L’UFCV, organisme agréé par la HAS

En fait, dès 2001, l’UFCV a produit des référentiels avec l’ANAES, puis dès 2003 l’UFCV s’est engagée dans cette procédure en réalisant des EPP collectives en partenariat avec les URML Ile-de-France et Nord-Pas de Calais.

Gestion et validation des programmes : une cellule EPP et une commission d’évaluation

La cellule EPP en coordination avec la Société Française de Cardiologie (SFC) met en oeuvre des programmes d’évaluation pour la cardiologie. Elle est composée de douze membres : neuf libéraux dont un de la SFC et deux du Collège National des cardiologues Français (CNCF) et trois hospitaliers dont deux désignés par la SFC. Elle est le pendant d’une structure analogue au sein de la SFC qui comporte deux cardiologues libéraux.

La commission d’évaluation évalue la pertinence des programmes de formation, étudie leur faisabilité, acceptabilité, efficacité. Elle s’assure de l’atteinte des objectifs et d’un impact effectif des programmes.

Elle est composée d’experts « intuitu persone » et de structures externes ayant participé à l’évaluation de projets antérieurs (EBM, Institut Rand, Références Médecins Patients et Stercis).

Une méthodologie basée sur le référentiel

Il s’agit de comparer un cas clinique réel ou une observation résumant l’histoire de la prise en charge d’un malade au regard d’un référentiel de pratique clinique.

Le médecin évalue avant tout la cohérence entre l’observation et le contenu du référentiel (sur des échelles de type Likert) globalement, puis en segmentant le référentiel selon divers aspects, diagnostiques, thérapeutiques, pronostiques, etc.

Le référentiel, outil d’autoévaluation, est établi à partir des recommandations des sociétés savantes (SFC, Société Européenne de Cardiologie, sociétés internationales) selon la méthodologie de la HAS. Conçus par L’UFCV, avec l’aide des experts du thème, ils sont distribués à l’issue de chaque programme d’EPP et disponibles sur le site de l’UFCV (www.ufcv.org).

| Référentiels réalisés à ce jour par l’UFCV| |• Dossier médical en cardiologie. _ • Prise en charge, évaluation et suivi du patient insuffisant coronaire stable, sans le traitement. _ • HTA sévère ou à risque cardiovasculaire élevé. _ • Indication, réalisation et interprétation d’une MAPA chez les sujets adultes hypertendus ou à risque d’hypertension artérielle. _ • Échocardiographie doppler dans le bilan initial de l’HTA de l’adulte. _ • Lettre du cardiologue à son correspondant. _ • Détection de l’ischémie myocardique silencieuse chez le diabétique de type 2.|

Toutes nos actions sont collectives et regroupent entre 10 et 15 participants.

En 2005 : un programme pour valider la méthode

Pour valider cette méthode dite « test de cohérence » nous avons mis en place, en 2004 et 2005, une étude prospective financée par le FAQSV Ile de France, regroupant 120 cardiologues dans 6 régions différentes, répartis par tirage aléatoire en trois groupes homogènes de 40 (témoins, EPP collective modèle 99 et test de cohérence).

La confidentialité était garantie par l’interposition, entre le participant et l’UFCV, d’un tiers de confiance.

L’indicateur était la lettre de synthèse, établie à l’issue de la consultation approfondie de cardiologie à partir du référentiel « la lettre du cardiologue à son correspondant ».

Enfin, la validité de cette méthodologie a été confirmée par un audit sur site, réalisé chez 38 cardiologues franciliens, sur des patients dits « standardisés » (13 analyses de dossiers, 13 tests de cohérence et 12 témoins).

Cette étude a permis de montrer que cette méthode d’EPP était acceptable, faisable, valide et que le choix de l’indicateur était pertinent. Ã très peu de choses près, les trois méthodes donnent une appréciation aussi valide et fiable de la performance des médecins.

