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L’année 2023 marque un retour à la normale après la crise sanitaire (arrêt de la plupart des dépenses exceptionnelles liées au Covid-19, notamment dépistage et vaccination). La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est plus dynamique en 2023 qu’avant la crise, portée par la consommation de soins hospitaliers (+5,7 %), de soins ambulatoires (+5,7I%) et de médicaments (+3,1I%).
Hausse des coûts à l’hôpital public… et des volumes dans le privé
Les dépenses de soins hospitaliers atteignent 122 milliards d’euros (Mds €), soit 49 % de la CSBM (+2 % par rapport à 2019). À l’hôpital public, les prix des soins augmentent de 3,6 % contre 0,4 % en cliniques privées (forte hausse des rémunérations à l’hôpital public en 2023 et répercussion des hausses de prix de l’énergie de 2022).
Dans le secteur privé, la hausse des prix de l’énergie ne s’est pas traduite par une hausse des prix des soins.
Toutefois, en volume, les soins augmentent fortement dans le secteur privé (+6,3 %) et beaucoup moins dans le secteur public (+1,8 %). Le dynamisme des soins hospitaliers en cliniques privées se confirme en 2023 : le volume d’activité est supérieur de 16 % à celui de 2019. À l’hôpital public, le volume d’activité demeure inférieur de 5 % à son niveau de 2019.
Hausse des soins chez les spécialistes
La consommation de soins ambulatoires s’établit à 72 Mds € (+ 5,7 % par rapport à 2022), portée notamment par les soins de médecins spécialistes (+6,6 % à 14,9 Mds € en 2023) qui ont progressé de 18,5 % entre 2019 et 2023 (+3,4% chez les médecins généralistes sur la même période). L’augmentation des soins courants s’explique aux trois quarts par un effet volume et pour un quart par un effet prix : le prix des soins courants n’a augmenté que de 1,6 % (contre +1,8% en 2022).
Les actes techniques représentent le premier poste des dépenses des médecins spécialistes (hors MG), atteignant 45 % du total en 2023, contre 33 % pour les consultations, visites et téléconsultations.
L’imagerie médicale, l’ophtalmologie, la cardiologie et la médecine vasculaire, la neuropsychiatrie et la psychiatrie représentent près de la moitié des dépenses de soins de médecins spécialistes.
La part des dépassements dans les honoraires des médecins spécialistes augmente depuis 2020.
En 2023, les dépassements d’honoraires représentent 17,1 % des honoraires des médecins spécialistes (hors MG), après avoir été quasiment stables entre 2011 et 2020. Les dépassements augmentent plus fortement que le reste des honoraires : +13,7 % en 2023, après +5,8 % en 2022 et +16,4 % en 2021.
La France toujours bien classée
La France est le deuxième pays européen pour les dépenses de santé, derrière l’Allemagne (11,8 % du PIB contre 12,6). Le reste à charge pour les ménages est l’un des plus faibles au sein de l’OCDE (274€/an/habitant soit 9,2 % de leurs dépenses de soins pour les Français contre 9,1I% pour les Croates et 8,7I% pour les Luxembourgeois).
En 2023, la consommation de soins de médecins spécialistes en ville (hors MG) est couverte à hauteur de 69,3 % par la Sécurité sociale, 0,2 % par l’État, et 19,3 % par les organismes complémentaires.
Les ménages financent 11,1I% de ces soins. Au cours des dix dernières années, la part qu’ils financent a progressé en moyenne de 2,2 % par an, contre 3,8 % pour la Sécurité sociale et 2,5 % pour les organismes complémentaires.
Zoom sur la cardiologie
En 2023, les soins de cardiologie et de médecine vasculaire en ville se montent à environ 1,5 Md € (+ 9,7 %), soit presque 10% des dépenses en médecine spécialiste de ville.
Les dépassements d’honoraires des cardiologues et des médecins vasculaires ont augmenté d’environ 23 %, mais leur part dans les honoraires n’est que de 7 %, parmi les plus basses constatées.
Nathalie Zenou
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