Une fois n’est pas coutume, revenons quelques années en arrière, dans les années 1950 plus précisément, avec cet article du Dr Charles Claoué (encadré) paru dans la presse sur la pratique de la médecine en l’an 2000. Même si certaines visions de cette analyse font sourire, on retrouve un certain parallèle avec la position des Gafam (1) dans le combat des hommes contre toutes les affections, la lutte contre le vieillissement et la recherche médicale avec, en début de chaîne, l’Intelligence Artificielle et ses algorithmes qui vont notablement contribuer aux futures prises de décisions médicales. A chacun d’y faire son opinion et de se projeter en 2100…
NDR. Outre les urgences traditionnelles, les objets connectés vont prendre une place primordiale dans les années à venir à des fins d’« urgences connectées » ou de prévention grâce au développement d’applications telles « Sauv Life » ou « Permis de sauver » sur Lyon. (2) Autre lieu autre remède, les brigades d’urgence à vélo dans les grandes métropoles (Londres par exemple) afin de réduire le temps d’intervention (6 min en moyenne).
NDR. Cette prise de position pour la « médecine libre » et l’appui accordé aux guérisseurs et médecine parallèle ou alternative est toujours d’actualité. En mars 2018, Le Figaro publiait une tribune signée par 124 médecins visant à dénoncer l’utilisation de pratiques dénuées de fondement scientifique par certains de leurs pairs telle l’homéopathie, une pratique « basée sur des croyances », comme le rappelaient les auteurs de la tribune.
NDR. Les découvertes de l’insuline et de la pénicilline ont permis de créer des traitements plus efficaces pour le diabète et les infections. Des maladies ont certes disparu, mais d’autres sont (ré)apparues ou découvertes (Sida, cancer, tuberculose…).
Aujourd’hui. Microsoft a présenté il y a deux ans un plan pour vaincre le cancer avant 2026 grâce à l’IA. Facebook a annoncé en 2016 vouloir éradiquer la totalité des maladies en 2100. Bill Gates, ancien patron de Microsoft, a lui, déclaré la guerre au Sida.
NDR. Pour le Dr Claoué, les maladies n’existant plus, le rôle du médecin s’oriente naturellement vers l’esthétique afin de pallier aux caprices de la nature.
Aujourd’hui. Le marché du secteur de l’esthétique évolue autour de la vision de la beauté, le développement des réseaux sociaux ayant considérablement accentué la dismorphophobie ou l’envie de vouloir ressembler à une star ou à un… emoticone.
NDR. L’espérance de vie était de 69,2 (F) et 63,4 (H) en 1950 pour 85,1 (F) et 79,1 (H) en 2015 (5)
Aujourd’hui. Google, le géant du web, a annoncé souhaiter tuer la mort elle-même… La société américaine est devenue un véritable incubateur de nouvelles technologies avec ses acquisitions depuis 2013 dans la biotechnologie, l’intelligence artificielle et la robotique avec un but : augmenter l’espérance de vie humaine de 20 ans.
(1) Les Américains sont galvanisés par les sources de données qui permettront à elles seules d’interagir avec l’Intelligence Artificielle. Elles sont extrêmement précieuses pour la maîtrise de l’e-santé, le point d’orgue des GAFAM.
(2) Ces applications de premiers secours géolocalisent les volontaires via leurs smartphones afin d’effectuer les premiers gestes d’urgence avant l’arrivée des secours.
(3) Revue de primatologie. Le chirurgien français Serge Voronoff (1866-1951) a défrayé la chronique dans le Paris des années 1920 pour ses tentatives de greffes de testicules de primates chez des hommes « fatigués ».
(4) Alexandre Bogomoletz est connu pour sa découverte sur le rôle clé du tissu conjonctif dans les phénomènes de vieillissement.
(5) Source Ined (Institut national d’études démographiques).
« Général en chef de la médecine libre », tel se définissait Charles Claoué, médecin, chirurgien esthétique et professeur d’anatomie à Bordeaux, décrié, interdit d’exercer la médecine durant trois ans en 1945, puis un an en 1952. L’Ordre des médecins ne lui avait pas pardonné son opposition à la médecine officielle alors qu’il avait pris parti pour les guérisseurs et autres médecines parallèles.
Il a créé en 1930 avec le Dr Louis Dartigues la Société Scientifique Française de Chirurgie Réparatrice Plastique et Esthétique (SSFCRPE).