Anciens numéros – 2025


Numéro 461 – juillet-août 2025

• Actu : Comment coter une MAPA en 2025 ?
• Actu : Syndicat National des Cardiologues : Vers la restructuration et les soins de demain
• Actu : Cardiologie dans les Hauts-de-France : un défi majeur de santé publique face aux déserts médicaux
• Zoom sur…: Infirmier : de la cornette au transfert de compétence
• Guide : L’écosystème du cardiologue libéral – faire quoi avec qui ?
• Fiche méthode :  Déterminer le nombre de patients à inclure dans un essai thérapeutique contrôlé (1ère partie)
• Scientifique : Recommandations esc 2024 sur la fibrillation atriale (1ère partie)
• Hightech : IA, RA, VR – le nouvel alphabet du futur
• Culture livre : Deux crocodiles dans un même marécage
– Le cas Trump
– Elon Musk en 50 tweets
• Art&Culture : Phidias et la frise du Parthénon – 2e partie
• Espace vin : Vin Villanova Domaine Gardrat – Un vin de pays charentais


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Numéro 462 – Septembre-octobre 2025

• Nomenclature : Le chapitre 19 de la CCAM et la cardiologie…
• Zoom sur… : La Fondation Cœur & Recherche de la SFC
• Guide Actu décodée : La pertinence des soins est désormais incontournable
• Fiche méthode :  Savoir analyser la littérature médicale – 18e partie : objectifs et principes de la randomisation
• Scientifique : Les recos de l’ESC en pratique par le CNCF – Recommandations ESC 2024 sur la fibrillation atriale (2e partie)
• Hightech : Médecins 2.0 – quand les influenceurs santé et l’IA veulent prendre la place du stéthoscope
• Culture livre :
– Le suicide de l’Amérique
– Face à l’obscurantisme woke
• Art&Culture : Phidias et la frise du Parthénon – 3e partie
• Espace vin : J. Mourat Collection 2023 – Un vin ligérien à la croisée des vents


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Les temps nouveaux

Chers Lecteurs, Chers Amis,

Depuis 60 ans – et plus précisément le 1er mars 1965 – les cardiologues ont l’habitude de recevoir régulièrement Le Cardiologue, la revue papier du syndicat.

Cette année aucun numéro n’a été publié avant celui-ci, ce dont certains d’entre vous se sont à juste titre inquiétés.

La raison de ce retard de diffusion tient en un seul mot : financière.

Le Cardiologue n’échappe pas à la crise qui depuis plusieurs années frappe l’ensemble de la presse écrite du fait de l’émergence des réseaux sociaux avec internet.

Cette crise est amplifiée par le retrait massif des industriels de la santé qui sont nos principaux annonceurs et encore plus en cardiologie en panne de produits innovants.
Sur ces dernières années les revues de cardiologie ont disparu les unes après les autres, si bien que Le Cardiologue est à ce jour une des dernières à subsister.

C’est le résultat d’une politique drastique de réduction des coûts menée depuis quatre ans, passage en bimensuel, réduction de la pagination, resserrement des frais de publication et large appel au bénévolat pour une équipe restreinte en dépit de l’ampleur du travail.Pour autant, nous devons encore accentuer nos efforts en évoluant vers un format numérique et en limitant la fréquence des tirages papier à hauteur de nos capacités financières.

Parallèlement, nous continuons la diffusion de la newsletter CardioHebdo qui est un vrai succès ainsi que l’attestent chaque semaine ses taux d’audience. CardioHebdo a manifestement trouvé son public qui va au-delà de la communauté des cardiologues.
Les sites internet du Syndicat National des Cardiologues et de la revue Le Cardiologue seront réunis dès l’année prochaine en un seul site, celui du syndicat, revu dans un souci de simplification, de facilitation d’accès et de confort de lecture.

Ces mesures imposées par la situation économique nous obligent, et on ne peut que le regretter, à rompre avec un passé brillant mais révolu, elles nous poussent, ce qui est un chalenge motivant, à penser un futur différent avec l’évolution des technologies et des nouveaux modes de consommation.

Ces explications, nous vous les devons. Mais comprenez bien que tout ceci ne sera possible qu’avec votre soutien. La publicité qui, en 15 ans, a été réduite par 10 ne va pas de sitôt revenir à ses niveaux d’alors, si bien que ce sont avec vos seuls abonnements que nous pouvons maintenir un outil de communication essentiel à l’activité du syndicat, à la défense des cardiologues et la promotion de la cardiologie libérale.

Alors aidez-nous en vous abonnant et en faisant abonner les confrères, mobilisez-vous car l’implication de chacun est importante, nous comptons sur vous tous.

Jean-Pierre Binon. Directeur de la publication




L’écosystème du cardiologue libéral – Faire quoi avec qui ?

Le cardiologue libéral est au cœur d’un écosystème rassemblant de multiples acteurs et il peut être difficile de s’y retrouver. Nous avons rassemblé dans ce cahier pratique ses principaux partenaires et interlocuteurs, avec un schéma récapitulant l’ensemble.

Sommaire


Accédez au dossier (réservé aux abonnés)

1. TRAVAILLER EN COORDINATION AVEC D’AUTRES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

2. DÉLÉGUER DES COMPÉTENCES OU DES TÂCHES

3. VOUS FORMER

4. SUIVRE LES RECOMMANDATIONS OU AMÉLIORER VOS PRATIQUES

5. ECHANGER AVEC D’AUTRES CARDIOLOGUES, PARTICIPER A UN RÉSEAU OU À UNE COMMUNAUTÉ

6. EXERCER EN TOUTE SECURITÉ, CONNAÎTRE VOS DROITS, OU RÉSOUDRE UN LITIGE

7. MODERNISER VOTRE CABINET OU DÉVELOPPER UN PROJETÉ

Autrice : Nathalie Zenou

Vous pouvez nous contacter au SNC – Tél : +33 1 45 43 70 76 ou par mail

Le Cardiologue n° 461 – juillet-août 2025

© PressMaster – Depositphotos





IA, RA, VR – l’alphabet du futur


Intelligence artificielle, réalité augmentée, réalité virtuelle… des mots qui paraissaient il y a encore peu de temps dans le domaine de la fiction, sont devenues des mots communs, grâce notamment à Chat GPT, même si l’IA existe depuis bien plus longtemps. Chacun dans leur espace, ils sont pour certains le devenir de la médecine, et pour d’autres le début des ennuis…

Pascal Wolff – Le Cardiologue n° 461 – juin-juillet 461

Comme chacun le sait aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) désigne des systèmes informatiques capables d’imiter des comportements humains (perception, raisonnement, apprentissage, compréhension) qui permettent aux machines d’analyser un nombre impressionnant de données en prenant des décisions d’une rapidité et d’une précision exceptionnelles. L’IA repose sur des composants clés comme les algorithmes avancés, les bases de données et les systèmes informatiques, en utilisant des sous-domaines tels que le machine learning, le deep learning, la vision par ordinateur, et le traitement du langage naturel.

L’IA est aujourd’hui omniprésente dans notre quotidien, que ce soit à travers les assistants vocaux, la reconnaissance faciale, la médecine, la sécurité, ou encore la création artistique, et continuera à l’avenir de transformer profondément notre société et notre économie.

L’intelligence artificielle se divise en deux types spécifiques :

  • Une IA faible (ou spécialisée), conçue pour exécuter des tâches spécifiques.
  • Une IA forte (ou IA générale) tend à simuler l’intelligence humaine dans tous les domaines.

L’IA faible est conçue pour accomplir une tâche précise et limitée, comme la reconnaissance vocale, la traduction de langues ou la conduite autonome. Elle fonctionne à partir d’algorithmes préprogrammés ou en se basant sur la machine learning, pour exécuter efficacement des fonctions spécifiques, sans compréhension ou conscience au-delà de sa programmation. Elle ne peut pas s’adapter à des domaines ou des tâches différentes de celles pour lesquelles elle a été conçue.

L’IA forte, encore hypothétique dans certains sujets (mais pour combien de temps ?) et en cours de développement, reproduit l’intelligence humaine dans sa globalité en apprenant de son propre fait, en raisonnant, en comprenant le monde et en transférant ses connaissances dans tous les contextes demandés. Elle peut résoudre des problèmes variés, s’adapter à de nouvelles situations et posséder une forme de métacognition ou conscience artificielle.

L’EXPERTISE HUMAINE VERSUS INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, LA DIFFICILE ÉQUATION DE L’ÉQUILIBRE

Pensée en 1950, Alan Turing, mathématicien et cryptologue britannique, a publié un article mémorable sur la possibilité de créer des machines dotées d’une véritable intelligence. Le test de Turing a été la première hypothèse sérieuse dans le domaine de la philosophie de l’intelligence artificielle.

Elle joue aujourd’hui un rôle clé dans de nombreux domaines stratégiques tels que la géopolitique, les finances, le changement climatique et bien sûr la santé, qui vont profondément changer nos comportements et notre vision de l’humain. Il est donc crucial de prendre du recul afin d’avoir une compréhension sur toutes les données concrètes de l’IA afin de comprendre où nous en sommes et ce vers quoi nous allons, car l’essentiel est là : comprendre notre avenir.

Dans le domaine de la santé, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) (1) s’était penché sur l’IA en reconnaissant que « le recours à l’intelligence artificielle peut être bénéfique au niveau du diagnostic » tout en observant que « la machine est capable d’opérations de calcul extrêmement plus complexes que l’être humain et sa mémoire est quasiment infinie ». Elle peut travailler sans relâche et produire un diagnostic « plus rapide et plus précis » dans une variété de champs d’application très large.

L’intelligence artificielle, qui peut « accumuler un nombre de schémas d’interprétation médicale sans commune mesure avec les capacités d’un médecin », soulève des questions autour de la responsabilité : « Faut-il et, si oui, comment, rendre indispensable et responsable l’expertise humaine ? », et cela même si l’IA prend une place de plus en plus importante dans la décision finale ? En d’autres termes, où trouver l’équilibre machine/homme ?

