Que doit savoir le cardiologue de l’intelligence artificielle ?

Qu’il nous soit permis de réaliser une prédiction :
l’intelligence artificielle (IA) va révolutionner la pratique de la médecine dès demain.


Retour à la newsletter

Soyons-en certains. La révolution est en marche et il n’existe pas un aspect de la médecine qui va échapper à cette révolution.

Le diagnostic et en particulier le diagnostic radiologique est/sera dans peu de temps systématiquement assisté par une analyse réalisée par une intelligence artificielle. La radiographie du poumon et le scanner thoraco-abdominal seront préinterprétés par une IA radiologique qui proposera une interprétation des anomalies observées, et qui sera ensuite validée par un radiologue.

Une partie de l’analyse réalisée sera produite directement par l’IA et ne relèvera pas de la compréhension humaine (l’analyse pronostique en niveau de gris par exemple pour un scanner thoracique est très difficile à comprendre pour un humain).

Les interprétations de l’IA validée par le radiologue

Le métier du radiologue consistera à valider le compte rendu final qui sera correct 9 fois sur 10 et à corriger (rarement) les erreurs grossières d’interprétation de l’IA.

Par construction, l’IA restera peu performante lorsque la maladie est très rare.
Les ECG seront interprétés par des IA dédiées. C’est déjà le cas actuellement et des modifications peu importantes des ECG ou peu visibles à l’œil nu attireront l’attention de l’IA qui améliorera ainsi le diagnostic cardiologique.

L’échocardiographie sera interprétée par une IA en première intention. Les boucles seront acquises par des manipulateurs échographistes et seront interprétées en première intention par l’IA et validées ensuite par le cardiologue.

Ceci sera particulièrement intéressant pour les échographies fœtales. Identifier les risques d’anomalies cardiaques d’un fœtus par une IA analysant des coupes cardiaques réalisées par un non spécialiste est un projet qui est quasiment abouti en France.

Les prélèvements anatomopathologiques sont déjà stockés sous forme numérique. Ils sont ou seront lus sous cette forme par une IA dédiée qui formulera le diagnostic et le pronostic de manière aussi performante que les meilleurs anatomopathologistes experts dans leur domaine.

Il faut nous adapter à cette révolution et bien la comprendre pour nous y préparer.
Il était donc logique de consacrer un numéro de CardioHebdo à cette nouvelle approche.

Serge Sarzotti

© Elnur – depositphotos