Maîtrise : 780 millions € d’économies attendus pour 2019

La hausse de l’ONDAM pour 2019 s’accompagne d’un effort de maîtrise médicalisée des prescriptions demandé aux médecins.

L’exécutif  souhaitant consacrer 3,42 milliards d’euros sur cinq ans pour déployer son plan « Ma santé 2022 », on se souvient que le PLFSS pour 2019 a acté un Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) fixé à 2,5 % au lieu des 2,3 % initialement prévu, soit un relèvement de 400 millions d’euros. 

Mais comme les médecins le savent depuis maintenant des années, toute augmentation de l’ONDAM s’accompagne toujours d’un effort de maîtrise médicalisée. Ainsi, l’ONDAM à 2,5 % alors que l’évolution tendancielle des dépenses est estimée à 4,5 % nécessite un plan de 3,9 milliards d’euros d’économies en 2019, dont 895 millions d’euros au titre de la pertinence et de la sécurité des actes et des produits de santé. 

Concernant les prescriptions, ce sont 780 millions euros qui sont attendus (voir tableau). 

Sur ce montant 430 millions euros sont attendus au titre de la maîtrise des produits de santé (contre 435 millions en 2018) et 350 millions euros sur les autres prescriptions (IJ, biologie, actes, transports), contre 295 millions l’année dernière.

Thématique

En millions d’euros

Antibiotiques 30
Statines 35
Traitement de l’hypertension artérielle 40
Antidiabétiques 65
Prescritpions hors AMM de Versatis (lidocaïne, Grünenthal) et Fentanyl 25
Inhalateurs : asthme et BPCO 10
Erythropoïétine (EPO) 15
Biothérapies pour maladies inflammatoires chroniques 45
Facteurs de croissance 10
Antalgiques 30
Qualité de la prescritpion chez la personne âgée (iatrogénie) 40
Médicaments récents (1) 10
Liste des Produits et Prestations (LPP) 75
Indemnités Journalières (IJ) 100
Transports 75
Dépenses de masso-kinésithérapie et soins infirmiers (2) 110
Biologie 20
Actes d’imagerie 45

(1) Praluent (alirocumab, Sanofi/Regeneron), Repatha (évolocumab, Amgen), Entresto (sacubitril + vaslartan, Novartis) et Dupixent (dupilumab, Sanofi/Regeneron)
(2) masso-kinésithérapie = 30 M et soins infirmiers = 80 M




Château Tour des Gendres « La gloire de mon Père » 2012

Quel rapport entre la prestigieuse appellation bourguignonne Romanée Conti et le modeste Château Bergeracois Tour des Gendres ? Bien sûr : le vin, mais aussi un nom Conti porté conjointement par la branche cadette de la maison de Bourbon, le prince Louis-François de Bourbon-Conti ayant acquis en 1760 le grand cru des Côtes de Nuits et par le fondateur de l’exploitation agricole du Périgord, Vincenzo de Conti, émigré en 1925 de Vénétie, probablement lui aussi d’origine patricienne.

Appartenant à la troisième génération, Luc de Conti, guidé par sa passion des chevaux, s’installe aux Gendres début des années 1980, récupère quelques hectares de vieilles vignes, plante, secondé par sa femme Martine, de nouvelles parcelles. Francis, son cousin, rejoint l’exploitation en 1990 amenant au domaine ses 20 ha de vignes de Saint-Julien- d’Eymet. Connue depuis le XIIe siècle comme la ferme viticole du château de Bridoire, la propriété des Gendres, située sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine, doit son nom à son propriétaire de l’époque qui était le gendre du châtelain de Bridoire.

D’emblée, Luc de Conti affiche ses ambitions : se mesurer à ses prestigieux voisins du Libournais, démontrer que le Bergerac ne doit pas être considéré comme un « sous-bordeaux » et opter pour une viticulture bio.

Aujourd’hui, le domaine s’étale sur 52 ha en appellation AOC Bergerac de 3 vignobles : les Gendres, le Grand Caillou et Saint-Julien-d’Eymet. Le terroir se répartit en croupes argilo-calcaires en pente douce sur un sous-sol de Marne de Castillon et de molasses de Monbazillac exposées plein sud très favorables au cabernet-sauvignon. Les parcelles sont entourées de bois, de haies ; la biodiversité, oiseaux, papillons, fleurs, est riche justifiant la pertinence de l’option bio. Les vignes plantées à 6 300 pieds/ha sont taillées en Guyot simple permettant un rendement de 40 hl/ha. Un rang sur 2 est enherbé, l’autre travaillé à l’intercep. Les vignes sont effeuillées 15 jours avant les vendanges, afin de diminuer le degré alcoolique du vin.

Les traitements sont purement bio, le compost est naturel. Les insectes, parfois très gênants, sont limités par confusion sexuelle, la cicadelle contenue par le blanc d’argile. Très sensibles à l’esca, les pieds sont régulièrement complantés.

Des vendanges nocturnes

Les vendanges, souvent nocturnes pour garder la fraîcheur des raisins, se déroulent pour un tiers à la main, deux tiers avec une machine trieuse qui restreint la durée de la récolte. Les raisins, transportés par des bennes à double fond pour isoler le jus, arrivent à la cave sur une table de tri, puis sont encuvés en respectant l’intégrité des baies. Les raisins rouges totalement éraflés sont envoyés dans des cuves pour une macération longue de 30 jours avec micro-oxygénation sous marc, la fermentation est naturelle avec au début plusieurs pigeages quotidiens. Après la malolactique, le vin est élevé, sur lies régulièrement bâtonnées, en barriques et foudres, dont 10 % sont neufs pendant 12 mois. Il revient en cuve pendant encore 6 mois avant un embouteillage après une filtration minimale, mais sans collage.

La cuvée « la Gloire de mon Père » assemblant 50 % de cabernet, 25 % de merlot, 25 % de malbec reflète bien la richesse et la typicité du terroir et se caractérise par sa belle maturité de fruits, sa puissance, sa fraîcheur.

Paré d’une robe rouge grenat foncé aux reflets violacés, ce Bergerac « la Gloire de mon Père » 2012 exhale d’intenses saveurs de fruits noirs : cassis, mûre, de fleur : violette, des notes balsamiques et épicées (poivre blanc, réglisse mentholé). Des nuances toastées et boisées sur le chocolat accompagnent la qualité des fruits. La bouche est généreuse avec une structure tanique encore dense et serrée. Ce vin porté par une fraîcheur remarquable offre une finale charnue sur le tabac de Havane et le sous-bois.

A priori, les cépages bordelais de ce Bergerac appellent l’agneau et, de fait, il s’accordera bien avec une selle d’agneau rosé, un gigot de 7 heures, un cari à l’indienne, un simple navarin. Mais du fait de sa persistance tanique, ce vin s’accommodera peut-être mieux de plats salivants à caractère affirmé. Ainsi son origine périgourdine incite à se tourner vers la savoureuse et roborative cuisine du sud-ouest. Ce vin « la Gloire de mon Père » s’épanouira avec une salade de gésiers confits, une grive fourrée au foie gras, des cailles à la moutarde ou au miel, un tripoxak (boudin d’agneau sur coulis de tomates), voire un cassoulet de Castelnaudary (encore qu’un Cahors me semble plus approprié). L’intensité et la structure de ce vin lui permet un accord idéal avec la mâche et l’onctuosité du canard : confit aux lentilles, magret grillé accompagné de cèpes, aiguillettes au vin rouge, caneton aux olives ou à la sauce bigarade.

Compte tenu de la hausse vertigineuse des prix dans le Bordelais, il est réconfortant de constater que certains excellents vins du Bergeracois peuvent, sans complexe, vous proposer une alternative savoureuse à doux prix.

La conclusion appartient à Luc de Conti « Nous avons conjugué tous nos talents pour que nos vins, notre appellation et notre région inspirent dynamisme et prospérité ».

Château Tour des Gendres « La gloire de mon père » 2012
Cotes de Bergerac Rouge. Famille de Conti 24240 Ribagnac



Association d’actes, même temps, et décision du Conseil d’Etat

Le problème de l’association d’actes au cours d’une même séance ou du même temps fait l’objet depuis des décennies de tracasseries des Caisses. Rappelons que si des actes CCAM sont réalisés dans le même temps, les règles sont strictes : sauf exception celui dont l’honoraire est le plus élevé est facturé à taux plein (code d’association 1), le deuxième à 50 % (code d’association 2), les autres… gratuits.

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Traité de médecine – 5e édition. Tome 1

La nouvelle édition du Traité de Médecine vient d’être publiée par les éditions du Traité de Médecine. 

Cette maison d’édition créée en juin 2018 est exclusivement dédiée à la publication de cet ouvrage de renom. Ce traité est en effet depuis plus de trente-cinq ans l’ouvrage de référence en langue française des connaissances médicales, utile aux médecins généralistes, aux spécialistes, aux étudiants et, d’une façon générale, à l’ensemble du monde de la santé. Des générations  de praticiens confirmés ou en formation ont possédé ce livre, que les moins jeunes d’entre nous appelaient familièrement le « Godeau », du nom du professeur Pierre Godeau, malheureusement disparu en octobre 2018, qui le créa en 1981. Pierre Godeau a transmis cette œuvre magistrale au professeur Luc Guillevin, qui, aidé des Professeurs Mouthon et Lévesque, a entièrement remis à jour le Traité en restant fidèle à l’esprit de son créateur : remettre la séméiologie, l’interrogatoire et l’examen clinique au centre du diagnostic.

Cette cinquième édition est augmentée et complètement refondue : 3 volumes (dont 2 en cours de parution), 40 coordonnateurs, plus de 1 000 auteurs, 5 000 pages et plus de 900 chapitres, avec une maquette aérée, lisible, complétée d’un index de 200 pages contenant 30 000 entrées, avec 2 000 illustrations, schémas ou arbres décisionnels et 1 500 tableaux !

Outil indispensable pour la pratique quotidienne et l’actualisation des connaissances, le Traité regroupe l’essentiel des données scientifiques actuelles en retraçant les évolutions de la recherche fondamentale, de la pratique clinique et des avancées thérapeutiques.

Le sommaire de ce premier tome est des plus alléchants puisqu’on y trouve : grands syndromes, éthique médicale,  médecine interne, hématologie, cardiologie, médecine vasculaire, médecine intensive et réanimation, urgences, cancérologie et douleur.  Les plus grands spécialistes des disciplines concernées ont participé à la rédaction ; pour ce qui nous concerne plus précisément ici en cardiologie, citons J.-P. Bourdarias, N. Clémenty, P. Guéret, N. Danchin, S. Weber, A. Cohen-Solal et bien d’autres, sous l’éminente coordination d’Olivier Dubourg.

Un monument.

