La liberté d’installation dans les programmes des candidats

La liberté d’installation est régulièrement remise en question par certains politiques. Le 20 janvier dernier, l’Assemblée nationale a rejeté une énième proposition de loi visant à la contraindre. Qu’en pensent les candidats à la présidentielle ?

Nicolas Dupont-Aignan
Nicolas Dupont-Aignan veut augmenter les revenus des médecins installés dans les déserts médicaux « en complétant les dispositifs existants ». Il propose également « une bourse pour les étudiants en médecine en échange de laquelle ils s’engageront à s’installer dans une zone sous-dotée pendant leurs cinq premières années ».

Anne Hidalgo
Anne Hidalgo transformerait (dès le second semestre 2022) la dernière année d’internat en une « année de professionnalisation, encadrée par un médecin expérimenté et avec une rémunération d’environ 3 500 euros par mois » en début de carrière. Ces médecins auraient le statut de « médecins assistants » et viendraient en renfort dans les territoires en tension. Une fois le diplôme en poche, les jeunes médecins resteraient libres de s’installer où ils veulent.

Yannick Jadot
Yannick Jadot propose de refondre l’offre de soins pour lutter contre les déserts médicaux et d’acter la fin de la liberté d’installation des médecins. Il souhaite également planifier la répartition des centres de santé et des cabinets libéraux. Ce travail serait fait avec les régions.

Marine Le Pen
Marine Le Pen mettrait en œuvre des « incitations financières fortes » avec une rémunération « modulée selon le lieu d’installation ». La candidate RN entend revoir « l’intégralité de l’aménagement des territoires français » et rééquilibrer les campagnes et les grandes métropoles pour « résoudre les problèmes de la fracture sanitaire, qui est de plus en plus importante. »

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon entend imposer aux jeunes médecins libéraux le lieu de leur installation pendant dix ans, en contrepartie d’un meilleur salaire pendant leurs études, à hauteur du smic.

Valérie Pécresse
Valérie Pécresse demanderait à la CNAM de prévoir une dotation par région pour lutter contre la désertification médicale. Cette dotation servirait à abonder la rémunération des professionnels de santé en fonction de leur activité dans les zones sous tension. Elle aiderait également les jeunes médecins « à s’installer et à exercer la fin de leurs études dans les zones qui manquent de médecins, par exemple dans des maisons médicales ». Comme la candidate socialiste, Valérie Pécresse entend professionnaliser la 4e année de médecine générale. Les « docteurs junior » seraient incités à exercer ensuite « dans une zone où l’on manque de médecins, en contrepartie d’une bonification de leurs actes », à partir de 2023. Cela se ferait sur la base du volontariat.

Fabien Roussel
Du côté de Fabien Roussel, « dans les zones denses, un médecin ne doit s’installer que pour remplacer un départ ». Le candidat communiste propose également de garantir l’accès de chacun à un service public de santé à 30 minutes maximum de son lieu de résidence.

Éric Zemmour
Enfin, Éric Zemmour propose que l’Etat recrute 1 000 médecins en urgence pour les envoyer comme salariés dans les déserts médicaux. Il rétablirait également l’obligation de garde pour les libéraux de manière à décharger les services d’urgences.