Directeur général de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a transmis au gouvernement des pistes pour réformer l’hôpital. Trop rigide, celui-ci est perçu comme une administration et non comme un lieu de production.
En 12 pages, Martin Hirsch propose de se libérer du cadre actuel issu de la réforme Debré (1958), arguant qu’il n’était plus adapté aux besoins de la France du XXIe siècle. Il suggère pour cela de créer une commission incluant des professionnels de toutes générations, sous la houlette de personnalités reconnues dans le monde de la santé et dirigée par le vice-président du conseil d’Etat.
Des pistes pour l’ensemble de la vie hospitalière
Parmi les pistes proposées figurent :
- la révision des statuts des professionnels de santé,
- de nouvelles modalités de fixation des rémunérations,
- l’incitation à la recherche et à l’enseignement,
- la participation à la vie de l’établissement,
- la modernisation des formations paramédicales,
- la création de maisons des étudiants à loyers modérés,
- un rapprochement réel entre l’hôpital et la ville avec la création de structures mixtes liées contractuellement,
- la suppression des chaînes parallèles en matière de ressources humaines,
- une meilleure distinction entre les fonctions de représentation et de responsabilité opérationnelle,
- l’octroi de réelles responsabilités aux médecins dans les équipes de direction – jusqu’à la direction de l’établissement pour ceux qui le souhaitent,
- plus de place pour les paramédicaux et les usagers dans la gouvernance,
- la révision de la taille des structures médicales,
- des ajustements du mode de financement qui serait intégralement assuré ou a minima géré par l’Assurance-maladie pour supprimer la complexité actuelle,
- la simplification du codage,
- la généralisation des mécanismes d’intéressement liés à la qualité et l’organisation des soins,
- la valorisation de la contribution à l’innovation
- un nouveau calcul des dotations recherche.
Le cas de l’AP-HP
L’AP-HP connaît des problématiques structurelles et chroniques et des difficultés particulières : rivalités internes entre les services de l’AP-HP et les universités qui y sont liées, concurrence entre les besoins d’aval des services d’urgence et les besoins de recours, instances conçues comme celles d’hôpitaux de taille classique engendrant une « sous-performance chronique » et une situation financière « défavorable ».
Martin Hirsch plaide pour que l’AP-HP s’inscrive « dans une réforme globale de l’hôpital public » ou qu’elle soit traitée comme les établissements supérieurs avec, dans ce cas, un « réel contrat de transformation » : restructuration de l’offre de soins à partir d’un schéma “tout AP-HP”, moins de services redondants, des centres de plus grande taille critique et des hôpitaux plus spécialisés.
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