non plus que les partenaires sociaux ; _ 2) OK sur le principe d’un secteur optionnel mais pour tous les anciens chefs de cliniques, de toutes les spécialités et pas seulement chirurgicales ; _ 3) la question du secteur optionnel est d’ailleurs posée pour tous les praticiens, ceux exerçant aujourd’hui en secteur 1 comme leurs confrères du secteur 2.

Cette prise de position ne surprend guère venant d’un homme manifestement traumatisé par la notion de « double secteur ». Pour comprendre sa démarche, il faut se souvenir que c’est lui – et lui seul – qui, dans la négociation conventionnelle de l’hiver dernier, a soutenu le principe (et les modalités) de l’ « option conventionnelle » ouverte aux actuels praticiens à honoraires libres. Contre un engagement quantitatif à pratiquer des tarifs opposables sur 30 % de leurs actes (consultations + actes techniques), la caisse participe aux cotisations sociales des praticiens à hauteur de cet engagement !

Bien sûr le « deal » obère largement la liberté théorique des honoraires mais il est pourtant apparu fiable à une frange de médecins tentés de « jouer le jeu » à l’instar de quelques syndicalistes dont on peut imaginer qu’ils l’ont aussi fait par « civisme conventionnel ». Mais il y a comme un mouvement… de curiosité pour l’instant. On observera d’ailleurs que la CNAM fait peu de publicité pour un dispositif dont elle ne sait vraiment… combien il finira par lui coûter. Nous ne saurions, dès lors, trop exhorter ceux de nos lecteurs en situation de le faire à pratiquer une simulation comptable ; elle sera essentiellement fonction du nombre actuel d’actes déjà pratiqués en tarif opposable (et, par conséquent, de la part relative de clientèle-CMU). Au-delà de cette option-là, c’est la philosophie de la démarche qui importe. Elle n’est finalement pas si éloignée de celle soutenue par les auteurs du Livre Blanc de la Cardiologie en l’an 2000 qui parlaient, eux, d’un secteur « d’excellence » (d’autres ayant avancé le terme de « secteur promotionnel »).

Sous cet intitulé, une possibilité de dépassement circonstanciel d’honoraires – plafonnés mais remboursés – sous condition d’un engagement dans ce qu’on ne qualifiait pas encore de « démarche qualité » mais qui y ressemblait fortement : EPP, réseau, « gestion du risque », etc. La proposition avait le mérite du pragmatisme : offrir aux meilleurs une possibilité de promotion (et une « respiration financière ») qui ne soit pas seulement « auto-accordée » comme dans le cas du secteur 2 ni ouverte exclusivement par la voie des « titres et diplômes ». En un mot, offrir une possibilité de sortie du carcan du tarif unique… sous condition de continuer à s’acquitter de sa responsabilité sociale. L’Umespe (spécialistes CSMF) défendait une formule voisine à l’enseigne de « l’espace de liberté » dont les clauses seraient négociées avec les mutuelles.

… Aujourd’hui semble arrivé le temps de la synthèse dont on voit mal qu’elle ne s’inscrirait pas dans la source d’inspiration de la réforme consistant à concentrer l’effort social sur ceux qui en sont le plus redevables : les pauvres (titulaires de la CMU + deux millions de Français) et les malades chroniques (sept millions de patients en ALD). Ceux-là seraient garantis d’une prise en charge à 100 %, les autres allant solvabiliser (ou non) leur demande auprès des complémentaires. Les mêmes médecins devant prendre en charge les deux populations sur le même pied.

On aura compris qu’il s’agit là d’une option politiquement « sensible ». Trop peut-être avant les échéances de 2007 ?

Ce qui, en tout état de cause, n’empêche nullement les plans sur la comète.

Jean-Pol Durand




Démographie médicale : un nouveau « Rapport BERLAND ». La chute des effectifs affectera surtout le secteur privé


Son rapport – dont Le Cardiologue a pu se procurer une version avant publication – donne au Pr BERLAND une nouvelle occasion de survoler toute la problématique de la démographie médicale et renoue avec des propositions explorées par son premier audit publié il y a trois ans. En les nuançant fortement. Là où, par exemple, le plaidoyer était manichéen en faveur d’une augmentation massive du numerus clausus – en 2002, il militait pour une remontée à 7-8000 étudiants/promotion (on est cette année à 6000) – il préconise aujourd’hui une déclinaison régionale, au moins au niveau de l’instruction des besoins. L’analyse « fine » est passée par-là, de même nature que celle qui avait inspiré les rédacteurs du Livre Blanc de la Cardiologie en l’an 2000. Plus que la décrue quantitative annoncée des effectifs médicaux – de l’ordre de 15% d’ici dix ans- ce sont les phénomènes qualitatifs qui devraient inquiéter : la féminisation évidemment mais aussi toute cette culture générationnelle qui caractérise les classes d’âge arrivant sur le marché de l’emploi. Le souci de qualité de vie y est prégnant, prenant même le pas sur la quête de revenus ; la charge de travail est mûrement pesée, jamais subie.

Dans ce contexte, les propositions de M. BERLAND sont à la fois marquées au coin du bon sens mais sans doute trop timides ; on en retiendra trois ici pour faire un début d’exégèse : – la régionalisation de la définition des besoins : là réside la grande nouveauté du nouveau rapport, en tout cas au niveau de l’analyse. L’auteur commence par observer que les inégalités de distribution géographique des médecins ont une tendance à se résorber spontanément… Un peu comme si « l’héliotropisme » portait la signature de la génération des années 60 et que ses cadets étaient plus pragmatiques en comblant les vides… Ce qui constitue une bonne nouvelle : la pyramide des âges en Limousin devient, du coup, plus avantageuse que celle de PACA… où les futures générations de personnes âgées ne bénéficieront pas de la même « offre médicale » que les vieux d’aujourd’hui… Message transmis aux futurs rentiers qui s’apprêtent à constituer les légions du papy boom ; – mais, pour l’avenir, M. BERLAND considère que le pilotage de la démographie médicale ne doit plus être abandonné à l’évolution spontanée et préconise une politique plus volontariste. Il émet donc le voeu que « les besoins » soient définis au niveau régional. C’est d’une grande nouveauté au plan administratif si l’on veut se souvenir que l’instrument de régulation du nombre d’internes, par région et par spécialité, est aujourd’hui… la réponse aux besoins en personnels de services hospitaliers. Très clairement, l’expert prend fait et cause pour une sorte de « filière » : on forme plus de médecins là où les besoins seront évalués par un consensus régional, puis arbitrés au plan national. Remarque de bon sens qui ne trouve ses limites que dans un phénomène parfaitement identifié : il sera difficile d’interdire les primo-installations dans des zones non prioritaires à des étudiants déjà dans le cursus… En d’autres termes, ce dispositif ne sera opérationnel que dans une dizaine d’années dans la meilleure hypothèse ; – la deuxième observation est liée à cette limite. Si le Gouvernement se refuse à interdire les primo-installations dans des zones « excédentaires », il faut donc se résoudre à jouer sur le registre des incitations. Le rapport ne manque pas d’idées sur le sujet. L’arsenal va du système de bourses à l’étudiant disposé à contractualiser son futur site d’exercice jusqu’aux dégrèvements fiscaux dans le cadre d’une installation dans un « désert » médical : il y en a déjà un certain nombre, recensés par la CNAM dans les campagnes reculées ou les banlieues déshéritées pour leur déficit en médecins généralistes. Le même travail reste à faire pour les spécialistes. Le rapport se contente d’évoquer – sans en retenir l’opportunitél’exemple québécois qui a pourtant fait la démonstration de son efficacité sur la base du libre choix offert au jeune installé d’une « surcote » des actes (+ 35 %) en région désignée contre une… décote (- 25 %) en région « interdite »… Prudent, M. BERLAND se contente de rapporter l’expérience sans prendre parti. Voilà bien un levier dont on imagine l’effet chez les carabins… ; – la troisième question esquivée par le rapport est celle des statuts d’exercice. Le projet de document que nous avons eu l’occasion de lire se contente d’observer que l’installation en libéral n’a plus « la cote » chez les jeunes médecins qui y préfèrent le confort relatif du salariat. Mais le constat n’a apparemment déprimé personne dans le groupe de travail qui entourait le Pr BERLAND. Le syndicat des jeunes généralistes a même fait insérer une clause prévoyant la possibilité du salariat dans les maisons médicales, que soutient par ailleurs le rapport. Incidemment, le document note – sans qu’on sache s’il s’en accommode – qu’il est plus facile de réguler les postes hospitaliers que les installations libérales. Pour être bienvenu, le couplet sur les réseaux villehôpital ou les cabinets de groupe reste assez formel mais manque singulièrement de conviction. Les timides avancées sur la reconnaissance des cabinets secondaires, du statut de « collaborateur » ou de la possibilité de cumuler une retraite avec une activité secondaire libérale, ne doivent pas faire illusion : le nouveau rapport-BERLAND manque singulièrement de souffle à dessiner l’avenir de la pratique libérale.