Mais l’essentiel réside peut-être dans son évolutivité : l’ouvrage ne se contente plus, comme d’autres ouvrages exclusivement « papier », d’être un livre dont la durée de vie risque d’être brève, se périmant en quelque sorte d’autant plus rapidement que les connaissances médicales progressent constamment.

Le Traité est désormais publié avec un abonnement à un site internet dédié, reprenant tous les chapitres qu’il réactualise au fil du temps, en introduisant des suppléments sous forme de textes, de tableaux ou de vidéos. L’actualisation sera donc permanente.

A mettre, au plus vite, entre toutes les mains !

Auteurs : Collectif – Loïc Guillevin – Luc Mouthon – Hervé Lévesque – Pierre Godeau
Editeur : Lavoisier
Pagination : 1 680 pages
Prix public : Livre : 245,00 €




Le temple d’Auguste et de Livie à Vienne

César, le premier dans sa Guerre des Gaules cita Vienne, la nommant Vienna, la Vigenna de la table de Peutinger. La tribu gauloise des Allobroges occupa le site, connu depuis le Néolithique, à partir du quatrième siècle. Vaincu par les Romains en 121 av. J.-C. près de l’oppidum Vindalium, au confluent du Rhône et de la Sorgue, la ville se couvrit de monuments romains.

Temple d’Auguste et de Livie, Ier siècle ap. J.-C., Vienne.

L’archéologie à Vienne est née à la fin du XVIIIe siècle sous l’impulsion de Pierre Schneyder (1) avec la découverte des thermes. Puis les trouvailles se succédèrent au XIXe siècle. Le cirque, dont est toujours visible La Pyramide originelle disposée au centre de la spina, et le théâtre ancré sur la colline de Pipet, furent dégagés au XXe siècle ainsi qu’un sanctuaire dédié à Cybèle, un odéon et de nombreuses mosaïques décorant les maisons des élites locales. 

Unique monument conservé en France avec la Maison Carrée de Nîmes, le temple d’Auguste et de Livie est mentionné pour la première fois au XIe siècle. Lieu de culte consacré à la Vierge Marie, il sera jusqu’à la Révolution, à partir du XIIIe siècle, la principale paroisse de Vienne. Temple de Raison de la fin de l’an II à 1799, il devint le tribunal de Commerce, de Justice et de Paix. Musée et bibliothèque à partir de 1823 jusqu’à sa restauration de 1853, il prit le nom de temple d’Auguste et de Livie.

Façade latérale du temple d’Auguste et de Livie à Vienne, photographie, 1851, Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’Architecture et du patrimoine.

Un édifice exceptionnel 

Le temple d’Auguste et de Livie (l. 14,75 ; L. 24,70 m ; H. 17,42 depuis le dallage antique du forum) classé depuis 1840 sur la liste des monuments historiques occupait l’ouest du forum, au demeurant mal connu, en vis-à-vis d’une basilique. Entouré d’un portique sur trois côtés, le temple hexastyle (à six colonnes cannelées en façade)  periptero sine postico (pseudo-périptère car ne disposant pas de colonnes sur la façade arrière). 

Six colonnes bordent les façades latérales avec une dernière travée pleine se prolongeant par le mur postérieur flanqué de deux pilastres engagés.  Il repose sur un podium haut de 2,5 m. Un escalier monumental de 12 marches donne accès au pronaos (vestibule) qui ouvre sur la cella reconstruite au XIXe siècle. La dernière restauration étudiant les matériaux et les décors architecturaux, entreprise en 2010, confirma que le monument fit l’objet de deux phases de construction, vers 20 apr. J.-C. puis dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C. Certains éléments du podium, « les chapiteaux corinthiens à feuilles d’acanthes épineuses, les pilastres, et les colonnes occidentales des deux façades latérales », de style homogène, appartiennent au premier état,  « analogues avec ceux du temple de Vernègues […], de Valetudo à Saint-Rémy-de-Provence ». Détruit partiellement, la reconstruction se perçoit dans le traitement de la feuille d’acanthe qui « n’est plus épineuse, mais molle comme il est classique à l’époque impériale ». 

La corniche portant les modillons n’est pas décorée.  L’existence de deux inscriptions apposées sur le fronton « en lettre de bronze » fournit un argument supplémentaire. A ROMAE ET AUGUSTO CAESARI DIVI F(ilio), « A Rome et à César Auguste, fils du divin (Jules) » est dans un second temps ajouté ET DIVAE AUGUSTAE, et « à la divine Augusta » qui n’est autre que Livie décédée en 29 apr. J.-C. Elle sera divinisée en 42 apr. J.-C..

Localisation des phases 1 et 2 dans l’élévation du temple, d’après le rapport final d’opération d’archéologie préventive. Temple d’Auguste et de Livie.

Un temple dédié au culte impérial

Portant le titre de Grand Pontife (2) en 63 av. J.-C., César prétendait descendre de Vénus et d’Enée, le fondateur de Rome selon la légende. En divinisant César, Auguste sera à l’origine du culte de l’imperator, intermédiaire entre les dieux et les hommes. De Rome, il se répandit dans tout l’Empire. Véritable dieu vivant, les villes les plus riches lui construisirent spontanément un temple dédicatoire soit par reconnaissance, soit par adulation. Une fois par an les représentants des soixante peuples de la Gaule se réunissaient autour d’un autel, le 1er août dans le sanctuaire situé sur les pentes de Fourvière à Lyon, pour célébrer ce rite. Mis en place dans les cités provinciales par les autorités municipales, trois collèges de prêtres se partageaient à Vienne la responsabilité du culte : les flamines, les flaminiques, citoyens et citoyennes romains et les sévirs, apparus au Ier siècle, affranchis ou descendants d’affranchis. « Ils étaient élus par groupe de six, chaque année, par les décurions ». L’objet du culte se limitait à la personne des empereurs morts, « divinisés après l’épreuve de leur règne », mais rarement lorsqu’ils étaient encore vivants.

Situation du temple de Vienne dans le forum, d’après le rapport final d’opération d’archéologie préventive. Temple d’Auguste et de Livie.

La situation religieuse à Vienne au cours des deux premiers siècles

Outre le culte impérial, les divinités honorées avaient des origines diverses, une illustration du polythéisme romain. Deux collèges de prêtres dirigeaient la religion officielle, celui des Pontifes et celui des Augures qui rendaient les auspices. Un troisième groupe était attaché spécifiquement au culte de Mars. Si le panthéon gréco-romain (notamment un temple de Mars, d’Apollon et un stibadeion bachique) apparaît important, il existait des divinités gauloises (les Matrae, « déesses mère », Sucellus, le dieu au maillet) et des cultes originaires de l’Orient. Vienne possédait dès le milieu du 1er siècle un sanctuaire métroaque (dédié à Cybèle) de plus de trois mille mètres carrés. Il était composé d’un temple sur podium in antis, d’un théâtre des mystères, un unicum dans le monde romain et une domus à péristyle (habitat des prêtres ?). La Dea Vienna, divinité tutélaire, protégeait la cité. La persécution de 177 apr. J.-C. décrite dans une lettre rapportée par Eusèbe de Césarée de Palestine, est la première mention du christianisme. Cette communauté se réunissait, comme dans la grande majorité des cas au premier temps de l’Eglise, sans doute dans une maison privée. Les sources sont pratiquement inexistantes avant le début du Ve siècle.

(1) D’origine allemande il était professeur de dessin.
(2) Elu à vie, le Grand Pontife nommait les flamines et les vestales, et surveillait le culte privé.

Bibliographie

1/ FORMIGÉ, Jules, « L’inscription du temple de Rome et d’Auguste à Vienne », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1924, 68-4, p. 275-279.
2/ BESSIERE, Fabrice, Vienne. Temple d’Auguste et Livie. Rapport final d’opération d’archéologie préventive, Chaponnay, novembre 2011, http://archeodunum.ch/rapports/38_Vienne_Temple_2011.pdf, site consulté le 15 juin 2018.
3/ PELLETIER, André, Vienna, Vienne, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2001, 188 p.
4/ PELLETIER, André, « Paganisme et Christianisme à Vienne au début du IIe siècle ap. J.-C. », Archéologia, 1977, 111, p. 28-35.
5/ RÉMY, Bernard, « Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut Empire d’après les inscriptions », Revue archéologique de Narbonnaise, 2003, 36, p. 361-375.
6/ Vienne Colonie Romaine, Coll., Archéologia, 1975, 88, p. 8-54. 




L’Apple watch approuvée par la FDA

L’AW dans sa version 4 est un appareil médical de la classe 2 de la Food and Drug Administration (FDA). (1)  il est considéré comme un dispositif médical doté de la détection des chutes et de trois nouvelles capacités de surveillance cardiaque : alerte de la fréquence cardiaque basse, détection du rythme cardiaque et moniteur électrocardiogramme (ECG) personnel.

(1) Classe II : Ce sont des dispositifs plus élaborés, tels les tests de grossesse, les implants faciaux ou les cathéters, qui nécessitent des contrôles spécifiques pour tester leur conformité. Lorsque ces tests ont été effectués en plus des contrôles généraux, les dispositifs de classe II sont soumis à la même procédure de Premarket notification [510(k)] que ceux de classe I.




La course à L’e-CG

Une équipe de chercheurs (1) s’est penchée durant un an sur la fiabilité des capteurs de fréquence cardiaque inclus dans les montres connectées et particulièrement l’Apple Watch (AW). L’étude portait essentiellement sur la fibrillation atriale (FA).

Cette étude, financée par Apple et portée par près de 400 000 personnes équipées de l’AW et connectées à l’application Apple Heart Study, devait répondre essentiellement à trois points :

  • les mesures effectives de fibrillation atriale Apple Watch/ECG ;
  • le nombre de participants consultant un médecin après une notification ; 
  • le niveau de fiabilité de l’Apple Watch par rapport à l’ECG.

La recette était simple : dès qu’un rythme cardiaque irrégulier était détecté, l’Apple Watch envoyait une notification à l’application afin que le volontaire consulte par vidéoconférence l’un des médecins participant à cette étude. 

Au cours de cette expérience, 2 000 personnes ont reçu une notification de rythme cardiaque irrégulier (0,5 %) avec une détection de fibrillation atriale chez un tiers d’entre-elles, soit environ 670 personnes. 

Suite à ces consultations, les volontaires concernés ont reçu un capteur ECG ambulatoire en parallèle de l’Apple Watch afin d’enregistrer leur rythme cardiaque durant une semaine.

La comparaison Apple Watch versus ECG a été de ce fait intéressante, la précision de la montre étant proche de l’ECG : 71 % de FA détectée par l’Apple Watch contre 84 % pour l’ECG.

Par contre, seuls 57 % des personnes ayant reçu une notification ont consulté un médecin.

Cette étude devrait être suivie par d’autres recherches dans le domaine des technologies connectées ainsi que leur utilisation.

