Aide active à mourir : fin de non-recevoir d’un rapport du Sénat, qui évoque une voie « dangereuse »

(Le Monde – AFP) Nouvelle illustration des clivages à propos de la fin de vie, une position commune a été impossible à dégager entre les trois autrices, deux élues LR et une élue socialiste… [Lire la suite]




Pourquoi les négociations conventionnelles avec les médecins ont échoué

(Medscape – Jacques Cofard) Auditionné par le Sénat le 14 juin, Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance maladie, a expliqué pourquoi la négociation conventionnelle avait échoué et a ébauché une nouvelle méthode pour la reprise des négociations… [Lire la suite]




Léonard de Vinci, anatomiste visionnaire et pionnier de l’imagerie médicale

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Connu pour ses talents de peintre, d’inventeur et d’ingénieur, Léonard de Vinci a aussi été un explorateur insatiable du corps humain et de ses mystères. C’est à la découverte de ce génial précurseur de l’anatomie, à l’origine de techniques de dissection modernes, qu’invite l’exposition qui se tient tout l’été au Clos Lucé, dernière demeure de celui-ci qui a su si bien marier l’art et la science. Visite sur les pas de Léonard de Vinci, anatomiste visionnaire et précurseur de l’imagerie moderne, accompagné du Pr Dominique Le Nen, chirurgien des Hôpitaux au CHRU de Brest et commissaire de l’exposition avec l’historien tourangeau Pascal Brioist… [Lire la suite]




TROD grippe/COVID-19/VRS : faudra-t-il les utiliser l’hiver prochain ?

(Medscape – Fanny Le Brun) Après un hiver 2022-2023 marqué par une triple épidémie grippe/COVID-19/bronchiolite, la Haute autorité de santé (HAS) a évalué l’intérêt, pour l’hiver prochain, de la réalisation en consultation médicale de ville de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) « multiplex », capables de détecter simultanément les 3 virus responsables de ces infections… [Lire la suite]




Cumul emploi-retraites : un décret qui apporte plus de questions que de réponses

Le montant des revenus jusqu’auquel les médecins cumulant emploi et retraite sont exonérés de cotisations CARMF est enfin connu, mais trop de questions demeurent sans réponse.


Retour à la newsletter

Le décret fixant le plafond des revenus permettant aux médecins libéraux de cumuler emploi et retraite tout en bénéficiant de l’exonération des cotisations CARMF est paru au Journal Officiel du 24 juin 2023.

Le montant du plafond de revenus annuels (BNC) pour bénéficier de cette exonération est fixé à 80 000 €. Toutefois de nombreuses inconnues demeurent :

  • Le décret est publié pour l’année 2023. Que se passera-t-il l’année prochaine ?
  • L’année des revenus à retenir n’est pas précisée : s’il s’agit de l’année n-2, comme c’est habituellement le cas pour la complémentaire CARMF et l’ASV, la mesure proposée aura un effet très mitigé puisqu’il ne sera pas possible de revenir sur les chiffres de 2021. Il serait plus pertinent de considérer les revenus de 2023, ce qui permettrait aux médecins proches du seuil de choisir d’adapter ou non leur rythme de travail.
  • L’Etat ne semble pas prévoir de compensation de l’exonération pour la complémentaire CARMF et l’ASV, ce qui laisserait présager d’une hausse des cotisations à terme pour compenser le manque à gagner des organisations.

Nous attendons donc des précisions dans les jours qui viennent. La CARMF devrait revenir vers les médecins concernés par cette nouvelle disposition pour procéder, le cas échéant, au remboursement des cotisations déjà versées.

Nathalie Zenou

Données générales

© Vadimphotos / Depositphotos




Télésurveillance : premières inscriptions sur la liste des activités de télésurveillance médicale

Dès le 1er juillet, quatre indications dont l’insuffisance cardiaque chronique pourront bénéficier de la télésurveillance dans le droit commun grâce à leur inscription sur la liste des activités de télésurveillance médicale (LATM).


Retour à la newsletter

Ces indications sont issues du programme ETAPES : l’insuffisance respiratoire chronique, le diabète, l’insuffisance rénale et l’insuffisance cardiaque. Les négociations se poursuivent concernant la télésurveillance (TS) des porteurs de prothèse cardiaque implantable car ces prothèses sont inscrites sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) depuis 2011 (ETAPES ayant été lancé en 2014).

Pour l’insuffisance cardiaque, les patients concernés sont ceux souffrant d’insuffisance cardiaque chronique (ICC), quels que soient le type et l’étiologie de la maladie et ayant été hospitalisés au cours des 12 derniers mois pour une poussée d’insuffisance cardiaque ou actuellement en classe NYHA 2 ou plus avec un taux de peptides natriurétiques élevé (BNP > 100 pg/ml ou NT pro BNP > 1000 pg/ml).

Certains patients sont inéligibles : patients refusant l’accompagnement thérapeutique ou la transmission des données, ou encore patients se trouvant dans une situation physique ou psychique rendant impossible l’utilisation du DM de TS ou de ses accessoires.

L’inscription sur la LATM est valable trois ans. Les opérateurs (i.e. les professionnels de santé réalisant la TS) bénéficieront d’un tarif de 28 €/mois/patient (vs un forfait fabricants allant de 12,5 € à 50 €/mois/patient – respectivement pour une file active au-delà de 100 000 patients et une file active entre 1 et 4 999 patients). Les assurés participeront à la prise en charge de la TS à hauteur de 40 %.

La durée de prescription est limitée à six mois (trois mois pour le diabète). Une période d’essai d’un mois est prévue, avant évaluation de l’intérêt de la TS pour le patient concerné.

Nathalie Zenou

© Depositphotos – Robuar




Cancer du poumon : les résultats prometteurs d’une étude sur le tabagisme chez les femmes

(franceinfo: – Solennel Le Hen) Selon les premiers résultats de l’étude Cascade, un logiciel d’intelligence artificielle peut venir en soutien au radiologue, pour une deuxième lecture du scanner de dépistage… [Lire la suite]




Pour SOS médecins, SAS suffit !

(Medscape – Jacques Cofard) Entre François Braun, ministre de la Santé, et l’association SOS Médecins, il y a de l’eau dans le gaz. Ou plutôt, de l’eau dans le SAS (service d’accès aux soins)… [Lire la suite]




7000 décès attribuables à la chaleur estivale en métropole en 2022

(Medscape- Aude Lecrubier) « Les canicules sont les événements climatiques extrêmes qui ont le plus fort impact sur toutes les classes d’âge de la population », a expliqué Sébastien Denys, directeur santé environnement et travail à Santé Publique France, lors d’une conférence de presse consacrée à l’impact de la chaleur estivale sur la mortalité en France métropolitaine… [Lire la suite]




Le Covid long associé à des taux de vitamine D plus faibles

(Medscape – Marlene Busko) Les patients atteints de Covid-19 de longue durée — lorsque les effets d’une infection initiale par le Covid durent plus de 12 semaines — présentent des taux de 25(OH) D inférieurs à ceux des autres patients, selon une étude rétrospective… [Lire la suite]




Santé cardiovasculaire et minorités sexuelles : vers une meilleure prise en compte en France ?

Au cours des dernières décennies, cliniciens, chercheurs en santé publique et autorités publiques ont pris conscience du fait que les minorités sexuelles et de genre (LGBTQI+) ont des besoins spécifiques en matière de prévention et de soins de santé, en partie liés à des disparités socio-économiques et des expériences de discrimination… [Lire la suite]




Sanofi veut réduire de moitié le temps de mise au point d’un médicament grâce à l’IA

(TICpharma – Marion-Jeanne Lefebvre) Sanofi a pour ambition de réduire de moitié le délai entre la découverte d’une molécule et son administration au patient grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle à toutes les étapes du parcours du médicament, en particulier dans les étapes de R&D, a expliqué le 14 juin le responsable mondial des produits numériques Emmanuel Frenehard dans un entretien à TICpharma à l’occasion du salon Vivatech… [Lire la suite]




L’Assurance-maladie va supprimer jusqu’à 1 700 postes d’ici à 2027, sous conditions

(franceinfo:) La suppression de ces 1 700 postes se fera sous réserve de « gains de productivité » et avec une « clause de revoyure » dans deux ans… [Lire la suite]




Journée du Cœur : la technologie peut-elle remplacer la médecine ?

(Medscape – Jacques Cofard) Question existentielle : face au déluge d’innovations technologiques en tous sens, la place du médecin est-elle toujours prééminente ? C’est à ce type de question que s’est frotté un panel d’entre eux lors de La grande journée du cœur le 13 juin dernier à l’Institut du Cœur à Paris. En 7 minutes, chacun de ces praticiens devait déterminer si oui ou non, l’apparition de nouvelles technologies – balance et montre connectées, téléconsultation, IA, etc. – pouvait remplacer le médecin, voire constituer un nouveau traitement… [Lire la suite]




Syndrome post-réanimation : les recommandations de la HAS

(Medscape – Stéphanie Lavaud) La Haute autorité de santé (HAS) publie des recommandations en vue d’accompagner les professionnels dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des personnes atteintes d’un syndrome post-réanimation (Post intensive Care Syndrome – PICS)… [Lire la suite]




Le diabète pourrait toucher 1,3 milliard de personnes en 2050, selon une étude

(franceinfo:) Actuellement, plus de 500 millions d’habitants dans le monde sont atteintes de diabète. Le nombre de personnes souffrant de cette maladie devrait drastiquement augmenter, notamment dans les pays à faibles revenus… [Lire la suite]




Faut-il vraiment faire 10 000 pas chaque jour pour être en bonne santé ?