L’EPP en 2006 : une démarche initiale inductive

Au cours de l’année 2006, l’UFCV s’est impliquée dans l’EPP selon cette méthode de l’audit clinique-test de cohérence, méthode, pour laquelle elle a été agréée par la HAS. Cette EPP a été financée par l’Organisme de Gestion Conventionnelle (OGC).

Il s’agit d’une EPP collective sur un cycle de trois jours non consécutifs, comprenant une journée d’autoévaluation.

Deux journées de présence sont dévolues aux différentes méthodes de l’EPP, en insistant sur l’intérêt de la procédure avec comme finalité une amélioration des pratiques et donc du service rendu aux patients.

Les participants répartis par petits groupes (entre 10 et 15) ont mis en pratique l’utilisation des référentiels, à partir de cas cliniques réels, puis réalisent deux autoévaluations, en utilisant notamment l’indicateur « la lettre de synthèse ». Les ressources humaines représentées par les médecins habilités, à chaque fois présents, font une analyse collective et détaillée des réponses, en commentant chaque item.

En 2006 225 cardiologues se sont engagés dans cette démarche initiale en 2006.

Pour pérenniser cette démarche initiale nous avons créé l’application, EPPCard, accessible en ligne sur le site www.ufcv.org où de façon aléatoire sont proposés, après une « phase d’entraînement », des cas cliniques (selon la méthode du test de cohérence).

L’EPP en 2007 : une démarche initiale inductive et pérenne

En 2007, selon la même méthodologie (audit clinique test de cohérence) qu’en 2006, nous poursuivons un programme sur deux soirées non consécutives, avec une autoévaluation. Ce programme validé par la HAS lors de l’agrément de la structure est financé par le laboratoire Pfizer.

Aujourd’hui 17 cycles se sont engagés.

Dans plusieurs régions, d’autres groupes de cardiologues ont souhaité s’engager dans cette démarche initiale. Ces cycles seront autofinancés par l’UFCV (en Aquitaine, dans le Nord, en Midi Pyrénées, etc.).

Pour pérenniser l’EPP, nous proposons plusieurs méthodes parmi celles proposées par la HAS : – soit participation active à un réseau adhérent au Collège des Réseaux de la Cardiologie, créé au sein de l’association en 2003 ; – soit en intégrant un groupe d’analyse de pratique entre pairs (GAPCardio) ; – soit en participant aux registres de la SFC, du CNCF, ou à un observatoire de pratique clinique en ligne ; – soit en participant à un staff protocolisé.

Chacune de ces démarches est initiée par un Médecin Habilité dont le but est d’expliquer la méthodologie. Il peut être sollicité ultérieurement en cas de demande précise ou expresse du groupe.

En parallèle l’UFCV poursuit l’élaboration de référentiels de bonnes pratiques, en partenariat avec la Société Française de Cardiologie et ses filiales. Ces référentiels seront ensuite diffusés par le journal « Le Cardiologue » ou sous forme de plaquettes et mis sur le site de l’UFCV (www.ufcv.org).

– Un référentiel sur la consultation du cardiologue en prévention primo secondaire financé sur les fonds propres de l’association.

– Deux référentiels en partenariat avec l’industrie pharmaceutique : -* prise en charge de l’HTA du sujet âgé, -* prise en charge, évaluation, suivi et traitement du patient coronarien stable.

– Trois référentiels en partenariat avec l’industrie du matériel : -* implantation primaire d’un pacemaker, -* suivi d’un stimulateur par le cardiologue non-stimuliste, -* suivi d’un stimulateur par le cardiologue stimuliste.

Programme de validation de l’EPP quinquennale

Pour valider l’EPP quinquennale nous avons établi un programme.

Dans tous les cas les cardiologues engagés dans la démarche doivent réaliser un audit clinique sur le site EPPCard (deux cas cliniques par an).

Ce site accessible via le site de l’UFCV www.ufcv.org offre la possibilité de valider en ligne son EPP. Le participant répond à un questionnaire correspondant à un cas clinique tiré au hasard. Il peut confronter ses réponses à celles de ses collègues et à celles de l’expert avec la possibilité de s’approprier le référentiel correspondant au thème traité. _ Le développement d’EPPcard a été initialement financé par l’URCAM Ile de France puis son évolution sur les fonds propres de l’UFCV.

