Grève dans les hôpitaux : « Un système de santé sans les internes ne fonctionne pas », prévient le vice-président de l’ISNI

(franceinfo:) L’Intersyndicale nationale des internes appelle à la grève ce vendredi pour dénoncer les conditions de travail et les salaires des jeunes médecins… [Lire la suite]




Diabète et IA: la boucle complètement fermée n’a jamais été aussi proche

(TICpharma – Pierre Lalanne) De nouveaux algorithmes pour les « pancréas artificiels » permettant d’améliorer leur utilisation en boucle complètement fermée ont été présentés par le Pr Marc Breton de l’université de Virginie à Charlottesville, fin mars au congrès annuel de la Société francophone du diabète (SFD)… [Lire la suite]




Sevrage tabagique chez les patients diabétiques : aspects pratiques

(Medscape – Nathalie Raffier)

Le tabagisme constitue un facteur de risque de dégradation de l’équilibre glycémique, de mortalité et de complications macro et microangiopathiques. Chez les patients diabétiques, la question du sevrage tabagique ne se pose donc pas… [Lire la suite]




Médicaments à base de ténofovir disoproxil : la concentration en CMIC (impureté) doit être réduite

(Medscape – Fanny Le Brun) L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Agence européenne des médicaments (EMA) demandent aux fabricants des produits contenant du ténofovir disoproxil de réduire la concentration d’une substance appelée CMIC (chloromethyl isopropyl carbonate)… [Lire la suite]




Médecins : une dissuasion financière face aux rendez-vous manqués ?

(franceinfo:) Dans la ligne de mire d’Emmanuel Macron, les patients indélicats qui ne se présentent pas à leurs rendez-vous médicaux. Près de 28 millions de consultations seraient ainsi perdues chaque année. Faut-il sévir et mettre en place des sanctions financières ?… [Lire la suite]




COVID long : la HAS publie une nouvelle fiche consacrée aux troubles psychiatriques et psychologiques

(Medscape – Fanny Le Brun) La Haute autorité de santé (HAS) a commencé à élaborer en 2021 des Réponses rapides sur les symptômes du COVID long afin d’accompagner les professionnels de santé de premier recours dans le diagnostic et la prise en charge de ces troubles qui affectent le quotidien de nombreux Français. La dernière actualisation de ces fiches, au nombre de quatorze, datait de janvier 2023… [Lire la suite]




Quand l’exercice répare les effets délétères d’un sommeil trop court ou trop long

(Medscape – Lou Schuler ) Les experts recommandent à la plupart des adultes de dormir entre 7 et 9 heures par nuit. Si votre patient fait partie du tiers environ des personnes qui dorment moins (ou plus), l’exercice régulier peut les aider à éviter d’éventuelles conséquences à long terme sur la santé, telles que les maladies cardiaques et un décès prématuré. De nombreuses recherches indiquent que le sommeil et l’activité physique sont des facteurs cruciaux affectant l’espérance de vie. L’exercice régulier peut prolonger la vie, tandis que trop peu ou trop de sommeil peut l’écourter… [Lire la suite]




Le règlement arbitral élargit le recours au dispositif des assistants médicaux



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Les assistants médicaux (AM) exercent auprès d’un médecin pour lui permettre de libérer du temps médical. Afin d’atteindre l’objectif de 10 000 assistants médicaux à fin 2024, le règlement arbitral simplifie les conditions de financement du recours à un AM.

Les assistants médicaux peuvent exercer trois types de missions :

  • des tâches de nature administrative ;
  • des missions en lien avec la préparation et le déroulement de la consultation (aide à l’habillage, prise des constantes, enregistrement de l’électrocardiogramme, préparation du dossier administratif… ) ;
  • des missions d’organisation et de coordination (prise de rendez-vous…).

Un dispositif encore peu connu

La convention médicale de 2016 prévoyait des aides à l’emploi pour encourager le recrutement des assistants médicaux. Ces aides ont été mises en place par l’Assurance-maladie en 2019 et 4 304 contrats ont été signés à ce jour, 77 % par des médecins généralistes et 23 % par d’autres spécialistes majoritairement des cardiologues. Pour les premiers contrats signés, une augmentation moyenne de près de 10 % de la patientèle médecin traitant a été constatée.

Le règlement arbitral encourage le recours aux AM

Le règlement arbitral (RA) élargit et assouplit le dispositif qui devient accessible aux médecins de secteur 1 et de secteur 2 OPTAM. L’obligation de pratiquer en exercice coordonné, en exercice regroupé ou en zone sous-dense, disparaît.

Par ailleurs, le RA permet désormais le recrutement de l’assistant médical directement par le médecin ou par l’intermédiaire d’un groupe de médecins libéraux ou d’une structure organisée en groupement d’employeurs.

On note que le montant de l’aide de l’Assurance-maladie :

  • diffère selon que l’assistant médical travaille à temps plein ou à mi-temps ;
  • est pérenne ;
  • est dégressif les deux premières années ;
  • est modulé à compter de la 3e année, en fonction de l’atteinte par le médecin des objectifs d’augmentation de sa patientèle ou de sa file active, qui dépendent de leur taille initiale. Si le médecin atteint ses objectifs, le montant de l’aide versée par la Cnam varie entre 36 000 € et 10 500 € selon la taille de la patientèle.

Nathalie Zenou

Le SNC a publié en avril 2022 le numéro 4 d’ Innov Cardio qui présentait le métier d’assistant médical et les outils pour les recruter. Une publication accessible sur internet aux membres cotisants du SNC.

Innov-cardio

© Ressmaster – Depositphotos




Les revalorisations prévues par le règlement arbitral : synthèse pour le cardiologue

Le règlement arbitral a été remis aux ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale le 24 avril. Il prévoit notamment une revalorisation du tarif des consultations.


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Selon le dossier de presse, aucune des revalorisations prévues par le règlement arbitral n’est subordonnée à un engagement territorial.

Des tarifs en hausse de 1,5€

Cette revalorisation s’applique :

  • aux consultations et visites de référence des médecins généralistes qui passent de 25 € à 26,5 € (de 30 € à 31,5 € pour les enfants de moins de 6 ans) ;
  • aux consultations des autres spécialistes de secteur 1, de secteur 2 OPTAM, ou lorsque ces consultations sont réalisées à tarif opposable, qui passent de 30 € à 31,5 € (association d’actes) ;
  • pour les consultations spécifiques au cabinet du cardiologue (donc la CSC) ;
  • à l’avis ponctuel de consultant, et donc l’APC qui passe de 55 € à 56,5 € ;
  • aux consultations complexes qui passent de 46 € à 47,5 €.

Les revalorisations des tarifs des honoraires et rémunérations entreront en vigueur au plus tôt 6 mois après l’approbation de ces dispositions par le ministre de la santé.

Accès aux soins des plus fragiles

Afin de faciliter l’accès de tous à un médecin traitant, il est créé une consultation initiale d’inscription en tant que médecin traitant pour les personnes en affection de longue durée (ALD) sans médecin traitant, valorisée 60 €.

Par ailleurs, le règlement arbitral prévoit l’augmentation du forfait patient médecin traitant de 42 € à 46 € pour les personnes en ALD de moins de 80 ans et pour les personnes de plus de 80 ans sans ALD Comme ce forfait est versé sur une base annuelle, il ne prendra effet qu’à partir de 2024.

Enfin, le nombre de visites très complexes des médecins traitants aux patients en soins palliatifs, est déplafonné (elles étaient jusqu’à présent limitées à 4 visites par année civile).

Nathalie Zenou

© RessMaster




Assemblée générale du syndicat : la dynamique est positive

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Les relations médecins – industrie de santé

Les interactions entre les professionnels de santé et les industriels permettent notamment de faire avancer la recherche. Afin de prévenir les conflits d’intérêts, elles sont soumises à un cadre réglementaire strict, contrôlées par les instances ordinales et transparentes vis-à-vis du public.
Dans un rapport adopté en décembre 2022 et rendu public en février 2023, la HAS présente les conclusions d’une revue de littérature portant sur les interactions entre les médecins (y compris les étudiants) et les représentants des entreprises de santé dans le cadre de la promotion des médicaments par démarchage.

