Délais de rendez-vous : les ophtalmos toujours en progrès

Depuis 2019, le SNOF réalise une étude annuelle avec le CSA pour recueillir des données objectives. D’autres statistiques permettent également de confirmer les bons résultats de la spécialité en matière d’amélioration des délais de rendez-vous.

En décembre dernier, le SNOF annonçait une nette amélioration des délais de rendez-vous dont la médiane est passée entre 2019 et 2022 :

  • de 43 à 30 jours pour les rendez-vous pris par téléphone ;
  • de 42 à 26 jours pour les rendez-vous pris par internet (34 jours pour les cardiologues sur Doctolib).

Le SNOF se félicite de voir ainsi diminuer de 13 jours le délai médian des prises de rendez-vous par téléphone, qui devient inférieur à un mois. L’amélioration est encore meilleure sur internet : les délais se sont améliorés de 38 % et la proportion des premiers rendez-vous obtenus est passée à 25 % (+3 % vs 2021). De plus, 10 % des rendez-vous sont donnés dans un délai de moins de 4 jours, y compris pour des demandes non urgentes (2 jours par internet).

L’objectif est d’arriver à un délai médian de 15 jours (25 jours en moyenne). Ce délai permet en effet à la population de ne pas ressentir une difficulté à obtenir un rendez-vous.

Le travail aidé fait la différence

Par ailleurs, une enquête parue dans Marianne en septembre 2022 montre que l’ophtalmologie, longtemps mauvaise élève de la classe en matière de délais de rendez-vous, se situe désormais au milieu des autres spécialités. Cette progression est à mettre au crédit du recours au travail aidé qui a permis de diminuer les délais et n’est pas encore assez utilisé par les autres spécialités.

Des pôles libéraux pour mailler le territoire

Afin de continuer à améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les zones sous-dotées, le SNOF propose de développer le concept de pôle d’ophtalmologie qui comprendrait un cabinet principal de groupe avec des sites secondaires pour compléter une offre insuffisante dans certaines zones. Cela permettrait également de développer l’offre en orthoptie, encore insuffisante, et d’attirer de nouveaux médecins en proposant une diversification des parcours et une montée en puissance plus rapide.

Les sites secondaires peuvent s’implanter sur de nouveaux sites ou dans le cabinet déjà existant d’un ophtalmologiste partant à la retraite ou encore au sein d’une MSP, d’un ISPIC ou d’un hôpital de proximité.

Cette évolution est nécessaire car la population de ces zones est souvent plus âgée et moins mobile. Elle consulte plus tard, avec des pathologies plus avancées qui nécessite une prise en charge en présentiel.

Nathalie Zenou

Regardez l’interview du Dr Thierry Bour, président du SNOF (20’) 

© Peshkova – Depositphotos

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