Budget 2024 : arrêts de travail et médicaments dans le viseur du gouvernement

La santé est l’un des trois axes qui devrait permettre au gouvernement de réaliser 10 milliards d’euros d’économies (10 Md€) dans le budget 2024.

Le programme de stabilité 2023 a été construit pour réduire le déficit public à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027. Il s’agit de revenir à la normale après plusieurs années de dépenses exceptionnelles destinées à répondre aux conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Le gouvernement vise ainsi le désendettement du pays grâce à la croissance, au travail et à des économies.

Au moins 10 Md€ d’économies répartis sur trois axes 

  • trois politiques publiques (le logement, le travail et les opérateurs de l’Etat),
  • le verdissement de notre fiscalité,
  • les dépenses de soins.

Concernant les dépenses de soins, le gouvernement souligne qu’elles représentent 50 % de la dépense publique et appelle à la responsabilisation de tous les acteurs, rappelant que le vieillissement de la population et l’essor des technologies de pointe conduisent mécaniquement à une explosion des dépenses.

Les arrêts maladie et les médicaments dans le viseur

  • Arrêts maladie : + 30 % en 10 ans, 16 Mds d’euros de dépenses au total. On peut noter dans ce contexte la poursuite de la montée en charge du nouveau régime d’indemnités journalières (IJ) instauré en 2021 pour les professionnels libéraux.

Cette annonce tombe 10 jours après le lancement début juin d’une campagne de l’Assurance-maladie destinée à mettre sous objectifs (MSO) ou sous accord préalable (MSAP) les prescriptions d’IJ des médecins généralistes gros prescripteurs d’arrêts maladie. La Cnam entend ainsi convoquer 5 000 médecins généralistes à des entretiens confraternels et 15 000 médecins recevront la visite de délégués de l’Assurance-maladie.

  • Prescriptions médicamenteuses

Les généralistes sont ici aussi dans le viseur de Bercy, chacun prescrivant en moyenne l’équivalent de 730 000 € de soins par an (450 € / patient). Les dépenses de confort et de facilité sont notamment visées, qui devraient être limitées pour permettre par exemple une meilleure prise en charge des ALD.

Nathalie Zenou
© Phovoir – Jean-Bernard Nadeau
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