Consultations connectées

Certains médecins, et cardiologues en particulier, ont déjà été confrontés à l’arrivée de sportifs munis d’une multitude de données, ceux-ci étant particulièrement sensibles à ces dispositifs, contrairement aux patients « grand public », pour qui il n’existe pas encore de véritable course aux données, la fiabilité des trackers personnelles toujours aléatoire étant le point négatif et donc non mesurable.

Toujours est-il que l’on peut s’interroger sur les prochaines étapes de l’évolution du système de Santé : téléconsultation, prétraitement grâce au matériel connecté avant une consultation physique. Ce qui sous-entend une évolution de la communication des données des objets connectés au médecin.

L’Apple Watch avertit de toute situation anormale et permet d’agir sans attendre, selon la partition de la firme à la pomme. Mais le système est actuellement impossible à mettre en place, car si chaque personne équipée d’un matériel connecté décroche son téléphone à la moindre alerte pour consulter son médecin, la saturation va être vite de mise…

En 2024, le marché des balances, trackers d’activités et objets connectés devrait représenter environ 370 milliards de dollars (à lire ici). L’e-santé s’appuie notamment sur la très forte croissance des maladies cardioneurovasculaires, le diabète et les cancers. Les GAFAM ne s’y sont d’ailleurs pas trompés avec les investissements colossaux réalisés ces dernières années.




Qare veut s’imposer dans la télémédecine

On sait que la télémédecine a le vent en poupe, notamment depuis le remboursement des téléconsultations en septembre dernier. Voir notre précédent numéro

Qare vient de lever 20 millions d’euros  grâce au fonds d’investissement de l’assureur AXA afin d’imposer sa solution de téléconsultation. La start-up a lancé sa solution en 2017, mise aujourd’hui sur une forte croissance pour concurrencer Doctolib afin de séduire les praticiens et de se faire connaître auprès du grand public.

Contrairement à Doctolib qui est parti, à l’inverse, d’un marché de prises de rendez-vous (elle a lancé récemment un service de téléconsultation médicale grâce à une levée de 150 millions d’euros), Qare a développé une plateforme uniquement dédiée à la téléconsultation. Elle revendique aujourd’hui plus de 10 000 consultations pour 300 professionnels équipés, que ce soit en médecine générale ou autre spécialité.

D’ici 2020, c’est à dire demain, Qare compte travailler avec environ 15 000 professionnels de santé pour un abonnement mensuel de 75 euros.

Pour en arriver à ce chiffre, la start-up a créé Qare Academy, une plateforme de formation afin de familiariser les médecins aux spécificités de la téléconsultation, une démarche qui permettra sans aucun doute à nombre de médecins d’accéder à la téléconsultation.




Apnées du sommeil : les enfants tiennent leur algorithme

En partant du principe que l’IA pouvait aider à l’identification des Syndromes d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS)  et que les places n’étaient pas suffisantes dans le monde pour réaliser des polysomnographies, une équipe internationale de chercheurs chinois, espagnol et américain (1) a développé un algorithme de machine learning (2) basé sur l’oxymétrie permettant de détecter avec précision la sévérité des apnées obstructives du sommeil chez des enfants qui ronflent. 

La polysomnographie a été réalisée sur une nuit complète. Un oxymètre relevait les données et, connecté à un smartphone par bluetooth, les transmettait au cloud pour qu’elles soient traitées de manière automatique par l’algorithme afin d’obtenir une estimation de l’Indice d’Apnées-Hypopnées (IAH).

L’algorithme ainsi développé a permis d’identifier avec une précision supérieure à 79 % l’ensemble des SAHOS, de 88,2 % pour un IAH de plus de dix arrêts respiratoires par heure, (3) avec une spécificité particulièrement élevée (92,7 %) et une sensibilité de 73,5 %. Seulement 4,7 % de résultats faux négatifs ont été répertoriés, où 0,6 % des enfants présentaient en réalité un syndrome modéré ou sévère.

Cette étude monocentrique algorithme vs polysomnographie a été réalisée auprès de plus de 400 enfants de 2 à 15 ans qui avaient une suspicion de SAHOS (ronflements réguliers au moins trois nuits par semaine). Même si elle est limitée par son approche (un seul appareil avec des mesures réalisées en une seule nuit), cette étude apporte une première analyse sur la précision diagnostique d’un oxymètre portable dont les données peuvent être analysées à distance par un algorithme de machine learning.

A termes, l’évolution de cette analyse devrait permettre de proposer aux patients une approche différente et permettre ainsi de surmonter les difficultés d’accès aux centres pédiatriques du sommeil et réduire les coûts du diagnostic du SAHOS chez l’enfant.

(1) European Respiratory Journal.
(2) Le machine learning, entendu comme l’ensemble des algorithmes qui permettent d’apprendre en identifiant des relations entre des données et de produire des modèles prédictifs de manière autonome, avec des Start up comme I’m OK et la gestion des pics d’activité dans la restauration.
(3) Cet index permet d’évaluer le degré de sévérité du problème d’apnée par événements respiratoires par heure (léger : 5 à 15 ; modéré : 15 à 30 ; sévère : plus de 30).




Les battements du cœur rechargent les pacemakers

Une équipe de l’université du Texas (1) vient de rendre public ses travaux sur un dispositif susceptible de recharger indéfiniment la batterie d’un pacemaker grâce aux battements du cœur. Le module  en question se compose d’un film polymère (2) dont la structure poreuse convertit en électricité les mouvements du filament en plomb qui relie le stimulateur cardiaque au cœur.
Même si l’idée d’exploiter la piézoélectricité n’est pas nouvelle, les chercheurs de l’université du Texas sont allés plus loin en testant avec de bons résultats leur appareil sur des animaux vivants. Les  phases d’évaluation devraient encore durer deux ans avant l’accès aux tests sur des volontaires humains. Ce système, qui pourrait être prêt pour une commercialisation d’ici à cinq ans ferait également office de capteur pour un suivi en temps réel des patients.

(1) Dartmouth College et du Health Science Center de l’université du Texas.
(2) Un film polymère à effet piézoélectrique a été développé par le Japonais Kuraray, ouvrant la voie à des applications de capteurs dans le médical. Il avait été présenté au Sensors Japan Expo, le salon des capteurs, qui s’était tenu en novembre 2010.

Source : Futura Santé




« Ma santé 2022 » : Entretien Jean-Paul Ortiz (CSMF)

« Les hôpitaux de proximité doivent être ouverts sur la médecine de ville »

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Le jugement des syndicats

Pour le président  du Syndicat des Médecins Libéraux (SML), l’approche des élections européennes pollue le débat sur le projet de loi « Ma santé 2022 », qui devient, selon lui « le grand défouloir préélectoral ». Il en veut pour preuve « la foire aux promesses » concrétisée dans plus de 1 500 amendements déposés lors du passage du texte devant l’Assemblée, « dont certains ont franchement un caractère démagogique ». Ainsi le « wagon d’amendements » visant à contraindre l’installation des médecins. 

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AG 2019 – Questions diverses

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AG 2019 – Cardiologue presse en 2018 et perspectives en 2019

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AG 2019 – Caisses et contentieux

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AG 2019 – Politique des centrales en 2018, point de vue du syndicat

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AG 2019 – L’Europe et l’UEMS

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AG 2019 – La parole aux régions

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AG 2019 – Conseil National Professionnel de Cardiologie

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AG 2019 – UFCV/FormatCoeur : bilan des actions 2018 et avenir du DPC

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AG 2019 – Actualités politiques et syndicales

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AG 2019 – Rapport financier

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AG 2019 – Rapport moral du Président

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AG 2019 – Compte rendu

Le Dr Binon ouvre la séance, ce samedi 2 février, en remerciant les présents. Les Drs Marion Sumian et Adrien Salem sont nommés secrétaires de séance.

Etaient présents le Docteur Binon et les Docteurs Assouline (Alpes-Maritimes), Arnold, Carrière, Kimmerlé, Lang et Reinbold (Alsace), Carrare et Schandrin (Auvergne), Fouchères (Bourgogne FC), Antoine et Toban (Centre-Val-de-Loire), Carette, Thomas (Champagne-Ardenne), Berland et Verdonck (Haute-Normandie), Fossati et Perrard (Hauts-de-France), Assyag, Guedj-Meynier, Khaznadar, Lazarus, Ouazana Sabouret,  et Walch (Ile-de-France), Chometon et Richard (Loire), Breton et Olier (Lorraine), Grimard, Ohayon, Parrens, Pelé et Pradeau (Nouvelle-Aquitaine), Ayrivié, Courtault, Douna, Florès, Pouchelon, Ter Schiphorst et Villacèque (Occitanie), Benoit, Le Poder et Maheu (Ouest), Caillard, Cebron, Garban, Marette et Poret (Pays-de-la-Loire), Aviérinos, Bouchlaghem, Guenoun, Joly, Raphaël, Salem, Samama et Sumian (Provence), Galland et Malquarti (Rhône).

Pouvoirs : les Drs Abichacra et Sarzotti au Dr Assouline, le Dr Angioi au Dr Breton

A lire :

Rapport moral du Président

Rapport financier

Actualités politiques et syndicales

UFCV/FormatCœur : bilan des actions 2018 et avenir du DPC

Conseil National Professionnel de Cardiologie

La parole aux régions

L’Europe et l’UEMS

Politique des centrales en 2018, point de vue du syndicat

Caisses et contentieux

Cardiologue presse en 2018 et perspectives en 2019

Questions diverses




Commission jeunes médecins

Rattachée à la section exercice professionnel du CNOM, la commission jeunes médecins est composée d’un président, de 8 membres élus par le CNOM et de 8 membres de chaque organisations représentatives des étudiants en médecine, internes, chefs de clinique et jeunes médecins récemment diplômés (ANEMF, ISNI, ISNAR-IMG, ReAGIR, SNJMG, Jeunes Médecins ISNCA, SIHP et SNJAR).




Le patient à risques

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La loi de Santé adoptée par les députés

Le projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé est en cours d’examen au Parlement. Le 26 mars dernier, les députés ont adopté le texte en première lecture.

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Loi Santé, attention aux dérives

Difficile aujourd’hui de savoir ce qui ressortira de la loi santé, aux termes des débats en cours au Parlement. Un chose est sûre, ce sera la troisième loi Santé votée en moins de 10 ans, un peu plus de stabilité ne nuirait pas.  Beaucoup moins sûr est de retrouver son ambition initiale de porter le plan Macron « Ma Santé 2022 », plan qui avait reçu à son annonce depuis l’Elysée le 18 Septembre 2018 un accueil plutôt favorable de l’ensemble de la Profession. Il en est ainsi de la réforme des études médicales avec la suppression du numerus clausus et la fin des ECN, la recertification, la graduation des hôpitaux en 3 niveaux avec la création des hôpitaux de proximité ouverts sur la ville. De même pour le développement d’un plan numérique ambitieux pour la Santé, de la télémédecine à la création d’une vaste plateforme de données de Santé, en passant par un espace dédié à chaque citoyen.

