
Propos recueillis par Nathalie Zenou
Un cadre harmonisé permet les comparaisons
Piloté par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Eurostat et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le System of Health Accounts (SHA) prévoit un cadre harmonisé de présentation des statistiques sur les dépenses de santé. Son agrégat central est la dépense courante de santé au sens international (DCSi), déclinée par fonctions de dépense, prestataires et financeurs.
La DCSi regroupe la consommation de soins et de biens médicaux (dépenses relatives aux traitements directs d’une perturbation de l’état de santé), les dépenses de prévention, les soins de longue durée et les dépenses de gouvernance.
Des dépenses de santé concentrées dans les soins hospitaliers et de ville
En 2022, la progression de la DCSi reflète le reflux de l’épidémie de Covid-19 mais continue de croître en valeur. Sa structure varie d’un pays à l’autre. En 2022, les soins courants constituent le principal poste de dépense dans la totalité des pays étudiés :
– États-Unis : les soins courants représentent 66 % de la DCSi, dont 37 % pour les soins hospitaliers et 28 % pour les soins en cabinet de ville.
– UE-27 : les soins courants représentent en moyenne 51 % de la DCSi dont 37% pour les soins de ville au Portugal, 36% au Danemark et en Finlande.
– En France : la DCSi se décompose de la manière suivante :
- 28 % pour les soins courants à l’hôpital,
- 20 % pour les soins en cabinet de ville (plus faible que dans les autres pays d’Europe sauf l’Allemagne, la Belgique, la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie),
- 19 % pour les biens médicaux,
- 9 % pour les autres dépenses de la CSBM (soins auxiliaires et soins courants à domicile),
- 16% pour les soins de longue durée,
- 4% pour les soins préventifs,
- 5 % pour la gouvernance du système de santé.
Chaque habitant consomme 923 euros PPA santé de soins ambulatoires dont 623 euros PPA santé en cabinets de ville et 300 euros PPA santé à l’hôpital.
La France reste compétitive en matière de santé
En utilisant la France comme pays de référence (base 1), on constate que :
- les prix pratiqués en Suisse sont 70 % plus élevés pour l’ensemble des biens et services achetés par les ménages, 130 % plus importants pour les biens et services de santé et 160 % plus élevés pour les services hospitaliers ;
- pour un panier de biens et services de santé similaire, les prix pratiqués aux États-Unis sont supérieurs de 140 % à ceux pratiqués en France.

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