Selon Laurent Alexandre, médecin et spécialiste de l’intelligence artificielle : « On est face à une révolution technologique qui est complètement sous-estimée par les Français. Chat GPT gagne un point de quotient intellectuel chaque semaine. Chat GPT O3 fait quatre fois mieux les diagnostics médicaux que les médecins spécialistes hospitalier ». Le spécialiste de l’intelligence artificielle recommande de « complètement réorganiser le système de santé et les études de médecine vu la vitesse à laquelle galope l’intelligence artificielle ». L’avenir est juste à notre porte. A nous donc d’anticiper l’IA.

L’IA EN CHIFFRES

En 2019, on estimait le marché de l’IA à 90 milliards de dollars pour 2025. Il est aujourd’hui estimé à 244 milliards de dollars. L’accroissement est donc terriblement exponentiel avec une perspective de 1000 milliards de dollars en 2031.
Cette technologie s’est fortement imposée dans tous les domaines, et nous l’utilisons sans s’en rendre compte :

  • 66 % des personnes l’utilise régulièrement.
  • 78 % des organisations utilisent l’IA.
  • 90 % des hôpitaux s’en servent pour le diagnostic.
  • 92 % des étudiants ont recours à l’IA générative.
  • 51 % du marketing ont été séduit par cette technologie.

Mais l’IA continue également sa folle avancée dans la consommation du grand public où seule 60 % de la population mondiale vit sous une législation encadrant l’IA.

LES RISQUES DE L’IA

Si l’IA offre des bénéfices potentiels indéniables, les risques qui y sont liés sont nombreux et préoccupants, tant sur le plan social, éthique que sécuritaire tels, la désinformation, les deepfakes malveillants, les vidéos avec des visages modifiés… La confiance n’est pas à sous-estimer devant un septicisme ambiant qui va de pair avec les attaques sur le net.

La régulation des gouvernements, la transparence et l’éthique sont essentielles pour limiter ces dangers.

  • Les préjugés humains : En s’appuyant sur ses recherches dans les bases de données (favorables à ces sujets), l’IA renforcera probablement le racisme, le sexisme ou d’autres sujets à risque en ciblant par exemple certains groupes ethniques ou de genre.
  • Cybercriminalité : L’IA facilite la création de contenus falsifiés comme les deepfakes, qui peuvent être utilisés pour nuire, diffuser de fausses informations, de fausses vidéos ou des manipulations sur l’opinion publique.
  • Impact environnemental (voir ci-dessous) : La consommation énergétique des data centers liés à l’IA est considérable, contribuant à la pollution et à l’épuisement des ressources naturelles, notamment dans les pays du Sud.
  • Surveillance invasive et dérive autoritaire : L’IA permet une surveillance de masse, souvent discriminatoire, avec un renforcement de la répression, comme c’est le cas avec la reconnaissance faciale ou les systèmes de contrôle aux frontières, mettant en suspens la vie privée et les libertés fondamentales, notamment dans les pays à régimes dictatoriaux où l’intelligence artificielle peut être une aide considérable pour ces pouvoirs. Elle pourrait également compromettre les démocraties.
  • Armes autonomes : La possibilité que des systèmes d’armes, comme les drones ou robots-tueurs, prennent des décisions de tuer sans contrôle humain représente une menace existentielle, avec des risques d’escalade de conflits.
  • Perte de contrôle de la technologie : La course à la création d’une IA généralisée ou superintelligence pourrait échapper à tout contrôle humain dans le futur, avec des conséquences imprévisibles pouvant mettre en danger l’humanité tout entière.
  • Contrefaçon : fabriquer de faux contenus, comme des œuvres d’art en activant le style d’un peintre reconnu d’après une photo par exemple, ou en musique avec un générateur IA (paroles comprises), pouvant être vendus sous une fausse paternité.

L’EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE

L’intelligence artificielle requiert des quantités considérables d’énergie avec les data centers, les algorithmes complexes et la consommation d’énergie nécessaire pour le fonctionnement de cette technologie.

Et ce n’est pas prêt de s’arrêter avec la montée en puissance des modèles de type GPT-4, Perplexity ou encore Google Gemini. Les LLMs (Large Language Models) nécessitent des infrastructures de fonctionnement 24h/24 et 7j/7, une consommation énergétique qui pose des questions fondamentales sur la durabilité de ces technologies dans un monde confronté à une crise majeure du réchauffement climatique, notamment parce que cette énergie provient de sources non renouvelables. On estime qu’il faudrait 4 à 6 fois la consommation annuelle du Danemark en eau, juste pour refroidir les centres de donnés de l’IA d’ici à 2027.

Actuellement, les technologies de l’IA échappent encore à des réglementations écologiques strictes. Cela s’explique en partie par la nouveauté de ces technologies, mais également par la difficulté à mesurer précisément l’empreinte énergétique de chaque modèle d’IA.

LES EMPLOIS DANS LE FUTUR

L’automatisation des postes dans les emplois qualifiés va être profondément modifiée dans le futur où l’on estime à 50 % les remplacement des personnes par l’IA. Ce déclin concerne tous les domaines, et notamment les administrations, les analystes, le travail de caisse, les livraisons, les tâches répétitives dans les domaines de fabrication, le diagnostic médical, la traduction, le marketing, l’édition…

Quant à la santé, « Dans une décennie, l’intelligence artificielle sera capable de fournir de très bons conseils médicaux et les humains ne seront plus nécessaires la plupart du temps. » Ces propos de Bill Gates résonnent comme un coup de tonnerre pour l’avenir de la médecine telle qu’elle existe aujourd’hui. Les essais réalisés par Google Health (2) ont obtenu des performances comparables, voire supérieures, à celles des médecins généralistes dans des contextes spécifiques, soulèvent de véritables questions pour le futur.

Et l’on revient ainsi, pour certains chercheurs, que le remplacement des médecins par l’IA faisait courir le risque de retrouver la pensée d’Alan Turing (voir plus haut) qui suggérait en 1950 que si une machine pouvait fournir une réponse qui la rendait indiscernable d’un humain, alors elle serait qualifiée d’intelligente.

Même si l’IA n’est pas infaillible et n’est pas aujourd’hui irremplaçable, il faut se poser les bonnes questions et réfléchir au devenir de l’être humain face à ses questionnements et ses qualités devant des machines qui seront devant nous si nous n’écoutons pas : réagir face aux profits des grandes entreprises, aux Etats qui veulent profiter de ce pouvoir numérique, à la cybercriminalité et à l’environnement qui risque de finaliser ce que nous avons commencé de détruire.

(1) Numerama
(2) Medscape

© Kurhan – Fotolia

Vérifiez vos adresses mails !

Il n’y a pas que votre ordinateur qui peut être piraté. Vos adresses mails on pu être subtilisées dans d’autres bases de données (Santé, Gafam, réseaux sociaux…). Pour le savoir et éviter une usurpation de votre identité, de l’hameçonnage ou autre méfait, vérifiez auprès du site  haveibeenpwned s’il y a eu violation de vos adresses. Si tel est le cas, le site vous indique sur quels sites vos données ont été volées… et changez vos mots de passe.

la CNIL et vos données

Le médecin libéral doit donc protéger ses données personnelles et médicales. Pour ce faire, il doit passer par des protocoles précis : hébergement certifié données de Santé avec demande préalable auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

 

La CNIL a récemment sanctionné deux médecins libéraux pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de leurs patients, des milliers d’images médicales hébergées sur des serveurs étaient en accès libre. Toutes ces données pouvaient donc être consultées et téléchargées, et étaient, selon les délibérations de la CNIL, « suivies notamment des nom, prénoms, date de naissance et date de consultation des patients ». Le problème venait simplement d’un mauvais paramétrage de leur box internet et du logiciel d’imagerie qui laissait en libre accès les images non chiffrées.

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De l’impression 3D à la bio-impression


Retour vers le futur – les prédictions médicale dans les années 1950




Infirmier-e – De la cornette au transfert de compétences

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Déterminer le nombre de patients à inclure dans un essai thérapeutique contrôlé [1]

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Loi Duplomb : l’ordre des médecins prend position contre, estimant que les « alertes ne peuvent être ignorées »

(Le Monde – AFP) Alors que le texte contesté prévoit la réintroduction de l’acétamipride, l’instance juge que « sur le plan médical (…) le doute n’est pas raisonnable » et déplore « l’écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions »… [Lire la suite]




L’Ordre des médecins fait annuler le décret sur l’infirmier référent

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) Sur un vice de forme, le Conseil national de l’ordre des médecins a fait annuler le décret instituant le statut d’infirmier référent. Les syndicats infirmiers dénoncent « l’archaïsme médical »… [Lire la suite]




Les pompes d’assistance ventriculaire françaises ont le vent en poupe

(Medscape. Aude Lecrubier) Alors que Carmat, développeur du cœur artificiel Aeson, est actuellement en redressement judiciaire, deux autres startup tricolores spécialisées dans les pompes d’assistance ventriculaire, CorWave (Clichy) et FineHeart S. A. (Pessac) pourraient, grâce à leurs technologies innovantes, redéfinir l’avenir des patients atteints d’insuffisance cardiaque sévère… [Lire la suite]




Un nouvel algorithme améliore l’estimation des pressions de remplissage ventriculaire gauche

(Medscape – Federico Pérez Agudo) La détermination précise des pressions de remplissage du ventricule gauche (LVFP) est essentielle lors de l’évaluation des patients présentant une dyspnée, notamment pour différencier les causes cardiaques d’autres étiologies… [Lire la suite]




L’écosystème du cardiologue libéral – Faire quoi avec qui ?

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AG du Syndicat National des Cardiologues – vers la restructuration et les soins de demain

Réunis au Palais des Congrès d’Aix-en-Provence les 13 et 14 mai derniers pour leur assemblée générale annuelle, les représentants du Syndicat National des Cardiologues (SNC) ont dressé le bilan d’une année mouvementée marquée par une visibilité institutionnelle accrue mais aussi par des tensions financières persistantes. L’avenir de l’exercice libéral, l’organisation des soins via les ESS, les mutations sociologiques de la profession, ainsi que l’intégration des outils numériques ont rythmé deux journées intenses de débat. Sous la présidence du Dr Vincent Pradeau, les participants ont esquissé les contours d’une nouvelle dynamique pour défendre la cardiologie libérale.