(franceinfo:) Cet objectif chiffré n’a pas de base scientifique. Mais augmenter son activité physique, surtout lorsque l’on a un mode de vie sédentaire, permet d’allonger son espérance de vie et de prévenir des maladies chroniques… [Lire la suite]




Risque d’infections nosocomiales : redouté par les patients, sous-estimé par les médecins

(Medscape – Stephanie Lavaud) Une enquête de Germitec avec BVA « Risques infectieux et prise en charge en France – Regards croisés des praticiens et des Français » montre que le risque d’infection est au premier rang des préoccupations des patients lorsqu’ils entrent dans un établissement de santé : 47% d’entre eux ont peur de contracter une maladie nosocomiale à l’hôpital. De leur côté, les praticiens interrogés… [Lire la suite]




« l’insupportable mortalité évitable » liée à la problématique d’aval aux urgences

(Medscape – Marine Cygler) Saturation, engorgement, surcharge… chacun y va de son mot pour nommer le mal qui touche les Urgences. On pointe souvent la problématique de l’amont avec un excès de patients qui relèveraient de la médecine ambulatoire mais quid de l’aval ?… [Lire la suite]




L’AHA établit un classement parmi 10 régimes alimentaires bons pour le cœur

(Medscape – Megan Brooks) Une analyse factuelle de 10 régimes alimentaires populaires montre que certains favorisent mieux la santé cardiaque que d’autres… [Lire la suite]




Les pistes d’économies du gouvernement sur les dépenses de santé font débat

(Le Monde) Contrôle renforcé de la délivrance des arrêts maladie, remboursement des soins dentaires, hausse des franchises médicales… Les suggestions avancées par le ministère de la santé et Bercy inquiètent… [Lire la suite]




Au Bénin, les maladies cardiovasculaires mettent les familles sous tension

(The Conversation) Au Bénin, les maladies cardio-vasculaires sont devenues, au cours des dernières décennies, un problème de santé publique important, tant en milieu urbain qu’en milieu rural… [Lire la suite]




Quand des mairies financent les études de leur futur médecin

(Medscape – Christophe Gattuso) Dans un contexte démographique alarmant, des collectivités ont décidé ces dernières années d’attribuer des bourses à des étudiants en médecine en contrepartie d’un engagement à exercer dans leur territoire… [Lire la suite]




Prolifération de microalgues sur le littoral basque : quels risques pour la santé humaine ?

(Medscape – Aude Lecrubier) L’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) alerte sur la prolifération sur la côte basque de microalgues toxiques, appelées Ostreopsis et recommande un ensemble de mesures pour protéger les populations les plus exposées… [Lire la suite]




Médecins et patients, alliés contre le cancer

(Medscape – Cristina Ferrario) « Le partenariat avec les patients : la pierre angulaire des soins et de la recherche en cancérologie ». Tel est le thème de l’édition 2023 du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui s’est tenu à Chicago du 2 au 6 juin… [Lire la suite]




Santé : bientôt des cabines de téléconsultations dans les gares ?

(franceinfo:) Après les supermarchés, et les pharmacies, des cabines de téléconsultations pourraient débarquer dans les petites gares, là où il n’y a pas ou peu de médecins. Comment cela fonctionnerait ? Éléments de réponse à Saint-Mard, en Seine-et-Marne… [Lire la suite]




Les arrêts-maladies « de complaisance » ont-ils explosé, comme l’affirme le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux ?

(franceinfo:) Si les arrêts de travail ont bien augmenté de 30% en trois ans, cette hausse s’explique par plusieurs facteurs tels que la pandémie de Covid-19, ou encore les troubles psychologiques… [Lire la suite]




Signature de l’avenant 10 par les infirmier.es : « un premier pas vers une revalorisation »

(Medscape – Jacques Cofard) Si les négociations conventionnelles avec les médecins sont au point mort, les accords signés par l’assurance maladie avec d’autres professionnels de santé sont pléthores… [Lire la suite]




Cancer du poumon à petites cellules : la lurbinectedine efficace en vie réelle

(Medscape – Stéphanie Lavaud) L’étude LURBICLIN a analysé les données de vie réelle des patients français atteints de cancer du poumon à petites cellules (CPPC) ayant reçu la lurbinectedine pour évaluer l’efficacité de ce nouveau médicament en deuxième ligne… [Lire la suite]




Finastéride : ajout sur les boîtes de mentions d’alerte concernant les troubles psychiques et sexuels

(Medscape – Fanny Le Brun) L’action hormonale anti-androgène du finastéride peut être à l’origine d’effets indésirables parfois sévères, en particulier d’ordre psychique (anxiété, dépression, pensées suicidaires susceptibles de conduire au suicide), sexuel ou physique… [Lire la suite]




Budget 2024 : arrêts de travail et médicaments dans le viseur du gouvernement

La santé est l’un des trois axes qui devrait permettre au gouvernement de réaliser 10 milliards d’euros d’économies (10 Md€) dans le budget 2024.


Retour à la newsletter

Le programme de stabilité 2023 a été construit pour réduire le déficit public à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027. Il s’agit de revenir à la normale après plusieurs années de dépenses exceptionnelles destinées à répondre aux conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Le gouvernement vise ainsi le désendettement du pays grâce à la croissance, au travail et à des économies.

Au moins 10 Md€ d’économies répartis sur trois axes 

  • trois politiques publiques (le logement, le travail et les opérateurs de l’Etat),
  • le verdissement de notre fiscalité,
  • les dépenses de soins.

Concernant les dépenses de soins, le gouvernement souligne qu’elles représentent 50 % de la dépense publique et appelle à la responsabilisation de tous les acteurs, rappelant que le vieillissement de la population et l’essor des technologies de pointe conduisent mécaniquement à une explosion des dépenses.

Les arrêts maladie et les médicaments dans le viseur

  • Arrêts maladie : + 30 % en 10 ans, 16 Mds d’euros de dépenses au total. On peut noter dans ce contexte la poursuite de la montée en charge du nouveau régime d’indemnités journalières (IJ) instauré en 2021 pour les professionnels libéraux.

Cette annonce tombe 10 jours après le lancement début juin d’une campagne de l’Assurance-maladie destinée à mettre sous objectifs (MSO) ou sous accord préalable (MSAP) les prescriptions d’IJ des médecins généralistes gros prescripteurs d’arrêts maladie. La Cnam entend ainsi convoquer 5 000 médecins généralistes à des entretiens confraternels et 15 000 médecins recevront la visite de délégués de l’Assurance-maladie.

  • Prescriptions médicamenteuses

Les généralistes sont ici aussi dans le viseur de Bercy, chacun prescrivant en moyenne l’équivalent de 730 000 € de soins par an (450 € / patient). Les dépenses de confort et de facilité sont notamment visées, qui devraient être limitées pour permettre par exemple une meilleure prise en charge des ALD.

Nathalie Zenou

© Phovoir – Jean-Bernard Nadeau




Médicaments essentiels : bientôt 450 molécules « made in France »

La production d’une cinquantaine de médicaments essentiels va être relocalisée, dont la moitié dans les semaines qui viennent. En tout, 450 molécules sont concernées.


Retour à la newsletter

Les projets de relocalisation des 50 médicaments prioritaires concernent la matière première, le produit fini, ou même les deux. Pour atteindre cet objectif, l’Etat soutient huit nouveaux projets de relocalisation via France 2030, représentant un investissement total de plus de 160 millions d’euros. Les laboratoires concernés sont Interor, Seqens, EuroAPI, Aguettant, Skypharma, Ethypharm, GSK et Benta Lyon.

Un guichet pour la relocalisation

De plus un guichet destiné à faciliter et encourager la relocalisation des médicaments essentiels devrait être ouvert prochainement. L’objectif en est double :

  • soutenir les projets d’extension de capacité et de relocalisation ;
  • financer la mise au point de procédés de production innovants et décarbonés pour renforcer notre compétitivité.

Une première enveloppe de 50 millions d’euros permettra de soutenir les premiers projets.

Les molécules concernées

Les molécules en cours de relocalisation ou d’augmentation des capacités sont la ciprofloxacine, le paracétamol, la morphine, le fentanyl, le propofol, le midazolam, le diazépam, le clonazépam, le rocuronium, le cisatracurium, le suxamethonium, l’adrénaline, la noradrénaline, le méthylprednisolone, l’esoméprazole, le furosémide, le clopidogrel, le salbutamol, le topotecan, le melphalan, le busulfan, la fludarabine, le paclitaxel et l’oxaliplatine.

Par ailleurs, le président Macron souhaite élargir la relocalisation des médicaments au niveau européen à travers le PIEEC (projet important d’intérêt commun européen) santé.

