Vers un retour de la participation obligatoire à la PDSA ?

Depuis la levée des gardes obligatoires en 2002, la mise en œuvre de la PDSA se heurte à une érosion constante du volontariat en parallèle du regroupement progressif du nombre de secteurs pour la soirée, la nuit profonde, les week-ends et les jours fériés.

Diminution du nombre de secteurs

A un secteur correspond en général une ligne de garde. Or, le CNOM vient de révéler que le nombre de secteurs en soirée (20 heures-minuit) a diminué de 7,7 % (1 360 secteurs), celui en nuit profonde (minuit-6 heures) de 13 % (321 secteurs) et celui des week-ends et jours fériés de 2,6 % (1 445 secteurs).

En 2021, 35 départements ne présentaient que des zones blanches en nuit profonde (+ 6 de plus vs 2020). Les trois quarts des CDOM redoutent maintenant un désengagement des médecins volontaires en soirées sur un ou plusieurs territoires, le taux de volontariat pour participer à la PDSA s’érodant (38,5 % des médecins dont 88 % de généralistes).

Plusieurs causes pour un même phénomène

La dégradation de la démographie médicale, l’épuisement professionnel des opérateurs, la faible activité, l’extension géographique des secteurs et l’éloignement du domicile ainsi que la faible valorisation des actes et la volonté de rééquilibrer vies professionnelle et personnelle expliquent cette situation.

Retour de la participation obligatoire ?

Dans ce contexte, l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé (Unaass – France Assos santé) réclame le rétablissement de l’obligation de participer à la permanence des soins ambulatoires (PDSA) pour les médecins libéraux, avec un « soutien professionnel et personnel à l’exercice coordonné » et une « rémunération digne de la pénibilité des activités de permanence des soins et d’urgences médicales ».

France Assos Santé propose également que les médecins spécialisés en santé publique consacrent « 25 % de leur temps à étoffer les équipes sur le terrain », ce qui leur permettrait d’avoir « un pied dans la réalité et un pied à cogiter de bons conseils pour améliorer le système de santé ».

Ces propositions interviennent alors que le Service d’accès aux soins (SAS) peine à se déployer.

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