Le gâchis

289 – Malgré les substantielles économies réalisées en 2005 par l’ensemble des médecins libéraux, le Gouvernement et l’Assurance Maladie ont brutalement décidé de revenir sur leurs engagements et de changer les règles du jeu.

Non seulement ils ne créditent plus le corps médical de la réussite du plan de maîtrise qui a pourtant dégagé, grâce au soutien des professionnels de santé libéraux, 722 millions d’euros d’économie, sans compter les 500 millions économisés sur l’ONDAM de la médecine de ville, mais ils conditionnent les revalorisations d’honoraires à l’atteinte de nouveaux objectifs pour 2006.

Ce brusque changement de cap, alors même que plusieurs spécialités dont la cardiologie connaissent une baisse d’activité avec le parcours de soins, est totalement inacceptable et nous ramène aux sombres heures des ordonnances JUPPÉ.

Le Gouvernement et les Caisses veulent-ils la fin de la médecine spécialisée libérale ?

Sinon pourquoi dénaturer les informations sur le parcours coordonné présenté par les Caisses comme une filière obligatoire réduisant l’accès aux soins ?

Pourquoi travestir la vérité sur les prétendus dépassements d’honoraires en secteur 1 comme en secteur 2 qui, en fait et malgré l’avènement d’un dépassement autorisé par la nouvelle convention, ont plutôt baissé en 2005 ?

Pourquoi ne pas accorder aux spécialistes les revalorisations prévues alors que leur impact financier serait largement inférieur aux économies déjà réalisées ?

En bafouant une fois de plus le corps médical déjà ulcéré par la paperasserie et les contrôles tatillons et vexatoires, le Gouvernement commet une erreur bien regrettable.

Comme par le passé, la maîtrise comptable échouera.

Docteur Christian AVIÉRINOS, février 2006

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