Henri Bricaud n’est plus

334 – La mort subite mercredi dernier du professeur Henri Bricaud met fin à une vie exemplaire consacrée avec acharnement au service des malades et du progrès médical. Élève de prédilection du professeur Pierre Broustet, il fut pour commencer, l’âme et l’artisan du développement du service de cardiologie de l’hôpital du Tondu : il était tout à la fois, le chercheur scientifique, le clinicien exemplaire et l’enseignant rigoureux.

Un précurseur

Il lança à Bordeaux le cathétérisme cardiaque qui a été le préalable à la chirurgie cardiaque, les unités de soins intensifs, les épreuves d’effort, l’informatique appliquée à l’hémodynamique et aux dossiers médicaux, la coronarographie, la réadaptation des cardiaques. Dans tous ces domaines, il était un précurseur. Son tempérament, associant pugnacité et courage, lui fi t accepter d’être élu doyen de la faculté de médecine après mai 1968. Il créa et établit l’université de Bordeaux II et ses trois facultés de médecine, il en assurera la présidence jusqu’en 1976. Le niveau où il avait porté l’école de cardiologie bordelaise la conduisit à son accomplissement, par la conception et la réalisation de l’hôpital cardiologique du Haut-Lévêque dont il fut le maître d’oeuvre. Avec un acharnement inlassable, il mobilisa toutes les administrations et obtint en un temps record dès 1978, l’ouverture de cet hôpital qui fut le deuxième en France après celui de Lyon. Avec ses malades, l’empathie, le sourire, le dévouement, la disponibilité, tranchaient avec la sévérité de ses exigences avec ses équipes.

Sa vie professionnelle a été portée par le courage ; il lui en fallut beaucoup plus encore pour lutter contre la maladie. Il supporta avec stoïcisme et discrétion les souffrances et le handicap de ses dernières années. Il laisse un grand vide dans le coeur de ceux qui l’aimaient.

Ses obsèques ont eu lieu le 7 septembre dernier à Bordeaux.