Nathalie ZenouLe Cardiologue 461 – juillet-août 2025

2024 : UNE ANNÉE CONTRASTÉE ENTRE RAYONNEMENT INSTITUTIONNEL ET FRAGILITÉ FINANCIÈRE

Le rapport moral présenté par le président du SNC, le Dr Vincent Pradeau, a dressé un panorama contrasté.

Parmi les succès de l’année écoulée :

Un déménagement stratégique du siège à Paris dans un espace de coworking, une plus grande visibilité lors de rendez-vous scientifiques comme les JESFC ou les JIFICAT, et une forte présence institutionnelle avec la présidence du Conseil National Professionnel CardioVasculaire (CNPCV) assurée par le Dr Marc Villacèque et celle de la Fédération des Spécialités Médicales (FSM) par le Dr Frédéric Fossati.

La création d’une commission d’exercice libéral au sein du GICC et la réussite du programme de formation des Maîtres de Stage Universitaires (MSU) ont également été saluées.

Enfin, les liens avec le Collège National des Cardiologues Français (CNCF) ont été renforcés sous la présidence du Dr François Diévart.

Ces beaux résultats ne peuvent occulter les difficultés financières du Syndicat National des Cardiologues.

Le rapport du trésorier, le Dr Patrick Joly, a mis en lumière un déficit de 137 665 € en 2024, presque triplé par rapport à 2023. Cette dégradation s’explique notamment par une baisse des cotisations de 20 % et une hausse des charges (AG, déplacements, loyer).

Face à cette situation, un plan d’économies a été adopté pour 2025-2026, visant une réduction progressive du déficit et une stabilisation de la trésorerie, notamment par la hausse des refacturations aux partenaires et une modération des dépenses.

UN SYNDICAT EN MUTATION : NOUVELLES CIBLES, NOUVELLE COMMUNICATION

La fragilité du modèle syndical a alimenté une réflexion de fond. Le vieillissement de la population de cardiologues, le désintérêt apparent des jeunes pour l’engagement syndical et l’individualisation croissante de la profession ont conduit les membres à envisager une redéfinition des missions du SNC.

L’ouverture du syndicat aux cardiologues hospitaliers et salariés a été discutée, tout comme l’urgence de repenser la communication : dès 2026, les sites du SNC et de la revue Le Cardiologue seront fusionnés, et une stratégie numérique renforcée (réseaux sociaux, newsletters, revue en ligne) mobilisera le reliquat du fonds Innov’Cardio.

Dans cette logique d’adaptation, l’AG a validé une augmentation modérée de la cotisation (de 20 € en 2026) et la nomination de nouvelles figures à des postes clés, comme le Dr François Diévart au poste de vice-président.

Une commission spéciale sur l’organisation des assemblées générales a été créée, preuve d’une volonté de redynamiser les échanges internes.

Les enjeux pour 2025-2026

Défendre la cardiologie de terrain dans un contexte incertain
Alors que le congrès INNOV’CARDIO a pris le relais de l’assemblée générale, les membres du SNC repartent avec une feuille de route claire mais exigeante.

  1. Réinventer l’exercice libéral,
  2. Restaurer la viabilité financière du syndicat,
  3. Mieux communiquer,
  4. Organiser les soins autrement.

Autant de chantiers à mener de front pour préserver une cardiologie de qualité, accessible et attractive.

LE MOT D’ORDRE : s’adapter ou disparaître.

LE DÉFI EST LANCÉ.

LES ESS AU CŒUR DE L’ASSEMBLÉE : UN ESPOIR FACE À LA CRISE D’ACCÈS AUX SOINS

La matinée du 14 mars a été consacrée aux Équipes de Soins Spécialisées (ESS), une innovation organisationnelle appelée à jouer un rôle majeur face aux délais d’attente croissants et à la désertification médicale.

L’objectif : regrouper les spécialistes libéraux autour de parcours de soins structurés et coordonnés, avec pour promesse une amélioration tangible de l’accès aux soins. Déjà intégrées à la convention médicale depuis janvier 2024, les ESS disposent d’un financement encore jugé insuffisant.

Des retours d’expérience, notamment en Île-de-France et en Gironde, ont mis en évidence l’intérêt du dispositif. À Paris, 60 % des patients seraient vus en moins de 5 heures grâce à une organisation agile. Mais les obstacles restent nombreux : culture de l’individualisme, manque d’outils numériques efficaces, lourdeur administrative.

Le SNC s’est engagé à soutenir la mise en œuvre des ESS à travers une « boîte à outils », la désignation de référents régionaux et la formation d’ambassadeurs.

UN TOUR DE FRANCE DES TERRITOIRES PRÉOCCUPANT

Le tour de table régional a révélé une situation alarmante dans plusieurs territoires : fermetures de cabinets, départs à la retraite non remplacés, délais d’attente allant jusqu’à un an. La situation est particulièrement tendue dans les Alpes-Maritimes et en Provence, où même les zones historiquement bien dotées deviennent des « déserts médicaux ».

Les représentants ont insisté sur la nécessité de faire des ESS un levier de transformation, tout en plaidant pour une proposition de loi sur la régulation de l’installation. D’autres défis restent entiers : maintien des actes de prévention malgré la surcharge, inégalités d’accès aux soins pour les patients en secteur 3, difficulté à recruter dans les établissements.

ENJEUX NUMÉRIQUES, FORMATION ET AVENIR DE L’INTERVENTIONNELLE

La commission numérique, pilotée par le Dr Benoît Lequeux, a présenté ses travaux sur la régulation des objets connectés, l’usage des IA en santé (Nabla, Corti, Doctolib…), et la valorisation des données de santé. Un projet d’entrepôt de données est en discussion avec la société Stan Recherche. À l’échelle européenne, la France est représentée sur les questions d’IA en cardiologie.

Le volet formation, sous l’égide d’UFCV/FormatCœur, montre une dynamique positive avec le succès du programme PAMSU et des formations certifiées Qualiopi. Une offre spécifique sur les ESS sera bientôt disponible.
Enfin, les cardiologues interventionnels ont exprimé leurs inquiétudes face à la concentration des cliniques privées (Ramsey, Elsan…) et aux obstacles administratifs croissants. Le Dr Jean-Louis Banos, nouveau président de la commission interventionnelle, a appelé à une action de lobbying nationale forte.

 

Le Syndicat national des cardiologues peut vous aider à chacune de ces étapes !

Contactez-nous !




En France, le nombre de décès risque de dépasser celui des naissances en 2025, une première depuis 1944

(Le Monde – AFP) En 2025, un solde naturel de population négatif « est de l’ordre du possible », a estimé l’Insee. Ce phénomène était attendu des démographes mais « il se produit plus tôt que prévu », en raison d’un nombre de naissances plus faible qu’anticipé, a-t-il ajouté… [Lire la suite]




IA et pharma: entre promesses techniques et mises à l’épreuve cliniques, la transformation reste graduelle

(TICpharma – Wassinia Zirar) Si l’intelligence artificielle (IA) transforme déjà les pratiques médicales et commerciales des laboratoires et améliore certaines étapes du développement de médicaments, son impact global reste encore limité par des obstacles techniques, réglementaires et structurels, ont pointé plusieurs experts du secteur lors du congrès HLTH Europe, qui s’est tenu en juin à Amsterdam [Lire la suite]




Loi Duplomb : pourquoi l’acétamipride inquiète les médecins, un expert répond

(What’s up Doc?) Insecticide réintroduit en France par la loi Duplomb sur l’agriculture, l’acétamipride est un « neurotoxique » qui fait peser des risques sur la santé humaine, explique Pierre-Michel Périnaud, président du réseau Alerte des médecins sur les pesticides, qui défend le « principe de précaution » [Lire la suite]




Diabète de type 2 : le nouveau parcours de soin de la HAS 

(Medscape – Agnès Vernet) La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de réviser le parcours de soins du patient adulte vivant avec un diabète de type 2. Elle y développe une approche intégrative qui devra inspirer l’organisation des soins à l’échelle du territoire pour éviter les inégalités… [Lire la suite]




Prévenir l’hypertension artérielle : un enjeu majeur de santé publique


Nathalie Zenou


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Le rapport 2025 de l’Assurance-maladie, orienté vers la soutenabilité du système, fait de la prévention de l’HTA une priorité nationale.

L’HTA représente un coût direct et indirect important pour le système de santé. Fréquemment asymptomatique, elle est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires et est responsable d’une large part des infarctus, AVC et atteintes rénales. Or les pathologies chroniques représentent aujourd’hui plus de 70 % de la progression des dépenses de santé, en grande partie du fait du vieillissement de la population, mais aussi d’une prévention encore trop insuffisante.

Faire de la prévention une priorité décennale

L’Assurance-maladie propose de faire de la prévention une grande cause nationale. Cela implique une mobilisation large pour promouvoir une culture du dépistage et de la gestion proactive des facteurs de risque, dont l’HTA.

Plusieurs axes sont mis en avant : un dépistage renforcé, une approche personnalisée, une politique nutritionnelle ambitieuse et la lutte contre les produits nocifs via une fiscalité incitative (nouvelle taxation des produits nocifs).

L’accompagnement des personnes à risque

L’Assurance-maladie recommande également de sécuriser le parcours de prévention des personnes atteintes d’HTA ou à haut risque cardiovasculaire. Cela passe par l’éducation thérapeutique du patient, le recours à la télésurveillance pour les patients non stabilisés et la promotion de l’activité physique adaptée (APA), notamment pour les personnes âgées ou en situation de précarité.

Enfin, le rapport suggère de rémunérer les établissements de santé selon leur implication dans le suivi et la stabilisation des patients chroniques, incluant ceux souffrant d’hypertension.