Autant que la Convention ou la CCAM, c’est sans doute le thème de la démographie professionnelle qui décide de l’avenir de la médecine libérale.

Jean-Pol Durand




La bataille du remboursement des dépassements tarifaires

n n’évoquera ici que pour mémoire le succès – car c’est ainsi qu’il convient d’en parler désormais – du choix d’un médecin traitant par le patient : sept millions d’assurés du régime général (et sans doute pas loin de huit au moment où ce numéro du Cardiologue parviendra à ses abonnés) ont renvoyé le formulaire à leur Caisse. Le cap des dix millions fin juin apparaît largement accessible d’autant qu’on ne dispose à ce jour que des seules statistiques du régime général, pas de celles des régimes particuliers (fonctionnaires, etc.) ou des autres caisses (MSA, etc.). La bataille politique autour du médecin traitant s’est gagnée au printemps dans le cabinet du médecin généraliste et tout le reste relève désormais de l’histoire ancienne. Ã la fois le recours en Conseil d’État de quelques organisations de généralistes ou de spécialistes – une annulation interviendrait en tout état de cause trop tardivement pour peser sur les habitudes prises par les patients – et aussi les gesticulations médiatiques du groupe UDF de l’Assemblée d’abord déterminé à… rompre des lances avec Philippe DOUSTE-BLAZY, coupable d’avoir déserté ses rangs.

Mais un succès médiatique peut aussi bien cacher un échec économique. Ã quoi servira ce « parcours de soins » s’il n’est pas balisé, comme la loi l’avait prévu, par un moindre remboursement de l’accès direct au spécialiste ? Si la question est aujourd’hui explicitement posée, c’est que l’application de la loi s’avère délicate à l’épreuve de la réalité du terrain. Résumé des faits précédents : -# sur le principe du parcours de soins, et de la pénalité financière due par ceux qui ne s’y astreignent pas, tout le monde est peu ou prou d’accord. Rappelons que cet accès direct est censé être pénalisé à deux niveaux (ce qu’on appelle « double peine » : _ a) moindre remboursement de l’acte par l’Assurance Maladie, _ b) plafonnement du remboursement du dépassement autorisé (DA) par les complémentaires ; -# le premier point dépend du directeur de l’UNCAM, M. VAN ROEKEGHEM, le second concerne le Gouvernement dont on attend un décret d’application. La majorité des couvertures complémentaires sont en effet assurées dans le cadre de contrats de groupes, négociés par les entreprises. Ã des conditions fiscales et sociales avantageuses désormais suspendues aux arbitrages gouvernementaux : ne pourront à l’avenir continuer d’y prétendre que les seuls contrats « responsables », c’est-à-dire obéissant à un cahier des charges précisant le plafond de remboursement ; -# les trois acteurs du secteur des complémentaires ont adopté sur le sujet des positions radicalement différentes : les mutuelles « traditionnelles » sont – par principe – hostiles à tout remboursement dans le cas des dépassements autorisés au secteur 1 comme elles le sont, idéologiquement, aux dépassements du secteur 2. Les assureurs privés n’ont aucun état d’âme, leur seule préoccupation étant de satisfaire une éventuelle demande. Enfin, les institutions de prévoyance – minoritaires mais non marginales sur le « créneau » – ont adopté une attitude médiane en suggérant un remboursement possible à 50 %… ; -# cette cacophonie est de nature à faire fuir le Gouvernement, peu porté à arbitrer un différend que, comme pour le secteur 2, le marché peut résoudre « spontanément ». Mais cette stratégie d’évitement, aisément compréhensible le temps de la campagne électorale référendaire, ne peut perdurer longtemps… sauf à compromettre le succès économique du parcours de soins. Si un seul acteur prend l’initiative de tout rembourser – quitte à inventer un système de « sur-complémentaire » non éligible aux déductions fiscales – c’est tout le secteur, concurrence oblige, qui devra s’aligner… ; -# avec pour conséquence de solvabiliser les dépassements hors-parcours et de réduire à néant les efforts de responsabilisation du consommateur de soins.

Les médecins ne peuvent évidemment se désintéresser de ce dossier : eux ont intérêt à voir les complémentaires supporter les « DA » comme des honoraires libres.

L’assurance maladie également dans la mesure où ces dépenses ne grèvent plus ses propres comptes. Il n’est guère que le Gouvernement – de Jean-Pierre RAFFARIN ou de son successeur – qui ne voudra pas s’exposer à un nouveau procès de favoriser la médecine « à deux vitesses ». Ce qui n’est pas plus fondé que par le passé mais c’est le genre de querelle dont un gouvernement affairé par ailleurs est naturellement tenté de faire l’économie : la solution retenue sera donc la moins coûteuse au plan politique ; esprits imaginatifs, ne pas s’abstenir…

Jean-Pol Durand

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Médecin traitant :
les spécialistes « enrôlent » leur famille

La CNAM a procédé à une intéressante « photographie » des choix de 5,7 millions de formulaires de choix de médecin traitant qui lui étaient parvenus à la mi-avril. Vingt cinq mille deux cent sept seulement avaient fait le choix d’un médecin spécialiste… Sachant que 10000 spécialistes seulement ont consenti à assumer ce rôle pour un effectif total de 60000 spécialistes ! Au total, les spécialistes n’auraient consenti à jouer le rôle de médecin traitant que pour 2,5 patients en moyenne… Il y a d’ailleurs tout lieu de penser qu’il s’agit là du médecin lui-même et de sa famille proche… Pronostic à valider avec la publication des chiffres définitifs du 30 juin, terme (théorique) de la période de choix.|




Crise démographique : les trois contraintes qui grèvent l’avenir de la cardiologie libérale

La situation démographique de la cardiologie n’a certes pas le caractère alarmiste de certaines autres spécialités mais les contraintes spécifiques pesant sur la discipline peuvent alimenter quelques craintes : _ – la féminisation tardive : à ce jour, la cardiologie est l’une des spécialités les moins féminisées qui soit, avec 16 % seulement d’effectifs féminins ; toutefois, les consoeurs sont majoritaires (56 %) chez les moins de 30 ans, laissant augurer d’un phénomène de réduction de l’offre similaire à celui déjà observé dans d’autres disciplines : alors qu’une femme-cardiologue de 50 ans travaille exactement comme un confrère du même âge, ce n’est plus le cas chez les trentenaires, où le mi-temps est une règle souvent observée. Si les jeunes consoeurs conservent cette pratique, l’offre de soins cardiologiques va, mécaniquement, se réduire ; _ – le moindre tropisme pour l’exercice libéral. Le groupe de travail de la spécialité a fait valoir aux experts de l’Observatoire que la carrière libérale ne suscitait plus guère de vocations. Et même plus du tout s’agissant d’un exercice isolé en ville (aucun cabinet de ce genre ne trouve plus de successeur) ; ou fort modestement en cabinet de groupe urbain. L’un des problèmes, pointés par le groupe de travail, est que les internes « n’ont plus de contact avec la pratique libérale alors que les générations précédentes la connaissaient par les stages ou les remplacements ». Aujourd’hui, le jeune cardiologue a d’autant plus tendance à privilégier la carrière hospitalière que l’évolution de la discipline l’y porte (activité interventionnelle à + 10 % par an), le nombre de postes disponibles (15 % de postes non pourvus en établissements publics) et… l’attractivité financière de la fonction ; _ – les contraintes des gardes, en particulier en unités de soins intensifs, sont mieux prises en compte en secteur public (les exigences de repos compensateur imposent des équipes de 6 à 7 cardiologues pour être « viables ») qu’en secteur privé. Selon l’estimation du groupe de travail, le besoin de compétences dans ce seul « créneau » d’activité atteindrait 500 emplois de cardiologues.

