Insuffisance cardiaque : optimiser le parcours de soins en systématisant le dépistage précoce

Une centaine de professionnels réunis au sein du programme OPTIM’IC appellent (entre autres) à la systématisation du dépistage précoce de l’insuffisance cardiaque et de ses comorbidités pour optimiser le parcours de soins des patients.

Les parties prenantes de la prise en charge des insuffisants cardiaques réunies au sein du programme OPTIM’IC ont présenté les résultats de leurs travaux et ont formulé des propositions d’actions concrètes soumises aux pouvoirs publics. Certaines de ces actions relèvent d’une dimension nationale de santé publique, d’autres d’une action régionale.

 Le diagnostic d’Insuffisance cardiaque est souvent tardif et généralement posé lors d’une décompensation. Les patients sont systématiquement orientés vers l’hôpital et les filières de soins ne sont pas rendues visibles, d’où le circuit urgences puis hospitalisation dans des services pas forcément adaptés. En outre, le traitement médicamenteux doit être optimisé afin d’améliorer l’espérance de vie des patients mais le système actuel ne permet pas d’organiser toutes les consultations nécessaires. 

 Le parcours de soins recommandé par la HAS en 2012 et complété en 2014 met le médecin généraliste en première ligne pour coordonner et optimiser le traitement. Mais cela n’est pas possible dans tous les territoires et il n’y a pas de structure multidisciplinaire pour coordonner, surveiller et optimiser les traitements même si une structure de coordination ville-hôpital commence à exister.

Le groupe a ainsi défini 4 pistes d’orientation déclinées en propositions pour optimiser le parcours de soins :

  1. Systématiser le dépistage précoce de l’insuffisance cardiaque et de ses comorbidités et encourager les actions de prévention pour limiter les décompensations. 
  2. Optimiser les parcours autour de filières territoriales, afin de s’ajuster au mieux aux besoins des patients et des ressources disponibles.
  3. Mieux partager l’information pour limiter les pertes de chances d’accès aux soins.
  4. Faire du financement au parcours un succès pour les patients et les soignants.

Le rôle des biologistes médicaux est essentiel car le dosage des biomarqueurs BNP et NT-proBNP est plus simple à réaliser qu’une échographie cardiaque nécessitant l’accès à un cardiologue. Ce dosage peut être utilisé dans le cadre du dépistage de l’insuffisance cardiaque avant que les lésions du myocarde ne soient trop importantes.

L’objectif du groupe de travail est d’avoir la meilleure approche possible au niveau institutionnel et au niveau national pour porter ces propositions, en plaidant pour la mise en œuvre d’un plan national sur l’insuffisance cardiaque.

Participent au programme OPTIM’IC : cardiologues hospitaliers et libéraux, médecins généralistes, gériatres, pharmaciens, infirmiers, biologistes, représentants de fédérations hospitalières, décideurs et institutionnels territoriaux, économistes ; la Fédération hospitalière de France (FHF), le Collège national de biochimie-biologie moléculaire médicale (CNBBMM), le Collège de la pharmacie d’officine et de la pharmacie hospitalière (CPOPH), le Syndicat national des cardiologues (SNC), le Collège national des cardiologues français (CNCF), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG); l’Alliance du coeur, France Rein, l’Association pour le soutien à l’insuffisance cardiaque (SIC), l’Association vie et coeur (AVEC) et l’Association pour les patients insuffisants cardiaques (ASPIC).

La position du SNC

Si le traitement de la décompensation cardiaque aiguë est le rôle des établissements, la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique reste le domaine du cardiologue libéral notamment pour optimiser au mieux le traitement et prévenir les complications. C’est pour cette raison que plusieurs membres du syndicat national des cardiologues ont participé au projet optim’IC, dont le Dr Frédéric Mouquet qui a représenté la cardiologie libérale lors de la présentation du projet au ministère. Dans ce projet, le cardiologue de ville occupe une place centrale dans la prise en charge ambulatoire.

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