Marché de dupes

286 – Le Syndicat des Cardiologues s’est clairement engagé fin 2004 en faveur de la nouvelle convention médicale :
parce qu’elle permettait de mettre fin à 10 années d’opposition plutôt stérile
parce que, à défaut de la réouverture du secteur 2, elle introduisait un espace de liberté pour les médecins de secteur 1
surtout parce qu’elle officialisait le gel des actes dévalorisés pour la CCAM technique
enfin parce qu’elle renouait officiellement avec la maîtrise médicalisée.

Et, de fait, les cardiologues, comme les autres spécialistes, se sont résolument engagés dans cette maîtrise et tous les indicateurs déclinés dans les accords conventionnels sont aujourd’hui au vert.

Qu’y avons-nous gagné ?
– Aucune considération : les médecins ont rarement subi autant de critiques de la part des médias, des assureurs complémentaires et d’autres … Et la polémique, puis le démenti sur les prétendus dépassements d’honoraires en sont l’illustration.
– Aucune liberté : jamais le flicage n’aura été aussi présent avec une multiplication des contrôles dont se glorifie la CNAM comme pour se justifier, tandis que les agents des caisses viennent quotidiennement dans nos cabinets « signaler » notre profil de prescripteur.
– Aucune amélioration financière : l’évolution des honoraires est quasi nulle et cela malgré le parcours de soins et les quelques « maigres » augmentations résultant de la CCAM, ce qui traduit à l’évidence une baisse d’activité, surtout sensible dans les zones fortement médicalisées.

Face à ce début de fiasco, nos représentants signataires continuent à avoir un langage étonnement lénifiant.
Cela n’est plus possible. Il leur faut exiger dès à présent que les partenaires institutionnels cessent de chipoter sur le montant des économies réalisées (alors que leur chiffrage a été manifestement établi à la louche) et tiennent de leur côté les engagements pris :
– revalorisation des honoraires des spécialistes en janvier 2006
– revalorisation du point travail CCAM en juillet 2006
– réexamen du coût de la pratique qui doit tenir compte de l’évolution à la hausse des charges de nos cabinets.

Nous entrons dans une période préélectorale. Est-ce aux médecins qu’elle doit faire peur ?

Docteur Christian AVIERINOS, Président.
Le 29 novembre 2005