Au final, les perspectives portent donc peu à l’optimisme s’agissant des conditions de travail, en ville ou en établissement, tout gain de productivité obtenu sur un secteur se traduisant péjorativement dans l’autre… Ã en croire les représentants de la spécialité, les listes d’attente qu’on déplorait il y a peu de temps encore en cardiologie interventionnelle seraient aujourd’hui résorbées… mais la durée d’obtention d’un rendez- vous en cabinet de ville s’est simultanément allongée. Les nouveaux gisements de productivité sont déjà identifiés : ils ont nom redistribution de l’activité, transfert de tâches… Autant de notions identifiées sous le terme générique de « réseau ». Celui-là même que l’administration a retenu pour financer le système des gardes en USIC.

Les gardes en USIC sont désormais rémunérées 228,68 €

On avait beau l’attendre, la lecture de la circulaire que le directeur de la CNAM, M. Frédéric VAN ROEKEGHEM, vient d’adresser à ses Caisses recèle un authentique motif de satisfaction : elle organise ni plus ni moins que la rémunération des gardes des cardiologues en Unité de soins intensifs. 228,68 € – soit 1.500 de nos ex- Francs – par période de 12 heures, la nuit ou le week-end, voilà de quoi remobiliser les troupes !

Alors que le très médiatique Dr Patrick PELLOUX profitait de la trêve pascale pour ressusciter la guerre public/privé autour des urgences, une autre hache de guerre était enterrée… loin des projecteurs de l’actualité. Les gardes en USIC suffisaient à faire, jusqu’à aujourd’hui, la différence de qualité de vie entre le statut hospitalier public et la pratique privée. Repos de sécurité compensatoire d’un côté, et… rien de l’autre.

Deux événements consécutifs ont contribué à pallier cette injustice : – la menace de grève des chirurgiens de l’été passé d’une part, qui vit les intéressés revendiquer la juste indemnisation de leurs astreintes… ; – la Convention médicale signée le 12 janvier qui voyait les négociateurs exiger – et obtenir de leurs interlocuteurs – satisfaction de la revendication des chirurgiens et de toutes les autres disciplines également mobilisées par les urgences.

…Dont les cardiologues. Un mot sur le prix de 228,68 €par période de 12 heures (nuit + week-end) qui est exigible quelle que soit l’activité de la garde pourvu qu’elle ait été pratiquée en USIC sous contrat avec une ARH. Cette disposition fait l’objet de l’article 8-8 de la Convention. Les honoraires perçus le sont donc en sus de cette indemnisation.

En revanche, son mode de perception est tout à fait original et relève d’une organisation collective que les pouvoirs publics appellent ici « réseau » de professionnels. Au terme de la circulaire VAN ROKEGHEM, il appartient donc aux médecins de l’Unité de soins de passer contrat avec l’URCAM (Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie) ; normalement celle-ci devrait en prendre l’initiative mais rien n’empêche non plus de prendre l’initiative du contact. Les Unions de médecins, sollicitées pour avis sur le texte du contrat, peuvent aussi constituer un intermédiaire pertinent.

Chaque équipe d’USIC désignera donc un mandataire, représentant ses pairs pour signer un contrat avec le directeur de l’URCAM, texte devant être assorti d’un « référentiel » de pratique, fondé à la fois sur des éléments juridiques et scientifiques. Les contrats « remonteront » à Paris pour approbation dans un délai d’un mois et demi, avant de redescendre à l’échelon des CPAM désignées comme organismes payeurs.

C’est aussi au cardiologue-mandataire qu’incombera d’établir chaque mois un tableau de gardes, lequel devra être co-signé par le président de la CME, le paiement intervenant sur un récapitulatif individuel, évidemment signé par l’intéressé. Normalement, les Caisses sont engagées à en assurer le paiement sous 15 jours à compter de l’envoi de l’ensemble des pièces.

La profession – dont le Syndicat – considère que cette disposition est rétro-active depuis le 1er décembre. La circulaire VAN ROEKEGHEM considère, elle, comme un préalable la signature du contrat collectif cardiologues/URCAM. Quoi qu’il en soit, l’important reste que cette disposition ait fini d’être actée simultanément à la mise en oeuvre de la CCAM. Avec la rémunération du C2 aux titulaires du CES, il s’agit assurément d’une des meilleures nouvelles du début 2005.

Jean-Pol Durand




En marge de l’AG du Syndicat, l’examen de passage de Frédéric Van Roekeghem devant les cardiologues

C’est, à écouter le nouveau directeur de l’UNCAM, sous cette double perspective qu’il convient de lire le «premier point de la nouvelle convention : l’organisation du parcours de soins, sans l’enfermer dans une filière mais en l’organisant dans un système de réseau ». Le deuxième point-clef de la convention réside dans la maîtrise médicalisée, seule issue pour assurer la « rémunération correcte » des professionnels simultanément à l’objectif d’optimisation de la dépense.

C’est également dans ce double cadre que M. VAN ROEKEGHEM tenait à replacer la mise en oeuvre de la CCAM, simultanément à la convention. Au moment de conclure son propos liminaire – et en appelant au jeu des questions-réponses – M. VAN ROEKEGHEM appelait les cardiologues à jouer le rôle de pédagogues de la réforme auprès de leurs patients.

Inaugurant cet échange, Christian AVIÉRINOS relativisait les augmentations d’honoraires consenties aux spécialistes – lesquelles devraient être mesurées à l’aune de dix années de blocage – et abordait frontalement le sort de la cardiologie interventionnelle dans le cadre de la CCAM. Sur ce point, M. VAN ROEKEGHEM se montrait rassurant en écartant toute menace d’un « Grand soir » des tarifications des actes techniques au profit – solution retenue depuis – d’une prudence de Sioux : pas de décote d’un côté et première étape de convergence sur les actes cibles de l’autre. L’insistance de l’orateur à souligner les vertus d’une « période d’observation » montre assez bien son souhait de n’être pas à l’origine d’une reconfiguration du tissu professionnel au profit… des seuls actes et activités devenus les plus financièrement intéressants.

à Thierry DENOLLE qui s’alarmait de la complexité du mécanisme d’accompagnement de la CCAM, le directeur de l’UNCAM précisait que cette complexité devait autant à la CCAM qu’au déploiement opérationnel de la T2A dans les cliniques. Conjuguées, les deux réformes cumulent leurs effets secondaires, pour « une période de turbulences » que l’orateur pronostique de deux mois environ. à l’entendre, la problématique et sa réponse sont surtout « de nature informatique ».

Le Dr Jean-Pierre HUBERMAN ayant ensuite évoqué la question des remboursements des dépassements – légalement « encadrés » par un amendement sénatorial – ce qui constitue « un motif d’inquiétude pour la FMF », M. VAN ROEKEGHEM explique que le cahier des charges définissant les conditions dans lesquelles les complémentaires pourront à la fois bénéficier des avantages fiscaux et sociaux liés aux « contrats responsables » et rembourser les dépassements… n’était pas connu fin janvier au moment de ce débat : il ne l’était pas encore un mois plus tard, au moment de mettre ce numéro sous presse.

Mais la précision de M. VAN ROEKEGHEM garde sa pertinence lorsqu’il expliquait que l’amendement LECLERC qui « avait mis le feu aux poudres » ne parlait que de remboursement des « dépassements », ce qui ne concernerait donc que le secteur 1, les honoraires du secteur 2 étant, par nature juridique, des honoraires « différents ».

Non encore tranchée aujourd’hui est la question des taux de remboursement, par la Sécurité sociale cette fois, des honoraires pour des actes pratiqués « hors parcours » de soins. Ã ce propos, Christian AVIÉRINOS eut l’occasion de repréciser l’hostilité du SNMSCV au principe de la « double peine » pour les patients : moindre remboursement par la Sécu et interdiction des remboursements par les complémentaires.

Jean-François THÉBAUT avait une pleine brassée de questions à poser à M. VAN ROEKEGHEM : sur les conditions d’accès des cardiologues au C2, sur l’accès direct des médecins à un terminal « FSE en ligne », sur l’accès aux données du SNIRAM (répertoire inter-régimes). La première question laissait son interlocuteur sans réponse, les autres faisant l’objet d’une déclaration globale selon laquelle l’assurance maladie s’apprêterait à « reprendre progressivement tout le dossier des relations informatiques entre les Caisses et les professionnels dans la perspective de l’accès au DMP et de la mise en place de l’IRDES, institut spécialisé dans l’exploitation des données de santé ».

