Deux livres pédagogiques

Deux ouvrages très courts et faciles à lire viennent de paraitre sur deux sujets différents mais qui méritent chacun notre attention, l’orthographe vue du côté des linguistes et non des puristes, et la guerre en Ukraine, vue par des spécialistes de l’armée.

UN MANIFESTE

Depuis que je fréquente les ouvrages de linguistes traitant de la compréhension du français, j’ai pris conscience de plusieurs éléments majeurs concernant notre langue nationale. Il en est ainsi de son caractère très évolutif, mais aussi, quoi qu’on en dise, de son absence de règles strictes ou plutôt, d’un nombre tel d’exceptions à ces règles que l’on peut se demander ce que signifie la règle. Et ces exceptions n’ont souvent pas d’explication valide, obligeant à les retenir pas cœur. 

Ainsi, j’ai progressivement pris conscience que plutôt que de critiquer ceux qui ne maitrisent pas l’orthographe, il serait plutôt utile de la simplifier avec des règles claires et simples se rapprochant de la phonétique et s’éloignant d’une analyse étymologique faite par des non-spécialistes (en l’occurrence ceux de l’Académie française), élitistes et ayant essentiellement une culture littéraire sans qu’ils ne portent de regard sur le travail des scientifiques de la langue, les linguistes. 

Je suis donc devenu assez laxiste avec les fautes d’orthographe tout en restant peu tendre avec les erreurs de sémantique. Cette dernière me paraissant plus utile pour se faire comprendre que l’orthographe elle-même. 

Un problème soulevé par les très nombreux ouvrages des puristes de l’orthographe est l’invasion des mots étrangers dans notre langue, notamment des mots anglais, surtout lorsqu’ils possèdent un équivalent en français. Ici, je rejoins les puristes quoi que l’ouvrage commenté ici me conduit à nuancer mes pensées.

LES LINGUISTES ATTÉRRÉS

Un collectif de linguistes vient, dans un ouvrage très court de faire la synthèse des arguments à opposer aux puristes de la langue française en plaidant pour une meilleure analyse de ce qu’est le français, au-delà des dogmes, et de la façon dont il se construit et évolue.

Ce livre est construit sur le mode de la déconstruction des idées reçues, telles que véhiculées par les puristes qui accèdent largement aux médias, alors que les linguistes ayant une attitude scientifique y sont beaucoup moins accueillis, car ayant une approche moins simple et plus nuancée.

Ils rappellent que ce qui est dénommé la langue de Molière est aujourd’hui très éloignée du « françois » (à prononcer franssouais) tel que parlé à l’époque de Molière. Ils rappellent que Molière lui-même était loin d’être un puriste, travers qu’il dénonçait d’ailleurs dans ses pièces.

Ils rappellent que certaines exceptions aux règles, qui si elles connaissent des explications, n’en obligent pas moins à apprendre par cœur ces exceptions. Ainsi, par exemple, le x en queue de hibou, caillou, genou… au pluriel, vient d’une erreur ou adaptation de transcription de ce qu’écrivaient les moines copistes à la fin de ces mots comme nous écririons fonct° en place de fonction par exemple.

Ils rappellent que l’introduction de mots étrangers dans une langue sert parfois à apporter des nuances que ne possède pas cette langue, que l’anglais (merci Guillaume le Conquérant) est beaucoup plus empreint de français que le français n’est empreint d’anglais etc, etc.

Ils rappellent que le français n’est pas réglementé par l’Académie française, et que ce sont ses locuteurs qui l’adaptent progressivement, que l’Académie française n’a aucun pouvoir sur la langue et que plusieurs instituts travaillent régulièrement sur celle-ci, notamment dans les divers pays de la francophonie.

Ils rappellent que l’orthographe n’est pas toujours logique ni étymologique. Ainsi, par exemple, en matière « d’étymologie », le χ (khi) grec est transcrit par c dans acariâtre, caméléon, caractère, carte, colère etc. mais par ch dans archaïsme, archange, chaos, choléra (qui a le même ancêtre que colère), chrétien, chrome… Ainsi, Aspect, respect, suspect, ont gardé de l’origine un c muet mais par objet, préfet, projet, sujet et rejet…

Ils s’élèvent contre l’usage de la dictée car il a été démontré qu’on n’apprend pas en faisant apparaître les fautes, on apprend en montrant des règles.

Ils proposent ainsi de revoir la place de l’orthographe en tant qu’outil de sélection, de régulariser davantage l’orthographe en commençant par appliquer les Rectifications de 1990 et pourquoi pas, d’autoriser les correcteurs automatiques aux examens, comme les calculatrices en maths ou en physique.

Dérangeant n’est-ce pas ?

 

EN SAVOIR PLUS…

Le français va très bien, merci

    • Auteur : Collectif
    • Éditeur : Editions Gallimard, collection Tracts
    • Parution : mai 2023
    • Pagination : 64 pages
    • Format broché : 3,90 euros
    • Format numérique : 2,99 euros

 

DES EXPLICATIONS

Depuis le début de 2022, il y a un flot d’informations sur la guerre en Ukraine, dans lequel il est parfois difficile de faire le tri et notamment de comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain. Et cela, surtout quand les commentaires sont faits par des non-spécialistes mis sur un plateau pour meubler des temps d’antenne dévolus aux chaines d’information en continu.

Si cette guerre peut être analysée sous de très nombreux prismes, comme par exemple une approche économique, démographique, géopolitique, juridique, sanitaire etc., etc., elle peut et doit l’être aussi sur le plan militaire afin de comprendre les avancées et reculs des armées en présence. 

C’est à cette approche que nous convient deux spécialistes des armées et notamment de celles de l’Est de l’Europe, Michel Goya, ancien officier des troupes de marine et docteur en histoire contemporaine et Jean Lopez dont on rappellera qu’il est l’auteur de ce formidable ouvrage qu’est Barbarossa.

LA CHOSE MILITAIRE

Parler de la chose militaire peut paraitre abscons à beaucoup, mais, dans cet ouvrage, cela est fait de telle manière que l’on ne peut le quitter après l’avoir débuté car le plan est logique, les argumentations simples, l’éclairage pertinent et ce, alors que de nombreux aspects de cette guerre sont abordés, notamment celui de la guerre des missiles et celui de la cyberguerre. 

Le chapitre sur la cyberguerre remet par ailleurs en cause les discours des prophètes de l’apocalypse numérique et explique l’apport du réseau de satellites à basse altitude, Starlink, dans l’évolution de cette guerre.

DEUX EXEMPLES ET EXTRAITS DE MISE EN PERSPECTIVE

Le premier concerne le groupe Wagner : « Il apparait alors manifestement comme un instrument de force discret au service de Moscou. Faible signature politique, zéro coût économique puisque le groupe est financé par l’Etat hôte (souvent sous forme de concessions minières) et indifférence sociale aux pertes de mercenaires ».

Le deuxième concerne l’aide occidentale à l’Ukraine. Elle a été soumise à de nombreuses contingences pouvant expliquer que certains l’ont qualifié de tardive et faible. Mais, fournir trop d’aide initialement faisait courir le risque, en cas de défaite de l’Ukraine, d’une prise de possession par la Russie des matériels fournis. Mais, fournir de l’aide devait se faire sans appauvrir les faibles stocks de matériels des pays occidentaux. Mais, fournir de l’aide devait prendre en compte la compatibilité des divers matériels et notamment les chaines logistiques pour leur réparation éventuelle. Fournir de l’aide devait prendre en compte le fait qu’elle ne permette pas des incursions nettes sur le territoire russe sous drapeau occidental, ce qui pourrait conduire à faire dégénérer le conflit en guerre nucléaire…

Tous ces aspects et de multiples autres sont abordés dans cet ouvrage construit sous forme de questions et réponses. Il éclaire ce qu’est une guerre, tout à la fois moderne et conventionnelle, sur un territoire relativement proche de la France. 