Les relations

médecins – industries de santé

Sommaire


Accédez au dossier (réservé aux abonnés)

1. LA LOI ANTI-CADEAUX FIXE LE CADRE DES RELATIONS ENTRE LES ENTREPRISES ET LES ACTEURS DE SANTÉ 

Qu’est-ce qu’un avantage ?
Trois types de dérogations possibles

2. LES CONVENTIONS 

Informations publiées

3. RÔLE DU CONSEIL DE L’ORDRE 

4. PUBLICITÉ DES LIENS D’INTÉRÊTS 

Le dispositif « Transparence-Santé »
Modalités de déclaration

5. AGENTS PUBLICS ET EXPERTS 

Zoom sur la notion d’expertise

6. L’INFORMATION SUR LES NOUVEAUX MÉDICAMENTS : LA PROMOTION PAR DÉMARCHAGE 

Qu’en dit la littérature ?

7. CHARTE DE LA VISITE MÉDICALE ET CERTIFICATION 

Coordination : Nathalie Zenou

Vous pouvez nous contacter au SNC – Tél : +33 1 45 43 70 76 ou par mail

Le Cardiologue n° 451 – mars-avril 2023

© EverythingPoss – Depositphotos





Les relations médecins – industries de santé

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Les cotations du cardiologue libéral en établissement de santé… 2e partie

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Déserts médicaux : l’impuissance du gouvernement

(franceinfo:) Emmanuel Macron se déplace dans le Loir et Cher sur le thème des déserts médicaux. Alors que le chef de l’État avait fait de l’accès aux soins l’une des promesses phares de sa campagne il y a un an, difficile pour lui de se prévaloir de résultats tangibles… [Lire la suite]




C à 26,50 euros, forfaits, aide à l’embauche d’assistants médicaux : ce que prévoit le règlement arbitral

(Medscape – Christophe Gattuso) A peine deux mois après la fin des négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats des médecins libéraux ayant échoué à conclure une nouvelle convention médicale, l’ex-inspectrice générale des affaires sociales (IGAS) Annick Morel a remis lundi 24 avril au ministre de la Santé le règlement arbitral qui va se substituer à la convention… [Lire la suite]




L’activité physique à l’âge adulte préserve les capacités cognitives à long terme

(Medscape – Eve Bender) Une nouvelle étude, dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry, suggère que toute activité physique pratiquée à l’âge adulte est associée à une meilleure santé cognitive plus tard dans la vie… [Lire la suite]




Coronaropathie chronique : une durée d’anti-agrégation plaquettaire inadaptéeen post-angioplastie

(Medscape – Caroline Guignot) Une étude menée à partir du registre France-PCI montre que le raccourcissement à 6 mois de la durée de la bithérapie antiagrégante (DAPT) post angioplastie lors d’une coronaropathie chronique, tel que préconisé par les recommandations européennes de 2017, n’a pas été intégré aux pratiques en 2018-2019… [Lire la suite]




Consultation chez le médecin à 26,50 euros : « On ne va pas donner envie aux jeunes » de faire ce métier, se désole la Confédération des Syndicats médicaux français

(franceinfo:) « Alors qu’on manque de médecins traitants, on ne va pas donner envie [aux jeunes de faire ce métier] et les choses vont continuer à se dégrader », se désole lundi 24 avril sur franceinfo Jean-Luc Duquesnel, le président des médecins généralistes de la Confédération des syndicats médicaux français, rappellant que le prix de cette consultation « est de 25 euros depuis 2017 »[Lire la suite]




La réponse individuelle aux antihypertenseurs montre des variations « substantielles »

(Medscape – Sue Hughes) Une nouvelle étude a montré que la réponse de la pression artérielle à divers médicaments antihypertenseurs variait considérablement d’un individu à l’autre, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une thérapie personnalisée… [Lire la suite]




AVC : évolution majeure des pratiques de thrombectomie

(Medscape – Caroline Guignot) Ces derniers mois ont été riches de nouveautés dans la prise en charge des événements aigus et post-aigus des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Une session des Journées de neurologie de langue française (4-7 avril 2023, Lyon) a permis à la Professeure Nathalie Nasr (neurologue vasculaire, CHU Poitiers) d’en présenter la synthèse… [Lire la suite]




Qui est le Pr Lionel Collet, le nouveau président de la HAS ?

(Medscape – Christophe Gattuso) Le Pr Lionel Collet, médecin lyonnais spécialiste de l’audition, prend la succession de la Professeure Dominique le Guludec à la tête de la Haute autorité de santé (HAS). Une nouvelle ligne sur le CV déjà bien rempli de ce grand commis de l’Etat de 68 ans, qui après avoir franchi les échelons hospitalo-universitaires, a vécu une seconde partie de carrière plus politique… [Lire la suite]




Bases du bilan pré-op en chirurgie programmée – 2e partie

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Un centre de soins immédiats installé pour soigner les petites urgences

(franceinfo:) À Reims, dans la Marne, un centre médical de soins immédiats a ouvert il y a deux mois pour soigner les petites urgences. Une solution pour désengorger les services d’urgence saturés… [Lire la suite]




La prévalence des maladies à caractère professionnel a sérieusement augmenté

(Medscape – Jacques Cofard) Trois jours après la promulgation de la loi sur la réforme des retraites et alors que le gouvernement planche sur une future loi travail, Santé publique France (SPF) a publié des données importantes en lien avec la pénibilité du travail… [Lire la suite]




Produits « détox » de la gamme Trex : présence de sibutramine et sildenafil !

(Medscape – Fanny Le Brun) Les produits de la gamme Trex (Trex Tea en poudre, Trex Caps en gélules et Trex Plus sous forme effervescente) sont présentés comme des produits naturels « détox » favorisant la perte de poids. Ils sont vendus sur Internet via des sites revendeurs et les réseaux sociaux, mais aussi dans des magasins physiques ou sur des étals de marchés. Cependant, suite à la consommation de ces produits, divers effets indésirables ont été signalés chez une vingtaine de personnes en France et des alertes similaires ont été rapportées dans d’autres pays européens. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de décider de suspendre leur commercialisation… [Lire la suite]




La mélancolie d’Albrecht Dürer (1471-1528) à Lucas Cranach (1472–1553) – 1ère partie

– Par Louis-François Garnier


Voir la 2e partie


Voir la 3e partie

La mélancolie, du grec melagkholia (bile noire), est une « sorte d’état flasque de l’âme » selon Gide (1869 – 1951) à rapprocher de ce que la médecine moderne dénomme la dépression mélancolique endogène, à composante psychotique, à distinguer de la dépression réactionnelle et de la dépression névrotique bien que les limites puissent être, parfois, assez ténues. C’est ce caractère endogène qui s’apparente à la théorie des humeurs d’Hippocrate (460 – 377 av. J.-C.) avec cette variété particulière de « bile noire et froide, source de mélancolie (qui) appartient à Saturne, maître du poids et de l’obscur » [1-3] 

Cette bile noire (bilis atra), produite par la rate, « vient de tout le sang fait et rendu atrabilaire » nous dit Molière (1622- 1673), histoire de se faire du « mauvais sang » et responsable de la « mélancolie noire » de Victor Hugo (1802 -1885). [1] En outre, il s’y associe, à des degrés divers, des troubles de l’humeur, de cette thymie (thumos) qui est le siège des passions allant du vague à l’âme mêlé de tristesse à une humeur plus farouche et sombre comme la neurasthénie. 

La variabilité de l’humeur, dorénavant qualifiée de cyclothymique ou bipolaire, a pu correspondre pour Pascal (1623-1662) aux « mœurs ridicules et brutales d’un fou mélancolique » et Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), en proie à des périodes de grand abattement, relate qu’en étant « plus sédentaire », il fut pris « non de l’ennui mais de la mélancolie ».