Vers une santé publique préventive et équitable
La lutte contre l’HTA illustre la transition en cours vers une médecine plus préventive, plus personnalisée et plus soutenable économiquement. En agissant en amont, en réduisant les inégalités d’accès à la prévention et en responsabilisant les différents acteurs, l’Assurance Maladie espère réduire les complications liées à l’HTA, améliorer la qualité de vie des patients et limiter les dépenses évitables à long terme.
Le cardiologue de ville joue évidemment un rôle central dans ce dispositif, tant sur le plan du dépistage que de la prévention secondaire et du suivi au long cours.

© Dmyrto_Z – Depositphotos




Réintégration anticipée des étudiants en médecine formés à l’étranger : une mesure injuste ?

(Medscape – Stéphanie Lavaud) La proposition de loi visant à autoriser la réintégration anticipée, au sein des universités françaises, des étudiants en médecine effectuant leur cursus dans des universités européennes ne fait pas que des émules… [Lire la suite]




« Au-delà de la crise des urgences, le système de santé dans sa globalité est en péril »

(Medscape – Julien Moschetti) Dans son récent ouvrage État d’Urgences (Seuil), la Dre Caroline Brémaud décrit le quotidien d’un service d’urgences en crise, dans un contexte où le manque de moyens contraint les soignants à faire des choix cornéliens.Dans ce récit intimiste nourri de multiples anecdotes, l’urgentiste du CH de Laval (Mayenne) revient sur ses combats et ses états d’âme, ceux d’une médecin passionnée et révoltée devenue lanceuse d’alerte pour défendre l’hôpital public… [Lire la suite]




La FDA élargit les indications de la finérénone pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque

(Medscape – Michael Hilleary) La FDA a élargi les indications de la finérénone (Kerendia) pour inclure les patients atteints d’insuffisance cardiaque avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) d’au moins 40 %… [Lire la suite]




Les bêtabloquants protègent-ils vraiment l’aorte ?

(Medscape – Dr Yohann Bohbot) Une étude danoise bouleverse les certitudes : loin de protéger, les bêtabloquants pourraient augmenter le risque de dissection aortique chez les hypertendus. Ces résultats, s’ils se confirment, remettent en cause des décennies de pratique… [Lire la suite]




La loi Duplomb réunit plus d’1,5 millions de Français contre elle !

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) Au matin du 22 juillet, la pétition enregistrée à l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb comptait quelque 1 654 235 signatures. Un record. Lancée par une jeune étudiante de 23 ans en « master QSE et RSE (Qualité, sécurité, environnement/Responsabilité sociétale des entreprises) », Éléonore Pattery, cette pétition a été rédigée pour s’opposer à la loi Duplomb adoptée le 9 juillet dernier, « une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire », selon l’autrice de la pétition… [Lire la suite]




Phidias et la frise du Parthénon – Par Lawrence Alma-Tadema (1836-1912). 2e partie

– Par Louis-François Garnier

Dans le tableau intitulé « Phidias et la frise du Parthénon » (1868), le peintre Lawrence Alma-Tadema (1836-1912) nous épargne, en le montrant de dos, la laideur de Socrate qui, pauvre, ne dédaignait pas les riches jeunes gens qui s’attachaient à ses pas. [10] Il contrastait singulièrement avec la beauté d’Alcibiade, en l’occurrence représenté de profil (grec), et qui était « exceptionnellement beau » en des temps où « la beauté était alors un mérite ouvertement reconnu et célébré ».  [7]

Alcibiade avait passé son enfance chez Périclès en y rencontrant les plus illustres esprits du temps,  [7] et il fut séduit pas les qualités intellectuelles de Socrate, comme il le rappellera bien plus tard, dans un état avancé d’ébriété, lors du célèbre Banquet relaté par Platon. (v.428 /427-v. 348 av. J.-C.) en disant : « il est la seule personne qui m’ait fait éprouver un sentiment qu’on ne me prêterait guère, la honte ».  [6] Ainsi, à l’époque de leur rencontre, Socrate est un homme robuste dont « le corps sortait de l’ordinaire » capable de rester lucide après un banquet où tout le monde sortait ivre mort,  [8] et qui participera à trois campagnes militaires en qualité d’hoplite pendant la guerre du Péloponnèse.


Alcibiade (450 – 404 avant J.-C.)

Socrate (470-469 av. J.-C..)


Phidias (vers 500-430 av. J.-C.)

Aspasie de Milet (née au Ve siècle av. J.-C.)

C’est lors de la première bataille de Potidée en – 429, que Socrate partira avec Alcibiade qui sera blessé et secouru par Socrate qui « le dégage des ennemis qui le pressent, le prend sur ses épaules et se replie calmement ».  [6] Lors des campagnes militaires de Délion en – 424 puis Amphipolis en – 422, Socrate ayant alors près de quarante-huit ans et toujours fantassin, aura l’occasion d’être protégé à son tour par Alcibiade qui sert dans la cavalerie. Après la paix de Nicias en – 421, Alcibiade a une trentaine d’années et mène une vie dissolue car « le plus beau des Athéniens n’en était pas le meilleur » avec son caractère vaniteux et fantasque  [9] comme le rapportent plusieurs anecdotes.
Supportant de plus en plus mal les reproches, Alcibiade cesse peu à peu de fréquenter Socrate qui devenant « le taon du peuple » est accusé d’impiété et de corrompre la jeunesse, et sera condamné à mort. C’est après avoir bu d’un trait une coupe de cigüe que Socrate, sentant son corps s’alourdir, ferme les yeux et tire le drap sur son visage selon la tradition antique après cette dernière phrase à son ami Criton : « Souviens-toi que je dois un coq à Asclépios, n’oublie pas de t’acquitter de cette dette » sans qu’on sache vraiment qui était le destinataire. Peut-être était-ce une offrande au dieu guérisseur ?
Le personnage le plus à gauche du tableau est Alcibiade qui était riche et il « n’a jamais été vieux : il est mort à moins de cinquante ans » en restant beau jusque dans sa maturité.  [7] C’est auréolé par la gloire de ses victoires en courses de char à Olympie qu’Alcibiade proposera une expédition en Sicile (de – 415 à -413) qui s’avérera catastrophique, l’invasion tournant à la débâcle. Au préalable, Alcibiade n’avait pas quitté Athènes l’esprit serein en juin -415, car un scandale avait touché la cité peu de temps auparavant. Les statues du dieu Hermès ithyphallique, ces piliers de marbre surmontés d’une tête du dieu messager avec un phallus en érection marquant les limites des rues,  [10] avaient été mutilées au grand dam de la population émue de ce sacrilège de mauvais augure. Impliqué aussi pour avoir parodié les mystères d’Eleusis, cette cérémonie mystérieuse dévoilant le monde d’outre-tombe,  [2]


Périclès (vers 495-429 av. J.-C.)

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)

Alcibiade sera alors condamné à mort par contumace et ses biens seront confisqués. Un navire est envoyé en Sicile le chercher mais sur le chemin du retour Alcibiade faussera compagnie à son escorte pour se réfugier à Sparte, la cité ennemie d’Athènes, puis en Asie mineure. Cependant, en -407, Alcibiade rentrera à Athènes où il sera de nouveau élu stratège et ses biens lui seront rendus mais la défaite athénienne contre Sparte à Aigos Potamos en – 405 marque la ruine finale d’Athènes dans la guerre du Péloponnèse.
Alcibiade devra de nouveau s’exiler et ne pouvant pas se réfugier à Sparte, il s’abritera chez un satrape perse mais sera assassiné quelques semaines après son arrivée sans qu’on sache vraiment qui était le commanditaire.
Phidias est le troisième personnage à partir de la gauche du tableau d’Alma-Tadema. Il est sculpteur, élève du sculpteur Agéladas d’Argos qui fut aussi le maître de Myron (v.485-v.420 av. J-C.) (Le Discobole) et de Polyclète (v.490-v.420 av. J-C.) (Le Doryphore).  [11] On comprend que Phidias puisse avoir une barbe grisonnante puisqu’il a alors environ 58 ans et sa morphologie exprime une impression de force musculaire inhérente à son activité de sculpteur en sachant qu’à cette époque certains n’étaient pas sans mépriser « ces artisans qui maniaient la gouge et l’ébauchoir ».  [2] Ceci n’était pas le cas de Périclès qui l’avait choisi pour exécuter les statues pour le Parthénon et en ayant seul l’intendance de tous les travaux  [12] en sachant qu’il était alors déjà reconnu comme le meilleur sculpteur d’Athènes.
La statue d’Athéna Parthénos (la Vierge) était impressionnante, en bois revêtu de plaques de bronze recouvertes de plus d’une tonne de feuilles d’or et d’ivoire et dont le coût équivalait à 300 navires.  [13] Elle tenait dans sa main droite une statue de Niké ailée de 1,85 m ! symbolisant la Victoire et soutenait de sa main gauche un bouclier de 4 mètres de diamètre avec des scènes de combat mythologique. En -438, Phidias est victime d’une manœuvre destinée à discréditer, à travers lui, son protecteur Périclès ; d’abord accusé d’avoir détourné l’or destiné à la statue d’Athéna avant d’être disculpé, il est ensuite accusé d’impiété et devra s’exiler à Olympie où Il réalisera la statue colossale de Zeus chryséléphantin considérée comme l’une des Sept Merveilles du Monde.
Dans le cas présent, l’attention de Phidias semble attirée par les deux jeunes femmes à la droite de Périclès dont l’une est vêtue d’une tunique (péplos) plissée à l’instar des caryatides de l’Érechthéion (construit après la mort de Périclès) ou des trois Parques (British Museum). Ceci suggère « le moelleux agencement du drapé »  [14] retenu aux épaules par des fibules avec une ceinture qui l’empêche de trop s’ouvrir, tout en laissant « les bras nus dont la blancheur a été tant vantée par les premiers poètes ».  [3]
Cette jeune femme a l’air réservé est conforme aux femmes de bonne famille qui, à cette époque, étaient confinées chez elles et dont le sort n’était guère enviable.  [15] Peut-être s’agit-il de Cléone, la sœur d’Alcibiade dont on a dit qu’elle ressemblait étrangement à son frère mais il ne peut s’agir de l’épouse de Périclès car celui-ci avait divorcé en -445, c’est-à-dire treize ans avant cette visite présumée du Parthénon. C’est d’ailleurs ensuite qu’il vécut maritalement avec Aspasie, dont il avait fait connaissance en -450, au grand dam de l’aristocratie en un temps où « le mariage et l’amour étaient strictement dissociés ».  [2]

