DPC – Entretien Olivier Goëau-Brissonière

« Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain »

Pr Goëau-BrissonnièrePour le président de la Fédération des Spécialités Médicales (FSM), si des adaptations s’imposent, une remise en cause radicale du DPC risquerait de démobiliser les professionnels de santé de plus en plus nombreux à adhérer au dispositif.

Le rapport de l’IGAS est assez sévère à l’égard du dispositif de DPC. Qu’en pensez-vous ?

Olivier Goëau-Brissonière : Je dirais qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le DPC est en train de se mettre en place avec une appropriation progressive par les professionnels, tant libéraux qu’hospitaliers. Ce rapport résulte d’auditions de diverses personnes, de diverses professions ayant forcément des intérêts divergents. En ce qui concerne les médecins, je soutiens que nous sommes en train de mettre en place quelque chose de satisfaisant, que nous allons faire évoluer. La CSI des médecins travaille, ayant à traiter un nombre de dossiers très important. Le rapport égratigne également des manquements dans les déclarations d’intérêt. Je tiens à préciser que tous les spécialistes ont effectué cette déclaration et qu’aucun d’entre eux n’est en situation de conflit d’intérêt. C’est un bon rapport, mais dont les conclusions sont sévères et tranchées, et politiquement peu « vendables ». Beaucoup de professionnels sont entrés dans le dispositif du DPC ; nous allons développer de nouveaux modes de formation, l’e-learning, les registres, etc. On ne peut pas réduire le DPC à la santé publique, comme le suggère l’un des scénarios proposés par l’IGAS.

Justement, parmi les quatre scénarios de réforme pour le DPC avancés par l’IGAS, laquelle a votre préférence ?

O. G-B. : La quatrième, qui consiste à supprimer l’OGDPC et l’obligation de DPC pour revenir à une obligation déontologique fait l’unanimité des professionnels contre elle. La première est la plus acceptable. Je pense en effet que l’on va s’orienter vers des ajustements nécessaires pour avoir un dispositif univoque pour les libéraux et les hospitaliers. Il faut un même système pour tous les médecins et réfléchir sur les aspects financiers. Actuellement, le système de forfait favorise l’effet d’aubaine, avec des prix qui peuvent être gonflés. Je pense qu’il faut aller vers des programmes qui ne soient plus financés par des forfaits mais à coûts réels avec des plafonds. La FSM milite pour cela.

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