EN SAVOIR PLUS…

L’ours et le renard

    • Auteur : Michel Goya et Jean Lopez
    • Éditeur : Editions Perrin
    • Parution : mai 2023
    • Pagination : 300 pages
    • Format broché : 21,00 euros
    • Format numérique : 11,99 euros



Aspirine ou inhibiteur de P2Y12 en prévention secondaire de la maladie coronarienne ? Nouvelles données

(Medscape – Batya Swift Yasgur) Pour la prévention secondaire à long terme chez les patients souffrant d’une maladie coronarienne établie, l’antiplaquettaire de choix pourrait bien être un inhibiteur de P2Y12 tel que le clopidogrel ou le ticagrelor plutôt que l’aspirine dans certains cas, suggère une méta-analyse de sept essais randomisés… [Lire la suite]




Viser au moins 50 % de baisse du LDL-c après un accident vasculaire cérébral

(Medscape – Caroline Guignot) Selon une nouvelle analyse post hoc [1] de l’étude franco-coréenne TST (Treat Stroke to Target), chez des patients ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, un objectif de LDL-c (low density lipoprotein) inférieur à 70 mg/dl avec une baisse d’au moins la moitié du taux initial est associé à un meilleur pronostic cardiovasculaire par rapport à ceux qui avaient un objectif de 100 mg/dl… [Lire la suite]




Baisse du nombre de candidats PH : faut-il s’en inquiéter ?

(Medscape – Jacques Cofard) Selon les données du centre national de gestion, le nombre de candidats au poste de praticiens hospitaliers ce printemps a baissé de 17% par rapport à l’an dernier. Ces statistiques méritent néanmoins d’être relativisées… [Lire la suite]




L’intelligence artificielle – Passé, présent et avenir

L’intelligence artificielle n’en fini pas de faire parler d’elle. Et c’est sans aucun doute les lancements récents des chatbots GPT, en faisant le buzz, qui ont déclenché cette course en avant des entreprises high tech. L’IA est sans aucun doute un domaine passionant, mais de quelle manière nous accompagnera-t’elle dans l’avenir ? Et saura-t’on mettre les barrières nécessaires pour techniquement et humainement la maîtriser d’une façon intelligente et efficace ?

Pascal Wolff – Le Cardiologue n° 453 – juillet-août 2023

Le concept de l’intelligence artificielle est à la base plutôt simple à comprendre. Directement issue des programmes de développement informatique, l’IA permet d’imiter la compréhension et la pensée humaines selon des bases de données.

Les premiers soubresauts de cette technologie ne datent pas d’hier. En 1950, le mathématicien Alan Turing (qui avait joué un rôle majeur dans la cryptanalyse de la machine Enigma utilisée par les armées allemandes  lors de la Seconde Guerre mondiale) s’était posé cette question simple : « Les machines peuvent-elles penser ? ». Il étudie l’intelligence artificielle (qui n’était pas encore ainsi nommée) en publiant un article fondamental en 1950 (Computing Machinery and Intelligence), dans lequel fut introduit le concept de ce qui est maintenant nommé le test de Turing, fondé sur la faculté d’une machine à imiter la conversation humaine. 

Dans sa lancée, Alan Turing fait le « pari que, d’ici cinquante ans, il n’y aura plus moyen de distinguer les réponses données par un homme ou un ordinateur, et ce sur n’importe quel sujet ». (1) L’avenir lui donnera-t-il raison ?

LA CRÉATION ET LES PREMIÈRES AVANCÉES DE L’IA

En 1956, le concept de l’intelligence artificielle se développe grâce à John McCarthy qui présente un algorithme d’évaluation qui a joué un rôle majeur dans la programmation.

Dès les années 1980, l’apprentissage automatique se développe, notamment en modélisant les phénomènes mentaux ou comportementaux (connexionnisme). L’ordinateur commence à déduire des « règles à suivre » en analysant seulement des données.

Mais c’est surtout dans les années 2000 avec la venue du web 2.0 et ses puissances de calcul qui permettent une exploration des masses de données sans précédent : l’apprentissage profond (le deep learning) est né.

Vers 2015, l’IA évolue fondamentalement sur la perception visuelle, la compréhension et l’analyse automatique du langage ainsi que la prise de décision autonome.

L’intelligence artificielle se développe rapidement avec ses logiciels prédictifs, ses outils d’analyse en temps réel et ses robots conversationnels. Les agents conversationnels (chatbots) sont ainsi nés et GPT a tout récemment ouvert la voie d’une nouvelle ère.

Une stratégie nationale

Depuis 2017, le gouvernement français a lancé une réflexion autour du développement de l’intelligence artificielle avec comme objectif affiché d’être pionnière de l’innovation en 2023.

Cette stratégie nationale a jeté les bases d’une structuration de l’écosystème de l’IA à tous les stades de développement : recherche, innovation, applicatifs, mise sur le marché et diffusion intersectorielle, soutien et encadrement du déploiement…

Cette stratégie permettrait des gains considérables de compétitivité et de productivité avec des résultats économiques attendus de 90 milliards dès 2025 contre 7 milliards en 2020. (2)

LA MÉDECINE ET L’IA

L’intelligence artificielle est en pointe dans le secteur de la santé où la recherche est la plus importante. L’IA s’est développée dans la plupart des domaines d’application (voir tableau ci-dessus) tels la détection, le diagnostic (aide à la décision), la thérapeutique (traitement, pharmacie, suivi des patients, etc.), la prévention et celui dont on parle beaucoup aujourd’hui : la prédiction.

Le diagnostic

L’aide au diagnostic est l’un des domaines de la santé dans lequel l’IA s’est le plus développée.

Elle analyse une sélection importante de données grâce aux algorithmes qui enregistrent et classifient les caractéristiques afin de proposer un diagnostic précis. L’un des défis majeurs aujourd’hui est la qualité des données (fichiers médicaux, objets connectés, applications, etc.) afin d’offrir des analyses fiables.

Le pronostic

Les bases de données enregistrées par l’IA (caractéristiques de la maladie, spécificités du patient) permettent d’améliorer les pronostics en adaptant le traitement. En effet, les algorithmes offrent une prescription des meilleures options thérapeutiques en fonction du profil du patient afin de maximiser les chances de succès du traitement.

Le préventif

L’IA va notamment permettre de développer la médecine préventive et cette perspective d’évolution ne peut être que  positive. Les objets connectés et applications validées servent à la surveillance de maladies chroniques et le suivi des patients au quotidien. Laboratoires pharmaceutiques, fabricants de dispositifs médicaux et start-up en e-santé se sont intéressés très tôt à la santé connectée. Loin des visées commerciales, les soignants aussi voient dans ces progrès de la santé connectée une formidable opportunité… d’améliorer l’accompagnement et les soins des patients.

Le prédictif

La prédiction, qui est l’ est l’un des derniers éléments rapportés par les algorithmes, pose un certain nombre de questions. Issue de la recherche translationnelle, elle met en relation  médecins, chercheurs et scientifiques dans le développement des applications médicales grâce aux résultats des recherches issues des laboratoires au chevet des patients ou à partir d’ observations cliniques.

Détecter la maladie avant même qu’elle ne s’exprime et ainsi prédire de futures maladies reste encore une vision utopique de l’IA. Même si les algorithmes arrivent à détecter un possible cancer dans dix ans, quels seront la réaction du patient et son comportement face à ce risque qui n’existe pas au présent ? D’un autre point de vue, le médecin saura-t-il prendre les bonnes décisions afin d’anticiper ce (futur et éventuel) risque ?

L’IA À SA JUSTE PLACE

Le modèle d’excellence de l’intelligence artificielle doit rester une complémentarité technologique dépendante des médecins. Elle sait parfaitement donner des propositions conclusives basées sur des études issues de groupes de patients, mais elle ne pense pas et ce n’est pas son rôle. L’échange médecin/patient n’est pas fait d’algorithmes où la sensibilité, l’émotion et la pensée complexes de l’être humain doivent avoir leurs justes places.

D’autre part, l’éthique doit être le point de départ de nos réflexions pour que l’Intelligence artificielle ne devienne pas une menace pour la sécurité ou les droits fondamentaux des personnes.

(1) fr.wikipedia.org/wiki/Test_de_Turing

(2) Cabinet de conseil Statistica (janvier 2021)

Sources. Vous pouvez les consulter sur notre site lecardiologue.com : economie.gouv.fr, franceinfo:, Wikipédia, pulse.microsoft.com/fr-be, sciencedirect.com, lindependant.fr

AIDER LE MÉDECIN ET NON LE REMPLACER

La voie est ouverte aux applications médicales de l’IA – et pour certains le remplacement du médecin – mais leurs utilisations posent de réels problèmes éthiques. L’humain (le personnel de santé), s’il ne fait plus partie du système, laissera le patient à ses interrogations et ses angoisses. Le site drGuPTa (voir notre article dans le numéro précédent) en est l’image saisissante en fournissant des informations personnalisées et des suggestions à ses utilisateurs sur leur santé. Le risque des patients persuadés qu’une intelligence artificielle générative est humaine est ainsi très important, et c’est là tout le problème de notre comportement dans le futur.