Références

[1] Barrow R.J. Lawrence Alma-Tadema. Phaidon 2015
[2] Delcourt M. Périclès. nrf Gallimard 1949
[3] Picard Ch. La vie privée dans la Grèce classique. Ed. Rieder Paris 1930
[4] Amouretti M-C, Ruze F. Le monde grec antique. Hachette Supérieur 1995
[5] Debayle C. Grèce Guide Arthaud 1990
[6] Lindon D. Socrate et les Athéniens. Castor Doc Flammarion 1997
[7] De Romilly J. Alcibiade. Le Livre de Poche Ed. de Fallois 1995
[8] Onfray M. Le crocodile d’Aristote. Albin Michel 2019
[9] Desmurger M. Récits tirés de l’Histoire Grecque. Fernand Nathan 1960
[10] Mossé et al. La Grèce ancienne. Histoire Points 2008
[11] Art Grec. Gründ 2002
[12] Plutarque. Les Vies de Hommes illustres. Traduction par Ricard. Garnier Frères Paris 1862
[13] La Grèce classique Histoire & Civilisations National Geographic 2014
[14] Pischel G. Histoire mondiale de l’Art. Solar 1988
[15] Damet A. Les prostituées d’Athènes Histoire & Civilisations N°33 :18-51 novembre 2017
[16] Châtelet F. Périclès Le club français du livre Paris 1960
[17] Damet A. Périclès. Le démocrate impérialiste. Histoire & Civilisations N°15 :82-89 mars 2016
[18] Glotz G. La cité grecque. Albin Michel 1968
[19] Debidour M. Les Grecs et la guerre Ve-IVe siècle. Editions du Rocher 2002
[20] Mariel C, Alexandre M. La peste d’Athènes. Guerre et poux. La Presse Médicale N°4 :169-171-15 février 1997
[11] Damet A. La Guerre du Péloponnèse Histoire & Civilisations N°30 :18-29 juillet-août 2017.

Remerciements à mes parents Geneviève Garnier-Valton (1915-2006) et le Dr Fernand Garnier (1912-2001) pour m’avoir offert à Noël 1963, à l’âge de 11 ans, le livre de M. Desmurger. Récits tirés de l’Histoire Grecque. Fernand Nathan 1960.




Cardiologie dans les Hauts-de-France – un défi majeur de santé publique face aux déserts médicaux

Frédéric Fossati.

UNE RÉGION À HAUTE INCIDENCE DE MALADIES CARDIOVASCULAIRES

Les Hauts-de-France font face à un défi cardiovasculaire majeur. Entre 2021 et 2023, la région affichait un taux d’incidence hospitalière pour cardiopathie ischémique de 467/100 000 habitants, dépassant la moyenne nationale de 459/100 000. Cette sur-morbidité se traduit par environ 20 000 hospitalisations annuelles dans la région.

L’insuffisance cardiaque présente un tableau encore plus préoccupant ; avec une incidence régionale de 423/100 000 habitants contre 344/100 000 au niveau national, la région enregistre près de 17 640 hospitalisations par an. La mortalité cardiovasculaire régionale (67/100 000) dépasse également la moyenne nationale (59/100 000), soulignant, si besoin en était, l’ampleur de l’enjeu de santé publique.

UNE DÉSERTIFICATION MÉDICALE QUI S’AGGRAVE

La situation démographique médicale des Hauts-de-France s’est nettement dégradée. En 2022, 72,4 % de la population régionale – soit environ 4,6 millions de personnes – vivait en zone sous-dotée, contre 64,8 % précédemment. Cette progression inquiétante s’est traduite par l’ajout de 800 000 habitants supplémentaires dans ces zones déficitaires.

Parmi ces territoires, 44 sont classés en « zone d’intervention prioritaire », avec une densité médicale moyenne de seulement 50 médecins pour 100 000 habitants, bien en deçà des 79 pour 100 000 de la moyenne régionale. Cette répartition inégale génère des disparités territoriales majeures compromettant l’accès aux soins spécialisés.

DES DISPARITÉS DÉPARTEMENTALES CRIANTES

L’analyse départementale révèle des différences entre départements : l’Aisne et l’Oise sont entièrement considérés comme zones prioritaires, tandis que le Pas-de-Calais enregistre 94 % de sa population en zone sous-dotée. Le Nord (64,2 %) et la Somme (42,3 %) s’en tirent légèrement mieux et complètent ce tableau néanmoins préoccupant.

Ces chiffres masquent en outre de grosses disparités entre les zones urbaines, plutôt bien dotées comme la métropole lilloise et les zones rurales ou semi-urbaines créant ainsi un véritable fossé.

Les médecins continuent de déserter les territoires ruraux, aggravant ainsi une situation déjà critique.

LE RÔLE STRATÉGIQUE DU SYNDICAT RÉGIONAL

Le Syndicat des cardiologues des Hauts-de-France déploie une action structurée autour de trois axes fondamentaux :

• Des discussions auprès des institutions (ARS, Universités) constituant un premier pilier, visant à renforcer les incitations à l’installation de jeunes cardiologues et sécuriser l’accès territorial aux soins spécialisés. Cette approche doit permettre d’influencer les politiques publiques locales en faveur de la cardiologie libérale.

• La formation médicale continue : en partenariat avec le Syndicat National des Cardiologues (SNC), FormatCoeur et Inforcard, le syndicat régional organise des sessions de formation médicale continue et de développement professionnel continu « mixtes » public-privé, afin de susciter l’émergence de vocations libérales.

• L’intégration de stages libéraux dans le cursus de formation des internes en cardiologie, afin d’attirer d’éventuels futurs cardiologues vers l’exercice privé.

PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES

L’avenir de la cardiologie régionale repose sur plusieurs leviers d’action. La redistribution des cardiologues vers les zones de moindre densité doit s’appuyer sur l’optimisation des aides existantes et une meilleure communication entre les praticiens.

L’amélioration de l’attractivité territoriale nécessite un soutien financier accru aux projets d’installation, complété par des mesures d’accompagnement global : logement, écoles, services publics. Cette approche holistique reconnaît que l’installation médicale dépend de facteurs multiples.

La mise en œuvre de parcours de soins coordonnés, notamment pour les insuffisants cardiaques, en s’inspirant de modèles comme les Équipes de Soins Spécialisées (ESS) en cardiologie ou les Structures de Liaison Libéral-Hospitalier (SLL), pourraient optimiser la prise en charge et l’utilisation des ressources disponibles.

CONCLUSION : UN DÉFI RÉGIONAL STRUCTURANT

Les Hauts-de-France illustrent parfaitement les défis contemporains de la cardiologie française : haute prévalence cardiovasculaire, désertification médicale progressive et inégalités territoriales croissantes.

Dans ce contexte, le syndicat régional joue un rôle déterminant : défendre l’exercice libéral, structurer la formation et favoriser l’installation par des actions ciblées et partenariales.

L’avenir de la cardiologie régionale dépendra de la capacité collective à coordonner les efforts institutionnels, syndicaux et professionnels pour transformer ces défis en opportunités d’innovation organisationnelle et de renouveau démographique médical pour le bien de nos concitoyens.

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Dr Grégory Perrard – Président
Dr Frédéric Mouquet – Secrétaire
Dr Frédéric Fossati – Trésorier

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Les recommandations de l’ESC 2024 sur la fibrillation atriale (1ère partie)

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Deux crocodiles dans un même marécage

François Diévart – Le Cardiologue 461 – juin-juillet 2025

Evoquant l’arrêt de la « collaboration » entre Donald Trump et Elon Musk, un journaliste a eu cette remarque « Si Trump parle de drainer le marécage, sa séparation d’avec Musk était inéluctable, car il ne peut pas y avoir deux crocodiles dans un même marécage ». Si Biden avait suscité peu de biographies en français, si Musk en avait suscité au moins une par an, Trump semble en susciter, directement ou non, au moins une par semaine. Concernant Trump et Musk, deux ouvrages se détachent qui permettent de comprendre leur aspect crocodile et le fait qu’il ne peut pas y avoir deux crocodiles dans un même marécage.

LE CAS TRUMP

Bref panorama du 2e trimestre 2025

Difficile de tout lire concernant Trump, et je peux conseiller, concernant ses liens avec la Russie et la mafia, mais aussi concernant l’oligarchie russe, le livre édifiant de Yuri Felshtinsky « Le complot Da Vinci. Le deal du Salvator Mundi ». Fruit d’une enquête bien sourcée, menée par un historien russo-américain, cet excellent livre vous fera comprendre les enjeux financiers et politiques faisant qu’un tableau a été vendu 450 millions de dollars alors qu’on n’a pas la certitude qu’il fut peint par Léonard de Vinci. Vous comprendrez aussi comment s’est mise en place l’oligarchie kleptocrate russe dirigée par Poutine et la place dévolue à Trump sur ce jeu d’échec.
Le livre de Maya Kandel « Une première histoire du trumpisme » est un bon résumé de l’ascension politique de Trump. S’il est assez peu dynamique et plutôt conventionnel dans sa première partie, la deuxième partie est éminemment instructive.
Lorsque Trump traite ses adversaires de « vermines » ou dit que « les migrants empoisonnent le sang de notre pays », cela rappelle la rhétorique d’Hitler. Ce parallèle est illustré par le livre écrit par Olivier Mannoni, un des traducteurs de Mein Kampf, « Coulée Brune – Comment le fascisme inonde notre langue ». Pour le parallèle entre les méthodes de Trump et celles d’Hitler, ce livre sera utilement complété par un autre, absolument passionnant « La pensée nazie – Douze avertissements de l’Histoire » de Laurence Rees : indispensable.