Mais la discussion à l’Assemblée nationale est soit court-circuitée par le recours à la procédure des ordonnances, soit noyée par le dépôt de nombreux amendements. Huit mesures dont la recertification, l’organisation des CPTS, la définition des hôpitaux de proximité et la modernisation des statuts des médecins hospitaliers, passeront par la voie des ordonnances. En même temps, pas moins de 1 300 amendements traduisant l’imagination débordante de nos députés, mais pas toujours leur compétence en la matière, ont été déposés et certains retenus par la Commission des Affaires sociales. 

Parmi eux certains vont dans le bon sens, comme le zonage par spécialités, l’obligation pendant l’internat d’un stage en zone déficitaire même si on peut penser qu’il sera par essence difficile d’application, la suppression de la possibilité pour les ARS de créer des CPTS en l’absence d’initiative des professionnels. La médecine spécialisée libérale est enfin reconnue à travers les équipes de soins spécialisés aux côtés des équipes de soins primaires. 

Mais que dire de la possibilité pour l’assuré qui n’a pas de médecin traitant, de saisir le directeur de sa caisse afin qu’un médecin traitant puisse lui être désigné parmi une liste de médecins de son ressort géographique ? 

Que dire aussi de permettre aux pharmaciens de dispenser des produits de santé de premier recours pour des situations simples en suivant des arbres de décision bâtis entre pharmaciens et médecins ?

Notre système de santé traverse une grave crise qui touche tant la médecine de ville que l’hôpital. On ne peut nier que ni l’accès aux soins, ni la qualité des soins, soient égales sur tout le territoire. Pour autant il ne faut pas se précipiter dans des fausses solutions en réponse aux sollicitations des carnets de doléances du grand débat et des médias. La solution n’est pas une sortie vers le bas où l’on confierait les tâches aussi cruciales que le diagnostic et la prescription, qui doivent rester du domaine exclusif du médecin, à des personnes qui n’en ont ni la formation ni la compétence. La liberté de choix du patient et du médecin est une valeur de notre société portée par la médecine libérale. Il serait plus opportun de s’appuyer sur son efficience et son expertise pour surmonter cette crise, que de la faire disparaitre au profit d’un modèle étatique qui a partout échoué. 




Crise de l’hôpital : l’ordonnance de l’Académie de médecine

La « crise » des hôpitaux s’explique par une « perte des valeurs médicales au profit de valeurs économiques », une « crise financière », une crise « managériale et de gouvernance » avec une « gestion administrative exorbitante », une « crise structurelle et organisationnelle » avec une « hyper-réglementation », ainsi qu’une « crise sociétale et sociale ». C’est le constat que dresse l’Académie de médecine dans un rapport qu’elle a récemment publié intitulé « L’hôpital en crise : origines et propositions ».

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L’essentiel du projet de Loi

Le texte relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, dont l’examen est en cours à l’Assemblée nationale, comporte 23 articles répartis en 5 grands titres.

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Les missions des hôpitaux de proximité se précisent

L’article 8 habilite le gouvernement à recourir à des ordonnances relatives aux missions et aux modalités de gouvernance des hôpitaux de proximité, dans le but de labelliser 500 à 600 établissements d’ici à 2022.

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Plus de numerus clausus, mais un système alternatif encore flou

Les députés ont acté la suppression du numerus clausus et son remplacement par un système de régulation toujours exigeant où le nombre d’étudiants autorisés à poursuivre leurs études sera déterminé par les universités, après avis des ARS, au regard des besoins des territoires et des capacités de formation.

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Téléexpertise : c’est parti !

Après la téléconsultation, la téléexpertise a basculé elle aussi dans le droit commun depuis le 9 février dernier.

Un médecin dit « requérant » peut ainsi solliciter à distance l’avis d’un confrère « requis » sur une situation médicale en raison de sa formation ou compétence.

Pour mémoire, la téléexpertise de niveau 1 (TE 1, qui n’exige pas la connaissance préalable du patient par le médecin requis) consiste à donner un avis sur « une question circonscrite », sans nécessiter de réaliser une étude approfondie de la situation médicale. Le médecin requérant perçoit 5 euros par demande et le médecin requis 12 euros par avis.

La téléexpertise de niveau 2 (TE 2) correspond à une situation médicale complexe d’un patient déjà connu. Le médecin requérant est rémunéré 10 euros par demande et le médecin requis 20 euros par avis.

Le médecin requis réalise 4 actes par an au maximum pour un même patient pour une TE 1 et 2 actes par an pour un même patient pour une TE 2. Le médecin requérant perçoit un forfait annuel plafonné à 500 euros. Le premier paiement du forfait annuel sera réalisé en 2020 au titre de l’année 2019.




Une rallonge de 300 millions d’euros pour les hôpitaux

Agnès Buzyn a annoncé qu’une enveloppe complémentaire de 300 millions d’euros sera versée aux établissements de santé publics et privés au titre de l’exercice 2018.

Rallonge qui s’ajoute aux 415 millions d’euros de décembre dernier correspondant au dégel intégral des crédits mis en réserve en début d’exercice pour garantir le respect de l’ONDAM. La majeure partie de cette enveloppe (235 millions d’euros) sera répartie entre les établissements MCO pour tenir compte de la progression modérée de leur activité en 2018. Le reste (65 millions d’euros) sera versé de manière ciblée pour accompagner les établissements en difficulté et accélérer le financement de mesures prioritaires (prévention et dépistage de l’hépatite C, prévention des récidives suicidaires). 

© Edvin selimovic / Atlantis 




1,2 milliard d’euros de déficit pour la Sécu en 2018

Pour l’année dernière, le déficit du régime général de la Sécurité Sociale (toutes branches confondues) et du Fonds de Solidarité Vieillesse (FSV) s’établit à 1,2 milliard d’euros, a récemment indiqué le gouvernement. C’est « le plus faible déficit annuel depuis 2001 » se sont félicités Agnès Buzyn et Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, soulignant une amélioration de 3,9 milliards d’euros des comptes de la Sécurité Sociale par rapport à 2017 (- 5,1 milliards d’euros). Le gouvernement explique cette « accélération du redressement des comptes sociaux » en 2018 par la maîtrise des dépenses de Sécurité Sociale en général et le respect de l’ONDAM « pour la neuvième année consécutive ».

© Franz Pfluegl




Agnès Buzyn souhaite rester ministre de la Santé

Ces dernières semaines, la rumeur avançait deux noms pour la tête de liste LREM aux prochaines élections européennes, celui de Nathalie Loiseau et celui d’Agnès Buzyn, cette dernière n’ayant pas tout à fait écarté cette éventualité. Mais plus récemment, invitée au grand jury RTL LCI Le Figaro, elle a affirmé qu’elle ne serait pas présente sur cette liste et qu’elle souhaitait rester à son poste de ministre jusqu’à la fin du quinquennat pour mener la transformation du système de Santé.




Une clinique de consultations à distance à Nancy

La société Hopimédical vient d’ouvrir sa « première clinique de consultations médicales à distance en milieu urbain » dans le centre-ville de Nancy.

Dotée de 3 salles de téléconsultation, Hopimédical accueille des patients pour des téléconsultations avec des médecins généralistes de la région. Après avoir pris rendez-vous en ligne, le patient est accueilli par une infirmière qui prend plusieurs paramètres (poids, tension, motif de la visite) qu’elle transmet au médecin. Lequel peut créer ou alimenter le DMP du patient grâce à une interface développée par Hopimédical. La consultation se fait par visioconférence et plusieurs dispositifs sont disponibles dans chaque salle (dermatoscope, orthoscope, stéthoscope, échographe-doppler), manipulés par l’infirmière.

Pour l’instant, les infirmières sont rémunérées par Hopimédical et les médecins sont des libéraux ou des salariés de centres de santé avec lesquels la société passe une convention.

Pour le démarrage, Hopimédical propose des actes totalement gratuits pour les patients, sans demander de remboursement à l’Assurance-maladie, « pour montrer que le concept fonctionne et faire que les médecins s’en emparent ». Les téléconsultations feront ensuite l’objet d’un remboursement, conformément à l’avenant n° 6 de la convention. 

 

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Un centre national d’appui à la qualité de vie des étudiants en Santé

A l’occasion du 20e congrès de l’ISNAR-IMG, Agnès Buzyn a annoncé la création « très prochaine » d’un centre national d’appui à la qualité de vie des étudiants en santé. Cette structure – qui faisait partie des recommandations du rapport du Dr Donata Marra sur le sujet – associera les représentants des étudiants, des conférences des doyens en santé, des conseils de l’Ordre, des coordinations des formations en santé non universitaires, ainsi que des représentants des patients et des professionnels de santé.

Sa mission est de mener des recherches et promouvoir la qualité de vie des étudiants en Santé en regroupant les connaissances sur le sujet. « Je veillerai à ce que vous puissiez exprimer vos inquiétudes durant ces travaux, et qu’elles soient pleinement prises en compte et se traduisent par des mesures effectives et opérationnelles », a promis la ministre.

© Minerva Studio




Un guide HAS pour l’évaluation des DM connectés

La Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en ligne sur son site un guide décrivant les spécificités de l’évaluation clinique des Dispositifs Médicaux Connectés (DMC) candidats à un remboursement par l’Assurance-maladie et évalués par la Commission Nationale d’Evaluation des Dispositifs Médicaux et Technologies de Santé (CNEDIMTS).

Ces DM disposent d’une fonction de télécommunication éventuellement liée à une Intelligence Artificielle (IA), utilisés à des fins médicales par le patient lui-même (outils mobiles de télésurveillance à des fins d’autotraitement ou d’autosurveillance). Parmi les spécificités à prendre en compte, le guide mentionne la « rapidité d’évolution de la solution technologique », les « interactions avec d’autres dispositifs/objets/plateformes » et « l’existence de systèmes experts qui traitent l’information » comme des algorithmes décisionnels ou d’IA.

© Everythingpossible

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La vaccination antigrippale en pharmacie a coûté 1,4 million d’euros

Selon un rapport d’évaluation de la DGS remis au Parlement, les 160 000 vaccinations antigrippales réalisées en pharmacie l’année dernière dans le cadre de l’expérimentation conduite en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine ont représenté un coût de 1,4 million €.

Les pharmaciens recevaient 4,50 € par personne vaccinée avec une prescription, 6,30 € par personne avec un bon de prise en charge délivré par l’Assurance-maladie, et un forfait supplémentaire de 100 € lorsqu’ils réalisaient au moins 5 vaccinations.

Selon le rapport de la DGS :

  • 93 % des vaccinés disposaient d’un bon de prise en charge,
  • 3,8 % d’une prescription
  • 3,1 % ni de l’un ni de l’autre.