Le CNPEN (Comité national pilote d’éthique du numérique), suite à une saisine de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, a récemment émis 22 préconisations à destination des concepteurs de systèmes d’IA, des chercheurs et des pouvoirs publics, en appelant à la responsabilisation dès la conception et la transparence des sources. Il a également demandé à bien distinguer l’homme et la machine avec une précision fiable si l’on a affaire à un robot ou un être humain afin d’éviter les « risques de manipulation ».

© Yingyaipumi – stock.adobe.com – Tableau : Inserm

Vérifiez vos adresses mails !

Il n’y a pas que votre ordinateur qui peut être piraté. Vos adresses mails on pu être subtilisées dans d’autres bases de données (Santé, Gafam, réseaux sociaux…). Pour le savoir et éviter une usurpation de votre identité, de l’hameçonnage ou autre méfait, vérifiez auprès du site  haveibeenpwned s’il y a eu violation de vos adresses. Si tel est le cas, le site vous indique sur quels sites vos données ont été volées… et changez vos mots de passe.

la CNIL et vos données

Le médecin libéral doit donc protéger ses données personnelles et médicales. Pour ce faire, il doit passer par des protocoles précis : hébergement certifié données de Santé avec demande préalable auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

La CNIL a récemment sanctionné deux médecins libéraux pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de leurs patients, des milliers d’images médicales hébergées sur des serveurs étaient en accès libre. Toutes ces données pouvaient donc être consultées et téléchargées, et étaient, selon les délibérations de la CNIL, « suivies notamment des nom, prénoms, date de naissance et date de consultation des patients ». Le problème venait simplement d’un mauvais paramétrage de leur box internet et du logiciel d’imagerie qui laissait en libre accès les images non chiffrées.

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L’ESPRIT DERRIÈRE LE DR. GUPTA

Si l’on ne connaissait pas le personnage Martin Shkreli, on pourrait presque croire que Dr. Gupta aurait été créé pour remplacer les visites chez le médecin et de réduire ainsi les frais médicaux. « Une grande quantité de demandes d’informations sur les soins de santé et de décisions peuvent être prises par l’IA » selon son concepteur. Mais l’empathie médicale et humaine est loin de faire partie de la personnalité de Martin Shkreli qui table pour sa part sur une véritable ruée vers l’or de l’IA. 

Si certains médecins (voir Le Cardiologue 450) se sont déjà associés à cette technologie dans leur pratique médicale, ce sont surtout les patients qui jettent leur dévolu sur ces sites « médicaux » en se passant d’un véritable avis médical (songez à la vieille dame qui pourrait penser qu’elle parle à un vrai médecin… certains se persuadant qu’une intelligence artificielle générative est humaine et c’est là tout le risque de notre comportement). Un jeune chercheur dans le domaine de la santé s’est récemment donné la mort après avoir discuté six semaines avec Eliza, son chatbot, qui était devenue sa confidente, son obsession, et qui ne se permettait jamais de le contredire mais au contraire appuyait ses plaintes et encourageait ses angoisses.

NEUTRALISER L’IA DANS L’AVENIR ?

Respect des droits d’auteur, protection des données personnelles, engagement de la responsabilité civile… L’utilisation de l’IA générative pose des questions de législation inédites. L’Union européenne s’y est penchée avec la loi sur l’intelligence artificielle (Artificial Intelligence Act) qui présente une approche pour le respect des droits fondamentaux des citoyens et les valeurs de l’UE. 

Cette loi divisera les applications en trois catégories de risques et devrait voir le jour en 2025.

La Cnil lance également un plan d’action sur l’IA générative avec des règles claires et protectrices des données personnelles des citoyens européens (trois plaintes ont été déposées auprès de la Cnil sur Chat-GPT à propos de la collecte des données et les nombreuses erreurs factuelles incluses dans ses réponses).

Au niveau européen, une task force sur Chat-GPT a été lancée afin de « favoriser la coopération et l’échange d’informations sur de possibles actions ».

La bataille ne fait que commencer !

De l’impression 3D à la bio-impression


Retour vers le futur – les prédictions médicale dans les années 1950

LES NFT, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Les jetons non fongibles (NFT) sont des certificats de propriété stockés sur une blockchain. Ces jetons numériques permettent de certifier l’authenticité d’un objet qui lui est associé en achetant un code (ou un certificat)

Contrairement à la monnaie telle qu’on la connaît (ou aux cryptomonnaies), chaque NFT est unique ou non fongible, c’est-à-dire qu’il ne peut être échangé contre quelque chose de valeur égale. 

Le marché de l’art est en pleine révolution grâce aux NFT. Mike Winkelmann (Beeple) a vendu une photo numérique pour plus de 69 millions de dollars chez Christie’s. Et pourtant, cette photo est consultable et téléchargeable sur internet, contrairement à un tableau « réel ». Alors, pourquoi acheter une telle œuvre de cette manière ? Et bien tout simplement parce que celle-ci a été vendue avec son NFT qui la rend unique et traçable. Ce certificat signe bien sûr l’œuvre de l’artiste et indique qui l’a vendue, qui l’a achetée et pour quelle somme et à quelle date. Cette œuvre « numérique » peut donc être cédée en enchère… et si la valeur de la cryptomonnaie qui a permis d’acquérir le certificat NFT augmente, la valeur de cette œuvre augmentera  pour le possesseur du NFT.




FMF

  • Une confédération polycatégorielle créée en 1928 pour représenter tous les médecins français exerçant en libéral
  • Deux structures nationales : généralistes-CSMF (spécialistes en médecine générale) et Spécialistes-CSMF (autres médecins spécialistes).
  • Résultats aux élections URPS 2021 : généralistes-CSMF : 17,3% ; spécialistes-CSMF : 22,36% 

LES ORGANISATIONS MEMBRES DE LA CSMF

Outre les deux structures nationales Généralistes-CSMF et Spécialistes-CSMF, la CSMF fédère 101 syndicats, présents sur l’ensemble du territoire (métropole et outre-mer) :

  • La CSMF jeunes-médecins (médecins de moins de 40 ans).
  • L’UNAMEP pour les médecins à exercice particulier.
  • Le SMCG-CSMF pour les médecins hospitaliers exerçant en libéral, les médecins coordonnateurs dans les EHPAD et autres structures médicosociales, généralistes ou gériatres.
  • Le SMACMAC pour les médecins agréés pour la délivrance du permis de conduire.

FONCTIONNEMENT AU QUOTIDIEN

Le Conseil National de la CSMF comprend 52 membres répartis dans 4 collèges : 

  • le collège 1- Régions ;
  • le collège 2 – Les Généralistes CSMF ;
  • le collège 3 – Les Spécialistes CSMF ;
  • le Collège 4 – SNMCR (Syndicat National des Médecins Concernés par la Retraite).   

Il élit un bureau de 15 membres, tous médecins libéraux en activité.

Des Conseils régionaux pilotent l’action de la CSMF dans les territoires.

NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES ET RÈGLEMENT ARBITRAL

Lors des dernières négociations conventionnelles, la CSMF a massivement rejeté les propositions de la CNAM (86 % de votes contre), considérant que ces dernières conduisaient à une rupture d’égalité entre les différentes catégories de médecins libéraux. Après la prise de fonction de l’arbitre désigné, la confédération lui a rappelé ses propositions. Celles-ci visaient à mieux répondre au besoin de soins et à radicalement améliorer les conditions d’exercice des médecins libéraux.

I. Points de convergence avec la convention refusée

  • Nécessité d’améliorer l’accès aux soins spécialisés et la couverture territoriale.
  • Evolutions prévues pour les assistants médicaux.
  • Améliorations pour les médecins en zone d’intervention prioritaire.