La synthèse

Mais le livre récent qu’il faut avoir lu sur Trump a deux avantages majeurs : il est concis (220 pages) et il fait la synthèse de tout ce qui a été écrit sur sa psychologie et sur les risques que sa deuxième élection fait courir pour le monde actuel. Il s’agit du livre d’Alain Roy « Le cas Trump. Portrait d’un imposteur ». Ce livre peut être envisagé comme une tentative de répondre à deux questions complémentaires : « Qu’est ce qui fait que Trump ment en permanence et est narcissique, en d’autres termes comment ceux qui se sont penchés sur le problème expliquent sa psychologie ? » et « La psychologie et les idées de Trump sont-elles dangereuses pour l’avenir du monde ? »
L’auteur prend en compte les multiples publications permettant de répondre à ces deux questions, sans faire pour autant ce que l’on appelle de la psychologie de bazar. Ainsi, il analyse l’enfance et la jeunesse de Trump qui s’est déroulée sous la tutelle d’un père autoritaire et sociopathe, ce qui semble avoir poussé Donald à un manque d’empathie, à un culte de la réussite, en tout cas affichée, à défaut d’être effective tellement Trump a cumulé les faillites, et à un culte de la richesse ostentatoire comme unique objectif.
Ainsi, par exemple, pour répondre à la deuxième question, il rapporte toutes les hypothèses avancées concernant les liens de Trump avec la Russie, qui vont de l’admiration pour Poutine, dirigeant autoritaire et kleptocrate (un modèle à ses yeux car Trump assimile la richesse à l’intelligence) à des liens au moins financiers sinon plus troubles. Son admiration pour Poutine pourrait expliquer l’envie de Trump de constituer un nouvel empire en absorbant le Groenland, le Canada et Panama. Mais aussi, et cela est peu connu, cela pourrait expliquer certaines conduites lors de ses deux mandats. Dans son premier mandat « Il a essayé d’installer une kleptocratie, recueillant les contributions de ceux qui cherchaient à obtenir ses faveurs et empochant plusieurs millions de dollars de contribuables ». Et lors de son deuxième mandat « Pourquoi Trump a-t-il créé une nouvelle agence fédérale, le External Revenue Service, dont la mission est de percevoir les taxes et les droits de douane résultant de la politique tarifaire qu’il souhaite imposer à tous les pays du monde ? Le but est-il d’écarter tous ceux qui ont un œil sur ces entrées d’argent à la US Customs and Borders Protection, le Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis ? Qui dirigera cette nouvelle agence ? Pourquoi son mode de fonctionnement demeure-t-il si nébuleux ? Considérant l’admiration de Trump pour Poutine qui a détourné les richesses nationales à son profit avec ses complices et considérant aussi les comportements crapuleux de Trump dans le monde des affaires durant cinquante ans, il y a lieu, je crois, d’envisager même l’impensable : que Trump veuille tout simplement empocher une part de ces tarifs… il en a exprimé le désir noir sur blanc devant Cohen » (NB, ce dernier était son avocat).

 

ELON MUSK EN 50 TWEETS

Comme « Le cas Trump », le livre de David Chavalarias « Elon Musk en 50 tweets » est concis et synthétique. Son schéma est simple, les pages de gauche reproduisent en les traduisant des tweets émis ou relayés par Elon Musk sur son compte, et les pages de droite en fournissent l’explication. Il a une particularité, c’est qu’il marque d’un astérisque tous les mots devenus tabous sous Trump et l’on s’aperçoit ainsi, qu’il n’est pas possible d’écrire une page sans utiliser un de ces mots.
Pour mémoire, le chercheur David Chavalarias avait déjà fait paraître en 2022, un livre remarquable, « Toxic Data », dont la lecture est nécessaire pour comprendre tout à la fois comment les réseaux sociaux manipulent et déchirent le tissu social et comment la science révèle notre inadaptation à cette nouvelle donne numérique. 
Au-delà des données issues de ses recherches, l’auteur commente les faits et dit tout haut ce que certains pensent peut-être tout bas.
Ainsi, il n’hésite pas à appeler « un chat, un chat » lorsqu’il synthétise plusieurs éléments comme « il n’est pas nécessaire de faire l’hypothèse d’une collusion entre Elon Musk et Poutine pour comprendre que leur alignement d’intérêts, auquel le président russe a activement œuvré, a rendu possible l’impensable : l’élection d’un criminel et délinquant sexuel condamné par la justice à la tête de la première puissance nucléaire mondiale ». Et plus loin « Le Kremlin suit en cela un vieil enseignement de l’Union soviétique selon lequel il est beaucoup plus facile et moins douloureux (et moins perceptible pour la population) de modifier la perception de la réalité, les attitudes, les modèles de comportement et de créer des exigences et des attentes largement répandues, conduisant finalement à l’acceptation du totalitarisme ». C’est tout l’enjeu pour Musk d’avoir acheté Twitter, c’est tout l’enjeu pour Poutine de faire de Musk son « idiot utile ».
Ainsi, l’auteur rapporte la soudaine conversion de Musk au trumpisme « Elon Musk s’est convaincu que, s’il ne s’occupait pas de politique, la politique s’occuperait de lui et que le lent étranglement par la réglementation empêcherait l’humanité d’atteindre Mars. Il a aussi compris qu’une administration américaine complaisante et corruptible l’aiderait à lever d’autres obstacles à son projet : la propagation du virus mental woke, la submersion migratoire, la sobriété énergétique ou la chute de la natalité étaient autant de marottes qu’il partageait avec un Donald Trump en campagne ». Plus encore, Donald Trump avait envoyé un signal fort à ses supporters en annonçant son intention de gracier toutes les personnes emprisonnées parce qu’elles avaient menées l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021, message qui était « en substance : si vous enfreignez la loi pour me faire élire, je vous protégerai de mon pardon présidentiel ». Et Musk, une fois engagé auprès de Trump, avait conscience de la méthode qu’il allait employer lorsqu’il disait « Si Donald Trump perd, je suis baisé ! Combien de temps pensez-vous que je passerai en prison ? ». Cette approche du problème l’a encouragé à faire le pari qu’il pourrait acheter des voix d’électeurs par une loterie à 1 million de dollars le lot quotidien. Mais « Comble du comble, attaqué en justice pour achats de vote, ses avocats ont changé leur fusil d’épaule argumentant que le gagnant était choisi à l’avance parmi les militants républicains en récompense de leur engagement, l’opération était donc légale. Ceci a épargné à Musk une lourde condamnation mais lui a valu un second procès pour tromperie sur la loterie ». Musk, le visionnaire, a donc une vision qui n’a d’égale que sa moralité.
Ainsi, l’auteur rappelle que Musk et Trump utilisent la même rhétorique hyperbolique, comme par exemple, lorsque Musk intervenant au congrès du groupe d’extrême-droite en Allemagne, l’AfD dit en parlant des élections en cours dans ce pays « Je ne le dis pas à la légère quand je dis que le futur de la civilisation pourrait dépendre de cette élection ».
Ainsi, l’auteur rappelle l’obsession de Musk qui justifie le développement de Tesla et de Space X comme de premières étapes nécessaires pour la conquête de la planète Mars afin d’offrir une planète de substitution à l’humanité lorsque cette dernière aura rendu la Terre invivable. Musk est un prosélyte convaincu du bienfondé de cette démarche qui est rappelée dans la biographie de 2023 de Walter Isaacson mais n’y est pas critiquée pour ce qu’elle est, une chimère déconnectée des réalités. Chavalarias remet donc les pendules à l’heure dans son chapitre « Nous n’irons pas sur Mars ». Il écrit ainsi « … selon plusieurs indicateurs, le mode de vie actuel de l’humanité est en train de provoquer la sixième extinction de masse sur Terre tout en rapprochant le système climatique d’un point de bascule. Là est le risque existentiel majeur à court terme pour l’humanité et non l’aspect monoplanétaire de la vie. Essayer d’apporter la vie sur un caillou sans atmosphère alors que nous ne sommes pas encore capables de nous occuper de notre planète malade de notre hubris, c’est se tromper de cible. Nous avons besoin de toutes les forces vives sur Terre pour en prendre soin. L’énergie dépensée par les hommes les plus riches du monde pour des objectifs extraterrestres n’est ni un bon signal ni efficace du point de vue de la préservation de la vie ».
Et de conclure par ce qui semble une métaphore : « La conquête de Mars n’est pas une solution aux risques existentiels qui menacent l’humanité… Une fois dégrisés de leur arrivée sur la planète rouge, il y a fort à parier qu’un peu de vert et d’air frais vont vite manquer aux colons qui se demanderont ce qu’ils sont bien allés faire dans cette galère ».

 

EN SAVOIR PLUS…

 

Auteurs : Alain Roy
Editeur : Écosociété
Parution : javril 2025
Pagination : 220
Prix broché : 16,00 euros
Prix numérique : 11,99 euros

 

 

 

Auteur : David Chavalarias
Editeur : Seuil
Parution : juin 2025
Pagination : 228
Prix broché : 14,90 euros
Prix numérique : 10,99 euros

 

 

 




Un vin de pays charentais – Villanova 2019 – Domaine Gardrat

Pascal Wolff – Le Cardiologue 461 – juin-juillet 2025

Le Villanova rouge, cuvée emblématique du Domaine Gardrat, nous offre une expérience gustative unique et incarne à merveille le terroir charentais. Un vin d’équilibre parfait entre tradition et modernité, révélant des arômes subtils et une belle fraîcheur.

