Accompagnement des patients : la CNAMTS occupe le terrain

L’Assurance Maladie va développer ses programmes d’accompagnement des patients Sophia et Prado et généraliser, mais en ligne, son service de « coaching » Santé active.

Début 2015, le service de coaching en santé de l'Assurance Maladie, Santé active, sera disponible sur son site. © Photopitu
Début 2015, le service de coaching en santé de l’Assurance Maladie, Santé active, sera disponible sur son site. © Photopitu

376 – C’est à peu près au moment où l’on apprenait l’échec des laborieuses négociations sur la rémunération des équipes pour la coordination de la prise en charge des patients, notamment des patients chroniques, que Frédéric van Roekeghem, lors d’un ultime point presse avant son départ, détaillait la progression des programmes d’accompagnement des patients de l’Assurance Maladie et annonçait la version on line de son service de coaching en santé « Santé active ».

L’objectif des nouveaux « services en santé » est de rendre les assurés « acteurs de leur propre santé, tout en réduisant les dépenses inutiles et en optimisant le recours aux soins », a rappelé lors du point presse Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins. Leurs développements sont inscrits dans la Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) 2014-2017.

Une amélioration du suivi médical

La CNAMTS va donc poursuivre et étendre ses programmes destinés aux malades chroniques et en premier lieu Sophia, lancé en 2008 pour les diabétiques type 2. Après une phase d’expérimentation de mars 2008 à juin 2009 dans six départements, Sophia a été généralisé l’année dernière. Sur 2,04 millions de patients diabétiques éligibles, ce service en a attiré 536 000. Actuellement, le coût annuel de ce service est estimé à 67 euros par assuré, contre 96 euros l’année dernière. L’évaluation de la phase d’expérimentation réalisée en 2011 concluait à « une amélioration du suivi médical, une amélioration de certains indicateurs cliniques » et « une moindre progression des dépenses hospitalières », à défaut d’une diminution des coûts de soins de ville, dont l’évolution restait « sensiblement la même » pour les adhérents à Sophia.

On ne sait aujourd’hui combien Sophia « rapporte » à l’Assurance Maladie en termes d’économies générées. Mais l’amélioration qualitative apportée par le service ainsi qu’un taux de satisfaction de 7,7 sur 10, selon une enquête de satisfaction de juin dernier, encouragent la CNAMTS à poursuivre, son objectif étant de rallier 610 000 adhérents d’ici la fin de l’année, dont 30 % de patients diabétiques en situation précaire « en écarts de soins » sur lesquels elle portera tout particulièrement ses efforts en permettant notamment une inscription en ligne et en incitant les médecins traitants à proposer ce service, ce qui n’est pas gagné, ces derniers ayant toujours considéré qu’avec Sophia, l’Assurance Maladie avait tendance à empiéter sur leur rôle.

Depuis le mois d’octobre, Sophia est en cours d’extension, dans dix-huit départements, aux patients asthmatiques. Conformément à la COG, la CNAMTS va poursuivre le développement de ses programmes d’accompagnement du retour à domicile (PRADO). Initiés en 2010, ils concernent actuellement la maternité, l’orthopédie et l’insuffisance cardiaque, mais PRADO va également être expérimenté pour la BPCO et les plaies chroniques et devrait être coordonné sur deux territoires avec le programme Personne Agées En Risque de Perte d’Autonomie (PAERPA).

Un service de santé virtuel

Enfin, la CNAMTS mise sur le « coaching en santé » et va lancer sous peu une version totalement en ligne de son service Santé active. Expérimenté depuis dix ans par la CPAM de la Sarthe, ce service consiste en un échange personnalisé – relevant de la prévention et de l’éducation thérapeutique – entre les assurés et des conseillers au sein d’espaces dédiés et lors d’ateliers organisés au sein des caisses. Dans le contexte économique actuel, l’Etat a demandé à la CNAMTS de renoncer à son ambition de généraliser ce service sous cette forme « présentielle » pour ne le déployer qu’en ligne. Ainsi donc, Santé active en ligne sera accessible aux quelque quinze millions d’assurés titulaires d’un compte sur Ameli.fr au début de l’année prochaine. Sur les trois principaux axes de « coaching » – nutrition, santé du dos et santé du cœur – chaque assuré pourra choisir un « coach virtuel » qui lui délivrera « des conseils pratiques nécessaires à la prise de conscience et à l’intégration durable de comportements vertueux ».

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