Au Dr Mikaël RAPHAËL qui s’était ému des conséquences d’un éventuel échec de la maîtrise médicalisée dans un contexte de demande de soins inflationniste et du sort de la retraite conventionnelle des médecins (ASV, Ndlr), M. VAN ROEKEGHEM faisait valoir que son institution était naturellement attentive à l’évolution des besoins de santé. Ce qui le pousse à exhorter tous ses hôtes à explorer les gains de productivité à leur portée ; concernant les médecins il en voit beaucoup dans l’informatisation globale du système de santé autour du DMP et des logiciels de gestion. Concernant l’ASV, il ne cache pas que « le régime est déséquilibré parce qu’il donne trop de droits pour le niveau de recettes actuellement acquittées ». L’heure lui paraît désormais venue de « mettre les choses à plat » sur la base des conclusions de la mission récemment diligentée par l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) sur le sujet. Sur le risque de dérive incontrôlée des dépenses, il ne cache pas « avoir pris un risque assumé » avec les syndicats signataires, celui de « crédibiliser » la maîtrise médicalisée à l’horizon 2006.

Alain COURTAULT posait à son tour une double question, relative à l’exercice en UPATOU d’une part, à l’éventualité de prise en charge des actes de prévention d’autre part. Ce qui lui valait la double réponse suivante : – concernant les UPATOU, le cap est clairement mis sur une valorisation progressive des astreintes, cohérente avec ce qui se développe à l’hôpital public (ce qui suffit à expliquer l’extrême mobilisation de l’État sur le sujet) ; – concernant enfin la prise en charge des actes de prévention, l’orateur a annoncé – pour le début du « deuxième trimestre de 2005 – des décisions importantes en matière de « gestion du risque » en application de la loi de santé publique… ce qu’il laisserait augurer des dispositions novatrices « simultanément à la mise en place des groupements régionaux de santé publique ».

Le Dr Jean-Louis NEIMANN ayant posé l’ultime question du télescopage de deux réformes fondamentales – CCAM et T2A – s’entendait répondre que la CNAM était à l’époque attelée à la rédaction (publication réalisée depuis cette date) d’un « référentiel » associant libellé + codage des actes CCAM à un tarif conventionnel.

Jean-Pol Durand




La nouvelle Convention est signée ! (La grille d’honoraires applicable au 1er juillet)

Passés les ultimes soubresauts des opposants – singulière coalition de généralistes orphelins du statut de référent et de spécialistes qui avaient honnêtement cru à la possible réouverture du secteur 2 – la Convention va donc se mettre en place sous quelques jours. Ã la différence des textes précédents, un mois sépare maintenant la signature officielle du texte par ceux qui l’ont négocié – en l’occurrence CSMF, SML et syndicat Alliance – avec les caisses fédérées par l’UNCAM ; il s’agit de ménager les possibilités de recours à portée de l’opposition (voué à l’échec dans le cas d’espèce, les deux syndicats non-signataires étant l’un et l’autre minoritaires). Les nouveaux tarifs s’appliqueront pour certains d’entre eux à compter du 1er mars prochain et, pour les cardiologues, au 1er juillet prochain.

Autant le dire d’emblée : la nouvelle tarification s’avère un vrai « casse-tête ». Même si les négociateurs nous expliquent à l’envi qu’il s’agit d’une amorce de cette « hiérarchisation » des consultations promise par la future CCAM clinique, il convient de s’armer d’un solide esprit de déduction pour en pénétrer touts les arcanes… et se souvenir toujours – c’est la grande nouveauté de cette convention – qu’elle distingue désormais deux types de tarification, selon qu’il s’agit d’un acte pratiqué, ou non, dans le cadre d’un parcours de « soins coordonnés », c’est-à-dire piloté par le médecin traitant du malade.

Dans le cadre du parcours de soins, qu’advient-il des anciens actes ? – La CS est portée à 25 € (en fait 23 + 2). – La CSC est augmentée de 2,27 €, histoire de renouer avec un chiffre rond et de porter la valeur de l’acte à 48 €. Il paraît – et on veut bien croire Yves DECALF, seul cardiologue à participer aux négociations en tant que vice-président de la CSMF – que la chose ne fut pas facile compte tenu que cet acte s’inscrivait antérieurement dans une logique…, déjà, de coordination.

Simultanément, sont modifiés deux actes, également accessibles dans le cadre du « parcours de soins » : – le C2 + K6,5 (52,48 €) dit « de cardiologue consultant » jadis réservé aux anciens internes et désormais étendu à tous les anciens CES ; – le CS + K6,5, dit « de cardiologue correspondant » à 39, 48 €et qui se décompose comme suit CS (nouveau) = 25 €+ MCS (majoration de coordination) = 2 € + K6,5 = 12,48.

La véritable difficulté consistera à distinguer la CSC revalorisée, à 48€, du nouvel acte de « cardiologue correspondant » à 39,48 €… Le syndicat devrait livrer dans les toutes prochaines semaines, et en tout cas avant l’échéance du 1er mars, les règles « opposables »… pour qui veut s’éviter les foudres du contentieux de la Sécu. Le Dr THÉBAUT (voir entretien dans le Numéro 278) en livre une exégèse, sans doute puisée aux meilleures sources.

L’acte de « cardiologue correspondant » est également accessible à ceux des confrères du secteur 2 selon deux modalités : – soit ce dernier ne change rien à son statut, continue de tarifer comme par le passé (attention, tarif opposable dans le cas de la CMU) et son malade est plus ou moins bien remboursé (selon le niveau contractuel prévu par sa protection complémentaire) ; – soit il opte pour l’option dite « de coordination » et son dépassement d’honoraires est plafonné (à 15 % sur les actes techniques, avec des consultations à tarifs opposables). En contrepartie, les Caisses paieront, à proportion, une partie de ses cotisations sociales… _ Les modalités pratiques de cette option ne sont pas encore parfaitement connues au jour de mettre ce numéro sous presse, il est vraisemblable que les intéressés recevront des Caisses une proposition écrite et détaillée. Le syndicat ne peut donner de consigne ni de conseil en la matière, chaque situation étant par nature singulière. L’avantage de cette option dépend de la situation du cardiologue…

Enfin, cette convention introduit un nouveau dispositif pour les patients se présentant « hors parcours de soins », c’est-à-dire sans aucune référence du médecin traitant. Évidemment pas de majoration de coordination dans le cas d’espèce mais possibilité de dépasser dans le cadre d’un droit autorisé : – comme par le passé en secteur 2 ; – selon ce que l’on appelle déjà « DA » (dépassement autorisé/plafonné) en secteur 1, de 17,5 % sur… les actes cliniques et techniques. En accès direct, peuvent donc être facturés une CS + K6,5 + 17,5 %, soit 44,04 € sans contrainte de « non-revoyure », ou CSC + 17,5 %, soit 57 € (arrondi à l’euro supérieur), en respectant les conditions de la Nomenclature pour cet acte.

Les choses se compliquent encore d’une dimension nouvelle, d’ordre législatif et réglementaire. Un amendement, nuitamment introduit dans la loi de finances rectificative lors de son passage au Sénat, dispose que les Mutuelles et autres assureurs complémentaires ne seront pas forcément autorisés à rembourser tous ces nouveaux dépassements. Dame, on comprend les pouvoirs publics et les caisses qui expliquent que l’usine à gaz n’a qu’un objectif : privilégier le parcours de soins. Si les assureurs et les mutuelles se mettent à le rembourser en totalité, le ticket modérateur laissé au patient perd sa fonction… et ne modère plus rien. D’un autre côté, interdire à un assureur de rembourser ce qu’il entend rembourser apparaît douteux au plan du Droit. L’affaire déjà fait grand bruit dans le Landerneau politique et syndical et n’en est sans doute qu’à ses prémisses ; mais il s’agit potentiellement d’une vraie bombe si la même jurisprudence devait être étendue aux dépassements du secteur 2.

Ce n’est pas la première fois que les négociateurs s’avisent en route qu’il est décidément « bien compliqué de faire simple », ce qui provoque l’ironie d’Élisabeth POUCHELON, mais comme le dit aussi Jean-François THÉBAUT « Cette convention n’est qu’un début, pas une fin en soi… ».