Les bons de prise en charge ont représenté un coût de 933 000 €, 457 000 € ont été versés aux pharmaciens au titre de la rémunération forfaitaire et 27 000 € pour les vaccinations de personnes détentrices d’une prescription.

Le rapport affirme que « sur le plan médico-économique, la vaccination contre la grippe par les pharmaciens est une source d’économies potentielles pour l’Assurance-maladie, comparativement à une vaccination pratiquée par les médecins ». La DGS ne donne cependant pas le montant estimé de ces économies. L’expérimentation a été reconduite pour 2018-2019, avec 2 régions supplémentaires (Hauts-de-France et Occitanie) et la généralisation de la vaccination antigrippale à l’officine a été inscrite dans la LFSS 2019.
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Les téléconsultations décollent

En six mois, 8 000 actes de télémédecine ont été pris en charge par l’Assurance-maladie.


Six mois après l’entrée en vigueur du remboursement de droit commun des actes de téléconsultations, l’Assurance-maladie annonce que « 7 939 actes ont été pris en charge » (comptage arrêté au 17 mars dernier). « Ce bilan, effectué à partir des facturations des téléconsultations, reflète une montée en charge progressive qui s’est cependant accélérée depuis le début de l’année 2019 », précise la Caisse Nationale d’Assurance-maladie (CNAM). Une accélération est visible dans le nombre de téléconsultations hebdomadaires qui se situait en dessous de 200 actes l’année dernière et qui dépasse les 700 actes depuis la mi-février. 

Une montée en charge progressive

Depuis l’entrée en vigueur du remboursement de droit commun, ce sont majoritairement les médecins généralistes qui pratiquent les téléconsultations (40,2 % des actes facturés), devant les autres spécialistes (32,2 %), les centres de santé (19,9 % des actes) et les établissements de Santé qui réalisent les 7,7 % de téléconsultations restantes, « le plus souvent facturées dans le cadre des consultations externes ». Six mois de recul sont insuffisants pour « indiquer les territoires les plus moteurs en la matière », souligne l’Assurance-maladie, qui se félicite de « la montée en charge progressive » des actes de télémédecine. 

Selon elle, c’est à « la diffusion très récente de solutions techniques permettant de faciliter la programmation de téléconsultations et de sécuriser les échanges de données médicales » qui explique cet essor. Essor qui devrait être encore amplifié dans les prochains mois « à la faveur de nouvelles avancées conventionnelles » visant à favoriser la participation d’autres professionnels de santé à la réalisation de ces téléconsultations.

Les centres de Santé emboîtent le pas

Après les pharmaciens, depuis la signature de l’avenant 15 le 6 décembre 2018, les centres de Santé devraient se mettre aux téléconsultations, puisque l’avenant 2 à leur accord national signé le 5 mars dernier leur donne accès aux mêmes aides financières à l’équipement que celles dont bénéficient les médecins libéraux. Et la CNAM rappelle qu’ « il en sera de même dans le cadre de l’accord en cours de finalisation avec les infirmiers libéraux qui valorisera également leur intervention auprès d’un malade pour l’accompagner dans la réalisation d’une téléconsultation avec un médecin ». 

Enfin, l’Assurance-maladie précise que « les premières organisations territoriales » de médecins (maisons et centres de santé, équipes de soins primaires, CPTS) organisées pour effectuer des actes de télémédecine « en dehors du parcours de soins », sont en cours de référencement et devraient accompagner également la montée en charge des téléconsultations.

© Verbaska




Assistants médicaux Désaccords persistants entre les médecins et la CNAM

Les syndicats médicaux sont revenus autour de la table des négociations relatives au financement des assistants médicaux. Ils ont pris acte de quelques avancées de l’Assurance-maladie mais beaucoup d’obstacles restent à surmonter avant l’ultime séance le 17 avril prochain.

Les négociations conventionnelles relatives aux assistants médicaux ont repris dans un climat quelque peu apaisé. On se souvient en effet que lors de la réunion du 7 février dernier, les syndicats avaient claqué la porte pour protester contre les « bénéfices attendus » par l’Assurance-maladie du recrutement d’assistants médicaux, à savoir une augmentation quantifiée de la patientèle et des consultations en contrepartie à l’aide financière octroyée aux médecins (voir notre précédent article). 

Onze syndicats représentatifs de médecins et d’étudiants en médecine se sont réunis à la mi-février et ont convenu des conditions pour reprendre les négociations. Ils demandent que « l’Assurance-maladie  s’engage à accompagner financièrement les médecins qui souhaitent avoir un assistant médical dans leur cabinet ». 

Selon eux, « l’exercice médical doit être coordonné, sous toutes les formes de coordination, sans modèle unique », « le financement de l’assistant médical doit prendre en compte les contraintes immobilières et la formation des assistants » et « doit être pérenne ». Ils retiennent comme indicateurs : 

  • pour les généralistes, le nombre de patients médecins traitants pris en charge, en priorisant les patients en ALD ou les patients de plus de 70 ans qui ne trouvent pas de médecin traitant ;
  • pour les autres spécialistes, la file active des patients vus dans l’année.

Par ailleurs, les onze organisations demandent la mise en place d’un « observatoire du suivi du déploiement des assistants médicaux conjointement avec les représentants des médecins et la CNAM, afin de pouvoir ajuster cette mesure pour en optimiser l’impact sur la population ».

Une reprise de négociations

Les négociations ont donc repris début mars et les syndicats ont observé certaines avancées dans les propositions de l’Assurance-maladie. L’Assurance-maladie souhaitait au départ réserver l’éligibilité au dispositif aux seuls médecins généralistes et en exclure les spécialités à forte dominante technique. Elle continue de viser d’abord les généralistes, mais prévoit désormais que toutes les spécialités sont potentiellement éligibles, en priorité les spécialités en tension (pédiatres, gynécologues, rhumatologues).

D’autres spécialités seraient prioritaires du fait de tension territoriale et le dispositif pourrait cibler le tiers des départements aux densités les plus faibles (secteur 1 ou secteur 2 avec Option de Modération Tarifaire, OPTAM). A cet égard, la CSMF « réaffirme son attachement à ce que tous les médecins puissent accéder à cet accompagnement de la CNAM, y compris ceux exerçant en secteur 2, car les patients en ont besoin ». 

La condition d’éligibilité

C’est l’exécutif qui a fixé comme condition d’éligibilité l’exercice en mode coordonné (équipes de soins primaires, CPTS, maisons et centres de santé) et groupé. Et c’est un autre point de dissension avec les syndicats médicaux. L’Assurance-maladie propose de retenir une base de 3 médecins minimum, à l’exception des praticiens exerçant en zones sous-denses, soit qui exerceraient dans des cabinets distincts, mais justifiant d’une activité supérieure à un certain seuil et souhaitant partager un même assistant médical. 

Et pour déterminer le nombre d’assistants, elle avance deux modalités de financement alternatives : le financement d’un assistant pour 3 médecins ou d’un assistant en fonction du nombre de patients. MG France estime que le financement devrait être ouvert dès lors que deux médecins souhaitent en bénéficier. Pour la CSMF, « le modèle qui doit s’imposer est celui d’un assistant médical par médecin. C’est le modèle logique et fonctionnel comme cela se fait dans d’autres pays européens ».

Les indicateurs d’augmentation de la patientèle proposés par la CNAM avaient provoqué un tollé chez les médecins. Son directeur, Nicolas Revel a admis qu’il ne fallait pas faire « référence à un nombre de consultations par heure ». C’est un progrès selon les syndicats, mais les indicateurs proposés ne les satisfont toujours pas. Le principe serait de fixer une augmentation de 15 % pour les généralistes dont la patientèle se situe entre 740 et 1 165 patients (35 % des médecins), de 7,5 % pour les médecins dont la patientèle oscille entre 1 165 et 1 693 patients (20 % des médecins), ceux dépassant ce seuil devant s’engager à les maintenir. 

Les spécialistes seraient soumis au seul indicateur de progression de file active auquel s’ajouterait un indicateur centré sur la qualité, basé sur « des questionnaires de satisfaction de patients ». Pour le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz, et celui de MG France, Jacques Battistoni, il faut revoir ces tranches compte tenu des effets de seuil qu’elles risquent de produire. Quant à la FMF, elle est opposée à un indicateur de qualité tel que proposé. 

Les syndicats médicaux ont enregistré avec satisfaction la proposition d’un financement « pérenne et individualisé » par médecin, calculé sur la base d’un temps plein et proportionnel au temps consacré par l’assistant médical.  Le forfait serait fixé à 21 000 euros pour un temps plein en cas d’atteinte de l’objectif, majoré en amorce du dispositif, à raison de 36 000 euros la première année et 27 000 euros la deuxième année. 

Pour les médecins dont l’objectif est le maintien de leur file active ou patientèle, le versement serait maintenu à 36 000 euros.
Pour les syndicats médicaux, le niveau est insuffisant. MG France souhaiterait une aide de 24 000 euros, la CSMF préfèrerait un montant de 35 000 euros. Quant au président de la FMF, Jean-Paul Hamon, il est opposé à la dégressivité prévue qui signe, selon lui, la « vision productiviste » de l’Assurance-maladie, dont cette dernière s’est pourtant défendue après la décision des syndicats de suspendre leur participation aux négociations. 

Après la dernière réunion du 27 mars, la prochaine est prévue le 10 avril avant l’ultime séance le 17 avril prochain.

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Démarrage au 1er juillet des forfaits de suivi des maladies chroniques

Un colloque organisé par l’Académie de médecine a permis d’en savoir un peu plus sur la mise en place dans les établissements de santé d’un système de forfait pour le suivi de pathologies chroniques. 

Lors d’un colloque organisé récemment à Paris par l’Académie de médecine, le Pr Cyrille Colin des Hôpitaux Civils de Lyon (HCL), membre de la task force sur la réforme du financement de notre système de santé pilotée par Jean-Marc Aubert, a exposé quelles allaient être les étapes de l’instauration dans les établissements de santé des forfaits pour le suivi des patients atteints de maladie rénale chronique ou de diabète. 

Pour mémoire, ce nouveau dispositif, qui figure dans le plan « Ma santé 2022 » et qui a été inscrit dans la LFSS 2019, doit être mis en place dans les établissements de santé le 1er juillet prochain. « Il s’agit d’un forfait pour une période, et non pour un “contact”, une consultation, un passage à l’hôpital de jour ou une hospitalisation, explique Cyrille Colin. La mise en place doit se faire progressivement et commence dans les établissements qui disposent de l’assise et parfois d’équipes déjà structurées ». 

