Portrait de cardiologues : le Dr Patrick Montant, Président du SNC Haute-Savoie

Le Dr Montant a succédé au Dr Sophie Chodez en juin 2022 au poste de Président du Syndicat Départemental des Cardiologues de Haute-Savoie.


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Installé dans ce département depuis 2010 après une formation réalisée à l’université catholique de Louvain (Belgique), il exerce essentiellement une activité de cardiologue généraliste, à la fois en cabinet libéral et en centre hospitalier régional public (CH Alpes-Léman). Il a toutefois une spécialité en imagerie (échocardiographie de stress et IRM cardiaque).

Principaux chiffres-clés de la Haute-Savoie

La Haute-Savoie comporte 39 cardiologues libéraux (23 cotisants cette année), soit une densité de 6,7 cardiologues / 100 000 habitants.

Défis et enjeux de la région

Cette faible densité, inférieure à la moyenne nationale, génère des délais de consultation longs de plusieurs mois et une charge de travail majeure pour les praticiens, soit deux facteurs répulsifs pour la jeune génération. La situation va s’aggraver avec de nombreux départs à venir à la retraite. Trouver des solutions à la problématique de la démographie est crucial pour maintenir une offre de soins cardiologiques suffisante et de qualité.

Nos projets pour 2023

La démographie ne permet plus au cardiologue d’aujourd’hui de travailler comme le cardiologue d’hier. Le Syndicat national s’est largement penché sur ce sujet avec les autres associations du CNPCV (CNCF, CNCH et SFC). On retrouve le résultat de ce travail dans le Livre blanc récemment publié. Sans rentrer dans les détails, je retiens la nécessité de travailler « différemment », par la coordination territoriale des prestations de soins d’une part, et par la délégation de tâche d’autre part (assistants médicaux et infirmières de pratiques avancée [IPA]).

L’ESS Cardio+

La télémédecine est également une piste importante, via des actes d’ores et déjà de droit commun (téléexpertise, télésurveillance, téléconsultation), mais également via des projets expérimentaux dont le projet d’équipes de soins spécialisées (ESS) « Cardio+ ». Il s’agit d’un projet expérimental piloté par le syndicat avec constitution d’équipes infirmières mobiles capables de réaliser un bilan cardiologique complet, y compris échocardiographique, sur site (domicile, Ehpad, etc.), pour des patients difficiles à mobiliser en zone de désert médical. Ce bilan est interprété à distance par un cardiologue. C’est une solution innovante et prometteuse pour maintenir l’accès aux soins pour tous et sur tout le territoire. S’y ajoutera la notion de prise en charge au forfait sur le long terme (parcours de soins) coordonnée par des IPA.

La région Auvergne-Rhône-Alpes m’a confié la mission de développer ce projet et ce sera pour moi et l’équipe constituée un défi majeur pour 2023 !

Gap, réunions professionnelles et aide à l’installation

J’aurai également à cœur de consolider les liens entres les cardiologues libéraux du département ainsi qu’avec les cardiologues hospitaliers, par l’organisation de réunions à thème, tant à visée scientifique que de partages d’expérience, d’être à disposition des jeunes cardiologues pour s’installer en cabinet, ou encore par la mise sur pied de groupes d’analyse de pratique (GAP). D’ailleurs, trois GAP se montent sur la région pour développer le partage d’expérience et l’évaluation des pratiques. Cela fait partie des actions menées avec l’UFCV/FormatCœur dont les formations permettent de valider le DPC.


Pour télécharger le Livre blanc


Pour en savoir plus sur l’ESS Cardio+

Pour en savoir plus sur le SNC en Haute-Savoie, contactez le Dr Patrick Montant :

Contactez le Dr Patrick Montant par mail

Nathalie Zenou

© NeydtStock / Depositphotos




Réadaptation cardiaque libérale en ambulatoire

Alors que la réadaptation cardiaque est recommandée pour les patients coronariens ou insuffisants cardiaques, seuls 30% des patients coronariens et 10 % des patients insuffisants cardiaques en bénéficient (moyennes françaises et européennes).


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Dans le Bas-Rhin, trois mois après une hospitalisation pour décompensation cardiaque, seuls 10 % des patients passent par un service de soins de réadaptation (SSR), et seulement 1 % des patients par un SSR cardiologique. C’est ce constat de sous-utilisation de la réadaptation cardiaque qui a conduit le Dr Florian Zores et ses associés à ouvrir un centre de réadaptation cardiaque ambulatoire en plein cœur de Strasbourg. Jusque-là, la capitale européenne ne recensait que deux centres de réadaptation cardiaque.

Ouverture et file active

Le centre a ouvert en janvier 2020, dans de grands locaux situés à proximité du cabinet principal des cardiologues. L’activité a été dégradée en 2020 et 2021 en raison de la crise sanitaire et se développe régulièrement depuis janvier et surtout septembre 2022. Au mois de septembre, 105 patients actifs sont suivis par l’équipe pluridisciplinaire à l’œuvre au sein du centre.

Qui prend en charge les patients ?

Outre deux salariés (secrétaire et aide-soignante), l’équipe se compose de plusieurs professionnels de santé libéraux : diététicienne, éducateur en activité physique adaptée en santé, infirmière et infirmier, infirmier en pratique avancé, kinésithérapeute, cardiologues, neurologue, hypnothérapeute et psychologues.

Qui adresse les patients au centre ?

Parmi les patients, certains sont adressés par leur médecin traitant, souvent encouragé par le retour positif des patients ayant déjà bénéficié de la prise en charge du centre, que ce soit pour insuffisance cardiaque, postinfarctus, syndrome postCovid 19. D’autres sont envoyés par leur oncologue après avoir été traités pour un cancer du sein. Certains enfin sont adressés par leur cardiologue référent. Le service de chirurgie cardiaque a désormais référencé le centre dans son livret d’accueil comme possibilité de lieu de réadaptation post-opératoire.

Comment la structure est-elle financée ?

  • CNAM – Article 51. Le centre bénéficie d’un financement lié à l’expérimentation article 51 réalisée en association avec les Drs Dany Marcadet (Paris) et Dominique Janody (Reims). Cette expérimentation a pour objectif de démontrer qu’une structure libérale ambulatoire peut faire aussi bien en matière de réadaptation cardiaque qu’un centre classique, afin de compléter l’offre de soins de réadaptation. Il s’agit d’un forfait versé pour la prise en charge des patients rentrant dans le champ de l’expérimentation.
  • Agence Régionale de Santé. L’ARS octroie une aide pour les consultations d’éducation thérapeutique.
  • Actes cotés. Les consultations médicales et les actes de la nomenclature sont cotés normalement (consultations d’inclusion et de sortie, acte de réadaptation cardiaque, etc.).

Les projets

Le Dr Zores et ses associés ont de nombreux projets :

  • Finaliser l’expérimentation article 51 ; des résultats positifs permettraient de faire passer dans le droit commun les financements aujourd’hui attribués dans le cadre de l’expérimentation.
  • Equilibrer la file active et faire connaître la structure aux confrères, plus particulièrement aux cardiologues libéraux.
  • Proposer un parcours de prise en charge postchirurgie bariatrique.
  • Développer la téléréadaptation pour les patients âgés, éloignés ou ne pouvant pas se déplacer (par exemple les patients aidants).

Plus d’informations, contactez le Dr Florian Zores au 06.82.49.22.74 ou par mail :


Contactez le Dr Florain Zores par mail

Nathalie Zenou

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Prise en charge des arythmies cardiaques : vision 2030

Les maladies cardiovasculaires devraient augmenter de 40 % d’ici à 2030. La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Les innovations récentes dans le domaine de l’arythmie cardiaque pourraient révolutionner l’avenir des soins aux patients.

Le point avec le  Dr Olivier Piot


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1) Quel est l’état actuel des lieux de la rythmologie ?

La rythmologie est toujours en pleine évolution et mutation, avec une activité croissante (notamment l’ablation complexe), de nouvelles technologies plus efficaces et un cadre règlementaire plus structuré.

Les nouvelles technologies, l’organisation des équipes et des centres, l’expérience accrue des opérateurs permettent d’améliorer le taux de succès thérapeutique tout en diminuant le temps de procédure et limitant le risque de complications.

Sur le plan réglementaire, l’activité de rythmologie invasive s’organisera en 2023 sur le plan territorial avec une gradation dans les types d’acte liée à des seuils d’activité et des environnements spécifiques. La récente maquette de formation des rythmologues avec la création des docteurs juniors va aussi modifier la démographie des rythmologues.

2) Quels sont les enjeux ?

L’enjeu principal est de pouvoir proposer la bonne prise en charge au patient dans des délais corrects. La croissance du nombre de patients nécessitant une prise en charge en rythmologie et la nécessaire prise en compte des contraintes budgétaires pesant sur le système de santé rendent l’exercice plus difficile.

Comment répondre à ce choc de demande de soins dont la prise de conscience collective est finalement assez récente ?

L’adoption d’innovations tant technologiques qu’organisationnelles par tous les acteurs du parcours de soins en parallèle de la transformation en cours du système de santé est probablement la réponse.

3) Quelles sont les difficultés rencontrées et les défis à relever pour répondre à ces enjeux ?

Trois exemples illustrent le niveau des défis dans la réponse aux enjeux de l’évolution de la rythmologie :

  • le télésuivi des prothèses rythmiques (popularisées par le programme ETAPES),
  • les objets connectés (qui se positionnent de plus en plus comme des produits de santé et revendiquent simplicité d’utilisation, qualité des signaux obtenus, un coût relativement faible et des capacités élevées d’interconnections avec d’autres systèmes),
  • l’analyse des tracés ECG par des outils intégrant des méthodes d’intelligence artificielle (qui semble une évolution incontournable de la pratique quotidienne en rythmologie pour permettre non seulement d’accélérer le traitement des tracés ECG et donc libérer du temps médecin, mais pourrait aussi pour améliorer les indications d’utilisation des prothèses rythmiques et prédire le risque de survenue de pathologies devant motiver une prise en charge plus précoce).