Cette démarche vient en complément : – soit d’un cycle de 2 soirées selon la méthode référentiel test de cohérence avec une autoévaluation ; – soit en participant activement à un réseau de santé adhérant au Collège des Réseaux de la Cardiologie et en respectant le cahier des charges de l’UFCV ; – soit en intégrant un groupe d’analyse de pratique entre pairs (GAPcardio) et en respectant le cahier des charges de l’UFCV ; – soit d’un staff protocolisé en respectant la méthodologie de l’HAS et le cahier des charges de l’UFCV.

Ces groupes d’analyse de pratique entre pairs (GAPCardio) sont déclinés en région via les associations locorégionales de FMC ou par les autres membres associés de l’UFCV comme CardioStim et sont autofinancés par ces mêmes associations.

Un Médecin Habilité, délégué si possible par l’URML correspondante, initiera la démarche, puis le groupe fonctionne en autonomie mais peut faire appel autant que de besoin au Médecin Habilité.

Un cahier des charges précis avec une grille correspondante est adressé à chaque membre du groupe.

L’association effectrice s’engage à respecter le cahier des charges de l’UFCV et l’attestation finale de fin de cycle est délivrée par l’UFCV.

| GAPCardio | |BRETAGNE : 2 groupes constitués en Bretagne (Saint Malo et Saint Brieuc) et 2 autres sont en voie de constitution (Lorient et Rennes). _ PAYS DE LOIRE : 1 groupe constitué. _ AQUITAINE : 1 groupe constitué (Arcachon). _ PROVENCE : Plusieurs groupes en voie de constitution. _ LANGUEDOC ROUSSILLON : 1 groupe en voie de constitution. _ RÉGION CENTRE : 1 groupe en voie de constitution (Tours).

Staffs protocolisés : un groupe en voie de constitution à l’Ile de la Réunion.|

Projets validés et en cours de validation

Le souhait de l’UFCV dans l’année à venir est d’offrir à la profession un panel méthodologique élargi en conformité avec les recommandations de la HAS.

– Possibilité, avant et après chaque FMC locorégionale, FAF, FPC-OGC, d’aller sur le site EPPCard valider son EPP pérenne : tirage aléatoire de deux cas cliniques correspondant au thème traité (présence d’indicateurs et test cohérence).

– Mise en place d’un observatoire en ligne sur le logiciel métier comprenant un ou plusieurs indicateurs.

– Possibilité lors de chaque congrès du CNCF de réaliser une démarche initiale d’EPP et pérenne.

– Possibilité lors du congrès national de Cardiostim de réaliser une démarche initiale d’EPP et pérenne pour les non-stimulistes et les stimulistes.

– Création avec la SFC d’un organisme agréé pour l’accréditation des équipes à risque.

– En outre, à leur demande, l’UFCV peut être amenée à engager des confrères généralistes ou salariés dans le cadre de ses programmes de pathologie cardiovasculaire.

L’UFCV au service de la profession

Aujourd’hui plus de 300 cardiologues se sont engagés auprès de l’UFCV dans une démarche d’évaluation.

En 2007, ils seront plus de 600, soit près du cinquième des libéraux de la spécialité.

L’UFCV a le désir de proposer à tous ses membres associés, qui représentent l’essentiel du tissu associatif local, des procédures les impliquant le plus largement possible en concertation avec les URML.

Mais reste, aujourd’hui, à résoudre l’épineux problème du financement de l’EPP. Des solutions semblent progressivement se dessiner. La participation financière de chacun d’entre nous semble inéluctable. Lors de la dernière assemblée générale du Syndicat National des Spécialistes du Coeur et des Vaisseaux, il a été décidé d’offrir ce service à tous les cardiologues syndiqués, l’UFCV apportant sa quote-part.

Christian Ziccarelli