II. Points de divergence 

  • Le PLFSS 2023 ne donnait pas davantage de moyens aux médecins libéraux et prévoyait même un sous ONDAM de ville de plus de 3,5% sous l’inflation.
  • Le décalage entre les moyens accordés à l’hôpital public et à la médecine de ville alors que celle-ci prend en charge 4 patients sur 5.

III. Propositions

  • Mise en place d’une consultation «à haute valeur ajoutée» pour la prise en charge immédiate des 650 000 Français en ALD sans médecin traitant.
  • hausse de la valeur des actes techniques ;
  • hiérarchisation des consultations.

Zoom : Rappel : les propositions de la CSMF lors des élections URPS de 2021

  • Obtenir une juste tarification des actes médicaux, aujourd’hui déconnectée de la valeur à l’échelon européen.
  • Favoriser et valoriser la coordination entre le médecin généraliste et le médecin des autres spécialités puis avec les autres professionnels de santé pour évoluer vers de véritables établissements de soins libéraux aux mains des médecins.
  • Défendre les fondements d’une médecine libérale, garantissant la liberté et l’indépendance professionnelle et sociale, accessible à tous.
  • Valoriser la compétence, la qualité, l’expertise médicale et développer une médecine efficiente, pertinente et valorisée à ce titre.
  • Obtenir la reconnaissance, le respect et la sécurité dans l’exercice professionnel.
  • Améliorer la protection sociale et la qualité de vie professionnelle.
  • Améliorer la formation du médecin en l’ouvrant sur le monde libéral.
  • Soutenir la réorganisation de la médecine libérale par le regroupement physique ou virtuel, pour aller vers de véritables entreprises médicales libérales.
  • Intégrer le numérique dans l’exercice médical, pour l’adapter au monde d’aujourd’hui et de demain.
  • Faire de la santé environnementale un objectif prioritaire de la formation, l’organisation et l’exercice quotidien du médecin.

PLUS D’INFOS SUR…

CSMF. csmf.org

CSMF Spécialistes. lesspecialistescsmf




Le numérique en santé, le temps des paradoxes

Par Vincent Pradeau.
Président du Syndicat national des cardiologues. 

Nos activités personnelles – jusqu’aux plus intimes– sont de plus en plus facilitées ou même régies par des applications numériques. Il en va de même en cardiologie : imagerie tridimensionnelle échographique, reconstruction des images de scanner ou d’IRM , logiciel de strain, interprétation des holters, recours à un système de cartographie pour l’ablation, modélisation des actions du chirurgien avant de les implémenter dans un système robotique, télésurveillance des patients, recherche bibliographique, publication via des bases de données… : notre activité professionnelle s’appuie tous les jours sur l’utilisation du numérique, des big datas et de puissants calculs d’algorithmes.

Paradoxalement, la situation est restée figée dans l’activité clinique au quotidien, par exemple pour la prise de rendez-vous, l’échange sécurisé d’informations, la dématérialisation des prescriptions, l’aide à la décision.

Le Ségur du numérique a impulsé une dynamique nouvelle en imposant un cahier des charges aux éditeurs de logiciel, en créant l’espace numérique de santé pour chaque patient et en imposant une interopérabilité pour les messageries sécurisées et les applications en santé. 

Résultat : un gain de temps pour récupérer des comptes-rendus hospitaliers ou les bilans biologiques ou pour obtenir des éléments médicaux quand un patient arrive les mains vides. Ce n’est pas fini. Demain avec Pro Santé Connect, la e-CPS et la e-Carte vitale permettront de dématérialiser les prescriptions.

Ces évolutions induisent souvent une nouvelle organisation au sein des cabinets. Des formations dédiées seront organisées par FormatCœur au dernier trimestre.

Une révolution plus profonde approche, avec par exemple l’expérimentation menée par Google sur un robot conversationnel intelligent dont l’une des premières applications est de renseigner et orienter au mieux les patients.

Cela ouvre des applications rapides dans la gestion et la prise de rendez-vous. Nabla, un assistant pour la consultation, permet de la transcrire et de générer automatiquement le compte-rendu sans approcher d’un clavier. Idem pour les examens complémentaires. De nombreux éditeurs de logiciels travaillent sur un vrai système expert d’aide à la décision, etc.

La commission numérique du SNC assure une veille constante sur ces champs pour que les cardiologues puissent être les premiers informés de ces nouveautés.

Avec l’effervescence du numérique en santé, la valeur ajoutée médicale résidera plus que jamais dans la prise de décision et la responsabilité qui en découle, et dans le rôle de médiation avec le patient. Ce sont ces éléments qui doivent être mis en avant, pas une technologie X qui n’existait pas hier et qui sera obsolète demain. Le reste, c’est de la logistique et « l’intendance suivra » aurait dit de Gaulle.

Cardiologiquement & Numériquement Vôtre




Tout savoir sur le Ségur du numérique

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Une cause rare de vomissements incoercibles chez une femme enceinte

(Le Monde – Marc Gozlan) C’est l’histoire d’une Britannique de 18 ans, enceinte de quatorze semaines, admise aux urgences pour de sévères vomissements. Elle a récemment consulté à deux reprises pour le même motif. Elle était alors déshydratée et présentait un taux sanguin anormalement bas de potassium (hypokaliémie) et de sodium (hyponatrémie). Elle avait alors reçu des solutés en perfusion intraveineuse et plusieurs antiémétiques contre les vomissements et les nausées… [Lire la suite]




En Dordogne, la régulation des urgences la nuit soulage les soignants, mais inquiète les patients

(franceinfo:) Depuis le 17 mai, les portes des urgences du département ne sont ouvertes la nuit qu’à condition d’y être envoyé par le Samu. Contestée par les usagers, la mesure a été prise par l’Agence régionale de santé pour faire face au manque de personnel médical… [Lire la suite]




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(Medscape – L’équipe rédactionnelle) 6e patient en rémission du VIH, indemnisations post-vaccinations Covid, bilan des mesures anti-Covid en Allemagne, nouveau ministre de la santé en France et expos de l’été à ne pas manquer…Voici une sélection de l’actualité internationale de la santé couverte par nos équipes éditoriales locales… [Lire la suite]




Quand un médecin participant à un semi-marathon doit intervenir pour un arrêt cardiaque…à 2 reprises

(Medscape – Dr Steven Lome, propos rapportés par Sarah Yahr Tucker) Un coureur s’effondre à environ 10 mètres devant moi. Il est clair qu’il n’a ni trébuché, ni été victime d’un évanouissement ou d’un faux pas. Lorsque je l’ai rejoint, il était inconscient et ne réagissait pas. Il était également blessé à la tête après avoir heurté le trottoir. Après une évaluation rapide, j’ai vu qu’il n’avait pas de pouls et qu’il ne respirait pas… [Lire la suite]




Le rapport charges et produits de l’Assurance-maladie

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La mélancolie d’Albrecht Dürer (1471-1528) à Lucas Cranach (1472–1553) – 3e partie

– Par Louis-François Garnier


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Voir la 2e partie

Parmi plus d’une vingtaine d’objets représentés dans la gravure d’Albrecht Dürer dénommée Melencolia I illustrant « la mesure et l’architecture mais aussi la géométrie, la science de l’espace et du calcul à la base de tous les arts », [8] figurent aux pieds délicatement chaussés de l’ange, les outils essentiels pour un maître charpentier. Il s’agissait alors de l’un des métiers du bois les plus considérés. C’est ainsi qu’on peut voir un marteau avec sa panne arrache-clous, une tenaille à peine visible sous la robe, un rabot et des clous sans omettre la scie sabre, probablement un gabarit de moulures et une règle en bois supposée permettre de tracer les ournes servant de guides lors de la pose des ardoises. 

Le toit est accessible par l’échelle en arrière-plan même si on peut aussi y voir une fonction symbolique avec les sept barreaux plus ou moins visibles. De façon plus incertaine est, semble-t-il, représenté un encrier avec un plumier portatif entre le chien et la sphère et, de dessous la partie droite de la robe de l’ange, émerge un outil difficile à étiqueter en forme de « clystère » à moins qu’il ne s’agisse d’un pulvérisateur de couleurs ? Il est ainsi possible que cet ustensile fasse référence au fait de purger les mélancoliques comme le préconisera monsieur Purgon à l’hypochondriaque Argan dans Le Malade imaginaire (1673) de Molière. 


La Mélancolie (1532) par Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553), Huile sur bois 76,5Icm x 56,0Icm. Musée d’Unterlinden, Colmar.