Ces trois exemples montrent le potentiel majeur de transformation de la pratique en rythmologie avec l’entrée de nouveaux acteurs qui sont parfois des mastodontes de la Big Tech.

Outre des considérations éthiques et légales traitées par les institutions, les évaluations scientifiques rigoureuses et médico-économiques sont essentielles pour faire évoluer nos pratiques. Elles doivent s’associer à d’autres évolutions essentielles comme le développement de l’ambulatoire, les organisations territoriales, la délégation de tâches et la pratique avancée.

4) Quel avenir peut-on imaginer pour la rythmologie en 2030 ?

On peut avoir une vision incrémentale, imaginant l’intégration progressive de nouvelles technologies et organisations, ou une vision disruptive, tablant sur le remplacement accéléré d’approches jugées dépassées par des nouvelles.

A titre personnel, j’ai une vision plutôt optimiste de l’avenir de la rythmologie en 2030 sous réserve que les évolutions de nos pratiques et organisations soient rapidement effectives. Le manque actuel de personnel paramédical et la lenteur dans le remboursement en soin courant du télésuivi des prothèses sont deux sujets d’inquiétude sur le rythme des changements à venir.

Voir le document de l’évolution prospective de la prise en charge des arythmies cardiaques :


Accédez au document au format pdf

Nathalie Zenou

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Réforme du financement des urgences : pistes d’organisation

Depuis la réforme du financement des urgences effective depuis le 01.01.2022, les avis de spécialistes demandés par les urgentistes sont cotés à 25 € quel que soit l’acte effectué dans le service d’urgence, simple avis de consultation ou echocardiographie pour le cardiologue.
Plusieurs d’entre vous se sont retrouvés face à ce problème ou en pratiquant une echographie cardiaque avec la cotation DZQM006, vous ne receviez que 25 euros. 

Voici comment le  Dr Laurence Perez et ses associés ont résolu le problème après de nombreux mois de négociation avec les urgences.


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La clinique d’Occitanie de Muret est le premier centre privé de passage aux urgences de Toulouse et sa périphérie avec plus de 30 000 patients accueillis chaque année. En partenariat avec les urgentistes, les dix cardiologues de la clinique ont défini un nouveau mode opératoire afin de transformer en UHCD les passages aux urgences des patients nécessitant un avis cardiologique urgent.

Les trois conditions cumulatives nécessaires

  • le motif d’entrée : le patient doit présenter une pathologie potentiellement évolutive et susceptible de s’aggraver ;
  • le besoin d’une surveillance médicale et un environnement paramédical ne pouvant être délivrés que dans le cadre d’une hospitalisation ;
  • la nécessité de réaliser des examens complémentaires ou des actes thérapeutiques.

De plus, les urgentistes doivent rédiger une note de synthèse jointe au dossier de manière à tracer la nécessité de surveillance en UHCD. Ils doivent également renseigner le transfert UHCD dans le dossier patient informatisé (DPI) pour assurer la bonne codification du mode de sortie et le circuit de facturation vers l’hospitalisation.

En parallèle, les adressages à 24-48 heures par les urgentistes en consultation cardiologique externe pour les avis non urgents ont augmenté. Pour y répondre au sein de l’équipe, les cardiologues se relaient quotidiennement, du lundi au vendredi, de manière à ce que l’un d’entre eux se consacre exclusivement à la prise en charge de ces urgences dites « externes » grâce à un planning dédié.

Les patients sont adressés au cabinet cardiologique par le service des urgences mais aussi par tout médecin traitant requérant un avis spécialisé cardiologique urgent ou semi-urgent sur une tranche horaire préalablement indiquée au patient.

En conclusion

Ce nouveau circuit a permis aux cardiologues de conserver le chiffre d’affaires lié à la réalisation des écho-cardio sans amputer celui des urgentistes.

Nathalie Zenou




TAVI : le succès qui engendre des pertes de chance

Mis au point à Rouen il y a 20 ans, le TAVI est aujourd’hui le traitement de choix pour traiter le rétrécissement aortique. Victime du succès de cette technique, les centres qui la pratiquent font face à des listes d’attentes de plusieurs mois, parfois au détriment de la survie des patients.


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Entretien avec les Drs Mohammed Abdellaoui (Grenoble-Lyon) et Matthieu Godin (Clinique Saint-Hilaire – Rouen).

Les avantages du TAVI sont connus : il permet non seulement de réduire le risque global de saignement et de survenue d’un AVC par rapport à la chirurgie, mais il améliore également l’espérance de vie des patients qui en bénéficient, sans parler de leur confort.

Il en résulte que son indication s’est peu à peu élargie à la grande majorité des patients concernés par un rétrécissement aortique serré, quel que soit leur risque chirurgical : la stratégie est passée de « chirurgie si possible, TAVI si nécessaire » à l’inverse. La demande est telle qu’en 2021, 54 centres ont posé 16 500 TAVI. Malheureusement, le système de santé n’a pas anticipé cette évolution et les centres, déjà confrontés à la gestion de listes d’attente qui s’allongent, voient maintenant survenir des décès de patients en attente de TAVI. Ainsi, à Rouen, les délais d’attente des patients de la clinique atteignent maintenant 6 mois, 14 patients sont décédés alors qu’ils attendaient leur TAVI en 2022. Cela représente 10 % des patients implantés dans cette filière et le futur immédiat est inquiétant à court terme avec plus de 70 patients sur liste d’attente.

Les pouvoirs publics absents

Malgré ces chiffres préoccupants et l’explosion de la demande, les pouvoirs publics ne se saisissent pas de la question et l’ouverture de nouveaux centres fait l’objet de débats au sein de la profession. A l’heure actuelle, les centres réalisant la pose des TAVI sont soumis à des autorisations très strictes, dépendant notamment de la présence d’une unité de chirurgie cardiaque dans les mêmes locaux. Pourtant, 40 % des cardiologues réalisant les TAVI travaillent ailleurs qu’en centre chirurgical et sur les 16 500 TAVI posées en 2021, seulement 0,3 % ont nécessité une conversion chirurgicale. On pourrait donc imaginer de nouvelles règles permettant la pose de TAVI pour des patients sélectionnés dans des centres à haut volume sans chirurgie cardiaque pour assurer l’expertise des praticiens et la sécurité des patients.

Afin de disposer de données factuelles, le Dr Abdellaoui prévoit de mener une enquête début 2023 pour identifier les listes d’attentes, dénombrer les patients en attente de TAVI et recenser le nombre de patients décédés alors qu’ils étaient en attente d’un TAVI en France. Il espère pouvoir ainsi faire bouger les lignes et répondre aux besoins des patients.

Nathalie Zenou

© Science Anm-Depositphotos




Mise en cause des cardiologues : bilan de l’année 2021

Comme chaque année, à l’automne, la MACSF publie un panorama des réclamations de sinistres adressées par ses assurés cardiologues libéraux et hospitaliers. Ces mises en cause émanant des patients sont un excellent indicateur des thématiques médicolégales accompagnant l’exercice médical en cardiologie. Ces réclamations concernent aussi bien les phases diagnostiques que thérapeutiques ou encore le sujet de l’information. 


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Nous vous proposons une synthèse des réclamations reçues durant l’année 2021, année encore inhabituelle d’un point de vue médico-légal. Nous nous trouvons en effet au décours immédiat d’une crise sanitaire majeure ayant lourdement impacté l’activité médicale mais ayant également vu émergé de nouveaux risques notamment liés à des déprogrammations ou des difficultés de suivi de patients.


Covid-19. Déprogrammation et responsabilité médicale

En 2021, les 4 099 sociétaires cardiologues de la MACSF ont adressé 63 déclarations de sinistres corporels, soit une sinistralité de 1,56 % contre 1,53 % en 2020. Dans un tel contexte sanitaire, cette évolution ne peut être considérée comme significative.

Les 2 182 cardiologues libéraux ont, pour leur part,  adressé 51 déclarations. Leur sinistralité s’établit ainsi à 2,34 % contre 2,39 % en 2020. Là encore, il faut tenir du contexte, aucune conclusion ne pouvant bien entendu être tirée de manière probante.

Ces déclarations se répartissent en 1 procédure administrative, 13 procédures civiles, 5 procédures ordinales, 3 procédures pénales, 13 réclamations amiables et 28 saisines d’une CCI. Il est intéressant de noter que la voie « non contentieuse » reste donc la plus utilisée vis-à-vis des cardiologues et l’on peut s’en féliciter. De nombreux événements indésirables graves relèvent le plus souvent d’un accident médical non fautif, pouvant bénéficier d’une prise en charge par la solidarité nationale via l’ONIAM, après expertise bien entendu. Notons malgré tout trois procédures pénales, lesquelles sont toujours redoutées compte tenu des impacts et condamnations possibles, concernant le plus souvent le décès d’un patient (délais à la prise en charge, non-assistance, etc.).

Les motifs de réclamations concernent la conduite diagnostique mais surtout la prise en charge thérapeutique, que ce soit en consultation ou en hospitalisation, lors de gestes techniques ou interventionnels. Notons comme chaque année un point de vigilance particulière concernant des accidents iatrogéniques notamment avec les différentes classes d’anticoagulants.

L’ensemble des motifs de mises en cause peuvent être retrouvés en cliquant sur le lien ci-dessous.