Une histoire de famille et passion

Au cœur des Charentes, à Cozes entre Cognac et Royan, le Domaine Gardrat perpétue depuis plusieurs générations un savoir-faire viticole rigoureux et passionné. Fondé en 1894, le domaine est aujourd’hui dirigé par Jean-Yves et Jérémy Gardrat, père et fils. Ensemble, ils façonnent des vins d’auteur, à la croisée du respect de la tradition et d’une volonté assumée d’innovation. Fortement ancré dans l’appellation IGP Charentais, le domaine s’étend sur une trente-cinq d’hectares de vignes et cultive une approche respectueuse de l’environnement en agriculture biologique depuis 2016 (année où ce vin a été noté 2 étoiles dans l’édition du Guide Hachette, le classant comme un vin remarquable) avec une attention constante à l’équilibre de la plante et à la préservation des sols.
La citation figurant sur le millésime 2009 – « La nature, pour être commandée, doit être obéie » – signale leur attachement à l’équilibre entre culture et préservation de la nature.
A noter, phénomène rare qui mérite d’être souligné, le domaine vend la quasi-totalité de sa production en circuit court.

Un millésime exceptionnel

Le millésime 2019 a été exceptionnel avec un rendement faible et un ensoleillement généreux, ce qui a permis une maturation optimale, donnant une concentration remarquable.
Elevé douze mois en barriques neuves, Le Villanova se distingue par une concentration franche et intense, caractéristique des faibles rendements et de cet ensoleillement généreux et reposant sur un sol calcaire typique du secteur. Cet élevage prolongé a apporté une belle structure et complexité en bouche.
Le domaine respecte un rendement limité à 80 hl/ha, garantissant finesse et concentration.

Un vin digeste et harmonieux

Au nez, le Villanova, issu uniquement du cépage emblématique merlot, révèle des arômes profonds qui sont exubérants sur le cassis mûr, les fruits noirs, avec des nuances épicées, vanillées et boisées dues au chêne.
En bouche, la concentration fruitée est soutenue par des tanins généreux, bien intégrés, qui offrent une texture veloutée et une élégance persistante. La structure est harmonieuse avec un final finement toasté.
Sa structure tannique serrée et son tanin soyeux en font un vin à la fois digeste et harmonieux, prêt à accompagner un repas ou à patienter quelques années en cave.
Il est recommandé de carafer au moins une heure avant la dégustation afin de laisser s’exprimer pleinement ses arômes avec une tTempérature de dégustation idéale de 16-17 °C.

Un accompagnement parfait

À table, le Villanova accompagne parfaitement les viandes rouges grillées, les gibiers en sauce, ou encore de belles pièces d’agneau aux herbes comme un magret de canard aux épices, un civet de sanglier ou un filet de bœuf rôti ou gigot d’agneau. Ce vin se marie aussi très bien avec des plats en sauce aux champignons ou des fromages affinés (type tomme, cantal).
Sa concentration en fait un vin de rencontre entre puissance et finesse : il peut relever un civet ou offrir une belle longueur en fin de repas.

Un domaine reconnu

Ce vin s’inscrit dans le cadre de l’appellation IGP Charentais, anciennement « Vin de Pays charentais ». Réglementée depuis 2009, cette IGP couvre les deux départements des Charentes et autorise la production de vins rouges à partir de merlot (cépage emblématique du bordelais), cabernet, gamay, entre autres
Le Domaine Gardrat figure parmi les plus reconnus dans cette région des charentes en étant dans le top 10 des domaines avec une note moyenne de 3,6/5 et plusieurs distinctions régionales.
Sa réputation repose autant sur la qualité de ses vins que sur l’accueil, les visites (boutique à la propriété, dégustations) et le cadre pittoresque invitant à la découverte (sentier du Caillaud, falaise de l’estuaire)…

Domaine Gardrat
La Touche – 17120 Cozes

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

© DR




Rougeole : après un décès d’enfant au Royaume-Uni, les anti-vax relancent la machine à fake news

(What’s up Doc?) Le décès d’un enfant des suites de la rougeole a ravivé les appels des autorités sanitaires britanniques à faire vacciner les plus jeunes, au moment où le Royaume-Uni fait face à une vague de désinformation sur les vaccins, provenant largement des États-Unis… [Lire la suite]




Pourquoi la plupart des médicaments n’ont pas été testés sur les femmes

(franceinfo: – Solenne Le Hen) La plupart des médicaments de nos armoires à pharmacie ont été conçus aux États-Unis dans les années 1960-1980. Or ils n’ont jamais été testés sur les femmes avant leur commercialisation. L’idée partait d’une bonne intention : les protéger.… [Lire la suite]




Première validation clinique pour un médicament découvert grâce à l’IA

(TICpharma – Luu Ly Do Quang) Le rentosertib (composé ISM001-055), candidat médicament généré par l’intelligence artificielle (IA) et développé par Insilico Medicine, a donné des résultats encourageants chez des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique dans un essai clinique de phase IIa… [Lire la suite]




Condamné pour trop d’arrêts maladie, ce généraliste à la retraite devient lanceur d’alerte

(What’s up Doc?) Sanctionné pour trop de compassion ? À 71 ans, le Dr Dominique Tribillac, généraliste dieppois à la retraite, devient la voix dissonante de ceux qui refusent la médecine par algorithme… [Lire la suite]




En Seine-et-Marne, des médecins contractuels sommés de rembourser jusqu’à 100 000 euros de primes

(franceinfo:) En Seine-et-Marne, des médecins contractuels, déjà en situation précaire, du Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF) sont sommés de rembourser une partie importante de leur salaire des deux dernières années… [Lire la suite]




Comment des médicaments courants détruisent-ils, à l’insu de tous, le microbiome de vos patients ?

(Medscape – Eli Paes) Des moyens efficaces visant à combattre les virus, bactéries, champignons et vers parasites nuisibles ont permis des avancées majeures en médecine et ont contribué à une augmentation significative de l’espérance de vie humaine au cours du siècle dernier. Cependant, à mesure que les connaissances sur le rôle de ces micro-organismes dans la promotion et le maintien de la santé s’approfondissent, il est nécessaire de porter un nouveau regard sur l’impact de ces traitements… [Lire la suite]




Risque d’hypoglycémie en cas de chaleur extrême chez les personnes âgées utilisant de l’insuline

(Medscape – Shrabasti Bhattacharya) A partir de 65 ans, les personnes atteintes de diabète et traitées à l’insuline peuvent présenter un risque accru d’hypoglycémie grave en cas de chaleur extrême, d’après une étude publiée l’année dernière dans Diabetes Care… [Lire la suite]




Comment coter une MAPA en 2025 ?

Frédéric Fossati

Cet article fait écho à la rubrique « Nomenclature » tenue à l’époque par notre regretté président du Syndicat Régional Nord-Pas de Calais-Picardie, le Dr Vincent Guillot, en octobre 2009 dans le n° 325 du Cardiologue, qui traitait déjà de ce dilemme … Qu’il me soit permis au nom des cardiologues des Hauts de France de rendre hommage à un homme de conviction et humaniste disparu en avril 2016 et qui avait rédigé son premier article en septembre 1990 dans cette revue, intitulé « la nomenclature et la jurisprudence », tout un programme !

La MAPA fait partie de notre arsenal diagnostique depuis de très nombreuses années et son intérêt n’est plus à démontrer. Cependant, dès l’arrivée de la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM), sa tarification ne vit jamais le jour par crainte d’une diffusion trop large de cette technique au-delà de notre spécialité avec un risque non négligeable de dérapage des dépenses de l’Assurance-maladie.
L’absence de tarification de la MAPA n’excluait pas cependant l’existence d’un codage CCAM mais qui fut classé dans la CCAM dite « descriptive » et non « tarifante ».
Cette subtilité fut à l’origine de nombreuses incompréhensions de la part de nos collègues dont certains allèrent jusqu’à coter leur MAPA en 2 Cs (l’une à la pose et l’autre au retrait du holter tensionnel) en argumentant qu’elles constituaient le prolongement de la consultation au travers d’indications parfaitement justifiées suivie de propositions thérapeutiques découlant de l’interprétation des données enregistrées.
Toutefois, l’une des deux Cs ne remplissait rarement les éléments constitutifs d’une consultation au sens propre (interrogatoire, examen clinique, prescription éventuelle) d’une part et le fait d’utiliser de façon délibérée une lettre clé inappropriée (ici, la Cs) pour contourner la réglementation pouvait s’assimiler à une fraude par faux en écriture, d’autre part (Art. 313-1 du code pénal à propos de l’escroquerie et Art. L114-13 du Code de la Sécurité sociale). Nous vous déconseillons fortement de procéder de la sorte…

CCAM version 78.10 p 54

Dès lors, comment procéder en pratique ?

Le cardiologue établit lui-même le montant de ses honoraires en fonction de ses frais et de la rémunération du temps médical. Le patient sera informé de l’absence de prise en charge par l’Assurance-maladie au moment du rendez-vous ; les honoraires ne seront pas mentionnés sur une feuille de soins (lorsque le médecin réalise des actes ou prestations non remboursables par l’Assurance-maladie, ce dernier n’établit pas de feuille de soins ni d’autre support conformément à l’Art. L162-4 du Code de la Sécurité sociale) mais feront l’objet de la rédaction d’une note d’honoraires transmise à la mutuelle sachant que beaucoup d’organismes complémentaires ne remboursent pas ou très peu cet acte.
Si la MAPA est posée à l’issue d’une consultation, celle-ci fera l’objet d’une feuille de soins (papier ou électronique) avec la cotation correspondante (APC + DEQP003, CsC ou Cs) suivie d’une note d’honoraires séparée.
Plus de 20 ans après son intégration dans la CCAM, la MAPA reste « orpheline » de toute tarification. Gageons qu’avec la refonte de la CCAM pilotée par le Haut Conseil des Nomenclatures, cet acte, une fois hiérarchisé puis tarifé sera remboursé à sa juste valeur … mais ce ne sera pas avant fin 2026 – début 2027.




