Réflexions sur la maîtrise médicalisée…

285 – Sur les huit premiers mois de l’année 2005, la modification des comportements des médecins libéraux n’est pas contestable. D’abord, et c’est le ministre de la santé qui le dit, parce que l’évolution des dépenses des soins de ville, déjà limitée à + 4,3 % en 2004, devrait être inférieure à 3 % pour l’année 2005, soit moins que l’objectif fixé par le Parlement.
Ensuite, et c’est la CNAM qui l’affirme, parce que les résultats de la maîtrise médicalisée, dont les objectifs ont été définis par la convention médicale, sont très encourageants :
– diminution de 5 % des accidents de travail en nombre de journées et de 2,6 % en indemnités versées
– poursuite de la baisse de remboursements des antibiotiques (- 2,1 %)
– poursuite de l’augmentation de la part de marché des génériques (+ 4 %)
– poursuite de la décroissance des prescriptions d’anxiolytiques et hypnotiques (- 3,2 %)
– pour la première fois : baisse de la part des soins de ville remboursés à 100 % pour les patients en ALD
pour la première fois surtout : diminution de l’évolution des remboursements de statines dont le taux de « croissance » est même négatif sur les quatre derniers mois (- 2,3 %)

Tout cela devrait aboutir d’ici la fin de l’année à une économie estimée à 675 millions d’euros, résultat estimable si l’on se souvient que les dispositifs de la maîtrise n’ont débuté qu’en avril dernier.

Rien ne devrait donc s’opposer dès janvier prochain à l’application du dispositif conventionnel qui prévoit de réévaluer le parcours coordonné, et à la réévaluation du facteur de conversion monétaire pour la CCAM.

C’est justement le moment choisi par une certaine presse, relayée par le président de la Mutualité, pour fustiger les comportements des médecins libéraux ; non contents, d’après J.-P. Davant, de n’atteindre aucun des objectifs fixés dans la convention, les praticiens, selon « Le Parisien », multiplieraient les dépassements tarifaires sauvages et excessifs.
Et ce n’est pas le démenti de la Caisse Nationale, confirmant que les dépassements restent stables en secteur 2 et très marginaux en secteur 1 (moins de 3 % des honoraires des spécialistes malgré le parcours de soins), qui pourra calmer le corps médical.
D’autant que le Ministre, qui souffle alternativement le chaud et froid sur les médecins libéraux en les menaçant de sanctions, reste toujours aussi sélectif dans ses propositions : sur l’éventail des mesures proposées dans le cadre du PLFSS 2006, les seules pistes concrètes qui touchent l’hospitalisation concernent la nouvelle augmentation du forfait hospitalier au 1er janvier 2006. Comprenne qui pourra…

Docteur Christian AVIERINOS, Président.
Le 26 octobre 2005.

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