Motifs de réclamations des patients en 2021

 

Analyse sur les mises en cause en 2021

Le Dr Cédric Gaultier, cardiologue interventionnel et cardiologue conseil pour MACSF nous livre son analyse sur les mises en causes adressées durant l’année 2021 :

  • S’il y a peu d’erreurs diagnostiques, on constate encore des plaintes relatives au délai entre la prescription et la réalisation d’un acte diagnostique (coronarographie) se compliquant d’un décès dans l’intervalle. Cette thématique ainsi que la question de la programmation des actes thérapeutiques et de la coordination entre les cardiologues prescripteurs et ceux qui effectuent les actes est de plus en plus discutée d’un point de vue médicolégal et expertal.
  • Comme à l’accoutumée, les anticoagulants et les antiagrégants plaquettaires restent la première cause de complication thérapeutique en cardiologie avec en particulier trois hémorragies intracérébrales, ou des accidents thrombo-emboliques lors d’arrêt d’anticoagulants dans les périodes opératoires (ACFA)
  • Sur le plan interventionnel, il existe une stabilité des accidents en pathologie coronaire avec en particulier un tiers des dossiers qui concerne des complications de la voie d’abord. Avec la multiplication des procédures, mais probablement également une banalisation de l’acte dans l’esprit de la population, on note une progression des plaintes concernant les procédures TAVI (une occlusion coronaire lors d’une inflation complémentaire pour meilleure expansion de la prothèse, une dissection iliaque, et une gestion de l’antiagrégation plaquettaire)
  • En rythmologie interventionnelle, le risque principal concerne toujours l’ablation de fibrillation auriculaire, avec une tamponnade lors de la ponction transseptale, un hématome se surinfectant au niveau du Scarpa et enfin un décès après retour à domicile. A ce sujet, il convient d’être attentif aux consignes après retour à domicile avec en particulier la nécessité de reconsulter le centre expert en cas de douleur thoracique, de l’apparition d’une fièvre ou de trouble de déglutition afin d’éviter un retard diagnostique d’une fistule œsophagienne
  • Malgré un niveau d’expertise élevé de notre spécialité, on rappellera le risque d’accidents corporels au sein du cabinet ou des plateaux techniques, qui a fait l’objet de trois plaintes en 2021 (chutes de la table d’examen…). Face à une population âgée, il convient d’être attentif à ne pas laisser un patient sans surveillance ou de veiller à la montée ou la descente de la table, si le tonus axial semble précaire ou si la corpulence est à risque de chute.

Dr Cédric Gaultier. Cardiologue interventionnel, médecin conseil MACSF

Dr Thierry Houselstein. Directeur médical MACSF

Convaincus que des mesures de prévention du risque peuvent améliorer et sécuriser les pratiques, et par là-même réduire le risque médical et les mises en cause des cardiologues, nous vous proposons différents articles accessibles sur le site macsf.


Dossier thématique relatif aux cardiologues

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Dr Pierre Raphaël

Exerçant à l’Institut du Cœur Saint-Gatien (Saint-Cyr-sur-Loire), le Dr Pierre Raphaël a choisi de mettre en place une prise en charge très active des patients présentant une insuffisance cardiaque, grâce à la télésurveillance.


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Au total, la télésurveillance permet de suivre quotidiennement plus de 800 patients âgés de 30 à 101 ans. Ceux-ci disposent d’une balance et d’un saturomètre qui mesure la fréquence cardiaque et la saturation. Ils reçoivent également une console centrale affichant le bon fonctionnement des outils et la prise des mesures du patient. Elle est également munie d’une alarme lumineuse et sonore se déclenchant en cas de prise d’une mesure annonçant une potentielle décompensation. Si l’alarme se déclenche, les patients ont pour consigne d’appeler l’équipe médicale sur une ligne dédiée, 7 jours sur 7.

Si nécessaire, une consultation est organisée dans les 48 heures avec une IDE et le cardiologue référent.

Par ailleurs, les consultations sont organisées fréquemment jusqu’à l’optimisation du traitement médical.

La télésurveillance est complétée par un programme d’accompagnement thérapeutique pour chaque patient, soit à distance (par téléphone) soit en présentiel. Y participent une sophrologue, un kinésithérapeute, un diététicien, un coach sportif, une IDE et un cardiologue.

La démarche est très bien accueillie par les patients et le taux d’observance est de 80 %. Les patients qui ne prennent pas leurs mesures sont systématiquement appelés.

Pour améliorer la prise en charge globale, les cardiologues de la clinique travaillent avec la CNAM dans le cadre du programme PRADO (sortie d’hospitalisation). L’ARS aide à la mise en place du programme d’éducation thérapeutique. La télésurveillance fait également l’objet d’une rémunération par la CNAM.

 

Pour tout renseignement


Dr Pierre Raphaël

Nathalie Zenou

© EverythingPoss-Depositphotos




Financiarisation de la biologie médicale : les académies disent « Stop »

Dans une communication commune, les académies de médecine et de pharmacie lancent un appel aux pouvoirs publics et aux professionnels.


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Dans un rapport commun intitulé « La biologie médicale en France : évolutions et enjeux », les académies nationales de médecine et de pharmacie s’inquiètent des « dérives » de la financiarisation de la biologie médicale. En France, 4 000 à 5 000 laboratoires privés et un peu plus de 1 000 laboratoires publics hospitaliers se côtoient.

Depuis 2001, des groupes financiers ont fortement investi dans les laboratoires via des sociétés détenues à l’étranger. Deux catégories d’acteurs coexistent : les biologistes indépendants (réseau LBI) et des fédérations de SEL qui forment une dizaine de grands groupes détenant environ 70 % du marché.

Il en résulte une très forte concentration des techniques au sein de centres très performants mais éloignés des patients, les laboratoires se transformant peu à peu en simples sites de prélèvement. Ceci n’est pas compatible avec le besoin de répondre aux urgences médicales.

Une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux

En parallèle de cette évolution, on constate une baisse régulière du nombre de biologistes médicaux, un désintérêt des internes pour la spécialité et une pyramide des âges préoccupante, les biologistes affichant une moyenne d’âge supérieure à 50 ans.

L’arrivée de nouvelles technologies dans le secteur de la biologie serait de nature à redonner de l’intérêt aux jeunes pour la spécialité : séquençage ADN, diagnostic prénatal sans prélèvement de tissu fœtal, de la trisomie 21 et dans le diagnostic préimplantatoire pour des embryons, mise en évidence de cellules tumorales ou d’ADN tumoral dans le sang du patient, rôle dans la détermination de la dose à prescrire pour un médicament via la prescription d’anti-tumoraux après réalisation de tests génétiques déterminant l’effet thérapeutique et prévenant les effets toxiques graves…

Le rapport ne chiffre pas les investissements nécessaires pour acquérir les équipements permettant de profiter de ces innovations mais insiste sur la nécessité pour les professionnels de disposer des moyens nécessaires pour rester « des acteurs des avancées médicales, notamment dans le développement du numérique en santé et de l’intelligence artificielle ».

Où vont-ils trouver l’argent ?  Surtout après l’énième  réduction autoritaire de certains actes (pour un montant total de 250 millions d’économies) qui leur est imposée…

Nathalie Zenou

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Congrès national du CNCF : l’événement annuel de la cardiologie libérale

Le congrès national du CNCF se tient du 20 au 22 septembre à Strasbourg. Comme chaque année, ce congrès met en avant la convivialité et la pédagogie autour des thèmes récents de l’actualité de notre profession centrés sur la pratique quotidienne.


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La session de votre syndicat

Elle aura lieu le vendredi 21 octobre de 15h00 à 16h00 et s’intitule : « Le cardiologue libéral face aux enjeux d’aujourd’hui ». Elle sera modérée par Jean-Pierre Binon et Eric Perchicot et permettra d’entendre le président du syndicat, Marc Villacèque (Le cardiologue face aux nouveaux enjeux d’organisation du cabinet) et Vincent Pradeau (Le cardiologue face à sa formation) ainsi que Thierry Garban (Le cardiologue face aux nouvelles organisations territoriales).
Trois interventions seulement en une heure pour laisser une place nécessaire à la discussion.

Et ce n’est pas tout

Le congrès national, c’est plus de 50 sessions scientifiques dont une dizaine en partenariat avec plusieurs sociétés savantes : SFC, EAS, Council of cardiology practice, SFD, SFHTA, CNCH, GERS-P, Club des cardiologues du sport, CCF.

C’est une lecture inaugurale : 45 ans d’angioplastie coronaire, par le Pr Jean Marco.

C’est une conférence de clôture par le Pr Jacques Marescaux sur ce qui fait la force de la région strasbourgeoise, le développement d’une structure pédagogique de recherche et d’éducation en imagerie, en chirurgie et en techniques peu invasives, expérience locale devenue un succès mondial.

Ce sont deux sessions dévolues à la présentation des nouvelles recommandations de l’ESC, dont l’une entièrement consacrée au bilan préopératoire.

Ce sont tous les grands thèmes de la pratique quotidienne abordés de façon aussi pratique que possible, allant de l’HTA dans la prise en charge quotidienne à l’amylose et au retentissement cardiaque des traitements du cancer…

C’est un atelier de lecture de l’ECG avec Etienne Aliot,

Ce sont plusieurs sessions en partenariat avec l’industrie pharmaceutique abordant l’actualité thérapeutique.

Ce sont, ce sont, ce sont…

Nous vous attendons nombreux !


Découvrez le programme

François Diévart

© Johan Swanepoel




Une campagne contre l’insuffisance cardiaque

Dimanche 25 septembre, la CNAM a lancé une campagne de mobilisation nationale de sensibilisation à l’insuffisance cardiaque. Objectif : alerter et encourager à consulter son médecin.