Hanche, genou… Bientôt les chirurgiens orthopédistes ne pourront plus opérer, faute de prothèse

(What’s up Doc? – AFP) Les industriels du secteur des prothèses orthopédiques (genou, hanche, épaule…) ont mis en garde mercredi contre un risque de pénuries d’implants en raison des baisses de tarifs imposées par les autorités de santé et des hausses de coûts de production… [Lire la suite]




Budget 2026 : comment le gouvernement veut « responsabiliser les patients » pour réduire le coût des soins de santé

(franceinfo:) François Bayrou a proposé plusieurs mesures, dont « une réforme en profondeur » de la prise en charge des affections de longue durée et un doublement de la franchise médicale, de 50 à 100 euros… [Lire la suite]




Chikungunya : douze foyers de transmission identifiés en métropole ; Santé publique France alerte sur le risque d’épidémie

(Le Monde) En raison de la propagation inédite du chikungunya en France hexagonale, les autorités sanitaires redoutent l’apparition de foyers en dehors des zones habituellement touchées… [Lire la suite]




Prescription médicale: la Cnam veut rendre obligatoire le recours aux outils numériques avec IA d’ici à 2030

(TICsanté – Wassinia Zirar) La Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) propose de généraliser et de rendre obligatoire, d’ici à 2030, l’usage des outils numériques d’aide à la prescription et à la décision médicale, intégrant notamment de l’intelligence artificielle (IA), pour améliorer la qualité, la sécurité et la pertinence des prescriptions médicales, selon son rapport annuel « charges et produits » pour 2026, adopté par son conseil le 3 juillet… [Lire la suite]




Communication scientifique : place au podcast généré par intelligence artificielle ?

(Medscape – Vincent Richeux) Pour la première fois, une étude a évalué le recours à l’intelligence artificielle (IA) pour générer des podcasts, via l’application Google NotebookLM, à partir d’articles scientifiques publiés dans l’European Journal of Cardiovascular Nursing (EJCN) [Lire la suite]




HTA et diurétiques thiazidiques : doit-on recommander un régime pauvre en sel ?

(Medscape – Pr Ph Gabriel Steg) D’une façon générale, nous savons que le régime alimentaire en occident est très salé, souvent trop salé, notamment parce qu’au-delà du sel de table et du sel contenu dans les aliments, le caractère souvent industriel de l’alimentation comprend une part de sel très importante utilisée comme conservateur et pour améliorer le goût, ce qui fait que nous avons tous collectivement en occident une alimentation trop riche en sel… [Lire la suite]




Plaques de la crosse aortique : quel risque cardiovasculaire à l’ère des statines ?

(Medscape – Dr Philippe Tellier) Les plaques athéromateuses de la crosse aortique, du fait de leur topographie et de leur fréquence, sont en théorie des pourvoyeuses d’événements cardiovasculaires majeurs (ECVM). Cette association a été surtout établie chez des patients atteints d’AVC dits cryptogéniques, ou encore en cas d’antécédents cardiovasculaires confirmés… [Lire la suite]




Vers la fin des ARS ? Le Sénat veut recentrer la santé autour du préfet

(What’s up Doc? – Emma Duwez) Un rapport sénatorial publié le 3 juillet recommande de transférer les missions des agences régionales de santé (ARS) aux préfectures. Objectif : simplifier, recentraliser, clarifier. Un big bang dans la gouvernance sanitaire ?… [Lire la suite]




Budget 2026 : le Medef propose « jusqu’à 6,5 milliards » d’économies sur l’Assurance-maladie

(franceinfo:) L’organisation patronale souhaite notamment instaurer un ou plusieurs jours de carence non pris en charge par les employeurs ou la Sécurité sociale… [Lire la suite]




Sida : la fin de l’aide américaine risque d’« effacer » plus de vingt ans de progrès, selon l’Onusida

(Le Monde – AFP) L’arrêt des subventions américaines pourrait causer plus de 4,2 millions de morts en quatre ans alors que l’Onusida prévoyait une fin possible de la pandémie à l’horizon 2030 grâce à l’aide financière internationale… [Lire la suite]




La Cnam veut sécuriser les prescriptions « onéreuses ou sensibles » via l’ordonnance numérique

(TICsanté – Wassinia Zirar) La Caisse nationale de l’assurance maladie entend faire de l’ordonnance numérique un outil central dans sa stratégie de sécurisation et de régulation des prescriptions dites « onéreuses ou sensibles » d’ici à 2030… [Lire la suite]




Accès au marché américain: à l’heure du repli, les start-up européennes de la santé numérique doivent changer de prisme

(TICpharma – Wassinia Zirar) Alors que les investissements mondiaux en santé numérique reculent pour la deuxième année consécutive, les start-up européennes du secteur se tournent toujours plus nombreuses vers les Etats-Unis pour soutenir leur croissance, mais entre circuits d’achat complexes, réglementation dense et écosystème fragmenté, l’eldorado américain ressemble davantage à un parcours d’obstacles… [Lire la suite]




Cnam 2026 : prévention et qualité des parcours plutôt que tout curatif


Nathalie Zenou


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L’Assurance-maladie alerte sur un déficit structurel croissant, estimé à 16 milliards d’euros en 2025 et potentiellement 41 milliards en 2030. Pour y faire face, elle présente 60 propositions organisées autour de trois axes : renforcer la prévention, améliorer la coordination des soins et promouvoir le « juste soin au juste coût ».

Le vieillissement de la population et la progression des maladies chroniques augmentent fortement les dépenses, en particulier celles liées aux affections de longue durée (ALD). L’Assurance-maladie propose de généraliser des actions de prévention (dépistages, vaccination, nutrition), de mieux structurer les parcours de soins avec davantage de coordination et d’optimiser les prises en charge financières.
Elle insiste également sur la nécessité de mieux réguler les prix des médicaments, développer les génériques, contenir les indemnités journalières et lutter contre la fraude. Des économies de 3,9 milliards d’euros sont visées dès 2026, avec un objectif cumulé de 22,5 milliards d’ici 2030.

Les maladies cardiovasculaires dans le rapport charges et produits

La progression des maladies chroniques est identifiée comme le moteur principal de l’augmentation des dépenses. En 2035, 43 % de la population pourrait être atteinte d’une pathologie chronique. Les patients en Affections de Longue Durée (ALD) – incluant les maladies cardiovasculaires (MCV), l’hypertension artérielle (HTA), le diabète ou l’insuffisance rénale – représenteront 18 millions de personnes, contre 14,1 millions en 2023. Ces patients coûtent en moyenne 9 560 € par an, soit huit fois plus qu’un patient hors ALD. Les MCV sont dont particulièrement visées par le rapport.

Axe 1 – Prévention : endiguer les maladies cardiovasculaires

L’Assurance-maladie fait de la prévention cardiovasculaire une priorité nationale. Parmi les mesures phares :

  • Généralisation du dépistage de l’hypertension artérielle, notamment en pharmacie, avec une campagne inspirée du programme britannique Know Your Numbers. L’HTA est une pathologie silencieuse et un facteur de risque central pour les MCV, le diabète, la BPCO et la maladie rénale chronique.
  • Création d’un tableau de bord personnalisé dans Mon espace santé : il intégrera le suivi des facteurs de risque cardiovasculaire (dépistage HTA, cholestérol, suivi du diabète, MRC).
  • Promotion du Nutri-Score et révision de la fiscalité sur les produits nocifs pour la santé.

Axe 2 – Repenser les parcours de soins et la prise en charge des maladies chroniques

L’Assurance-maladie entend restructurer les parcours de soins pour les patients à risque ou atteints de maladies cardiovasculaires :

  • Coordination renforcée entre ville, hôpital et médico-social, avec l’appui de nouvelles infirmières de coordination, chargées du suivi des patients chroniques (dont MCVA), de leur télésurveillance, et de l’éducation thérapeutique.
  • Création d’un nouveau statut pour les patients à « risque chronique », ciblant notamment les cas d’HTA, d’obésité, de risque cardiovasculaire ou de diabète non compliqué. Il permettra un parcours de prévention renforcé avant l’entrée dans le régime ALD.
  • Révision de la prise en charge ALD : sortie possible du dispositif en cas de rémission (HTA bien contrôlée, par exemple), avec possibilité de réintégration en cas de rechute.

Cette gestion différenciée vise à réserver la prise en charge à 100 % aux cas les plus graves ou complexes, tout en proposant une prévention adaptée aux situations à risque.

Axe 3 – Juste soin au juste coût

Révision du remboursement des soins ou médicaments à faible efficacité prouvée, développement des génériques et biosimilaires pour les traitements des pathologies chroniques cardiovasculaires et lutte contre les pratiques médicales non pertinentes concerneraient toutes les pathologies.

Objectif global : prévenir l’aggravation du risque cardiovasculaire

La dynamique actuelle des pathologies cardiovasculaires appelle une mobilisation nationale.

Les mesures proposées visent à :

  • Freiner la progression de l’HTA, du diabète et de l’obésité, en agissant tôt et de manière coordonnée.
  • Alléger le poids économique des MCV sur l’Assurance-maladie, en améliorant la pertinence, la prévention et la coordination.
  • Mieux répartir les ressources pour garantir un système équitable, durable et accessible.

Ce rapport engage un changement de paradigme, où la prévention et la qualité des parcours remplacent la logique du tout curatif, particulièrement dans le champ cardiovasculaire, aujourd’hui au centre des enjeux de santé publique et de soutenabilité financière.

 

Consultez le dossier

Les 60 propositions de l’Assurance-maladie

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La nouvelle pompe d’assistance cardiaque d’une start-up française brillamment implantée sur un premier patient

(What’s up Doc?) La start-up française CorWave a annoncé, mercredi 9 juillet, le succès de l’implantation de son premier patient, étape cruciale pour poursuivre son étude visant à vérifier si le dispositif est sûr… [Lire la suite]




Protoxyde d’azote, de l’usage médical aux ravages en rue : le point pour les médecins

(What’s up Doc? – the Conversation) L’interdiction de vente aux mineurs du protoxyde d’azote – le fameux « gaz hilarant » – ne suffit pas. Cette substance continue à être détournée pour des usages récréatifs, au prix d’atteintes neurologiques qui s’accompagnent de séquelles parfois lourdes… [Lire la suite]