Dürer signe et date sa composition en bas à droite par son monogramme contenant un A stylisé entre les jambes duquel se trouve un D plus petit comme déjà utilisé dans Monstre marin (1498) ou dans la célèbre aquarelle et gouache de 1502 dénommée Le lièvre (Albertina Museum, Vienne). A noter qu’il lui ait arrivé de se tromper de sens avec un D inversé comme dans La Madone au singe (1498) ou La Sorcière (1500) en ayant, semble-t-il, oublié que « tout ce qui est gravé apparaît inversé à l’impression » [16] et aucun repentir n’est alors possible. A la ceinture de l’ange pendent une bourse et un trousseau de clés dont on peut penser qu’elles servent à ouvrir des portes dans l’au-delà. A sa droite un putto est assis, ses petites fesses potelées étant protégées par une couverture disposée sur une meule de meunier ou à aiguiser suggérant la roue de la fortune ou Rota Fortunae symbolisant les caprices du destin. Ce nourrisson joufflu qu’est le putto est le plus souvent moqueur mais Dürer le montre au contraire très absorbé en train d’écrire ou de dessiner, [13] peut-être sur une ardoise. Il apparaît très concentré mais surtout renfrogné, faisant la moue, témoignant peut-être de son mécontentement de devoir relever des cotes ou dessiner un croquis laborieux sous la dictée et les directives de l’ange, contremaître du Grand Architecte. En d’autres termes, il s’agirait d’une « manière d’initier le morveux aux responsabilités adultes » dans le cadre des « innombrables putti d’Allemagne (qui) reçoivent une justification théologique ». [20] Chez Cranach, ce sont trois ou quatre putti beaucoup plus espiègles qui taquinent le lévrier au risque de se faire mordre (musée d’Edinbourg). 

Dans une autre version (Musée de Copenhague), ils sont deux essayant de faire rouler ce qui semble être un ballon pour le faire passer dans un cerceau tenu par un troisième bambin. Pour se faire, les chérubins turbulents utilisent des bâtons en guise de bras de levier sous-entendant qu’il ne s’agit pas seulement d’un banal ballon de baudruche mais bel et bien d’une lourde sphère supposée correspondre au globe terrestre. Les ombres projetées permettent d’en déduire que, à l’inverse de la gravure de Dürer, la source de lumière vient du côté gauche, comme dans la version de Colmar où un putto fait de l’escarpolette, apparemment poussé à tour de rôle par ses petits camarades. Trop occupés à jouer, ils laissent le chien tranquille. Il s’agit d’un lévrier considéré comme placide et emblématique de l’érudition mais aussi « rattaché à la mélancolie saturnienne », [8] ne serait-ce que parce qu’il « renifle ses excréments et qu’il aime le pourri et le sale ». [19] Dürer nous le montre allongé, sagement assoupi entre la sphère et un volumineux polyèdre qui, a lui seul, prend une part non négligeable dans la composition. 

A partir d’un dessin préparatoire (Dresde) et en reconstituant la figure en trois dimensions, il a été possible d’en déduire que ce « polyèdre de Dürer » est à 8 faces dont la face supérieure comporte un aspect moiré suggérant un crâne, voire un ersatz d’autoportrait comme ceci a pu être évoqué. Cette structure complexe s’apparente à une « géométrie cryptée » inspirée de l’art de la « perspective secrète » qu’étudia Dürer en Italie du Nord et qui fit de lui un théoricien de la géométrie et de la perspective linéaire. A gauche du polyèdre on peut voir un creuset avec un bec verseur destiné à faire fondre les métaux tels que l’or et il s’y associe une pince indispensable pour le manipuler. La minutie des détails est telle qu’une flammèche semble s’être échappée des braises incandescentes. L’autre figure énigmatique gravée par Dürer fait « partie d’un jeu de l’esprit, de l’allégorie, de la magie » puisqu’il s’agit d’un « carré magique » également dénommé table de Jupiter « tabula iovis » [13] 

Ce carré d’ordre 4 comporte quatre colonnes verticales et quatre lignes horizontales délimitant seize cellules numérotées dans un désordre apparent de 1 à 16 alors qu’en réalité la somme des chiffres des rangées verticales, horizontales ou en diagonale est la même, à savoir la constante magique 34 qui correspond aussi à la somme des quatre nombres figurant dans les quatre cases centrales ou dans les quatre angles sans compter bien d’autres possibilités de trouver le nombre 34. De plus, le nombre 34 donne, en l’inversant, l’âge de Dürer, à savoir 43 ans en cette année 1514 qui est d’ailleurs indiquée via les deux cellules du bas en position centrale : 15-14. Le chiffre 5 au début de la seconde ligne est délibérément inversé faisant allusion à la disparition de la mère du graveur au mois de mai de cette même année. [13] En outre, le rapport entre la largeur du carré magique et celle du sablier est de 1,6 correspondant au nombre d’or.

Chez Cranach, dont atelier était d’une productivité inégalée à son époque, la peinture la plus aboutie consacrée à la mélancolie est celle du Musée d’Unterlinden de Colmar où l’on peut apercevoir, outre un étrange paysage dominé par une forteresse située au sommet d’une impressionnante falaise, une jeune femme ailée aux ailes d’ange avec une couronne d’épines de guingois et à l’érotisme consommé qui n’était pas forcément du goût de Luther. Devant cette jeune personne peinte avec grâce, [21] c’est sur une table que sont positionnées une coupe d’or ouvragée couverte et une corbeille de fruits incluant des raisins et des pommes, peut-être en référence à Adam et Eve mais aussi parce que la pomme est le fruit de Vénus. 

De façon plus triviale, ceci peut aussi être rapproché du fait que Luther préconisait de manger pour lutter contre les mauvaises pensées et il a d’ailleurs mis en pratique cette doctrine si l’on considère l’évolution de ses portraits peints par Cranach, avec l’embonpoint manifeste à la fin de sa vie. Non loin de la table deux perdrix picorent en sachant que ces oiseaux étaient eux-mêmes consacrés à la déesse de l’amour. [19] Mais c’est surtout le ciel qui interpelle. En effet on peut y voir une assemblée nocturne de sorcières (sabbat) dont l’une d’elles tient un crâne de cheval au bout d’une perche et qui volent dans les nuées obscures en chevauchant des animaux hideux, qu’il s’agisse d’un porc ou d’un dragon. Ces sorcières sont supposées se diriger vers un lieu écarté, tel que le Brocken où, selon Goethe, Méphistophélès entraine Faust lors de la nuit de Walpurgis, du 30 avril au 1er mai, pour participer à une cérémonie présidée par le Diable représenté par un bouc : « N’aurais-tu pas besoin d’un manche à balais ? Quant à moi, je voudrais bien avoir le bouc le plus solide… dans ce chemin, nous sommes encore loin du but ». C’est d’ailleurs un énorme bouc que chevauche un lansquenet en le tenant par les cornes, suivi par des sorcières et des démons féminins (succubes) susceptibles de copuler frénétiquement avec des démons masculins (incubes). Le lansquenet porte un vêtement excentrique et chatoyant qui fut autorisé par l’empereur Maximilien 1er de Habsbourg pour la « qualité » des services rendus par ces fantassins mercenaires sans pitié. Dürer fera le portrait de l’empereur en 1519 (Kunsthistorisches Museum, Vienne) de façon post-mortem à partir d’un dessin préparatoire réalisé en 1518. En 1510, Dürer fit une gravure montrant La mort et le lansquenet (Tod und Landsknecht) et si Cranach nous le montre à cheval sur un bouc, ce n’est que dans les années 1540 qu’apparaît la cavalerie germanique avec ses redoutables reîtres (reiter) qui deviendront les « cavaliers noirs » ou « cavaliers du diable ». Bref, Satan n’est jamais très loin bien que « le comble de sa ruse soit de faire croire qu’il n’existe pas ». 