Le dernier bain (1840) par Honoré Daumier (1808 -1879)

C’est alors qu’intervient une autre composante de la mélancolie qu’est l’idée suicidaire qui a pu apparaître comme une délivrance au point que ce même Rousseau dira : « quelle douce mort si alors elle était venue », histoire de partir sans regret puisque, du moins pour Balzac (1799-1850),  « chaque suicide est un poème sublime de mélancolie » (La Peau de chagrin). 

Il peut arriver que l’idée de suicide s’impose dès la prime enfance comme chez Théophile Gautier (1811-1872) lorsqu’on le priva, à l’âge de trois ans, de ses « montagnes bleues » des Pyrénées : « chose singulière pour un enfant si jeune, le séjour de la capitale me causa une nostalgie assez intense pour m’amener à des idées de suicide ». 

C’est ainsi qu’on voit apparaitre la nostalgie, ce « mal du retour » de nostos : retour et algos : douleur. Pour Baudelaire (1821-1867) « la mélancolie est toujours inséparable du sentiment du beau » bien que cette valence esthétique puisse être subjective et  subir la distorsion d’un esprit fragile. 

Le peintre romantique Caspar David Friedrich (1774-1840) se confronte à la « tragédie du paysage » en « transcendant la mélancolie en expérience spirituelle »,  lui qui verra « le lent fleuve de la neurasthénie tarir progressivement ses dons de paysagiste et résorber ses élans mystiques » sur fond de mélancolie ancienne ; souffrant de délire de persécution, il terminera sa vie solitaire dans une « extrême indigence mentale ». 

Pour Gérard de Nerval (1808 -1855), que la folie emportera,  « El Desdichado » est « le ténébreux, le veuf, l’inconsolé » dont le luth « Porte le soleil noir de la Mélancolie ». La composante psychotique de la mélancolie peut s’exprimer, surtout dans des formes extrêmes telles que des convictions délirantes ou une exaltation de l’humeur aboutissant à un « virage maniaque » à rapprocher de la psychose maniaco-dépressive. 

Si la mélancolie est endogène, elle n’en est pas pour autant insensible aux influences extérieures de nature neurosensorielle ou psycho-sociale. C’est alors que le Spleen de Baudelaire s’impose « quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle », ce Spleen de Paris apparemment en provenance d’outre-Manche puisque « tous les Anglais de ce temps-là (1770) avaient le spleen, et Paris possédait déjà, contre ce mal d’outre-Manche, des remèdes de tout premier ordre ». [4]

Chez Balzac, s’imposent « des nuages gris, des bouffées de vent chargées de tristesse, une atmosphère lourde » au point que « la nature elle-même conspirait. » (La Peau de chagrin)  On retrouve là un délire de persécution tel que celui qui pouvait affliger Rousseau. Dans Les souffrances du jeune Werther (1774), Goethe (1749-183 ) relate une violence sourde ressentie par le narrateur : « Ciel, terre, forces actives…, tout cela n’est qu’un monstre toujours dévorant et toujours ruminant ». 

Alors que les influences atmosphériques pernicieuses sont très fréquentes, certains comme Montaigne (1533-1592), sont indifférents aux couleurs du temps car « tout ciel m’est un » encore qu’il fait état de « cette vieille mélancolie qui taraude ma jovialité naturelle », lui qui disait « je n’ai rien si enemi à ma santé que l’ennui & l’oisiveté » et que c’est « de melancholie qui est ma mort ». 

C’est Montaigne qui apaise la mélancolie de Stefan Zweig (1881-1942) dans les derniers mois de son existence mais « il est tragique de penser qu’il se crut autoriser par Montaigne à se suicider car Montaigne ne préconisait pas le découragement » puisqu’il préférait  « qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut ». [5] Plus proche de nous, Guy Béart (1930-2015) voudrait « changer les couleurs du temps, /changer les couleurs du monde » mais Stéphane Mallarmé (1842-1898) déplore « De l’éternel Azur la sereine ironie » en implorant alors l’aide des nuées : « Brouillards, montez ! Versez vos cendres monotones ».

En réalité, la mélancolie n’est pas tant dans le paysage que dans l’impression qui en résulte et telle qu’elle est ressentie avec plus ou moins d’acuité. C’est ainsi que le jeune peintre danois Johan Thomas Lundbye (1818 -1848) ayant reçu une bourse pour faire le Grand Tour jusqu’en Italie, eut le mal du pays : « ce que beaucoup d’artistes auraient considéré comme le voyage de leur vie s’avéra plutôt décevant pour le caractère mélancolique de l’artiste (…) qui restitue un ciel glacé et une lumière hivernale qu’il aurait aussi bien pu observer dans son Danemark natal ». [6] 

Avec Eugénie Grandet (Balzac) dont la mélancolie semble s’apparenter à une dépression névrotique, le terme mélancolie apparaît huit fois  dans cette ville de Saumur présentée comme « la quintessence de la petite ville de province » avec « la mélancolie qui s’en dégage ». Il arrive même que non seulement le paysage semble conspirer mais parfois de simples objets génèrent une certaine tristesse indépendamment  de l’utilisation triviale qui en est faite au point que Lamartine (1790-1869) s’interroge : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer » et « Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres ? (…) avec les longues arcades mélancolique » se demandait Guy de Maupassant (1850-1893) dans La Vie Errante. 

La mélancolie avec son cortège d’insomnie et les troubles psychosomatiques, peut altérer notablement l’état général ce qui n’avait pas échappé à Balzac qui relate que « l’extrême mélancolie à laquelle il paraissait être en proie était exprimée par l’attitude maladive de son corps affaissé » (La Peau de chagrin). Il arrive même assez souvent que l’expression du visage en soit durablement affectée au point d’y voir figurer « l’omega mélancolique » comme chez Balzac avec Ursule Mirouët dont le « front trahissait une pensée dévorante». Avec Barbey d’Aurevilly (1808 -1889), la jeune Lasthénie de Ferjol est marquée par des « rides d’eau douce qui se creusaient quelquefois sur ce front de rêveuse, aussi pur qu’un lac mélancolique » (Une histoire sans nom) et avec Xavier de Maistre (1763-1852) « la mélancolie vient de temps en temps jeter sur nous son crêpe solennel, et changer nos larmes en plaisirs » (Voyage autour de ma chambre). En définitive, la mélancolie apparaît comme étant un tempérament à la fois intrinsèque et influencé par une « ambiance mélancolique » dont la nature est assez bien traduite par le terme anglais « moody » faisant référence à l’ambiance (mood) mais aussi au caractère maussade et à l’humeur changeante. La mélancolie peut-même  « s’épaissir » (Barbey d’Aurevilly) au point  qu’à la fin de La Peau de chagrin,  le cœur de Raphaël  est le siège d’un « horrible poème de deuil et de mélancolie » généré par les « souhaits mélancoliques » de ses hôtes. La mélancolie peut aboutir à cette « langueur invincible, accompagnée d’un mortel dégoût pour toutes choses » (Barbey d’Aurevilly) et être plurielle comme « le triste Racine s’enfonce dans ses mélancolies, relisant Cicéron et pleurant au remords de ses amours d’antan ». [4] Dans l’Anatomie de la mélancolie (1621) Robert Burton (1577-1640)  relate la place importante de la « mélancolie hypocondriaque » sans omettre « la créativité du génie mélancolique ». [2,3]

Le « regard faustien » reflétant non pas « une rêverie douloureuse et paralysante mais au contraire une inquiétude dynamique (…) n’est pas le privilège du Romantisme puisque nous le reconnaissons, déjà, comme un des signes caractéristiques de l’âme allemande, chez Dürer, chez Altdorfer (1480-1538), chez Baldung Grien (1484-1545) ».[7] A l’époque de Dürer (1471-1528), « les artistes représentaient le premier échelon de l’humeur mélancolique ». [8] Albrecht Dürer naît à Nuremberg d’un père « très habile » [10] maître orfèvre hongrois d’une « certaine réputation », [11] lui-même fils d’orfèvre [12] et, conformément à la tradition familiale, Albrecht  « sut manier le burin bien avant le pinceau. »  Il  restera « marqué par la conception artisanale du premier métier qu’il a appris. » [1] C’est en 1514 que Dürer qui « reconnaît à la science des humeurs une valeur égale à celle de l’astrologie », [1] grave Melencolia I alors qu’il vient de perdre sa mère qui, avec son épouse, vendait les estampes sur les marchés. L’ambiance conjugale est morose [13] car le couple n’a pas d’enfants et ceci a pu susciter un certain opprobre social bien que l’artiste soit honoré par ses concitoyens.


