Par Vincent Pradeau.
Président du Syndicat national des cardiologues.
Lors des dernières Journées européennes de la Société française de cardiologie, un petit panonceau sur le stand d’une firme pharmaceutique – dont j’ai oublié le nom –, a attiré mon attention. Il y était dit que « les laboratoires pharmaceutiques ne peuvent octroyer aucune hospitalité à un interne et plus généralement à un étudiant se destinant à une profession de santé ».
Le café, c’est donc officiel, est devenu un puissant instrument de corruption des esprits dont il faut protéger les internes !
Au-delà du caractère tragicomique de l’affiche, cela pose évidemment nombre de questions :
- La diabolisation de toute forme de contact industrie-médecins fait-elle avancer l’amélioration de la prise en charge des patients ?
- Pourquoi ne pas interdire complètement la publicité et la promotion dans le domaine de la santé ?
- Suis-je un praticien irrémédiablement corrompu ? #me too dénonce ton médecin, #www.transparence.sante.gouv.fr
- Quel modèle de financement des congrès, de la formation ?
- Quid de l’innovation en santé, du financement de nombreuses équipes de recherche ?
- Ceux qui édictent ces règles n’ont-ils aucun lien ou conflit d’intérêts ?
- Et d’ailleurs toute prise de parole, toute interaction sociale, n’est-elle pas un conflit d’intérêts ?
Chacun pourra se faire son opinion à la lecture du dossier que nous consacrons aux liens médecins-industrie de santé dans ce numéro de printemps.
Restons optimistes entre Saint-Just et Stavisky, il existe sûrement une voie médiane.
Cardiologiquement vôtre !