Joël Ohayon : « Faire reconnaître la place des cardiologues dans le SROS ambulatoire »

343 – CardioNews – Installé à Bordeaux depuis 1985, où il exerce en cabinet de groupe et en clinique, Joël Ohayon, 61 ans, est le président du syndicat des cardiologues de la région Aquitaine depuis 1992. Parler des problèmes démographiques de cette région revient à décrire une situation aujourd’hui généralisée en France. « Alors qu’à Bordeaux, à Pau et dans l’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz, il y a trop de cardiologues, explique Joël Ohayon, dans les petites villes de la région, les départs en retraite ne sont pas comblés et les nouvelles installations quasiment inexistantes. » En Aquitaine comme dans d’autres régions, l’attractivité du CHU de Bordeaux se fait sentir. A laquelle les libéraux résistent bien dans la capitale bordelaise : « Dans la communauté urbaine de Bordeaux, on compte trois centres privés de cardiologie interventionnelle et un centre de rythmologie. Les libéraux sont très compétitifs face au CHU, même si l’on peut déplorer parfois un accès prioritaire des urgences vers le CHU, les cliniques n’ayant pas toujours joué le jeu de l’urgence. Mais ce n’est pas une situation spécifique à l’Aquitaine. »

En tant que responsable syndical, ses priorités sont le conseil que peut apporter le syndicat aux cardiologues dans leurs relations avec les tutelles, leur défense lorsque ces relations tournent à l’aigre et leur représentativité auprès de toutes les instances, mais en particulier auprès de l’ARS et de l’Ordre. « Il importe que les cardiologues libéraux ne soient pas oubliés ». Surtout quand se négocie le SROS de cardiologie interventionnelle ! « Le SROS ne soulève pas de gros problème et nous sommes plus ou moins d’accord avec, commente Joël Ohayon. A ceci près que l’ARS a donné des autorisations à des hôpitaux périphériques qui ne rempliront pas leurs quotas et qu’elle a privilégié le public en ce qui concerne la rythmologie. » Pour autant, beaucoup de cliniques privées pratiquent la cardiologie interventionnelle en Aquitaine, à une regrettable exception : celle de Bayonne. « Faute d’un accord entre trois cliniques et l’hôpital, l’ARH d’alors a décidé de supprimer l’autorisation aux cliniques et de créer un GCS à l’hôpital, raconte Joël Ohayon. Une seule clinique continue de la pratiquer en attendant l’ouverture du centre de cardiologie interventionnelle hospitalier en cours de construction. »

Dans la réflexion générale qui s’amorce pour l’élaboration du SROS ambulatoire, Joël Ohayon entend bien « faire reconnaître la place des cardiologues libéraux parmi les réseaux et l’ensemble des spécialités ». Il espère y être entendu aussi bien qu’il l’a été au sujet de la télécardiologie. « Le GIE TéléSanté Aquitaine a accueilli très favorablement nos projets de télécardiologie, que nous avons réussi à faire passer dans les conférences de territoires. Il est vrai qu’ils rejoignent les objectifs du plan de prévention des accidents cardiovasculaires mis sur pied par l’ARH en son temps. Nous verrons ce qu’il en adviendra, mais les tutelles ne sont pas réfractaires, au contraire, et nous nous en réjouissons car la télémédecine est un des grands enjeux du Syndicat. » Avec celui de la FMC dans laquelle le syndicat régional, troisième organisme de formation continue de cardiologie avec l’amicale de Bordeaux et celle de Bayonne, s’implique activement avec l’UFCV. « La formation a toujours été très fédératrice pour le syndicat », se félicite Joël Ohayon. Du national, « qui nous soutient toujours en cas de conflit », il attend « qu’il nous conseille et nous épaule pour nos discussions avec les instances régionales, en particulier avec l’ARS ».