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L’insuffisance cardiaque touche 1,5 million de Français et entre 400 000 et 700 000 personnes en souffrent sans le savoir. La campagne de la CNAM s’adresse en priorité aux personnes de plus de 60 ans qui sont plus particulièrement concernées par cette maladie. Il s’agit d’informer le grand public mais aussi d’accompagner les professionnels de santé pour détecter au plus tôt l’insuffisance cardiaque et ainsi prévenir son aggravation.

Sensibiliser le plus grand nombre

La campagne insiste sur les signes d’alerte (prise de poids, essoufflement, œdèmes des membres inférieurs, fatigue), chacun étant représenté par un pictogramme facilement identifiable et mémorisable.

La campagne d’information a débuté par une conférence de presse de la CNAM en présence de la SFC, du collège de médecine générale et d’une association de soutien aux insuffisants cardiaques. Elle se déploiera toute la semaine, aussi bien sur les médias grand public que professionnels. Un second volet sera révélé en 2023.

Nathalie Zenou

Plus d’informations…


Site de la SFC


Site de l’Assurance-maladie

© Johan Swanepoel




11e édition de la semaine nationale de prévention du diabète

Le diabète constitue une véritable épidémie : près de 5 millions de personnes sont concernées en France. Pour la 11e année consécutive, la Fédération Française des Diabétiques organise la semaine nationale de prévention du diabète. Elle se tiendra du 23 au 30 septembre.


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A l’heure actuelle, 4 millions de personnes suivent un traitement médicamenteux associé au diabète. Il faut leur ajouter de 500 000 à 800 000 personnes atteintes sans le savoir.

Sensibiliser le grand public sur le diabète de type 2

Depuis 2012, la Fédération française des diabétiques organise sur l’ensemble du territoire (métropole, Guadeloupe, Martinique, La Réunion) la semaine nationale de prévention du diabète. Chaque année, les associations fédérées se mobilisent localement pour organiser des animations durant toute cette période. Cet événement a déjà permis de sensibiliser plus de 200 000 personnes sur le diabète de type 2 et ses facteurs de risque, en ciblant prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Edition 2022 : diabète et tabac

Le risque relatif de diabète de type 2 est augmenté de 37 à 44 % chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs.

L’objectif spécifique de l’édition 2022 est d’informer le plus tôt possible les personnes exposées au tabagisme (actif ou passif) sur le risque de développer un diabète de type 2. Près de 300 actions seront ainsi organisées par les bénévoles des associations locales pour sensibiliser les personnes fumeuses et le grand public au risque que représentent le diabète de type 2 et le tabagisme, pour repérer les personnes à risque de diabète de type 2 avec le questionnaire de test de risque et enfin, pour orienter vers le pharmacien ou le médecin généraliste les personnes dont les résultats au test présentent des risques de développer un diabète.

Une grande campagne de communication sera également diffusée sur le web et via la presse. De plus, un dispositif spécifique sera mis en place auprès des personnes en situation de vulnérabilité sociale.

Nathalie ZENOU

© Piksel Stock




Les honoraires des médecins libéraux : structure et évolution

En juillet, la commission des comptes de la Sécurité sociale a publié son rapport annuel. Ce dernier comprend 207 pages et rapporte, entre autres, les honoraires des médecins libéraux et leurs évolutions. Panorama.

Paysage

Le nombre de médecins était de 228 000 au 1er janvier 2021, dont 128 000 (56 %) pratiquaient une activité libérale exclusive ou partielle. Cette activité libérale se répartissait équitablement entre spécialistes (48 %) et généralistes (52 %), ces derniers ayant majoritairement une activité libérale exclusive (87 %), de même que les spécialistes bien que dans une moindre mesure (69 %). La moitié des médecins spécialistes sont autorisés à pratiquer des dépassements (52 %), contre une minorité des généralistes (6 %).

Au début des années 2000, alors que le nombre de généralistes stagnait, la démographie des médecins libéraux a été tirée vers le haut par l’augmentation du nombre de spécialistes, avant que leur nombre ne baisse également à partir de 2014, aboutissant à la baisse du nombre total de médecins libéraux, avec 1I700 médecins de moins en 2021 par rapport à 2014.

Une légère reprise du nombre de spécialistes s’est amorcée depuis 2019, sans effet sur le nombre de médecins libéraux, l’augmentation ayant surtout été observée sur le nombre de médecins salariés.

Remboursements et effets de la pandémie

En 2021, l’Assurance-maladie obligatoire (AMO) a consacré 20,7 milliards d’euros aux remboursements de soins des médecins libéraux, 7,5 milliards d’euros pour les généralistes et 13,1 milliards d’euros pour les spécialistes.

ISur la période précédant la crise sanitaire, de 2009 à 2019, la croissance annuelle moyenne des remboursements des honoraires des médecins libéraux par l’Assurance-maladie s’est élevée à 2,6 %.

L’année 2020 a été marquée un confinement prolongé de la population ayant fait peser un risque de rupture du suivi des patients ainsi que de chute des honoraires des médecins. Pour limiter ces risques, l’Assurance-maladie a mis en œuvre deux mécanismes : le dispositif d’indemnisation pour perte d’activité (DIPA) et le remboursement à 100 % des téléconsultations.

Les honoraires moyens par tête des médecins ont baissé de 5,0 % en 2020 par rapport à 2019, de façon légèrement plus prononcée pour les spécialistes (- 5,8 %) que pour les généralistes (- 4,4 %) car une part plus importante de l’activité des spécialistes (57 % de leurs honoraires en 2019) dépend de la réalisation d’actes techniques ne pouvant être réalisée à distance. Ainsi, les honoraires liés aux actes techniques ont diminué de 8,5 % en 2020.

En l’absence du DIPA, les honoraires des généralistes auraient baissé de 5,9 % et ceux des spécialistes de 8,3 %. Sur les 611 millions d’euros versés aux médecins pour le DIPA en 2020 et 2021, 76 % sont allés aux spécialistes.

La téléconsultation a représenté 468 millions d’euros d’honoraires sans dépassements en 2020, contre 6,1 en 2019. Les téléconsultations ont permis de minorer la baisse des honoraires par tête liés aux actes cliniques des généralistes de 7 % (contre 12 % en leur absence) et de 10 % pour les spécialistes (contre 13I%).

Différences entre secteurs 1 et 2

Les médecins généralistes pratiquent majoritairement des honoraires opposables (94 % des médecins généralistes) représentant 95 % des honoraires totaux des généralistes. Les généralistes du secteur 1 se démarquent de ceux du secteur 2 par une plus grande proportion d’actes cliniques (77 %, contre 47 %) et une plus faible proportion d’actes techniques (6 % contre 18 %).

Les honoraires moyens par tête des spécialistes étaient deux fois supérieurs à ceux des généralistes en 2019, contre 1,9 fois en 2009, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,2 %, contre 1,5 %. Les dépassements d’honoraires expliquent une partie de cette différence, représentant en moyenne 54 400 euros annuels par tête pour l’ensemble des spécialistes, contre 3 600 euros pour les généralistes.

Structure des honoraires entre 2009 et 2019

La structure des honoraires par tête des spécialistes est relativement stable : plus de la moitié de leurs honoraires provient d’actes techniques sans dépassement (55 % en 2009 contre 57 % en 2019), une part importante provient de dépassements (15 % en 2009 contre 17 % en 2019) ainsi que de forfaits techniques (de 5 % à 7 %). La part des consultations et visites dans les honoraires des spécialistes a légèrement diminué sur la période (de 23 % à 19 %).

Ainsi, la contribution à la croissance des honoraires par tête des spécialistes a été principalement due aux actes techniques, comptant pour 15,3 points des 24,9 % d’évolution sur les 10 ans. Les dépassements ont contribué à hauteur de 5,9 points et les forfaits techniques à hauteur de 3,2 points.

La rémunération est inégalement répartie entre les différentes spécialités médicales, certaines ont des honoraires et des effectifs élevés (radiologues et ophtalmologues), d’autres sont nombreuses avec des honoraires inférieurs à ceux des omnipraticiens (psychiatres) ou bien moins nombreuses avec des honoraires élevés (anatomo-cytopathologistes).

Il y a des écarts de rémunération allant de 1 à 7 entre neuropsychiatres et radiologues, tandis que certains spécialités gagnent en moyenne moins que les omnipraticiens (endocrinologues, gériatres, pédiatres et psychiatres).

Ces revenus sont ceux avant déduction de charges, dont le montant varie selon les spécialités : les généralistes ont un taux de charges moyen de 44 % contre 49 % pour les spécialistes (allant de 34 % pour les anesthésistes à 65 % pour les anatomo-cytopathologistes).

François Diévart

© Auremar/Fotolia




Santé et médico-social : des feuilles de route bien garnies

« Prendre soin des Français », voilà un objectif ambitieux figurant parmi les politiques prioritaires du gouvernement. Cela passe par un certain nombre de chantiers dont l’exécution sera confiée à autant de directeurs de projets, en lien avec les préfets de région et les départements. Le délégué interministériel à la transformation publique (DITP) animera l’ensemble du dispositif sous l’autorité du premier ministre.

Parmi les chantiers figurent notamment :

• le renforcement de la place de la prévention dans le quotidien des Français ;
• la lutte contre toutes les inégalités d’accès à la santé et les déserts médicaux ;
• l’adaptation et le renforcement de notre modèle hospitalier dans une logique territoriale, en remettant l’éthique et le sens au cœur du projet de l’hôpital ;
• l’apport de réponses aux difficultés de recrutement et de fidélisation dans les métiers de la santé et du social ;
• le versement automatique des prestations sociales pour en finir avec le non-recours et les fraudes ;
• la facilitation du quotidien des personnes en situation de handicap ;
• le bien vieillir à domicile et dans des Ehpad modernisés ;
• un meilleur accompagnement des enfants en danger.

