Violences au cabinet : les médecins libéraux d’Occitanie témoignent

L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux d’Occitanie a publié début mars les résultats d’une enquête portant sur les violences au cabinet. La situation se dégrade d’année en année.

L’observatoire de l’Ordre des médecins constate une augmentation des actes de violences au cabinet de plus de 23I% sur une année. L’enquête réalisée par l’URPS-ML d’Occitanie a permis d’interroger 441 médecins libéraux d’Occitanie de manière à avoir une mesure documentée de ce phénomène qui entraîne également des répercussions sur les pratiques des médecins.

Au total, 94,8I% des praticiens de la région ont déjà dû gérer des situations de violences. Près de 83I% des 441 praticiens interrogés estiment que la « situation » s’est dégradée au cours des cinq dernières années. Refus de prescriptions bien précises ou d’arrêts de travail, les raisons sont diverses et les tensions parfois vives avec des patients en grande précarité.

Tous les soignants sont concernés par la hausse des actes de violence : médecins, infirmiers, pharmaciens… Pour lutter contre cette tendance, le gouvernement a mené une campagne nationale de sensibilisation pour dire « stop ».

De leur côté les médecins demandent à bénéficier du même statut que les médecins hospitaliers et attendent des dispositions législatives renforcées qui leur permettraient de bénéficier des dispositions de protections pénales reconnues aux professionnels exerçant en établissement de santé.

La violence en chiffres
  • 75,9I% des médecins ont été victimes de violence sur ces 3 dernières années, dont 30I% plusieurs fois par an ; 75I% de ces actes de violence sont des atteintes à la personne.
  • 44I% des répondants estiment que les dispositifs ou organisations mis à disposition pour assurer leur sécurité sont insatisfaisants.
  • 37I% des médecins gèrent des situations de violence régulièrement (a minima plusieurs fois par mois) mais moins de 10I% sont formés – les secrétariats médicaux sont alors en première ligne.
  • 26I% des médecins se sentent en insécurité régulièrement.
  • 18I% des médecins victimes d’acte de violence sur ces 3 derniers années ont déposé une plainte.
  • Les femmes sont davantage victimes (+15I%) d’actes de violence mais portent moins plainte (-13I%).
  • Une violence plus marquée pour les cabinets de groupe (+14%), et sur les territoires ruraux (+5I%).

Nathalie Zenou

Consulter les résultats de l’enquête de l’URPS-ML Occitanie

En savoir plus sur la campagne de sensibilisation menée par le gouvernement

© Amaviael – depositphotos

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