Cinq ans pour refonder la santé

L’Institut santé a tenu son congrès national le 12 octobre dernier. Cet organisme multidisciplinaire et « transpartisan » réunit des personnalités du secteur de la santé et de la société civile et propose une refondation globale touchant l’organisation des soins, l’hôpital, la ville, les patients ou la gouvernance.

« Dans cinq ans, il sera trop tard pour reconstruire un système universel accessible à tous les citoyens de première qualité en France ». C’est le cri d’alarme lancé par les membres de l’Institut Santé rassemblés autour de l’économiste Frédéric Bizard et qui plaident pour un pilotage de la santé au plus près des territoires pour la gérer « à partir des besoins des usagers ».

450 bassins de vie couvrant en moyenne 150 000 habitants se substitueraient ainsi à la territorialisation actuelle incarnée par les GHT et les CPTS. Les missions de ces territoires seraient réévaluées tous les cinq ans et c’est dans ce cadre que seraient abordés les déserts médicaux, la permanence des soins et les inégalités en santé.

Mieux maîtriser les dépenses

Un contrat serait par ailleurs passé pour les patients chroniques à 100 % entre le coordinateur médical, le patient et l’assurance santé pour renforcer l’efficience de la prise en charge des pathologies chroniques et mieux maîtriser les dépenses. Cette contractualisation sera obligatoire pour obtenir le remboursement à 100 %.

Ce contrat devrait stimuler la médecine de parcours et renforcer le rôle de la ville. Les soins primaires et les spécialistes seront valorisés sur « des missions clairement définies en contrepartie d’un financement à sa juste valeur et d’une autonomie renforcée ». La ville et l’hôpital se partagerait la permanence des soins ambulatoires en s’appuyant sur des maisons médicales de garde hébergeant hospitaliers et libéraux.

L’hôpital doit par ailleurs être ancré dans son territoire et libéré de ses contraintes, avec une organisation proche de celle de la fédération Unicancer dans laquelle des médecins, assistés d’un directeur administratif, dirigent les établissements. L’institut fait également des propositions concernant les carrières des médecins, par exemple la transformation du statut PU-PH.

Un payeur unique

Enfin, l’institut propose de n’avoir qu’un payeur unique, la sécurité sociale devenant le financeur exclusif de la majorité des prestations. Les organismes complémentaires ne financeraient que les soins non couverts. Cela permettrait de mieux gérer le risque, d’offrir une meilleure lisibilité et de permettre un pilotage plus efficace des prestations et des tarifs.

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