
Le rapport 2025 de l’Assurance-maladie, orienté vers la soutenabilité du système, fait de la prévention de l’HTA une priorité nationale.
L’HTA représente un coût direct et indirect important pour le système de santé. Fréquemment asymptomatique, elle est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires et est responsable d’une large part des infarctus, AVC et atteintes rénales. Or les pathologies chroniques représentent aujourd’hui plus de 70 % de la progression des dépenses de santé, en grande partie du fait du vieillissement de la population, mais aussi d’une prévention encore trop insuffisante.
Faire de la prévention une priorité décennale
L’Assurance-maladie propose de faire de la prévention une grande cause nationale. Cela implique une mobilisation large pour promouvoir une culture du dépistage et de la gestion proactive des facteurs de risque, dont l’HTA.
Plusieurs axes sont mis en avant : un dépistage renforcé, une approche personnalisée, une politique nutritionnelle ambitieuse et la lutte contre les produits nocifs via une fiscalité incitative (nouvelle taxation des produits nocifs).
L’accompagnement des personnes à risque
L’Assurance-maladie recommande également de sécuriser le parcours de prévention des personnes atteintes d’HTA ou à haut risque cardiovasculaire. Cela passe par l’éducation thérapeutique du patient, le recours à la télésurveillance pour les patients non stabilisés et la promotion de l’activité physique adaptée (APA), notamment pour les personnes âgées ou en situation de précarité.
Enfin, le rapport suggère de rémunérer les établissements de santé selon leur implication dans le suivi et la stabilisation des patients chroniques, incluant ceux souffrant d’hypertension.
Vers une santé publique préventive et équitable
La lutte contre l’HTA illustre la transition en cours vers une médecine plus préventive, plus personnalisée et plus soutenable économiquement. En agissant en amont, en réduisant les inégalités d’accès à la prévention et en responsabilisant les différents acteurs, l’Assurance Maladie espère réduire les complications liées à l’HTA, améliorer la qualité de vie des patients et limiter les dépenses évitables à long terme.
Le cardiologue de ville joue évidemment un rôle central dans ce dispositif, tant sur le plan du dépistage que de la prévention secondaire et du suivi au long cours.
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