De plus, la feuille de route dans le domaine de la santé et de la prévention prévoit l’accélération du virage préventif du système de santé, la construction d’un système basé sur les besoins de santé et l’intensification de la lutte contre toutes les inégalités sociales, géographiques ou financières en matière de santé. Elle vise également à conforter notre industrie de santé et à améliorer notre préparation et nos réponses aux risques sanitaires.
A noter que la feuille de route dans le domaine de la cohésion des territoires comporte elle aussi un volet santé avec l’amélioration de l’offre de santé dans les déserts médicaux.

Nathalie Zenou

© Igor Vetushko/depositphotos




Pas de classement des établissements hospitaliers cette année

Vous l’avez peut-être remarqué. Peut-être pas. Mais, cet été, l’hebdomadaire Le Point n’a pas sorti son numéro dévolu à présenter « un » classement des établissements hospitaliers français établi selon leur compétence supposée à prendre en charge une maladie ou à effectuer un geste thérapeutique donné.


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On pourrait penser que l’hebdomadaire a enfin admis que tant les indicateurs utilisés que leur mode de recueil n’avaient pas de pertinence. On pourrait aussi penser qu’ils ont enfin compris que cela ne servait pas à grand-chose sauf pour les directeurs d’hôpitaux ou de groupes de cliniques qui n’hésitent pas à se mettre en avant lorsque, par un effet où le hasard a son mot à dire, un établissement qu’ils dirigent de près ou de loin est dans les x premiers. Et peut-être à faire râler les agences de santé ou les actionnaires quand un établissement ne figure pas au tableau alors qu’il coûte des millions d’euros…

Partie remise
Détrompez-vous, pour Le Point, ce n’est que partie remise. L’édition 2022 qui devait concerner l’année 2021 a été annulée car il a été jugé que la pandémie de Covid-19 avait trop perturbé le fonctionnement des établissements pour permettre de disposer de données comparatives et fiables. Le processus reprendra donc concernant cette fois l’année 2022.

Des carences sur le processus de classement ?
On peut toutefois s’étonner : si le processus est pertinent, si les indicateurs sont fiables, pourquoi donc ne pas avoir fait de classement pour l’année 2021 ? N’est-ce pas le rôle d’un établissement de santé de savoir au mieux fonctionner en période de crise ? A moins que le fait de ne pas vouloir ou pouvoir établir de classement concernant l’année 2021 ne rende compte plus ou moins explicitement des carences du processus de classement ?

François Diévart

© S. Decoret/depositphotos




Qui se cache derrière CardioHebdo ?

Une fois n’est pas coutume, découvrez notre équipe rédactionnelle qui vous apporte chaque semaine un éclairage indispensable sur tous les sujets d’actualité qui compose votre quotidien.


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Le rédac’chef : Dr Frédéric Fossati

Cardiologue stimuliste installé à Lille, Frédéric veille au respect de la ligne éditoriale de CardioHebdo et partage régulièrement son expertise sur la nomenclature qu’il maîtrise parfaitement. Il est également vice-président de la Fédération des spécialités médicales, qui réunit les conseils nationaux professionnels de toutes les spécialités. La FSM contribue à structurer l’expertise médicale et est un interlocuteur reconnu de l’ANSM, de la HAS, de l’IGAS, de l’INPES et de l’ONIAM.

Mme Rédaction : Nathalie Zenou

Quel que soit le sujet qu’on lui soumet, elle en rédigera une synthèse claire et concise et, surtout, dans les temps. Cette conseillère municipale d’une ville des Yvelines définit sa fonction comme celle d’une consultante en communication institutionnelle et son rôle comme celui d’aider à faire passer des messages de manière pédagogique à un public-cible déterminé en fonction d’objectifs clairement définis. Mission accomplie toutes les semaines.

M. Com’ : Dr Maxime Guenoun

Depuis les Bouches-du-Rhône, Maxime apporte la faconde du sud. Intéressé par les sujets liés à la communication sous toutes ses formes, il nous en rappelle les enjeux et milite régulièrement pour proposer plus d’interactivité avec nos lecteurs. Il est également responsable de la commission « projets fédérateurs interstructures » au sein du Syndicat national des cardiologues.

M. Livres : Dr François Diévart

Installé à Dunkerque, François est un amoureux des livres et de la langue française. Il est aussi notre M. Méthodologie et notre relai avec le Collège national des cardiologues français (CNCF) dont il préside le comité scientifique.

M. Documentation : Dr Jean-Pierre Binon

Installé dans l’Allier, Jean-Pierre connaît le système de santé sur le bout des doigts pour avoir présidé le Syndicat national des cardiologues de 2017 à 2020. Il sait toujours où aller chercher les infos et maîtrise les subtilités des textes règlementaires parfois un peu arides. Jean-Pierre a également la charge de la revue Le Cardiologue.

M. Edito : Dr Marc Villacèque

Installé à Nîmes, Marc préside le Syndicat national des cardiologues depuis janvier 2020. Il signe quasiment tous les éditos de CardioHebdo (et ceux de la revue Le Cardiologue) et a régulièrement un coup d’avance sur l’actualité.

M. Pragmatique : Dr Vincent Pradeau

Depuis la Gironde où il est imageur, impliqué dans l’éducation thérapeutique et la prise en charge multidisciplinaire des pathologies chroniques, Vincent nous ramène toujours à l’essentiel en prenant la hauteur nécessaire. Vice-président du Syndicat national des cardiologues, il est actuellement président du Conseil national professionnel cardiovasculaire, l’organisme officiel qui représente les spécialistes des maladies cardiovasculaires et regroupe la SFC, le CNCH, le CNCF et le SNC.

M. Mise en ligne et envoi : Pascal Wolff

Sans Pascal, vous ne recevriez pas CardioHebdo. C’est lui qui transforme nos textes en articles web, gère la cohérence d’ensemble et s’occupe de la programmation des envois. Il doit composer avec nos retards et nos corrections de dernière minute, sans parler de nos échanges parfois interminables pour choisir les sujets des articles !

© FloralSet/depositphotos




Claire Mounier-Vehier : prendre soin du cœur des femmes

Le Pr Claire Mounier Vehier est chef de service de médecine vasculaire-HTA du CHU de Lille. En 2020, passionnée par la santé des femmes, elle co-fonde avec Thierry Drilhon, haut dirigeant d’entreprise et président de la Franco British chamber, le fond de dotation « Agir pour le cœur des femmes – Women’s cardiovascular healthcare foundation ».

Les femmes sont aussi touchées par les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires tuent chaque jour 200 femmes en France et 25 000 dans le monde. De fait, si la mortalité cardiovasculaire globale a diminué depuis 20 ans, on constate une augmentation inquiétante chez la femme de moins de 55 ans : à âge égal, la mortalité hospitalière du syndrome coronarien aigu chez la femme est plus importante que chez l’homme. Malgré cela, les femmes ne se sentent pas concernées par ces maladies qui sont insuffisamment dépistées.
Les spécificités de la santé cardiaque des femmes
Les femmes cumulent différents types de facteurs de risque. En plus des traditionnels tabac, stress psychosocial, précarité, sédentarité, surmenage, alimentation déséquilibrée, surpoids, obésité, diabète… elles subissent les effets des risques hormonaux spécifiques, notamment ceux liés à une contraception inappropriée, des grossesses de plus en plus tardives, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, la ménopause… À âge égal, les femmes ont davantage de facteurs de risque que les hommes, avec un impact artériel plus délétère chez elles. L’hypertension est aussi spécifique chez la femme, notamment avant la ménopause : les plaques d’athérome sont alors molles et peu calcifiées. Son dépistage nécessite donc un coronaroscanner et non un score calcique.
Un fond de dotation dédié à la santé de la femme
Les facteurs de risque spécifiques de la femme peuvent être évités dans la plupart des cas grâce à une éducation à la santé et un dépistage aux différentes étapes de la vie hormonale. Ainsi, 8 accidents cardiovasculaires sur 10 sont évitables avec une information, une éducation à la santé et un dépistage dédié. C’est dans cet objectif qu’a été créé « Agir pour le cœur des femmes » dont les objectifs sont d’alerter, d’anticiper et d’agir.
Une action concrète sur le terrain
Grâce au bus du cœur des femmes, la fondation va à la rencontre des femmes, en particulier les plus vulnérables. Le bus mobilise dans chaque ville 45 à 50 professionnels de santé – libéraux et hospitaliers – dont 2 5% de cardiologues et 25 % de gynécologues / sage-femmes. Les CPAM et les services sociaux des villes sont également impliqués pour orienter les femmes concernées vers le bus. Celui-ci reste 3 jours dans chaque ville et accueille en moyenne 230 femmes. Parmi elles, 70 % ont plus de 3 facteurs de risque, 40 % n’ont pas de suivi gynécologique et 8/10 n’ont jamais vu de cardiologue. L’objectif est de leur faire intégrer un parcours de soins cardiologique et gynécologique grâce au réseau mis en place lors du montage de l’opération.
Les cardiologues libéraux impliqués dans l’action de la fondation
Dans chaque ville, des cardiologues libéraux s’impliquent aussi bien en amont du passage du bus que pendant et après, en proposant notamment des consultations tarifées secteur 1 pour assurer le suivi des patientes dépistées. De plus, la constitution d’un écosystème local permet aux professionnels de santé de se rencontrer, d’échanger et de travailler ensemble par la suite.
La fondation propose également aux cardiologues libéraux de se former aux spécificités des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

Plus d’informations sur la fondation


Agenda 2022 du bus du cœur

© Agir pour le Cœur des Femmes – London deposit/depositphotos




Tout savoir sur la Covid pour passer un été tranquille



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Epidémie

La reprise de l’épidémie était annoncée par la progression de l’indicateur avancé que constitue le R0. On rappelle que lorsque le R0 est supérieur à 1, l’épidémie progresse. En moins d’une semaine, le R0 est passé de 0,7 à 1,3, ce qui permet d’anticiper une progression importante de l’épidémie au moins en nombre d’infections.
Avec un R0 = 1,5, la propagation actuelle est exponentielle en termes de nouveaux cas et est intenable. Les mesures à prendre sont presque absentes du débat public en raison de la situation politique et d’un certain déni estival.