Nathalie Zenou

Vous pouvez consulter les éléments communiqués par le ministère de la Santé et de la Prévention


Gestion des pénuries


Listes des médicaments essentiels

Données générales

© Viktorcap / depositphotos




Dr GuPTa : la génération sans médecin


Langage prédictif, intelligence artificielle générative, modèle cognitif… ou peut dire que Chat-GPT a alimenté les conversations avec sa multitude d’interrogations. Même si ce n’est pas encore la révolution tant attendue de l’IA, le chatbot laisse présager de grands bouleversements dans bien des domaines dont la santé. Et les projets arrivent très vite, avec notamment drgupta.ai, le site médical de Martin Shkreli, l’homme le plus détestable et détesté des Etats-Unis…

Pascal Wolff – Le Cardiologue n° 452 – mai-juin 2023

«Chers médecins, vos jours sont comptés. Commencez à chercher une profession alternative. C’est ainsi que l’industrie de la santé va changer, sous nos yeux, au cours de la prochaine décennie et demie. Croyez-moi, tout cela va arriver pour de vrai.

Les smartphones de vos patients seront transformés en kits de diagnostic intelligents (lecture de l’ECG, de la température, du taux de sucre, et de nombreux tests courants traditionnellement effectués dans un laboratoire…) et pourront vous guider vers des mesures correctives sans même que vous ayez à consulter un médecin.

Une fois votre maladie diagnostiquée, votre ordonnance sera envoyée automatiquement vers une pharmacie en ligne et vous recevrez des médicaments à domicile en moins d’une demi-journée avec les instructions nécessaires…Et tout cela sans avoir à consulter un médecin. »

Vous trouvez ça drôle, stupide, hors du temps ou collé à un avenir proche ? Ces textes ont été écrits par un médecin et retwités par Dr. Gupta, un site GPT version santé utilisant une version modifiée de la technologie sous-jacente de Chat-GPT d’OpenAI. (1) Après Chat-GPT qui a fait – et fait encore – couler beaucoup d’encre, (2) l’AI générative continue son chemin avec cette fois-ci une direction forte en santé. 

Créé par l’homme le plus détesté des Etats-Unis, Martin Shkreli, ex-Pdg du laboratoire Vyera Pharmaceuticals qui a volontairement augmenté de 5 000 % le prix de Daraprim, un médicament contre la toxoplasmose. Exclu à vie de l’industrie pharmaceutique en 2022, il vient de passer plusieurs années derrière les barreaux pour fraude en valeurs mobilières…

 

AU TOUR DU GPT MÉDICAL

 

Ces quatre années passées en prison ont permis à Martin Shkreli de créer le site drgupta.ai, dans une version modifiée de Chat-GPT d’OpenAI mais médicale uniquement.

Le site drgupta.ai est un chatbot (3) basé sur l’IA qui fournit des informations personnalisées et des suggestions à ses utilisateurs sur leur santé (GPT utilise une base de données de plus de 500 milliards de mots et 175 milliards de paramètres). Il suffit d’enregistrer ses symptômes et ses informations médicales, y compris les signes vitaux, les allergies et les médicaments, afin de permettre au chatbot de donner des suggestions personnalisées. 

Mais on vous prévient dès votre arrivée : « Le Dr. Gupta N’EST PAS un vrai médecin (…) Dr. Gupta N’EST PAS destiné à des usages médicaux ou cliniques (…) Le Dr. Gupta n’est pas destiné à diagnostiquer, guérir, atténuer, traiter ou prévenir toute maladie ou condition (…) Le Dr. Gupta peut fournir des réponses potentiellement peu fiables… » Malgré ces avertissements, lorsqu’on lui demande indépendamment : « Qui êtes-vous ? », le chatbot répond : « Je suis le Dr. Gupta, un médecin agréé en médecine générale »… Cherchez l’erreur.

L’ESPRIT DERRIÈRE LE DR. GUPTA

 

Si l’on ne connaissait pas le personnage Martin Shkreli, on pourrait presque croire que Dr. Gupta aurait été créé pour remplacer les visites chez le médecin et de réduire ainsi les frais médicaux. « Une grande quantité de demandes d’informations sur les soins de santé et de décisions peuvent être prises par l’IA » selon son concepteur. Mais l’empathie médicale et humaine est loin de faire partie de la personnalité de Martin Shkreli qui table pour sa part sur une véritable ruée vers l’or de l’IA. 

Si certains médecins (voir Le Cardiologue 450) se sont déjà associés à cette technologie dans leur pratique médicale, ce sont surtout les patients qui jettent leur dévolu sur ces sites « médicaux » en se passant d’un véritable avis médical (songez à la vieille dame qui pourrait penser qu’elle parle à un vrai médecin… certains se persuadant qu’une intelligence artificielle générative est humaine et c’est là tout le risque de notre comportement). Un jeune chercheur dans le domaine de la santé s’est récemment donné la mort après avoir discuté six semaines avec Eliza, son chatbot, qui était devenue sa confidente, son obsession, et qui ne se permettait jamais de le contredire mais au contraire appuyait ses plaintes et encourageait ses angoisses.

 

NEUTRALISER L’IA DANS L’AVENIR ?

 

Respect des droits d’auteur, protection des données personnelles, engagement de la responsabilité civile… L’utilisation de l’IA générative pose des questions de législation inédites. L’Union européenne s’y est penchée avec la loi sur l’intelligence artificielle (Artificial Intelligence Act) qui présente une approche pour le respect des droits fondamentaux des citoyens et les valeurs de l’UE. 

Cette loi divisera les applications en trois catégories de risques et devrait voir le jour en 2025.

La Cnil lance également un plan d’action sur l’IA générative avec des règles claires et protectrices des données personnelles des citoyens européens (trois plaintes ont été déposées auprès de la Cnil sur Chat-GPT à propos de la collecte des données et les nombreuses erreurs factuelles incluses dans ses réponses).

Au niveau européen, une task force sur Chat-GPT a été lancée afin de « favoriser la coopération et l’échange d’informations sur de possibles actions ».

La bataille ne fait que commencer !

(1) OpenAi est une société américaine cocréée par Elon Musk et Sam Altman en 2015. Son but était d’assurer le développement d’une IA pour le « bénéficie de l’humanité » avec une ouverture sur la recherche et les publications des chercheurs. Cette « humanisation » est valorisée aujourd’hui à près de 29 milliards de dollars, et la divulgation des codes sources n’est plus dans l’air du temps…
(2) Voir notre article « Chat-GPT : la désorganisation humaine » dans notre revue Le Cardiologue 451 ou sur notre site à la rubrique Culture/High-tech
(3) Un chatbot est un programme conversationnel qui simule et traite une conversation humaine écrite ou parlée.
Sources : DailyBest – ca.sports.yahoo.com/ – Increditools, 2023

DETECTGPT CONTRE CHATGPT

Une équipe de chercheurs (3) a mis au point l’application DetectGPT, un outil qui permettant de déterminer si un texte a été généré par ChatGPT. Il est destiné en particulier à la communauté éducative qui s’inquiète de son utilisation par les étudiants. Ce logiciel serait fiable à 95 %.

(3) Université américaine Stanford.

© WrightStudio/Depositphotos

Vérifiez vos adresses mails !

Il n’y a pas que votre ordinateur qui peut être piraté. Vos adresses mails on pu être subtilisées dans d’autres bases de données (Santé, Gafam, réseaux sociaux…). Pour le savoir et éviter une usurpation de votre identité, de l’hameçonnage ou autre méfait, vérifiez auprès du site  haveibeenpwned s’il y a eu violation de vos adresses. Si tel est le cas, le site vous indique sur quels sites vos données ont été volées… et changez vos mots de passe.

la CNIL et vos données

Le médecin libéral doit donc protéger ses données personnelles et médicales. Pour ce faire, il doit passer par des protocoles précis : hébergement certifié données de Santé avec demande préalable auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

 

La CNIL a récemment sanctionné deux médecins libéraux pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de leurs patients, des milliers d’images médicales hébergées sur des serveurs étaient en accès libre. Toutes ces données pouvaient donc être consultées et téléchargées, et étaient, selon les délibérations de la CNIL, « suivies notamment des nom, prénoms, date de naissance et date de consultation des patients ». Le problème venait simplement d’un mauvais paramétrage de leur box internet et du logiciel d’imagerie qui laissait en libre accès les images non chiffrées.

A lire également


Chat GPT – l’humanisation de l’intelligence artificielle


Les cryptos – la future économie ?


Métavers – Silence on tourne


Les préoccupations liées à l’intelligence artificielle


Les 50 ans d’internet


Les virus


De l’impression 3D à la bio-impression


Retour vers le futur – les prédictions médicale dans les années 1950

LES NFT, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Les jetons non fongibles (NFT) sont des certificats de propriété stockés sur une blockchain. Ces jetons numériques permettent de certifier l’authenticité d’un objet qui lui est associé en achetant un code (ou un certificat)

Contrairement à la monnaie telle qu’on la connaît (ou aux cryptomonnaies), chaque NFT est unique ou non fongible, c’est-à-dire qu’il ne peut être échangé contre quelque chose de valeur égale. 