C’est en 1420 que les prédications du père franciscain Bernardin de Sienne contribuèrent au mythe du « sabbat » avec le bûcher des vanités où sont brûlés les objets qui poussent au péché tels que les bijoux et les robes richement ouvragées, mais aussi les peintures et les livres considérés comme immoraux. L’une des premières chasses aux sorcières se déroule en Suisse à la fin des années 1420. C’est en 1497 que le frère dominicain Savonarole (1452-1498) et ses disciples, avant de terminer eux-mêmes sur le bûcher, élèvent un vaste bûcher des Vanités sur la piazza della Signoria de Florence. On y verra alors le grand peintre Sandro Botticelli (1445-1510 apporter lui-même ses peintures pour qu’elles soient brûlées, perte irrémédiable s’il en fut. Le lansquenet n’est probablement pas très différent de ceux qui, lors du sac de Rome en 1527 par Charles Quint (1500-1558), ont fait des graffitis sur les peintures de Raphaël de la Villa Farnesina en écrivant, en 1528, de part et d’autre d’un A en lettre gothique « Pourquoi, moi qui écris, ne devrais-je pas rire ? Les lansquenets ont fait courir le pape ». 

En définitive, ces deux versions consacrées à la mélancolie, faites à dix huit années d’intervalle, ont en commun un certain ésotérisme additionnant les symboles énigmatiques au risque d’une surinterprétation de notre part mais elles diffèrent par ailleurs notablement. Si la gravure de Dürer exprime assez clairement une mélancolie corrélée au génie créatif en faisant « de l’étroit espace de sa plaque de cuivre un vrai microcosme, un petit monde fermé », [11] les peintures de Cranach, imprégnées de l’influence luthérienne, témoignent plutôt d’un état d’âme délétère, d’une « oisiveté mère des vices » facilitant l’intervention du diable. Albrecht Dürer, qui reste l’un des artistes les plus admirés de tous les temps, [8] repose « non loin des portes de Nuremberg. » L’une des trois épitaphes rédigées par son intime ami, le juriste et humaniste Willibald Pirckheimer (1470 – 1530) comportait cette phrase, si l’on en croit le peintre et écrivain flamand Carel Van Mander (1548- 1606): « Et soudain, de cette vallée terrestre le peintre s’envola ; et soudain aussi s’éclipsa l’astre radieux dont ici-bas la clarté nous illuminait ». [10] C’est au XIXe siècle que la « puissance évocatoire de l’imagination » des artistes et des écrivains imposera « la grande école de la mélancolie ». [22] Nous conclurons avec Burton qui disait : « J’écris sur la mélancolie en m’évertuant à éviter la mélancolie ».


Bibliographie

  1) Borer A. Dürer Le Burin du graveur. Studiolo L’Atelier contemporain 2021.
  2) Klibansky R, Panofsky E, Saxl F.  Saturne et la mélancolie. Gallimard 2000.
  3) Despoix P.,« La Mélancolie et Saturne : un projet collectif au long cours de la bibliothèque Warburg », Revue germanique internationale, 28 | 2018, 159-181.
  4) Lenotre G. Paris et ses fantômes. Grasset 1933.
  5) Zweig  S. Montaigne. Préface de O. Philipponnat. Le Livre de Poche 2019.
  6)  Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 Fondation Custodia Collection Frits Lugt Paris 2021.
  7)  Brion M. Les peintres en leur temps. Philippe Lebaud 1994.
  8)  Eichler A. Albrecht Dürer (1471-1528) Ullmann 2007.
  9) Berger J. Dürer Taschen 1994.
 10) Van Mander C. Le livre de peinture. Présentation par Robert Genaille. Miroirs de l’Art Hermann Paris 1965.
  11) Gombrich E.H. Histoire de l’Art Phaidon 2001.
  12)  Laneyrie-Dagen Nadeije. Le métier d’artiste. Dans l’intimité des ateliers. Larousse 2012.
  13) Hagen R-M & Hagen R.  Les ailes brisées. Albrecht Dürer : Melencolia I, 1514 in Les dessous des chefs-d’œuvre Tome 2, 2003.
  14) Panofsky E. La Renaissance et ses avant-courriers dans l’art d’occident. Champs arts Flammarion 2008.
  15)  Radrizzani D. Lemancolia – Traité artistique du Léman. Ed. Noir Sur Blanc 2013.
  16)  Salamon L. Comment regarder… La Gravure. Guides des Arts Hazan 2011.
  17)  Defoe D. Journal de l’année de la peste. Denoël 1923.
  18)  Paré A. Diable.  De l’apocalypse à l’enfer de Dante. Chêne Hachette 2021.
  19)   Hersant Y. « Cranach, Dürer et la mélancolie » Conférence lors le l’exposition Cranach et son temps (2011) Musée du Luxembourg Paris. Compte-rendu par clairesicard.hypotheses.org.
  20) Fernandez D. La perle et le croissant. Photographies de Ferrante Ferranti. Terre Humaine Plon 1995.
  21)  Malherbe A. Lucas Cranach. Peindre la grâce. A Propos 2011.
  22) Baudelaire. La modernité mélancolique. Sous la direction de J.M Chatelain. BnF 2021.

Remerciements au Dr Philippe Rouesnel, cardiologue, pour ses conseils érudits et au Dr Eric Basely, psychiatre, pour son éclairage bienveillant et à monsieur Philippe Desoignies pour ses précieuses connaissances des aliénistes du XIXe.




L’obligation vaccinale des professionnels : oui, sous conditions

(Medscape – Serge Cannasse) Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu un avis (n°144) sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé, à la suite d’une saisine du ministre de la Santé et de la Prévention. Celui-ci insistait sur le contraste des valeurs entre « la liberté individuelle, d’une part, et le bénéfice collectif et l’intérêt général qui sous-tendent le contrat social induit par la vaccination »La réponse du CCNE s’attache à établir « un cadre prospectif pour les décisions de santé publique à venir »… [Lire la suite]




Bronchiolite : un candidat-vaccin contre le VRS reçoit un avis favorable de l’Europe

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) a émis un avis favorable recommandant l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché pour le candidat vaccin de Pfizer, Abrysvo™, contre le virus respiratoire syncytial (VRS)… [Lire la suite]




Départements concernés, mode d’emploi, conditions à remplir : ce qu’il faut savoir sur la carte Vitale numérique

(franceinfo:) La carte Vitale arrive sur nos téléphones portables. L’assurance-maladie expérimente cet été, dans huit départements, l’application carte Vitale accessible sur smartphone. Le déploiement a débuté dans le Rhône, les Alpes-Maritimes, la Loire-Atlantique, le Puy-de-Dôme, la Sarthe, la Seine-Maritime, le Bas-Rhin et la Saône-et-Loire… [Lire la suite]




Substituts nicotiniques : une méta-analyse Cochrane décrit les modalités d’utilisation les plus efficaces

(Medscape – Caroline Guignot) Selon une revue et méta-analyse Cochrane, la combinaison de substituts nicotiniques (forme à action rapide et patch) permet d’obtenir 17 % à 37 % de sevrages tabagiques supplémentaires à long terme par rapport à l’utilisation d’une seule forme à la fois chez des sujets adultes souhaitant arrêter de fumer et ayant une consommation habituelle d’au moins 15 cigarettes par jour… [Lire la suite]




Le système cardiovasculaire, selon Léonard de Vinci

(Medscape – Aude Lecrubier) Le saviez-vous ? Pionnier de l’anatomie et expérimentateur exercé, Léonard de Vinci a remis en cause, longtemps avant les autres, le fonctionnement du cœur décrit par le médecin grec Claude Galien… [Lire la suite]




Sixième patient possiblement guéri du VIH : une annonce forte au congrès mondial dédié au Sida

(Medscape – Marine Cygler) Un sixième patient est en longue rémission du VIH après greffe de moelle osseuse. L’annonce a été faite officiellement le lundi 24 juillet lors du congrès de l’International AIDS Society (IAS 2023) à Brisbane… [Lire la suite]




Même après 80 ans, la chirurgie peut améliorer le pronostic de l’endocardite infectieuse

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Selon l’étude observationnelle française MOISE, l’état fonctionnel est déterminant pour le pronostic à un an lié à la chirurgie de l’endocardite infectieuse des sujets âgés de 80 ans et plus. La chirurgie ne devrait probablement pas être pratiquée chez les patients incapables de marcher sans aide à l’admission, ou pour ceux ayant un score d’autonomie de vie quotidienne médiocre (score ADL < 4), car elle ne semble pas apporter de bénéfice pronostique à 1 an. À l’inverse… [Lire la suite]




Un conflit d’intérêt au gouvernement après la nomination d’Aurélien Rousseau ?

