Les infirmiers, ça s’en va et ça ne revient pas

Selon une enquête du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), un tiers des étudiants entrés en instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) en 2019 n’a pas été diplômé en juillet 2022.

Avec cette seconde enquête du genre, le Cefiec entend disposer de données objectives pour comprendre notamment les ruptures de parcours. On note que la moitié seulement des IFSI y ont répondu.

Fatale première année

Les chiffres recueillis montrent une déperdition entre la première et la deuxième année, puisque 18,5I% des inscrits en première année en 2021 n’étaient plus présents en deuxième année, dont 12,95I% de suspensions (interruption, exclusion…) et, 5,20I% de redoublements.

Niveau trop élevé et manque d’encadrement

Selon le Cefiec, cet abandon peut avoir plusieurs causes, parfois cumulées, par exemple la différence de niveau entre le niveau des étudiants à la sortie du lycée et celui attendu en première année d’IFSI et la méconnaissance du métier d’infirmier.
Il apparaît que beaucoup d’étudiants ne disposent pas des compétences nécessaires pour procéder aux analyses des situations cliniques qui leur sont présentées. Le Cefiec pointe également du doigt les défauts d’encadrement rapportés par les élèves pendant les stages.

Plusieurs pistes sont proposées pour remédier à la situation

  • Mieux faire connaître le métier et les études d’infirmier grâce à un partenariat entre les enseignants et les formateurs IFSI, l’organisation de journées portes ouvertes et la nomination d’étudiants « ambassadeurs ».
  • Mettre en place un dispositif de pré-rentrée pour effectuer une remise à niveau en cas de niveau scolaire insuffisant.
  • Imaginer des dispositifs du type « cordées de la réussite » afin de favoriser la transmission entre étudiants.
  • Mieux accompagner les étudiants pendant leur scolarité, avec notamment une lutte contre la précarité et un meilleur accès aux soins.

Nathalie Zenou

© Depositedhar

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