Insuffisance cardiaque : comment font vos confrères ?

Le nombre de patients atteints d’insuffisance cardiaque augmente alors que celui des cardiologues diminue. Comment organiser la prise en charge de ces patients ?
Le Dr Benoît Lequeux (Saint-Benoît, 86) partage son expérience.

Le Dr Lequeux a un exercice mixte, mi-temps à l’hôpital et mi-temps dans son cabinet. Il a par ailleurs rejoint une CPTS pour développer le travail en réseau avec d’autres professionnels de santé.

A l’hôpital, il suit des patients atteints d’insuffisance cardiaque et d’hypertension.

Dans son cabinet, il pratique la cardiologie générale. C’est un cabinet multidisciplinaire qu’il partage avec 2 autres cardiologues et 1 angéiologue. Un assistant médical les aide au quotidien.

Pratiquer la cardiologie générale au cabinet lui permet de recevoir des patients présentant toutes sortes de pathologies cardiaques, ce qui constitue une richesse et garantit un intérêt sans cesse renouvelé pour la spécialité et l’évolution des connaissances et des techniques.

Le fait d’avoir une activité plus spécialisée à l’hôpital incite cependant les médecins généralistes à lui adresser des patients insuffisants cardiaques. Leur proportion au sein de sa patientèle est donc un peu supérieure à celle des autres cabinets libéraux.

Les enjeux de leur prise en charge sont bien connus : les recommandations des sociétés savantes donnent la marche à suivre pour assurer un bon suivi de ces patients à risque de décompensation, mais le nombre de cardiologues diminue. Dans la Vienne, ils sont actuellement 24 et ne seront plus que 14 dans 5 ans si aucune installation n’a lieu.

Suivre les patients IC nécessite donc de changer la manière de travailler avec un double axe :

  • Travailler hors les murs du cabinet et en partenariat avec d’autres professionnels, par exemple ISPIC et IPA, au sein d’une CPTS ou d’une Equipe de soins spécialisée (ESS), sera probablement l’avenir de nos cabinets.
  • La téléexpertise : une étude locale de la Cnam ayant révélé que les généralistes n’arrivaient pas à joindre les spécialistes pour savoir comment gérer les patients, la télé-expertise constitue un outil idéal pour pallier ce défaut de communication. Elle permet de tracer la demande du généraliste, d’échanger les informations de manière sécurisée et d’avoir une rémunération de l’avis spécialiste.

La prise en charge des patients atteints d’insuffisance cardiaque représente un défi que les cardiologues peuvent relever à condition de changer la manière dont ils travaillent, en mettant en place davantage de coordination et de délégation, et en adoptant des outils modernes facilitateurs.

Nathalie Zenou

Prendre en charge la carence martiale à domicile : c’est possible !

Le Dr Lequeux a mené une démarche au sein du CHU de Poitiers pour permettre la prise en charge à domicile de la carence martiale des patients IC.

Le projet, baptisé HADENFER, est lauréat des trophées Outil’IC.

Ces trophées récompensent des outils crées par des professionnels de santé pour améliorer la prévention, la prise en charge ou le suivi des patients IC.

La seconde édition des Trophées est lancée : vous pouvez vous aussi déposer très facilement un dossier pour y participer !

© Fantazista – Depositphotos

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