La cardiologie libérale face à ses enjeux

339 – Mes premières pensées sont destinées à Jean-François Thébaut pour le féliciter et le remercier. Nous ressentons tous une grande fierté, suite à sa nomination au Collège « des sages » de la HAS. Au nom de toute la cardiologie libérale, merci Jean-François pour l’immense travail accompli ces dix dernières années, tout d’abord au titre de président de l’UFCV, puis du SNSMCV. Le remplacer ne va pas être simple ! Nous connaissons tous son immense professionnalisme, ses compétences dans tous les domaines avec cette grande vision de l’avenir. Seule une équipe soudée pourra combler ce vide.

Nous allons devoir gérer une chute de la démographie probablement plus importante que prévue. Les regroupements uni ou pluridisciplinaires, un exercice mixte alliant activité libérale et salariée, sont privilégiés par les jeunes générations. Les maisons du coeur et des vaisseaux devraient répondre à leurs souhaits. Mais il reste, entre autres, à défi nir, les modes de contractualisation avec les Agences régionales de Santé (ARS) et la meilleure structure juridique.

La régionalisation, grande innovation de la loi HPST, va bouleverser les rôles en donnant pleins pouvoirs aux ARS « copartenaires » des Caisses Primaires d’Assurance Maladie. Les directeurs d’ARS, interlocuteurs uniques, auront comme principal objectif d’assurer sur tout le territoire une offre de soins efficients. L’Assurance Maladie, désirant garder une place au sein de la gouvernance, se positionne de plus en plus comme un accompagnateur pour le professionnel de santé, mais aussi pour les patients. Le paiement à la performance (dont le CAPI des Médecins Généralistes est un exemple) et la forfaitisation ne doivent pas faire oublier le paiement à l’acte, fondement de la médecine libérale. La constante augmentation des maladies chroniques nous oblige à adapter notre activité. La télécardiologie, l’éducation thérapeutiques, dont les décrets viennent d’être publiés, devront répondre aux attentes de patients de plus en plus informés. La signature d’une convention avec « Alliance du coeur » (nouveau nom de l’association de patients : FNAMOC), sous la présidence de Jean-François, sont le témoin des liens forts tissés avec leurs associations.

Devant le défi cit abyssal de l’Assurance Maladie, la régulation des dépenses est au coeur des débats. Malgré une maîtrise médicalisée parfaitement respectée en 2010, l’évolution de nos honoraires est « au point mort » et cela depuis plusieurs années. L’actualisation du coût de la pratique est « tombée dans les oubliettes ». C’est inacceptable et une des explications de la désaffection actuelle pour l’exercice de la médecine libérale.

Des groupes de réflexion sur ces thématiques ont été créés au sein du Conseil d’Administration pour faire des propositions concrètes afin de vous aider à affronter ces nouveaux enjeux. Je remercie les représentants de l’Assemblée Générale et les membres du Conseil d’Administration de m’avoir accordé leur confiance.