Le DMP sur son mobile au printemps

L’Assurance Maladie compte sur le patient pour « booster » le déploiement du Dossier Médical Partagé (DMP) et annonce à cette fin une application mobile pour le printemps prochain. 

Fotolia_25157202_Subscription_V phone [Converti]Il est une autre généralisation que l’on attend toujours, celle du Dossier Médical Partagé (DMP)… Prévue par la loi sur l’Assurance Maladie de 2004, elle n’a jamais été finalisée. La loi de santé de janvier dernier en a confié le pilotage à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS). Le déploiement du DMP « new look » (Le Cardiologue 388) va commencer en décembre prochain dans neuf départements pilotes (*).

Pour créer son dossier, un patient doit à l’heure actuelle être en présence d’un médecin. Mais « les médecins n’ont pas le temps » et « considèrent que le DMP n’est pas utile parce qu’ils n’y trouvent pas d’information », explique le directeur de la CNAMTS, Nicolas Revel, qui souhaite que d’autres professionnels de santé, comme des pharmaciens ou des infirmiers, puissent ouvrir des dossiers. Dans les neuf départements pilotes,  les assurés pourront donc ouvrir leur DMP en ligne, ainsi que dans les CPAM.

« Dès qu’un DMP est ouvert, on doit pouvoir y trouver tout de suite de l’information utile », estime Nicolas Revel. On trouvera dans le nouveau dossier l’historique des remboursements de l’assuré, sur six mois dans un premier temps, puis sur deux ans fin 2017. Les professionnels de ville pourront consulter les comptes rendus d’hospitalisation avec “si possible” un historique sur une ou deux ans », puisque certain hôpitaux « peuvent transmettre d’un bloc ». Quant aux hospitaliers, ils pourront accéder au volet de synthèse médicale rédigé par le médecin traitant. Cela implique de « demander au médecin de pousser cette information au fil de l’eau », souligne Nicolas Revel. Ce qui impliquerait aussi une rémunération du médecin pour cette nouvelle tâche… Le directeur de la CNAMTS dit l’avoir proposée lors des dernières négociations aux syndicats médicaux qui ne l’aurait « pas souhaité(e) » parce que « le sujet du DMP n’était pas complètement consensuel entre eux ». Mais d’après la nouvelle convention, pour bénéficier du forfait structure, un médecin doit disposer d’un logiciel d’Aide A la Prescription (LAP) « compatible DMP » et d’une Messagerie Sécurisée de Santé  (MSS). Si le professionnel juge que le DMP lui est utile, cela l’incitera à « pousser l’information », estime Nicolas Revel, qui est cependant convaincu que « le vecteur principal du décollage, ce sera le patient ». Il  faut donc « qu’il dispose de son DMP sur son mobile ». Au printemps prochain, une application DMP « retranscrira les informations médicales de base pour le patient de manière claire ». Sommaire au départ, cette application pourra être enrichie par la suite. Dans un an, un bilan sera fait « pour voir s’il est raisonnable d’élargir le DMP, de le déployer sur l’ensemble des départements ». Tout en restant « prudent sur les échéances », le directeur de la CNAMTS espère que ce sera le cas « fin 2017 ».

(*) Bas-Rhin, Pyrénées-Atlantiques, Côtes-d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme et Val-de-Marne