Efficacité des politiques sanitaires

La surmortalité globale est un paramètre solide pour évaluer l’efficacité d’une politique sanitaire lors d’une épidémie. La surmortalité globale observée en France lors de l’épidémie en 2020 et 2021 est de l’ordre de 7 %. Bien inférieure à celle des États-Unis à 15 %. Meilleure que celle observée en Allemagne, pays souvent cité en exemple à 11 %. Meilleure encore que celle de l’Italie.
On notera la condamnation récente au civil de l’Etat français pour l’absence de stocks de masques au début de l’épidémie. De même, les affirmations étatiques concernant l’inutilité des masques dans une affection respiratoire ont été condamnées.

Variants de l’été ?

BA.4 et BA.5, les deux nouveaux sous-lignages d’Omicron, sont devenus en mai 2022 les variants prédominants en Afrique du Sud. Ils y ont provoqué une nouvelle vague de contaminations de moindre ampleur que les précédentes.
Au Portugal, BA.5 est à l’origine d’un important rebond de l’épidémie de la Covid-19 et d’une mortalité conséquente chez les plus de 80 ans. Logiquement, la vague en cours en France est portée par BA.4 ou BA.5.

Vaccination

De l’étude anglaise de Peacock, qui a analysé le pouvoir neutralisant des sérums post-vaccination sur Omicron et ses variants BA 1, 2, 3, 4, 5, il ressort :
– une baisse de six à quinze fois du pouvoir neutralisant des sérums d’individus triplement vaccinés (deux doses suivies d’un rappel) vis-à-vis de ces quatre variants. Plus précisément, la capacité neutralisante des anticorps contre BA.4 et BA.5 est de huit à dix fois inférieure,
– la quatrième dose entraîne une augmentation de plus de dix fois le taux des anticorps neutralisants vis-à-vis de BA.4 par rapport à une vaccination limitée à seulement deux doses.

PAXLOVID (Nirmatrelvir)

La prescription de Nirmatrelvir ne semble être justifiée que chez les sujets à risque élevé de formes sévères de la Covid-19, en particulier chez ceux âgés de 65 ans et plus, ou ceux admis à l’hôpital pour cette infection, à la condition que les symptômes aient débuté dans les cinq jours (selon le résumé des caractéristiques du produit [1], mais trois jours selon l’étude clinique à l’origine de cette autorisation [4]) précédant cette admission.
À l’heure actuelle, aucune donnée clinique ne justifie la prescription de cet antiviral chez les patients qui ne présentent pas de risque particulier de formes sévères. Le Paxlovid pris après un contage est inefficace et n’empêche pas le développement de l’infection.

Conclusion

– Porter le masque dans les lieux publics fermés ou très peuplés, les transports en commun paraît être une mesure de simple bon sens.
– Cet été, la quatrième dose est très intéressante pour lutter contre BA.4 et BA.5 pour les sujets fragiles ou de plus de 80 ans, ou peut-être ceux qui ont été contaminés par le premier virus et qui sont bizarrement pénalisés en termes d’immunisation contre omicron. Cette quatrième dose permettrait de décorréler les contaminations des hospitalisations des sujets à risque.
– A la rentrée, un vaccin contre omicron et ses variants sera vraisemblablement disponible. Il faudra alors analyser les données concernant ce nouveau vaccin (fabriqué par Pfizer ou par Moderna ou par les deux) avant de se positionner sur l’intérêt de ce vaccin.

Serge Sarzotti

© lightsource/Depositphotos




CNOM : nouveau bureau, nouveau président

Les 58 membres élus du bureau du conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) ont choisi comme président le Dr François Arnault. Il présidera l’institution pendant les trois prochaines années.

Un médecin engagé

Le Dr François Arnault est ORL. Il a exercé pendant 35 ans dans la Vienne dont il a présidé le CDOM pendant 10 ans. Conseiller national de l’Ordre depuis 2013, le Dr Arnault y a d’abord occupé les fonctions de délégué général aux relations internes avant d’en être élu le secrétaire général en 2019.

Le nouveau président du CNOM a par ailleurs été maire d’Availles-en-Châtellerault (2008-2018) et vice-président de la communauté d’agglomération Grand Châtellerault.

Un Ordre pour tous, tous pour les patients

Dans son allocution, le Dr François Arnault a précisé que le CNOM jouait un rôle majeur dans l’accompagnement des médecins, quels que soient leur statut, leur âge et leur spécialité. Il estime par ailleurs que tous doivent avoir comme priorité l’intérêt des patients, en particulier dans le contexte de crise actuelle qui met à mal la confiance des Français envers le système de santé.

Plus d’ouverture au sein de l’écosystème

Sur le plan interne, 27 des 29 conseillers élus en juin le sont pour la première fois. Ce renouvellement important devrait permettre de rapprocher le CNOM des médecins. Le nouveau président souhaite également favoriser un état d’esprit plus collectif, que ce soit au sein du CNOM, entre médecins ou avec les autres professions de santé. Il va pour cela renforcer les relations du CNOM avec l’ensemble de ses partenaires : pouvoirs publics, parlementaires et élus des territoires, mais aussi syndicats, ordres des différentes professions de santé et associations de patients.

Un ordre responsable

Enfin, le Dr Arnault souhaite que l’Ordre participe pleinement aux réflexions collectives en matière d’éthique, notamment en ce qui concerne la fin de vie.

En savoir plus

Retrouvez plus d’éléments sur le Conseil de l’Ordre dans notre revue Le Cardiologue n°447 à paraître fin août – début septembre !

© CNOM




Passion hypertension – épisode IV : La nutrition a-t-elle vraiment un effet sur la tension ?

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode IV : La nutrition a-t-elle vraiment un effet sur la tension ?

L’alimentation est très importante pour tenter de pouvoir améliorer son niveau tensionnel. Les modifications qui sont habituellement recommandées concernent la consommation de sel, mais…

Sel et pression artérielle (PA)

La consommation de sel lorsqu’elle est excessive, c’est-à-dire plus de 12 g/j peut conduire à augmenter la pression artérielle. Diminuer sa consommation de sel ne veut pas dire pour autant que l’on diminuera sa pression artérielle avec la même intensité que l’augmentation de la consommation de sel fait élever la tension.

En effet, il est très facile de pouvoir manger du sel en quantité excessive (> 10 g/j) : il suffit de faire un bon repas avec des aliments qui contiennent du sel caché : le pain, le fromage, la cuisine asiatique – surtout les sauces asiatiques – le bouillon cube ou les cuisines italiennes qui comportent, on le sait, beaucoup de sel comme dans la pizza ou dans le fromage italien (le parmiggiano est le fromage le plus salé d’Europe). Sans oublier la plupart des aliments transformés.

En revanche, diminuer sa consommation de sel est difficile car il faut diminuer sa consommation alimentaire tout court. Ce n’est pas uniquement en ne resalant pas à table que l’on va améliorer sa consommation excessive de sel mais en diminuant les aliments qui contiennent du sel caché.

L’ail vieilli en poudre peut faire diminuer la PA

D’autres aliments ont bonne réputation concernant leur effet sur une éventuelle baisse de la pression artérielle. Dans une revue de littérature récente, on a pu mettre en évidence que, parmi tous les aliments, il a été montré que c’est l’ail qui a le plus d’effet sur la pression artérielle.

Mais ce n’est pas n’importe quel ail : c’est un ail en poudre avec un vieillissement qui conduit à la transformation d’un de ses composants. Cette transformation qui consiste à faire vieillir l’ail s’accompagne d’une diminution de la pression artérielle lorsque l’ail est consommé de façon quotidienne.

Cet ail vieilli a une efficacité sur la baisse de la pression systolique d’environ 8 mmHg lorsque la pression artérielle est mesurée par un professionnel de santé à la consultation.

Des conseils… et des médicaments

Si l’on compare cette efficacité à celle des médicaments antihypertenseurs, c’est une efficacité réelle mais beaucoup plus faible que celle d’un médicament antihypertenseur. On sait que tous les médicaments ne vont pas marcher chez tous les patients, mais quand le médicament marche, c’est plutôt des intensités de 15 mmHg de baisse pour la pression systolique lorsque un seul médicament est prescrit alors que, lorsque deux médicaments sont prescrits, la diminution de pression artérielle systolique est plutôt de l’ordre de 25 à 30 mmHg.

Donc l’ail, qui est le meilleur aliment, est deux fois moins efficace que d’autres méthodes pharmacologiques, c’est à dire que les médicaments antihypertenseurs.

Votre patient dispose maintenant de conseils nutritionnels et un éventuel médicament antihypertenseur… Mais comment assurer son suivi avec votre agenda qui déborde ?




Ne manquez pas la dernière édition de votre revue « Le Cardiologue » !

Vous retrouverez dans ce numéro un cahier pratique dédié à l’exercice coordonné qui se déploie depuis quelques années au sein du 1er recours (la médecine de ville).

