Union syndicale contre la loi de santé et pour la future convention

Plus que jamais opposés à la loi de santé et dans l’objectif des futures négociations conventionnelles du printemps prochain, la CSMF, la FMF, le SML, MG France et Le Bloc font front uni et préparent des Assises de la Médecine Libérale qui se tiendront en février prochain et au cours desquelles les cinq syndicats présenteront leurs propositions communes.

Les élections aux URPS ont bien rebattu les cartes syndicales en propulsant les formations les plus radicalement opposées au projet de loi de santé – mais aussi à la convention en cours. La « balkanisation » qui en résulte pourrait laisser présager des difficultés pour les négociations conventionnelles qui se dérouleront l’année prochaine. Mais passées les déclarations plus ou moins fracassantes de campagne électorale, l’unité syndicale s’est ressoudée contre le projet de loi de santé repassé à l’Assemblée Nationale pour une ultime lecture avant le vote final et en vue des futures négociations.

Début novembre, une réunion a rassemblé la CSMF, la FMF, le SML, MG France et Le Bloc. Les cinq syndicats « ont partagé leur analyses et points de vue sur le projet de loi de santé » et « renouvelé leur opposition ferme et déterminée au tiers-payant généralisé obligatoire qu’ils ne mettront pas en œuvre ».

Ils ont appelé tous les médecins « quels que soient leur sensibilité ou secteur d’exercice ou spécialité, et les autres professionnels de santé à exprimer leur opposition » en participant au mouvement de grève à partir du 13 novembre et en s’associant aux actions diverses, grèves de la DPS, manifestations régionales et nationales les jours suivant. Avec succès puisque le mouvement de fermeture des cabinets a été largement suivi en ce « black Friday ». On sait, hélas, que ce vendredi 13 novembre a été noir pour d’autres tragiques raisons. A la suite des meurtriers attentats parisiens, toutes le organisations ont appelé à cesser le mouvement de grève et le rassemblement qui devait avoir lieu devant l’assemblée national le lundi 16 novembre, jour où les députés devaient entamer la deuxième lecture du projet de loi, a été annulé. Cette seconde lecture a d’ailleurs été reportée de plusieurs jours étant donné les circonstances.

En accord sur les grands principes

Au-delà de la mobilisation contre le projet de loi, ce que les cinq syndicats ont affirmé au cours de leur réunion, c’est leur volonté de constituer un front tout aussi uni pour aborder les négociations conventionnelles du printemps prochain. Dans le texte commun diffusé à l’issue de cette réunion, ils « affirment leur attachement à la médecine libérale, au libre choix du patient, à la préservation du secret médical, à la place centrale du patient dans le système de soins, organisé autour du médecin traitant, médecin spécialiste en médecine générale, en coordination avec les médecins spécialistes libéraux et les autres professionnels de santé libéraux de proximité, permettant un accès pour tous dans les territoires ». D’accord sur ces grands principes, les syndicats entendent aller plus loin. « Soucieux de construire l’avenir », les syndicats signataires ont décidé de se revoir « pour dégager les grands axes communs et partagés en vue de la négociation au printemps prochain de la future convention médicale ». Et ils présenteront ces propositions « pour l’avenir » aux cours d’Assises de la Médecine Libérale qu’ils organiseront ensemble le 11 février prochain à Paris. Une date qui ne tient pas du hasard puisque c’est ce même jour que devrait se tenir la « grande conférence de la santé », seule réponse Gouvernementale à l’opposition des médecins au projet de loi. On sait que tenant pour de « l’enfumage » – selon le mot du président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz – cette manifestation qui arrivera après l’adoption de la loi, la plupart des syndicats ont boycotté les groupes de travail préparatoires à la conférence.

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