Le marché de l’art est en pleine révolution grâce aux NFT. Mike Winkelmann (Beeple) a vendu une photo numérique pour plus de 69 millions de dollars chez Christie’s. Et pourtant, cette photo est consultable et téléchargeable sur internet, contrairement à un tableau « réel ». Alors, pourquoi acheter une telle œuvre de cette manière ? Et bien tout simplement parce que celle-ci a été vendue avec son NFT qui la rend unique et traçable. Ce certificat signe bien sûr l’œuvre de l’artiste et indique qui l’a vendue, qui l’a achetée et pour quelle somme et à quelle date. Cette œuvre « numérique » peut donc être cédée en enchère… et si la valeur de la cryptomonnaie qui a permis d’acquérir le certificat NFT augmente, la valeur de cette œuvre augmentera  pour le possesseur du NFT.




Tout savoir sur la convention médicale

On appelle convention médicale l’ensemble des textes régissant les liens entre les médecins libéraux et l’Assurance-maladie. Elle est négociée entre l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM) et les syndicats représentatifs des médecins libéraux. En cas d’échec des négociations, un règlement arbitral est établi, qui encadre les relations entre les médecins libéraux et l’assurance maladie.

Tout savoir

sur la convention médicale

Sommaire


Accédez au dossier (réservé aux abonnés)

1. QUELS SONT LES LIENS ENTRE L’ASSURANCE-MALADIE ET LES MÉDECINS LIBÉRAUX ? 

 

2. SECTEURS ET TARIFICATIONS 

Les secteurs conventionnés

Le secteur 3

 

3. QUELS SYNDICATS MÉDICAUX NÉGOCIENT AVEC L’UNCAM ? 

 

4. LES CONVENTIONS DEPUIS 1945 

1945-1971 : des tarifs locaux puis régionaux

Les conventions de 1971 et 1976

Troisième convention (1980)

Quatrième convention (1985)

Une 5e convention de courte durée (1990)

La convention de 1993

1997 : une convention annulée puis signée

2005 : une convention suivie d’un règlement arbitral

La convention de 2011

La convention de 2016

 

5. AGENTS PUBLICS ET EXPERTS 

Qu’est-ce qu’un règlement arbitral ?

A quoi sert le règlement arbitral ?

Quel est le rôle de l’arbitre ?

Qui est l’arbitre ?

Un médecin peut-il refuser le règlement arbitral ?

 

6. L’INFORMATION SUR LES NOUVEAUX MÉDICAMENTS : LA PROMOTION PAR DÉMARCHAGE 

Y avait-t-il eu des règlements arbitraux avant 2023 ?

 

Coordination : Nathalie Zenou

Vous pouvez nous contacter au SNC – Tél : +33 1 45 43 70 76 ou par mail

Le Cardiologue n° 452 – mai- juin 2023

© RawPixel – Depositphotos





Tout savoir sur la convention médicale

La lecture est réservée à nos abonnés.

Pour lire cet article, vous devez vous connecter




Chasse aux arrêts maladie de complaisance : « C’est de la maltraitance vis-à-vis des médecins de famille », dénonce un représentant des généralistes

(franceinfo:) La Caisse nationale de l’assurance maladie demande à plus d’un millier de médecins de limiter les arrêts maladie pour ne pas risquer de pénalités financières. Luc Duquesnel les appelle mardi sur franceinfo à refuser « cette mise sous objectif »… [Lire la suite]




Une version light de la loi Valletoux adoptée par l’Assemblée nationale

(Medscape – Jacques Cofard) a proposition de loi Valletoux a été adoptée par l’Assemblée nationale, débarrassée de toutes les mesures qui effrayaient les médecins : obligation de participation à une CPTS, régulation de l’installation, permanence des soins… [Lire la suite]




Angioplastie sur tronc commun: un risque d’ischémie résiduelle non négligeable

(Medscape – Vincent Richeux) La persistance d’une ischémie résiduelle a été observée chez 13% des patients traités avec succès par angioplastie pour des lésions de bifurcation du tronc commun coronaire gauche, rapporte une étude rétropective chinoise. Présentés lors du congrès EuroPCR2023, les résultats montrent également que cette ischémie asymptomatique est associée à un sur-risque de décès cardiovasculaire à trois ans… [Lire la suite]




CSMF

  • Une confédération polycatégorielle créée en 1928 pour représenter tous les médecins français exerçant en libéral
  • Deux structures nationales : généralistes-CSMF (spécialistes en médecine générale) et Spécialistes-CSMF (autres médecins spécialistes).
  • Résultats aux élections URPS 2021 : généralistes-CSMF : 17,3% ; spécialistes-CSMF : 22,36% 

LES ORGANISATIONS MEMBRES DE LA CSMF

Outre les deux structures nationales Généralistes-CSMF et Spécialistes-CSMF, la CSMF fédère 101 syndicats, présents sur l’ensemble du territoire (métropole et outre-mer) :

  • La CSMF jeunes-médecins (médecins de moins de 40 ans).
  • L’UNAMEP pour les médecins à exercice particulier.
  • Le SMCG-CSMF pour les médecins hospitaliers exerçant en libéral, les médecins coordonnateurs dans les EHPAD et autres structures médicosociales, généralistes ou gériatres.
  • Le SMACMAC pour les médecins agréés pour la délivrance du permis de conduire.

FONCTIONNEMENT AU QUOTIDIEN

Le Conseil National de la CSMF comprend 52 membres répartis dans 4 collèges : 

  • le collège 1- Régions ;
  • le collège 2 – Les Généralistes CSMF ;
  • le collège 3 – Les Spécialistes CSMF ;
  • le Collège 4 – SNMCR (Syndicat National des Médecins Concernés par la Retraite).   

Il élit un bureau de 15 membres, tous médecins libéraux en activité.

Des Conseils régionaux pilotent l’action de la CSMF dans les territoires.

NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES ET RÈGLEMENT ARBITRAL

Lors des dernières négociations conventionnelles, la CSMF a massivement rejeté les propositions de la CNAM (86 % de votes contre), considérant que ces dernières conduisaient à une rupture d’égalité entre les différentes catégories de médecins libéraux. Après la prise de fonction de l’arbitre désigné, la confédération lui a rappelé ses propositions. Celles-ci visaient à mieux répondre au besoin de soins et à radicalement améliorer les conditions d’exercice des médecins libéraux.

I. Points de convergence avec la convention refusée

  • Nécessité d’améliorer l’accès aux soins spécialisés et la couverture territoriale.
  • Evolutions prévues pour les assistants médicaux.
  • Améliorations pour les médecins en zone d’intervention prioritaire.

II. Points de divergence 

  • Le PLFSS 2023 ne donnait pas davantage de moyens aux médecins libéraux et prévoyait même un sous ONDAM de ville de plus de 3,5% sous l’inflation.
  • Le décalage entre les moyens accordés à l’hôpital public et à la médecine de ville alors que celle-ci prend en charge 4 patients sur 5.

III. Propositions

  • Mise en place d’une consultation «à haute valeur ajoutée» pour la prise en charge immédiate des 650 000 Français en ALD sans médecin traitant.
  • hausse de la valeur des actes techniques ;
  • hiérarchisation des consultations.

Zoom : Rappel : les propositions de la CSMF lors des élections URPS de 2021

  • Obtenir une juste tarification des actes médicaux, aujourd’hui déconnectée de la valeur à l’échelon européen.
  • Favoriser et valoriser la coordination entre le médecin généraliste et le médecin des autres spécialités puis avec les autres professionnels de santé pour évoluer vers de véritables établissements de soins libéraux aux mains des médecins.
  • Défendre les fondements d’une médecine libérale, garantissant la liberté et l’indépendance professionnelle et sociale, accessible à tous.
  • Valoriser la compétence, la qualité, l’expertise médicale et développer une médecine efficiente, pertinente et valorisée à ce titre.
  • Obtenir la reconnaissance, le respect et la sécurité dans l’exercice professionnel.
  • Améliorer la protection sociale et la qualité de vie professionnelle.
  • Améliorer la formation du médecin en l’ouvrant sur le monde libéral.
  • Soutenir la réorganisation de la médecine libérale par le regroupement physique ou virtuel, pour aller vers de véritables entreprises médicales libérales.
  • Intégrer le numérique dans l’exercice médical, pour l’adapter au monde d’aujourd’hui et de demain.
  • Faire de la santé environnementale un objectif prioritaire de la formation, l’organisation et l’exercice quotidien du médecin.
  •  

Membres du Conseil d’Administration du SNC également adhérents CSMF :

Patrick Assyag. Président région parisienne du SNC et membre du collège 3 – Spécialistes CSMF au sein du conseil national CSMF.

Jean-Pierre Binon. Ancien président du SNC et membre du collège 1 – Régions au sein du conseil national CSMF (délégué titulaire Auvergne-Rhône-Alpes).

Jean-Baptiste Caillard. Président région « Pays de la Loire » du SNC et membre du collège 1 – Régions au sein du conseil national CSMF (délégué titulaire Pays de la Loire).

PLUS D’INFOS SUR…

CSMF. csmf.org

CSMF Spécialistes. lesspecialistescsmf




Avenir Spé – Le Bloc

  • Une union syndicale constituée fin 2020 par les syndicats Avenir Spé et Le Bloc pour faire front commun lors des élections professionnelles de mars 2021.
  • Une organisation monocatégorielle dédiée à la défense exclusive des spécialistes libéraux.
  • Le premier syndicat des médecins spécialistes (40 % des suffrages aux URPS 2021).