Bibliographie

  1) Borer A. Dürer Le Burin du graveur. Studiolo L’Atelier contemporain 2021.
  2) Klibansky R, Panofsky E, Saxl F.  Saturne et la mélancolie. Gallimard 2000.
  3) Despoix P.,« La Mélancolie et Saturne : un projet collectif au long cours de la bibliothèque Warburg », Revue germanique internationale, 28 | 2018, 159-181.
  4) Lenotre G. Paris et ses fantômes. Grasset 1933.
  5) Zweig  S. Montaigne. Préface de O. Philipponnat. Le Livre de Poche 2019.
  6)  Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 Fondation Custodia Collection Frits Lugt Paris 2021.
  7)  Brion M. Les peintres en leur temps. Philippe Lebaud 1994.
  8)  Eichler A. Albrecht Dürer (1471-1528) Ullmann 2007.
  9) Berger J. Dürer Taschen 1994.
 10) Van Mander C. Le livre de peinture. Présentation par Robert Genaille. Miroirs de l’Art Hermann Paris 1965.
  11) Gombrich E.H. Histoire de l’Art Phaidon 2001.
  12)  Laneyrie-Dagen Nadeije. Le métier d’artiste. Dans l’intimité des ateliers. Larousse 2012.
  13) Hagen R-M & Hagen R.  Les ailes brisées. Albrecht Dürer : Melencolia I, 1514 in Les dessous des chefs-d’œuvre Tome 2, 2003.
  14) Panofsky E. La Renaissance et ses avant-courriers dans l’art d’occident. Champs arts Flammarion 2008.
  15)  Radrizzani D. Lemancolia – Traité artistique du Léman. Ed. Noir Sur Blanc 2013.
  16)  Salamon L. Comment regarder… La Gravure. Guides des Arts Hazan 2011.
  17)  Defoe D. Journal de l’année de la peste. Denoël 1923.
  18)  Paré A. Diable.  De l’apocalypse à l’enfer de Dante. Chêne Hachette 2021.
  19)   Hersant Y. « Cranach, Dürer et la mélancolie » Conférence lors le l’exposition Cranach et son temps (2011) Musée du Luxembourg Paris. Compte-rendu par clairesicard.hypotheses.org.
  20) Fernandez D. La perle et le croissant. Photographies de Ferrante Ferranti. Terre Humaine Plon 1995.
  21)  Malherbe A. Lucas Cranach. Peindre la grâce. A Propos 2011.
  22) Baudelaire. La modernité mélancolique. Sous la direction de J.M Chatelain. BnF 2021.

Remerciements au Dr Philippe Rouesnel, cardiologue, pour ses conseils érudits et au Dr Eric Basely, psychiatre, pour son éclairage bienveillant et à monsieur Philippe Desoignies pour ses précieuses connaissances des aliénistes du XIXe.




Fleurie La Madone 2018 domaine Chamonard

Tout commence à Villié-Morgon quand, sous l’impulsion de Marcel Lapierre guidé par les écrits de Jules Chauvet, pionnier des vins naturels, 4 mousquetaires : Jean-Paul Thévenet, Guy Breton, Jean Foillard et Jean-Claude Chanudet, dit le Chat, rejoints par Georges Descombes à Brouilly, excédés par la prolifération des vins industriels dans le Beaujolais, décident d’élaborer des vins digestes, authentiques, respectueux du terroir, bref des vins qu’ils avaient tout simplement envie de boire.

Ious pratiquent à peu près de la même façon : travail minutieux du sol, arrêt quasi-total du désherbage chimique, traitements par des produits naturels, absence de soufre, macération carbonique complète, fermentations lentes en refroidissant le raisin, extraction douce, élevage sur lies fines. A l’arrivée : des vins extrêmement soyeux en bouche, un fruité éclatant, une buvabilité incomparable.

Jean-Claude Chanudet, le Chat, fils de vigneron après une première vie dans l’embouteillage, reprend, en 1989, le domaine Chamonard qui appartenait à son beau-père. L’objectif est très clair : faire des vins d’artisan-vigneron, sans intrants chimiques. Dans ce contexte, Jean-Claude commence à produire des vins naturels (encore que le Chat déteste maintenant cette qualification). Sa sensibilité, son bon sens paysan lui permettent de valoriser les vieilles vignes de 60 à 90 ans sur un petit domaine de 4 ha à Morgon et 0,5 ha à Fleurie. La parcelle de Fleurie est plantée sur la colline de la Madone (qui tire son nom de la statue de la vierge au sommet de la chapelle qui surplombe cette colline) sur un terroir de granit rose et de schistes friables. Les vignes sont cultivées en agriculture biologique selon le respect de l’environnement, sans produits chimiques avec un léger labourage du sol, les parcelles légèrement pentues sont plantées dans des sols bien drainés orientés sud et sud-est, de manière à favoriser la maturation du raisin et des conditions sanitaires optimales. La vendange est manuelle (obligatoire dans le Beaujolais).

Fidèle à l’école de Marcel Lapierre, le Chat produit ses vins par macération carbonique complète : la vendange entière non égrappée est placée dans des cuves bétons fermées saturées de CO2 qui augmentent la pression sur les grappes, pour libérer leur jus. Cela favorise, grâce à des levures autochtones, la fermentation alcoolique qui va être progressive et ralentie par le froid. Ce long processus de macération va permettre d’extraire le maximum de couleur et d’arômes. Ensuite, surviennent décuvage et pressurage grâce à un pressoir vertical rincé à l’eau de vie avant chaque presse. La fermentation alcoolique se termine après assemblage des jus de goutte et de presse. Elle est suivie par la fermentation malo-lactique qui assouplit le vin et le rend moins acide. L’élevage en vieux foudres et demi-muids s’étend sur 10 à 12 mois. Le sulfitage est minimal jusqu’à la mise en bouteille qui s’opère sans collage, ni filtration.

Robuste patriarche à l’abondante barbe blanche soyeuse, le Chat n’a rien perdu de son dynamisme , ni de sa vivacité d’esprit, mais a longtemps cru que son domaine ne resterait pas dans la famille. Mais son unique fille, Jeanne, a décidé de s’associer à son père qui peut maintenant envisager une retraite apaisée.

Le plus fin et le plus élégant des crus du Beaujolais

Le Fleurie est considéré comme le plus fin et le plus élégant des crus du Beaujolais et cette cuvée La Madone 2018, parée d’une robe pourpre intense aux reflets violets, ne déroge pas à cette règle. Elle exhale des arômes floraux : iris, violette, pivoine, associés à des senteurs de fruits noirs : mûre, cassis, de griotte, d’épices : poivre blanc, réglisse et d’encens qui envahissent le nez et tapissent le palais. La bouche est dense, ronde, enveloppante. Les tanins soyeux, patinés établissent une structure et un équilibre très harmonieux. En finale, la Madone offre une salinité et une bonne minéralité qui donnent l’impression de goûter le granit affleurant. Ce vin, doté d’une finesse remarquable, n’est pas dénué d’une certaine richesse et d’une franche gourmandise. C’est toute la quintessence du gamay qui est mise en valeur dans cette cuvée.

Comme tous les crus du Beaujolais, ce Fleurie escorte, sans heurt, toutes les cochonnailles : saucissons secs, jambons crus, salés ou persillés, terrines, de même les classiques de la cuisine lyonnaise : tablier de sapeur, pied de porc, sabodet à la vigneronne, gras double. Ce vin permet un accord tout en douceur avec l’andouillette grillée pommes pont-neuf. La finesse de Fleurie ne s’accommode guère des viandes rouges, telles les pièces de bœuf, pour lesquelles on optera pour des vins plus puissants et charpentés, type Morgon vu Côtes du Rhône. Par-contre, le vin se marie très bien avec des viandes blanches fines comme un filet mignon de porc, une côte de veau grillée ou un quasi en cocotte, voire un poulet rôti. Sa fraîcheur et sa faible charge tannique équilibreront le gras d’un reblochon ou d’un vacherin, mais aussi des fromages à pâte dure : comté, gruyère suisse, cheddar anglais. Son côté fruité et onctueux en fait un allié des desserts à base de fruits rouges.