Conçu à l’origine pour prendre en charge en majorité des soins aigus mobilisant peu d’acteurs, notre système de santé doit aujourd’hui répondre aux besoins d’une population vieillissante et de patients atteints d’une ou de plusieurs maladies chroniques. Cette prise en charge nécessite la participation de nombreux professionnels de santé aux compétences différentes et complémentaires. La coordination de ces différents acteurs constitue donc un enjeu prioritaire. 

Caractéristiques de l’exercice coordonné

L’exercice coordonné se fait sur la base du volontariat et rassemble plusieurs professionnels de professions différentes et/ou acteurs de santé qui s’organisent pour travailler ensemble. Il peut prendre différentes formes, du binôme de professionnels à la coordination d’un ensemble d’acteurs de santé à l’échelle d’un territoire. L’objectif est de structurer l’offre de soins de proximité.

Aides et financement

Les pouvoirs publics proposent des aides et des financements pour accompagner la constitution de structures d’exercice coordonné : retrouvez plus d’informations dans le cahier pratique !


Guide de l’exercice coordonné

Également au sommaire

Votre rendez-vous périodique avec la nomenclature dans L’ABC de la CCAM (3e partie), le point sur les nouvelles conditions d’implantation et d’organisation des soins critiques, la seconde partie du compte rendu de l’AG du SNC, une présentation du ministère de la santé et de la prévention, la page du CNCF consacrée au syndrome X et à l’INOCA (2e partie), la fiche méthode « savoir analyser la littérature médicale » (4e partie), et votre partie magazine : espace vin, culture livre, hightech et art & culture.

Bonne lecture, faites-nous part de vos commentaires !

© BiancoBlue/depositphotos




« Deux villes pour deux vies » : deux élus s’engagent pour Mécénat Chirurgie Cardiaque

Une belle initiative a récemment vu le jour dans les Yvelines où deux maires ont décidé de s’engager aux côtés de l’association « Mécénat Chirurgie Cardiaque » fondée par le Pr Francine Leca en 1996.

Cette association permet d’opérer en France des enfants issus de pays défavorisés et souffrant de malformations cardiaques, lorsqu’ils ne peuvent pas être soignés dans leur pays. Transportés par Aviation sans frontières, les enfants sont hébergés par des familles d’accueil bénévoles et opérés dans l’un des 9 centres hospitaliers partenaires de l’association. Le coût moyen de la prise en charge globale d’un enfant est de 12 000 € et près de 4 000 enfants ont pu ainsi être accueillis et soignés depuis la création de l’association.

Deux villes pour deux vies

Les deux maires ont pour ambition « de fédérer largement les forces vives de leurs deux communes » autour de cette belle cause, au travers de plusieurs actions et événements sportifs, culturels et solidaires.

« Courir, pour que les petits cœurs puissent eux aussi avoir cette chance ! »

Jean-Baptiste Hamonic (maire de Villepreux) et Cédric Pemba-Marine (maire du Port-Marly) vont eux-mêmes « mouiller la chemise » en courant le « Half Marathon des Sables », une course de 4 jours qui demande aux coureurs de parcourir plus de 100 km en autonomie et en autosuffisance alimentaire. Elle se déroulera du 25 septembre au 2 octobre.

Soutenir les actions solidaires des élus

Ils seront soutenus par l’association « Les élus du cœur », dont les missions sont de « participer, organiser, accompagner, soutenir des actions, mobilisations et événements (sportifs, culturels et innovants notamment) à but humanitaire ou solidaire portés et/ou initiés et/ou soutenus par des élus de la République française. »

En savoir plus sur…


Mécénat Chirurgie Cardiaque


« Les élus du cœur »

Soutenir…


« Les élus du cœur »

© wikipedia




Passion hypertension – épisode III : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? »

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode III : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? »

C’est la question préférée des patients, avec : « Est-ce que c’est un traitement à vie ? ». Les causes de l’HTA sont nombreuses et l’on ne devrait plus dire au patient « votre hypertension est essentielle » car il est reconnu quatre grandes raisons pour devenir hypertendu.

1) Le vieillissement des artères est la cause principale de l’HTA en France. 80 % des patients avec une HTA traitée ont plus de 55 ans et c’est l’artériosclérose (épaississement globale de la media) qui se combine souvent à l’athérosclérose (épaississement localisé de l’intima) qui en sont la cause.

2) 50 % des hypertendus ont une maladie métabolique associée (diabète type 2 et/ou dyslipidémie et/ou obésité abdominale). Chez ces sujets la prise de poids, de 4 à 5 kg, suffit à provoquer une HTA. Ces troubles sont fréquemment associés chez les femmes à la ménopause et surviennent donc vers 50 ans.

3) En France, 15 % des HTA ont une origine familiale. Ces HTA se déclarent avant 50 ans et l’on retrouve la notion d’une HTA avant 50 ans chez le père, la mère, un frère ou une sœur. Ces sujets sont rarement en surpoids et ont une bonne hygiène de vie. L’activité physique et sportive est souvent inefficace pour faire baisser le niveau de la tension et les médicaments antihypertenseurs sont le seul moyen efficace pour faire baisser la tension. L’observance au traitement est mauvaise en particulier chez les hommes jeunes.

4) Enfin, 10 % à 15 % des HTA sont liés à des causes endocriniennes, notamment des causes surrénaliennes pour les patients de moins de 60 ans. Leur diagnostic est difficile orienté par un potassium abaissé modérément et une inefficacité des IEC ou des sartans.

Le TDM des surrénales est l’examen qui permet d’évaluer la morphologie des surrénales et de proposer le traitement adapté (antialdostérone, diurétiques thiazidiques, antagonistes calciques, ou chirurgie).

En revanche, la recherche d’une sténose d’une artère rénale, si elle était toujours proposée dans le bilan d’une HTA secondaire, n’a plus la cote depuis la publication il y a 10 ans d’essais randomisés montrant l’absence de bénéfice sur le contrôle de la tension de la dilatation des sténoses des artères rénales unilatérales.

Une fois que le patient est informé de sa condition et des causes de son HTA, il s’inquiète en général de ce que ça va changer pour lui, en particulier du traitement et de savoir si une bonne alimentation et une reprise de l’activité physique peut lui « éviter » les « médicaments à vie ».




Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention

Ministre déléguée à l’autonomie au sein du ministère d’Olivier Véran, Brigitte Bourguignon est désormais ministre de la santé et de la prévention.


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Parcours professionnel et (en) politique

Brigitte Bourguignon a débuté sa carrière comme secrétaire médicale et a ensuite rejoint la fonction publique territoriale.

Adhérente du Parti socialiste depuis 1989, elle y a occupé plusieurs fonctions avant de rejoindre En Marche entre les deux tours de la présidentielle de 2017.

Brigitte Bourguignon a occupé plusieurs fonctions électives, notamment adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer (chargée de la santé et de la lutte contre les dépendances) et députée (PS). Dans le cadre de ce mandat, elle fut membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation ainsi que de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Ella a été corappporteur sur le projet pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2013), rapporteur pour avis du budget du programme « livre et industries culturelles » (2013-2014) et rapporteur sur la proposition de loi visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels (2015). En 2015, Manuel Valls l’a chargée d’une mission temporaire sur le travail social.

Ayant rejoint LREM en 2017, elle a présidé la commission des Affaires sociales de 2017 à 2020 avant de rejoindre le ministère d’Olivier Véran en tant que ministre déléguée à l’autonomie.

Investie par Renaissance (ex-La République en marche – LREM), elle est candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.

Son regard sur la santé

« Assurer l’accès aux soins pour tous » est le mot d’ordre de la ministre.

La lutte contre les déserts médicaux, le renforcement de la prévention et la consolidation et l’adaptation du système de soins sont les priorités de Brigitte Bourguignon qui a affirmé des convictions fortes en matière d’une santé de proximité et accessible à tous.

Gérer la pénurie de médecins sera donc un enjeu tout particulier en attendant l’arrivée des renforts liés à la suppression du numerus clausus.

Une nouvelle méthode

Pour y parvenir, la nouvelle ministre souhaite inventer une nouvelle méthode basée sur l’écoute et la coconstruction, que ce soit avec les usagers, les territoires ou les soignants.

Commentaire du SNC

Reste à espérer que l’écoute ne sera pas uniquement de façade et que la ministre agira pour réellement coconstruire le système de soins de demain.

© wikipedia




Passion hypertension – épisode II : histoire et avenir de la prise tensionnelle

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’APHP partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode II : Histoire et avenir de la prise tensionnelle

Tous les médecins savent prendre la tension et diagnostiquer une HTA… en théorie. Trois méthodes permettent aujourd’hui de mesurer la tension. Après 100 ans de bons et loyaux services, la mesure auscultatoire est depuis 20 ans concurrencée par la mesure oscillométrique utilisée par les tensiomètres électroniques.

Cette automatisation de la mesure rend possible l’implication des patients à la prise en charge de leur maladie. Cette démarche d’empowerment a été mise en avant par les médecins anglosaxons et constitue un des piliers de l’éducation thérapeutique. Elle a fait la preuve de son efficacité dans de nombreuses maladies chroniques (HTA et surtout diabète).

Le numérique en santé, ou e-santé, est l’étape la plus récente de cette évolution et son intérêt pour améliorer la prise en charge des hypertendus est démontré par de nombreuses études de très bonne qualité méthodologique.

L’automesure de la tension, rendue possible par l’usage du tensiomètre automatique, permet d’améliorer le diagnostic de l’HTA en aidant le médecin à ne pas se tromper dans les cas d’HTA blouse blanche et d’HTA masquée qui constituent près de 50 % des patients pris en charge pour une HTA (> recos ISH 2021) !

