L’impasse

287 – Le mois dernier dans ces colonnes je m’interrogeais sur la volonté réelle des partenaires institutionnels de respecter les accords tarifaires prévus et appelais les syndicats signataires à la vigilance et la fermeté.

C’est dans ce contexte que le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux a diffusé le 5 décembre un communiqué de presse rappelant les efforts de maîtrise réalisés par les cardiologues et l’ensemble des spécialistes et exigeant en contrepartie le respect des engagements de revalorisation.

Les négociations toutes récentes sont, hélas, venues largement confirmer nos craintes.

Non seulement l’Assurance Maladie n’honore pas l’échéance du 1er janvier pour revaloriser la majoration de coordination, mais elle refuse même de s’engager sur une date précise.

Et pourtant l’objectif – non opposable en maîtrise médicalisée – de 998 millions d’euros d’économie en année pleine est en passe d’être atteint : 700 millions ont d’ores et déjà été économisés par les seuls médecins libéraux (puisque l’hôpital public, pourtant responsable de 20 % des dépenses de prescriptions induites en médecine de ville, n’a dégagé, pour l’instant, aucune économie).

De plus les spécialistes sont bel et bien confrontés à une stagnation, voire une baisse réelle, d’activité et de revenus. Les cardiologues n’échappent pas à la règle comme en témoigne une enquête diligentée par le syndicat dont on détaillera les résultats dans un prochain numéro.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les syndicats signataires ne parlent pas d’une même voix : si la CSMF réclame le respect des échéances et la compensation des pertes financières de certaines disciplines, proposant même d’appliquer unilatéralement les nouveaux tarifs au plus tard le 12 février (date anniversaire de la convention), le SML semble prêt à s’aligner sur le calendrier du directeur de l’Assurance Maladie, le syndicat Alliance adoptant une attitude intermédiaire.

En outre cette situation hautement conflictuelle est attisée par la multiplication des contrôles et des déclarations fracassantes sur de prétendus dépassements d’honoraires en secteur libéral, contrastant singulièrement avec le laxisme affiché face à l’augmentation des dépenses hospitalières.

Que faire ? Il faut continuer pour l’instant les efforts de maîtrise négociés par la profession.
Tout en se préparant à une mobilisation massive si la situation restait bloquée après la fin janvier 2006.

Bonnes fêtes de fin d’année.

Docteur Christian AVIERINOS, Président.
Le 23 décembre 2005.

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