Si l’on ajoute que cette réforme doit se mettre en place au 1er mars, simultanément à la CCAM technique et au codage des actes, on aura compris qu’il faudra bien… un numéro spécial du cardiologue pour faire un point exhaustif. Ã bientôt, donc !(gallery)




Les cardiologues au nombre des « perdants » du parcours de soins

La CNAM a eu quelque peine à élaborer une méthode d’observation économique présentable aux délégations de médecins qu’elle retrouvait le 11 janvier dernier dans le cadre du cycle actuel de négociations. Du moins l’a-t-elle conçue en toute transparence et en communiquant ses doutes. Pour savoir qui étaient « gagnants ou perdants » des deux réformes de 2005 – la CCAM et le parcours de soins – elle a donc classé les spécialités entre celles qui ont pris de plein fouet les deux réformes : les spécialités exerçant la majorité de leur pratique en clinique. C’est le cas de la chirurgie ou de l’anesthésie, mais aussi de la gastro-entérologie, de la néphrologie… Celles qui ont un exercice où il est possible de distinguer assez précisément l’activité de clinique de celle du cabinet : gynécologie-obstétrique, opthtalmologie, ORL ; et enfin celles majoritairement exercées en cabinet de ville. On retrouve dans cette classification la médecine générale, la dermatologie, la rhumatologie… et la cardiologie.

Compte-tenu des disparités de liquidation des prestations des uns et des autres – ainsi n’arrive-t-on pas, à ce stade, à comparer efficacement les cardiologues et les gastro-entérologues – du moins peut-on le faire à l’intérieur des classifications de la CNAM. Et la surprise est amère pour les cardiologues qui voient leur masse d’honoraires « globaux » chuter de – 1,4 %, immédiatement derrière les dermatologues (- 3,7 %) et les rhumatologues (- 2,3 %).

Toutes données considérées en masses globales.

Et c’est là qu’intervient l’incidence démographique. Dermato et rhumato sont en décrue démographique quand la spécialité cardiologique était encore en croissance, modeste, de + 0,8 % en 2005.

Plus de monde à se partager un gâteau en diminution et l’effet est mécanique : _ – 2,2 % de baisse d’honoraires par cardiologue!

Comme souvent les praticiens du secteur 2 s’en tirent (un peu) mieux à – 2% ce qui donne à penser – simple hypothèse en l’état des connaissances statistiques du moment – que le phénomène serait plutôt imputable à la baisse des volumes, donc du nombre d’actes. En l’occurrence au parcours de soins plutôt qu’à la CCAM. Cela prouve aussi que l’usage du C2 ou du DA qui était sensé pallier toute perte d’activité n’a pas été exploité durant l’exercice.

Les gagnants se recensent dans les rangs des généralistes (+ 4,5 %)… Ce qui donne à penser qu’ils auraient récupéré une partie de la clientèle qui a déserté les cabinets de cardiologues jadis consultés « spontanément », dans ceux des pédiatres (à + 4,4 %, mais il convient de tenir compte pour expliquer ce chiffre, des augmentations tarifaires spécifiques qu’ils ont connues) et enfin les psychiatres (+ 2,1 %) qu’on ne s’attendait pas à retrouver dans les gagnants non plus que les pneumologues (+ 1,4 %).

Encore une fois, il ne s’agit que de moyennes, pour l’heure issues de statistiques 2005 incomplètes (mais néanmoins significatives), mais elles suffisent à inscrire la cardiologie dans les perdants de la réforme.

La profession, elle, sait bien qu’à l’échelon individuel, surtout dans les zones fortement médicalisées, la baisse d’activité peut dépasser 15 %. Par ailleurs, le syndicat conteste les chiffres des caisses, car sa propre enquête fait état d’une perte d’activité comprise entre 5 et 10 %.

Et l’irruption du forfait de 18 € en 2006 ne manquera pas d’aggraver encore la situation.

Jean-Pol Durand




Négociations conventionnelles : les raisons de la crispation

Cette course de lenteur finit par faire sortir de leurs gonds ses plus fidèles alliés. Les syndicats médicaux signataires ont, eux, un besoin impératif d’engranger les dividendes de leur signature avant de se présenter aux urnes, en mai prochain, pour les élections des administrateurs d’URML. La logique voudrait donc que ce psycho- drame se termine au plus tôt sur des engagements d’augmentations d’honoraires programmés courant mars.

Mais la logique électorale des uns ne croise pas obligatoirement la logique comptable des autres. Et si les postures se raidissent, des deux côtés de la table, ce n’est pas seulement du théâtre. Il est indéniable que se joue en ce début d’année la crédibilité de la politique conventionnelle.

1 – D’abord, il y a cette histoire d’engagements financiers. Les syndicats signa- taires avaient embarqué la communauté médicale dans le dispositif de la «maîtrise médicalisée»; 980 millions d’économies à produire, dont l’essentiel est bien là, pas précisément où elles étaient attendues, mais enfin «le compte y est»… Ã quelques jours près, et compte tenu du fait qu’aucun effort n’a été simultanément engagé à l’hôpital, à l’origine de 20% des prescriptions de ville, médicaments, IJ, ambulance… Deux petites augmentations auraient dû mécaniquement tomber à l’anniversaire de la signature conventionnelle : 1€ sur la MSC (majoration de soins coordonnés) et 3€pour les enfants de 2 à 6 ans. Transitoirement retardées donc, pour cause de différence comptable mineure, en regard des enjeux. Il y a là une question de principe sur laquelle Michel Chassang ne peut se permettre de transiger sauf à se faire accuser de se faire piéger dans une mécanique purement comptable.

2 – Il y a ensuite le zèle mis par les caisses à harceler les médecins à tout propos: les généralistes qui ont ouvert leurs portes aux DAM – les « VM » de la Caisse – doivent maintenant prendre au téléphone les médecins-conseils venus leur parler, qui des statines, qui des benzodiazépines… Les spécialistes, de leur côté, n’en peuvent plus des retours de FSE (ou formulaires papier renvoyés directement au patient) pour des soi-disant erreurs de codage/cotation. Les dits documents sont refoulés par l’informatique sans qu’un interlocuteur soit tou- jours en mesure d’en livrer l’explication au téléphone. Et puis, il y a l’insupportable problème des majorations refusées à l’intérieur du parcours «apparent», à tel ou tel malade qui a «oublié» de s’inscrire chez le médecin traitant. Quand il s’agit d’un malade en CMU, donc en tiers-payant complet, le médecin préfère généralement ne pas s’em- barrasser de paperasserie fastidieuse et renonce à toute velléité de récupérer la totalité de son dû… Cumulées, ces tracasseries tissent un climat malsain qui peut prendre une dimension carrément conflictuelle, comme dans la Caisse de Cergy où une directrice intérimaire avait décidé d’appliquer des pénalités sur les prescriptions de médicaments selon que le malade était ou non dans le parcours. Certains confédérés – qui s’estiment légitimement copropriétaires de l’idée du parcours – en viennent à parler de «dévoiement» par les Caisses qui n’auraient en tête qu’une idée de filière.

3 – Les délégations médicales – CSMF, SML, UCCSF – sont d’autant plus fondées à hausser le ton que les élections aux URML vont se transformer en «référendum pour ou contre la Convention» et qu’elles apprécieraient que les caisses ne jouent pas le jeu de leurs adver- saires. Il leur faut donc à la fois engranger quelques augmentations et aussi ramener le dialogue conventionnel sur le terrain de la maîtrise médicalisée. Ainsi ont-elles fini par conclure, au terme d’un laborieux périple, passant à trois reprises devant «les Sages» de la Haute-Autorité de Santé, un Accord de Bon Usage des anti-agrégants plaquettaires. Sa complexité nous oblige ànel’analyser que dans le prochain numéro.

Restera donc, le 25 janvier, à finaliser le programme 2006, à le doter d’objectifs, à négocier/contractualiser les moyens… C’est à l’aune de cette production-là que les électeurs jugeront aussi de la capacité des signataires à défendre la place des médecins dans le grand concert de la maîtrise.




Normes de sécurité dans le cabinet médical (Janvier 2006)

Prévention des incendies

Le cabinet médical est considéré comme un lieu public, mais ne nécessite pas de visites périodiques de contrôle des normes de sécurité.

Lorsqu’une demande de permis de construire est faite, un dossier doit être soumis auprès de la Préfecture qui vérifie les normes applicables.

Aménagement des bâtiments et locaux

Le cabinet médical doit être conçu et réalisé de manière à permettre en cas de sinistre à évacuer rapidement personnel et patients dans des conditions de sécurité maximales, mais également l’accès de l’extérieur et l’intervention des services de secours et de lutte contre l’incendie (art. R.235-4 c. trav.).

Concernant les extincteurs, il faut au moins un extincteur portatif à eau de six litres au minimum pour une surface de 200 m2 avec un minimum d’un appareil par niveau et un extincteur à CO2 en cas de risque particulier (sous un tableau électrique, par exemple).