Un déploiement progressif
La première étape sera, à partir du 1er juillet, le déploiement progressif d’un forfait de « transformation » pour la prise en charge du diabète et de la maladie rénale chronique aux stades 4 et 5. Cela se fera à certaines conditions. Ainsi, les établissements éligibles doivent disposer d’une équipe structurée et spécialisée dans la pathologie concernée, notamment avec des médecins diabétologues, néphrologues et/ou des pédiatres spécialisés, une diététicienne, une infirmière de coordination, un pharmacien, une assistante sociale, et d’une file active d’au moins 150 patients adultes ou enfants, que ce soit pour le diabète (ou 50 si uniquement des enfants) ou la maladie rénale chronique. 

Cyrille Colin a indiqué que les ARS avaient mené une première enquête pour déterminer les établissements éligibles. Une préliste doit être transmise à l’Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation (ATIH) sur la base de la file active. Une liste définitive devra ensuite être établie pour le mois de mai après des échanges avec les établissements.

Pour les deux pathologies, les établissements sélectionnés devront organiser la prise en charge selon un cahier des charges qui est en cours d’élaboration en lien avec les sociétés savantes, les associations de patients et les fédérations hospitalières. Il s’agit d’y décrire notamment la coordination du parcours, l’Education Thérapeutique du Patient (ETP), les actions de prévention primaire et secondaire et la coopération avec les médecins de ville. 

Les établissements devront également mettre en place un recueil des données du parcours du patient (nombre de consultations avec les divers professionnels, les séances d’ETP, etc.), ainsi que des indicateurs de qualité de la prise en charge, de l’expérience patient et de coordination avec la ville.

Interrogé sur le montant de ce forfait « transformation » – pour la maladie rénale chronique qui était l’objet du colloque – Cyrille Colin n’a pas donné de chiffre, mais a indiqué que les sociétés savantes et les syndicats auxquels il a été communiqué l’ont jugé « trop faible »…

Une coordination ville/hôpital
La deuxième étape du déploiement de ce dispositif de financement sera la mise en place de forfaits « miroirs » pour les médecins et paramédicaux en ville pour permettre la coordination ville-hôpital. Concernant cette coordination, il a été pointé que le DMP n’est pas encore adapté pour le partage des données, le système informatique de certains établissements n’étant pas compatible et, pour la maladie rénale, le débit de filtration glomérulaire (DFG) ne figurant pas dans le DMP… 

Enfin, la dernière étape de la mise en place des nouveaux forfaits sera le versement de forfaits globaux à l’ensemble des acteurs, qui devront s’en répartir le montant. Des travaux vont être menés sur l’ajustement des forfaits en fonction de la sévérité, du niveau de risque, des conditions sociales du patient et de ses besoins. 

A ce sujet, Cyrille Colin a expliqué qu’il existait 3 à 5 niveaux différents dans les pays où fonctionne un tel dispositif de financement. « Il est probable qu’on évolue vers deux forfaits différents pour le stade 4 et le stade 5 pour la maladie rénale chronique », a-t-il indiqué. Cet ajustement des forfaits est prévu pour l’année prochaine et pourra évoluer jusqu’en 2022, qui pourrait s’accompagner d’une modulation en fonction des résultats de la qualité de la prise en charge et de l’expérience du patient.

Rappelons qu’à partir de 2020 il est prévu un élargissement de ce nouveau mode de financement à d’autres pathologies chroniques.




PACIFIC, un consortium public-privé pour tout savoir de l’IC

Un consortium réunissant Sanofi, Servier, l’AP-HP, l’INSERM et quatre start-ups va mener un projet sur cinq ans pour mieux comprendre l’Insuffisance Cardiaque à Fraction d’Ejection Préservée (ICFEP). 

On a longtemps pensé que l’Insuffisance Cardiaque (IC) était une seule et même maladie. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien et que l’IC est une maladie plurielle, regroupant des patients avec des profils phénotypiques et des comorbidités variés. « On pensait que ce qui marchait avec l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite fonctionnerait aussi en cas de fraction d’éjection préservée, explique le Pr Jean-Sébastien Hulot, cardiologue à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). Mais non. Il a fallu beaucoup d’années pour s’en apercevoir. » Et si l’IC à fraction d’éjection réduite – environ la moitié des patients souffrant d’IC – est une pathologie « assez bien comprise et prise en charge », « on ne sait pas bien diagnostiquer et pas bien traiter » l’IC à Fraction d’Ejection Préservée (ICFEP) – l’autre moitié des malades.

C’est sur la base de ces constats que s’est constitué le consortium PACIFIC (pour Physiopathologie, Classification, Innovation dans l’Insuffisance Cardiaque) emmené par Sanofi, Servier et l’AP-HP et qui inclut également l’INSERM et quatre start-ups spécialisées dans le numérique, Bioserenity, Casis, Fealinx et Firalis. 

En 2016, les laboratoires font un double constat : aucun traitement n’est vraiment efficace contre l’ICFEP et 8 à 10 milliards d’euros ont été investis par l’industrie pharmaceutique dans des essais cliniques non concluants. « Notre R&D est bloquée. Nous avons besoin de mieux comprendre la maladie pour mieux la traiter », commente le Dr Benoît Tyl, directeur de la recherche translationnelle et clinique cardiovasculaire chez Servier. 

Et pourtant : l’ICFEP touche 13 millions de personnes dans le monde, en France elle représente 50 % des quelque 1,1 million d’insuffisants cardiaques et sa prévalence augmente d’année en année. C’est une maladie grave dont le taux de mortalité s’élève à 25 % trois ans après le diagnostic et à 50 % cinq ans après. Quant à son impact sur les dépenses de santé en France, il n’est pas négligeable, avec un coût annuel d’hospitalisation de 1,1 milliard d’euros.

Recourir à l’Intelligence Artificielle (IA)

Ce partenariat public-privé a donc pour objectif de mieux comprendre l’hétérogénéité des profils des patients, de les stratifier dans des sous-groupes plus homogènes et, grâce aux start-ups, de recourir à des technologies d’Intelligence Artificielle (IA) pour permettre une analyse approfondie des données. Il s’agira notamment d’élaborer un algorithme de diagnostic spécifique (construit par Fealinx), de développer de nouveaux médicaments et de réorienter des médicaments déjà existants vers des sous-populations susceptibles d’en bénéficier.

Le projet doit se dérouler sur cinq ans. 

Après deux ans de discussions pour constituer le consortium, il entre aujourd’hui dans sa phase concrète. Il faudra six mois pour organiser, structurer les procédures et former les équipes. 

Ensuite, deux ans sont prévus pour recruter les patients. C’est à partir des registres de l’AP-HP qu’ils seront identifiés et ensuite inclus dans une étude clinique prospective permettant de collecter des données physiopathologiques lors d’une journée d’hospitalisation. 

L’AP-HP sera le promoteur de cette étude qui sera menée dans cinq établissements parisiens du CHU francilien, l’HEGP, Henri Mondor, Bichat, Lariboisière et la Pitié-Salpêtrière. Une analyse d’imagerie cardiovasculaire sera réalisée (grâce à la technologie de Casis), ainsi qu’une mesure des marqueurs sanguins et urinaires des patients (Avec Firalis) et, pour la première fois, une mesure de la rigidité du muscle cardiaque grâce à un appareil en cours de développement à l’INSERM. 

Les patients seront suivis à domicile au moyen du t-shirt connecté de Bioserenity. Selon le directeur de cette start-up, environ 1 pétaoctet (1 million de milliards d’octets) de données « ultra-qualifiées » sur l’ICFEP sera généré.

Grâce à ce projet, les quatre start-ups pourront développer de nouveaux produits et logiciels et les commercialiser. L’algorithme sera breveté en vue de son internationalisation, avec un accès payant via des licences. Une start-up sera créée pour accompagner le développement et la commercialisation de l’appareil de mesure de la rigidité du muscle cardiaque. 

Le coût de ce projet s’élève à 14 millions d’euros. Il est financé pour moitié par le Programme des Investissements d’Avenir (PIA), piloté par le Secrétariat Général Pour l’Investissement (SGPI) et opéré par la Banque publique d’investissement BpiFrance. L’autre moitié du financement est assurée par les laboratoires et les starts-up.

© Sergey Nivens




Le retour du travail à la chaîne

Il avait été exprimé dans cet éditorial la crainte de voir une bonne idée dénaturée après être passée par les strates de l’administration. Malheureusement, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que cette crainte ne devienne réalité. Les négociations conventionnelles sur les assistants médicaux qui viennent juste de débuter nous en apportent la démonstration.

Dans son discours du 18 septembre 2018 sur sa grande réforme du système de santé le Président de la République avait annoncé la création d’une nouvelle profession, les assistants médicaux, dont le but est de décharger le médecin d’actes simples.

Difficile de ne pas applaudir cette idée tant les médecins ont manifestement besoin d’aide pour la gestion de leurs cabinets, pour dégager du temps afin de se recentrer sur l’essence même de leur métier et ainsi mieux répondre à la demande de soins.

Une première inquiétude est venue en apprenant que les postes étaient prioritairement réservés aux médecins de secteur 1 et exerçant en zones déficitaires. Autrement dit, exit les médecins spécialistes. Soit pour certains parce qu’ils ne sont pas dans le bon secteur, soit pour tous parce qu’il n’existe pas de zonage pour les spécialités. Les cardiologues qui, en grande majorité, exercent en secteur 1 et emploient du personnel, apprécieront ainsi d’être reconnus dans leurs efforts financiers pour avoir organisé au mieux leurs cabinets au service de leurs patients et de la population.

Une autre vient de la volonté de réserver les assistants médicaux aux médecins en exercice regroupé et coordonné. Les MSP ne seraient-elles plus l’alpha et l’oméga de l’organisation territoriale au point qu’il faille renforcer les aides dont elles disposent déjà largement et dont les médecins les plus isolés dans les zones les plus reculées n’ont pas besoin ? 

Mais le plus consternant restait à venir, le comptage minuté du travail du médecin et, en regard, de celui de l’assistant médical. Le médecin devrait ainsi voir 6 patients par heure, 2 256 en plus par an et travailler 47 semaines s’il veut bénéficier d’une aide à l’emploi non pérenne de la Caisse. Quid de la qualité et de la pertinence des soins dans ce schéma ? On se croirait revenir en 1913 quand Henry Ford inaugure la première ligne de montage de l’histoire de l’industrie permettant une économie de 50 pas par jour aux ouvriers et une réduction du temps de fabrication du châssis de 728 minutes à 93 minutes !

Et bien non, nous sommes encore des médecins libéraux avec la liberté d’organiser notre temps de travail et de l’adapter aux besoins des patients. Les centrales syndicales ont eu une saine réaction en quittant la table des négociations, il faut maintenant qu’elles persistent dans cette attitude de refus car, ce modèle d’assistant médical, nous n’en sommes pas preneurs.




Santenay blanc 1er Cru Beaurepaire 2012

J’ai déjà, à plusieurs reprises dans cette revue, exprimé mon admiration pour les chardonnays de Côte d’Or, région qui, je le réaffirme, produit les plus grands vins blancs du monde.