(franceinfo:) Comment Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé, travaillera-t-il avec son épouse, Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie ? Explications… [Lire la suite]




Complications après vaccination contre le Covid-19: les demandes d’indemnisation s’accumulent

(Medscape – Vincent Richeux) Plus de deux ans après les premières vaccinations contre le Covid-19, la majorité des demandes d’indemnisation pour des complications survenues après les injections sont toujours à l’étude en France. D’autres pays, comme le Royaume-Unis ou l’Australie, sont dans la même situation. En Allemagne, la voie judiciaire est privilégiée: 350 actions en justice ont été initiées pour demander réparation aux laboratoires producteurs des vaccins… [Lire la suite]




Greffe d’îlots pancréatiques dans le DT1 : le point sur la situation en France

(Medscape – Vincent Richeux) Près de deux ans après le remboursement de la greffe d’îlots pancréatiques dans le traitement du diabète de type 1 (DT1) à risque élevé d’hypoglycémie sévère, quelle est la situation en France concernant l’accès à cette thérapie… [Lire la suite]




« On risque d’avoir une accélération de la politique de destruction de l’hôpital public », avec la nomination d’Aurélien Rousseau, selon le porte-parole des urgentistes de France

(franceinfo:) Pour Chirstophe Prudhomme, la nomination d’Aurélien Rousseau au poste de ministre de la Santé va empirer la situation dans les hôpitaux… [Lire la suite]




Le président de la Fédération hospitalière de France met la pression sur Aurélien Rousseau et Aurore Bergé pour « accélérer » face aux « défis immenses »

(franceinfo:) Aurore Bergé a été nommée ce jeudi ministre des Solidarités. Au lendemain du remaniement, le président de la Fédération hospitalière de France, Arnaud Robinet, espère que « la ministre Aurore Bergé sera plus combative que la présidente Aurore Bergé du groupe des députés de Renaissance, notamment pour la loi grand âge »… [Lire la suite]




Qui est Aurélien Rousseau, nouveau ministre de la Santé ?

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Après seulement une année en poste, le Dr François Braun laisse sa place de ministre de la santé à Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne. Aurélien Rousseau, 47 ans, n’est pas un inconnu du monde de la santé… [Lire la suite]




100000medecins.org, la boussole de l’offre logicielle médicale

(Medscape – Jean-Bernard Gervais) Comment se repérer dans la jungle de l’offre logicielle métier pour les médecins ? C’est une question à laquelle répond une association, 100000medecins.org, qui vient de lancer en juin un site d’informations et de comparaison de l’offre logicielle médicale pour les médecins libéraux (et par les médecins libéraux)… [Lire la suite]




DT1 : des patients se passent d’insuline grâce à une greffe de cellules souches

(Medscape – Miriam E. Tucker) La greffe de cellules d’îlots de Langerhans pancréatiques obtenus à partir de cellules souches (VX-880, Vertex Pharmaceuticals) continue d’être une piste prometteuse dans le traitement du diabète de type 1, selon les dernières données obtenues chez six patients et présentées au congrès de l’American Diabetes Association 2023[Lire la suite]




Canicule : en Île-de-France, 3,7 millions de personnes sont considérés comme très vulnérables face aux fortes chaleurs

(franceinfo:) Actuellement, le nord du pays est épargné par les fortes chaleurs, mais en cas de montée des températures, près d’un tiers des habitants d’Île-de-France sont considérés comme très vulnérables aux canicules. Pourquoi ces personnes sont-elles plus exposées que les autres ?… [Lire la suite]




La pollution atmosphérique pourrait augmenter le risque de glaucome

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Des chercheurs bordelais ont mis en évidence un amincissement accéléré de la couche des fibres nerveuses de la rétine chez les personnes plus exposées à la pollution atmosphérique, notamment celles qui avaient une plus grande exposition aux particules fines. Leur étude suggère donc une possible augmentation du risque de glaucome pour les habitants des zones polluées aux particules fines, et ce même à des niveaux inférieurs aux seuils réglementaires actuels de l’Union européenne (25 microgrammes/m3). Les résultats sont publiés dans la revue Environmental Research… [Lire la suite]




Isotrétinoïne orale : deux nouvelles vidéos d’information

(Medscape – Fanny Le Brun) Les médicaments à base d’isotrétinoïne (Isotrétinoïne Acnétrait®, Contracné®, Curacné® et Procuta®) sont indiqués dans le traitement des acnés sévères, après échec des autres traitements. Cette molécule est connue pour être à l’origine d’effets indésirables pouvant être graves et certains pouvant persister après la fin du traitement… [Lire la suite]




Permanence des soins : l’IGAS rend sa copie

L’IGAS a remis son rapport concernant la permanence des soins en établissements de santé alors que l’enquête annuelle du Cnom confirme que la participation des médecins à la permanence des soins ambulatoire s’est stabilisée en 2022.


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Le rapport IGAS N°2023-009R conclut la mission relative à la permanence des soins en établissements de santé (PDSES), confiée en janvier dernier à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) par le ministre de la Santé et de la prévention. Les inspecteurs ont jonglé avec plusieurs contraintes : le court délai imparti, une absence structurelle de données, un contexte politique sensible et une absence de cadrage budgétaire des mesures susceptibles d’être financées.

Néanmoins, 80 auditions, des réunions de travail avec 300 interlocuteurs et 4 déplacements en région ont permis d’aboutir à la rédaction de ce rapport et des 30 propositions qu’il contient. Les inspecteurs se sont également appuyés sur les résultats de deux enquêtes SOLEN adressée aux ARS et à un panel d’établissements pour obtenir des données dans les territoires (spécialités, répartitions gardes et astreintes, mutualisation, ressources humaines…).

  • La première partie du rapport positionne la PDSES au sein de l’offre de soins et présente un état des lieux réglementaire et opérationnel. Cette partie dresse un certain nombre de constats, notamment :
    • l’absence de dysfonctionnements majeurs et structurels concernant le fonctionnement de la PDSES qui pourraient remettre en question l’équilibre général du système ;
    • des évolutions sociétales en cours et de nouveaux arbitrages des professionnels entre revenus et temps, avec une moindre acceptabilité des contraintes liées à la PDSES.
  • La deuxième partie propose des modalités d’organisation et de pilotage de la PDSES
    destinées à renforcer la confiance et l’adhésion des acteurs.
  • La troisième partie propose de repenser la mise en œuvre de la PDSES autour d’efforts mieux partagés dans les territoires, pour des organisations plus robustes et un fonctionnement plus soutenable.
  • La quatrième partie présente des propositions visant à améliorer la reconnaissance des professionnels en période de PDSES. Dans cette partie, les inspecteurs proposent notamment :
  • de faire converger les modalités d’indemnisation de la PDSES entre les professionnels libéraux et salariés afin de reconnaitre le temps de travail réalisé en garde et d’assurer une équité de traitement ;
  • de simplifier le processus de rémunération de la PDSES des professionnels libéraux intervenant en établissements privés.

Quatre principes pour concevoir une nouvelle PDSES

Les inspecteurs ont posé 4 principes pour dessiner une PDSES rénovée capable de répondre aux besoins de la population :

  • L’opportunité présentée par le renouvellement des schémas régionaux de la PDSES pour procéder à une profonde réorganisation du dispositif ;
  • La nécessité de considérer les enjeux démographiques autant que les enjeux de reconnaissance pour mettre en place une PDSES soutenable ;
  • La définition d’un schéma de mobilisation de la PDSES qui ne repose ni sur une
    obligation généralisée et systématique ni sur le strict volontariat ;
  • Une approche du sujet globale reposant sur la mobilisation de leviers
    pensés et mis en œuvre de manière complémentaire.

Nathalie Zenou

Lire le rapport de l’IGAS


Rapport de l’IGAS

Enquête CNOM sur la PDSA en médecine générale


Enquête CNOM

© DalaProd – Fotolia




Actu-sondage : Été 2023, que faites-vous ?

Les beaux jours s’installent, annonçant les vacances pour bon nombre d’entre nous.
Et vous, comment voyez-vous votre été ? Si vous cherchez un remplaçant, avez-vous pensé à consulter la plateforme CardioLink ?


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Délais de rendez-vous : les ophtalmos toujours en progrès

Depuis 2019, le SNOF réalise une étude annuelle avec le CSA pour recueillir des données objectives. D’autres statistiques permettent également de confirmer les bons résultats de la spécialité en matière d’amélioration des délais de rendez-vous.