Les convictions de la famille Chanudet sont aussi solides que le granit, sur lequel poussent leurs vignes ; prendre des risques, garder patience, respecter le terroir, pour délivrer toute la force du gamay et produire des vins de caractère, fins, équilibrés, d’une étonnante longévité. Malgré sa qualité, ce vin reste, à l’instar de beaucoup de Beaujolais, à prix doux aux alentours de 25 €.

Jeanne et Jean-Claude Chanudet
Le Clos des Lys – 69910 Villié-Morgon

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

© DR




Savoir analyser la littérature médicale [9]

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Le café, le vice et la vertu

Par Vincent Pradeau.
Président du Syndicat national des cardiologues. 

Lors des dernières Journées européennes de la Société française de cardiologie, un petit panonceau sur le stand d’une firme pharmaceutique – dont j’ai oublié le nom –, a attiré mon attention. Il y était dit que « les laboratoires pharmaceutiques ne peuvent octroyer aucune hospitalité à un interne et plus généralement à un étudiant se destinant à une profession de santé ».

Le café, c’est donc officiel, est devenu un puissant instrument de corruption des esprits dont il faut protéger les internes !

Au-delà du caractère tragicomique de l’affiche, cela pose évidemment nombre de questions :

  • La diabolisation de toute forme de contact industrie-médecins fait-elle avancer l’amélioration de la prise en charge des patients ?
  • Pourquoi ne pas interdire complètement la publicité et la promotion dans le domaine de la santé ?
  • Suis-je un praticien irrémédiablement corrompu ? #me too dénonce ton médecin, #www.transparence.sante.gouv.fr
  • Quel modèle de financement des congrès, de la formation ?
  • Quid de l’innovation en santé, du financement de nombreuses équipes de recherche ?
  • Ceux qui édictent ces règles n’ont-ils aucun lien ou conflit d’intérêts ?
  • Et d’ailleurs toute prise de parole, toute interaction sociale, n’est-elle pas un conflit d’intérêts ?

Chacun pourra se faire son opinion à la lecture du dossier que nous consacrons aux liens médecins-industrie de santé dans ce numéro de printemps.

Restons optimistes entre Saint-Just et Stavisky, il existe sûrement une voie médiane.

Cardiologiquement vôtre !




L’horreur et la résilience

Deux livres récents, dont l’un est une deuxième édition, ont eu pour thème les années 1940 et 1941 : d’un côté la préparation d’un dessein funeste et macabre, l’opération Barbarossa et son corollaire, la Shoah par balles, de l’autre la résilience d’un homme, Churchill, qui n’avait alors que trois armes à sa disposition face à la barbarie : sa clairvoyance, une extrême ténacité et la parole.

BARBAROSSA : UN LIVRE CHEF D’ŒUVRE

Heureux choix des éditions Passés Composés d’avoir proposé une deuxième édition du livre de référence sur l’invasion de l’URSS par les troupes d’Hitler en 1941, ou opération Barbarossa. Chaque chapitre de cette bible de près de 1 000 pages peut être considéré comme un livre à part entière. 

Les opérations militaires, les forces en présence, leurs modalités de commandement tout y est décrit par le détail, notamment les buts de guerre différents entre Hitler (intérêts économiques comme le Donbass et Leningrad) et ses principaux généraux (intérêts militaires et symboliques comme Moscou). 

Mais c’est surtout la trame qui fait frissonner : l’opposition de deux régimes totalitaires, de deux barbaries dont on ne sait laquelle est la pire. Petite leçon pour rappeur milliardaire idolâtre d’un psychopathe à qui il attribue l’invention du microphone.

LE GÉNOCIDE PROGRAMMÉ

Côté allemand, ce qui pourrait advenir est connu dès 1923, date de l’écriture de Mein Kampf. Un psychopathe pense que des personnes vivants sur un territoire géographiquement déterminé constituent un peuple issu d’une civilisation ancienne et supérieure et qu’il a besoin d’un espace vital, le Lebensraum. Ce territoire permettant d’assurer la survie et la croissance de ce peuple ne peut être que la partie occidentale de l’URSS avec ses matières premières. 

Dans un délire empruntant au darwinisme social, il pense que ce peuple supérieur est menacé par des personnes pratiquant la religion juive et par ce qu’il juge être une perversion de cette religion, le bolchévisme, permettant de créer le terme fumeux de judéo-bolchévisme. Les circonstances de l’histoire ayant conduit ce sociopathe au pouvoir vont lui permettre de rendre opérationnels ses délires en conquérant les territoires censés revenir de droit au peuple supérieur tout en gardant un peu de ce qui n’est pas juif ou bolchévique en esclavage pour extraire les matières utiles mais surtout en exterminant tout le reste.

Pour ce faire, une armée moderne et rapide devra conquérir le territoire, principalement les éléments économiquement utiles, et des troupes de sécurité spécialement dévolues à cette mission, les Einsatzgruppen et le SD, devront « nettoyer les arrières » afin que l’armée puisse continuer à progresser. C’est ainsi que fut programmé le massacre par fusillade de milliers de juifs (la Shoah par balle) mais aussi des commissaires du peuple bolchéviques, puis par famine des soldats russes prisonniers ou des habitants des régions conquises, l’armée prélevant tout ce qu’elle jugeait lui être utile. Et les ordres criminels établis préalablement à l’invasion ont si bien diffusé sur le terreau fertile préparé par la propagande que même la Wehrmacht a participé au massacre des civils. Et les morts se sont comptés par millions. 

Ainsi, lors de la prise de Kiev, le rapport de son commandant indique « Les 29 et 30 septembre, les Juifs de la ville ont été liquidés, au total (selon l’équipe opérationnelle de la SS) 35 000 personnes (le chiffre est arrondi), dont une moitié de femmes. La population a pris les choses calmement, souvent avec satisfaction.

Les appartements des Juifs ont été utilisés de manière centralisée pour alléger la situation de ceux qui ont besoin d’un logement. » Ainsi, entre le 22 juin 1941 et le printemps 1942, 4 millions de Soviétiques désarmés sont morts, non du fait des combats, mais de décisions des autorités allemandes, civiles et militaires. Plus de 2 millions de prisonniers de guerre… sont morts de faim, de froid, de maladies ou de mauvais traitements. Et cela, par idéologie et par calcul économique, et, pour la Wehrmacht, par « nécessité militaire ».

L’IMPOSSIBILITÉ D’ÉCHAPPER À STALINE, MAITRE SUPRÊME

En face, côté russe, il y a une armée mal préparée, désorganisée par des purges monstrueuses en 1937-1938 qui ont conduit à la mort la plupart de ses cadres dirigeants. Il en a entre autres résulté une mauvaise connaissance des forces adverses, une absence de communication entre les divers corps d’armées, des centres de décisions multiples répartis entre l’organe supérieur, les militaires et les agents de contrôle politique dont ont été flanqués tous les militaires de haut rang.

Alors comment résister à l’invasion ? En utilisant plusieurs moyens non classiquement militaires. Comme des réserves humaines importantes qui non aguerries ont dû aller au front servant alors de chair à canon pour ralentir transitoirement la progression ennemie. En utilisant l’importante profondeur territoriale russe qui avait déjà contraint un autre envahisseur, Napoléon, à la défaite. En utilisant les conditions climatiques utiles face à une logistique allemande peinant à couvrir logistiquement la profondeur territoriale conquise et plus encore les multiples vicissitudes liées au climat. En pratiquant la politique de la terre brûlée allant jusqu’à empoisonner les puits, délocaliser les usines, brûler et détruire les villes et les infrasctructures.

