Les nouveaux visages de votre syndicat : François Diévart

Le conseil d’administration du syndicat national des cardiologues a accueilli 13 nouveaux membres à l’occasion de son renouvellement en janvier dernier. Nous publierons les portraits de chacun d’entre eux au fil de l’eau : qui sont-ils ? Comment et pourquoi se sont-ils engagés dans l’action syndicale ? Comment voient-ils la cardiologie de demain ?… Faites leur connaissance !

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle François Diévart. Après un internat à Lille, un clinicat à Paris, je me suis installé en pratique libérale exclusive à Dunkerque en 1990 au sein d’un groupe de 6 cardiologues qui s’est dissout en 2004 pour mésentente de certains de ses membres (c’est aussi cela la pratique libérale…).

J’exerce depuis en collaboration avec un de mes ex-associés, sans contrat spécifique, mais avec une excellente entente, notamment d’alternance des secrétariats et des vacances et en excellente entente avec plusieurs cardiologues de ville, notamment dans la gestion des examens complémentaires.

J’exerce la cardiologie générale et interventionnelle coronaire, cette dernière comme praticien libéral au centre hospitalier de Dunkerque. J’ai trois domaines de prédilection, la prévention cardiovasculaire, la maladie coronaire et l’insuffisance cardiaque.

Quel est votre mission au sein du SNC ?

Si je n’ai intégré le conseil d’administration du SNC que depuis cette année, je collabore étroitement avec le syndicat depuis au moins deux ans, notamment dans des cellules de réflexion et surtout de communication autour de la revue Le Cardiologue et de la lettre numérique hebdomadaire CardioHebdo. Pour cette dernière, tous les mardis matins à 8h00 nous avons une réunion des divers membres impliqués dans l’élaboration de ces deux revues, permettant de décrypter et analyser l’actualité syndicale de notre spécialité.

En tant que président du comité scientifique du CNCF, je fais aussi le lien entre ces deux instances majeures de la cardiologie libérale, actuellement en coordonnant la rubrique CNCF dans la revue Le Cardiologue, mais en réfléchissant aux actions communes futures.

Pourquoi un engagement syndical ? et pourquoi un engagement syndical au sein du SNC ?

Comme membre des conseils d’administration de la Société française de cardiologie, du CNCF et du SNC, j’ai pu amplement constater que les réflexions y sont différentes et que ces trois branches de la cardiologie sont nécessaires et complémentaires pour la qualité et à la valorisation de notre exercice. De toute évidence, les intérêts spécifiques de la cardiologie libérale ne sont pleinement défendus que par le SNC, ce qui justifie mon engagement en son sein. Je pense que la cardiologie libérale, par la liberté d’action qu’elle donne encore aux praticiens reste un socle de la pratique médicale en France.

Comment voyez-vous votre action à venir ? Quels sont vos projets ?

La cardiologie, comme la médecine en général, est confrontée à de nombreux défis qui justifient une réflexion spécifique du SNC, mais aussi au sein du CNCF et de la SFC :

  • un défi organisationnel avec la nécessité d’agir en équipe. Si l’objectif final est simple, offrir la prise en charge la mieux adaptée à un patient donné, les défis sont complexes : Comment construire une équipe ? Par la bonne entente ? Par des liens contractuels ? Par l’exercice dans une structure commune ? Et alors salarié du privé ou libéral exclusif ? Quel service offrir dans un périmètre territorial donné ?
  • un défi lié à l’arrivée massive du numérique, comme les objets connectés et l’intelligence artificielle par exemple, en phase avancée d’évaluation. Elle va probablement profondément modifier nos pratiques. Comment utiliser ces outils tout en gardant l’esprit libéral et sans dépendre des sociétés commerciales gérant ces outils ? Comment concevoir la pratique quotidienne face au patient singulier devenu un « objet connecté entrant dans des algorithmes » ?
  • un défi démographique avec un grand nombre de cardiologues de plus de 60 ans et en parallèle l’arrivée de nombreux jeunes qui n’ont potentiellement pas la même façon de concevoir leur exercice que les plus anciens. Je pense que c’est à ces derniers d’offrir les moyens et outils permettant aux plus jeunes de maintenir une cardiologie libérale de qualité.
  • un défi informationnel et de formation, car la quantité ne remplace pas la qualité : le haut débit d’information parait inversement proportionnel à la qualité. Comment accéder à l’information réellement pertinente et donc comment trier cette information ? C’est probablement par le développement d’outils de formation qu’il faudra agir et toutes les composantes de la cardiologie doivent marcher de façon unie et complémentaire sur ce point. On pourrait ajouter à ce défi le suivant : le désengagement progressif des laboratoires pharmaceutiques du financement de la formation. Cela laisse entendre que la formation pourrait être moins orientée vers les intérêts plus spécifiques de l’industrie, mais aussi qu’elle se raréfiera sauf si les médecins envisagent qu’il est absolument nécessaire de prendre en main eux-mêmes leur formation.

Mon engagement dans les diverses structures de la cardiologie a pour objectif de réfléchir aux façons de répondre à ces défis et à agir.

Quel serait l’avenir idéal de la cardiologie selon vous ? Je vous donne une baguette magique, que faites-vous ?

Avoir le temps, avoir la formation, notamment communicationnelle, avoir l’équipe et le plateau technique, avoir la convivialité avec les divers correspondants afin que le cardiologue puisse être une sorte de chef d’orchestre dont le patient serait l’auditeur d’une sonate qui serait celle de sa prise en charge la mieux adaptée.

© DR

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