DPC – Entretien Eric Perchicot

« Il faut régler le problème du financement des syndicats »

Pr Goëau-BrissonnièreLe président du SNSMCV estime que le problème du financement des syndicats pollue tout débat sur la formation professionnelle des médecins. 

Quelles réflexions vous inspire le rapport de l’IGAS ?

Eric Perchicot : C’est un rapport honnête et exhaustif, qui pointe des évidences pas inutiles à rappeler. Parmi celles-ci, le fait que le DPC obligatoire est prévu pour 200 000 médecins, mais que son budget ne permet qu’à 30 000 médecins tout au plus de satisfaire cette obligation.

A la suite de l’affaire Mediator, l’Etat a interdit à l’industrie pharmaceutique de financer des formations, mais il n’est pas allé au bout de cette logique en finançant le DPC ! De même, le rapport de l’IGAS revient sur le problème du financement des syndicats médicaux par la formation. C’est bien, mais décevant concernant la solution. Peut-être faudrait-il se pencher sérieusement sur le financement des syndicats. On sait bien qu’en l’absence de financement public, les syndicats se débrouillent pour le trouver ailleurs. Mieux vaudrait un financement clair que les manœuvres actuelles auxquelles doivent se livrer les syndicats pour leur financement.

Que pensez-vous de la proposition de rendre l’obligation de DPC trisannuelle ?

E. P. : Cela renvoie encore à l’insuffisance du budget du DPC : ou bien on étale l’obligation sur trois ans, ou on diminue les forfaits de façon à augmenter le nombre de médecins qui pourront se former, avec la même enveloppe.