Urgences cardiologiques : des libéraux dénoncent un adressage systématique des SAMU vers le public

346 – Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Coeur et des Vaisseaux ne peut accepter le détournement systématique des urgences cardiologiques par le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU) vers les établissements publics. Cette pratique antidéontologique doit cesser, le SAMU ne respectant pas l’une de ses missions première qui est la régulation des urgences.

Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux a soutenu et soutient l’appel au 15 depuis sa création en 1978. Les SAMU ont obligation de se conformer à la loi du 6 janvier 1986 (décrets du 16 décembre 1987). « Les SAMU doivent s’assurer de la disponibilité des moyens d’hospitalisation publics ou privés en respectant le libre choix du patient », un droit qui n’est pas honoré dans nombre de départements.

Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Coeur et des Vaisseaux ne peut accepter cette discrimination au détriment des patients et des établissements privés. Les cardiologues interventionnels libéraux assurent quotidiennement gardes et astreintes pour faire face aux urgences cardiologiques. L’adressage, notamment des SCA, diminue au fil des mois, et se réduit à la portion congrue. Il est compréhensible qu’ils n’accepteront plus de continuer à assumer ce service de santé publique si la situation reste en l’état. Ils sont pourtant un maillage indispensable dans la prise en charge des urgences cardiologiques.

Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Coeur et des Vaisseaux prendra les dispositions nécessaires si rapidement le retour à l’équité n’est pas observé. ■

Favoritisme interdit, selon SAMU-Urgences de France

Contacté par l’APM, le président de SAMU-Urgences de France, Marc Giroud, a rappelé que « les règles et l’éthique des SAMU interdisaient le favoritisme » et que cela serait « plus que critiquable si c’était le cas ». Il a assuré qu’il n’existait pas d’appel à restreindre l’accès aux plateaux techniques performants des cliniques. Pour lui, la seule règle est celle de l’intérêt du patient. Le service d’accueil doit être proche et adapté, et doit avoir un mode de fonctionnement fiable. Il ajoute qu’il citerait d’ailleurs les urgences cardiologiques dans les domaines où la collaboration entre SAMU et cliniques est développée, car l’offre privée est « réelle, active et très performante ».

Eric Perchicot ([Secrétaire Général du Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Coeur et des Vaisseaux)] répond à Marc Giroud (Président de Samu-Urgences de France)

Le SNSMCV s’étonne de la réaction du président de SAMU-Urgences de France. Les cardiologues libéraux ne lui demandent pas d’ « assurer un accès aux plateaux techniques performants des cliniques ayant un mode de fonctionnement fiable », mais de respecter la lettre de la loi HPST qui, dans son article premier, stipule « les services d’aide médicale urgente et les services concourant à l’aide médicale urgente sont tenus d’assurer le transport des patients pris en charge dans le plus proche des établissements offrant des moyens disponibles adaptés à leur état sous réserve du respect du libre choix ». C’est aux ARS de déterminer les établissements habilités et non aux responsables du SAMU dont un des rôles, en revanche, est de s’assurer que le libre choix du patient est respecté.|