Les spécialités au sein d’Avenir Spé – Le Bloc

Avenir Spé - Le Bloc fédère des médecins spécialistes exerçant des spécialités médicales ou liées au travail en bloc chirurgical.

  • Avenir Spé : spécialités de bloc (chirurgie pédiatrique, anesthésistes-réanimateurs et toutes les spécialités médicochirurgicales) et médicotechnique (cardiologue, pneumologie…) et autres spécialités de plateaux techniques lourds (radiologie, médecine nucléaire, anatomo-cyto-pathologie, médecins biologistes) ainsi que spécialités ayant une part importante, voire exclusive d’activité clinique.
  • Le Bloc : syndicat de chirurgiens, syndicat de gynéco-obstétriciens, syndicat d’anesthésistes-réanimateurs, réunis par des thématiques liées à l’exercice au bloc : relation avec les établissements, personnel du bloc et CCAM. Il est très attaché à la liberté des honoraires.

Fonctionnement au quotidien 

Avenir Spé et le Bloc ont chacun leur mode de fonctionnement propre. Un conseil d’administration commun leur permet de débattre des grands sujets de manière à parler d’une voix unie lors des échanges avec les pouvoirs publics.

Négociations conventionnelles et règlement arbitral

Après quatre mois de négociations avec l’Assurance-maladie, l’assemblée générale de l’union Avenir Spé- Le Bloc a rejeté la convention proposée à l’unanimité considérant que les propositions faites par les pouvoirs publics ne permettraient pas de répondre aux besoins des patients. Après la prise de fonction de l’arbitre désigné, l’union syndicale lui a envoyé ses propositions, rappelant également ses points d’accord et de désaccords. Les grandes lignes de ce courrier sont présentées ci-après :

I. Points de convergence avec la convention refusée

  • Nécessité d’améliorer l’accès aux soins spécialisés et la couverture territoriale.
  • Nécessité de simplifier la réglementation et la tarification en un nombre limité de niveaux de consultations.
  • Nécessité d’un rattrapage des spécialités cliniques : pédiatrie, psychiatrie, endocrinologie, rhumatologie, MPR, infectiologie, gériatrie.
  • Importance de développer les équipes de soins spécialisés (ESS) comme outil de structuration de l’activité spécialisée pour mieux répondre à l’accès aux soins (urgences et consultations non programmées) et la couverture territoriale.
  • Développer la délégation de tâches sous contrôle du médecin spécialiste dans des plateformes de prise en charge ambulatoire spécialisée et dans le cadre des ESS.

II. Points de divergence 

  • Recours à des mesures contraignantes pour renforcer l’attractivité de la profession.
  • Conditionnement de la revalorisation des actes cliniques et techniques à un contrat d’engagement territorial (CET). 

III. Propositions

  • Un engagement dans une ESS pourrait remplacer le CET.
  • Les mesures d’engagement doivent tenir compte de la situation personnelle des médecins (enfants en bas âge, > 60 ans et retraités actifs, médecins malades, engagement syndical ou professionnel).
  • Des mesures d’assouplissement réglementaire doivent permettre d’optimiser l’activité médicale, encourager à élargir les files actives et la prise en charge de patients complexes. 
  • L’OPTAM doit être accessible à tous les médecins spécialistes et son attractivité de l’OPTAM passe par un plancher des actes à tarif opposable limité à 15 %.

Zoom : Rappel – les engagements d’Avenir Spé – Le Bloc lors des élections URPS de 2021

Pilier 1 : renforcer le secteur 2 et garantir un espace de liberté tarifaire pour le secteur 1.

  • Engagement 1 : revaloriser les tarifs de sécurité sociale pour tous les secteurs d’exercice.
  • Engagement 2 : garantir la pérennité du secteur 2 pour les futurs installés.
  • Engagement 3 : défendre la valeur réelle de nos actes dans la réforme de la nomenclature.

Pilier 2 : défendre sans concession l’exercice libéral du spécialiste.

  • Engagement 4 : garantir que les contrats d’exercice et les autorisations d’activités protègent nos intérêts et l’exercice libéral.
  • Engagement 5 : résister à la pression des groupes en garantissant l’indépendance professionnelle et en imposant une redevance médicale juste et transparente.
  • Engagement 6 : garantir l’accès rapide à l’innovation thérapeutique aux spécialistes libéraux.

Pilier 3 : affirmer l’accès direct aux spécialistes libéraux.

  • Engagement 7 : imposer la place des médecins libéraux avec les URPS dans la gestion de la crise sanitaire.
  • Engagement 8 : rendre le pouvoir aux spécialistes libéraux dans l’organisation des territoires de santé.
  • Engagement 9 : affirmer la place du spécialiste libéral dans le parcours de soins du patient.

Membres du bureau du SNC également adhérents d’Avenir Spé :

Vincent Pradeau. Président du SNC et délégué régional Nouvelle Aquitaine d’Avenir Spé

Marc Villacèque. Ancien président du SNC et délégué régional Occitanie d’Avenir Spé.

PLUS D’INFOS SUR…

Avenir Spe. syndicatavenirspe.fr

Avenir Spe – Le Bloc . avenirspelebloc.fr




Riesling « En paradis » 2021

Du Riesling sur les contreforts du Massif Central ? Incroyable mais vrai ! Romain Paire fit le pari un peu fou d’en planter en Côtes Roannaises près des sources de la Loire.

Le domaine des Pothiers, situé sur la commune de Villemontais dans la partie sud de l’appellation, est exploité depuis des siècles, d’abord consacré à l’élevage bovin, puis de plus en plus orienté vers la viticulture. En 1916, après le décès au combat de

Blaise Pothier, le domaine est repris par sa sœur et son mari, Claude Paire. En 1949,
Benoît Paire, leur fils, hérite de l’exploitation, qui ne compte plus que deux hectares de vignes et vit principalement de l’élevage, commence à le moderniser. Le petit-fils, Romain, reprend l’exploitation en 2005. Les plantations s’étendent, le cuvage est amélioré et il se tourne vers la culture biologique, puis biodynamique. Aujourd’hui, le domaine qui compte une dizaine d’ha de vignes, est devenu principalement viticole, même s’il conserve un petit élevage de vaches limousines.

Roanne était surtout connue pour sa production textile et le célèbre restaurant des frères Troisgros qui, dès 1978, avait mis en lumière les vins de la Côte Roannaise qui ne décrochent que tardivement leur AOC en 1994, et ce pour une seule appellation, le rouge du gamay Saint-Romain (c’est pourquoi les blancs sont classés en IGP : indication géographique protégée).

Située entre les monts de la Madeleine et la Loire, la Côte Roannaise s’appuie sur ces monts qui la protègent des vents d’ouest et limitent les gelées printanières en constituant un des contreforts du Massif Central. Le climat est continental fait d’hivers froids et d’étés chauds. Le vignoble de 200 ha au total est implanté sur des coteaux, dont l’altitude varie entre 350 et 600 mètres. Les sols sont granitiques, fort favorables au gamay.

Cultivées en biodynamie

Les vignes du domaine des Pothiers, plantées à une densité de 5 000 pieds/ha, sont cultivées en biodynamie. L’utilisation d’engrais verts (bouse et silice de corne, achillée, prêle, consoude) alterne avec le travail du sol qui est labouré sous les ceps, afin de favoriser un enracinement en profondeur. La fertilisation se fait uniquement avec du compost issu de leur élevage. La taille courte alliée aux travaux en vert (ébourgeonnage, effeuillage, palissage) permettent une maîtrise des rendements et une aération optimale des grappes, pour obtenir une maturité élevée, et ainsi une remarquable qualité du raisin. Toute la récolte est vendangée manuellement, ce qui permet d’affiner le tri et de vinifier des raisins irréprochables.

La vinification est la plus naturelle possible. Les vendanges sont encuvées, égrappées ou non suivant les cuvées. La fermentation commence grâce aux levures indigènes du raisin. L’extraction se fait en douceur. Pour le Riesling, l’élevage en cuve béton s’étend sur 11 mois.

Les sols granitiques conviennent à merveille aux cuvées rouges de gamay Saint-Romain de Romain Paire, références et fers de lance de l’AOC Côtes Roannaises. Mais ce vigneron excelle également dans les blancs. Les parcelles les plus argileuses sont consacrées au chardonnay et les plus granitiques au pinot gris, et surtout au riesling (espèce d’OVNI dans l’appellation) qui ne représente que 15 % de l’encépagement en blanc du domaine.

Le riesling « En Paradis » 2021 du domaine des Pothiers, paré d’une robe cristalline, brillante, jaune paille avec des nuances vertes, exhale, malgré sa jeunesse, des senteurs de fleurs blanches : acacia, iris, de fruits : citron frais, zeste de pamplemousse, ananas. Élégant et raffiné, de texture à la fois séveuse et miellée, il se prolonge sur une finale savoureuse légèrement sucrée qui, compte-tenu d’une certaine acidité, est à peine perceptible. Malgré le terroir granitique et le cépage, la minéralité est peu présente, peut-être en raison de sa jeunesse, et pourrait s’affirmer avec l’âge.