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En décembre dernier, le SNOF annonçait une nette amélioration des délais de rendez-vous dont la médiane est passée entre 2019 et 2022 :

  • de 43 à 30 jours pour les rendez-vous pris par téléphone ;
  • de 42 à 26 jours pour les rendez-vous pris par internet (34 jours pour les cardiologues sur Doctolib).

Le SNOF se félicite de voir ainsi diminuer de 13 jours le délai médian des prises de rendez-vous par téléphone, qui devient inférieur à un mois. L’amélioration est encore meilleure sur internet : les délais se sont améliorés de 38 % et la proportion des premiers rendez-vous obtenus est passée à 25 % (+3 % vs 2021). De plus, 10 % des rendez-vous sont donnés dans un délai de moins de 4 jours, y compris pour des demandes non urgentes (2 jours par internet).

L’objectif est d’arriver à un délai médian de 15 jours (25 jours en moyenne). Ce délai permet en effet à la population de ne pas ressentir une difficulté à obtenir un rendez-vous.

Le travail aidé fait la différence

Par ailleurs, une enquête parue dans Marianne en septembre 2022 montre que l’ophtalmologie, longtemps mauvaise élève de la classe en matière de délais de rendez-vous, se situe désormais au milieu des autres spécialités. Cette progression est à mettre au crédit du recours au travail aidé qui a permis de diminuer les délais et n’est pas encore assez utilisé par les autres spécialités.

Des pôles libéraux pour mailler le territoire

Afin de continuer à améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les zones sous-dotées, le SNOF propose de développer le concept de pôle d’ophtalmologie qui comprendrait un cabinet principal de groupe avec des sites secondaires pour compléter une offre insuffisante dans certaines zones. Cela permettrait également de développer l’offre en orthoptie, encore insuffisante, et d’attirer de nouveaux médecins en proposant une diversification des parcours et une montée en puissance plus rapide.

Les sites secondaires peuvent s’implanter sur de nouveaux sites ou dans le cabinet déjà existant d’un ophtalmologiste partant à la retraite ou encore au sein d’une MSP, d’un ISPIC ou d’un hôpital de proximité.

Cette évolution est nécessaire car la population de ces zones est souvent plus âgée et moins mobile. Elle consulte plus tard, avec des pathologies plus avancées qui nécessite une prise en charge en présentiel.

Nathalie Zenou

Regardez l’interview du Dr Thierry Bour, président du SNOF (20’) 


Interview vidéo

© Peshkova – Depositphotos




Les députés alertent sur les téléconsultations par abonnement

(Les Échos – Solenn Poullennec) Les offres commerciales de téléconsultations du type de celle développée par le groupe de cliniques Ramsay risquent d’installer « un système d’accès aux soins à deux vitesses », estiment des députés. Ils distinguent cependant ces offres de solutions développées pour répondre aux questions des parents de jeunes enfants…[Lire la suite]




Où fume-t-on le plus en France ?

(franceinfo:) Le tabagisme en France ne baisse plus depuis 2019 et reste à un niveau relativement élevé. Près d’un adulte sur trois fume. Santé Publique France a publié, lundi 17 juillet, les données région par région. Le point avec le médecin et journaliste Damien Mascret, présent sur le plateau du 19/20… [Lire la suite]




Climat : pour réduire l’émission de gaz à effet de serre, les hôpitaux de Marseille réduisent la quantité de viande rouge sur les plateaux-repas

(franceinfo:) L’une des solutions de plus en plus évoquées pour baisser radicalement les émissions de gaz a effet de serre en France d’ici 2030 est de modifier notre alimentation, en particulier la viande rouge, qui pèse lourd sur les émissions de l’agriculture. A Marseille, les hôpitaux ont donc décidé de diviser par deux la quantité servie aux patients… [Lire la suite]




Fibrillation atriale : l’électroporation va-t-elle être le nouveau gold standard ?

(Medscape – Nathalie Raffier) Parmi les traitements de la fibrillation auriculaire, l’ablation par l’électroporation est une technique récente, basée sur une nouvelle énergie, qui pourrait révolutionner la prise en charge de ce trouble du rythme cardiaque… [Lire la suite]




Quid des tensions aux Urgences cet été ?

(Medscape – Jacques Cofard) Qui dit vrai ? Interrogé par Public Sénat ce 10 juillet, le ministre de la Santé François Braun a nié tout simplement la fermeture de services d’urgences cet été due à un manque de personnels médical et paramédical… [Lire la suite]




La vaccination des enfants commence à se rétablir après la baisse des années Covid-19, annonce l’ONU

(franceinfo:) Malgré ces « signes prometteurs », la couverture n’atteint toujours pas les niveaux d’avant la pandémie… [Lire la suite]




Vitamine D : un consensus français en faveur d’une supplémentation des 0-18 ans

(Medscape – Nathalie Raffier) Les pédiatres ont dressé le bilan : la supplémentation en vitamine D chez les enfants et adolescents est un flop. Ajoutons à cela l’augmentation du surpoids/obésité, le fait que les écrans ont remplacé les jeux d’extérieur, que l’alimentation s’est appauvrie en vitamine D… et l’on comprend pourquoi nos chères têtes blondes sont en majorité carencées… [Lire la suite]




Aspartame classé potentiellement cancérigène : ne pas céder à l’alarmisme

(Medsacpe – Sharon Worcester) Mi-juillet, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l’aspartame comme possiblement cancérogène pour l’homme (groupe 2B du CIRC) en raison de « preuves limitées » de cancérogénicité chez l’homme… [Lire la suite]




AOMI : pas de risque de surmortalité avec les stents et ballons au paclitaxel conclut la FDA

(Medscape -Steve Stiles) Suite à de nouvelles données, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis conclut que les stents et ballons au paclitaxel comme traitements de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ne présentent pas de risque de surmortalité, a indiqué l’agence dans un communiqué adressé aux professionnels de santé[Lire la suite]




Maladies du voyage : les informations essentielles à connaître

(Medscape – Dr Bret A Nicks) Bien que le Covid-19 soit toujours considéré comme une maladie postpandémique, les voyages – qui avaient été particulièrement impacté – ont repris. Le retour des déplacements individuels et de masse doit s’accompagner d’une sensibilisation accrue des voyageurs, ainsi que des soignants, aux maladies du voyage… [Lire la suite]




Comment les moustiques-vecteurs contaminent l’Europe (ECDC) ?

(Medscape – Frédéric Soumois) Moustique-tigre et égyptien envahissent rapidement l’Europe, multipliant les risques de contamination locale de dengue, de zika et de chikungunya. L’ECDC en appelle aux médecins pour interroger systématiquement les patients sur leur pays de voyage. Ceux-ci doivent conserver des mesures anti-moustiques longtemps après leur retour… [Lire la suite]




Risque CV : la FDA élargit l’indication de l’anti-PCSK9 inclisiran en complément des statines en prévention primaire

(Medscape – Steve Stiles) La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a étendu l’indication de l’agent hypocholestérolémiant injectable inclisiran (Leqvio®) à la prévention primaire du risque CV chez les patients présentant un taux de cholestérol LDL élevé, a annoncé le laboratoire Novartis… [Lire la suite]




Mais pourquoi les ruptures de médicaments sont-elles en hausse ?

(Medscape – Jacques Cofard) Face à une hausse sans fin des ruptures de médicament et ce, malgré la mise en place depuis 13 ans de mesures législatives pour endiguer le phénomène, une commission  d’enquête sénatoriale a décidé de se pencher sur le sujet, et a rendu sa copie ce 6 juillet[Lire la suite]




Des drones pour transporter les prélèvements médicaux, en test dans le Nord

(franceinfo:) Des tests sont en cours entre les hôpitaux de Maubeuge et de Valenciennes, dans le Nord. Dès le début de l’année prochaine, si tout fonctionne correctement, des drones pourront livrer des prélèvements médicaux… [Lire la suite]




L’aspartame est probablement cancérigène

(franceinfo:) L’organisation mondiale de la santé considère désormais que l’aspartame est classé cancérogène possible pour l’homme. L’OMS déclare que des études supplémentaires sont nécessaires pour clarifier la situation… [Lire la suite]