Mais plus encore, en utilisant la contrainte : si un soldat soviétique, quel que soit son grade, ne défend pas jusqu’à la mort sa position ou n’obéit pas, il sera fusillé sans aucune forme de procès et souvent devant les troupes. Sur ordre direct de Staline ou parfois des militaires eux-mêmes, tel cet ordre du commandant du front, le général Joukov de la mi-octobre 1941 alors que le NKVD vient d’arrêter 23 064 militaires dont 2 164 officiers  (on reconnait la précision bureaucratique) au prétexte qu’ils ont abandonné la ligne Mojaïsk : « Le commandant du Front ordonne au Conseil militaire de la 5e armée de fusiller sans pitié tous les groupes de militaires qui ont abandonné la ligne de Mojaïsk sans permission. Il ne faut pas s’arrêter devant l’extermination jusqu’au dernier de ceux qui ont abandonné le front ».

EN SAVOIR PLUS…

Barbarossa. 1941, La guerre absolue

    • Auteur : Jean Lopez, Lasha Otkhmezuri
    • Éditeur : Passés composés
    • Parution : septembre 2022
    • Pagination : 956 pages
    • Format broché : 23,77 euros
    • Format relié : 35,00 euros
    • Format numérique : 19,90 euros

 

LA SPLENDEUR ET L’INFAMIE : LE ROMAN DE L’HISTOIRE

Et face à tout cela, un homme, alcoolique et fumeur invétéré, travaillant souvent dans son lit ou sa baignoire et à des heures avancées de la nuit, un homme particulier donc, mais d’une clairvoyance, d’une volonté et d’un humour à nul autre pareil, Winston Churchill.

C’est l’histoire de cet homme, entre le jour où il devint premier ministre en mai 1940 et le 31 décembre 1941, un des points tournant de l’opération Barbarossa qui est l’objet du livre d’Erik Larson. Une histoire vraie, quasiment contée au jour le jour avec de très nombreux détails car puisés à la source des journaux intimes de nombreux protagonistes de cette histoire, tels la fille de Churchill et plusieurs de ses proches collaborateurs. Le ton est celui d’un roman, mais un roman où tout est vrai et vérifiable. Un livre qu’il est difficile de lâcher dès lors qu’on l’a commencé.

Pour la petite histoire, Erik Larson est journaliste et a déjà écrit un autre roman historique, lui aussi difficile à lâcher, « le Diable dans la ville blanche » qui décrit la mise en route de l’exposition universelle de 1893 à Chicago et l’histoire parallèle d’un tueur en série qui saura profiter de l’événement.

« La splendeur et l’infamie » est donc quasiment un livre intime sur Churchill, ses analyses, ses doutes et sa façon de conduire la politique en période de crise ultime. On y vit au jour le jour sous les bombes allemandes écrasant Londres, on y voit un certain Rudolph Hess penser qu’il pourra conduire l’Angleterre à une paix séparée avec l’Allemagne, Churchill tout tenter dans la mesure de ses possibilités pour obtenir le soutien et l’aide américaine, persuadé que seuls l’entrée en guerre des Etats-Unis permettra de gagner la guerre et donc qu’il faut attendre jusque là, la façon dont il nomme un entrepreneur ayant pouvoir au-dessus du gouvernement pour coordonner l’effort industriel de guerre avec les méthodes de l’entreprise et non les méthodes bureaucratiques ou les méthodes militaires usuelles…

Face à l’infamie allemande dont témoigne le journal de Goebbels (« Quand ce maudit Churchill se rendra-t-il enfin ?… L’Angleterre ne pourra pas tenir éternellement !… » Les raids devront se poursuivre « jusqu’à ce que l’Angleterre tombe à genoux et nous implore de faire la paix »), c’était méconnaître la splendeur de Churchill.

EN SAVOIR PLUS…

La splendeur et l’infamie

    • Auteur : Erik Larson
    • Éditeur : Le Cherche Midi
    • Parution : Août 2021 – octobre 2022
    • Pagination : 688 pages
    • Format broché : 24,90 euros
    • Format poche : 9,90 euros
    • Format numérique : 17,99 euros



ChatGPT – La désorganisation humaine


Les progrès des systèmes d’intelligence artificielle ont été considérables ces dernières années, et il devient de plus en plus difficile de savoir si des images vous montrant des scènes ont réellement eu lieu, si la voix que vous entendez est bien celle de la personne que vous connaissez ou si ce que vous lisez sur votre écran a bien été écrit par un humain. Quel changement nous offrent ces perspectives pour l’avenir ? Saurons-nous nous construire avec cette technologie et y voir un atout en termes d’aide et de formation ou supprimer l’humanité qui est en nous ?

Pascal Wolff – Le Cardiologue n° 451 – mars-avril 2023

Depuis la mise en ligne de ChatGPT en novembre 2022, ce chatbot, développé par OpenAI (1), qui est une combinaison d’outils issus de l’Intelligence artificielle générative, est capable d’imiter l’humain. Il en a également surpris plus d’un avec des résultats étonnants et parfois impressionnants, d’autant que cette technologie naissante s’offre à nous avec une facilité déconcertante.

 

GPT, TOUT D’ABORD, C’EST QUOI ?

GPT (pour “generative pre-trained model” ou « transformateur générique pré-entraîné ») est un agent conversationnel (chatbot [2]) utilisant des outils de l’intelligence artificielle spécialisé dans le dialogue.

Il est issu d’un type d’algorithme entraîné pour prédire la probabilité d’une séquence de mots donnée à partir du contexte de mots précédents appelé LLM (large language models ou grands modèles de langage). Il peut engager une conversation ou fournir des réponses précises à des questions dans tous ses domaines de connaissances.

La version de GPT (3.5) [passée à la 4.0 depuis peu – ndlr] utilise un algorithme entraîné sur des bases de données (Wikipédia, articles web, forum…) et un modèle créé par les ingénieurs d’OpenAI (instructGPT). Celui-ci permet d’affiner l’entraînement des modèles de langues en intégrant des jugements humains. L’IA dispose de 175 milliards de paramètres pour ses décisions textuelles et se performe grâce au machine learning (« apprentissage automatique ») en se corrigeant au fur et à mesure.

Le chatbot traite donc votre demande en fonction des informations dont il dispose. Petite note amusante : ChatGPT ne travaille pas en temps réel car le contenu de ses données sont antérieures à 2021, ce qui peut poser un réel problème de recherche.
Nous avons posé une question simple : « Quel a été la dernière équipe championne du monde de football ? » Réponse de ChatGPT : « La dernière championne du monde de football est l’équipe de France, qui a remporté la Coupe du Monde FIFA 2018 en Russie en battant en finale l’équipe de Croatie sur le score de 4-2. »

 

LA CONTRE-OFFENSIVE DES TÉNORS

La venue de ChatGPT sur le net date de 2015 avec la création de la société-mère OpenAi par Elon Musk et Sam Altman sous la forme d’une association « éthique ».

L’ouverture en novembre 2022 de l’application ChatGPT a suscité un emballement médiatique et une accélération technologique tels que les annonces des ténors du net ne se sont pas fait attendre.

Microsoft a investi 10 milliards de dollars dans OpenAI avec une intégration de ChatGPT dans son moteur de recherche Bing. Une opération qui pourrait se faire en ce début d’année 2023.

Google avec le chat conversationnel dénommé Bard dévoilé le 6 février dernier. Il fonctionne de manière similaire à ChatGPT avec une différence fondamentale : il exploitera toutes les informations disponibles sur le web. Son lancement a été contrarié lors de sa première démonstration par une réponse inexacte, causant une chute du cours de bourse de l’entreprise.

Alibaba. Le géant chinois de l’e-commerce a déclaré début février travailler sur l’IA générative depuis 2017 sans autre précision.

Baidu. Le moteur de recherche chinois a récemment détaillé son chatbot conçu sur le modèle de ChatGPT : Ernie bot. Celui-ci devrait être intégré au moteur de recherche, à ses services cloud et à son assistant vocal. Il devra sans nul doute s’accommoder de la censure du régime chinois et compromettre fortement l’expérience utilisateur.