Ceux-ci (Corton-Charlemagne, Montrachet et ses vassaux : Chevalier, Batard, Bienvenue) atteignent, à l’instar des grands crus rouges, des prix fabuleux, mais il est encore possible de dénicher, dans de plus petites appellations, d’excellents blancs à des tarifs abordables, tels ceux d’Antoine Olivier.

Créé en 1967, le domaine Olivier puise ses origines dans quelques vignes laissées par Mr Moreau-Chevalier à son petit-fils Hervé, le père d’Antoine. Basé à Santenay, le domaine s’est étendu, pour atteindre maintenant 12 ha, dont 5 en blanc, ce qui est une exception dans l’appellation qui produit seulement 10 % de vins blancs. Antoine Olivier, ayant succédé à son père depuis 2003, s’est attaché à la mise en valeur des terroirs anciens historiquement réputés pour la production de Santenay blanc.

Un microclimat favorable 

Santenay, tout au sud de la Côte de Beaune, protégé à l’ouest par la montagne des 3 Croix, jouit, grâce à son exposition sud, sud-est, d’un microclimat favorable pour les vignes plantées sur des sols de calcaire oolithique et de marnes qui assurent un excellent drainage. Le 1er cru Beaurepaire, sur des versants atteignant 350 m avec des sols très caillouteux idéalement exposés, est réputé pour la qualité et la finesse de ses vins, aussi bien rouges que blancs.

Antoine Olivier, qui se présente comme un grand quadra dynamique, sympathique, blagueur, voire farceur, a fait le choix d’une production bio sans la revendiquer en excluant tout produit de synthèse, pesticide ou désherbant, pour mettre en valeur ses terroirs, respecter l’environnement, transmettre un patrimoine sain. Il privilégie les labours, pour favoriser les échanges entre la plante et son terroir. Une grande attention est portée à la végétation : taille pendant l’hiver pour pérenniser les plants, ébourgeonnage pour contrôler les rendements, palissage pour guider la vigne, effeuillage pour favoriser l’ensoleillement des grappes et améliorer l’état sanitaire des raisins.

Des vendanges manuelles

Les vendanges totalement manuelles sont transportées en petites caisses et triées systématiquement sur table dès la réception. Les raisins destinés aux vins blancs sont lentement pressés mécaniquement pour extraire l’ensemble du jus. Après une clarification rapide (débourbage), les moûts sont mis directement en fûts, où aura lieu la fermentation naturelle sur plusieurs semaines. Pendant toute celle-ci, plusieurs batonnages remettent en suspension les lies fines jusqu’à la malolactique. Les vins vont ensuite rester 12 mois en fûts de chêne, neufs pour un quart d’entre eux, sur leurs lies sans soutirage. L’élevage est terminé en cuves pendant encore 6 mois. La mise en bouteille sans collage s’effectue après une légère filtration qui assure brillance et limpidité.

Une merveille d’équilibre

Ce Santenay Beaurepaire 2012 (excellent millésime pour les bourgognes blancs), paré d’une robe or pale cristalline et brillante aux éclats argentés, délivre des arômes de fleurs blanches : chèvrefeuille, acacia, de fruits : citron vert, pomme, mûre, poire. Le chardonnay joue sur les habituelles notes de toast beurré, de miel fin, d’amandes, de noisettes grillées et prend de la hauteur avec une texture généreuse, opulente, mais gardant fraîcheur et vivacité. Gras, séveux en bouche, il réalise une merveille d’équilibre à la fois fraîche, minérale et satinée. Des saveurs de craie, pierre mouillée, herbe fraîche dynamisent sa longue finale onctueuse.

Ce vin qui, plutôt qu’un Santenay, évoque les prestigieux voisins : Chassagne ou Puligny-Montrachet, offre de nombreux et riches accords culinaires. Il s’harmonise parfaitement avec la texture délicate des poissons nobles : sole meunière, dorade au four, loup à la crème de poivrons, feuilleté de saumon. Des quenelles de brochet Nantua subliment son côté brioché. Il s’accordera également avec des crevettes sautées au gingembre, écrevisses à la nage, noix de St-Jacques truffées. Ce Santenay, comme tous les bourgognes blancs, supplante largement les vins rouges, pour accompagner les volailles et viandes blanches : poule au riz, volaille en sauce crémée et morilles, blanquette de veau, noix de veau braisé, bouchées à la reine. Gardez-en une gorgée pour certains fromages : Ossau Iraty, comté et surtout chèvres demi-secs : chavignol, pélardon, charolais.

Ainsi ce Santenay Beaurepaire, dont la douceur du prix n’est pas le moindre attrait, offre, à l’image de son vigneron, un visage enjoué et rayonnant, si bien que très justement Antoine Olivier espère « que vous aurez autant de plaisir à déguster mes vins que j’en ai eu à les produire ».

Domaine Antoine Olivier
5 Rue Gaudin, 21590 Santenay
Téléphone : 03 80 20 61 35




De Toumai à Homo ergaster-erectus (2e partie)

Une bipédie associée au déplacement dans les arbres

L’angle entre le foramen magnum et le plan orbitaire au delà de 90° pour les Préhomo, laisse supposer la bipédie. Cet angle n’est que de 55° chez les chimpanzés. Il atteint 90° à 105° pour le genre homo. Les Préhomo conservent cependant une aptitude arboricole. La morphologie du bassin de Lucy et de son fémur lui assurait une bipédie pratiquement permanente, mais plus chaloupée que celle d’homo sapiens. 

La découverte d’un quatrième métatarsien d’australopithèque afarensis ayant une courbure voisine de celle de l’homme actuel confirmerait le caractère quasi humain de la marche de cet espèce. 

Les cinquante quatre empreintes de pied de Laetoli en Tanzanie, datées de 3,5 Ma, sont celles d’un homme et d’une femme ou d’un enfant. Le caractère légèrement divergent du gros orteil imprimé dans le sol volcanique, rapproche ces traces de celles de l’homme actuel. 

« Les empreintes de Laetoli tombent complètement dans la gamme normale de l’homme moderne » selon le savant américain David Raichlen (département d’anthropologie de l’université d’Arizona). 

Empreintes de pied. (6)

Toutefois, cet avis n’est pas partagé par tous les savants. Yvette Deloisson du CNRS considère « qu’ils devaient marcher en bipède à la manière des grands singes, chimpanzés ou gorilles ».  

Utilisation d’outils ?

Certains singes actuels se servent également d’outils, mais ce sont des objets disponibles. Ils ne les façonnent pas et les jettent après utilisation. Jusqu’alors les premières traces d’outils utilisés par les hominidés dataient de 2,5 Ma et étaient attribués à australopithecus Garhi. 

La découverte à Dikika, en Ethiopie, en 2009, d’ossements (la côte ou le fémur d’un animal) qui auraient servi pour le découpage de la viande, il y a 3,4 Ma, aux australopithecus afarensis (seule espèce présente en ce lieu), fit grand bruit. Les chercheurs trouvèrent au microscope électronique de minuscules morceaux de rocher enchâssés dans l’os, preuves de la percussion. 

Cette analyse reste fort controversée malgré la nouvelle étude dirigée par l’anthropologue Jessica Thompson : « Notre analyse montre avec une certitude statistique que les marques sur les os en question ne sont pas causées par le piétinement ou une morsure de crocodile […] Les entailles ressemblent plus à des marques faites par une découpe de boucherie ».  

Reconstitution de l’environnement et de la faune d’Olduvai en Tanzanie, il y a 1,8 Ma. (7)

Une nourriture en majeure partie végétarienne

Les australopithèques et les paranthropes vivaient dans un milieu boisé à la lisière de la savane arborée, près d’un point d’eau, et côtoyaient les grands prédateurs (lions, hyènes, tigres à dents de sabre, léopards, panthères). Les mâles restaient sur leur lieu de naissance alors que les femelles quittaient leur tribu évitant ainsi les risques liés à la consanguinité. 

Essentiellement végétariens, ils consommaient des insectes, des reptiles et des petits mammifères. Ils pratiquaient le charognage, se servant après les grands carnivores, une nécessité pour l’augmentation de leur cerveau : « l’évolution des humains étant probablement liée à plus de protéines ». Il ne cuisait pas leurs aliments, les premières traces d’argile brulée remontent à 1,5-1,3 Ma. 

Ce feu a peut-être été entretenu par un homo erectus suite à un incendie de forêt, car il ne le produisit et ne réalisa des foyers aménagés que vers 400 000 ans avant notre ère. Selam, l’enfant australopithèque afarensis de trois ans découvert à Dikika, possédait une ébauche d’os hyoïde. 

Indispensable au langage articulé, un seul os hyoïde complet a été retrouvé en Israël dans la grotte de Kebara. Il appartient à un homme de Neandertal qui avait la possibilité d’émettre des sons articulés comme le prouve une étude ADN sur des os de fémur datant de 49 000 ans BP.  

Homo habilis apparaît il y a 2,4 Ma. Il vécut en Ethiopie dans la vallée de l’Omo, sur les rives du lac Turkana au Kenya, dans les gorges d’Olduvai en Tanzanie et en Afrique du Sud à Swartkans et Sterkfontein. 

Pendant des milliers d’années, il cohabita avec les derniers australopithèques, les paranthropes et les homo erectus-ergaster. Un nouveau genre était né, à l’origine d’une formidable expansion hors d’Afrique dont le point d’aboutissement sera l’homo sapiens, l’homme actuel.

(6) Préhistoire de Toumaï et Lucy à Ötzi et Homère, Jean Marc Perino, dir., Vic-en-Bigorre, MSM, 2013, p. 21.
(7) D’après : https://www.hominides.com/html/actualites/environnement-paranthropus-boisei-et-habilis-1018.php

 

Bibliographie

(1) Préhistoire de Toumaï et Lucy à Ötzi et Homère, Jean Marc Perino, dir., Vic-en-Bigorre, MSM, 2013, 336 p. Une documentation riche sans doute la meilleure synthèse actuelle avec un tableau sur « La longue marche buissonnière des hominines » montrant de façon imagée l’évolution de notre espèce.
(2) Les Hominidés, site internet, www.hominides.com., sans doute le meilleur site sur nos ancêtres.
(3) Origines et évolution de l’homme, coll. Paris, Paris, Laboratoire de Préhistoire du Musée de l’Homme, 255 p.
(4) Pic, Pascal, Au commencement était l’homme. De Toumaï à Cro-Magnon, Paris, Odile Jacob, 2003, 257 p.
(5) Coppens, Yves, Le genou de Lucy, Paris, Odile Jacob, 1999, 251 p., le livre du découvreur.
(6) Lumley, Henri de, L’homme premier. Préhistoire, évolution, culture, Paris, Odile Jacob, 1999, 248 p.
(7) 3 millions d’années d’aventure humaine. Le CNRS et la préhistoire, Yves Coppens, dir., cat. expos. Paris, Musée de l’homme, 25 janvier-31 mai 1979, Paris, CNRS, 1978, 73 p.




