Négociations conventionnelles : chronique d’un échec annoncé

Après 4 mois de négociations avec l’Assurance-maladie, les syndicats représentatifs ont refusé de signer la nouvelle convention médicale.

Plusieurs éléments permettent d’expliquer l’échec des négociations engagées début novembre :

  • Alors que les négociations se déroulent en principe entre l’Assurance-maladie et les syndicats représentatifs, plusieurs acteurs se sont invités autour de la table, directement ou indirectement, et ont parasité les négociations. Les propositions de projet de loi déposées par les députés Stéphanie Rist et Frédéric Valletoux en sont un exemple.
  • Les revalorisations proposées représentaient 1,5 milliards d’euros, mais elles étaient réparties de manière très inégalitaire entre la médecine générale (70I% des revalorisations prévues) et la médecine de spécialité. Elles ne devaient intervenir qu’à compter d’octobre 2024.
  • Le contrat d’engagement territorial (CET) proposé laissait près de 70I% des spécialistes en dehors des revalorisations tarifaires. Or les contraintes économiques qui pèsent sur notre économie n’empêchent pas de continuer à financer les établissements de soins à coups de milliards d’euros perfusés dans l’hôpital public, sans pour autant répondre aux besoins de la population.
  • Enfin et surtout, les propositions faites par la Cnam ne permettront pas d’optimiser l’exercice de la médecine spécialisée ni de lutter contre la désertification médicale ni encore moins de redonner de l’attractivité au métier.

Il est temps d’engager une vraie réflexion sur la médecine de ville, notamment la médecine de spécialité, comme l’a fait la cardiologie avec son livre blanc en 2021. Ce travail est indispensable pour proposer des solutions pragmatiques et obtenir les moyens de l’inscrire dans le système de santé pour que les médecins jouent pleinement leur rôle de prescripteurs et de coordinateurs de parcours.

Nathalie Zenou

© Gampol.Photo7380

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