Meta. L’entreprise a fait une démonstration unique de son chatbot Galactica en novembre dernier puis retiré l’application trois jours à peine après sa mise en ligne suite au déluge de la communauté scientifique : dates incorrectes dans des faits scientifiques établis, faux noms d’animaux, invites racistes et religieux, propos complotistes… la liste est longue.
Dans un tweet publié le jour de la mise en ligne du projet, Papers With Code expliquait que Galactica était un grand modèle de langage pour la science qui « peut résumer la littérature académique, résoudre des problèmes de maths, générer des articles Wikipédia, écrire du code scientifique, annoter des molécules et des protéines, et plus encore ».

Amazon se sert de l’IA pour « écrire » des livres, c’est ce qu’a dévoilé Reuters. La boutique Kindle d’Amazon – dédiée à l’achat de livres électroniques – contient pas moins de 200 ouvrages pour lesquels ChatGPT est répertorié comme auteur ou coauteur. (3)

 

LA SANTÉ

La presse s’est déchaîné sur ChatGPT et son « pouvoir des réponses », mais qu’en est-il dans le domaine de la santé ? Car selon Sam Altman, le fondateur de ChatGPT, les utilisateurs pourraient être tentés de se faire soigner par des IA conseillères médicales capable d’adapter un traitement en fonction des symptômes donnés. Elles se révéleraient également d’une grande aide pour les médecins lorsqu’ils formulent des diagnostics et prescrivent des traitements. Certains entendrons par « Grande aide » ce qu’ils ont envie de comprendre.

Pour nombre de personnes, consulter le web suite à une maladie ou un traitement afin d’en savoir plus sur leur état et rechercher des informations est déjà courant. Pour certains, l’autodiagnostic de l’internet fait partie de leur protocole de santé. L’intelligence artificielle générative sera probablement plus largement utilisée pour rechercher des réponses rapides concernant le traitement et la gestion d’une maladie.

Il doit donc y avoir débat sur les problématiques posés par l’IA générative : déléguation de certaines fonctions médicales, sources d’erreurs suite à l’absence du dossier médical complet du patient intégré à l’application, risque de désinformation par la prise en compte de données issues de robots malveillants, sources bibliographiques inconnues, plagiat dans l’enseignement et la littérature médicale, relation médecine-patient inexistante et pourtant capitale. Bref, la liste est longue, mais cela n’a pas empêché aux chercheurs de se pencher sur la question…

 

« Presque » diplômé de médecine aux Etats-Unis !

Des essais ont donc été réalisés  dans différents pays, et bien sûr aux Etats-Unis où des chercheurs (4) ont soumis ChatGPT à l’examen de médecine américain USMLE (5) qui est requis pour l’obtention d’un permis médical. Cet examen est divisé en trois parties pour évaluer les connaissances des étudiants tout au long de leur parcours (biochimie, bioéthique, raisonnement diagnostique…). Sur les 376 questions posées, ChatGPT a répondu à 350 avec comme résultats des scores compris entre 52,4 % et 75 %, là où le niveau de réussite requis est de 60 % ainsi qu’une concordance de 94,6 % dans toutes ses réponses. ChatGPT a obtenu ce résultat sans bien sûr le concours de formateurs humains, et, selon les auteurs de l’étude, « en affichant un raisonnement compréhensible et des informations cliniques valides ».

 

Et en France ?

Le succès des examens de l’USMLE peut-il faire des émules en France ? Des spécialistes se sont portés sur la question, et notamment le Pr Gabriel Steg, cardiologue à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard, qui a posé treize questions à ChatGPT (issues des épreuves de cardiologie des ECN [épreuves classantes nationales]) que l’on peut retrouver sur le site Medscape. (6) L’IA a obtenu 4 bonnes réponses sur les 13 auxquelles il a répondu.

D’après l’analyse du Pr Steg, « le score relativement faible est à nuancer car certaines questions peuvent être jugées ambiguës ou critiquables d’autant que les évolutions attendues dans un avenir proche vont considérablement améliorer la performance de ce type d’IA. On peut s’attendre à ce que, dans les années à venir, les nouvelles générations d’IA fassent bien mieux que les étudiants en médecine… A nous de nous organiser pour utiliser ce qui doit être vu comme un outil bien plus qu’un concurrent. »

 

CONCLUSION

Alors que les modèles d’IA « traditionnels » évoluent selon le deep learning, c’est-à-dire conçu pour apprendre et reconnaître des configurations de données, ChatGPT offre un tournant inévitable des sciences humaines que l’IA est susceptible de remplacer, ou tout au moins de compléter (dans un premier temps). A ce titre, il devrait être un sérieux signal d’alarme pour la communauté scientifique et médicale. Cette révolution dite anthropologique pour certains, devrait sérieusement nous faire réfléchir sur l’implication de l’homme dans sa manière de traiter son évolution. Que faisons-nous et dans quel but ?

« Enlever l’humanité des humains nous tuera tous », « opposer IA et savoir humain », « atouts en termes de formation et d’aide à la décision »… les réflexions vont bon train, mais le problème ne serait-il pas juste l’humain qui devrait apprendre à gérer cette technologie ? Après tout, c’est lui qui l’a inventé !

L’émergence de l’IA générative va entraîner de nouvelles considérations juridiques sur le droit d’auteur mais elle suscite également de vives inquiétudes quant à ses implications en matière de cybercriminalité. Prenons le scénario suivant : vous recevez un email de votre associé ou votre collègue vous demandant de lui transmettre des données très sensibles. Le message que vous lisez est familier dans son vocabulaire avec un sens de la plaisanterie qui vous est habituel. C’est persusasif, convaincant et vous en souriez. Le problème ? C’est juste qu’il a été conçu par une IA générative à partir d’informations découvertes sur les réseaux sociaux.

Enfin, ChatGPT n’est plus accessible en Italie depuis le 31 mars dernier. Bloqué par la Cnil italienne qui accuse la start-up Open AI de ne pas respecter la législation sur « la collecte et le stockage massifs de données personnelles dans le but d’entraîner les algorithmes sous-jacents au fonctionnement de la plateforme et d’une absence de filtre pour les moins de 13 ans ». Le début d’une prise de conscience ?

 

(1) OpenAi est une société américaine cocréée par Elon Musk et Sam Altman en 2015. Son but à l’époque était d’assurer le développement d’une intelligence artificielle pour le bénéficie de l’humanité avec une ouverture sur la recherche et les publication des chercheurs.Cette « humanisation » est valorisée aujourd’hui à près de 29 milliards de dollars, et la divulgation des codes sources n’est plus dans l’air du temps…
(2) Un chatbot est un programme conversationnel qui simule et traite une conversation humaine écrite ou parlée.
(3) capital.fr/entreprises-marches/
(4) Start-up AnsibleHealth (cabinet médical virtuel).
(5) United States Medical Licensing Exam.
(6) francais.medscape.com/voirarticle/3609683.

DETECTGPT CONTRE CHATGPT

Une équipe de chercheurs (3) a mis au point l’application DetectGPT, un outil qui permettant de déterminer si un texte a été généré par ChatGPT. Il est destiné en particulier à la communauté éducative qui s’inquiète de son utilisation par les étudiants. Ce logiciel serait fiable à 95 %.

(3) Université américaine Stanford.

© WrightStudio/Depositphotos

Vérifiez vos adresses mails !

Il n’y a pas que votre ordinateur qui peut être piraté. Vos adresses mails on pu être subtilisées dans d’autres bases de données (Santé, Gafam, réseaux sociaux…). Pour le savoir et éviter une usurpation de votre identité, de l’hameçonnage ou autre méfait, vérifiez auprès du site  haveibeenpwned s’il y a eu violation de vos adresses. Si tel est le cas, le site vous indique sur quels sites vos données ont été volées… et changez vos mots de passe.

la CNIL et vos données

Le médecin libéral doit donc protéger ses données personnelles et médicales. Pour ce faire, il doit passer par des protocoles précis : hébergement certifié données de Santé avec demande préalable auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

 

La CNIL a récemment sanctionné deux médecins libéraux pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de leurs patients, des milliers d’images médicales hébergées sur des serveurs étaient en accès libre. Toutes ces données pouvaient donc être consultées et téléchargées, et étaient, selon les délibérations de la CNIL, « suivies notamment des nom, prénoms, date de naissance et date de consultation des patients ». Le problème venait simplement d’un mauvais paramétrage de leur box internet et du logiciel d’imagerie qui laissait en libre accès les images non chiffrées.

