Les 50 ans d’internet – 3e partie

La troisième partie de notre tour de l’internet est consacrée au développement des réseaux sociaux ainsi qu’à l’espace que prend la cybercriminalité et les enjeux écologiques…

Les facettes de l’internet (suite)

Voir : les chiffres clés

L’ère du cybercrime, ou de la cyberguerre

Pour terminer cette apologie de la noirceur d’internet (voir notre précédent numéro ou sur le site lecardiologue.com), le cybercrime, ou la cyberguerre (elle peut être économique) ne se réalisent qu’à des niveaux nationaux ou internationaux. Dire que ce phénomène est important est un euphémisme. Les États-Unis, par exemple, ont dépensé 14 milliards de dollars pour leur sécurité informatique.

Internet est devenu un lieu de confrontation majeur, liant les escrocs aux organisations terroristes, les armées aux Etats. Les méthodes sont bien recensées :

  • Vandalisme, braquage (APT38, des hackers nord-coréens liés au régime, ont réussi à subtiliser plus d’un milliard de dollars à certaines banques selon l’intrusion classique dans ce milieu : collecte d’informations/déploiement de logiciels malveillants/déploiements des portes de sorties/transferts de fonds/destructions de preuves).
  • Propagande et désinformation (par exemple lors d’élections majeures [Cambridge Analytica ou l’affaire russe aux Etats-Unis]).
  • Espionnage politico-industriel (les possibilités en la matière se sont démultipliées avec internet).
  • Sabotage (essentiellement des activités militaires).
  • Attaques d’infrastructures sensibles (distributions d’eau et d’électricité, communications, transports,…).

Les réseaux sociaux

En quelques années à peine, les réseaux dits « sociaux » ont conquis une place centrale au sein des différents usages d’internet. Le tournant est saisissant. Selon les derniers chiffres recensés, (10) sur les 7,6 milliards d’habitants que nous sommes, 4,388 milliards utilisent régulièrement internet (57 %), 3,484 milliards sont des utilisateurs des réseaux sociaux (45 %) [dont 3,256 milliards d’utilisateurs sur mobile (42 %)]. (10)

Les réseaux sociaux sont l’un des meilleurs moyens pour développer une marque, une entreprise ou tout simplement communiquer. Ils sont pour certains le fondement même de notre société et s’adaptent aux tendances, exigences et changements des individus.

En 2005, on comptait encore des services de ventes en ligne et de grands portails commerciaux parmi les dix sites à plus forte audience, comme eBay, Amazon, Microsoft ou AOL. Il n’aura fallu qu’une poignée d’années (2008) pour qu’apparaissent en haut du classement YouTube, MySpace, Facebook, Twitter, Hi5, Wikipédia et Orkut. (11)

En 2009, on dénombrait 250 millions d’utilisateurs de Facebook dans le monde, et 16 millions de Skyblogs en France. On compte 19 milliards de commentaires sur Skyblog (12) et plus de 10 milliards de photos sur Facebook. 

Facebook est de loin le numéro un, malgré la perte de confiance suite aux différents scandales et protection des données personnelles ainsi que la prolifération des fakenews.

Le phénomène des réseaux sociaux montre à quel point le principal usage d’internet est la pratique de l’échange et du partage. Ce phénomène  interroge sur les dynamiques sociales, culturelles et religieuses de tous les pays, tant il peut être disrupté par le nombre incalculable de fakenews, de canulars ou autres vidéos parodiques afin de faire passer des messages dans le but de manipuler ou de désinformer pour obtenir un avantage financier, idéologique ou politique. 

Egalement, le fait que les rédacteurs ne soient pas identifiables accentuent ce phénomène, notamment sur l’utilisation  qu’en font les mouvements terroristes et extrémistes violents (rapport d’Europol). 

Le succès et la vitalité des réseaux sociaux permet de diffuser des messages à des publics ciblés, mais également de recruter de nouveaux militants par la publication massive d’éléments de désinformation et de propagande.

Les Etats et les gouvernements se servent d’ailleurs de plus en plus de cette manne pour faire passer des messages « en direct », notamment sur Twitter, Donald Trump en étant – de par sa position – le premier utilisateur.

L’impact écologique du web

Depuis quarante ans, la conscience écologique s’est modelée avec les aléas climatiques. Or, ce temps est également celui du développement informatique et numérique.

Jusqu’à il y a peu, on présentait l’économie numérique comme vertueuse pour l’environnement. Ce n’est pas le cas. En effet,  le secteur représente 13,5 % de la consommation d’électricité en France et 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial (contre 2 % pour le transport aérien et 8 % pour les véhicules individuels) et, surtout, cette part de CO2 est en croissance annuelle de 10 % (13). Si on prolonge les courbes, on voit vite que ce n’est pas soutenable surtout que l’économie numérique ne remplace pas l’économie traditionnelle, elle s’y ajoute.

La chaîne numérique est divisée en trois émetteurs :

  • les infrastructures réseau (28 %), 
  • les data centers (25 %)
  • les équipements (47 %) que sont les ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, GPS…

Mais c’est le streaming qui est aujourd’hui le plus controversé. L’heure est à la dématérialisation des données et devrait capter cette année 80 % du trafic web mondial, d’autant qu’un smartphone équipé d’un forfait adapté permet la lecture d’un flux audio ou vidéo depuis des plateformes dédiées (Netflix, Spotify, Napster,…) n’importe quand et (presque) n’importe où. (14)

Les datacenters dont se servent les datastreams nécessitent des infrastructures extrêmement importantes avec une fourniture électrique conséquente, certains composants montant à 60 degrés : climatisation, immersion dans l’eau ou dans l’huile… tout est bon pour réguler la température.

Sur le fait, les pays nordiques sont devenus populaires pour les exploitants de centres de données, car il existe des conditions de refroidissement naturel ou direct, ainsi qu’une abondance d’hydroélectricité à faible teneur en carbone.

Google, pour sa part, laisse à l’intelligence artificielle le contrôle de ses systèmes de refroidissement, ce qui lui a permis d’augmenter son efficience de 30 % en neuf mois.

C’est également le comportement des utilisateurs qui doit s’adapter pour une réduction de l’impact écologique. Par exemple, une recherche d’une minute sur internet consomme 100 watts sur un ordinateur fixe (soit 1,66 Wh), 20 watts sur un ordinateur portable (soit 0,33 Wh), quelques watts sur une tablette, et encore moins sur un téléphone.

Les connexions par fil (câble ethernet) consomme moins qu’une liaison Wi-fi et doivent donc être priviligées.

 

Internet : les chiffres-clés

En 2019, sur 7,676 milliards d’humains, on dénombre :

5,112 milliards d’utilisateurs de téléphones 67 %

4,388 milliards d’internautes 57 %

3,484 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux 45 %

3,256 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux
sur mobile 42 %

Source : Blog du modérateur

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