Rédiger des consignes d’urgences

Les consignes d’urgence rappellent la conduite à tenir en cas d’incidents : numéros d’appel d’urgence (15 ou 18), localisation des trousses ou du local de premier secours, transport et évacuation des blessés.

Elles doivent être regroupées dans un endroit précis, bien signalées et aisément accessibles, notamment aux secouristes (arrêté du 12 janvier 1984).

Matériel de secours

Matériel de premiers secours

Les lieux de travail doivent être équipés d’un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessibles.

Ce matériel doit être signalé par panneaux et la liste du matériel nécessaire est établie, après avis du médecin de travail en fonction des risques de l’entreprise (art. R.241- 40 c. trav. ; arrêté du 12 janvier 1984).

Dispositif d’appel des secours

L’employeur doit afficher dans le cabinet médical l’adresse et le numéro d’appel : -* du médecin du travail ou du service médical du travail compétent pour l’établissement ; -* des services de secours d’urgence ; -* de l’inspection du travail compétente et le nom de l’inspecteur compétent (art. L620-5).

Afin de tenir comptes des compléments locaux de réglementation, il est conseillé de contacter la Préfecture de Police du département, de même que le service de renseignements de l’Etat-Major des pompiers.




Gestion du cabinet : le point au 1er janvier 2006

Salaires du personnel des cabinets médicaux

La grille des salaires actuellement en vigueur est celle de l’avenant n° 42 du 14 janvier 2005 parue au Journal Officiel du 7 juillet 2005.

Mais attention, les premiers coefficients se trouvant en dessous du SMIC depuis la revalorisation du 1er juillet 2005, c’est le SMIC qui s’applique. -* Smic taux horaire : 8,03 €. -* Smic 169 heures (avec majoration de 10 % pour les 36e et 39e heures hebdomadaires): 1370,99 €. -* Smic 151,67 heures : 1217,88 €.

Fêtes de fin d’année : deux jours à récupérer

Noël et le 1er janvier sont tombés cette année des dimanches.

Ils pourront être récupérés par le personnel des cabinets médicaux pour qui le dimanche est le jour de repos habituel, c’est-à-dire par les salariés travaillant à temps complet tous les jours ouvrables de la semaine (du lundi au samedi inclus) et pour les salariés embauchés à temps partiel.

Plafond de la Sécu 2006

Le plafond mensuel de la sécurité sociale est majoré de 2,9% et ainsi porté de 2516€ à 2589€ pour les rémunérations ou les gains versés à compter du 1er janvier 2006.

Cotisations et contributions : les changements à noter

Cotisation de retraite complémentaire AGIRC – Au 1er janvier 2006, le taux global de la cotisation AGIRC de 20 % sera porté à 20,30 % répartit comme suit en tranche B : -* 7,70 % pour le salarié (au lieu de 7,50 %) ; -* 12,60 % pour l’employeur (au lieu de 12,50%).

Cotisation vieillesse – Pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2006, le taux salarial des cotisations d’assurance vieillesse plafonnées est fixé à 6,65% (au lieu de 6,55%) et le taux patronal à 8,30% (au lieu de 8,20%).

Les taux de cotisations d’assurance vieillesse déplafonnées demeurent inchangés.

Cotisation accidents du travail – La cotisation accidents du travail est fixée à 1,30% dans les cabinets médicaux, y compris dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle.

Forfait APEC – Le forfait APEC à prélever sur la paye de chaque cadre présent au 31 mars 2006 est de 18,64€, dont 11,18€ à la charge de l’employeur et 7,46€ à la charge du salarié.

La cotisation assise sur la tranche B du salaire reste inchangée à 0,06%.

Fiscalité des indemnités de rupture du contrat de travail

Licenciement : les indemnités de licenciement, versées en dehors d’un plan de sauvegarde de l’emploi, seront désormais exonérées dans la limite du plus élevé des trois montants suivants (sans pouvoir excéder six fois le montant du plafond annuel de la sécurité sociale) : _ a) montant prévu par la convention collective de branche, _ b) deux fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l’année civile précédant la rupture ; _ c) 50 % du montant de l’indemnité.

En revanche, le montant de l’indemnité légale ou conventionnelle sera exonérée en totalité, même lorsqu’il excède six fois le plafond annuel de sécurité sociale.

Retraite : les indemnités de mise à la retraite seront désormais exonérées à hauteur du plus élevé des trois montants suivants (sans pouvoir excéder cinq fois le montant du plafond annuel de la sécurité sociale : _ a) montant prévu par la convention collective de branche ; _ b) deux fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l’année civile précédant la rupture ; _ c) 50% du montant de l’indemnité. En revanche, le montant de l’indemnité légale ou conventionnelle sera exonérée en totalité même lorsqu’il excède cinq fois le plafond annuel de la sécurité sociale. Les indemnités de départ à la retraite restent exonérées dans la limite de 3050€.

Abattement de 30 % temps partiel

Il est mis fin au 1er janvier 2006, à l’abattement de 30 % sur les cotisations patronales dues au titre des salariés embauchés à temps partiel. Ã cette date, les employeurs pourront appliquer aux salariés concernés la réduction générale de cotisations patronales de sécurité sociale dite « réduction Fillon », à la place de cet abattement.

Journée de solidarité

La journée annuelle de solidarité reste fixée au lundi de Pentecôte faute de dispositions conventionnelles particulières. Toutefois, le lundi de Pentecôte reste un jour férié légal.

Pour rappel, cette journée est destinée à assurer le financement des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées et prend, en principe, la forme d’une journée supplémentaire de travail non rémunérée en plus pour les salariés (art. L 212-16 Code du travail).

Désormais, l’administration autorise la possibilité de fractionner cette journée plus largement dans les seuls cas où la loi permet à l’employeur de fixer la date de la journée de solidarité par décision unilatérale (circ. DRT 2005-14 du 22 novembre 2005).

Droit Individuel à la Formation (DIF)

La loi du 4 mai 2004 « relative à la formation professionnelle tout au long de la vie » a instauré un droit individuel à la formation (DIF) au profit de tous les salariés.

Ce droit s’établit à 20 heures par an, cumulables dans la limite de 120 heures, pour un salarié en CDI à temps plein.

L’avenant 40 à la Convention collective du personnel des cabinets médicaux qui est relatif à la formation professionnelle (paru au Journal Officiel du 8 juillet 2005) prévoit des modalités d’application particulières. Ainsi, le personnel à temps plein, en CDI, avec un an de présence à la date de promulgation de la loi, en l’occurrence, le 7 mai 2004, comptabilise : – 10 heures de DIF au 1er janvier 2005 ; – 30 heures de DIF au 1er janvier 2006.

Le Code du Travail (article L933-2) précise qu’au moins une fois par an, chaque salarié doit être informé par écrit du nombre d’heures acquises au titre du DIF.




Beaucoup de nouveautés sur le net au regard de la prévention cardiovasculaire !

Nutrition

Sur le site de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé, « inpes.sante.fr », vous trouverez l’ensemble de la campagne grand public actuelle (lancée le 11 septembre dernier) sur « manger moins des produits gras et sucrés : c’est protéger notre santé », campagne nationale inscrite dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) dont l’objectif est de faire la promotion de la consommation de glucides complexes (type féculents) et d’inciter à limiter la consommation de glucides simples. Téléchargez les films pour adultes et enfants et pour votre salle d’attente les annonces ou encarts presse destinées aux femmes. Toujours dans le cadre de la campagne actuelle du PNNS, allez dans le nouveau site « mangerbouger.fr » et téléchargez dans « repères pour votre pratique » un document très pratique de deux pages (format pdf) sur « produits sucrés, féculents et santé : que conseiller ? ».

HTA

Sur le site de la Haute Autorité de Santéhas-sante.fr », ex ANAES), vous téléchargerez l’actualisation 2005 des recommandations pour la pratique clinique sur la « Prise en charge des patients adultes atteints d’HTA essentielle ». Vous avez accès à trois documents : deux fiches de synthèse (format pdf) résumant les recommandations (à imprimer au format A3 et à mettre sur votre bureau), les recommandations en format pdf en 29 pages et l’ensemble du rapport en format pdf en 117 pages.