Les accords avec ce riesling « volcanique » et les mets sont difficiles. Je pense d’emblée aux poissons en premier lieu d’eau douce : truite aux amandes et au bleu, sandre, dont la chair délicate et fine, est mise en relief par la propre finesse du vin, omble chevalier et sauce persil. Je proposerai volontiers de marier ce vin avec des préparations légumières : gratin de potimarron, betterave au fromage de chèvre, cake salé aux légumes, et par accord régional de proximité : aligot de l’Aubrac, pounti aux pruneaux. Bien-sûr, les fromages auvergnats : cantal et salers vieillis, saint-nectaire lui feront honneur.

L’audace est récompensée, car l’arrivée du dernier-né du domaine : le riesling en Côtes Roannaises est un réel succès et enrichit incontestablement la gamme déjà bien fournie des cuvées de Romain Paire.

IGP URFÉ.
Romain Paire 42156 Villemontais

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

© Domaine des Pothiers




La mélancolie d’Albrecht Dürer (1471-1528) à Lucas Cranach (1472–1553) – 2e partie

– Par Louis-François Garnier


Voir la 1ère partie


Voir la 3e partie

La gravure d’Albrecht Dürer dénommée Melencolia I est énigmatique à plus d’un titre et « égare tout exégète » dans « un dédale d’interprétations » [1]. Si « le Moyen-Âge tenait pour plus souhaitable le tempérament sanguin et méprisait la mélancolie, (…) Dürer bouleverse ce schéma saturnien » [1]. En arrière-plan et selon un effet de perspective dont Dürer a dit que « Perspectiva est un mot latin qui signifie une vue à travers quelque chose » (Durchsehung)  [14], s’étale un plan d’eau calme qui semble immense dès lors qu’on ne voit ni sa limite à l’horizon ni la rive gauche. En revanche, la rive droite comporte un paysage arboré doté d’une construction fortifiée pouvant faire évoquer le château de Chillon sur le lac Léman  [15] pourtant assez éloigné de Bâle où le jeune Dürer a séjourné  du printemps 1492 à l’automne 1493.  

C’est à la fin de son apprentissage de 1486 à 1490 chez le peintre Michel Wolgemut (1434-1519) où il apprit la peinture et la gravure sur bois  [11], que son père l’envoya à Colmar pour travailler dans l’atelier de Martin Schongauer (v. 1445/1450-1491). Ce dernier était  mort quand arriva le jeune Albrecht qui eut cependant l’occasion d’étudier ses œuvres dans l’atelier familial. [16] 

C’est ensuite que Dürer se rend à Bâle qui était alors un centre renommé, en particulier en ce qui concernait l’industrie du livre. [11] Le jeune artiste en repartira environ dix huit mois plus tard pour Strasbourg puis Nuremberg où il arrive le 18 mai 1494 pour se marier et ouvrir son propre atelier. Si Dürer n’a pas contemplé le lac Léman il est probable qu’il ait pu en voir des illustrations. 


Melencolia I (1514) par Albrecht Dürer (1471-1528).
Gravure par burin sur cuivre – Musée Condé.

Dans la gravure qui nous intéresse, « savamment orchestrée (…) et dont la texture des diverses matières est finement différenciée », [8] une vision de la mer [14] ne peut être exclue mais il semble plus vraisemblable qu’il s’agisse d’un lac dont les eaux calmes peuvent être trompeuses à l’instar d’un loch écossais d’où peut sortir un monstre antédiluvien. Dürer qui, « comme tous ses contemporains, s’adonne à l’astrologie », [1] nous montre au dessus du lac, et se reflétant en partie dans l’eau, un arc en ciel surplombant un astre céleste qui semble avoir tous les critères requis pour ressembler à une  comète [8] et en particulier à celle que Dürer a pu voir de décembre 1513 au 20 janvier 1514. Les gens ont pu lui attribuer alors une fâcheuse valeur prédictive, susceptible d’annoncer sinon la fin des temps, du moins des calamités. 

La comète de Dürer semble plonger vers la partie droite de l’horizon et est dotée non seulement d’une queue caractéristique mais elle génère un intense rayonnement de telle sorte que le ciel est entièrement strié de rayons centrifuges, ce qui a pu faire dire qu’« il y donc un ciel de Dürer ». [14] 

On peut y voir une chauve-souris, « animal hybride et nocturne perçu comme maudit dès l’Antiquité romaine (Ovide) » [18] qui, dans le cas présent,  est curieusement dotée d’une queue de serpent, un peu comme la signature de Lucas Cranach l’Ancien (1472 -1553) avec son corps de serpent surmonté d’ailes de chauves-souris et qui se replieront en signe de deuil après la mort de son fils aîné. 

Chez Dürer, la chauve-souris qui « dans l’Occident chrétien est associée au diable »  [18] a les ailes déployées et la face interne fait apparaitre une banderole, un phylactère [8] portant l’inscription MELENCOLIA suivie d’un sigle mal défini. Il peut s’agir d’une simple arabesque décorative ou du diagramme combinant deux S (signum sectionis) lui-même suivi d’un I sans qu’on sache vraiment s’il s’agit du chiffre 1 suggérant le premier d’une série (?) qui n’a pas eu lieu ou du i qui pourrait dire « mélancolie va-t’en ! » [13] si l’on considère  la voyelle i en tant que première lettre de ire, impératif du verbe eo (aller, marcher, s’avancer). [1] Il pourrait aussi s’agir de la première lettre de Imaginatio, [19] c’est-à-dire la faculté qu’a l’esprit humain de se représenter ou de former des images avec ses limites face à l’ordre divin. [8]

La référence à Lucas Cranach l’Ancien n’est pas  fortuite si l’on considère qu’il s’inspira de Dürer, seulement âgé d’un an de plus, pour faire plusieurs peintures (huiles sur bois) sur le même thème et visibles en particulier  au musée Unterlinden de Colmar, au Statens Museum for Kunst de Copenhague et au musée d’Edinbourg. 

A cette époque en 1532, c’est-à-dire bien après l’œuvre de Dürer (1514), Cranach, certes influencé par Dürer qui avait rapporté d’Italie son goût de la « peinture savante », [13] est également influencé par Luther (1483-1546) qui condamnait, dans ses prêches, la mélancolie comme étant d’inspiration satanique.

Cranach, ami de Luther, a pu être influencé en ce sens alors même qu’un autre proche de Luther, l’humaniste Philip Melanchton (1497-1560) relatera la « generolissima melencolia Dureri ». [13] Il semble que Dürer ait été assez favorable à la Réforme protestante qui s’établit à Nuremberg en 1525 mais il s’opposera à la doctrine iconoclaste. 

Chez ce « maître du fantastique » [11] qu’est Dürer, le personnage principal est une « figure féminine ailée d’humeur sombre » [8] une sorte d’ange doté d’une paire d’ailes emblématiques comme cette « Anglaise, blanche et chaste figure aérienne, descendue des nuages d’Ossian (et) qui ressemblait à un ange de mélancolie » (La Peau de chagrin). 

La jeune femme qui incarne le « génie ailé » [8] semble songeuse, « la joue dans sa main, le coude sur le genou, dans cette attitude fatale et familière à tout ce qui est triste (…) sa tête mélancolique rendue plus mélancolique par ses cheveux » (Barbey d’Aurevilly) selon « l’attitude traditionnelle de la mélancolie », [8] la « limpidité, l’acuité du regard » [1] noir hors champ contrastant fortement  avec le blanc des yeux. Ceci souligne « la perplexité de la Mélancolie, égarée parmi ses outils, compas et autres ». [1]

Chez Cranach l’ange est érotisé, la peinture à l’huile permettant de souligner la beauté de la robe qui, sur le fond, n’a rien à envier à celle de Dürer. Chez Cranach le corsage pigeonnant est avantageux et le regard coquin. Une jeune femme aux yeux en amande si caractéristiques du peintre, est chaussée de ballerines proches des chaussures alors en vogue à bout carré dites en « pattes d’ours ». Elle  fait en sorte d’aiguiser un bâton à connotation triviale, voire phallique ou vide de sens à moins qu’elle ne s’efforce de chasser les mauvais esprits situés entre le bois et l’écorce… avec les douze copeaux à ses pieds. [19] 

En cette période où, après qu’il y soit allé en 1510, Martin Luther (1483-1546) exècre les turpitudes de la Rome des Borgia, la nouvelle Babylone, patrie de l’Antéchrist et Grande Prostituée, il n’est pas surprenant que chez Cranach le sacrilège et le blasphème ne soient pas très loin et que son ange ait quelque chose de Marie-Madeleine dont les cheveux longs et dénoués symbolisent son repentir et sa pénitence. 

Dans la gravure dénommée Melencolia I,  Dürer a « le compas dans l’œil » [1] de telle sorte que l’ange a un livre fermé sur ses genoux et tient de la main droite un compas susceptible de symboliser la rigueur, la tempérance mais aussi le compagnonnage et l’architecture. Ceci est conforme à « la valeur antique de Vitruve redécouverte par le  Traité des perspectives, qui inscrit le désordre apparent du monde dans les compas de la géométrie,  honorant le projet du Grand Architecte, et dont les outils sont à disposition dans l’atelier de la Mélancolie. [1] 

On peut mesurer l’angle d’ouverture du compas à 30 degrés de façon relative car il ne se situe pas dans le plan frontal au quel cas son ouverture estimée serait plutôt de l’ordre de 50° et la prolongation en ligne droite de la jambe droite du compas aboutit à l’angle inféro-droit de la gravure de même qu’une droite tracée à partir de l’un des bords du polyèdre. 