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LES NFT, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Les jetons non fongibles (NFT) sont des certificats de propriété stockés sur une blockchain. Ces jetons numériques permettent de certifier l’authenticité d’un objet qui lui est associé en achetant un code (ou un certificat)

Contrairement à la monnaie telle qu’on la connaît (ou aux cryptomonnaies), chaque NFT est unique ou non fongible, c’est-à-dire qu’il ne peut être échangé contre quelque chose de valeur égale. 

Le marché de l’art est en pleine révolution grâce aux NFT. Mike Winkelmann (Beeple) a vendu une photo numérique pour plus de 69 millions de dollars chez Christie’s. Et pourtant, cette photo est consultable et téléchargeable sur internet, contrairement à un tableau « réel ». Alors, pourquoi acheter une telle œuvre de cette manière ? Et bien tout simplement parce que celle-ci a été vendue avec son NFT qui la rend unique et traçable. Ce certificat signe bien sûr l’œuvre de l’artiste et indique qui l’a vendue, qui l’a achetée et pour quelle somme et à quelle date. Cette œuvre « numérique » peut donc être cédée en enchère… et si la valeur de la cryptomonnaie qui a permis d’acquérir le certificat NFT augmente, la valeur de cette œuvre augmentera  pour le possesseur du NFT.




Quand l’hypertension fragilise le cerveau

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A la rencontre des nouveaux membres du Conseil d’administration du syndicat : le Dr Fanny Douna, en charge de la Commission « Femmes »


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Le Dr Fanny Douna a 44 ans. Elle travaille en libéral dans le centre-ville de Toulouse, moitié en cabinet (4 cardiologues), moitié en clinique au sein d’une SCM de 10 cardiologues dont elle assure la gérance. Son activité comprend de la cardiologie générale adulte avec des explorations non invasives, notamment des échocardiographies de stress. Elle est également formée en vasculaire et en polygraphie nocturne.

Quel est votre mission au sein du SNC ?

Je suis membre du CA et trésorière de la branche Occitanie du Syndicat depuis quelques années. Au national depuis janvier, j’ai la charge de la nouvelle commission « Femmes », avec la chance d’avoir carte blanche pour la mettre en œuvre et définir ses actions futures.

Pourquoi un engagement syndical ? et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?

Nous avons la chance d’exercer un très beau métier. Notre spécialité est très riche intellectuellement. Pour continuer à effectuer notre métier avec plaisir, il me semble indispensable de s’engager et de prendre position concernant nos pratiques professionnelles, d’être acteurs à part entière de l’évolution de la cardiologie. Cela nécessite de savoir ce que les pouvoirs publics préparent et de faire circuler l’information. Beaucoup de cardiologues ne s’y intéressent pas ou peu au risque de subir des évolutions imposées.

Le SNC mène une réflexion riche dans ce domaine avec des échanges nombreux et sur différents sujets. Les membres du conseil d’administration et du bureau sont accessibles. Ils peuvent avoir des visions parfois différentes selon leurs pratiques. Nous échangeons énormément. Je regrette en revanche que la gent féminine n’y soit que faiblement représentée !

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

J’aimerais que les jeunes cardiologues soient plus sensibilisés aux actions du SNC et participent davantage aux réflexions sur la cardiologie de demain dont ils seront les premiers acteurs. Nous avons déjà mené dans ma région des actions auprès des internes et des chefs de clinique pour leur présenter la pratique libérale et le SNC. J’aimerais aussi que des consœurs cardiologues me rejoignent au sein du syndicat car nous constituons une proportion non négligeable de la profession !

Si vous aviez une baguette magique, quel serait l’avenir idéal pour la cardiologie ?

Dans un monde utopique, je souhaiterais exercer sans avoir besoin de jouer à Tétris® avec un agenda surchargé pour y caser les contraintes administratives et recevoir des patients urgents en prenant le temps nécessaire pour les évaluer correctement, le tout en travaillant en parfaite harmonie avec les différents intervenants médicaux, paramédicaux et administratifs !

Dans ce monde, les instances prendraient en considération notre statut et valoriserait notre travail comme il le mérite. Cela passe par une revalorisation des actes corrélée à l’inflation (ce qui permettrait de revaloriser les salaires de notre personnel qui travaille d’arrache-pied et de moderniser nos outils de travail) ; la possibilité de cumuler les actes quand cela semble nécessaire pour gagner un temps diagnostique précieux ; et, enfin, la possibilité de sanctionner les patients qui n’honorent pas les rendez-vous et nous font perdre un temps médical précieux.

Nous faisons un métier passionnant, enrichissant humainement et intellectuellement. L’idéal serait de continuer à le faire le plus sereinement possible dans l’intérêt de nos patients et dans le respect de nos valeurs.

Nathalie Zenou

© Fanny Douna




Rebâtir le système de santé : un chantier prioritaire pour le président Macron



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Le chef de l’Etat dresse une feuille de route prioritaire comprenant trois chantiers. La santé en fait partie.

Travail, progrès et justice (cette dernière allant de pair avec l’ordre républicain démocratique) constituent les trois chantiers prioritaires du président de la République pour les années à venir.  Au sein du chantier « progrès », la santé occupe une belle place : le président promet en effet de désengorger tous les services d’urgence d’ici fin 2024 et d’attribuer un médecin traitant à 600 000 patients atteints de maladie chronique d’ici fin 2023.

Quid des moyens et de la méthode ?

Si l’intention est bonne et les ambitions grandes, on peut s’interroger sur les moyens et la méthode pour atteindre ces objectifs. La réponse sera donnée la semaine prochaine lorsqu’Elisabeth Borne détaillera sa feuille de route.

Y trouvera-t-on la recette miracle pour renforcer la cardiologie libérale au sein du système de santé ? L’épidémiologie des maladies cardiovasculaires le voudrait. Quant au bon sens des pouvoirs publics, c’est une autre affaire.

Mais qu’Elisabeth Borne et Emmanuel Macron en soient assurés : acteur de terrain, le syndicat national des cardiologues sera comme toujours « force d’action et de bonne volonté » pour participer à la création de la cardiologie de demain.

Nathalie Zenou

© Bruesw




L’intelligence artificielle prometteuse dans le domaine de la médecine

(franceinfo:) L’intelligence artificielle inquiète, mais elle peut aussi sauver des vies. Un nouvel outil, développé par l’Institut Curie, a permis d’identifier l’origine du cancer d’un patient alors que les médecins étaient dans l’impasse… [Lire la suite]




Activité physique adaptée : les décrets d’application offrent plus de possibilités

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Calendrier vaccinal 2023 : quelles nouveautés ?

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« C’est pire que l’été dernier » : le plafonnement des salaires des médecins intérimaires place des hôpitaux sous tension

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Contamination de l’eau du robinet par un pesticide : doit-on s’inquiéter ?

(franceinfo:) Emma Haziza revient chaque samedi sur une actualité autour du climat, de l’environnement, et propose des solutions. Samedi 15 avril, explications sur la contamination de l’eau du robinet par un pesticide découverte en France… [Lire la suite]




Douleurs neuropathiques : quel traitement pharmacologique ?

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Portrait de la chirurgienne Sophie Bauer, 1ère femme à la tête du SML

(Medscape – Christophe Gattuso) Sophie Bauer, chirurgienne thoracique et cardiovasculaire de 57 ans, est devenue en décembre dernier la première femme à présider le Syndicat des médecins libéraux (SML)[Lire la suite]




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Les régions spécifiques du cerveau endommagées par l’HTA et impliquées dans la démence ont été identifiées

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Comment aider un patient atteint de cancer à décider de sa reprise ou non du travail

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L’apesanteur pourrait-elle aider à combattre le cancer ?

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