La prise en compte par les autorités sanitaires de ces nouveaux usages du numérique en santé permettant d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients peut, à moyen terme, faire envisager une valorisation financière des médecins utilisateurs du numérique pour la prise en charge des hypertendus (téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance).

La dernière méthode, basée sur l’analyse d’un signal optique transcutané, est révolutionnaire car elle permet la mesure sans le gonflement d’un brassard donc sans aucune gêne pour le patient (en particulier sans provoquer un réveil pendant le sommeil). Si la méthode est à proprement parlé avant-gardiste, il faudra plusieurs décennies pour qu’elle arrive à remplacer la méthode oscillométrique. Le numérique est indispensable pour l’usage de cette méthode (applications dédiée, analyse en IA, hébergement des données personnelles).

De nombreux obstacles sont encore à franchir et je peux prédire que les cardiologues de plus de 50 ans ne seront pas impliqués par ce bouleversement majeur de la prise en charge des hypertendus.

Si donc les nouvelles méthodes de mesure de tension et le numérique apportent beaucoup pour le diagnostic de l’hypertension et la gestion au quotidien des chiffres de la tension : une application garde en mémoire l’historique des mesures de tension et des traitements antihypertenseurs utilisés… autant se simplifier la vie, alors qu’on doit déjà répondre aux questions des patients et notamment à leur préférée : « Docteur, pourquoi ai-je de l’HTA ? » …

L’objectif du suivi d’un patient hypertendu, c’est de lui redonner confiance. C’est plus facile qu’avec d’autres pathologies cardiaques. Le sourire du patient, ça vaut tout le travail qu’on fait pour progresser et s’améliorer. Mais pour y arriver, il faut commencer par bien mesurer la pression artérielle…




Passion hypertension – épisode I : L’HTA, une passion depuis 40 ans, pourquoi pas vous ?

La mini-série du Pr Xavier Girerd pour le SNC

 – Tout le monde soigne des hypertendus mais cette maladie nous intéresse-t-elle encore et surtout, comment en améliorer la prise en charge ? Le Pr Xavier Girerd, président de la fondation de recherche sur l’hypertension artérielle et cardiologue à l’APHP, partage avec nous son enthousiasme pour l’hypertension artérielle et des leçons tirées de ses 40 années de pratique.

Episode I : L’HTA, une passion depuis 40 ans, pourquoi pas vous ?

Cela fait 40 ans que j’exerce comme cardiologue hospitalier et mon intérêt pour le suivi des patients hypertendus ne s’est jamais démenti. J’y vois trois raisons :

1) Toutes les grandes pathologies cardiaques sont très souvent une complication d’une HTA dont le traitement a été insuffisant. Bien traiter une HTA pendant des décennies, mais aussi prendre en charge les autres facteurs de risque (tabagisme, dyslipidémie), c’est finalement donner plus d’années de vie en bonne santé aux patients qui nous ont fait confiance.

2) L’HTA est une pathologie chronique qui permet de suivre les patients sur le long terme, de bien les connaître, de les aider à surmonter les épreuves de la vie. Leur suivi impose une remise en question permanente (par exemple dépister les troubles de la libido afin d’améliorer l’observance du traitement ou savoir modifier un traitement qui provoque une toux nocturne qui gâche le sommeil du conjoint). On ne s’ennuie jamais avec un patient hypertendu et on apprend sans cesse.

3) La conséquence logique, c’est que plus on soigne l’hypertension et meilleur on devient dans sa prise en charge. Ça permet d’avoir une sûreté dans le diagnostic et, surtout, une approche plus personnalisée du patient. C’est la différence entre la simple application des recommandations de l’HAS et une pratique médicale personnalisée délivrée par un vieux briscard de l’hypertension. Et aujourd’hui, la prise de décision qui résulte de cette expérience acquise au cours du temps, l’intelligence artificielle ne sait la reproduire qu’a 85 %… mais l’expertise s’entretient et « il faut s’intéresser à l’HTA pour y trouver de l’intérêt » !

L’objectif du suivi d’un patient hypertendu, c’est de lui redonner confiance. C’est plus facile qu’avec d’autres pathologies cardiaques. Le sourire du patient, ça vaut tout le travail qu’on fait pour progresser et s’améliorer. Mais pour y arriver, il faut commencer par bien mesurer la pression artérielle…




Le Syndicat soutient le Bus pour le cœur des femmes

En France, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes. Pourtant, la plupart de ces décès pourraient être évités si un parcours de dépistage était mieux défini. Les plus touchées sont les femmes en situation de vulnérabilité, nécessitant une prise en charge adaptée.


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En cinq ans, le fonds Agir pour le Cœur des Femmes s’est fixé comme objectif de sauver 10 000 femmes de ces maladies, grâce notamment au déploiement du Bus du Cœur des Femmes. Il s’agit de faciliter le suivi cardiogynécologique de ces femmes au sein d’un écosystème de professionnels de santé locaux formés aux spécificités des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

Le dépistage est entièrement gratuit, sur inscription préalable auprès des services santé et social de la ville d’accueil.

Le SNC soutient le fond de dotation Agir pour le Cœur des Femmes (ACF) qui va sensibiliser, par ses actions d’alerte, de mobilisation et d’accompagnement, les femmes à venir consulter pour mieux se prendre en charge aux trois étapes clés de leur vie hormonale (contraception, grossesse et ménopause).

Pour aller dans ce sens, le SNC, via son organisme de formation FormatCoeur proposera des formations dans les villes étapes.




Le cumul emploi-retraite

Plusieurs médecins ont récemment fait entendre leur voix sur le cumul emploi-retraite : courrier adressé au président de la République, pétition en région bordelaise… A notre connaissance, seuls Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Eric Zemmour ont fait des propositions pour améliorer le système actuel.


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Il s’agit d’un sujet d’autant plus important que de nombreux patients se retrouvent aujourd’hui privés de médecin traitant. Le cumul emploi-retraite pourrait être une solution pour limiter les dégâts.

Deux conditions
Il faut cependant savoir que le cumul ne se fait pas sans condition :

  • pour cumuler (sans limitation) leur retraite et le revenu d’une activité libérale, les médecins doivent avoir liquidé l’ensemble de leurs retraites personnelles auprès de tous les régimes de retraite obligatoires et avoir atteint l’âge légal de départ en retraite.
  • Ils doivent également avoir validé le nombre de trimestres nécessaire permettant de percevoir une pension de retraite à taux plein.

Des démarches
De plus, certaines démarches sont nécessaires :

  • informer la CARMF,
  • prévenir le conseil départemental de l’Ordre,
  • souscrire une assurance RCP (il vaut mieux conserver celle qui est souscrite si la reprise de l’activité est prévue à court-terme) et effectuer les démarches habituelles en cas de reprise de l’activité auprès des organismes concernés (URSSAF, CPAM…).

Des cotisations
De plus, le médecin libéral devra cotiser pour les régimes de base, complémentaire et ASV. Les cotisations sont calculées de la même manière que pour les médecins en activité pleine mais la cotisation invalidité-décès ne sera plus due. Le corollaire est que le médecin ne bénéficie plus des prestations associées : rente invalidité, indemnités journalières et capital décès.

En conclusion
A l’approche de la retraite et si vous envisagez de poursuivre votre activité sous cette forme, rapprochez-vous de la CARMF pour faire des simulations !

La parole d’un cardiologue
Marc Sander, cardiologue libéral yvelinois, s’exprime sur le cumul emploi-retraite des médecins. Le syndicat relaye son courrier avec son autorisation.  Partageant totalement son point de vue, il se bat auprès des différents acteurs pour faire évoluer la situation.


Lire sa lettre




La place du coroscanner au cœur des Ateliers d’imagerie du CNCF

Quelle pourrait être la place du coroscanner en 2022 ? Première intention ou pas ? Accessible largement à la demande des médecins généralistes ou pas ?

Ces questions ont fait l’objet de plusieurs  discussions avec deux experts du sujet, Julien Rosencher et Laurent Macron, lors des Ateliers d’imagerie du CNCF qui s’est tenu à Avignon les 18 et 19 mars derniers. L’assistance était nombreuse et studieuse et le sujet a été l’objet d’une forte interactivité du public avec les experts.

Tout part d’un constat assez simple

Quand un médecin généraliste voit un patient qui a une douleur thoracique sans caractère d’urgence, il lui est possible d’obtenir un coroscanner en 8 à 10 jours, mais il lui faudra attendre 2 à 6 mois pour obtenir une consultation avec un cardiologue… De ce fait, la tentation pourrait être grande d’avoir recours au coroscanner en première intention et de n’envisager l’avis d’un cardiologue qu’après le résultat d’un tel examen.

Côté pile

On peut ajouter parmi les intérêts du coroscanner, la possibilité de découvrir un épanchement péricardique, une hernie hiatale, une anomalie pulmonaire… et surtout une forte valeur prédictive négative pour éliminer une maladie coronaire lorsqu’il est normal, ce qui a conduit plusieurs recommandations à en faire un examen de première intention en l’absence de risque cardiovasculaire élevé.

Côté face (ou néfaste)…

On doit retenir le coût, l’irradiation, les difficultés fréquentes d’interprétation qui sont fonction de l’opérateur et du terrain (âge, calcifications…), l’absence de preuve d’ischémie, la nécessité de trier correctement le patient afin que les valeurs prédictives positives et négatives en soient correctement appréciées…
Il n’en reste pas moins que le constat simple fait au départ demeure, et qu’il existe un risque, face à une douleur thoracique, qu’en sus du triptyque « troponine-D dimères-NTproBNP » trop souvent et systématiquement demandé s’ajoute le coroscanner.

A méditer

Francois Dievart (Dunkerque)