Ce compas semble être une invite à s’en servir de telle sorte qu’au moins un cercle peut être tracé de façon tangentielle à la sphère symbolisant le globe terrestre et la circonférence passe alors  par les courbures des têtes du putto et de l’ange. 

C’est d’ailleurs au-dessus de la tête de l’ange, que le temps a « suspendu son vol » (Lamartine) puisqu’entre une balance en équilibre suggérant le Jugement dernier et une cloche statique avec son battant en position médiane, est représenté  un sablier avec ses deux bulbes également remplis alors qu’un filet de sable est  figé pour l’éternité.

En outre, juste au dessus du sablier existe un cadran solaire dont le gnomon est dépourvu d’ombre alors même que celle du sablier est projetée sur le mur. Où s’arrête l’omission et où commence l’énigme ?


Bibliographie

  1) Borer A. Dürer Le Burin du graveur. Studiolo L’Atelier contemporain 2021.
  2) Klibansky R, Panofsky E, Saxl F.  Saturne et la mélancolie. Gallimard 2000.
  3) Despoix P.,« La Mélancolie et Saturne : un projet collectif au long cours de la bibliothèque Warburg », Revue germanique internationale, 28 | 2018, 159-181.
  4) Lenotre G. Paris et ses fantômes. Grasset 1933.
  5) Zweig  S. Montaigne. Préface de O. Philipponnat. Le Livre de Poche 2019.
  6)  Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 Fondation Custodia Collection Frits Lugt Paris 2021.
  7)  Brion M. Les peintres en leur temps. Philippe Lebaud 1994.
  8)  Eichler A. Albrecht Dürer (1471-1528) Ullmann 2007.
  9) Berger J. Dürer Taschen 1994.
 10) Van Mander C. Le livre de peinture. Présentation par Robert Genaille. Miroirs de l’Art Hermann Paris 1965.
  11) Gombrich E.H. Histoire de l’Art Phaidon 2001.
  12)  Laneyrie-Dagen Nadeije. Le métier d’artiste. Dans l’intimité des ateliers. Larousse 2012.
  13) Hagen R-M & Hagen R.  Les ailes brisées. Albrecht Dürer : Melencolia I, 1514 in Les dessous des chefs-d’œuvre Tome 2, 2003.
  14) Panofsky E. La Renaissance et ses avant-courriers dans l’art d’occident. Champs arts Flammarion 2008.
  15)  Radrizzani D. Lemancolia – Traité artistique du Léman. Ed. Noir Sur Blanc 2013.
  16)  Salamon L. Comment regarder… La Gravure. Guides des Arts Hazan 2011.
  17)  Defoe D. Journal de l’année de la peste. Denoël 1923.
  18)  Paré A. Diable.  De l’apocalypse à l’enfer de Dante. Chêne Hachette 2021.
  19)   Hersant Y. « Cranach, Dürer et la mélancolie » Conférence lors le l’exposition Cranach et son temps (2011) Musée du Luxembourg Paris. Compte-rendu par clairesicard.hypotheses.org.
  20) Fernandez D. La perle et le croissant. Photographies de Ferrante Ferranti. Terre Humaine Plon 1995.
  21)  Malherbe A. Lucas Cranach. Peindre la grâce. A Propos 2011.
  22) Baudelaire. La modernité mélancolique. Sous la direction de J.M Chatelain. BnF 2021.

Remerciements au Dr Philippe Rouesnel, cardiologue, pour ses conseils érudits et au Dr Eric Basely, psychiatre, pour son éclairage bienveillant et à monsieur Philippe Desoignies pour ses précieuses connaissances des aliénistes du XIXe.




Urgence climatique : les scénarios

Le concept de réchauffement climatique est un prototype de pensée scientifique prenant en compte la complexité. Fruit d’hypothèses et de calculs il rend compte que l’évolution prévisible du climat pourrait avoir des conséquences humaines, sociales, politiques et économiques majeures à l’échelle de ce siècle. Deux ouvrages courts parus à deux ans d’écart permettent de le comprendre.

LES RAPPORTS DU GIEC EXPLIQUÉS

Sylvestre Huet est un journaliste scientifique qui suit depuis plusieurs décennies le débat sur le réchauffement climatique. Il propose un ouvrage de lecture facile pour comprendre les évolutions de la prise de conscience du problème posé par le réchauffement climatique. Il détaille les principaux éléments des derniers rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) de 2021 et 2022.

LE GIEC : UN OUTIL D’ABORD POLITIQUE

La proposition de créer le GIEC est née lors de la réunion du G7 à Toronto (Canada) en juin 1988. La raison ? Parce que la notion d’un réchauffement climatique imputable aux énergies fossiles commençait à faire son chemin dans certains milieux et notamment au sein du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et parce que les chefs d’Etat réunis à Toronto avaient une opinion commune « devant la mise en cause possible de leur puissance, en particulier celle du pétrole pour les Etats-Unis, il était exclu que la conférence de Rio travaille à une Convention Climat sur la seule base du PNUE, soupçonné d’être sous la coupe d’écologistes peu favorables à l’industrie. Certains pouvaient y ajouter des intérêts immédiats comme Margareth Thatcher engagée dans une lutte à mort contre le syndicat des mineurs du charbon ». En élaborant ce qui allait devenir le GIEC, ces dirigeants ont construit une organisation hybride, politique par son origine, puisqu’il s’agit de répondre à une demande d’expertise exprimée par les gouvernements, et son mode de fonctionnement, le rapport « Résumé pour les décideurs » devant faire l’objet d’un vote selon le mode onusien où chaque pays dispose d’un vote, et scientifique par son mode de travail, puisqu’il résultera de l’analyse et de la synthèse de chaque sujet traité par des experts internationaux.

Quelle est la véritable question posée aux experts du GIEC ? « Elle n’est pas ‘’est-ce que le climat change ?’’, ni ‘’est-ce à cause de nos émissions de nos gaz à effet de serre ?’’, ni ‘’de combien pourrait monter la température ?’’, ni même ‘’est-ce dangereux ?’’. Non, la vraie question posée par les gouvernements au GIEC est celle de la décision de se priver volontairement des énergies fossiles disponibles, peu chères et formidablement efficaces. Donc de comparer le risque climatique avec ce qui est considéré comme un risque économique, social et géopolitique majeur qui résulterait de cette privation. »

LES APPORTS

A partir d’un développement et d’une amélioration des divers moyens de mesure, il a été possible d’arriver à des conclusions reconnues comme très fiables et donc les principaux apports du GIEC sont simples, multiples et concordants : l’influence humaine sur le climat est dorénavant un fait établi, la somme de la fonte des glaces et de l’expansion thermique de l’eau correspond à la hausse du niveau marin observée, depuis le début du XIXe siècle, la température planétaire moyenne de la décennie 2011-2020 est plus élevée de 1,09°c et de 1,59°c sur tous les continents que durant la période 1850-1900, l’effet de serre s’intensifie, les émissions de CO2 anthropiques sont passées d’environ 2 milliards de tonne de carbone par an en 1920 à près de 12 milliards de tonnes de carbone par an en 2020, multiplication correspondant à la combustion du charbon, du pétrole et du gaz fossile, le niveau marin mondial a augmenté de 20 cm entre 1901 et 2018 et le rythme s’accélère, la montée du niveau marin a été de 1,9 mm de 1901 à 1971, puis de 1,9 mm/an entre 1971 et 2006 et elle est passée à 3,7 mm/an entre 2006 et 2018….les chaleurs extrêmes et les canicules sont plus fréquentes et plus intenses, la proportion des cyclones plus intenses a augmenté avec un risque augmenté de combinaison d’événements extrêmes (sécheresse, incendie, inondations…).

Issus de ce constat, le rapport présente ensuite divers scénarios et les moyens à adopter pour éviter les conséquences humaines de ces divers scénarios : à lire donc.

EN SAVOIR PLUS…

Le GIEC : urgence climat

    • Auteur : Sylvestre Huet
    • Éditeur :Tallandier
    • Parution : janvier 2023
    • Pagination : 272 pages
    • Format broché : 19,90 euros
    • Format numérique : 13,90 euros

 

LA MONTÉE DU NIVEAU DE LA MER VA IMPOSER DE QUITTER LES LITTORAUX

Un livre écrit par 4 ingénieurs (dont 3 agronomes (l’un spécialisé en aquaculture, un autre étant de plus sociologue) et un des ponts, des eaux et des forêts, envisage les conséquences de la montée du niveau de la mer selon divers scénarios relatifs aux diverses hypothèses de réchauffement climatique. Il rapporte aussi les positionnements des communautés face à ces scénarios (déni, fragmentation persistante, adaptation du littoral) et les expériences de trois régions (Nouvelle-Aquitaine, Pays-Bas et Vietnam).

LE CONSTAT

Si plusieurs scénarios d’amplitude de réchauffement climatique existent, le pire faisant état d’un réchauffement moyen de plus 4°c d’ici à 2100, plusieurs données constituent des faits : la mer monte en moyenne de 3 mm par an depuis 1993, ce phénomène est en accélération, on identifie assez bien les causes et leurs importances respectives mais on ne sait pas bien ce qui se passe à l’échelle locale. Ainsi, en 2100 par rapport à 2020, l’augmentation du niveau de la mer oscillera entre 50 cm (très probable et sérieux) et 200 cm (moins probable, mais possible et extrême).