Prévention primaire versus secondaire

Le site Internet du BMJ (bmj.bmjjournals.com)permet de télécharger gratuitement des publications. Je vous encourage à lire, dans le BMJ du 17 septembre, un article qui a comparé l’impact de la prévention primaire et de la prévention secondaire sur le déclin de la mortalité coronaire entre 1981 et 2000 en Angleterre et au Pays de Galle. En vingt ans, la mortalité cardiovasculaire a chuté de plus de la moitié, soit 68000 vies « épargnées » en 2000 comparativement à 1981, la réduction des trois facteurs de risque majeurs (tabac, dyslipidémie et HTA) étant pour sa part à l’origine de plus de la moitié des vies épargnées. La prévention primaire a un impact quatre fois plus important sur la mortalité cardiovasculaire que la prévention secondaire : le contrôle des trois facteurs de risque sus cités est responsable de 81% des vies gagnées chez les non-coronariens et seulement 19% chez les coronariens, avec un impact global plus important sur les hommes (73% des vies sauvées) que sur les femmes (26%). Comme la prévention primaire est plus efficace que prévu, dans ces deux pays (qui sont plus à risque que la France) les politiques de prévention cardiovasculaire devraient donner à l’avenir la priorité à la lutte anti-tabac et à l’éducation nutritionnelle. Il serait très intéressant d’avoir des données de ce type dans notre pays !




CEGEDIM : un solide partenaire

Depuis sa création en 1969, et son introduction en bourse en 1995, le groupe Cegedim poursuit sa croissance de façon ininterrompue avec un chiffre d’affaires de 428 millions d’euros, un résultat d’exploitation de 53,6 millions d’euros en 2004, en progression de 10 %.

Le Groupe Cegedim conçoît les bases de données et les services liés à l’information médicale, destinés aux laboratoires pharmaceutiques et aux professionnels du secteur de la santé.

Il permet ainsi aux directions marketing et vente de mieux comprendre où, par qui et pourquoi leurs médicaments sont prescrits et vendus sur le marché.

Cette action de promotion de l’industrie pharmaceutique représente toujours l’activité principale (46 %) et plus de 60 000 visiteurs médicaux, sur un effectif mondial de 200 000, utilisent les outils informatiques de Cegedim (logiciels de CRM « TEAMS » et « TARGET SFA »).

Présent dans 58 pays (4 200 collaborateurs), Cegedim a continué sa politique d’implantation en 2004 avec le rachat de sociétés aux États-Unis, en Scandinavie, en Allemagne et la création de structures en Russie, en Algérie et depuis peu en Chine (Shanghaï).

Cegedim crée également des logiciels destinés aux professionnels de santé et leur propose des solutions de gestion complète pour leurs problématiques d’échanges de flux d’informations.

Ce « métier » correspond à 21 % du chiffre d’affaires du groupe et comporte : – logiciels Médecins : Crossway Ville Médiclick Médigest(CLM), Doc’Ware, Cardiolite( BKL), In Practise Systems au Royaume-Uni, et HDMP(Health One) en Belgique.

Avec 40 000 postes de travail en Europe, Cegedim devient un acteur incontournable parmi les éditeurs de logiciels pour les médecins, l’objectif principal en 2005-2006 restant l’accompagnement des réformes engagées par les États (Sésam Vitale, DMP).

Intranet et Portail Professionnel : Santésurf, Intranet sécurisé réservé aux médecins et pharmaciens, permet de transmettre des Feuilles de Soins Électroniques (FSE) aux Caisses Primaires d’Assurances maladie.

Base de Données Pharmaceutiques : Banque Claude Bernard-RESIP.

RESIP met à la disposition des professionnels de santé une base de données scientifiques d’aide à la prescription et à la délivrance de médicaments (BCB), intégrée aux logiciels médecins, logiciels de gestion d’officine et dans l’intranet des établissements hospitaliers.

Logiciels Pharmaciens : solutions logicielles globales et intégrées permettant la gestion des stocks, l’affichage électronique des prix et le système de communication audiovisuelle. Suite aux opérations de croissance externe menées au Royaume-Uni en 2004, Cegedim (Alliadis) est devenu le leader européen de l’informatique officinale avec plus de 14.000 utilisateurs.

Les autres activités

Les métiers de Cegedim dans le secteur des « assurances et flux de santé » (17% du chiffre d’affaires), consacrés à la gestion des flux de tiers-payants santé comprennent, depuis 2000, des services et progiciels d’informatisation des acteurs de l’assurance de santé et prévoyance. _ Dans la division technologie et services (16 % du chiffre d’affaires), le Groupe Cegedim a enrichi son offre dans différents domaines : – capture, gestion et circulation de l’information (gestion électronique de documents) ; – prestation de services externalisés de la paie et des ressources humaines ; – services Internet et hébergement ; – location financière – base de données Entreprises ; – édition, mise sous pli, logistique, routage ; – imprimerie ; – gestion des échantillons médicaux.

Les nombreuses synergies entre les différentes activités et le renforcement continu des prestations offertes dans les créneaux porteurs sont autant de facteurs clés qui permettent au Groupe Cegedim de réaliser ses ambitions et qui doivent nous rassurer sur la pérennité de notre logiciel métier, et les évolutions futures nécessaires pour se mettre en conformité avec les demandes du GIE Sesam Vitale et le futur DMP.




Quels sites Internet faut-il conseiller à nos patients ?

Nous sommes confrontés à l’évidence que nos patients (une grande majorité en 2005), directement ou indirectement (par les enfants et/ou petits enfants), ont accès à Internet donc à toute l’information. Mais chacun sait que trop d’informations tue l’information ! Dans une consultation banale, combien de fois sommes-nous interpellés par ce type de message : « J’ai vu cette information sur Internet, docteur, qu’en pensez-vous ? ». Il est donc temps, et c’est notre devoir de médecin, de diriger nos patients vers des sites Internet où ils peuvent disposer d’informations validées par des groupes d’experts sur les pathologies dont ils sont atteints ou mieux qu’ils souhaitent prévenir. En effet, grâce à Internet, nous pouvons maintenant faire profiter nos patients d’éléments validés « en temps réel ».

Pour la prévention cardiovasculaire au sens large, conseillez à vos patients d’aller sur le site de la Fédération Française de Cardiologie (fedecardio.com) qui fédère ses 27 associations de cardiologie régionales avec ses 183 clubs « Coeur et Santé » créés en 1976.

Ils y trouveront toutes les campagnes de la FFC : cliquez dans actualité campagnes, vous trouverez le salon Coeur et Santé sur « Gastronomie et Diététique » qui a eu lieu à Lyon le 4 juin, le diaporama de la conférence « Coeur de femme par des femmes de coeur » qui a été présenté le 22 janvier à Paris (975 Ko) ; cliquez dans « Jamais la Première Cigarette », site réservé à tous les jeunes avec une enquête sur l’initiation au tabagisme, ses résultats de février 2005 sur 30 000 questionnaires (1,08 Mo) et son concours de story-boards ; allez dans le site « jamaislapremiere », vous aurez accès aux cinq story-boards finalistes et au gagnant « Don de soi » qui est diffusé depuis le 31 mai 2005, la « Journée mondiale sans tabac ».

Pour la prévention globale et les actions « Grand Public » actuelles, allez dans le site de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) : inpes.sante.fr.

En particulier vous trouverez toute la campagne de la « Journée mondiale sans tabac » avec le site dédié à l’arrêt du tabac, tabac-info-service.fr, site remarquable qui permet d’accompagner les fumeurs suivant leur statut : « hésitant encore à arrêter », « décidés à arrêter », « ayant déjà arrêté mais qui risquent de craquer ». Une entrée du site existe aussi pour ceux qui veulent aider un proche à arrêter de fumer. Dans ce site et les pages « Professionnels de santé », vous trouverez l’annuaire des consultations de tabacologie, des outils pour la pratique (fiches d’aide téléchargeables pour les patients) et des questionnaires pour votre pratique (Fagerström, consommation d’alcool, de cannabis, niveau d’anxiété et de dépression…).

Si vous voulez conseiller vos patients qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque, quelques sites très utiles : – pour l’hypertension artérielle, il faut proposer à nos hypertendus d’aller dans le site du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) : comitehta.org, vous y trouverez à la suite de la Journée Mondiale de l’Hypertension du 14 mai 2005, une nouvelle brochure à télécharger pour votre patient (« Je suis hypertendu et je me soigne »), la liste validée des appareils à automesure et leurs recommandations d’utilisation en particulier, téléchargez le « relevé d’automesure » très utile ; – pour notre patient diabétique, il faut lui conseiller le site de l’Alfédiam, site de l’Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques : alfediam.org. Allez dans « espace patients » et vous aurez accès à « Foire aux questions » très utile pour nos patients (et pour nous…). Allez dans « les sites de référence » et vous pourrez conseiller à vos patients d’aller dans des sites destinés spécifiquement pour eux comme afd.asso.fr, site de l’Association Française des Diabétiques qui comprend 130 000 membres ; – pour le patient dyslipidémique, il faut lui conseiller d’aller dans le site de la Nouvelle Société Française d’Athérosclérose (NSFA) : nsfa.asso.fr. Cliquez dans « Pour en savoir plus sur le cholestérol… » et vous pouvez proposer à vos patients des questions et réponses sous forme de QCM.

