362-363 – Catherine Sanfourche – La féminisation du corps médicale se poursuit, l’abandon de l’exercice libéral par les jeunes n’est peut-être pas si certain et les médecins retraités sont de plus en plus nombreux à poursuivre leur activité.
Au 1er janvier 2013, 271 940 médecins étaient inscrits au tableau de l’Ordre, dont 215 865 actifs, selon la 7e édition de l’atlas national de la démographie médicale du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM). Sur ce total, les praticiens ayant une activité régulière (sur un seul site) sont 199 419, dont 107 880 spécialistes (en hausse de 0,5 % par rapport à 2012) et 91 539 généralistes (en baisse de 1 % sur un an). Parmi ces médecins, 92 851 exercent exclusivement en libéral et 85 876 sont salariés, dont 65,8 % hospitaliers. D’après les prévisions de l’Ordre, il semble que le nombre de médecins actifs va continuer de croître d’ici à 2018 pour atteindre 216 946 inscrits au tableau ordinal (+ 0,5 %). Cette année-là, le nombre de médecins exerçant une activité régulière s’établirait à 199 852. Mais cette évolution sera différente selon la spécialité : tandis que les généralistes verront leurs effectifs décroître de 5,52 %, les spécialistes connaîtront une croissance de 5,84 % (voir graphique ci-dessous).
Les femmes majoritaire chez les 34-44 ans
Toutes spécialités et mode d’exercice confondus, les médecins en activité régulière ont en moyenne 51,6 ans. Et si presque un quart d’entre eux ont 60 ans et plus, et sont donc susceptibles de partir en retraite d’ici à 2018, les moins de 40 ans ne comptent que pour 15,3 % de l’effectif global. Sans surprise, la féminisation de la profession se poursuit : de 38 % en 2007, les femmes médecins représentent aujourd’hui 43 % du corps médical. Elles sont même majoritaires chez les 34-44 ans, et représentent 58 % des médecins nouvellement inscrits au tableau de l’Ordre (53 % en 2006).
L’attrait du salariat
L’année dernière, sur les 6 324 nouveaux inscrits, 66,4 % ont opté pour le salariat et 9,4 % pour l’exercice libéral exclusif. Pourtant, « le mythe du désamour pour l’exercice libéral doit être considéré avec prudence », indique le CNOM. L’Ordre observe effectivement que si en 2008, 66,7 % des nouveaux inscrits avaient choisi le salariat, 22,7 % le remplacement et 9,8 % le libéral, cinq ans plus tard, ils ne sont plus que 50,1 % à être salariés, 7,5 % à être remplaçants tandis que 27,5 % sont devenus libéraux. « Si le salariat garde un indéniable attrait, l’exercice libéral retrouve des adeptes au bout de cinq ans d’exercice. En y intégrant le remplacement et l’exercice mixte, il attire encore 42,3 % des praticiens », commente l’Ordre.
Sans doute pour les raisons combinées de la faiblesse démographique actuelle et de la crise économique non moins actuelle, qui obscurcit l’avenir, on constate que sur les 56 105 médecins retraités inscrits à l’Ordre, 19,5 % continuent d’exercer. Et l’Ordre pronostique qu’en 2018, ces retraités actifs représenteront 40 % des praticiens ayant cessé leur activité.
Les cardiologues
Sur les 6 063 spécialistes en cardiologue et maladies vasculaires inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier de cette année, 44,4 % exercent en libéral (2 693), 30,7 % sont salariés (1 860) et 24,9 % ont une activité mixte (1 509). Si la féminisation gagne du terrain parmi les jeunes générations, la spécialité reste très majoritairement masculine : 76 % des cardiologues sont des hommes et 24 % sont des femmes. L’âge moyen du cardiologue mâle s’établit à 52 ans, celui de la femme cardiologue à 46 ans. Comme leurs confrères hommes, les 1 440 femmes cardiologues choisissent préférentiellement l’exercice salarié (705), mais si l’on additionne celles qui exercent en libéral exclusif (512) et celles qui ont un exercice mixte (223), on constate qu’elles favorisent néanmoins l’exercice libéral, plus susceptible d’aménagements compatibles avec la vie de famille que l’exercice de la cardiologie hospitalière.