Le problème est que dans tous les pays du monde, il existe une forte densité de population sur les littoraux et plus encore une migration constante de l’intérieur des terres vers les littoraux, souvent permanente, parfois transitoire (tourisme).

LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE

En partant d’un scénario plausible d’augmentation moyenne du niveau de la mer de 30 cm en 2050 et de 100 cm en 2100, il est possible de prédire que le trait de côte du littoral aquitain reculera en 2050 en moyenne de 27 mètres sur la côte rocheuse et de 50 mètres sur la côte sableuse et il pourra parfois s’y ajouter des reculs brutaux de l’ordre de 25 mètres lors de tempêtes.  Les conséquences seront aussi sensibles au-delà du trait de côtes par la réduction des débits solides et liquides des bassins versants, notamment dans la Gironde.

Outre l’inondation directe, la salinisation des terres s’accompagnera d’une diminution des surfaces agricoles (finis les vins de Bordeaux) et forestières dans l’arrière-pays, ce dernier étant soumis à un mitage et une artificialisation compromettant les capacités de résilience et d’adaptation des espaces naturels, agricoles et forestiers.

LES CONSÉQUENCES POTENTIELLES DE LA MONTÉE DE LA MER

On survivra à ce phénomène mais il aura de profondes conséquences sociales et économiques. Outre la perte d’une partie des terres agricoles et de leurs productions, il y aura une migration vers l’intérieur des terres avec des conflits potentiels. Il y a aura une perte de l’immobilier littoral dont il est difficile de prévoir comment il serait compensé. Ceci pourra en partie dépendre des qualifications juridiques de ces pertes, auquel cas, l’indemnisation pourrait venir des assurances ou de l’Etat, mais les sommes en jeu rendent peu probable la possibilité d’une telle indemnisation, sinon, cela passera par « pertes et profits » pour les propriétaires avec des risques de mouvements sociaux ajoutés.

LES SOLUTIONS

Elles sont générales et locales. La principale solution est générale et consiste à tout faire pour limiter le réchauffement climatique : c’est l’effort de tous les pays.

Aux échelles locales, certaines solutions sont illusoires, comme, par exemple, la construction de digues, car incomplètes, fragiles et surtout, car l’augmentation du niveau de la mer s’accélérant, ces digues dont la construction est longue devront être constamment réhaussées. Il faut donc réfléchir différemment, en observant notamment ce que fait un pays particulièrement menacé, les Pays-Bas, dont un quart de la superficie est situé sous le niveau de la mer et qui a commencé à s’adapter : relocalisation progressive des foyers d’habitation vers l’Est du pays, redéploiement des réseaux de digues et renforcement des dunes naturelles tout en envisageant le développement d’habitats aquatiques. Si les digues sont imparfaites, ce pays a toutefois une tradition de gestion des digues de plusieurs siècles, avec des systèmes de drainage mais aussi de gestion des conflits et une haute culture démocratique.

Les auteurs insistent sur le fait que tout responsable d’aménagement sur un littoral vulnérable doit préparer ses choix en s’appuyant sur trois dimensions : d’abord le temps long, c’est-à-dire l’échelle de plusieurs décennies afin d’anticiper, ensuite le rapport couts-bénéfices en prenant en compte les services rendus par la nature et enfin, les emboîtements des échelles d’aménagement car une commune littorale s’intègre dans plusieurs systèmes territoriaux, de la communauté de commune jusqu’au bassin versant.

Et de conclure : « un repli stratégique anticipé, donc mieux ordonné, coûte toujours moins cher qu’un abandon contraint dans l’urgence. La clef de répartition des financements des relocalisations, le rôle des services assurantiels et la coordination des décisions doivent être discutés avec tous les acteurs et suffisamment tôt pour préparer la phase de transition en minimisant les risques de crise et de catastrophe. Toutes ces dynamiques d’adaptation n’ont de sens sur le long terme que si elles sont couplées à des politiques ambitieuses d’atténuation du changement climatique. Ces politiques devront être mises en œuvre tôt ou tard, comme le montrent clairement les scénarios de cette étude »

EN SAVOIR PLUS…

La montée de la mer d’ici 2100

    • Auteur : Denis Lacroix, Olivier Mora, Nicolas de Menthière, Audrey Bethinger
    • Éditeur : Quae
    • Parution : Octobre 2021
    • Pagination : 128 pages
    • Format broché : 25,00 euros



Une application propose un abonnement payant pour être conseillé par des médecins

(franceinfo:) Une application permet à des patients d’être conseillés par des médecins contre un abonnement mensuel à 9,90 euros. Elle pourrait devenir une solution pour désengorger les urgences et lutter contre les déserts médicaux… [Lire la suite]




AVC : quoi de neuf ?

(Medscape – Marine Cygler) En 2023, quoi de neuf dans l’AVC ? Le Dr Richard Macrez (urgentiste, CHU de Caen) a détaillé trois axes de réflexion et d’actualité lors d’une session dédiée au congrès Urgences 2023 , qui s’est déroulé du 7 au 9 juin à Paris… [Lire la suite]




Fibrillation atriale : l’apixaban préférable chez les patients âgés atteints de démence

(Medscape – Vincent Richeux) L’anticoagulant oral direct (AOD) apixaban se révèle être plus approprié dans la prévention du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les patients âgés avec une fibrillation atriale (FA) atteints de démence, selon les résultats d’une large étude américaine, qui rapporte des taux d’hémorragie majeure et d’AVC plus faibles avec ce traitement, comparativement aux autres anticoagulants oraux… [Lire la suite]




L’utilisation de probiotiques est-elle à risque chez les plus fragiles?

(Medscape – Giuliana Miranda) La consommation de probiotiques peut-elle représenter un danger pour les individus les plus fragiles (personnes immunodéprimées, avec un syndrome de l‘intestin court, femmes enceintes…)… [Lire la suite]




VivaTech 2023 : la technologie plus haut, plus loin, plus fort… y compris en santé

Viva Technology est le plus grand événement européen dédié aux start-up et à la Tech : plus de 120 000 visiteurs sont attendus, qui rencontreront les quelques 13 000 exposants lors des 4 jours du salon.


Retour à la newsletter

Leaders de la tech, de grands groupes, des acteurs publics et des investisseurs du monde entier sont rassemblés cette semaine pour découvrir les innovations technologiques proposant des solutions innovantes pour répondre aux défis actuels. L’objectif est notamment de permettre aux start-ups de trouver des investisseurs qui leur permettront de se développer.

La santé constitue depuis toujours l’un des grands secteurs d’activité présents à VivaTech. Près de 240 start-ups seront présentes, parmi lesquelles 3 start-ups incubées par le CNRS :

  • One Biosciences qui développe de nouveaux médicaments de précision grâce à une nouvelle approche utilisant l’intelligence artificielle,
  • Resolve Stroke qui améliore la prise en charge des patients en rendant accessible l’imagerie médicale haute définition
  • Mablink Bioscience qui invente des bio médicaments pour lutter contre le cancer.

Par ailleurs, pour la première fois, un village dédié à la santé féminine (« FemTech » – Female Technology) a été installé au cœur de VivaTech. Il héberge des solutions abordant des sujets comme le bien-être féminin, la santé menstruelle, la reproduction et la contraception, la grossesse et l’allaitement, la santé mentale, etc.

De plus, 4 conférences dédiées à la santé auront lieu vendredi 16 et samedi 17 :

  • L’IA et les données au service de la prévention sanitaire : vers une médecine sans médecin ? : L’utilisation de l’intelligence artificielle et des données offrent des capacités infinies en matière de prévention sanitaire, mais quels sont les risques soulevés ? En termes d’éthique et de responsabilité ?
  • Première rencontre avec Miroki/Miroka : Enchanted Tools souhaite améliorer l’expérience des professionnels de santé en introduisant des robots pour les aider dans leurs tâches quotidiennes.
  • Augmenter l’activité physique chez les adolescents : Le point sur le projet Sport & Jeunesse, un groupe de travail dédié à la mise en mouvement des jeunes grâce à l’innovation. La session rappellera les objectifs du projet, les avancées majeures du groupe de travail et présentera les lauréats de l’appel à projets.
  • Le personnel soignant augmenté : Le futur de la santé – German Bionic propose une innovation destinée à prévenir le mal de dos chez les professionnels de santé et faciliter le quotidien des soignants.

Enfin, certaines annonces ont déjà été faites :

  • Le laboratoire Sanofi mise sur l’intelligence artificielle et la science des données pour accélérer les percées scientifiques au service des patients
  • le président Emmanuel Macron a profité de sa visite au salon pour annoncer que l’Etat investira 500 millions d’euros pour développer l’intelligence artificielle.

Nathalie Zenou

© DR




Recommandations pour l’évaluation et la prise en charge cardiovasculaire des patients devant avoir une chirurgie non-cardiaque

La lecture est réservée à nos abonnés.

Pour lire cet article, vous devez vous connecter




Savoir analyser la littérature médicale [10]

La lecture est réservée à nos abonnés.

Pour lire cet article, vous devez vous connecter