Tous ces sites sont à conseiller en premier pour nos patients parce qu’ils ont été créés par des groupes d’experts de sociétés savantes dans un seul but : donner au grand public des informations validées sur le plan scientifique. Attention vérifiez régulièrement l’actualisation de ces sites, car si nous voulons être « updated », il faut proposer du « neuf », c’est le prix à payer de l’information validée en « temps réel » ! Nul doute que dans l’avenir, il faudra passer du temps avec nos patients pendant chaque consultation pour leur montrer sur l’écran de notre ordinateur où se trouvent les informations qui les concernent.




Démêlez vos fils RSS


Cette technologie est devenue indispensable pour survoler l’actualité d’un seul coup d’oeil et ne rien manquer d’un événement.

La masse d’informations disponibles sur les sites web croît sans cesse.

Fait nouveau, tout un chacun peut produire de l’information, autrefois domaine réservé aux médias télévisuels ou à la presse écrite.

L’apparition des « weblogs » (ou carnet web) pose un nouveau problème : si l’information est plus disponible, et les avis plus variés, la multiplication des sources crée paradoxalement de la sur-information. Il y a donc une place pour des sites Internet « portails » qui agrègent (La pratique qui consiste, pour un site portail par exemple, à regrouper plusieurs canaux à un même endroit est désignée par le terme aggregation.)] l’information, c’est-à-dire qui sélectionnent les sources de données pour leur qualité ou leur spécificité et présentent cette information d’une façon agréable et lisible.

Qu’est-ce qu’un fil RSS ?

Les fils RSS sont des flux de contenus gratuits en provenance de sites Internet. RSS est le plus souvent abrégé en « Really Simple Syndication » (Syndication vraiment simple), mais signifiait à l’origine « Rich Site Summary » (Sommaire de site enrichi). Il s’agit donc d’une méthode de description présentant de façon synthétique le contenu d’un site, incluant les titres des articles, des résumés et des liens vers les articles intégraux à consulter en ligne.

RSS est un standard basé sur XML qui définit le format de description de données destinées à la syndication ([Le partage d’informations est couramment désigné par le terme de syndication)] de contenu.

Mis au point en 1999 par Netscape, il a depuis été amélioré par la société UserLand Software, qui est actuellement en train de concevoir la version 2.0 de ce format.

Concrètement, l’outil de publication dynamique utilisé pour alimenter un site web génère automatiquement un fichier (ou « flux ») RSS, qui contient la description des actualités récemment publiées.

Le fichier RSS est un simple fichier archivé sur le serveur web abritant le site concerné. Il s’agit bien d’un fichier unique pour chaque flux, toute mise à jour ayant pour effet d’écraser la précédente version, ce fichier étant généré à chaque fois qu’une nouvelle actualité est publiée. Disponible en permanence, il reflète donc la version « la plus à jour » du site web, ou en tout cas de son fil d’actualités.

Ce fichier est accessible par sa propre URL, mais un outil spécifique doit être utilisé pour le décoder. Visualisé dans un navigateur traditionnel, RSS n’est pas « compris », mais lu comme un fichier texte, faisant apparaître toutes les balises et autres éléments de sa syntaxe.

Les lecteurs

Pour utiliser les fils RSS, vous aurez besoin d’un logiciel de lecture spécifique qui permet de récupérer automatiquement et en temps réel les dernières informations. Il existe un grand nombre de logiciels de ce type, dont beaucoup sont gratuits.

La plupart sont téléchargeables en ligne (liste en anglais de lecteurs RSS sur [Google).

_ Une fois le logiciel installé, sélectionnez autant de fils RSS que vous le souhaitez, en utilisant, si besoin, les « annuaires de fils RSS ».

RSS ne se limitera pas au web

Par essence, la méthode permet la diffusion de contenus légers mais signifiants.

RSS se prête donc bien à la distribution d’information sur des outils nomades, notamment les téléphones mobiles qui seront bientôt dotés de lecteurs RSS intégrés. _ Véritable révolution, offrant aux utilisateurs un nouveau mode d’accès au contenu du web, efficace, intelligente et personnalisée, la navigation via RSS est tout simplement, pour certains observateurs, l’avenir du web.

Liens utiles

newsisfree.comdirectory.google.com• – www.rssreader.com




L’American College of Cardiology


Comme pour l’American Heart Association, l’ACC présente un site Internet probablement très performant si vous avez les moyens en termes de téléchargement rapide : « acc.org »… et si vous voulez payer ! En effet, à l’occasion du congrès annuel 2005 qui a eu lieu du 6 au 9 mars dernier à Orlando, le site de l’ACC propose aux internautes son « ACC’05 Online ». Si vous êtes membre de l’ACC ou si vous avez pu aller au congrès toutes les « captured sessions » sont gratuites, sinon le coût de la « Online subscription » est de 125 dollars. Si vous voulez un CD/DVD des sessions, c’est encore plus cher : pour le « Highlights » CD, 249 dollars (incluant la « Online subscription »).

Que peut-on avoir de gratuit ? Vous pouvez avoir le compte rendu vidéo (audio + diapositives non téléchargeables) de certaines sessions spéciales consacrées aux grands essais thérapeutiques par jour de congrès. En fait, vous aurez accès aux communications de certains essais, mais il vous faudra des conditions « internet » optimales (ADSL, câble ou autres grandes vitesses de téléchargement). Avec un modem classique de « pauvre », cliquez dans « media/news » puis dans « Late-Breaking Clinical trials » pour obtenir les résumés écrits des résultats des grands essais thérapeutiques présentés. Mais c’est en anglais !

Saluons l’arrivée de l’édition française de « theheart.org » ! Nous connaissons tous ce site internet qui donne en temps réel des analyses écrites, audio et/ou vidéo avec diaporama Powerpoint des données les plus récentes de notre spécialité : actualités sur les publications, avis d’experts, symposia, compte rendu de congrès internationaux, avis de la « Food & Drug Administration »…

Ce site, au moment des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (SFC), c’est-à-dire depuis janvier 2005, propose aux internautes « francophones » son « édition française ». On aurait pu penser que cette édition soit une simple traduction française du site anglais : bien au contraire, cette édition française est très originale puisqu’elle propose des éléments réalisés par un comité éditorial composé d’experts français. Vous y trouverez ainsi les principales données présentées lors des dernières Journées Européennes de la SFC, de l’actualité « française » et « internationale », et des avis de nos « experts ».

Pour l’ACC 2005, cliquez dans « ACC 2005 : les points marquants » où G. STEG reçoit J-.P. BASSAND, J.-C. DAUBERT, F. SCHIELE et A. VAHANIAN pour présenter les données les plus remarquables de l’ACC 2005 en vidéo ou en audio. _ Cliquez aussi dans « avis d’experts à l’ACC » vous aurez ceux de M.-E. BERTRAND, de G. MONTALESCOT et de F. LAPOSTOLLE sur les résultats de CLARITY et de COMMIT. _ Toujours dans « theheart.org » édition française, vous aurez très simplement les résumés et avis d’experts avec ou sans diapositives des essais REALITY présenté par M.-C. MORICE, de STARS-BNP par P. JOURDAIN, d’ASCOT-BPLA, de CARE-HF, du registre PRIMO, de VERITAS, de COMPASSHF, d’OPTIC, de CLARITY-TIMI 28, de TNT, d’une synthèse sur les résultats des essais avec les stents actifs, de COMMIT/CCS-2, d’une synthèse sur l’avancée des thérapies cellulaires, de RIO-Europe, de LIMBS… _ Bref, sur l’ACC 2005, vous en aurez plus sur ce site que sur acc.org : c’est en français et c’est gratuit !




Loi de financement de la sécurité sociale en 2006

Au format PDF, le texte de la loi de financement de la sécurité sociale 2006.




Décret n°2004-1453

Décret n 2004-1453 du 23 décembre 2004 relatif à l’application de la participation forfaitaire prévue au II de l’article L.322-2 du code de la sécurité sociale et modifiant ledit code (troisième partie : Décrets)