La loi et l’e-Santé connecté

Le classement des objets connectés

Selon l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), les objets connectés de santé sont classés dans la catégorie des dispositifs médicaux.
Mais l’ANSM précise que « tout instrument, appareil, équipement, logiciel, matière ou autre article, utilisé seul ou en association, y compris le logiciel destiné par le fabricant à être utilisé spécifiquement à des fins diagnostique et/ou thérapeutique, est nécessaire au bon fonctionnement de celui-ci. Le dispositif médical est destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins de diagnostic, prévention, contrôle, traitement ou atténuation d’une maladie, d’une blessure ou d’un handicap ; mais aussi d’étude ou de remplacement ou modification de l’anatomie ou d’un processus physiologique. Son action principale voulue dans ou sur le corps humain n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais sa fonction peut être assistée par de tels moyens » (directive européenne 93/42/CEE).

La protection des données de santé

La protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel est un droit fondamental.
L’Union européenne a adopté depuis 2018 une définition légale qui précise les données de santé comme « des données à caractère personnel relatives à la santé physique ou mentale d’une personne physique, y compris les prestations de services, de soins de santé qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne. »

La réforme de la protection des données poursuit trois objectifs :

  • Renforcer les droits des personnes, notamment par la création d’un droit à la portabilité des données personnelles et de dispositions propres aux personnes mineures ;
  • Responsabiliser les acteurs traitant des données (responsables de traitement et sous-traitants) ;
  • Crédibiliser la régulation grâce à une coopération renforcée entre les autorités de protection des données, qui pourront notamment adopter des décisions communes lorsque les traitements de données seront transnationaux et des sanctions renforcées.

Pascal Wolff




L’intelligence artificielle et les bases de données

Les budgets colossaux outre-Atlantique impressionnent, mais sont en accord avec l’intérêt majeur que portent à la Santé les géants mondiaux du numérique. L‘IA est en première ligne et les données de Santé en ligne de front, elles sont la base logistique de la Santé de demain. Sans elles, point de salut.

Si vous y regardez de plus près, par exemple le Système National d’Information Inter-Régimes de l’Assurance-maladie (SNIIRAM), l’organisme qui collecte les remboursements de la Sécurité sociale de la population française, vous serez surpris de voir qu’elle travaille sur 20 milliards de lignes de prestations. Jusqu’à maintenant, cette base, ainsi que d’autres en France, n’était que peu ou pas sollicitée par des demandes extérieures, mais à l’avenir, tout va changer.

Les algorithmes et l’IA, à la demande de la Caisse Nationale de l’Assurance-maladie (CNAM), sont passés à l’action à la SNIIRAM, à des fins de statistiques (détection de médecins ou pharmaciens qui prescrivent trop facilement des substituts aux drogues, identification des médicaments qui augmentent le risque de chutes…) [1]

Mais cette masse de données ne sera pas suffisante pour l’Intelligence Artificielle, car l’IA a besoin de masses colossales de lignes, ce que l’on voit d’ailleurs bien dans le fonctionnement des GAFAM.

En France, les bases de données, si elles existent bien, n’ont pas de structures organisationnelles solides, exceptés certains secteurs comme la radiologie, la biologie et la génomie. Il ne faut pas non plus oublier la grande richesse des hôpitaux, des laboratoires, des universités,… mais sans ligne transversale ni interopérabilité, rien ne peut être possible.

Il y a également un autre problème – et de taille –, la protection des données qui, en France, dépend de la loi de janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés (2) avec un encadrement strict. Même si toutes les informations de Santé collectés par des organismes publics ont été regroupées au sein du Système National des Données de Santé (SNDS), il faut transmettre demandes et dossiers aux organismes accrédités qui donneront leurs avis avant d’envoyer leurs conclusions à la CNIL qui donnera son accord (ou pas).

La compatibilité de l’IA avec la loi est donc difficilement conciliable, car l’un des intérêts de l’Intelligence Artificielle est justement d’être libre comme un électron et lancé sans objectif précis dans les méandres des lignes algorythmétriques

Le marché de la Santé connectée est évalué à 4 milliards d’euros d’ici deux ans uniquement en France. (3) Ce montant considérable doit faire prendre la mesure de ce que notre pays doit être en passe de réaliser afin de rester dans la course à l’Intelligence Artificielle et trouver son équilibre entre droit fondamental, éthique et collecte des données.

Il faut également que la France définisse une stratégie industrielle afin d’avoir une maîtrise complète de ces technologies déterminantes pour l’avenir et se tourner vers l’Europe pour son marché économique.

Pascal Wolff

(1) Les Echos
(2) www.cnil.fr
(3) D’après le bureau d’études Xerfi




La santé ou le e-partage du pouvoir

L’e-santé, considérée comme une « priorité stratégique » par nombre d’industriels, a confirmé sa place grandissante dans le secteur des nouvelles technologies lors du CES 2019 qui vient de se fermer à Las Vegas. Malgré son orientation grand public, ce salon donne l’occasion aux professionnels de cerner les tendances et besoins futurs de l’e-santé.

Les GAFAM (1) avaient, bien sûr, fait le déplacement (exceptée Apple), accompagnés, et c’est nouveau cette année de par son nombre, des start-ups profilées e-santé de la French Tech qui prouvent bien, notamment en France qui en fait une spécialité, que cette technologie entre dans une nouvelle ère. L’Europe, par contre, et malgré l’importance stratégique du secteur de la Santé, tant par son éthique que pour l’importance de son secteur économique, en a été la grande absente.

Une disparition progressive des gadgets

La première tendance vue à ce CES est la disparition progressive des gadgets, remplacés par une technologie connectée bien plus évoluée (grâce aux bases de données), qu’elle soit matérialisée en capteurs (montres, vêtements, tensiomètres…) ou assistants personnels. Cette jeune technologie pose cependant quatre problèmes majeurs :

1. le mélange des genres (voulu) entre accessoires et applications orientés bien-être et outils qui ont un réel usage et impact médical.
2. La protection de bases de données sur lesquelles s’appuient tous ces objets.
3. La difficulté de compréhension que l’on retrouve autant dans le grand public que chez les professionnels, avec, à  la clé, l’utilisation faite par l’usager des résultats fournis : protection des données, interprétation, diagnostic.
4. Le matériel : développement des logiciels, fiabilité, qualité des capteurs,…

Haro sur le transhumanisme

Nous sommes à l’aune de ces deux concepts Bien-être et Santé qui font chacun leur buzz avec une montée en gamme dans un futur très proche, l’un dans le grand-public et l’autre dans les milieux professionnels. 

Les GAFAM, misent grand, non seulement pour rentabiliser à terme leurs recherches sur investissement, mais également pour occuper un marché aussi vaste que stratégique. Chacun y allant de sa filiale dédiée Santé, seul ou en coopération avec des laboratoires pharmaceutiques.

Google, par exemple, a créé Verily en 2016 (puis Galvani Bioelectronics en partenariat avec GSK et Onduo avec Sanofi). 

Cette filiale a travaillé il y a trois ans sur un projet de lentilles connectées destinées aux diabétiques, mais le projet s’est arrêté net en novembre dernier, l’entreprise justifiant son incapacité à relever le défi. Début janvier, Verily est repartie de plus belle en annonçant une levée de plus d’un milliard de dollars sans en communiquer la moindre information. Cependant, la filiale de Google mène plusieurs études, dont l’une avec plus de 10 000 cobayes pour « mieux comprendre les moyens de prédire et de prévenir l’apparition et la progression de la maladie » pour une durée de quatre ans. Veliry ne cache pas de transformer radicalement la manière dont les soins sont aujourd’hui fournis.

Apple a ouvert la voie avec le smartphone qui est devenu le symbole de notre vie quotidienne. Elle mise aujourd’hui sur les bases de données médicales à « portée de main » sur ses appareils connectés. La firme à la pomme serait en discussion avec plusieurs assurances Santé afin de prendre en charge l’AppleWatch dans le cadre de Medicare, (2) notamment auprès des seniors (plus de 65 ans) n’ayant pas les moyens de se la procurer. La dernière version inclus, hors tracker d’activité, un détecteur de chutes et un électrocardiogramme qui « peut sauver de vies », selon les propres mots d’Apple.

La firme nourrit des ambitions très commerciales sur ses projets avec une accélération de ses ventes. Quid de l’utilisation d’un objet connecté aussi sophistiqué que l’AppleWatch pour une personne âgée ?

Axa, dans un temps pas si lointain, avait déjà proposé un produit similaire à certains souscripteurs dans la même logique (le capteur de Withings), et Generali, d’une façon plus globale, également.

Une main mise sur le marché des données

Microsoft a présenté il y a deux ans un plan pour vaincre le cancer avant 2026 grâce à l’IA, comme si c’était un virus. Elle veut favoriser les outils numériques « afin d’encourager les gens à vivre des vies plus saines, et à offrir des analyses pouvant faire avancer la recherche médicale ».
Facebook, qu’on se le dise, veut éradiquer la totalité des maladies avant la fin du XXIe siècle…
Amazon, quant à elle, a annoncé fin 2018, le lancement d’Amazon Comprehend Medical, un service dédié aux professionnels de santé utilisant le machine learning pour permettre un gain de temps dans la prise de décision grâce aux analyses des dossiers médicaux. Roche Diagnostics utilise ce procédé.

Les Américains sont galvanisés par les sources de données qui permettront à elles seules d’interagir avec l’Intelligence Artificielle. Elles sont extrêmement précieuses pour la maîtrise de l’e-santé, le point d’orgue des GAFAM.

Intelligence artificielle versus médecin

Mais nous ne sommes pas encore à l’ère où l’Intelligence Artificielle vous chuchotera à votre oreillette bluetooth : « Heu, tu as un cancer, mais ne t’inquiète pas, on vient de l’intercepter, tu es en phase de rémission à 1.13 GHT… », ou « Attention, Jean, vous avez une forme d’arythmie ». Comment Jean, à partir de son capteur lors d’un footing en forêt, va-t-il interpréter l’information ? Sait-il ce qu’est une arythmie ? Va-t-il la prendre en compte et en parler à son médecin ? Ou juste se dire que cette montre est un gadget de plus et qu’il n’y a pas de quoi pavoiser ?

L’enjeu des industriels est d’assurer une traduction essentielle dans les suggestions de soins et les conseils utiles, certains en font d’ailleurs leur cheval de bataille.

Pascal Wolff

(1) GAFAM : Acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft.
(2) Medicare : système d’assurance-santé géré par le gouvernement fédéral des États-Unis au bénéfice des personnes de plus de 65 ans ou répondant à certains critères.